Tram-train Strasbourg - Bruche - Piémont des Vosges
Le tram-train Strasbourg - Bruche - Piémont des Vosges est un projet abandonné de ligne de tram-train qui devait relier l'hypercentre de Strasbourg à la vallée de la Bruche et le piémont des Vosges, en desservant notamment l'aéroport de Strasbourg-Entzheim et la commune de Molsheim. D'une longueur d'environ 40 kilomètres[1], la ligne de tram-train aurait utilisé les infrastructures du réseau ferré national et du tramway de Strasbourg. Sa fréquentation quotidienne était estimée à 30 000 voyageurs[2].
Tram-Train Strasbourg - Bruche - Piémont des Vosges | ||
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RĂ©seau | TER Grand Est Tramway de Strasbourg |
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Terminus | Barr Gresswiller Robertsau Boecklin Place d'Islande |
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Communes desservies | 47 Ă 64[1] | |
Histoire | ||
Mise en service | Projet abandonné | |
Exploitant | SNCF / CTS | |
Infrastructure | ||
Conduite (système) | Conducteur | |
Exploitation | ||
Matériel utilisé | Citadis Dualis | |
Points d’arrêt | 24 gares et 15 stations prévues[2] | |
Longueur | 40[1] - [3] km | |
Lignes connexes |
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Depuis 2013, le projet n'est plus à l'ordre du jour de par les coûts importants du tunnel permettant l'interconnexion entre le réseau urbain et ferroviaire[4]. En 2017, la filiale commune créée entre la SNCF et la CTS afin de porter ce projet est dissoute.
Le projet
Afin d'accompagner le développement du Piémont des Vosges et de la vallée de la Bruche ainsi que de lutter contre la saturation des voies d'accès à l'agglomération strasbourgeoise aux heures de pointe, les collectivités ont décidé de réaliser une ligne de tram-train régionale[2].
Le tram-train doit relier la vallée de la Bruche et le piémont des Vosges à l'hypercentre de Strasbourg, permettant la desserte d'un bassin de vie en plein développement de plus de 360 000 habitants, soit 47 communes dans un rayon de 3 kilomètres à 64 communes dans un rayon de 6 kilomètres[1]. Pour ce faire, il empruntera, en partie, les lignes SNCF de Strasbourg-Ville à Saint-Dié et de Sélestat à Molsheim conjointement avec les TER Grand Est, offrant une desserte des gares plus fréquente et plus régulière. Dans Strasbourg, le tram train circulera sur les rails du réseau de tramway de la CTS pour aboutir à Place d'Islande, permettant la desserte du quartier Vauban, et à Robertsau Boecklin, permettant la desserte des Institutions Européennes[2].
Le tram-train desservira alors[2] :
- 24 gares mixtes tram-train/TER sur le réseau péri-urbain ;
- 15 stations mixtes tram-train/tramway sur la section urbaine située à Strasbourg.
Toutefois, les circulations de trains classiques seront conservées et permettront d'assurer des liaisons directes entre Molsheim et Strasbourg[1].
En , le président de la Communauté urbaine de Strasbourg, Jacques Bigot annonce que le projet ne se fera pas en l'état, de par le coût trop important du tunnel sous la gare de Strasbourg-Ville. Ce tunnel devait permettre de relier les voies de la station de tramway Gare Centrale au réseau ferré national[4]. Le , la dissolution de la Société d’intermodalité du bassin strasbourgeois (SIBIS), filiale commune entre la SNCF et la CTS créée le , marque la fin du projet[5].
Raisons de l'abandon
Le document « Schéma directeur des transports collectifs 2025 » mentionne, au sujet du tram-train : « même en cas de réalisation du tunnel sous la gare, l’insertion d’une ligne à 6 minutes de fréquence sur la partie centrale de la ligne F (tronçon « Vieux marché aux vins » - République) n’est possible que sous réserve de trouver des solutions pour dé-saturer le nœud Homme de Fer[6] ».
La raison principale avancée reste le coût de la seconde phase du projet par rapport aux bénéfices engendrés. En effet, les collectivités locales ont jugé que l'électrification, l'achat de matériel spécifique ainsi que la réalisation du tunnel sous la gare ne provoqueraient pas forcément de gains significatifs dans la qualité de service[7].
Liste des gares et stations
La ligne de Tram-train Strasbourg - Bruche - Piémont des Vosges aurait desservi 39 gares et stations.
Exploitation
Généralités
La ligne Strasbourg - Bruche - Piémont des Vosges était prévue comme une ligne de tram-train qui fonctionnerait de 5 h 30 à 23 h 30[2], tous les jours de l'année, à l'aide de tram-trains de type Citadis Dualis.
Offre projetée
Pour faire face à la demande croissante, l'offre de tram train proposée aurait permis comme dit précédemment d'accroître le nombre de circulations[1]. En effet, il devait y avoir un tram-train tous les quarts d'heure en dehors de la période d'hyperpointe[1], avec un tram-train sur 2 se dirigeant alternativement vers Gresswiller et vers Barr[2]. Sauf durant l'hyperpointe, quatre tram-trains par heure desserviraient l'Aéroport de Strasbourg Entzheim à travers la gare d'Entzheim-Aéroport[1].
Afin de fournir une capacité suffisante et d'éviter ainsi les engorgements, une période d'hyperpointe aurait été instaurée et se traduisait par la circulation de deux tram-trains semi-directs par heure en renfort des circulations habituelles. Ainsi, il y aurait de ce fait[1] :
- un tram-train omnibus toutes les demi-heures reliant le cœur de Strasbourg à Gresswiller ;
- un tram-train omnibus toutes les demi-heures reliant le cœur de Strasbourg à Barr ;
- un tram-train semi-direct entre Strasbourg-Gare Centrale et Molsheim par heure reliant le cœur de Strasbourg à Gresswiller ;
- un tram-train semi-direct entre Strasbourg-Gare Centrale et Molsheim par heure reliant le cœur de Strasbourg à Barr.
Trois trains directs reliant chaque heure la gare centrale de Strasbourg à Sélestat, Rothau et Saint Dié sont également envisagés.
Matériel roulant
La ligne Strasbourg - Bruche - Piémont des Vosges aurait été exploitée par dix à douze tram-trains Citadis Dualis « étroites-longues » de 300 places[10].
Le Citadis Dualis, version tram-train du Citadis, est un matériel électrique de 2,40 m de largeur pour la version adaptée à Strasbourg, avec une charge à l'essieu de 11,5 tonnes, une vitesse maximale de 100 km/h. Il est capable de fortes accélérations et peut gravir des rampes de 65 ‰. Totalement accessible aux personnes à mobilité réduite, il est doté d'un plancher plat à 38 cm de hauteur; ce qui est bien plus bas que celui des quais normaux et des trains à plancher surbaissé qui sont à 55 cm (cela posera évidemment un problème dans les gares desservies par les deux matériels). Il peut circuler en unités doubles ou triples pour s'adapter au trafic, mais cela pose problème pour l'insertion dans un réseau urbain prévu pour des trams de 45m.
Trafic escompté
La ligne tram-train devait transporter entre 20 000 et 25 000 voyageurs par jour[2].
Coût du projet
Le coût prévisionnel du projet tram-train Strasbourg - Bruche - Piémont des Vosges était[10]:
- d'environ 94 millions d'euros pour le tunnel permettant l’interconnexion entre la portion RFN et la portion CTS (Tramway)[11] ;
- d'environ 50 millions d'euros pour la modernisation de la partie sur RFN jusqu’à Molsheim ;
- de 40 Ă 50 millions d'euros pour la livraison de 10 Ă 12 tram-trains.
Notes et références
- [PDF]Présentation du projet tram-train de Strasbourg par l'Agence de Développement et d’Urbanisme de l’Agglomération Strasbourgeoise (ADEUS)
- « Le tram train strasbourgeois n’est pas pour demain », (consulté le )
- Longueur ne prenant pas en compte la portion empruntant le réseau de Tramway de Strasbourg
- Thomas Calinon, « Questions autour d'une « différenciation » »,
- Olivier Claudon, « Feu le tram train », sur http://www.dna.fr, (consulté le ).
- Communauté urbaine de Strasbourg, Direction de la mobilité et des transports, Service Déplacements, « SCHEMA DIRECTEUR DES TRANSPORTS COLLECTIFS 2025 : Diagnostic, enjeux et premières propositions, Rapport intermédiaire » [PDF], (consulté le ), p. 76.
- O.C., « Le tram train strasbourgeois n’est pas pour demain », sur dna.fr, (consulté le ).
- Pour alléger le tableau, seules les correspondances avec les transports guidés (métros, trains, tramways, ...) et les correspondances en étroite relation avec la ligne sont données. Les autres correspondances, notamment les lignes de bus, sont reprises dans les articles de chaque gare.
- Les lignes du réseau de tramway de Strasbourg et de bus à haut niveau de service de Strasbourg en correspondance sont données à titre indicatif.
- Document de la Direction Développement de la région SNCF de Strasbourg traitant du TER Alsace
- Marie Marty, « Tram vers Vendenheim : fer ou pneu, décision début juillet », (consulté le )