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Bruche (rivière)

La Bruche est une rivière nĂ©e dans les Vosges, au pied du Climont, Ă  690 m d'altitude. Elle conflue en rive gauche avec l'Ill Ă  la lisière de Strasbourg, Ă  135 m d'altitude et est par corollaire un sous-affluent du Rhin.

Bruche
Illustration
Le viaduc SNCF de Fouday.
Carte.
Tracé du cours de la Bruche sur une carte OSM.
Caractéristiques
Longueur 76,7 km [1]
Bassin 727 km2
Bassin collecteur Rhin
DĂ©bit moyen 8,11 m3/s (Holtzheim) [2]
Régime pluvio-nival
Cours
Source Ă  moins d'1 km Ă  l'ouest du Climont (965 m)
· Localisation Urbeis
· Altitude 662 m
· CoordonnĂ©es 48° 20′ 40″ N, 7° 10′ 00″ E
Confluence Ill
· Localisation près de Strasbourg
· Altitude 130 m
· CoordonnĂ©es 48° 34′ 03″ N, 7° 42′ 45″ E
Géographie
Pays traversés Drapeau de la France France
Département Bas-Rhin
Régions traversées Grand Est
Principales localités Strasbourg

Sources : SANDRE:A2--0110, Géoportail, Banque Hydro

Géographie

Rapide en amont de Schirmeck, sa pente s'amoindrit ensuite, pour devenir infime et paresseuse de Mutzig Ă  Strasbourg. La rivière traverse le sud-ouest du dĂ©partement du Bas-Rhin sur 76,8 km[1], d'abord en direction sud-nord, puis en s'inflĂ©chissant vers l'est. Sa vallĂ©e supĂ©rieure, en amont d'Urmatt, est nettement dessinĂ©e, Ă  la lisière des Vosges cristallines et grĂ©seuses. La vallĂ©e moyenne, jusqu'Ă  Mutzig, se rĂ©vèle de topographie plus confuse. La basse vallĂ©e aux limites mal dĂ©finies, avec des chenaux secondaires abandonnĂ©s et une vaste zone d'inondation, se confond avec la plaine : c'est lĂ , notamment, que s'Ă©tend l'aĂ©roport de Strasbourg-Entzheim.

De toutes les affluents de l'Ill, la Bruche semble le plus constant dans son débit, mais elle connaît cependant de nettes variations de débit et des crues (les débits les plus importants sont généralement enregistrés en février).

Étymologie

L'origine du nom Bruche est sans doute gallo-romaine plutôt que germanique comme on le présente habituellement. On trouve sa forme latinisée dans Bruxua ou Bruscua. Cette dénomination se traduit par Breusch en allemand moderne, et par Brisch en dialecte alsacien (Brischdahl pour sa vallée).

En dialecte vosgien, la rivière se prononce Brur'hine, avec un son « h » expiré, comme en allemand. C'est cette forme que consigne le pasteur Jean Georges Stuber vers 1752 pour décrire la rivière. À cette époque, ce natif de Strasbourg est encore pasteur à la paroisse de Waldersbach au Ban de la Roche[notes 1].

Le cours de la Bruche

Molsheim : la Bruche vue de l'ancienne passerelle Mistler.

La Bruche prend sa source sur le territoire de la commune de Bourg-Bruche, sur le versant occidental du Climont surplombant le vallon de Hang[3]. Elle se dirige d'abord vers le nord-nord-est par une vallée souvent étroite où la voie ferrée et la route départementale doivent emprunter de nombreux ponts.

Devant-Fouday (commune de Plaine au fond, de Fouday au premier plan) : la Bruche alimentée par la Chirgoutte (à droite). Photo prise pendant les aménagements d'un parc mi-privé, mi- public s'étendant surtout sur la rive droite de la rivière encore torrentielle.

Long bassin-versant montagnard, la vallée supérieure est dénommée Val de Bruche ou, plus souvent maintenant, Haute-Bruche. Le cours de la rivière a été ici et là rectifié, par des remblaiements et des endiguements, voire par un petit détournement (lors du tracé de la voie express). Dans la partie amont, de petits barrages et des canaux de dérivation rappellent les fabriques de la grande époque du textile vosgien.

Après Schirmeck, la vallée oblique vers l'est et s'évase.

La rivière traverse Mutzig, cité après laquelle sa vallée s'élargit considérablement, perdant son contour visible, et Molsheim. Entre Molsheim et Entzheim, le « bras d'Altorf », jadis surnommé « Vieille Bruche », de faible débit, rappelle les nombreux chenaux d'autrefois.

La Bruche se jette dans l'Ill Ă  Strasbourg au lieu-dit du Gliesberg (faubourg de la Montagne-Verte).

Sur une grande partie de son cours, la Bruche est assez rapide et on y trouve un oiseau bien particulier, le cincle plongeur.

En aval de Avolsheim, au lieu-dit « Le Canal », se trouve un barrage. Ce barrage est un élément essentiel pour l'alimentation du canal de la Bruche qui coule en parallèle de la Bruche jusqu'à Strasbourg. Ce barrage constituant une barrière empêchant les saumons de remonter la Bruche, une passe à poissons (Échelle à poissons) a été créée fin 2010.

Affluents

  • La Moussière
  • L’Evreuil
  • Le GrandrouĂ©
  • Le Nau
  • La Climontaine
  • Ruisseau de Champenay
  • La Schirgoutte ou Chirgoutte
  • Ruisseau des Evaux
  • Ruisseau de la Besotte
  • La Rothaine
  • Ruisseau d’Albet
  • Le Framont
  • Le Barembach
  • Le Tommelsbach
  • Ruisseau de Russ
  • Le Netzenbach
  • Le Schwartzbach
  • Le Muhlbach
  • L’Eimerbaechel
  • Le Soultzbach
  • Le Grendelbach
  • La Hasel
  • La Magel
  • Le Stillbach
  • La Mossig
  • Le Muehlbach

Le canal de la Bruche

Le barrage de régulation sur le Bruche à Avolsheim.
Le début du canal de la Bruche à Wolxheim.

En aval de Molsheim, à Wolxheim-le Canal[4] (village bâti pour loger les ouvriers employés dans les carrières de grès de Soultz-les-Bains), une partie de l'eau de la rivière alimente le canal de la Bruche traversant d'ouest en est une partie de la plaine d'Alsace jusqu'à Strasbourg[notes 2]. Ce canal, dont la construction a été décidée peu après la capitulation de Strasbourg fin septembre 1681, a été mis en fonction mi-août 1682. Il est l'œuvre de Vauban qui en acheva les travaux en deux ans. Louis XIV emprunta la digue du canal de la Bruche lors d'une visite d'inspection des fortifications de la ville de Strasbourg, le 29 juin 1683.

D'une longueur de 19,78 km, ponctuĂ© de 11 Ă©cluses compensant un dĂ©nivelĂ© de 29 m, il a permis d'apporter Ă  Strasbourg les pierres de grès des Vosges extraites dans les carrières de Soultz-les-Bains. Ces pierres Ă©taient nĂ©cessaires Ă  la construction de la citadelle de la ville qui devait dĂ©fendre la nouvelle frontière du royaume sur le Rhin. Des milliers de soldats français et de paysans locaux rĂ©quisitionnĂ©s dans les villages environnants furent employĂ©s au creusement du lit du canal et Ă  la rĂ©alisation des systèmes d'Ă©cluses. Le canal permit aussi la crĂ©ation de nombreuses dĂ©rivations pour alimenter des moulins ou irriguer certaines terres[5]. L'amĂ©nagement simultanĂ© de la rivière a aussi rendu plus efficace le flottage du bois. Le canal a Ă©tĂ© utilisĂ© jusqu'en 1939 pour le transport du vin, du bois, des pierres et aussi celui des briques et tuiles provenant des fabriques d'Achenheim et de Hangenbieten.

Certains ponts bombardés au cours de la Seconde Guerre mondiale ont été reconstruits trop bas, empêchant la navigation. L'ancien chemin de halage a été aménagé en véloroute transfrontalière (Molsheim - Strasbourg - Offenbourg/Allemagne) et fait partie de l'EuroVelo 5. Il est très fréquenté par les promeneurs citadins, qui y côtoient de nombreux pêcheurs. La propriété et la gestion du canal ont, depuis 2008, été transférés au Conseil départemental du Bas-Rhin.

Haute-Bruche

On appelle communément Haute-Bruche le bassin de la Bruche en amont de Lutzelhouse - Muhlbach-sur-Bruche, que remontent la route départementale D 420 et la voie ferrée (TER Strasbourg - Saint-Dié). Cette petite région jadis vouée à l'industrie textile, maintenant résidentielle et touristique, accueille quelques industries et artisanats d'importance.

Une partie des habitants de la Haute-Bruche, notamment sur le Ban de la Roche, parlait le welsche, ou welche, patois proche du dialecte roman de la Lorraine voisine.

Vallée en BD

Tirant parti de la géographie du lieu, l'auteur de BD Jacques Martin, né à Strasbourg, a fait de la vallée de la Bruche le théâtre de certaines aventures de son héros Guy Lefranc.

Vallée sur CD

Un cédérom interactif édité par la communauté de communes de la Vallée de la Bruche (2005) présente les nombreuses actions paysagères conduites depuis une vingtaine d'années. Il explique les paysages marqués par la Bruche et ses affluents sur le territoire concerné.

Hydrologie

La Bruche a un module de 8,11 m3/s Ă  la station A2860110 de Holtzheim , Ă  144 m d'altitude, pour un bassin versant de 680 km2[2].

Bibliographie

  • GĂ©rard Goetz et Jacques-Louis Delpal, Saveurs d'Alsace Plaisir des Vosges, prĂ©face de Jean-Pierre Haeberlin, photos de Macel Ehrard, de Christophe Meyer et J.-L. Delpal, 2007, La NuĂ©e Bleue, Strasbourg, 240 pages 21 Ă— 27 (ISBN 978-2-7165-0727-1)
  • Chip Buchheit, Florent Fritsch et Olivier Haegel, La Haute VallĂ©e de la Bruche (photographies : Claude Menninger ; dessins : Audrey Schneider), rĂ©alisation Inventaire gĂ©nĂ©ral, Ă©ditions Lieux-dits, Lyon, 2005, 104 p. (ISBN 2914528132)
  • Claude Keiflin, Gens de Bruche : une vallĂ©e vosgienne et son patois welche, La NuĂ©e bleue, Strasbourg, 1998, 94 p. (ISBN 2-7165-0465-2)
  • Denis Leypold, La MĂ©tallurgie du fer dans le massif vosgien : la vallĂ©e de la Bruche, de l'AntiquitĂ© au XIXe siècle, SociĂ©tĂ© savante d'Alsace, 1996, 529 p. (ISBN 2904920137)
  • Jean Sainty (et al.), Mutzig : les chasseurs de mammouths dans la vallĂ©e de la Bruche, Les musĂ©es de la ville de Strasbourg, Strasbourg, 1995 (ISBN 2901833128)
  • G. Maire, « Aspects de l'Ă©volution quaternaire de la vallĂ©e infĂ©rieure de la Bruche », Bulletin Serv. Carte gĂ©ol. Alsace Lorraine, 1967, no 20, 3, p. 175-184.
  • G. Maire, La Basse Bruche. CĂ´ne de piedmont et dynamique actuelle, universitĂ© de Strasbourg, 1966 (thèse de 3e cycle)
Grand vannage (ancien nom) de régulation de la Bruche pour permettre une alimentation constante du canal de la Bruche à Avolsheim.

Liens externes

Confluence Bruche Ill Ă  Strasbourg
Confluence Bruche Ill Ă  Strasbourg.

Voir aussi

Notes et références

Notes

  1. facilement germanisée en Steintal
  2. Jusqu'Ă  la Montagne Verte

Références

  1. Sandre, « Fiche cours d'eau - La Bruche (A2--0110) » (consulté le )
  2. Banque Hydro - MEDDE, « Synthèse de la Banque Hydro - La Bruche à Holtzheim (2) (A2860110) » (consulté le )
  3. (mul)Le bassin de la Bruche
  4. Dictionnaire des rivières et canaux dans le Projet Babel : le canal de la Bruche]
  5. Dernières Nouvelles d'Alsace, 2 août 2015, p. 12
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