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Groupe SNCF

Le groupe SNCF est un groupe français actif dans les domaines du transport de voyageurs et de marchandises par le fer et par la route. Le groupe SNCF est un des premiers groupes de transport et de logistique en Europe. La plupart des entreprises « privées » du groupe sont, sauf quelques exceptions, des filiales ou participations de la société holding SNCF Participations.

Groupe SNCF
logo de Groupe SNCF
illustration de Groupe SNCF
Siège de la SNCF.

Création 1er janvier 1938 (création de la Société nationale des chemins de fer français).
Dates clés 1er janvier 2015 : Entrée en application de la réforme ferroviaire.
Personnages clés Guillaume Pepy
Forme juridique Société anonyme à capitaux publics
Siège social Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)
Drapeau de la France France
Direction Jean-Pierre Farandou
Actionnaires Etat Français (100 %)
Activité Transport de voyageurs et de fret (rail, route)
Filiales SNCF Participations
SNCF RĂ©seau
SNCF Voyageurs, Rail Logistics Europe, Keolis, Geodis
Effectif 271 509[1]
Site web sncf.com/fr/groupe

Dette 38,1 Mrd € (2020)
60,2 Mrd € (2019)
Chiffre d'affaires en augmentation 41,45 Mrd € (2022)[2]
en augmentation + 19,3 % (2022)[3]
RĂ©sultat net en augmentation 2 078 M € (2022)[4]

Le nouveau pacte ferroviaire adopté en 2018 visait à faire évoluer SNCF vers une organisation « plus efficace et plus unifiée tout en maintenant le caractère public du groupe »[5]. En janvier 2020, le groupe SNCF présente sa nouvelle structure composée d'une société mère (SNCF) et de plusieurs sociétés anonymes, SNCF Réseau, SNCF Voyageurs, Rail Logistics Europe, Keolis et Geodis qui forment le groupe SNCF (à ne pas confondre avec la société mère SNCF) et qui remplacent les trois établissements publics industriels et commerciaux (Epic)[6].

Chiffre d'affaires

Activité et rentabilité

En 2020, la marge opérationnelle s'établit à 1,9 milliard d'euros et le résultat net s'est établi à - 2,7 milliards d'euros du fait de la crise sanitaire liée au pandémie de COVID-19 et à la grève de janvier 2020[7]. Dans le même contexte, le chiffre d'affaires du groupe a diminué de 14% en comparaison avec celui de 2019, en passant de 35,1 à 30 milliards d'euros.

Année 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Chiffre d'affaires (milliards d'euros) 29, 898[8] 31,393 30,517 33,5[9] 33,3[10] - [2] 35,1[11] 29,9[12] 34,75[2] 41,45[2]
Résultat net récurrent (millions d'euros) 376[13]. - 180[14] 218[15] 679[15] 141 -301[11] -2764 [12] -185[16] 2078[16]
Marge opérationnelle (millions d'euros) 2800 4425 4630 4578[17] 4000 5658[12] 1936[12]
Investissement (milliards d'euros) 8,684 8,171 8,853 8,9 10 8,9 [12]

De manière détaillée, la contribution au chiffre d'affaires ainsi que leurs évolutions par branche d'activité :

La SNCF, dont le trafic s'est effondré pendant le confinement et qui peine depuis à remplir ses TGV, ne retrouvera pas son niveau de rentabilité d'avant-crise avant 2022, a estimé l'agence de notation financière Standard & Poor's Global Ratings. Le niveau de trafic de la compagnie ferroviaire devrait sur l'ensemble de l'année chuter de 30 % sur les longues distances, de 20 % sur les lignes régionales, et son excédent brut d'exploitation sombrer de 70 à 75 %, suivi d'un redressement pendant deux ans, explique S&P. Celui-ci s'était établi à 5,7 milliards d'euros en 2019, année déjà marquée par la grève en fin d'année contre la réforme du système de retraite[19].

DĂ©lestĂ©e par l'État de 25 milliards d'euros de dettes, la SNCF est devenue une sociĂ©tĂ© anonyme le 2020. La crise due Ă  la pandĂ©mie de COVID-19 devrait coĂ»ter Ă  elle seule près de 4 milliards d'euros de chiffre d'affaires, selon le PDG de l'entreprise Jean-Pierre Farandou, qui a appelĂ© l'État Ă  l'aide[19].

En 2022, le groupe réalise un bénéfice record de 2,2 milliards d'euros[20].

Organisation actuelle

SNCF (société mère)

Chargée de la direction générale du groupe SNCF, la société mère en assume les responsabilités stratégiques (ressources humaines, sécurité, finances…). Par exemple, elle coordonne différents services comme la Sûreté ferroviaire qui assure la sécurité des voyageurs à bord des trains et dans les gares, ainsi que des biens du groupe, ou encore SNCF Immobilier, qui s'occupe, entre autres, d'optimiser la valorisation des biens immobiliers du groupe.

SNCF RĂ©seau

Société anonyme chargée de l'exploitation du réseau, de l'entretien des infrastructures et de la régulation du trafic. La filiale SNCF Gares & Connexions lui est rattachée. Cette dernière s’occupe de la gestion des gares, ainsi que des travaux de modernisation et de maintenance[21].

SNCF Voyageurs

Société anonyme dirigée, SNCF Voyageurs est responsable de l'exploitation commerciale ferroviaire ou routière du transport de voyageurs. À noter que SNCF Voyageurs possède les marques TGV inOui, Ouigo, Intercités, TER, Transilien, Eurostar, Thalys et Lyria, en totalité ou partiellement.

Rail Logistics Europe

Entité du groupe SNCF chargée du fret et de la logistique ferroviaire. Anciennement appelée Transport Ferroviaire et Multimodal de Marchandises (TFMM), elle devient Rail Logistics Europe en 2021[22] et regroupe 5 filiales[22] : Fret SNCF, le réseau Captrain (dont Captrain France), VIIA, Naviland Cargo et Forwardis.

Geodis

Filiale spécialisée dans le transport routier de marchandises sur le territoire français et à l'international. En 2020, le chiffre d'affaires de Geodis s'élève à 8,3 milliards d'euros[23].

Keolis

Filiale du groupe SNCF spécialisée dans les transports urbains de voyageurs, tels que le métro automatique ou le tramway. La société exploite également des réseaux de bus et de trains. Keolis compte plus de 68 000 collaborateurs dans 15 pays différents.

Le chiffre d'affaires de Keolis en 2020 s'élève à 6,1 milliards d'euros, en baisse de 7,5% en raison de la crise sanitaire[24].

Ancienne organisation

Jusqu'au , dans son organisation industrielle, le groupe SNCF était composé de cinq branches : SNCF Infra, SNCF Proximités, SNCF Voyages, SNCF Geodis et Gares & Connexions, qui ont tous un côté « EPIC » et un côté « filiale » ; juridiquement, les filiales et participations se divisent dans une hiérarchie de holdings groupées par branche industrielle du groupe.

Le groupe SNCF emploie 260 000 salariĂ©s en 2016[25].

SNCF Infra

Cette branche était chargée de la gestion, de l'exploitation et de la maintenance du réseau ferré national et de l'ingénierie d'infrastructure à dominante ferroviaire :

  • Patrimoine
    • SNEF (99 %) : Groupe national des espaces ferroviaires ;
    • ORFEA (50 %) : hĂ©bergement du personnel roulants de la SNCF ;
    • ICF : Patrimoine immobilier de la SNCF, mis Ă  disposition du personnel (citĂ©s cheminotes, maisons de PN, anciennes gares) ;
  • Savoir-faire
    • Infra IngĂ©nierie : OpĂ©rant dans l'ingĂ©nierie ferroviaire, Infra IngĂ©nierie (nouveau nom de la Direction de l'ingĂ©nierie SNCF) regroupe près de 3 600 collaborateurs ;
    • Maintenance et Travaux : entitĂ© autrefois appelĂ©e "service de l'Ă©quipement" assurant toute l'annĂ©e des opĂ©rations de maintenance de la voie ferrĂ©e, des catĂ©naires, des ouvrages d'art.
    • Direction de la Circulation Ferroviaire (DCF) : chargĂ©e de la gestion des circulations sur le RĂ©seau FerrĂ© National, Ă  travers 1500 postes d'aiguillage et 21 centres de rĂ©gulation rĂ©gionaux.
    • SNCF International (100 %) : utilisation des compĂ©tences ferroviaires pour assistance Ă  maĂ®trise d’ouvrage, Ă  l'exploitation et Ă  la maintenance Ă  travers le monde ;
    • Inexia ;
    • Systra (35,87 %) : ingĂ©nierie des transports collectifs, urbains et ferroviaires.

Le , SNCF Infra, dont la Direction de la circulation ferroviaire (DCF), a été intégrée à la filiale indépendante[26] SNCF Réseau en intégrant les collaborateurs de Réseau ferré de France (RFF), EPIC supprimé.

SNCF Proximités

Cette branche était chargée du transport public urbain, périurbain, et régional pour les voyageurs :

Le , SNCF Proximités a été intégrée à l'activité SNCF Voyageurs au sein de SNCF Mobilités.

SNCF Voyages

Cette branche était chargée du transport ferroviaire de voyageurs longue distance et à grande vitesse (TGV) tout en étant responsable de la tarification :

  • Transport ferroviaire de longue distance et Ă  grande vitesse :
  • Études
    • Rhealys SA (30 %);
    • Rail Solutions (100 %) : Filiale d'Ă©tude et conseil sur les sujets des systèmes de distribution, rĂ©servation et revenue management en particulier.

Le , SNCF Voyages avait été intégrée à l'activité SNCF Voyageurs au sein de SNCF Mobilités.

SNCF Logistics

Cette branche est chargée des transports et de la logistique, exclusivement pour les marchandises. Anciennement dénommée SNCF Geodis, elle a été renommée à la suite de la réunification de RFF et de la SNCF.

  • Groupe Geodis (100 % après une OPA amicale pour acquĂ©rir les 57 % manquants)
  • Gestion d'actifs
    • ERMEWA(100 % en 2009) ;
    • France Wagons (100 %) ;
    • SGW : SociĂ©tĂ© de gĂ©rance de wagons (67,5 %) ;
    • CTC : Compagnie des transports cĂ©rĂ©aliers (69,36 %) ;
    • SEGI (98,96 %) ;
    • Akiem (anciennement SGVMT) (100 %) en 2009.
  • Transport combinĂ©
    • Naviland Cargo (anciennement CNC Transports, Compagnie nouvelle de conteneurs) (94,37 %) ;
    • C-Modalohr Express (51 %) ;
    • Districhrono (100 %) ;
    • Froidcombi (48,93 %) ;
    • Rouch Intermodal (98,96 %) ;
    • Sefergie (98,96 %).
  • Prestataires de service
    • STVA (81,93 %) ;
    • Ecorail (99,9 %) ;
    • Fret International (100 %) ;
    • Sealogis (100 %) ;
    • Edifret (60,84 %) ;
    • Transinformatique (69,3 %) ;
    • Garmatex (78,42 %).

Le , SNCF Geodis est devenue SNCF Logistics et a été intégrée à SNCF Mobilités.

Gares & Connexions

Cette branche est chargée de la gestion et du développement des gares.

  • Gestion et amĂ©nagement des gares voyageurs
    • AREP (99,99 %) : conception et exploitation technique des bâtiments, notamment de gares ;
    • A2C ;
    • PARVIS.

Le , Gares & Connexions avait été intégrée à l'activité SNCF Voyageurs au sein de SNCF Mobilités puis, en 2020, à SNCF Réseau afin d'accueillir la concurrence à l'instar des aéroports vis-à-vis des compagnies aériennes.

Direction de la SNCF

La direction de la SNCF est ainsi constituée[28] - [29] :

  • PrĂ©sident du conseil d'administration : Jean-Pierre Farandou ;
  • Directrice de cabinet du PDG de la SNCF : Muriel Signouret ;
  • Directeur gĂ©nĂ©ral dĂ©lĂ©guĂ© « StratĂ©gie et Finances » : Laurent TrĂ©visani ;
  • PrĂ©sident-directeur gĂ©nĂ©ral SNCF Voyageurs et directeur gĂ©nĂ©ral adjoint NumĂ©rique : Christophe Fanichet ;
  • Directeur des ressources humaines : François NoguĂ© ;
  • Directrice Performance managĂ©riale et Leadership : CĂ©line Sibert ;
  • Directeur Risques, SĂ©curitĂ© et SĂ»retĂ© : Pierre Messulam ;
  • Directrice Technologies, Innovation et Projets groupe : Carole Desnost ;
  • Directrice Communication et Marque : StĂ©phanie Rismont Wargnier.
  • Directeur de l'Engagement social, territorial et environnemental (DESTE) et directeur du projet d'entreprise TOUS SNCF : MikaĂ«l Lemarchand.

Filiales et participations de la SNCF

La SNCF possède différentes filiales et participations[Note 1] - [30] :

  • SNCF Participations, sociĂ©tĂ© de portefeuille de la quasi-totalitĂ© des filiales. SNCF Participations rassemble 856 filiales indirectes et 36 filiales directes [31] et emploie 58 000 salariĂ©s.
  • Eurofima, sociĂ©tĂ© europĂ©enne pour le financement de matĂ©riel ferroviaire, avec 22,6 % ;
  • SNCF Habitat, immobilier pour cheminots et vente libre. (sociĂ©tĂ© anonyme coopĂ©rative d’intĂ©rĂŞt collectif pour l’accession Ă  la propriĂ©tĂ© ; SNCF Habitat est intĂ©grĂ©e fiscalement au groupe SNCF) ;
  • Socrif, sociĂ©tĂ© anonyme de crĂ©dit immobilier des chemins de fer, offres de prĂŞts immobiliers[32] ;
  • ICF Habitat, sociĂ©tĂ© immobilière des chemins de fer, crĂ©Ă©e en 1927 en tant que SociĂ©tĂ© immobilière des chemins de fer de l’État (SICE)[33]. Quatre entreprises sociales pour l’habitat (ESH)[34] ; ICF Habitat Novedis, la filiale de logements Ă  loyers libres[35] ;
  • SEMAPA, sociĂ©tĂ© mixte d’amĂ©nagement parisienne, et SEMEST ;
  • France Rail Pass ;
  • Groupement d'intĂ©rĂŞt Ă©conomique Eurailtest, fondĂ© par la SNCF et la RATP en 1999, ingĂ©nierie et essais ferroviaires[36] ;
  • Eco-MobilitĂ© Partenaires SAS[37] ;
  • Trains-Expo SNCF[38] ;
  • SNCF DĂ©veloppement : filiale de dĂ©veloppement Ă©conomique et de soutien Ă  l'entrepreneuriat crĂ©Ă©e en 2011. SNCF DĂ©veloppement a pour principales missions d'accompagner les territoires en mutation industrielle et recrĂ©er un environnement favorable au dĂ©veloppement Ă©conomique ; de soutenir les entrepreneurs ; de promouvoir les innovations.
  • Ouigo España, filiale espagnole faisant circuler des trains sous la marque Ouigo, concurrençant ainsi la Renfe.

Anciennes filiales

  • SHEM (60 %) vendu en 2005 ;
  • Novatrans, sociĂ©tĂ© de transport combinĂ© rachetĂ©e en 2009 et revendue au Groupe Charles AndrĂ© en 2013.
  • Historiquement, le groupe SNCF a aussi dĂ©tenu un opĂ©rateur de tĂ©lĂ©communications avec TĂ©lĂ©com DĂ©veloppement (qui utilisait les emprises du rĂ©seau ferroviaire) que la SNCF dĂ©tenait majoritairement. Après la fusion avec Cegetel, la SNCF s'Ă©tait retrouvĂ©e avec 35 % du nouvel ensemble. Le groupe a revendu sa part Ă  SFR en 2005 afin d'organiser la fusion Neuf Cegetel.

Contexte Ă©conomique du groupe

Financement et dette du groupe ferroviaire

Selon une étude du Fipeco, association dirigée par François Ecalle, ex-rapporteur général de la Cour des comptes, le coût de la SNCF s'élève à 13,4 milliards d'euros par an, lesquels seraient divisés en 3 catégories[39] :

DĂ©penses de fonctionnement :

Cette catégorie concerne les services assurés par la SNCF, principalement les trains régionaux (TER) et les Transiliens. Les régions ont pour obligation d’en appeler au service de la SNCF pour les trains régionaux, du fait du monopole de la SNCF sur ce secteur. Cette dépense représente 5,3 milliards payés par le contribuable, soit 22% de dépenses de fonctionnement.

Dépenses d’investissement :

46% de ces dépenses, soit 4,4 milliards, sont financés par l’État. L'État dépense 1,8 milliard d'euros de péages dus par les trains d'équilibre du territoire (Intercités) et de fret, 300 millions pour les prestations de ces mêmes trains et 200 millions pour rembourser le manque à gagner au titre du transport des militaires et des tarifs sociaux nationaux. Ces aides sont récurrentes et concernent essentiellement la modernisation et l'extension du réseau[40].

DĂ©penses pour les retraites :

Le coût de cette catégorie est évalué à 1 milliard d’euros par an selon un rapport de la cour des comptes de 2020. Même si une reforme a été prévue sur ce sujet, le coût devrait rester similaire pendant encore longtemps puisque tous les salariés embauchés avant 2021 seront encore soumis à l’ancien régime. L'État et le régime général concourent enfin à hauteur de 3,8 milliards d'euros au financement du régime spécial des agents SNCF, soit plus de la moitié des prestations versées[40].

La dette nette du Groupe atteint 38,1 milliards d'euros Ă  fin 2020, une diminution significative par rapport aux annĂ©es prĂ©cĂ©dentes. A titre indicatif, le montant de la dette nette du Groupe en 2019 Ă©tait de 60,3 milliards d'euros. En effet, cet abaissement de la dette peut ĂŞtre expliquĂ© par plusieurs facteurs, comme la reprise partielle de la dette de SNCF RĂ©seau par l’État pour 25 milliards d'euros le [41], comme prĂ©vu dans le cadre de la rĂ©forme ferroviaire.

La dette provient essentiellement des investissements dans le réseau et des intérêts versés aux marchés financiers. D'après le syndicat SUD Rail : « Cette dette, c’est d’abord la contre-valeur d’un bien commun : un réseau de chemin de fer. Elle est visible parce qu’elle se trouve au sein d’une seule société. Si une entreprise avait, à elle seule, la charge de maintenir et de développer le réseau routier, sa dette serait infiniment supérieure »[42].

Plusieurs raisons ont été apportées pour expliquer le déficit structurel de la SNCF et l'augmentation rapide de la dette du groupe :

  • sureffectifs : en 2003, le journal L'Expansion estime que la SNCF souffre d'un sureffectif Ă©valuĂ© entre 20 et 40 % des salariĂ©s, et d'une « bureaucratie tentaculaire »[43] . En 2014, la SNCF met en place un dispositif destinĂ© Ă  encourager la retraite anticipĂ©e afin de diminuer les sureffectifs. Ce projet ne concerne que les agents appartenant Ă  une catĂ©gorie ou un dĂ©partement affichant des excĂ©dents d'effectifs[44].
  • statut de cheminots : la question du statut de cheminots est rĂ©gulièrement mise en avant pour expliquer une partie des coĂ»ts fixes auxquels doit faire face la sociĂ©tĂ© de transport[45], mais Ă©galement que « certains Ă©lĂ©ments du statut (emploi Ă  vie, augmentations automatiques[46]) ne crĂ©ent pas les incitations nĂ©cessaires au fonctionnement efficace d’une entreprise »[46]. Pour le journaliste Éric BĂ©ziat, le statut des cheminots n'est pas le principal responsable de la dette. NĂ©anmoins, il a « probablement empĂŞchĂ© une partie des gains de productivitĂ© d’amĂ©liorer la situation en renchĂ©rissant les coĂ»ts d’exploitation. L’augmentation moyenne des salaires a Ă©tĂ©, entre 2003 et 2012, systĂ©matiquement supĂ©rieure Ă  l’inflation ». Il participerait, « pour une part minoritaire, mais rĂ©elle, d’un système ferroviaire cher et dĂ©ficitaire »[46].
  • la dĂ©cision politique du « tout TGV » poussĂ©e par Nicolas Sarkozy puis François Hollande dans un contexte Ă©conomique d'augmentation du coĂ»t des infrastructures (4,9 millions d’euros actuels du kilomètre pour Paris-Lyon en 1981, contre 23 millions du kilomètre pour Tours-Bordeaux en 2015) ce qui a eu pour consĂ©quence un TGV nettement moins profitable, voire dĂ©ficitaire sur certaines lignes[46]. En 2018, deux tiers des lignes Ă  grande vitesse sont dĂ©ficitaires[47].
  • le secteur du fret qui n'a jamais Ă©tĂ© une prioritĂ© pour l'opĂ©rateur ferroviaire a pâti d'un sous-investissement chronique. Le fret s'est effondrĂ© en quelques annĂ©es[48].
  • coĂ»t de la fraude : en 2019, le coĂ»t de la fraude dans les transports en commun pour la SNCF serait de trois cents millions d'euros par an[49].

Arrivée de la concurrence intramodale

La SNCF a bénéficié dans le passé d'un double monopole, sur le transport ferroviaire d'une part et sur le transport de voyageurs entre villes françaises d'autre part. Sauf cas particuliers prévus par la loi, il n'existait pas de liaisons régulières inter-villes par autocar.

Elle est cependant soumise Ă  une vive concurrence intermodale :

  • transport routier et par voie fluviale sur le fret et Ă  l'international ;
  • transports aĂ©riens ;
  • voitures particulières et notamment covoiturage et auto-partage. Sur ce dernier point SNCF s'est maintenant positionnĂ© avec sa marque iDvroom.

Le cadre juridique pour l'exercice d'une concurrence intramodale est en place en France pour ce qui concerne le transport des marchandises (fret) en trafic international depuis le et en trafic intérieur depuis le . Concrètement, le premier train de marchandises privé a circulé en pour le compte d'une filiale du groupe Connex. Depuis , huit nouveaux entrants ont obtenu la licence d'entreprise ferroviaire et le certificat de sécurité leur permettant d'utiliser le réseau français : B-Cargo (SNCB), CFL Cargo (CFL/Arcelor), Euro Cargo Rail (EWS, aujourd'hui DB Schenker Rail), Europorte Channel (ex-Europorte 2), Rail4Chem (BASF), Veolia Transport (Connex), VFLI (Groupe SNCF Geodis) et Seco-Rail (Colas). Ces entreprises représentent dès 2007 environ 5 % des trafics ; en 2008, leurs investissements en matériel roulant pourraient leur ouvrir 10 % du marché.

De son côté, la SNCF a obtenu les certificats de sécurité lui permettant de commencer à tracter ses propres trains dans certains pays voisins, notamment la Belgique, l'Italie, les Pays-Bas, l'Allemagne, le Luxembourg.

Concernant le transport de voyageurs, les textes européens prévoient l'ouverture à la concurrence du trafic international de voyageurs, incluant le cabotage (c'est-à-dire la desserte de gares intermédiaires), au (troisième « paquet » ferroviaire). Pour les transports régionaux ou locaux, le texte sur les obligations de service public permet la mise en concurrence des services régionaux (TER).

Ouverture Ă  la concurrence ferroviaire

Depuis le début de l’année 2021, l’ouverture à la concurrence sur certaines lignes à grande vitesse a été officialisée. Les entreprises Trenitalia (italienne) et Renfe (espagnole) ont annoncé leur installation prochaine sur des lignes ferroviaires françaises telles que Paris-Lyon-Milan, Paris-Londres ou encore Paris-Lyon-Marseille[50].

Des lignes régionales sont aussi ouvertes à la concurrence, les régions peuvent désormais lancer des appels d’offres pour exploiter ces lignes. Par exemple, la liaison Marseille-Toulon-Nice a été remportée par Transdev, qui a signé un contrat de 870 millions, avec une entrée en vigueur à la mi-2025[50]. D’autres régions ont aussi publié des appels d’offres, tels que Grand Est, Hauts-de-France, Île-de-France ou encore Pays de la Loire.

Pour “contrer” la concurrence, SNCF lance un réaménagement et une rénovation de son offre[51]. En effet, le groupe envisage des travaux de rénovation sur 17 rames TGV, une segmentation de l’offre répartie en trois classes : seconde, première et Business Première, ou encore l’implantation des filiales SNCF à l’étranger, comme l’arrivée de OUIGO en Espagne dans l’axe Madrid-Barcelone[51].

Actionnaire

Notes et références

Notes

  1. Rapport annuel de la SNCF pour 2007.

Références

  1. « Rapport financier annuel Groupe SNCF » [PDF], sur sncf.com, (consulté le ), p. 16.
  2. « Chiffre d'affaires annuel de la Société Nationale des Chemins de fer Français (SNCF) de 2008 à 2018* (en milliards d'euros) », sur fr.statista.com
  3. « RÉSULTATS ANNUELS 2020 DU GROUPE SNCF » [PDF], sur sncf.com, (consulté le ), p. 1.
  4. Lien mort« Résultats annuels 2020, Groupe SNCF » [PDF].
  5. « LOI n° 2018-515 du 27 juin 2018 pour un nouveau pacte ferroviaire », sur legifrance.gouv.fr (consulté le ).
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  7. SNCF, « Rapport Financier Annuel Groupe SNCF », Rapport,‎ (lire en ligne)
  8. « Finances Groupe SNCF », sur SNCF (consulté le )
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  11. « Actualités financières du Groupe SNCF », sur SNCF (consulté le )
  12. Groupe SNCF, « Rapport financier annuel Groupe SNCF », site SNCF,‎ (lire en ligne)
  13. Direction de la Communication, « Profil et chiffres clés 2013 », SNCF (consulté le )
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  17. « Nos publications financières », sur sncf.com (consulté le )
  18. [PDF] Rapport de notation, p. 6 : chiffre d’affaires du groupe SNCF, 2020, par branches. Consulté le 8 mars 2021.
  19. « La SNCF ne retrouvera pas son niveau de rentabilité d'avant-crise avant 2022 », sur bfmtv.com (consulté le ).
  20. « Transports : la SNCF a réalisé un bénéfice record de 2,2 milliards d'euros en 2022 », sur Franceinfo, (consulté le )
  21. « 2020 : une nouvelle ère pour la SNCF », sur constructioncayola.com (consulté le )
  22. « Le pôle TFMM de la SNCF devient Rail Logistics Europe », sur supplychainmagazine.fr (consulté le )
  23. Marc Fressoz, « Résultats 2020 : Geodis a aidé la SNCF à amortir le choc du Covid », sur Transport Info, (consulté le )
  24. Keolis, « Résultats 2020 : Kéolis résiste à la crise sanitaire et accélère sa transformation pour préparer l'avenir », Communiqué de presse,‎ (lire en ligne)
  25. Direction de la Communication, « Profil et chiffres clés 2016 », SNCF (consulté le )
  26. Ceci afin de garantir l'égalité avec les opérateurs entrants à l'instar de RTE vis-à-vis de EDF Production et EDF fournisseur.
  27. « Vente d'Eurostar : la SNCF pourrait exercer son droit de préemption », sur lemonde.fr,
  28. « SNCF – L’équipe dirigeante », sur sncf.com (consulté le ).
  29. « Nouveau casting à la SNCF : plus un jeu de chaises musicales qu'un profond renouvellement », sur Ville, Rail et Transports, (consulté le )
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  35. « ICF Habitat Novedis », sur icfhabitat.fr/novedis (consulté le ).
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  37. SNCF, Orange et Total présentent Écomobilité Ventures, sur le site nvlc.fr.
  38. Société du Groupe SNCF, Trains Expo propose des expositions itinérantes, sur le site sncf.com.
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