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Fret SNCF

Fret SNCF est une entreprise ferroviaire française. Filiale de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), elle fait partie de Rail Logistics Europe, le pôle fret et logistique ferroviaire du groupe SNCF.

Fret SNCF
Logo de Fret SNCF
illustration de Fret SNCF

Dates-clés 1989 : SNCF Marchandises devient Fret SNCF.
1er janvier 2015 : l'activité est intégrée à l'EPIC SNCF Mobilités.
1er janvier 2020 : devient une filiale de la SNCF.
Prédécesseur SNCF Marchandises

Forme juridique Société par actions simplifiée (SAS)
Sigle Fret SNCF
Siège social Saint-Ouen-sur-Seine
Drapeau de la France France
Direction JĂ©rĂ´me Leborgne
Effectifs 5 000
Société mère SNCF
Société(s) sœur(s) Captrain France
Naviland Cargo
VIIA
Forwardis
Site web

Chiffre d’affaires 730 millions € (2021)

Localisation France
Écartement des rails Standard UIC (1 435 mm) (RĂ©seau ferrĂ© national)
Trafic fret 7 milliards de tonnes-kilomètres (2021)

Jusqu'au , Fret SNCF était une activité — sous statut d'établissement public à caractère industriel et commercial — de la SNCF. L'activité était, par ailleurs, anciennement nommée SNCF Marchandises[1].

Histoire

Origines et développement

Lors de la seconde moitiĂ© du XIXe siècle, on assiste Ă  une rĂ©volution dans le domaine des transports avec l'apparition du chemin de fer. NĂ©cessaires pour les transports des marchandises, les rĂ©seaux ferroviaires vont se dĂ©velopper rapidement pour desservir une grande partie de la France. En 1852, le rĂ©seau français compte environ 3 000 kilomètres de voies. Ce chiffre atteint 17 000 kilomètres en 1870 et 26 000 kilomètres en 1882[2]. La densitĂ© du rĂ©seau ferrĂ© est alors la plus Ă©levĂ©e d’Europe. La construction du rĂ©seau principal s'est fait Ă  l'image des axes routiers, en Ă©toile autour de Paris.

Un train de Fret SNCF tracté par une BB 26000 (avec la BB 67478 en véhicule), à droite une ancienne halle à marchandises.

Aux dĂ©buts du chemin du fer, le trafic des marchandises Ă©tait traitĂ© dans des halles Ă  marchandises souvent accolĂ©es aux bâtiments voyageurs des gares. Ces halles permettaient le chargement et le dĂ©chargement des wagons ainsi que l'entreposage des marchandises. Rapidement il devint nĂ©cessaire d'isoler le trafic marchandises du trafic voyageurs au moins dans les gares moyennes. Des halles Ă  marchandises plus grandes et indĂ©pendantes des bâtiments voyageurs furent alors construites souvent en pĂ©riphĂ©rie des agglomĂ©rations. Elles Ă©taient pour la plupart dotĂ©es de vastes cours de dĂ©bords — aussi appelĂ©es cours marchandises — permettant le transbordement entre les wagons et les vĂ©hicules routiers. Pour les plus grandes villes, des gares destinĂ©es uniquement au trafic des marchandises et comportant parfois plusieurs halles, bâtiments et cours furent Ă©galement construites. Les wagons isolĂ©s, qui reprĂ©sentaient alors l'immense majoritĂ© du trafic, transitaient par plusieurs gares de triage. On voit Ă©galement apparaĂ®tre de nombreux embranchements particuliers permettant de relier directement un site industriel au rĂ©seau ferrĂ©. Si Ă  l'origine le droit de raccordement au rĂ©seau ferrĂ© n'Ă©tait autorisĂ© qu'aux mines et aux usines, celui-ci a Ă©tĂ© entendu Ă  d'autres catĂ©gories d'entreprises en 1898 et en 1908. En 1914, la France compte 3 800 embranchements particuliers. Il n'Ă©tait pas rare Ă  l'Ă©poque de trouver des trains mixtes, voyageurs et marchandises, sur les petites lignes.

On distingue deux types d'acheminement des marchandises : la petite vitesse (PV) et la grande vitesse (GV). La petite vitesse représentait la majorité du trafic grâce à ses tarifs avantageux. La grande vitesse, plus coûteuse, était utilisée pour les marchandises nécessitant un transport rapide comme les fruits et légumes ou les animaux vivants.

La SociĂ©tĂ© nationale des chemins de fer français (SNCF) est nĂ©e le 1937 par le regroupement des anciens rĂ©seaux privĂ©s et publics. Lorsque l'exploitation des anciens rĂ©seaux lui revient, le 1er janvier 1938, elle dispose alors de 42 500 kilomètres de voies (Ă  la fin des annĂ©es 2010 le rĂ©seau ferrĂ© national compte un peu moins de 30 000 kilomètres de voies) et 6 500 embranchements particuliers.

Le chemin de fer est mis en concurrence avec le transport routier dès les années 1930, on assiste alors aux premières fermetures de lignes. Ce phénomène s’amplifie dans les années 1950 et 1960. Si de nombreuses lignes sont fermées au service des voyageurs, le service des marchandises parvient souvent à se maintenir plus longtemps[2]. Les petites lignes, généralement à voie unique, qui ne connaissent qu'un faible trafic marchandises sont alors désignées sous le terme de « lignes capillaires ».

Le 1er janvier 1946, la SNCF entreprend une réforme du transport de marchandises en remplaçant la petite vitesse et la grande vitesse par le régime ordinaire (RO) et le régime accéléré (RA). Grâce à cette réforme le régime accéléré représenta jusqu'à 33 % du trafic marchandises alors qu'à l'époque de la grande vitesse, celle-ci ne dépassa jamais les 13 %.

En 1948, la SNCF créée la Compagnie nouvelle de cadres (CNC) afin d'utiliser ce nouveau mode de transport.

Dans les annĂ©es 1960, on comptait près de 6 000 gares ou points frontières traitant quotidiennement entre 20 000 et 25 000 wagons de marchandises.

En 1970 est créé le Sernam, Service national des messageries, afin de s'occuper du transport des colis.

« Ferdom » (fer Ă  domicile) Ă©tait une activitĂ© de SNCF Marchandises qui consistait Ă  transfĂ©rer un wagon sur une remorque routière pour le livrer directement chez un client non desservi par le rail[3].

Un train de Fret SNCF tracté par les BB 67544 et 67507.

En 1980, le fret ferroviaire en France représentait 60 milliards de tonnes kilomètres[4] dont 38,1 milliards de tonnes kilomètres pour les wagons isolés.

Le 1er janvier 1983, la SNCF change de statut pour devenir un établissement public à caractère industriel et commercial.

En 1989, le régime ordinaire et le régime accéléré sont supprimés au profit du régime unique et SNCF Marchandises devient Fret SNCF.

En 1990, Fret SNCF avait transportĂ© 140 millions de tonnes de marchandises (dont 53,3 millions de tonnes Ă  l'international), employait 50 000 cheminots, comptait 10 000 clients et rĂ©alisait un chiffre d'affaires de 13 milliards de francs. Environ 90% du trafic est traitĂ© au sein de 9 000 installations terminales embranchĂ©es[5].

La chute du fret ferroviaire

En 1993, les wagons isolĂ©s ne reprĂ©sentaient plus que 12,8 milliards de tonnes kilomètres[6]. Entre 1989 et 1993, la SNCF ferme environ 2 800 gares au service du fret[6]. En 1994, près de 25 000 cheminots travaillaient uniquement pour le service du wagon isolĂ©[6], en 2020 ils sont moins de 5 000 pour l'ensemble de Fret SNCF. Dans les annĂ©es 1980 et 1990, la part du transport de marchandises par le rail Ă©tait de 21 %.

Fret SNCF est une activité en difficultés depuis plusieurs années, l'équilibre budgétaire n'ayant plus été atteint depuis 1998[7].

En 2000, un objectif gouvernemental prévoyait de doubler le trafic de Fret SNCF en 10 ans. De 52 milliards de tonnes kilomètres en 1999, il était prévu d'atteindre 60 milliards de t.km en 2002 et 100 milliards en 2010[8].

La part modale du ferroviaire dans le transport de marchandises en France était de 17 % en 2000 (le trafic était alors dans son immense majorité traité par Fret SNCF), elle a chuté à 10,5 % en 2006 et à 8,8 % en 2008 (tous opérateurs confondus), première année de la crise économique[9].

Le Sernam est privatisé entre 2002 et 2005 et délaisse le transport ferroviaire au profit de la route. En 2005, la CNC devient Naviland Cargo et réduit considérablement son activité. 25 terminaux de transport combiné sont fermés entre 2002 et 2006[10].

Restructuration et contraction du trafic

Croisement de 2 trains de Fret SNCF.

En 2002, le chiffre d'affaires de l'activitĂ© Ă©tait de 1,96 milliard d'euros. Le trafic a reprĂ©sentĂ© 128 millions de tonnes transportĂ©es soit 50,03 milliards de tonnes kilomètres. Fret SNCF compte 13 850 clients en Europe. Le rĂ©seau ferrĂ© national compte alors 1 800 gares Fret, 19 gares de triage, 4 535 installations terminales embranchĂ©es et 45 terminaux de transport combinĂ©. Concernant le matĂ©riel, le groupe SNCF dispose de 80 000 wagons fret. Le parc de locomotives destinĂ©es au fret est composĂ© de 2 200 machines (1 200 Ă©lectriques, 600 diesels de ligne et 400 diesels de manĹ“uvre) et 1 200 locotracteurs[11].

En 2003, le chiffre d'affaires de Fret SNCF Ă©tait de 1,86 milliard d'euros. Le trafic a reprĂ©sentĂ© 124,8 millions de tonnes transportĂ©es soit 46,83 milliards de tonnes kilomètres. Le rĂ©seau ferrĂ© national ne compte plus que 1 509 gares fret, 17 gares de triages et 29 terminaux combinĂ©s. Le parc de locomotives destinĂ©es au fret comporte 1 842 machines (947 Ă©lectriques, 493 diesels de ligne, 402 diesels de manĹ“uvre) et 1 178 locotracteurs[12].

En 2004, l'activitĂ© a enregistrĂ© une perte de près de 400 millions d’euros. Un plan de recapitalisation, d’un montant de 1,5 milliard d’euros sur trois ans, a Ă©tĂ© engagĂ© en 2005 avec l’accord de la Commission europĂ©enne. L’État français est autorisĂ© Ă  subventionner la SNCF Ă  cet effet Ă  hauteur de 800 millions tandis que l’entreprise financera par elle-mĂŞme le solde de 700 millions. En contrepartie, les conditions posĂ©es par la Commission portent sur l’ouverture effective (ouverte en thĂ©orie depuis 1993) du marchĂ© du fret Ă  la concurrence, pour les relations internationales au et pour le marchĂ© intĂ©rieur au 1er janvier 2007 et sur l’interdiction de toute autre subvention pendant dix ans, sauf si l’activitĂ© fret Ă©tait filialisĂ©e. Finalement, l'État français a souhaitĂ© accĂ©lĂ©rer l'ouverture Ă  la concurrence qui est devenue effective le 1er avril 2006.

Fret SNCF a été surpris par le dynamisme et la réactivité des « nouveaux entrants » qui ont pris une partie des marchés rentables, les trains massifs (dont la composition n'est pas remaniée entre l'origine et la destination), lui laissant le soin d'opérer des trafics plus coûteux (trains de lotissement, créés par associations de wagons isolés, qui passent par les triages pour changer de train) dans des zones plus diffuses.

Parallèlement, la SNCF a lancé un plan de restructuration de l’activité pour lui permettre de retrouver un équilibre économique stable. Ce plan, qui vise à améliorer la rentabilité en améliorant la régularité, la fiabilité et le taux de remplissage des trains, se traduit dans un premier temps par une contraction du trafic, du fait de l’abandon des flux insuffisamment rémunérateurs. Ce plan, dit « plan Véron », associé à une réorganisation du pilotage opérationnel de la production, n'a pas eu les effets escomptés. La nouvelle stratégie arrêtée en 2007 concentre les moyens sur des hubs, gros triages où les wagons sont en correspondance, et vise à réduire les coûts en massifiant les flux : c'est l'idée du « haut débit » ferroviaire. Début octobre 2008, Fret SNCF s'est réorganisé en pôles d'activité orientés vers les clients.

En 2008, la direction nationale de Fret SNCF quitte la place de Budapest Ă  Paris pour s'installer Ă  Clichy dans un ancien bâtiment industriel des annĂ©es 1930 rĂ©habilitĂ©[13]. La mĂŞme annĂ©e, le chiffre d'affaires de Fret SNCF Ă©tait de 1,65 milliard d'euros pour 340 millions d'euros de pertes. L'activitĂ© employait 9 534 cheminots[14].

Avec la crise économique, le trafic du fret a subi une chute de 25 % au premier semestre 2009. La SNCF s'est donné deux ans pour redresser la situation en limitant à quelques axes le trafic de wagon isolé (70 % du déficit du fret), en soutenant le projet Euro Carex de TGV fret entre les grandes métropoles européennes (ce projet est toutefois au point mort à la fin des années 2010) et en réduisant les coûts de structure de 20 à 10 %[15].

La part de marché des nouveaux entrants, concurrents de Fret SNCF, est passée de 11 % en 2008 à près de 32 % en 2011. Les volumes transportés sont passés de 45,1 milliards de t.km en 2004 à 35,9 milliards de t.km en 2008 et 22,8 milliards de t.km en 2011[9].

Fret SNCF dans les années 2010

Un train de Fret SNCF tracté par la BB 37023.

En 2010, les activités de Fret SNCF en dehors du territoire français sont groupées avec les anciennes filiales internationales de Veolia Cargo, rachetées par le groupe SNCF, sous la marque commune Captrain.

En 2012, le trafic par wagon isolĂ©, dĂ©sormais appelĂ© « multi-lots multi-clients Â» ou MLMC, reprĂ©sente près de 400 trains par semaine et 180 000 wagons chargĂ©s[16].

Les et 2014, Fret SNCF a fait circuler un train de 1 500 mètres de long, une première en Europe[17].

En 2014, la longueur du rĂ©seau de « lignes capillaires fret » est d'environ 4 200 kilomètres dont 3 200 kilomètres sont rĂ©gulièrement utilisĂ©s. Leur exploitation est de plus en plus souvent confiĂ©e Ă  des opĂ©rateurs ferroviaires de proximitĂ© (OFP)[18].

L'année 2014 a vu le retour de la croissance du chiffre d'affaires de Fret SNCF (en hausse de 0,6 %), mettant ainsi fin à plus d'une quinzaine d'années consécutives de chute. La marge opérationnelle de l'activité est de - 116 millions d'euros contre - 179 millions en 2013[19].

En 2015, Fret SNCF supprime 450 postes[20]. La même année, l'activité a transporté 19,9 milliards de t.km et réalisé un chiffre d'affaires de 1,06 milliard d'euros[21]. La part du transport de marchandises par le rail est de 9,5 % (tous opérateurs confondus).

Dans la nuit du 28 au , Fret SNCF a fait circuler le train le plus lourd jamais acheminĂ© sur le rĂ©seau ferrĂ© national. D'une masse de 5 410 tonnes, long de 947 mètres, comptant 67 wagons et 3 locomotives, il a reliĂ© Somain Ă  Uckange[22].

De nos jours, le trafic du fret ferroviaire ne se traite quasiment plus dans les cours et les halles Ă  marchandises qui pour beaucoup sont laissĂ©es Ă  l'abandon. De nombreuses gares aux marchandises et gares de triage ferment ou connaissent une forte baisse d'activitĂ©. La plupart des marchandises sont transportĂ©es en trains entiers (qui ne sont pas recomposĂ©s au cours de leur voyage et ne transitent pas par des triages) ou bien par transport combinĂ©. Le trafic se traite le plus souvent directement par le biais des embranchements particuliers que l'on appelle dĂ©sormais « installations terminales embranchĂ©es Â» (ITE), dans des terminaux de transport combinĂ© ou encore dans des installations portuaires (dont le rĂ©seau ferroviaire appartient souvent aux ports autonomes). En 2015, le rĂ©seau ferrĂ© national français ne compte plus que 1 400 installations terminales embranchĂ©es et 300 cours marchandises. Les principales marchandises utilisant le transport ferroviaire sont les hydrocarbures, les produits chimiques, les automobiles, les cĂ©rĂ©ales et les conteneurs (dans le cadre du transport combinĂ©).

En 2017, Fret SNCF, en partenariat avec la sociĂ©tĂ© Traxens, teste le « train connectĂ© Â». Chaque wagon est Ă©quipĂ© d'un boĂ®tier connectĂ© qui indique au conducteur (via une tablette) diverses informations : serrage et desserrage des freins, pression, hygromĂ©trie, ouverture et fermeture tĂ©lĂ©commandĂ©e des trappes, etc[23].

Un rĂ©fĂ©rĂ© de la cour des comptes adressĂ© au gouvernement et datĂ© du mentionne la « situation prĂ©occupante Â» de Fret SNCF. En effet malgrĂ© la suppression de la moitiĂ© des effectifs entre 2008 et 2015, la rĂ©duction du trafic wagons isolĂ©s et la cession d'une partie de sa flotte de locomotives Ă  Akiem, la marge opĂ©rationnelle de l'activitĂ© est de - 130 millions d'euros en 2016 tandis que sa dette atteint 4 milliards d'euros[24].

En 2019, Fret SNCF rejoint l'alliance europĂ©enne de wagons isolĂ©s « XRail Â» aux cĂ´tĂ©s de CFL Cargo, DB Cargo, Green Cargo, Lineas, Rail Cargo Group et CFF Cargo[25].

Vers la filialisation de l'activité

La filialisation de l'activité est envisagée depuis plusieurs années. Le rapport dit « Spinetta » dévoilé le 2018 préconise de recapitaliser et de filialiser Fret SNCF dont la dette pourrait alors être en partie reprise par SNCF Mobilités[26]. Le , la SNCF a annoncé son intention de filialiser l'activité d'ici le premier semestre 2020. Fret SNCF sera ainsi doté d'une personnalité juridique et sera détenu à 100 % par la SNCF[27].

Fin , la direction de Fret SNCF annonce la suppression de 754 postes d'ici 2021. Son effectif devrait ainsi passer de 5 478 salariĂ©s Ă  4 724[28].

Le , Fret SNCF devient une société par actions simplifiée dotée de 170 millions de fonds propres, filiale de la SNCF[29]. Les quatre directions fret sont par ailleurs supprimées au profit d'une seule[30].

En et , une grève nationale vient rĂ©duire fortement les capacitĂ©s de transport de Fret SNCF et fragiliser sa base de clientèle, alors mĂŞme qu'Ă  partir de l'entitĂ© est devenue une filiale autonome[31]. Après avoir enregistrĂ© en 2018 une perte de 170 millions d'euros pour seulement 1 milliard de chiffre d'affaires, mais 5 milliards de dette[31].

En , la SNCF teste une locomotive en autonomie partielle et annonce sa volonté de faire circuler des trains de fret autonomes à l'horizon 2023[32].

En 2021, la direction de Fret SNCF s'installe Ă  Saint-Ouen-sur-Seine[33].

En , la Commission europĂ©enne ouvre une enquĂŞte concernant des aides versĂ©es entre 2007 et 2019 pour un montant de 5,3 milliards d'euros, des avances de trĂ©sorerie de la SNCF pour environ 4 milliards sur la mĂŞme pĂ©riode, et 170 M€ lors de la transformation de Fret SNCF en SAS. Le gouvernement français nĂ©gocie avec la Commission pour que Fret SNCF n'aie pas Ă  rembourser cette somme, ce qui signifierait la liquidation de l'entreprise. Le gouvernement propose en une solution « de discontinuitĂ© », consistant Ă  crĂ©er une entreprise diffĂ©rente qui succède Ă  Fret SNCF, mais qui doit abandonner 20 % des contrats et 30 % du trafic. Les syndicats s'opposent Ă  cette solution[34] - [35] - [36].

Identité visuelle (logo)

Le matériel roulant

Depuis la répartition par activités

Locomotive BB 27057 de Fret SNCF

Depuis le , l’ensemble du parc moteur est réparti entre les différentes activités de la SNCF : Grandes Lignes (aujourd'hui Intercités et SNCF Voyages), Fret, Infrastructure, Matériel, TER et Transilien. Dans les premiers temps, en 1999, cette affectation reste surtout d’ordre administratif : il n’est pas rare, en effet, de voir des échanges, avec des machines Fret en tête de trains de voyageurs, notamment. Ces « échanges » sont régularisés entre activités de manière comptable sous forme de locations, appelées « demandes d’assistance ».

La situation est néanmoins régularisée par un ajustement de la répartition du parc, en particulier début 2000, de façon à ajuster les affectations aux besoins réels.

L’ensemble des machines a été affublé d’un 4 devant son numéro, pour former un numéro à 6 chiffres : la BB 7206 est devenue BB 407206, la BB 26234 est devenue BB 426234.

À l'occasion de la répartition du matériel, Fret SNCF s'est également doté d'une livrée qui lui est propre. Celle-ci est à base de vert, de blanc et de gris avec l’inscription FRET. Plus récemment certaines machines ont reçu une livrée constituée simplement de gris, surnommée « livrée fantôme », avec l'inscription FRET en vert.

Entre 2001 et 2010, Fret SNCF a reçu 440 locomotives de type Prima (électriques et diesels) d'Alstom afin de moderniser son parc moteur. Cependant la chute considérable du trafic a rendu de nombreuses machines inutiles. Face à ce surplus, les matériels les plus anciens sont stockés au triage de Sotteville et les matériels récents sont affectés à Akiem, filiale de la SNCF chargée de la location de locomotives.

État du parc en 2014

En 2014, Fret SNCF disposait de plus de 700 locomotives et 300 locotracteurs.

Notes et références

  1. Document publicitaire SNCF Marchandises de 1985.
  2. Petite histoire du chemin de fer en France.
  3. « Livraison/transfert de wagons par la route » sur le forum LR Presse.
  4. « Fret ferroviaire : des mesures urgentes sont nécessaires » article Les Échos du 26 juin 2015.
  5. Document commercial Fret SNCF 1991.
  6. « Où en sont les triages français? » dossier La Vie du Rail, no 2462 du 21 septembre 1994 sur le site Raconte moi Woippy.
  7. « Fret ferroviaire : comment encourager le report modal ? » article Actu-Environnement du 19 juillet 2013.
  8. « Des plates-formes multimodales au service de la relance du fret Â», article Le Moniteur du 15 septembre 2000.
  9. « Fret ferroviaire : analyse des déterminants des trafics français et allemand » Commissariat général au Développement durable, juillet 2013.
  10. [PDF] Transports combinés rail-route, fleuve-route et mer-route. Tableau de bord national 2006, Agence de l'Environnement et de la maitrise de l’Énergie, octobre 2006.
  11. Site Fret SNCF le 31 décembre 2003 consulté grâce à Internet Archive Wayback Machine.
  12. Site Fret SNCF le 5 mars 2005 consulté grâce à Internet Archive Wayback Machine.
  13. « Mille salariĂ©s du Fret SNCF dĂ©barquent Ă  Clichy Â», article Le Parisien du 18 dĂ©cembre 2007.
  14. « FRET SNCF : Les syndicats alertent sur l'Ă©tat "catastrophique" du fret Â», article Le Figaro republiĂ© sur le blog Passion Trains le 3 juin 2009.
  15. Fret: la SNCF dévoile les grandes lignes de son plan de sauvetage, Les Échos, 20 juillet 2009
  16. Plaquette de présentation Wagon Isolé de Fret SNCF.
  17. « Le train le plus long d'Europe » site internet de la SNCF, 20 janvier et 17 avril 2014.
  18. « AUTF : sauver le réseau ferré capillaire fret », sur l'antenne.com, .
  19. « SNCF: les trois leçons de l'année 2014 », article Le Monde du 12 février 2015.
  20. « Nouvelles suppressions en vue à la SNCF en 2015 », sur Les Échos, .
  21. Présentation sur le site de Fret SNCF (consulté le 13 octobre 2016).
  22. « Fret SNCF teste des trains de fret longs sur l'Artère Nord-Est », article WK-TL du 29 octobre 2015.
  23. « La SNCF lance le train de fret connectĂ© Â», article L'usine nouvelle du 1er juin 2017.
  24. « Pour la Cour des comptes, Fret SNCF continue de dĂ©railler Â», article L'Usine nouvelle du 15 septembre 2017.
  25. « Fret SNCF rejoint l’alliance europĂ©enne du wagon isolĂ© XRail Â», article L'Antenne du 22 mai 2019.
  26. « Fret ferroviaire : la filialisation au menu du rapport Spinetta Â», article actu-transport-logistique.fr du 15 fĂ©vrier 2018.
  27. « Fret ferroviaire : la transformation du transport de marchandises est une nĂ©cessitĂ© Â», sur le site du Gouvernement, le 19 avril 2018.
  28. « Fret SNCF : des perspectives encore plus sombres après la grève Â», article Le Monde Économie du 29 juin 2018.
  29. « « Nouvelle SNCF », année zéro », sur Les Echos, (consulté le )
  30. « Un nouveau Fret SNCF verra le jour le 1er janvier 2020 », sur Actu-Transport-Logistique.fr, (consulté le )
  31. Eric Beziat, « Pour le fret ferroviaire, une grève qui tombe très mal », sur lemonde.fr, (consulté le )
  32. « La SNCF teste pour la première fois un train semi-autonome Â», L'usine nouvelle le 16 dĂ©cembre 2020.
  33. « De l’exploration à la concrétisation du projet de digitalisation du futur siège social de Fret SNCF », sur digital.sncf.com, .
  34. Marion Bouche, « L’avenir incertain de Fret SNCF entre les mains de Bruxelles », sur usinenouvelle.com, .
  35. « Fret SNCF : face au risque d’amende de Bruxelles, le gouvernement propose de réduire la filiale », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  36. « L’État lance le sauvetage de Fret SNCF, menacé par Bruxelles », sur LEFIGARO, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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