AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Fort Foch de Niederhausbergen

Le fort Foch, appelé aussi du à novembre 1919 Feste Kronprinz[2], est un fort de type Biehler appartenant à la ceinture fortifiée de Strasbourg, situé à Niederhausbergen[3].

Fort Foch de Niederhausbergen
Feste Kronprinz
Fort Foch.
Fort Foch.
Description
Ceinture fortifiée Place fortifiée de Strasbourg
Type d’ouvrage fort de type Biehler
Dates de construction 1872-1875
Dates de modernisation
Garnison
Armement
Usage actuel Faculté de primatologie de l'université de Strasbourg
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1990, supports et peintures de la chapelle Saint-Sava)[1]
CoordonnĂ©es 48° 37â€Č 38″ nord, 7° 41â€Č 35″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Fort Foch de Niederhausbergen
GĂ©olocalisation sur la carte : Bas-Rhin
(Voir situation sur carte : Bas-Rhin)
Fort Foch de Niederhausbergen
GĂ©olocalisation sur la carte : Strasbourg
(Voir situation sur carte : Strasbourg)
Fort Foch de Niederhausbergen

Contexte historique

Carte de la ceinture fortifiée de Strasbourg.

Le fort Foch (nom allemand Feste Kronprinz) fait partie de l'ensemble de 14 fortifications rĂ©alisĂ©es en Alsace sur ordre du gĂ©nĂ©ral prussien Helmuth Karl Bernhard von Moltke aprĂšs la chute de Strasbourg en 1870. Le fort est conçu dans l’esprit des « forts dĂ©tachĂ©s », concept dĂ©veloppĂ© par Hans Alexis von Biehler en Allemagne. Le but Ă©tait de former une enceinte discontinue autour de la place forte, ou « noyau central », faite de forts d’artillerie espacĂ©s d’une portĂ©e de canons. Le projet prĂ©voyait 36 forts, mais 14 seulement furent construits[4].

En 1885, l’apparition des poudres brisantes rend obsolĂšte ce type de fortification. NĂ©anmoins, la plupart d’entre eux ont Ă©tĂ© conservĂ©s, souvent comme dĂ©pĂŽts militaires.

Le fort Foch (ex-Kronprinz) a Ă©tĂ© endommagĂ© en 1953 par l’explosion de munitions stockĂ©es Ă  l'intĂ©rieur[5]. Un mĂ©morial placĂ© Ă  l’extĂ©rieur rappelle cet accident oĂč six ouvriers trouvĂšrent la mort.

Utilisation civile

Depuis 1972, le fort Foch est affectĂ© au ministĂšre chargĂ© de l’Éducation nationale. D’abord occupĂ© par le Laboratoire de psychophysiologie, il abrite Ă  l’heure actuelle l’unitĂ© de primatologie de l’universitĂ© de Strasbourg. Des primates de toutes provenances y vivent en semi-libertĂ© dans de vastes parcs. Depuis 1996, deux anciens magasins Ă  poudre (espaces de stockage de la poudre Ă  canon) sont utilisĂ©s pour le stockage d'une partie des collections scientifiques de l'École et Observatoire des Sciences de la Terre de Strasbourg.

À l’occasion des travaux d’agrandissement des locaux en 1989, l’attention a Ă©tĂ© portĂ©e dans la chapelle orthodoxe Saint Sava[6], sur un ensemble de peintures Ă  caractĂšre essentiellement religieux qui Ă©voque les monastĂšres mĂ©diĂ©vaux de Serbie. Les circonstances de la crĂ©ation de ce cycle peint sont assez particuliĂšres, puisqu’il a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© par des prisonniers yougoslaves (des officiers serbes en majoritĂ©) lors de la derniĂšre guerre mondiale. Les textes d’accompagnement, en caractĂšres cyrilliques, permettent de dater la chapelle avec prĂ©cision, entre le et le ; elle a Ă©tĂ© inaugurĂ©e le en prĂ©sence d’une chorale de prisonniers dirigĂ©e par le professeur Peter Bingulac, l’un des fondateurs de l’AcadĂ©mie de musique de Belgrade ; un colonel allemand et un gĂ©nĂ©ral yougoslave venus d’un camp voisin assistaient Ă©galement Ă  la cĂ©rĂ©monie.

Les investigations menĂ©es par le Consulat gĂ©nĂ©ral de la RĂ©publique de Yougoslavie ont permis de connaĂźtre les principaux crĂ©ateurs de ce dĂ©cor. L’auteur des esquisses prĂ©liminaires (conservĂ©es) est Pavle Vasić (sr) (nĂ© Ă  Nis en 1907), peintre, historien d’art, critique de peinture et professeur Ă  l’AcadĂ©mie des Beaux-Arts de l’UniversitĂ© de Belgrade. Stanislav Belozanski (nĂ© Ă  Belgrade en 1900), peintre et scĂ©nographe au ThĂ©Ăątre populaire de Belgrade, dirigeait l’exĂ©cution des travaux. Au moins autant qu’une Ɠuvre d’histoire de l’art, puisque les peintures exĂ©cutĂ©es dans des conditions prĂ©caires reproduisent d’imagination celles des lointains monastĂšres serbes du Moyen Âge, la chapelle de Saint-Sava peut ĂȘtre regardĂ©e comme un « lieu de mĂ©moire » de la derniĂšre guerre ; tĂ©moignage de foi, d’aspiration Ă  la libertĂ©, elle doit ĂȘtre conservĂ©e en considĂ©ration de ces aspects multiples. Le redĂ©ploiement de certains locaux du Centre universitaire de primatologie, installĂ© dans le fort, devrait permettre la prĂ©servation de ces peintures[7].

La qualitĂ© de ces peintures est Ă  rapprocher de celle de l’ancien Camp des Milles Ă  proximitĂ© de la ville d’Aix-en-Provence qui a vu passer 10 000 dĂ©portĂ©s de 1939 Ă  1942. Parmi eux, 2 500 hommes, femmes et enfants juifs dĂ©portĂ©s Ă  Auschwitz, via le Camp de Drancy. Des artistes et intellectuels, fuyant le rĂ©gime nazi, dont Max Ernst, Hans Bellmer, les Ă©crivains Lion Feuchtwanger et Golo Mann
 y ont Ă©tĂ© internĂ©s[8].

Bibliographie

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.