Groupe SNCF
Le groupe SNCF est un groupe français actif dans les domaines du transport de voyageurs et de marchandises par le fer et par la route. Le groupe SNCF est un des premiers groupes de transport et de logistique en Europe. La plupart des entreprises « privées » du groupe sont, sauf quelques exceptions, des filiales ou participations de la société holding SNCF Participations.
Groupe SNCF | |
Siège de la SNCF. | |
Création | 1er janvier 1938 (création de la Société nationale des chemins de fer français). |
---|---|
Dates clés | 1er janvier 2015 : Entrée en application de la réforme ferroviaire. |
Personnages clés | Guillaume Pepy |
Forme juridique | Société anonyme à capitaux publics |
Siège social | Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) France |
Direction | Jean-Pierre Farandou |
Actionnaires | Etat Français (100 %) |
Activité | Transport de voyageurs et de fret (rail, route) |
Filiales | SNCF Participations SNCF RĂ©seau SNCF Voyageurs, Rail Logistics Europe, Keolis, Geodis |
Effectif | 271 509[1] |
Site web | sncf.com/fr/groupe |
Dette | 38,1 Mrd € (2020) 60,2 Mrd € (2019) |
Chiffre d'affaires | 41,45 Mrd € (2022)[2] + 19,3 % (2022)[3] |
Résultat net | 2 078 M € (2022)[4] |
Le nouveau pacte ferroviaire adopté en 2018 visait à faire évoluer SNCF vers une organisation « plus efficace et plus unifiée tout en maintenant le caractère public du groupe »[5]. En janvier 2020, le groupe SNCF présente sa nouvelle structure composée d'une société mère (SNCF) et de plusieurs sociétés anonymes, SNCF Réseau, SNCF Voyageurs, Rail Logistics Europe, Keolis et Geodis qui forment le groupe SNCF (à ne pas confondre avec la société mère SNCF) et qui remplacent les trois établissements publics industriels et commerciaux (Epic)[6].
Chiffre d'affaires
Activité et rentabilité
En 2020, la marge opérationnelle s'établit à 1,9 milliard d'euros et le résultat net s'est établi à - 2,7 milliards d'euros du fait de la crise sanitaire liée au pandémie de COVID-19 et à la grève de janvier 2020[7]. Dans le même contexte, le chiffre d'affaires du groupe a diminué de 14% en comparaison avec celui de 2019, en passant de 35,1 à 30 milliards d'euros.
Année | 2012 | 2013 | 2014 | 2015 | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 | 2021 | 2022 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Chiffre d'affaires (milliards d'euros) | 29, 898[8] | 31,393 | 30,517 | 33,5[9] | 33,3[10] - [2] | 35,1[11] | 29,9[12] | 34,75[2] | 41,45[2] | ||
Résultat net récurrent (millions d'euros) | 376[13]. | - 180[14] | 218[15] | 679[15] | 141 | -301[11] | -2764 [12] | -185[16] | 2078[16] | ||
Marge opérationnelle (millions d'euros) | 2800 | 4425 | 4630 | 4578[17] | 4000 | 5658[12] | 1936[12] | ||||
Investissement (milliards d'euros) | 8,684 | 8,171 | 8,853 | 8,9 | 10 | 8,9 [12] |
De manière détaillée, la contribution au chiffre d'affaires ainsi que leurs évolutions par branche d'activité :
- SNCF RĂ©seau : 5,884 milliards d'euros ;
- SNCF Voyageurs : 12,065 milliards d'euros ;
- SNCF Gares & Connexions : 1,479 milliard d'euros ;
- Geodis : 8,361 milliards d'euros[18] ;
- Keolis : 6,093 milliards d'euros ;
- Transport Ferroviaire et Multimodal de Marchandises : 1,463 milliard d'euros [18].
La SNCF, dont le trafic s'est effondré pendant le confinement et qui peine depuis à remplir ses TGV, ne retrouvera pas son niveau de rentabilité d'avant-crise avant 2022, a estimé l'agence de notation financière Standard & Poor's Global Ratings. Le niveau de trafic de la compagnie ferroviaire devrait sur l'ensemble de l'année chuter de 30 % sur les longues distances, de 20 % sur les lignes régionales, et son excédent brut d'exploitation sombrer de 70 à 75 %, suivi d'un redressement pendant deux ans, explique S&P. Celui-ci s'était établi à 5,7 milliards d'euros en 2019, année déjà marquée par la grève en fin d'année contre la réforme du système de retraite[19].
Délestée par l'État de 25 milliards d'euros de dettes, la SNCF est devenue une société anonyme le 2020. La crise due à la pandémie de COVID-19 devrait coûter à elle seule près de 4 milliards d'euros de chiffre d'affaires, selon le PDG de l'entreprise Jean-Pierre Farandou, qui a appelé l'État à l'aide[19].
En 2022, le groupe réalise un bénéfice record de 2,2 milliards d'euros[20].
Organisation actuelle
SNCF (société mère)
Chargée de la direction générale du groupe SNCF, la société mère en assume les responsabilités stratégiques (ressources humaines, sécurité, finances…). Par exemple, elle coordonne différents services comme la Sûreté ferroviaire qui assure la sécurité des voyageurs à bord des trains et dans les gares, ainsi que des biens du groupe, ou encore SNCF Immobilier, qui s'occupe, entre autres, d'optimiser la valorisation des biens immobiliers du groupe.
SNCF RĂ©seau
Société anonyme chargée de l'exploitation du réseau, de l'entretien des infrastructures et de la régulation du trafic. La filiale SNCF Gares & Connexions lui est rattachée. Cette dernière s’occupe de la gestion des gares, ainsi que des travaux de modernisation et de maintenance[21].
SNCF Voyageurs
Société anonyme dirigée, SNCF Voyageurs est responsable de l'exploitation commerciale ferroviaire ou routière du transport de voyageurs. À noter que SNCF Voyageurs possède les marques TGV inOui, Ouigo, Intercités, TER, Transilien, Eurostar, Thalys et Lyria, en totalité ou partiellement.
Rail Logistics Europe
Entité du groupe SNCF chargée du fret et de la logistique ferroviaire. Anciennement appelée Transport Ferroviaire et Multimodal de Marchandises (TFMM), elle devient Rail Logistics Europe en 2021[22] et regroupe 5 filiales[22] : Fret SNCF, le réseau Captrain (dont Captrain France), VIIA, Naviland Cargo et Forwardis.
Geodis
Filiale spécialisée dans le transport routier de marchandises sur le territoire français et à l'international. En 2020, le chiffre d'affaires de Geodis s'élève à 8,3 milliards d'euros[23].
Keolis
Filiale du groupe SNCF spécialisée dans les transports urbains de voyageurs, tels que le métro automatique ou le tramway. La société exploite également des réseaux de bus et de trains. Keolis compte plus de 68 000 collaborateurs dans 15 pays différents.
Le chiffre d'affaires de Keolis en 2020 s'élève à 6,1 milliards d'euros, en baisse de 7,5% en raison de la crise sanitaire[24].
Ancienne organisation
Jusqu'au , dans son organisation industrielle, le groupe SNCF était composé de cinq branches : SNCF Infra, SNCF Proximités, SNCF Voyages, SNCF Geodis et Gares & Connexions, qui ont tous un côté « EPIC » et un côté « filiale » ; juridiquement, les filiales et participations se divisent dans une hiérarchie de holdings groupées par branche industrielle du groupe.
Le groupe SNCF emploie 260 000 salariés en 2016[25].
SNCF Infra
Cette branche était chargée de la gestion, de l'exploitation et de la maintenance du réseau ferré national et de l'ingénierie d'infrastructure à dominante ferroviaire :
- Patrimoine
- SNEF (99 %) : Groupe national des espaces ferroviaires ;
- ORFEA (50 %) : hébergement du personnel roulants de la SNCF ;
- ICF : Patrimoine immobilier de la SNCF, mis à disposition du personnel (cités cheminotes, maisons de PN, anciennes gares) ;
- Savoir-faire
- Infra Ingénierie : Opérant dans l'ingénierie ferroviaire, Infra Ingénierie (nouveau nom de la Direction de l'ingénierie SNCF) regroupe près de 3 600 collaborateurs ;
- Maintenance et Travaux : entité autrefois appelée "service de l'équipement" assurant toute l'année des opérations de maintenance de la voie ferrée, des caténaires, des ouvrages d'art.
- Direction de la Circulation Ferroviaire (DCF) : chargée de la gestion des circulations sur le Réseau Ferré National, à travers 1500 postes d'aiguillage et 21 centres de régulation régionaux.
- SNCF International (100 %) : utilisation des compétences ferroviaires pour assistance à maîtrise d’ouvrage, à l'exploitation et à la maintenance à travers le monde ;
- Inexia ;
- Systra (35,87 %) : ingénierie des transports collectifs, urbains et ferroviaires.
Le , SNCF Infra, dont la Direction de la circulation ferroviaire (DCF), a été intégrée à la filiale indépendante[26] SNCF Réseau en intégrant les collaborateurs de Réseau ferré de France (RFF), EPIC supprimé.
SNCF Proximités
Cette branche était chargée du transport public urbain, périurbain, et régional pour les voyageurs :
- TER : Transport Express Régional conventionné avec les Conseils régionaux ;
- Transilien : Ă©quivalent de TER en ĂŽle-de-France ;
- Intercités : Transports Interrégionaux à moyens et longs parcours, comprenant aussi les trains Téoz de jour et les Intercités de nuit ;
- Keolis (70 %) ;
- EFFIA (99,99 %).
Le , SNCF Proximités a été intégrée à l'activité SNCF Voyageurs au sein de SNCF Mobilités.
SNCF Voyages
Cette branche était chargée du transport ferroviaire de voyageurs longue distance et à grande vitesse (TGV) tout en étant responsable de la tarification :
- Alliances européennes
- Artésia (50 %): liaisons vers l'Italie (filiale dissoute fin 2011) ;
- Elipsos (50 %) : liaisons vers l'Espagne ;
- Eurostar (55 %)[27] : liaisons vers l'Angleterre ;
- Lyria (74 %) : liaisons vers la Suisse ;
- Thalys (60 %) : liaisons vers la Belgique, les Pays-Bas et l'Allemagne ;
- Alleo : liaisons vers l'Allemagne ;
- NTV (20 %) : liaisons Ă grande vitesse en Italie ;
- SNCF Voyages Italia (SVI) : liaisons vers l'Italie ;
- WESTbahn (17,4 %) : liaisons ferroviaire en Autriche.
- Études
- Rhealys SA (30 %);
- Rail Solutions (100 %) : Filiale d'étude et conseil sur les sujets des systèmes de distribution, réservation et revenue management en particulier.
- Distribution
- Voyages-sncf.com (50,1 %), l'agence de voyages en ligne de la SNCF qui est devenu SNCF Connect le 14 février 2022 après un passage par Oui.SNCF.
- Rail Europe (50 %) ;
- GLe-commerce.
Le , SNCF Voyages avait été intégrée à l'activité SNCF Voyageurs au sein de SNCF Mobilités.
SNCF Logistics
Cette branche est chargée des transports et de la logistique, exclusivement pour les marchandises. Anciennement dénommée SNCF Geodis, elle a été renommée à la suite de la réunification de RFF et de la SNCF.
- Transport ferroviaire et multimodal de marchandises (TFMM)
- Groupe Geodis (100 % après une OPA amicale pour acquérir les 57 % manquants)
- Gestion d'actifs
- ERMEWA(100 % en 2009) ;
- France Wagons (100 %) ;
- SGW : Société de gérance de wagons (67,5 %) ;
- CTC : Compagnie des transports céréaliers (69,36 %) ;
- SEGI (98,96 %) ;
- Akiem (anciennement SGVMT) (100 %) en 2009.
- Transport combiné
- Naviland Cargo (anciennement CNC Transports, Compagnie nouvelle de conteneurs) (94,37 %) ;
- C-Modalohr Express (51 %) ;
- Districhrono (100 %) ;
- Froidcombi (48,93 %) ;
- Rouch Intermodal (98,96 %) ;
- Sefergie (98,96 %).
- Prestataires de service
Le , SNCF Geodis est devenue SNCF Logistics et a été intégrée à SNCF Mobilités.
Gares & Connexions
Cette branche est chargée de la gestion et du développement des gares.
- Gestion et aménagement des gares voyageurs
- AREP (99,99 %) : conception et exploitation technique des bâtiments, notamment de gares ;
- A2C ;
- PARVIS.
Le , Gares & Connexions avait été intégrée à l'activité SNCF Voyageurs au sein de SNCF Mobilités puis, en 2020, à SNCF Réseau afin d'accueillir la concurrence à l'instar des aéroports vis-à -vis des compagnies aériennes.
Direction de la SNCF
La direction de la SNCF est ainsi constituée[28] - [29] :
- Président du conseil d'administration : Jean-Pierre Farandou ;
- Directrice de cabinet du PDG de la SNCF : Muriel Signouret ;
- Directeur général délégué « Stratégie et Finances » : Laurent Trévisani ;
- Président-directeur général SNCF Voyageurs et directeur général adjoint Numérique : Christophe Fanichet ;
- Directeur des ressources humaines : François Nogué ;
- Directrice Performance managériale et Leadership : Céline Sibert ;
- Directeur Risques, Sécurité et Sûreté : Pierre Messulam ;
- Directrice Technologies, Innovation et Projets groupe : Carole Desnost ;
- Directrice Communication et Marque : Stéphanie Rismont Wargnier.
- Directeur de l'Engagement social, territorial et environnemental (DESTE) et directeur du projet d'entreprise TOUS SNCF : Mikaël Lemarchand.
Filiales et participations de la SNCF
La SNCF possède différentes filiales et participations[Note 1] - [30] :
- SNCF Participations, société de portefeuille de la quasi-totalité des filiales. SNCF Participations rassemble 856 filiales indirectes et 36 filiales directes [31] et emploie 58 000 salariés.
- Eurofima, société européenne pour le financement de matériel ferroviaire, avec 22,6 % ;
- SNCF Habitat, immobilier pour cheminots et vente libre. (société anonyme coopérative d’intérêt collectif pour l’accession à la propriété ; SNCF Habitat est intégrée fiscalement au groupe SNCF) ;
- Socrif, société anonyme de crédit immobilier des chemins de fer, offres de prêts immobiliers[32] ;
- ICF Habitat, société immobilière des chemins de fer, créée en 1927 en tant que Société immobilière des chemins de fer de l’État (SICE)[33]. Quatre entreprises sociales pour l’habitat (ESH)[34] ; ICF Habitat Novedis, la filiale de logements à loyers libres[35] ;
- SEMAPA, société mixte d’aménagement parisienne, et SEMEST ;
- France Rail Pass ;
- Groupement d'intérêt économique Eurailtest, fondé par la SNCF et la RATP en 1999, ingénierie et essais ferroviaires[36] ;
- Eco-Mobilité Partenaires SAS[37] ;
- Trains-Expo SNCF[38] ;
- SNCF Développement : filiale de développement économique et de soutien à l'entrepreneuriat créée en 2011. SNCF Développement a pour principales missions d'accompagner les territoires en mutation industrielle et recréer un environnement favorable au développement économique ; de soutenir les entrepreneurs ; de promouvoir les innovations.
- Ouigo España, filiale espagnole faisant circuler des trains sous la marque Ouigo, concurrençant ainsi la Renfe.
Anciennes filiales
- SHEM (60 %) vendu en 2005 ;
- Novatrans, société de transport combiné rachetée en 2009 et revendue au Groupe Charles André en 2013.
- Historiquement, le groupe SNCF a aussi détenu un opérateur de télécommunications avec Télécom Développement (qui utilisait les emprises du réseau ferroviaire) que la SNCF détenait majoritairement. Après la fusion avec Cegetel, la SNCF s'était retrouvée avec 35 % du nouvel ensemble. Le groupe a revendu sa part à SFR en 2005 afin d'organiser la fusion Neuf Cegetel.
Contexte Ă©conomique du groupe
Financement et dette du groupe ferroviaire
Selon une étude du Fipeco, association dirigée par François Ecalle, ex-rapporteur général de la Cour des comptes, le coût de la SNCF s'élève à 13,4 milliards d'euros par an, lesquels seraient divisés en 3 catégories[39] :
DĂ©penses de fonctionnement :
Cette catégorie concerne les services assurés par la SNCF, principalement les trains régionaux (TER) et les Transiliens. Les régions ont pour obligation d’en appeler au service de la SNCF pour les trains régionaux, du fait du monopole de la SNCF sur ce secteur. Cette dépense représente 5,3 milliards payés par le contribuable, soit 22% de dépenses de fonctionnement.
Dépenses d’investissement :
46% de ces dépenses, soit 4,4 milliards, sont financés par l’État. L'État dépense 1,8 milliard d'euros de péages dus par les trains d'équilibre du territoire (Intercités) et de fret, 300 millions pour les prestations de ces mêmes trains et 200 millions pour rembourser le manque à gagner au titre du transport des militaires et des tarifs sociaux nationaux. Ces aides sont récurrentes et concernent essentiellement la modernisation et l'extension du réseau[40].
DĂ©penses pour les retraites :
Le coût de cette catégorie est évalué à 1 milliard d’euros par an selon un rapport de la cour des comptes de 2020. Même si une reforme a été prévue sur ce sujet, le coût devrait rester similaire pendant encore longtemps puisque tous les salariés embauchés avant 2021 seront encore soumis à l’ancien régime. L'État et le régime général concourent enfin à hauteur de 3,8 milliards d'euros au financement du régime spécial des agents SNCF, soit plus de la moitié des prestations versées[40].
La dette nette du Groupe atteint 38,1 milliards d'euros à fin 2020, une diminution significative par rapport aux années précédentes. A titre indicatif, le montant de la dette nette du Groupe en 2019 était de 60,3 milliards d'euros. En effet, cet abaissement de la dette peut être expliqué par plusieurs facteurs, comme la reprise partielle de la dette de SNCF Réseau par l’État pour 25 milliards d'euros le [41], comme prévu dans le cadre de la réforme ferroviaire.
La dette provient essentiellement des investissements dans le réseau et des intérêts versés aux marchés financiers. D'après le syndicat SUD Rail : « Cette dette, c’est d’abord la contre-valeur d’un bien commun : un réseau de chemin de fer. Elle est visible parce qu’elle se trouve au sein d’une seule société. Si une entreprise avait, à elle seule, la charge de maintenir et de développer le réseau routier, sa dette serait infiniment supérieure »[42].
Plusieurs raisons ont été apportées pour expliquer le déficit structurel de la SNCF et l'augmentation rapide de la dette du groupe :
- sureffectifs : en 2003, le journal L'Expansion estime que la SNCF souffre d'un sureffectif évalué entre 20 et 40 % des salariés, et d'une « bureaucratie tentaculaire »[43] . En 2014, la SNCF met en place un dispositif destiné à encourager la retraite anticipée afin de diminuer les sureffectifs. Ce projet ne concerne que les agents appartenant à une catégorie ou un département affichant des excédents d'effectifs[44].
- statut de cheminots : la question du statut de cheminots est régulièrement mise en avant pour expliquer une partie des coûts fixes auxquels doit faire face la société de transport[45], mais également que « certains éléments du statut (emploi à vie, augmentations automatiques[46]) ne créent pas les incitations nécessaires au fonctionnement efficace d’une entreprise »[46]. Pour le journaliste Éric Béziat, le statut des cheminots n'est pas le principal responsable de la dette. Néanmoins, il a « probablement empêché une partie des gains de productivité d’améliorer la situation en renchérissant les coûts d’exploitation. L’augmentation moyenne des salaires a été, entre 2003 et 2012, systématiquement supérieure à l’inflation ». Il participerait, « pour une part minoritaire, mais réelle, d’un système ferroviaire cher et déficitaire »[46].
- la décision politique du « tout TGV » poussée par Nicolas Sarkozy puis François Hollande dans un contexte économique d'augmentation du coût des infrastructures (4,9 millions d’euros actuels du kilomètre pour Paris-Lyon en 1981, contre 23 millions du kilomètre pour Tours-Bordeaux en 2015) ce qui a eu pour conséquence un TGV nettement moins profitable, voire déficitaire sur certaines lignes[46]. En 2018, deux tiers des lignes à grande vitesse sont déficitaires[47].
- le secteur du fret qui n'a jamais été une priorité pour l'opérateur ferroviaire a pâti d'un sous-investissement chronique. Le fret s'est effondré en quelques années[48].
- coût de la fraude : en 2019, le coût de la fraude dans les transports en commun pour la SNCF serait de trois cents millions d'euros par an[49].
Arrivée de la concurrence intramodale
La SNCF a bénéficié dans le passé d'un double monopole, sur le transport ferroviaire d'une part et sur le transport de voyageurs entre villes françaises d'autre part. Sauf cas particuliers prévus par la loi, il n'existait pas de liaisons régulières inter-villes par autocar.
Elle est cependant soumise Ă une vive concurrence intermodale :
- transport routier et par voie fluviale sur le fret et Ă l'international ;
- transports aériens ;
- voitures particulières et notamment covoiturage et auto-partage. Sur ce dernier point SNCF s'est maintenant positionné avec sa marque iDvroom.
Le cadre juridique pour l'exercice d'une concurrence intramodale est en place en France pour ce qui concerne le transport des marchandises (fret) en trafic international depuis le et en trafic intérieur depuis le . Concrètement, le premier train de marchandises privé a circulé en pour le compte d'une filiale du groupe Connex. Depuis , huit nouveaux entrants ont obtenu la licence d'entreprise ferroviaire et le certificat de sécurité leur permettant d'utiliser le réseau français : B-Cargo (SNCB), CFL Cargo (CFL/Arcelor), Euro Cargo Rail (EWS, aujourd'hui DB Schenker Rail), Europorte Channel (ex-Europorte 2), Rail4Chem (BASF), Veolia Transport (Connex), VFLI (Groupe SNCF Geodis) et Seco-Rail (Colas). Ces entreprises représentent dès 2007 environ 5 % des trafics ; en 2008, leurs investissements en matériel roulant pourraient leur ouvrir 10 % du marché.
De son côté, la SNCF a obtenu les certificats de sécurité lui permettant de commencer à tracter ses propres trains dans certains pays voisins, notamment la Belgique, l'Italie, les Pays-Bas, l'Allemagne, le Luxembourg.
Concernant le transport de voyageurs, les textes européens prévoient l'ouverture à la concurrence du trafic international de voyageurs, incluant le cabotage (c'est-à -dire la desserte de gares intermédiaires), au (troisième « paquet » ferroviaire). Pour les transports régionaux ou locaux, le texte sur les obligations de service public permet la mise en concurrence des services régionaux (TER).
Ouverture Ă la concurrence ferroviaire
Depuis le début de l’année 2021, l’ouverture à la concurrence sur certaines lignes à grande vitesse a été officialisée. Les entreprises Trenitalia (italienne) et Renfe (espagnole) ont annoncé leur installation prochaine sur des lignes ferroviaires françaises telles que Paris-Lyon-Milan, Paris-Londres ou encore Paris-Lyon-Marseille[50].
Des lignes régionales sont aussi ouvertes à la concurrence, les régions peuvent désormais lancer des appels d’offres pour exploiter ces lignes. Par exemple, la liaison Marseille-Toulon-Nice a été remportée par Transdev, qui a signé un contrat de 870 millions, avec une entrée en vigueur à la mi-2025[50]. D’autres régions ont aussi publié des appels d’offres, tels que Grand Est, Hauts-de-France, Île-de-France ou encore Pays de la Loire.
Pour “contrer” la concurrence, SNCF lance un réaménagement et une rénovation de son offre[51]. En effet, le groupe envisage des travaux de rénovation sur 17 rames TGV, une segmentation de l’offre répartie en trois classes : seconde, première et Business Première, ou encore l’implantation des filiales SNCF à l’étranger, comme l’arrivée de OUIGO en Espagne dans l’axe Madrid-Barcelone[51].
Actionnaire
Notes et références
Notes
- Rapport annuel de la SNCF pour 2007.
Références
- « Rapport financier annuel Groupe SNCF » [PDF], sur sncf.com, (consulté le ), p. 16.
- « Chiffre d'affaires annuel de la Société Nationale des Chemins de fer Français (SNCF) de 2008 à 2018* (en milliards d'euros) », sur fr.statista.com
- « RÉSULTATS ANNUELS 2020 DU GROUPE SNCF » [PDF], sur sncf.com, (consulté le ), p. 1.
- Lien mort« Résultats annuels 2020, Groupe SNCF » [PDF].
- « LOI n° 2018-515 du 27 juin 2018 pour un nouveau pacte ferroviaire », sur legifrance.gouv.fr (consulté le ).
- « Réforme ferroviaire. Le plan de réorganisation de la SNCF », sur Lettre du cheminot, (consulté le ).
- SNCF, « Rapport Financier Annuel Groupe SNCF », Rapport,‎ (lire en ligne)
- « Finances Groupe SNCF », sur SNCF (consulté le )
- « Les résultats performance 2017 du Groupe SNCF », sur sncf.com (consulté le )
- Frédéric Dubessy, « La SNCF enregistre un chiffre d'affaires 2018 de 33 mrds€ en légère baisse », econostrum,‎ (lire en ligne)
- « Actualités financières du Groupe SNCF », sur SNCF (consulté le )
- Groupe SNCF, « Rapport financier annuel Groupe SNCF », site SNCF,‎ (lire en ligne)
- Direction de la Communication, « Profil et chiffres clés 2013 », SNCF (consulté le )
- « La SNCF est déficitaire en 2013 », .
- « La SNCF a triplé son bénéfice net en 2017 », sur LExpansion.com, (consulté le )
- « SNCF : résultat net récurrent 2022 », sur Statista (consulté le )
- « Nos publications financières », sur sncf.com (consulté le )
- [PDF] Rapport de notation, p. 6 : chiffre d’affaires du groupe SNCF, 2020, par branches. Consulté le 8 mars 2021.
- « La SNCF ne retrouvera pas son niveau de rentabilité d'avant-crise avant 2022 », sur bfmtv.com (consulté le ).
- « Transports : la SNCF a réalisé un bénéfice record de 2,2 milliards d'euros en 2022 », sur Franceinfo, (consulté le )
- « 2020 : une nouvelle ère pour la SNCF », sur constructioncayola.com (consulté le )
- « Le pôle TFMM de la SNCF devient Rail Logistics Europe », sur supplychainmagazine.fr (consulté le )
- Marc Fressoz, « Résultats 2020 : Geodis a aidé la SNCF à amortir le choc du Covid », sur Transport Info, (consulté le )
- Keolis, « Résultats 2020 : Kéolis résiste à la crise sanitaire et accélère sa transformation pour préparer l'avenir », Communiqué de presse,‎ (lire en ligne)
- Direction de la Communication, « Profil et chiffres clés 2016 », SNCF (consulté le )
- Ceci afin de garantir l'égalité avec les opérateurs entrants à l'instar de RTE vis-à -vis de EDF Production et EDF fournisseur.
- « Vente d'Eurostar : la SNCF pourrait exercer son droit de préemption », sur lemonde.fr,
- « SNCF – L’équipe dirigeante », sur sncf.com (consulté le ).
- « Nouveau casting à la SNCF : plus un jeu de chaises musicales qu'un profond renouvellement », sur Ville, Rail et Transports, (consulté le )
- « SOC NAT DES CHEMINS DE FER FRANCAIS - Fiche de l'entreprise SOC NAT DES CHEMINS DE FER FRANCAIS : actionnaires filiales », Verif, 2012 [last update] (consulté le ).
- « SNCF PARTICIPATIONS », sur Societe.com (consulté le )
- « Le Groupe SOCRIF », sur socrif.fr (consulté le ).
- Arrêté du 8 décembre 2011 portant approbation de la décision de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF) d'étendre sa participation financière au capital de la Société immobilière des chemins de fer français (SICF), sur le site legifrance.gouv.fr.
- ICF Habitat : Présentation du groupe, sur le site icfhabitat.fr.
- « ICF Habitat Novedis », sur icfhabitat.fr/novedis (consulté le ).
- essais ferroviaires et systèmes urbains, sur le site eurailtest.com.
- SNCF, Orange et Total présentent Écomobilité Ventures, sur le site nvlc.fr.
- Société du Groupe SNCF, Trains Expo propose des expositions itinérantes, sur le site sncf.com.
- « La SNCF coûte trop cher, il faut de la concurrence », sur Contrepoints, (consulté le )
- Laure-Emmanuelle Husson, Les dépenses exorbitantes de l'État et des régions pour soutenir la SNCF, challenges.fr, 9 juin 2016
- Marc Vignaud, « SNCF : pourquoi l'État reprend 35 milliards de dette », sur Le Point, (consulté le ).
- Nolwenn Weiler, « Comment la dette de la SNCF enrichit les marchés financiers », sur bastamag.net, article du (consulté le ).
- « Les 4 scléroses de la SNCF », lexpansion.lexpress.fr, 1er mars 2003.
- « La SNCF veut accélérer les départs des cheminots de plus de 55 ans », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Statut des cheminots : ne toucher à rien ou tout changer ? », lardennais.fr, 6 mars 2018.
- « Réforme de la SNCF : le statut de cheminot n'est pas la raison de tous les maux du système ferroviaire français », lemonde.fr, 1er mars 2018.
- « SNCF : le casse-tête de la dette freine les investissements », europe1.fr, 8 janvier 2018.
- Lionel Steinmann, « Menaces sur l'avenir du fret SNCF », sur lesechos.fr, (consulté le ).
- « SNCF : le coût de la fraude », sur Franceinfo, (consulté le )
- « La SNCF percutée par la fin de son monopole », sur lefigaro.fr, (consulté le )
- « Comment la SNCF se prépare à la concurrence sur le TGV Paris-Lyon », sur Les Échos, (consulté le )