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Gare de Strasbourg-Port-du-Rhin

La gare de Strasbourg-Port-du-Rhin[1] est une gare ferroviaire française de la ligne de Strasbourg-Ville à Strasbourg-Port-du-Rhin située dans le quartier du Port du Rhin à Strasbourg. C'est la dernière gare française avant le pont sur le Rhin et la frontière allemande[2].

Strasbourg-Port-du-Rhin
Image illustrative de l’article Gare de Strasbourg-Port-du-Rhin
Bâtiment de bureaux de la gare de Strasbourg-Port-du-Rhin.
Localisation
Pays France
Commune Strasbourg
Quartier Port du Rhin
Adresse 1a rue Coulaux
CoordonnĂ©es gĂ©ographiques 48° 34′ 27″ nord, 7° 47′ 39″ est
Gestion et exploitation
Propriétaire SNCF / Port autonome de Strasbourg
Exploitant SNCF / Captrain France / Socorail
Code UIC 87212076
Site Internet La gare de Strasbourg-Port-du-Rhin, sur le site de la SNCF
Services Fret
Caractéristiques
Ligne(s) Strasbourg-Ville Ă  Strasbourg-Port-du-Rhin
Altitude 142 m
Correspondances
Tram et Bus tram D bus 2
arrĂŞt Port du Rhin

Elle est aujourd’hui ouverte uniquement au trafic fret et dessert le port autonome de Strasbourg.

Situation ferroviaire

Plan du système ferroviaire de Strasbourg.

Établie à 142 mètres d'altitude, la gare de Strasbourg-Port-du-Rhin est située au point kilométrique 7,233 de la ligne de Strasbourg-Ville à Strasbourg-Port-du-Rhin (la gare précédente est Krimmeri-Meinau). Cette ligne permet l'accès au réseau ferré allemand, la gare suivante est Kehl sur la ligne d'Appenweier à Kehl.

Elle constitue la gare de jonction entre le réseau ferré national et le réseau ferré du port autonome de Strasbourg (PAS).

En raison de la configuration des voies de la gare, il est impossible d’entrer ou de sortir depuis la direction de l’Allemagne. Les trains en provenance ou à destination de l’Allemagne sont obligés de se rendre à Strasbourg-Neudorf pour y effectuer un tête à queue.

Histoire

La gare du Port-du-Rhin (« Rheinhafen Â») est mise en service par la Direction gĂ©nĂ©rale impĂ©riale des chemins de fer d'Alsace-Lorraine (EL) au dĂ©but du XXe siècle, lorsque le port de Strasbourg s'implante Ă  son emplacement actuel.

En plus du trafic marchandises, la gare est Ă©galement ouverte au service des voyageurs. Sa frĂ©quentation est alors principalement reprĂ©sentĂ©e par les ouvriers du port et des entreprises voisines. La gare aux marchandises — appelĂ©e « gare locale Â» — se trouvait Ă  proximitĂ© du bassin du Commerce tandis que la gare voyageurs Ă©tait situĂ©e vers le centre du quartier, Ă  l'angle des actuelles rue Coulaux et route de l'ĂŽle des Épis. Elle comportait un bâtiment voyageurs en grès rose et un quai central desservi par deux voies. L'accès au quai se faisait par un escalier situĂ© sous le pont de chemin de fer. Outre la gare aux marchandises et la gare voyageurs, de nombreux embranchements desservent les diffĂ©rents bassins et entreprises du port.

En 1901, l'EL entreprend la construction d'un petit immeuble en briques rouges (actuel n°5 route de l'Île des Épis) pour loger les employés de la gare du Port-du-Rhin[3].

Le , la gare entre dans le réseau de l'Administration des chemins de fer d'Alsace et de Lorraine (AL), à la suite de la victoire française lors de la Première Guerre mondiale. Puis, le , cette administration d'État forme avec les autres grandes compagnies la SNCF, qui devient concessionnaire des installations ferroviaires strasbourgeoises.

Le faisceau triage de la gare est agrandi en 1920 pour faire face à l’augmentation du trafic portuaire.

En 1929, sept allers-retours quotidiens (six les dimanches et fĂŞtes) Ă  destination d'Appenweier assurent la desserte voyageurs.

En 1930 on projette la construction d’une nouvelle gare de triage au sud du port. Cette dernière doit pouvoir recevoir et former des trains pour les directions de Bâle, Saint-DiĂ©-des-Vosges, Hausbergen et Kehl. Une première Ă©tape prĂ©voit la rĂ©alisation d’un faisceau d’entrĂ©e de 12 voies, d’un faisceau de triage de 38 voies comportant deux bosses de gravitĂ©, d’un faisceau de sortie de 13 voies, d’un faisceau de classement de 14 voies desservie par une bosse, d’un faisceau pour trains directs de 3 voies et un dĂ©pĂ´t pouvant accueillir 38 machines. Ces installations doivent permettre de traiter 2 400 Ă  4 200 wagons par jour. Une seconde Ă©tape envisage la rĂ©alisation d’infrastructures supplĂ©mentaires avec 12 voies d’entrĂ©e, 28 voies de triage, 9 voies de sortie, 14 voies de classement et une extension du dĂ©pĂ´t pour 171 machines. Le trafic pourrait alors atteindre 3 900 Ă  6 700 wagons quotidiens[4]. Ces travaux ne seront finalement jamais rĂ©alisĂ©s.

L'accord franco-allemand du 1925 concernant les gares frontières cesse d'être en vigueur à partir du 1939 après avoir été dénoncé par le Reich. La SNCF envisage alors la construction d'une gare douanière à Strasbourg-Port-du-Rhin ou à Strasbourg-Neudorf. Le projet est abandonné à la suite de la déclaration de guerre entre la France et l'Allemagne[5].

Lors de l'annexion allemande de l'Alsace-Lorraine, c'est la Deutsche Reichsbahn qui gère la gare pendant la Seconde Guerre mondiale, du jusqu'à la Libération (en 1944 – 1945).

La gare du Port-du-Rhin comportait également un dépôt-relais secondaire[6].

La gare était encore ouverte au service des voyageurs au début des années 1950. Cependant le quai central et le bâtiment voyageurs sont détruits entre 1956 et 1958 lors des travaux de construction du nouveau pont sur le Rhin mettant ainsi un terme à la desserte voyageurs. Un nouveau bâtiment, à usage de bureaux, est construit à l'emplacement de l'ancien bâtiment voyageurs.

En 1964 le trafic marchandises de la gare du Port-du-Rhin Ă©tait de 6,5 millions de tonnes[7].

La bosse située à l’entrée du sous-triage permettait le tri des wagons à la gravité.

Dans les années 1970, la gare dispose de trois A1AA1A 62000 pour le débranchement des wagons et la desserte des embranchements et extensions du port[8].

Un tube pneumatique était installé entre le bâtiment de bureaux et le poste 1.

Bien que la gare n’était plus desservie par des trains de voyageurs, un guichet permettant l’achat de billets et l’envoi de colis a subsisté jusqu’en 1985.

La Compagnie nouvelle de conteneurs (CNC), devenue Naviland Cargo, a transféré ses activités de la gare de Strasbourg-Cronenbourg au terminal nord du Port-du-Rhin en juin 2005[9].

En 2006, les manœuvres en gare sont confiées à Fertis, une filiale de VFLI (aujourd’hui Captrain France).

En 2011, la propriété des voies desservant le port a été transférée au Port autonome de Strasbourg[10]. En décembre de la même année, OSR France (aujourd’hui Lineas France) devient opérateur ferroviaire de proximité sur le port. Le réseau ferré portuaire et le poste 1 sont gérés par Socorail depuis 2013[11]. Les voies principales de la ligne de Strasbourg-Ville à Strasbourg-Port-du-Rhin font toujours partie du réseau ferré national[12].

Dans les années 2010, le réseau ferré portuaire est amputé de plusieurs kilomètres de voies : les voies situées rue de la Minoterie, rue du Havre — ces dernières permettaient d’accéder au môle Seegmuller — et rue de la Ganzau sont déposées.

Le projet d'une desserte voyageurs a été envisagé dans le cadre de l'extension de la ligne D du tramway[13], mais a finalement été abandonné.

Des travaux de rĂ©fection sur le pont tournant ferroviaire du canal de la Marne au Rhin, construit en 1925, sont rĂ©alisĂ©s en 2018. La mĂŞme annĂ©e, le trafic reprĂ©sente environ 6 500 trains et 25 000 manĹ“uvres. Le faisceau de triage de la gare est allongĂ© et Ă©lectrifiĂ© en 2020. Le terminal conteneurs sud dispose de plusieurs voies ferrĂ©es inutilisĂ©es que le port souhaite remettre en service comme alternative au terminal nord qui approche de la saturation[14]. Le port dĂ©sire ainsi amĂ©nager une extension du terminal sud Ă  l’horizon 2026. D’une superficie de 4,2 hectares, celle-ci comportera deux nouvelles voies de 750 mètres, un mur de quai de 140 mètres et une grue portique trimodale[15].

Évolution du trafic en gare du Port-du-Rhin[16]

Année Tonnes de marchandises Conteneurs
2005 1 735 978 4 665
2006 1 924 979 15 902
2007 2 137 823 26 185
2008 1 992 741 41 033
2009 1 674 782 35 660
2010 38 009
2011 65 356
2012 1 761 663 83 568
2013 1 490 014 73 924
2014 1 553 210 66 059
2015 1 863 127 83 049
2016 1 256 457 60 142
2018 1 311 155 67 740
2019 1 365 000 73 293
2020 1 230 000 70 887
2021 1 150 000 70 500
2022 1 200 000 79 330

Service du fret

Desserte ferroviaire de l'embranchement Alacier.

Cette gare dessert le réseau ferré du port autonome de Strasbourg. Elle est ouverte au trafic en wagon isolé[17].

Installations ferroviaires

Le bâtiment de bureaux de la gare se trouve à l'angle de la rue Coulaux et de la route de l'Île des Épis. Le poste 1 est situé juste en face de l'autre côté des voies, rue du bassin de l'Industrie.

La gare comporte plusieurs faisceaux : le « triage » avec 14 voies (voies 5 à 18 ; les voies 2, 3 et 4, en impasse, sont fermées à la circulation), le « sous-triage » avec huit voies (voies 22 et 24 à 30) et « l’Orangerie » avec quatre voies (voies 31, 32, 38 et 40). Le terminal conteneurs nord est situé à l’emplacement de l’ancienne « gare locale » et compte six voies.

Le réseau ferré portuaire représente une centaine de kilomètres de voies. De par son étendue, il est divisé en cantons gérés par le poste n°1. Entre 15 et 20 installations terminales embranchées sont desservies régulièrement. L’accès au secteur sud du réseau ferré portuaire peut également se faire par la gare de Strasbourg-Neudorf.

Un pont tournant ferroviaire permet la traversée du canal de la Marne au Rhin et la desserte du port aux pétroles situé à la Robertsau.

  • Locomotive OSR sur le terminal conteneurs nord.
    Locomotive OSR sur le terminal conteneurs nord.
  • L'ancien bâtiment de la gare locale et le terminal conteneurs nord.
    L'ancien bâtiment de la gare locale et le terminal conteneurs nord.
  • Portique Ă  conteneurs sur le terminal nord.
    Portique Ă  conteneurs sur le terminal nord.
  • Locomotive VFLI en gare de Strasbourg-Port-du-Rhin.
    Locomotive VFLI en gare de Strasbourg-Port-du-Rhin.
  • Locomotive VFLI en gare de Strasbourg-Port-du-Rhin.
    Locomotive VFLI en gare de Strasbourg-Port-du-Rhin.

Notes et références

  1. DĂ©nomination officielle pour la diffĂ©rencier des autres gares strasbourgeoises. Usuellement appelĂ©e « gare du Port-du-Rhin Â».
  2. [PDF] SNCF Région de l'Est - Carnet de profils et schémas - 1962, voir notamment planches 15 et 16, pages 15, 16 du PDF.
  3. 5 route de l'Île des Épis sur le site Archi-Wiki, consulté le 20 mai 2016.
  4. Revue générale des chemins de fer, 1er octobre 1930.
  5. Archive 0838LM1790-001 (Strasbourg-Neudorf) de la SNCF [PDF] (consultée le 30 décembre 2015).
  6. « Liste (exhaustive) des dépôts Est et AL » sur le forum LR Presse.
  7. « Strasbourg - Il y a cinquante ans Â», article des Dernières Nouvelles d'Alsace du 7 juin 2015.
  8. Ferrovissime, numéro 37, avril 2011.
  9. Forum de discussion « Trains Français ».
  10. Site internet de Réseau ferré de France.
  11. [PDF] Communiqué d'Europorte, maison mère de Socorail.
  12. Carte sur le site du Port autonome de Strasbourg.
  13. « Quel projet, quel tracé ? Des enjeux majeurs » [PDF], sur eurodistrict.eu (consulté le ), p. 2 (voir le Schéma d’orientation du secteur Vauban-Kehl).
  14. [PDF] Rapport annuel 2018, Port autonome de Strasbourg (consulté le 26 décembre 2019).
  15. Port de Strasbourg : de fortes ambitions pour le ferroviaire, L’Antenne le 10 décembre 2021.
  16. Rapports annuels sur le site du port autonome de Strasbourg (consulté le 26 décembre 2019).
  17. Information vérifiée le 28 novembre 2016 sur Gares wagon isolé offre MLMC.

Voir aussi

Articles connexes

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