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V pour Vendetta (film)

V pour Vendetta (V for Vendetta) est un film américano-germano-britannique, réalisé par James McTeigue. Tourné en 2005, la premiÚre du film eut lieu le au Butt-Numb-A-Thon (Austin, Texas) puis sortit en salles en 2006.

V pour Vendetta
Description de l'image V for vendetta.svg.
Titre original V for Vendetta
RĂ©alisation James McTeigue
Scénario les Wachowski
Musique Dario Marianelli
Acteurs principaux
Sociétés de production Silver Pictures
Warner Bros.
DC Comics (Vertigo)
Virtual Studios
FĂŒnfte Babelsberg Film GmbH
Medienboard Berlin-Brandenburg
Anarchos Productions
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Genre Science-fiction
Action
Sortie 2005

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Il s’agit d’une adaptation de la bande dessinĂ©e V pour Vendetta (1982-1990) d'Alan Moore et David Lloyd. Le scĂ©nario est dĂ» Ă  Lana et Lilly Wachowski.

L'action se situe Ă  Londres dans une sociĂ©tĂ© dystopique, oĂč un combattant de la libertĂ© se faisant appeler « V », cherche Ă  mettre en place un changement politique et social en menant une violente vendetta personnelle contre le gouvernement fasciste en place. La distribution comprend notamment l'acteur australien Hugo Weaving dans le rĂŽle de « V », l'actrice amĂ©ricaine Natalie Portman dans le rĂŽle d'Evey Hammond et les acteurs britanniques John Hurt, Stephen Rea et Stephen Fry.

Warner Bros. avait initialement prĂ©vu de sortir le film le (un jour avant le 400e anniversaire de la Guy Fawkes Night, cĂ©lĂ©brant la conspiration des Poudres du ), mais cette sortie a Ă©tĂ© retardĂ©e jusqu'au . Alan Moore, mĂ©content des adaptations cinĂ©matographiques de ses Ɠuvres From Hell et La Ligue des gentlemen extraordinaires, a refusĂ© de voir le film et a pris ses distances vis-Ă -vis de la production. Les scĂ©naristes ont supprimĂ© de nombreuses allusions anarchistes et des rĂ©fĂ©rences aux drogues prĂ©sentes dans l’histoire originale, et ont aussi modernisĂ© le message politique. MalgrĂ© de nombreuses modifications, le thĂšme gĂ©nĂ©ral de l'Ɠuvre d'Alan Moore reste nĂ©anmoins intact.

La critique a perçu des correspondances avec le roman 1984 de George Orwell à propos de la société dystopique et du pouvoir politique dépeints, mais aussi avec les romans Le Comte de Monte-Cristo d'Alexandre Dumas et Le FantÎme de l'Opéra de Gaston Leroux.

Synopsis

Au 21e siĂšcle, aprĂšs un attentat utilisant un mystĂ©rieux virus visant trois sites importants par leur symbolique (l’école primaire Sainte-Mary, la station de mĂ©tro Victoria et l'usine de traitement des eaux Three Waters), l’Angleterre est dirigĂ©e par un parti fasciste avec Ă  sa tĂȘte Adam Sutler. Ce dernier, ayant profitĂ© du climat de peur affectant la population, a facilement instituĂ© un rĂ©gime dictatorial Ă  la tĂȘte duquel il s’est autoproclamĂ© « Haut Chancelier ». Un couvre-feu, dont le respect est contrĂŽlĂ© par sa milice, « Le Doigt », a Ă©tĂ© instaurĂ© sur tout le territoire. En parallĂšle, les migrants, les « paĂŻens », les musulmans, les malades physiques ou mentaux et tous ceux dont les idĂ©es pouvaient s’en approcher ont Ă©tĂ© bannis, et les opposants au rĂ©gime ou minoritĂ©s, tels les homosexuels, pourchassĂ©s lors de l'« Assainissement ». Les plus Ă©lĂ©mentaires libertĂ©s fondamentales (la libertĂ© d'expression, en particulier) ont Ă©tĂ© abandonnĂ©es au nom de la sĂ©curitĂ© nationale et de la guerre contre le terrorisme. Les mĂ©dias sont muselĂ©s et la BTN, unique chaĂźne de tĂ©lĂ©vision, est le principal instrument de propagande du parti.

Le soir du , un homme masquĂ© et vĂȘtu de noir, qui se fera connaĂźtre sous le nom de « V », sauve Evey Hammond des griffes des hommes du « Doigt » qui s’apprĂȘtaient Ă  la violer en guise de sanction alors qu'elle bravait le couvre-feu pour se rendre chez Gordon Deitrich, animateur et producteur Ă  la BTN, oĂč elle travaille Ă©galement. V emmĂšne Evey sur le toit d’un immeuble pour lui permettre d’assister Ă  sa spectaculaire destruction de l'Old Bailey (l'une des cours criminelles centrales de l'Angleterre), synchronisĂ©e avec la diffusion sur les ondes du parti de l’Ouverture solennelle 1812 de TchaĂŻkovski.

Le lendemain, les journalistes de la British Television Network (BTN) annoncent cependant que le gouvernement avait prĂ©vu de longue date la destruction du bĂątiment. Au mĂȘme instant, V prend le contrĂŽle de la chaĂźne et diffuse une vidĂ©o condamnant la politique du rĂ©gime fasciste et accusant aussi les citoyens de laisser le parti les priver ainsi de leurs libertĂ©s. V demande instamment Ă  la population de se soulever contre l’oppression le , pour la nuit de Guy Fawkes, un an plus tard jour pour jour. V annonce qu’il dĂ©truira, ce jour-lĂ , le palais de Westminster (les Chambres du Parlement), autre bĂątiment symbolique du Royaume-Uni.

L’armĂ©e lance un assaut contre la tour Jordan, siĂšge de la BTN, prise en otage par V. Celui-ci a amorcĂ© une bombe et a vĂȘtu tous les otages d’un costume et d’un masque Ă  son image afin de faciliter sa fuite. Evey, prĂ©sente Ă©galement ce jour-lĂ , est blessĂ©e en voulant aider V Ă  s’échapper. Pour la protĂ©ger des autoritĂ©s, celui-ci la ramĂšne dans sa taniĂšre, « La Galerie des Ombres ». LĂ , Evey apprend qu’elle doit rester cachĂ©e avec son hĂŽte pendant un an, jusqu’à ce que le plan de ce dernier soit menĂ© Ă  bien. Ses origines (fille d’activistes dĂ©mocrates disparus, sƓur d’une jeune victime de l’attentat de Sainte-Mary) font rapidement d’elle une fugitive recherchĂ©e par le rĂ©gime en place, l'inspecteur Finch Ă©tant chargĂ© de l'enquĂȘte sur la jeune femme ainsi que sur V.

Les roses Scarlet Carson (variété imaginaire), déposées prÚs des victimes de V.

Evey accepte finalement de rester, jusqu’à ce qu’elle apprenne que V est Ă  l’origine de la mort de Lewis Prothero, le prĂ©sentateur d'une Ă©mission tĂ©lĂ©visĂ©e de propagande en faveur du gouvernement, qui a jouĂ© un rĂŽle, selon lui, dans l’extermination des opposants et des minoritĂ©s. Lorsque V lui demande de l’aider Ă  Ă©liminer l’évĂȘque Lilliman, Evey accepte en pensant ainsi Ă  un moyen de s’enfuir, de peur d'ĂȘtre condamnĂ©e pour l'avoir aidĂ©. Au moment oĂč V s’apprĂȘte Ă  tuer l’évĂȘque, Evey, paniquĂ©e, en profite pour s'Ă©chapper. Elle trouve refuge chez son ancien patron et ami, l’animateur Gordon Deitrich, un homosexuel contraint de taire son orientation sexuelle de peur d'ĂȘtre arrĂȘtĂ©. Pendant ce temps, V, continuant sa vendetta personnelle, Ă©limine le Dr Delia Surridge, qui manifeste du remords et s'excuse pour ses actions passĂ©es.

AprĂšs une Ă©mission satirique de Deitrich contre le Chancelier Sutler, la police secrĂšte mĂšne un raid contre sa maison, et Gordon a juste le temps de prĂ©venir Evey avant de se faire arrĂȘter. Alors qu'elle pensait ĂȘtre parvenue Ă  s'Ă©chapper discrĂštement par le jardin, Evey est capturĂ©e par un policier restĂ© en arriĂšre. Elle est alors incarcĂ©rĂ©e puis torturĂ©e pendant plusieurs jours dans le but de lui faire avouer, entre autres, oĂč se cache V. Durant son isolement, elle va trouver une sorte de refuge et de leçon de vie en dĂ©couvrant les notes d’une ancienne prisonniĂšre lesbienne, Valerie Page.

Valerie fut arrĂȘtĂ©e lors de la « Grande Purge », quelques annĂ©es auparavant, et emprisonnĂ©e Ă  Larkhill, oĂč elle fut Ă©galement torturĂ©e. Elle dĂ©cida malgrĂ© tout de laisser une trace de son passage en Ă©crivant sa biographie sur du papier toilette. AprĂšs cette lecture, ses tortionnaires posent Ă  Evey un ultimatum en lui ordonnant de rĂ©vĂ©ler la cachette de V sous peine de mort. Ayant repris courage, elle refuse d’accĂ©der Ă  leur requĂȘte et leur annonce qu’elle prĂ©fĂšre mourir. À son grand Ă©tonnement, elle est libĂ©rĂ©e sur-le-champ et dĂ©couvre qu’elle Ă©tait retenue par V, qui avait revĂȘtu plusieurs identitĂ©s pour tromper Evey durant son incarcĂ©ration. PassĂ©es la colĂšre et la suffocation d'Evey, V lui explique que le fait de la confronter Ă  sa propre mort Ă©tait le seul moyen de lui faire accepter plus sereinement cette Ă©ventualitĂ© et ne plus craindre ses vĂ©ritables idĂ©es. V laisse ensuite Evey repartir, lui faisant promettre de revenir le voir avant le .

Pendant ce temps, l’inspecteur Finch en apprend plus sur les origines de V. Il dĂ©couvre comment la Norsefire — le parti fasciste du « Feu nordique » — est arrivĂ©e au pouvoir. Vingt ans plus tĂŽt, alors que le Royaume-Uni Ă©tait en proie au chaos, le parti conservateur conduisit une rĂ©pression afin de ramener l'ordre. Ainsi, les prĂ©tendus ennemis de l’État, Ă©trangers, musulmans, homosexuels, libĂ©raux et opposants Ă  la guerre, furent soumis Ă  des rafles et beaucoup disparurent sans laisser de trace. Le pays fut profondĂ©ment divisĂ© face Ă  cet Ă©vĂ©nement, jusqu’à ce qu’une attaque bioterroriste tue environ 80 000 personnes. Une compagnie pharmaceutique appartenant Ă  la Norsefire dĂ©couvrit bientĂŽt un traitement contre le virus, permettant au parti de s’enrichir rapidement grĂące Ă  la distribution du vaccin. La peur causĂ©e par l’attaque terroriste permit Ă  la Norsefire de faire taire l’opposition et de gagner largement l’élection suivante. Avec le consentement silencieux des citoyens (Ă  l'exception de quelques rĂ©sistants, dont les parents d'Evey), la Norsefire transforma le Royaume-Uni en un État policier totalitaire, avec son chef Adam Sutler autoproclamĂ© « Haut Chancelier ».

L’inspecteur Finch dĂ©couvre que l’attaque terroriste a Ă©tĂ© Ă©laborĂ©e par la Norsefire dans le cadre d'un complot pour accĂ©der au pouvoir. Le virus — ainsi que son traitement — a Ă©tĂ© conçu grĂące Ă  l’expĂ©rimentation humaine sur les « indĂ©sirables » et les dissidents politiques internĂ©s au centre de dĂ©tention de Larkhill, oĂč travaillaient alors Prothero, Lilliman et Surridge. Parmi les dĂ©tenus se trouvait l’homme qui est devenu V. Alors que les autres sujets testĂ©s mouraient Ă  la suite des expĂ©riences, l’occupant de la cellule 5 (V en chiffres romains) a acquis des aptitudes mentales et physiques accrues, au prix de sa dĂ©figuration et de la dĂ©formation de son esprit. Ces capacitĂ©s ont permis Ă  V de dĂ©truire le camp de Larkhill et de s’échapper, aprĂšs s’ĂȘtre engagĂ© Ă  prendre sa revanche sur le rĂ©gime de la Norsefire.

Cosplay du personnage de V.

Tandis que l'inspecteur Finch Ă©claircit le mystĂšre autour des histoires d'Evey et de V, ce dernier provoque le bras droit de Sutler, Peter Creedy, Ă©galement chef de la milice, en Ă©tablissant avec lui un pacte faustien : comme il ne peut pas atteindre Sutler en raison de la sĂ©curitĂ© dont il bĂ©nĂ©ficie, il propose Ă  Creedy (seul responsable du plan d’évacuation du Haut Chancelier en cas de rĂ©volte populaire) de l'amener Ă  lui en Ă©change de sa propre reddition, le . Creedy accepte, y voyant un moyen Ă  la fois d'Ă©liminer le terroriste et de prendre la place de Sutler.

Alors que le approche, les plans de V provoquent le chaos au Royaume-Uni et la population se montre de plus en plus rebelle et subversive face Ă  l’autoritĂ© du gouvernement. La veille du , Evey rend visite Ă  V, qui lui dĂ©voile enfin son plan : un train bourrĂ© d’explosifs va rouler jusqu’au Parlement sur les lignes condamnĂ©es du mĂ©tro. Il confie alors le lancement du train Ă  Evey, lui laissant le choix de terminer son plan ou non, estimant que la dĂ©cision finale n’est plus son affaire mais celle des gĂ©nĂ©rations suivantes incarnĂ©es, Ă  ses yeux, par la jeune fille prĂ©sente.

V rencontre finalement Creedy, qui s'est emparĂ© de Sutler, dans la station Victoria. Creedy tue Sutler, mais comme V refuse d'ĂŽter son masque devant lui, il ordonne Ă  ses hommes de lancer leur attaque. Seul contre une douzaine d’hommes armĂ©s, V les supprime tous avant d'Ă©trangler Creedy et de lui briser la nuque. TouchĂ© par plusieurs balles, il est griĂšvement blessĂ© mais encore vivant grĂące Ă  une armure dissimulĂ©e sous son costume et Ă  sa force surhumaine. Il retourne avec difficultĂ© auprĂšs d'Evey pour lui dire adieu. Il lui avoue son amour avant de mourir, et Evey Ă©tend son corps dans le train avec les explosifs, comme il le souhaitait.

Alors qu’elle est sur le point de faire dĂ©marrer le train, Evey est interrompue par l’arrivĂ©e de l'inspecteur Finch. Toutefois, en raison de ce qu'il a appris sur la corruption du rĂ©gime, Finch lui permet de respecter les vƓux de V. Pendant ce temps, des milliers de personnes dĂ©guisĂ©es en Guy Fawkes marchent sur le Parlement pour assister au spectacle. Sutler et Creedy Ă©tant morts, personne n’ordonne aux soldats de faire feu sur les manifestants, et ceux-ci envahissent sans violence les rues encerclant Westminster. L’explosion illumine le ciel de Londres, et le Parlement est dĂ©truit tandis qu'est diffusĂ©e sur les ondes publiques l’Ouverture solennelle 1812 de TchaĂŻkovski.

Sur le toit d’un immeuble voisin, Evey et Finch assistent Ă  l’explosion, et Finch interroge Evey sur l’identitĂ© de V. Evey lui rĂ©pond qu'il Ă©tait Edmond DantĂšs (personnage principal du Comte de Monte-Cristo) et lui explique qu’il Ă©tait la reprĂ©sentation du peuple. On voit alors certaines personnes retirer leurs masques et les visages alors aperçus sont ceux de chaque personne ayant Ă©tĂ© tuĂ©e par le parti et apparaissant dans le film.

Personnages principaux

Hugo Weaving tient le rĂŽle de V.

La vĂ©ritable identitĂ© de V est un mystĂšre : on sait seulement qu'il fut emprisonnĂ© dans un camp de concentration pour opposants au rĂ©gime, oĂč il a subi des expĂ©riences mĂ©dicales qui l'ont transformĂ©. Il rĂ©ussit un jour Ă  s'Ă©chapper de sa cellule numĂ©ro 5 (V en chiffres romains), et met vingt ans Ă  Ă©laborer sa vengeance contre tous ses tortionnaires. Il porte un masque de comĂ©die en l'honneur de Guy Fawkes, un terroriste catholique du XVIIe siĂšcle qu'il veut imiter en sortant le peuple de la lĂ©thargie dans laquelle il est plongĂ© depuis l'avĂšnement du gouvernement du Haut Chancelier Sutler. Si V utilise des moyens violents pour arriver Ă  ses fins, il n'en reste pas moins un gentleman Ă©rudit, raffinĂ© et romantique.

James Purefoy, interprÚte de Marc Antoine dans la série Rome, a été initialement choisi pour interpréter V, mais il abandonne aprÚs six semaines de tournage à cause des difficultés qu'il éprouve à porter le masque de Guy Fawkes[1]. Il est donc remplacé par Hugo Weaving, qui a précédemment travaillé avec Joel Silver et les Wachowski sur la trilogie Matrix en interprétant l'Agent Smith. Certaines parties du film sont cependant jouées par James Purefoy, doublées par Hugo Weaving en postproduction[2].

Natalie Portman, Ă  Berlin en 2006 pour la premiĂšre de V pour Vendetta, tient le rĂŽle d'Evey Hammond.

Evey Hammond, jeune femme qui travaille à la BTN, est un soir agressée par des membres de la milice du parti (« Le Doigt ») et est secourue par un homme masqué appelé V. Elle est par la suite recherchée comme complice de ce dernier. Sa rencontre avec V va totalement bouleverser sa vie.

Le rĂ©alisateur James McTeigue a rencontrĂ© Natalie Portman sur le tournage de Star Wars, Ă©pisode II : L'Attaque des clones, oĂč il travaillait en tant qu'assistant rĂ©alisateur. Pour prĂ©parer le rĂŽle, elle a Ă©tĂ© aidĂ©e par une dialectologue pour pratiquer l'accent anglais[3]. Elle a aussi Ă©tudiĂ© des films comme le documentaire The Weather Underground et lu l'autobiographie de Menahem Begin[4]. Son rĂŽle dans le film prĂ©sente des similaritĂ©s avec son rĂŽle de Mathilda dans le film LĂ©on de Luc Besson : selon elle, « la relation entre V et Evey possĂšde une complexitĂ© semblable Ă  celle entre [Mathilda et LĂ©on][N 1] - [5] ».

Stephen Rea interprĂšte le personnage de l'inspecteur Finch.
  • Inspecteur Eric Finch (interprĂ©tĂ© par Stephen Rea)

Finch est l'inspecteur responsable de l'enquĂȘte sur V, au cours de laquelle il dĂ©couvre un crime inqualifiable commis par le gouvernement qui l'emploie.

Stephen Rea n'est pas étranger aux batailles politiques et au terrorisme : il fut en effet marié à Dolours Price, une ancienne membre de l'IRA provisoire, emprisonnée à l'Old Bailey aprÚs l'explosion d'une bombe[6]. Lorsqu'on lui a demandé si l'aspect politique l'avait attiré pour participer à ce film, il répondit : « Je ne pense pas que le film aurait été trÚs intéressant si la politique n'avait été traitée que dans la bande dessinée. L'aspect politique du film est ce qui lui donne sa dimension et son élan, et j'ai bien entendu été séduit par cela[N 2] - [7] ».

Stephen Fry tient le rĂŽle de Gordon Deitrich.

L'animateur de talk-show Gordon Deitrich est un homosexuel qui, à cause des restrictions du régime, est devenu cynique et désabusé au cours des années. Il tente de se faire passer pour un hétérosexuel en invitant Evey à dßner avec lui, pour « faire illusion » aux yeux du régime homophobe.

Lorsqu'il fut interrogĂ© sur ce qui l'attirait dans ce rĂŽle, Stephen Fry rĂ©pliqua : « Être frappĂ© ! Je n'avais jamais Ă©tĂ© frappĂ© dans un film avant et j'Ă©tais vraiment enthousiaste par l'idĂ©e d'ĂȘtre battu Ă  mort[N 3] - [8] ».

John Hurt interprĂšte le personnage d'Adam Sutler.

Ancien dĂ©putĂ© conservateur et sous-secrĂ©taire d'État Ă  la DĂ©fense, Sutler est le fondateur de la Norsefire (« Feu nordique » en français), un parti fasciste, et s'est autoproclamĂ© de facto « Chancelier » du Royaume-Uni.

John Hurt joue ici un rÎle contraire à celui qu'il jouait dans un autre film dystopique : celui de Winston Smith, une victime du gouvernement omniprésent dans le film 1984. John Hurt, dans le film Crimes à Oxford, assiste aux festivités du en portant un costume de Guy Fawkes[9].

Creedy est à la fois le leader du parti de la Norsefire et le chef de la police secrÚte du Royaume-Uni. Alors que Sutler est le Haut Chancelier, le vrai pouvoir du régime est entre les mains de Creedy.

  • Inspecteur Adjoint Dominic Stone (interprĂ©tĂ© par Rupert Graves)

Stone est l'adjoint de l'inspecteur-chef Finch dans l'enquĂȘte que celui-ci mĂšne sur V.

Le Dr Surridge était le médecin responsable du centre de détention de Larkhill. V a établi que les expérimentations faites à Larkhill furent uniquement possibles grùce à ses recherches. Contrairement à ses autres victimes, V lui administre un poison indolore pendant son sommeil. Surrige admet sa responsabilité et éprouve des remords à propos des crimes qu'elle a commis.

Lewis Prothero, « La Voix de Londres », est le porte-parole du gouvernement de la Norsefire. Il est l'ancien commandant du centre de Larkhill. Il présente, depuis la fermeture du centre de détention, une émission quotidienne sur BTN, la seule chaßne de télévision du pays, contrÎlée par le parti.

  • ÉvĂȘque Anthony James Lilliman (interprĂ©tĂ© par John Standing)

Lilliman est l'Ă©vĂȘque corrompu et pĂ©dophile de l'abbaye de Westminster, installĂ© Ă  ce poste par Sutler. Il Ă©tait auparavant rĂ©vĂ©rend au centre de Larkhill.

À propos de son rĂŽle, John Standing remarque : « Je me suis vraiment amusĂ© Ă  jouer Lilliman... parce qu'il est un peu comique et parfaitement atroce. GĂ©nial Ă  jouer[N 4] - [4] ».

Valérie, une lesbienne, était une des « indésirables » emprisonnées par le gouvernement de la Norsefire. Son histoire est racontée en flashback à Evey grùce à un message qu'elle a laissé dans sa cellule avant de mourir.

Son rÎle symbolique a été reçu trÚs positivement par beaucoup de critiques de cinéma : Michael Jensen fait l'éloge du moment extraordinairement puissant de la scÚne de Valerie « pas seulement parce qu'elle est magnifiquement jouée et bien écrite, mais aussi parce qu'elle est tout à fait inattendue [dans un film hollywoodien][N 5] - [10] ».

  • Roger Dascomb (interprĂ©tĂ© par Ben Miles)

Dascomb est Ă  la tĂȘte du dĂ©partement de la Propagande du Haut Chancelier Sutler et fait partie des membres importants du parti de la Norsefire.

Etheridge est Ă  la tĂȘte du dĂ©partement des Ă©coutes clandestines et fait partie des membres importants du parti de la Norsefire.

Fiche technique

Distribution

Sources doublage : Voxofilm (VF)[23] et doublage.qc.ca (VQ)[24]

Production

Scénario

Bien que rĂ©alisĂ© par James McTeigue, V pour Vendetta est imprĂ©gnĂ© du style des sƓurs Wachowski, scĂ©naristes et productrices de ce film d’anticipation, dont le rĂ©alisateur a Ă©tĂ© l'assistant.

L'histoire de V a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e par Alan Moore (V pour Vendetta) et reprĂ©sentait, Ă  l’époque, une charge contre les dĂ©viances autoritaires du gouvernement britannique de Margaret Thatcher[25]. Les Wachowski ont adaptĂ© leur scĂ©nario au monde du dĂ©but du XXIe siĂšcle et leur film semble s'Ă©lever contre les États autoritaires qui offrent la sĂ©curitĂ© contre la libertĂ©.

En 1998, le producteur Joel Silver acquiert les droits pour deux des Ɠuvres d'Alan Moore : V pour Vendetta et Watchmen[26]. Les Wachowski sont des amatrices de V pour Vendetta, et vers le milieu des annĂ©es 1990, avant de travailler sur le projet Matrix, elles ont Ă©crit une Ă©bauche de scĂ©nario suivant de prĂšs l'histoire de la bande dessinĂ©e. Au cours de la postproduction des Ă©pisodes deux et trois de Matrix, elles revisitent le scĂ©nario et proposent la rĂ©alisation Ă  James McTeigue, alors assistant rĂ©alisateur sur le tournage de la trilogie[4]. Tous trois ont Ă©tĂ© intriguĂ©s par les thĂšmes de l'histoire originale et les ont trouvĂ©s pertinents vis-Ă -vis du paysage politique contemporain. En rĂ©visant le scĂ©nario, les Wachowski ont entrepris de condenser et de moderniser l'histoire, tout en essayant de prĂ©server son intĂ©gritĂ© et les thĂšmes rĂ©currents[4].

Alan Moore s'est explicitement dissociĂ© du film en raison de sa non-implication dans l'Ă©criture du scĂ©nario ou la rĂ©alisation, ainsi qu'Ă  cause d'une sĂ©rie de diffĂ©rends portant sur les adaptations cinĂ©matographiques de son travail, telles que From Hell ou La Ligue des gentlemen extraordinaires[27]. Il termina sa coopĂ©ration avec son Ă©diteur DC Comics aprĂšs que la sociĂ©tĂ© mĂšre Warner Bros n'eut pas rĂ©ussi Ă  obtenir des dĂ©clarations positives de Moore Ă  propos du film. Moore a dĂ©clarĂ© que le script contenait des lacunes[28] et qu'il Ă©tait contraire au thĂšme de l'Ɠuvre originale, qui Ă©tait de placer deux extrĂȘmes politiques (le fascisme et l'anarchisme) l'un contre l'autre. Il a dĂ©clarĂ© que son travail avait Ă©tĂ© remaniĂ© comme une histoire Ă  propos du « systĂšme amĂ©ricain nĂ©o-conservateur contre le systĂšme amĂ©ricain libĂ©ral[29] ». Selon sa volontĂ©, son nom ne figure pas dans le gĂ©nĂ©rique du film. En revanche, le cocrĂ©ateur et illustrateur David Lloyd a soutenu le film, en affirmant que le script Ă©tait de trĂšs bonne qualitĂ© et que Moore n'Ă©tait jamais content de voir l'un de ses livres adaptĂ© Ă  l'Ă©cran[26].

Tournage

L'entrée des studios de Babelsberg à Potsdam (Allemagne).

Le rĂ©alisateur John McTeigue a citĂ© le film La Bataille d'Alger comme sa principale influence pendant sa phase de prĂ©paration du film[4]. V pour Vendetta a Ă©tĂ© tournĂ© Ă  Londres (Royaume-Uni) et Ă  Potsdam, en Allemagne, aux Studios de Babelsberg. Une grande partie du film a Ă©tĂ© tournĂ©e en studio Ă  partir de , le tournage s'Ă©tant achevĂ© le [30]. Puis, en fonction de la nĂ©cessitĂ© prĂ©vue par le scĂ©nario, trois scĂšnes ont Ă©tĂ© tournĂ©es Ă  Berlin (le flashback du rassemblement de la Norsefire, le centre de dĂ©tention de Larkhill et la chambre de l'Ă©vĂȘque Lilliman[4]) et Ă  Londres : les scĂšnes qui ont lieu dans le mĂ©tro de Londres abandonnĂ© ont Ă©tĂ© filmĂ©es Ă  la station dĂ©saffectĂ©e d'Aldwych.

Pour filmer la scÚne finale de Westminster, les sites de Trafalgar Square, Whitehall, du Parlement et de Big Ben ont été fermés pendant trois nuits de minuit à 5 heures. C'était la premiÚre fois que la zone sécurisée (la résidence du Premier ministre au 10 Downing Street et le ministÚre de la Défense) était fermée pour accueillir un tournage[4]. Les producteurs du film ont réussi à avoir l'autorisation de tourner dans cette zone aprÚs neuf mois de négociations acharnées avec quatorze organismes gouvernementaux différents[4].

Postproduction

V pour Vendetta a Ă©tĂ© filmĂ© afin d'obtenir un aspect rĂ©tro futuriste, grĂące Ă  l'utilisation de tons gris pour donner une apparence terne et morne, reprĂ©sentant la stagnation du totalitarisme Ă  Londres en 2038. Le plus grand dĂ©cor crĂ©Ă© pour le film a Ă©tĂ© « La Galerie des Ombres », le repaire de V, qui devait ĂȘtre ressentie comme un croisement entre une crypte et un cellier. Le personnage de V y entrepose de nombreux objets interdits par le gouvernement (via le « ministĂšre de la BiensĂ©ance ») : Les Époux Arnolfini de Jan van Eyck, Bacchus et Ariane du Titien, une affiche du film Le Roman de Mildred Pierce, Saint SĂ©bastien d'Andrea Mantegna, et The Lady of Shalott par John William Waterhouse, ainsi que de nombreux comics. L'un des plus grands dĂ©fis de la production a, d'ailleurs, Ă©tĂ© d'obtenir les droits de reproduction de toutes ces Ɠuvres d'art[4].

Pour la reprĂ©sentation des attentats de V, l'Ă©quipe de maquettistes dirigĂ©e par JosĂ© Granell a construit des reproductions Ă  grande Ă©chelle de Big Ben, du Parlement et du Old Bailey. Les scĂšnes d'explosions ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es avec ces maquettes mais l'infographie a Ă©galement Ă©tĂ© utilisĂ©e pour ajouter des effets visuels[4]. Concernant les vĂȘtements portĂ©s par V, James McTeigue dĂ©sirait, Ă  l'origine, qu'ils soient un mĂ©lange entre ceux du dĂ©but du XVIIe siĂšcle et ceux d'un pistolero, avant de leur donner un aspect plus moderne (exceptĂ© pour le chapeau). Les dagues utilisĂ©es par V sont Ă©galement un mĂ©lange entre un design moderne et d'Ă©poque[4].

L'un des principaux défis du film était de savoir comment donner vie à V sous un masque de comédie au sourire figé. Ainsi, des efforts considérables ont été faits afin de combiner l'éclairage, le jeu du comédien et la voix de Hugo Weaving, pour créer le bon caractÚre en fonction de la situation. Afin d'éliminer les bruits parasites sous le masque dans la voix de Weaving, l'ensemble des dialogues a été réenregistré en postproduction[4]. Le design du masque est établi sur celui de la bande dessinée, auquel a été donné un petit aspect de masque d'Arlequin. Le sculpteur Berndt Wenzel a conçu sept masques différents en argile, fibre de verre et peints à l'aérographe, et McTeigue a choisi la version définitive parmi ceux-là[4].

Bande originale

La bande originale de V pour Vendetta a Ă©tĂ© produite par Astralwerks Records le . La plupart des titres de l'album ont Ă©tĂ© composĂ©s par Dario Marianelli. La bande-son a Ă©galement Ă©tĂ© interprĂ©tĂ©e par Julie London (Cry Me a River), Cat Power, qui reprend le titre I Found A Reason (The Velvet Underground), et Antony and the Johnsons (Bird Gerhl). Comme il est mentionnĂ© dans le film, ces chansons sont des Ă©chantillons des 872 titres de la liste noire du juke-box de V. Le point culminant est l’Ouverture solennelle 1812 de Piotr Ilitch TchaĂŻkovski, qui apparaĂźt Ă  la fin de la piste 13, Knives and Bullets (And Cannons Too), jouĂ©e au dĂ©but du film lors de l'explosion du Old Bailey. Son? Ouverture 1812 de TchaĂŻkovski [Fiche]

Trois titres ont été joués au cours du film mais n'ont pas été crédités sur la bande originale de V pour Vendetta : Street Fighting Man des Rolling Stones, la version spéciale BKAB d'Ethan Stoller dans laquelle des extraits du discours de Malcolm X, On Black Power, et de l'écrivain féministe Gloria Steinem, Address to the Women of America, ont été ajoutés, et enfin Out of Sight de Spiritualized[32].

Deux segments de l'opĂ©ra classique bossa nova d'AntĂŽnio Carlos Jobim, A Garota de Ipanema et Corcovado, sont Ă©galement absents de l'album. Ces chansons ont Ă©tĂ© jouĂ©es au cours des « scĂšnes du petit dĂ©jeuner » avec V et Gordon Deitrich, et sont un des moyens utilisĂ©s pour relier les deux personnages. La 5e Symphonie de Beethoven joue Ă©galement un rĂŽle important dans le film, les quatre premiĂšres notes du premier mouvement signifiant en effet la lettre « V » en morse (« - »)[33]. Son? 5e Symphonie de Beethoven [Fiche]

Enfin, le sketch satirique de Gordon Deitrich contre le Haut Chancelier Sutler reprend le style comique de Benny Hill, ainsi que la musique qui le caractérise : Yakety Sax.

Liste des morceaux
No TitreInterprÚte(s) Durée
1. Remember Remember 6:42
2. Cry Me a RiverJulie London 2:48
3. ...Governments Should Be Afraid Of Their People... 3:11
4. Evey's Story 2:48
5. Lust at the Abbey 3:17
6. The Red Diary 7:33
7. Valerie 8:48
8. Evey Reborn 3:50
9. I Found a ReasonCat Power 2:02
10. England Prevails 5:45
11. The Dominoes Fall 5:28
12. Bird GerhlAntony and the Johnsons 3:17
13. Knives and Bullets (And Cannons Too) 7:33

Accueil

Promotion et sortie

« Alan Moore a écrit sur ce qui s'est passé il y a quelque temps. C'était une réponse au gouvernement de Thatcher en Angleterre... C'est [le film] une réponse au monde dans lequel nous vivons aujourd'hui. Je pense donc que le film et le comic sont deux entités distinctes. »

— Hugo Weaving[N 8] - [35]

Les interprÚtes et réalisateurs ont participé à plusieurs conférences de presse qui leur ont permis d'aborder les questions entourant le film, y compris son authenticité, la réaction d'Alan Moore à celui-ci ainsi que son message politique. Pour ce qui concerne le contenu politique controversé dans le film, les scénaristes ont répondu que le film était destiné à poser plus de questions et à participer à un dialogue déjà présent dans la société, plutÎt que de fournir des réponses concrÚtes ou de dire ce que les téléspectateurs devaient penser[26].

Façade d'un cinéma lors de la sortie du film.

Le film emprunte des images de la conspiration des Poudres en 1605, oĂč un groupe de conspirateurs catholiques tenta de dĂ©truire le Parlement afin de susciter une rĂ©volution en Angleterre[26]. La sortie du film Ă©tait initialement prĂ©vue pour le week-end du , le jour du 400e anniversaire de la conspiration, avec le slogan « Souviens-toi, souviens-toi de ce 5 de novembre » (« Remember, remember the 5th of November »), tirĂ© d'une comptine traditionnelle britannique en souvenir de l’évĂ©nement. Toutefois, la promotion du film a perdu beaucoup de sa valeur lorsque sa sortie a Ă©tĂ© repoussĂ©e au . Beaucoup ont spĂ©culĂ© que ce retard Ă©tait dĂ» aux attentats de Londres du 7 juillet 2005[36]. Les rĂ©alisateurs ont rĂ©futĂ© cette hypothĂšse, affirmant que ces retards Ă©taient causĂ©s par la nĂ©cessitĂ© de prendre davantage de temps pour terminer la production des effets spĂ©ciaux[37].

V pour Vendetta est sorti pour la premiĂšre fois officiellement sur les Ă©crans le lors du Festival de Berlin[35]. Il avait Ă©tĂ© projetĂ© Ă  Austin le dans le cadre du festival Butt-Numb-A-Thon, un marathon cinĂ©matographique de 24 heures proposant des films anciens ainsi que des premiĂšres. Il a Ă©tĂ© distribuĂ© le dans 3 365 salles aux États-Unis, au Royaume-Uni et dans huit autres pays[38]. Le film est sorti en Belgique le et en France le .

Accueil critique

Le film a reçu un accueil critique plutĂŽt positif, recueillant 73 % de critiques favorables, avec un score moyen de 6,8⁄10 et sur la base de 238 critiques collectĂ©es, sur le site Rotten Tomatoes[39]. Sur le site Metacritic, il obtient un score de 62⁄100, sur la base de 39 critiques collectĂ©es[40].

Le critique Roger Ebert lui a donnĂ© une note de 3,5 sur 4 et a Ă©crit dans le quotidien Chicago Sun-Times : « Il y a toujours quelque chose d'intĂ©ressant qui se passe, nous invitant Ă  dĂ©coder le personnage et le scĂ©nario, et Ă  y appliquer le message que nous voulons[N 9] - [41] ». Margaret Pomeranz et David Stratton, sur le site australien At the Movies, ont Ă©crit que malgrĂ© le fait dĂ©rangeant de ne jamais voir le visage de Hugo Weaving, le film prĂ©sente un bon jeu d'acteurs et un scĂ©nario intĂ©ressant, et qu'il Ă©tait Ă©galement inquiĂ©tant avec des scĂšnes rappelant l'Allemagne nazie[42]. Harry Guerin, de la chaĂźne tĂ©lĂ©visĂ©e irlandaise RTÉ, Ă©crit que le film « fonctionne comme un thriller politique, une aventure et un commentaire social, et il mĂ©rite d'ĂȘtre vu par un public qui aurait normalement fui l'un des trois[N 10] » et l'a qualifiĂ© de « film culte dont la rĂ©putation ne sera que rehaussĂ©e avec les annĂ©es[N 11] - [43] ». Et Claudia Puig, de USA Today, trouve excellent le jeu d'Hugo Weaving, Ă  la fois subtil et fluide dans ses gestes et expressif vocalement, et apprĂ©cie que l'on puisse voir le film Ă  diffĂ©rents niveaux, « comme un thriller d'action ou pour son message sur la responsabilitĂ© personnelle, l'oppression politique et la rĂ©volution en tant que facteur de changement[N 12] - [44] ».

Jonathan Ross, de la BBC, a descendu le film, le qualifiant de « consternant et d'échec désespérant » et écrivant que « la distribution et le talent d'acteurs comme John Hurt et Stephen Rea ont peu de chance d'exister au milieu des débris du script des Wachowski et en particulier de la pauvreté des dialogues[N 13] - [45] ». Sean Burns, du Philadelphia Weekly, a donné au film un « D », critiquant le traitement du message politique comme étant « assez faible, un truc d'adolescent » et l'interprétation de Natalie Portman : « Portman continue à croire que rester debout et bouche bée constitue une performance[N 14] - [46] ».

En France, le film reçoit une moyenne de 3,1 Ă©toiles sur 5 pour les critiques presse et 3,8 pour les critiques spectateurs sur le site AllocinĂ©[47]. Parmi les bonnes critiques, la version française du magazine Rolling Stone lui a donnĂ© la note maximale en Ă©crivant que le film Ă©tait « une rĂ©ussite tant dans la forme que dans le fond [...] et qui rĂ©siste au tout-spectacle dĂ©cĂ©rĂ©brĂ© au profit d'un message radicalement humaniste ». Emmanuel Denis, de L'Écran fantastique, Ă©voque une adaptation « qui allie l'intĂ©gritĂ© et l'audace de son propos Ă  l'efficacitĂ© cinĂ©matographique[47] ». Bernard Achour, du Nouvel Observateur, estime qu'il s'agit du « blockbuster le plus subversif et intelligent jamais rĂ©alisĂ©[47] ». Et Philippe Ross, de TĂ©lĂ© 7 jours, se dĂ©clare sĂ©duit par l'originalitĂ© de « ce mĂ©lange Ă©tonnant et dĂ©tonnant d'action et de vision trĂšs noire d'un avenir dĂ©lĂ©tĂšre[47] ».

Plus mitigé, Louis Guichard, de Télérama, lui donne une note « passable », mais en qualifiant le film de « [...] blockbuster pas comme les autres. Un drÎle de mélange entre le brûlot échevelé et le thriller SF calibré. L'Angleterre thatchérienne, sa dureté et ses intolérances avaient, dans les années 80, inspiré la BD. Les producteurs du film, les fameux Wachowski (Matrix) ont su injecter dans ce tableau des éléments qui renvoient à notre présent, en les distordant (légÚrement ?) vers le cauchemar[48] ». Gérard Delorme, de PremiÚre, lui attribue 2 étoiles sur 4 et écrit : « Le défaut du film n'est pas tant d'avoir trahi la BD que de proposer une vision abstraite d'un futur possible[49] ». Et Emmanuelle Frois, du Figaroscope, évoque « un thriller politique qui ne manque pas d'efficacité malgré certaines scÚnes appuyées[47] ».

Du cÎté des critiques négatives, Vincent Ostria, de L'Humanité, estime que le film « n'a rien de réellement révolutionnaire ». Françoise Delbecq, du magazine Elle, parle de « scÚnes d'une rare débilité » et pense que le film fait l'apologie du terrorisme. Et Jean-Christophe Ferrari, de Positif évoque un « sombre navet » à la mise en scÚne inexistante[47].

Le film a fait renaĂźtre l'intĂ©rĂȘt Ă  propos de l'histoire originale d'Alan Moore, les ventes du comics ayant augmentĂ© de façon spectaculaire aux États-Unis aprĂšs la sortie du film[50]. Selon Publishers Weekly, Ă  la fin de , V pour Vendetta est la bande dessinĂ©e numĂ©ro un des ventes, ainsi que le numĂ©ro quatre des fictions en format poche chez Barnes & Noble. Il Ă©tait aussi le numĂ©ro un des romans graphiques et le numĂ©ro trois sur la liste des bestsellers sur Amazon[51]. Par ailleurs, le film figure dans le Top 250 du classement de l'Internet Movie Database, sur la base des votes du public, avec une note moyenne de 8,2/10[52]. En 2008, le magazine Empire l'a classĂ© Ă  la 418e place dans sa liste des 500 meilleurs films de tous les temps[53]. La mĂȘme annĂ©e, le personnage de V figure Ă  la 72e place du classement des 100 meilleurs personnages de films, toujours selon Empire[54].

Box-office

V pour Vendetta a rapportĂ© 132 511 035 US$ au box-office mondial, dont 53,2 % aux États-Unis (70 511 035 US$) et 46,8 % Ă  l'Ă©tranger (62 000 000 US$) pour un budget de 54 000 000 US$[13]. Le film a Ă©galement Ă©tĂ© projetĂ© dans 56 cinĂ©mas IMAX en AmĂ©rique du Nord, rapportant Ă  eux seuls 1 360 000 US$[55]. Il a rĂ©alisĂ© 625 478 entrĂ©es en France, 152 584 au QuĂ©bec, 126 306 en Belgique et 61 190 en Suisse[56].

Box-office en US$ par pays[57]
Pays Box-office Pays Box-office Pays Box-office Pays Box-office
Drapeau d'Afrique du Sud Afrique du Sud 359 970 Drapeau de l'Allemagne Allemagne 2 910 789 Drapeau de l'Argentine Argentine 515 417 Drapeau de l'Australie Australie 4 354 597
Drapeau de l'Autriche Autriche 588 635 Drapeau de BahreĂŻn BahreĂŻn 39 340 Drapeau de la Belgique Belgique 959 961 Drapeau du BrĂ©sil BrĂ©sil 1 747 460
Drapeau de la Bulgarie Bulgarie 51 523 Drapeau du Chili Chili 260 424 Drapeau de la CorĂ©e du Sud CorĂ©e du Sud 3 534 581 Drapeau du Danemark Danemark 774 670
Drapeau de l'Égypte Égypte 57 324 Drapeau des Émirats arabes unis Émirats arabes unis 187 863 Drapeau de l'Estonie Estonie 20 920 Drapeau de l'Espagne Espagne 5 435 193
Drapeau des États-Unis États-Unis 70 511 035 Drapeau de la Finlande Finlande 536 852 Drapeau de la France France 4 205 918 Drapeau de la GrĂšce GrĂšce 1 759 700
Drapeau de Hong Kong Hong Kong 193 947 Drapeau de l'Islande Islande 151 489 Drapeau de l'Italie Italie 2 666 921 Drapeau du Japon Japon 8 546 936
Drapeau du Liban Liban 67 276 Drapeau de la Lituanie Lituanie 22 878 Drapeau du Mexique Mexique 2 884 695 Drapeau de la Nouvelle-ZĂ©lande Nouvelle-ZĂ©lande 449 754
Drapeau de la NorvĂšge NorvĂšge 802 465 Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas 990 388 Drapeau des Philippines Philippines 213 000 Drapeau de la Pologne Pologne 205 939
Drapeau de la TchĂ©quie RĂ©publique tchĂšque 97 639 Drapeau de la Roumanie Roumanie 47 608 Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni 6 664 730 Drapeau de la Russie Russie 1 148 911
Drapeau de Serbie-et-MontĂ©nĂ©gro Serbie-et-MontĂ©nĂ©gro 27 188 Drapeau de Singapour Singapour 227 000 Drapeau de la Slovaquie Slovaquie 21 733 Drapeau de la SlovĂ©nie SlovĂ©nie 29 026
Drapeau de la SuĂšde SuĂšde 1 605 560 Drapeau de la Suisse Suisse 733 467 Drapeau de TaĂŻwan TaĂŻwan 315 460 Drapeau de la ThaĂŻlande ThaĂŻlande 231 000
Drapeau de la Turquie Turquie 669 980 Drapeau de l'Ukraine Ukraine 186 111 Drapeau du Venezuela Venezuela 485 308 TOTAL 132 511 035

Controverses et Ă©loges

V pour Vendetta traite des questions de la race, de l'identité, de la sexualité, de la religion, du totalitarisme et du terrorisme. Son histoire controversée et les thÚmes qui la jalonnent ont inévitablement fait l'objet à la fois de critiques et d'éloges de la part de groupes socio-politiques.

Plusieurs groupes anarchistes ont rejeté le film, tandis que d'autres l'ont utilisé pour promouvoir l'anarchisme comme philosophie politique. Le , le New York Metro Alliance of Anarchists a protesté contre DC Comics et Time Warner, les accusant d'avoir dilué le message de l'histoire d'origine en faveur de la violence et des effets spéciaux[58] - [59]. En revanche, David Graeber, anarchiste et ancien professeur à l'université de Yale, n'a pas été décontenancé par le film, estimant que le message de l'anarchie était ressorti en dépit des studios de cinéma d'Hollywood. Toutefois, Graeber a poursuivi en déclarant : « L'anarchie a pour but de créer des communautés et de prendre des décisions démocratiques. C'est ce qui manque dans l'interprétation d'Hollywood[N 15] - [58] ».

Manifestants d'Anonymous portant le masque de V devant un local de l'Église de Scientologie.

Plusieurs anarchistes et autres libertariens, y compris les membres du Ludwig von Mises Institute et LewRockwell.com, ont vu le film comme la représentation positive d'une société sans gouvernement et de la libre entreprise. Ils citent le terrorisme comme l'un des plus grands maux rationalisés par les mécanismes politiques, tandis que les actes de V sont considérés comme « terroristes » parce qu'ils sont effectués par une seule personne[60] - [61]. Justin Raimondo, le libertarien rédacteur en chef de Antiwar.com, a loué le film pour sa politique de sensibilisation et a vu le succÚs du film comme une « contribution à la lutte contre la pourriture culturelle dont le parti de la guerre se nourrit[N 16] - [60] ». David Walsh, du World Socialist Web Site, qualifie les mesures de V d'« antidémocratiques » et cite le film comme un exemple de « la faillite de l'idéologie anarcho-terroriste », indiquant que, parce que le peuple n'a pas pris part à la révolution, il lui sera impossible de produire une « nouvelle société libérée[62] ».

Aux États-Unis, plusieurs groupes chrĂ©tiens conservateurs ont critiquĂ© le film en raison de la reprĂ©sentation du christianisme et de la sympathique reprĂ©sentation de l'homosexualitĂ© et de l'islam qui y figure[63] - [64]. Ted Baehr, prĂ©sident de la Christian Film and Television Commission, a dĂ©fini V pour Vendetta comme « une Ɠuvre infĂąme d'incitation au terrorisme mĂątinĂ©e d'une propagande de gauche nĂ©omarxiste saturĂ©e de militantisme sexuel radical et d'attaques sournoises contre la religion et le christianisme[N 17] - [64] ». Don Feder, un chroniqueur conservateur, a qualifiĂ© V pour Vendetta comme « le film le plus explicitement antichrĂ©tien Ă  ce jour qui regroupe tous les fantasmes paranoĂŻaques de l'industrie du cinĂ©ma de gauche[N 18] - [65] - [66] ». Le critique de cinĂ©ma Richard Roeper a rejetĂ© le fait que le film puisse ĂȘtre qualifiĂ© de pro-terroriste, rappelant que le hĂ©ros du film est Ă©tiquetĂ© comme terroriste « par quelqu'un qui est essentiellement un dictateur, un Hitler en puissance[67] ».

À l'inverse, plusieurs associations LGBT, dont la Gay & Lesbian Alliance Against Defamation (GLAAD) qui l'a nommĂ© pour le Prix GLAAD Media, ont saluĂ© le film pour sa reprĂ©sentation positive des homosexuels, Michael Jensen le qualifiant de « l'un des films les plus gay friendly de tous les temps[10] ».

Enfin, la communautĂ© Anonymous, un groupe d'internautes inspirĂ© des imageboards et promoteur d'une nouvelle dĂ©mocratie par le biais d'Internet, a Ă©rigĂ© le masque de Guy Fawkes en symbole, notamment en le portant dans leurs manifestations publiques contre l'Église de Scientologie. The Boston Globe a dĂ©crit l'utilisation des masques comme une allusion « Ă  un film qui reprĂ©sente un mouvement antigouvernemental[68] ».

Longtemps interdit en Chine, le film est diffusĂ© pour la premiĂšre fois Ă  la tĂ©lĂ©vision officielle chinoise (CCTV-6) le [69]. Beaucoup d'internautes chinois ont fait part de leur surprise de voir un film traitant d'anarchisme ĂȘtre diffusĂ© par le Parti communiste chinois, et ce, peu de temps aprĂšs l'arrivĂ©e d'une nouvelle Ă©quipe de dirigeants communistes Ă  la tĂȘte du pays. Certains y voient un signe politique, comme Hu Ziwei, cĂ©lĂšbre prĂ©sentatrice de tĂ©lĂ©vision qui Ă©crit sur Weibo : « C'est un film important, en particulier pour les Chinois. Il dĂ©crit avec beaucoup de poĂ©sie l'essence de la tyrannie, la cruautĂ© de la tyrannie envers la dignitĂ© humaine, ainsi que la vengeance totale et la haine forte des rebelles envers la tyrannie. En tant que peuple d'un pays totalitaire, il est difficile de ne pas se sentir touchĂ© en son for intĂ©rieur en regardant ce film », alors que le quotidien Nanfang Ribao ajoute, toujours sur Weibo : « un terroriste, un fou, un gentleman, un idĂ©ologue, un rĂ©volutionnaire, l'ennemi public numĂ©ro un aux yeux du gouvernement. Il symbolise la rĂ©bellion, il rĂ©vĂšre la violence pour libĂ©rer l'Ăąme du peuple opprimĂ©. Ce soir, la diffusion par la tĂ©lĂ©vision centrale a « Ă©normĂ©ment surpris » beaucoup d'internautes »[70].

Distinctions

Entre 2006 et 2008, le film V pour Vendetta a été sélectionné 39 fois dans diverses catégories et a remporté 8 récompenses[71] - [72].

RĂ©compenses

Années Cérémonie, récompense ou festival Catégorie / Récompense Nominé(es) / Lauréat(es)
2006 Festival international du film des frÚres Manaki Prix spécial Adrian Biddle
Prix Schmoes d'or
(Golden Schmoes Awards)
Schmoes d'or de la meilleure actrice de l'année Natalie Portman
Schmoes d'or de l'affiche de cinéma préférée de l'année V pour Vendetta
Prix Scream Prix Scream du meilleur film de science-fiction V pour Vendetta
Société des critiques de cinéma de San Diego Prix SDFCS des meilleurs décors[73] Owen Paterson
2007 Académie des films de science-fiction, fantastique et d'horreur - Prix Saturn Prix Saturn de la meilleure actrice Natalie Portman
Prix Prometheus Prix spécial V pour Vendetta
Prix SFX (SFX Awards) Prix SFX de la meilleure actrice Natalie Portman

Nominations

Années Cérémonie, récompense ou festival Catégorie / Récompense Nominé(es) / Lauréat(es)
2006 Académie australienne des arts du cinéma et de la télévision Meilleur acteur Hugo Weaving
Association des critiques de cinéma de Chicago Réalisateur le plus prometteur James McTeigue
Association des critiques de cinéma de Saint-Louis Meilleurs effets visuels / spéciaux V pour Vendetta
Association internationale des critiques de musique de film Meilleure composition de musique de film de l'année Dario Marianelli (pour "Evey Reborn")
Bande-annonce d'or Meilleure bande-annonce de film d’action V pour Vendetta
The Stinkers Bad Movie Awards Pire coiffure Ă  l'Ă©cran Natalie Portman
Prix Jules Verne Avant-premiĂšres V pour Vendetta
Prix Satellites[74] Meilleurs effets visuels Dan Glass
Meilleure direction artistique Owen Paterson, Marco Bittner Rosser, Sarah Horton, Sebastian T. Krawinkel, Stephan O. Gessler
Meilleur ensemble de DVD V pour Vendetta
Prix Schmoes d'or
(Golden Schmoes Awards)
Film préféré de l'année V pour Vendetta
Meilleur film de science-fiction de l'année
Personnage le plus cool de l'année "V"
ScÚne la plus mémorable d'un film Destruction du Parlement
Meilleure réplique de l'année « Les gens ne devraient pas avoir peur de leurs gouvernements. Les gouvernements devraient avoir peur de leur peuple. »
Meilleure réplique de l'année « Voilà ! En vue, un humble vétéran ... m'appeler V. »[N 19]
Prix Scream Reine des cris Natalie Portman
Meilleur héros Hugo Weaving
Meilleur Scream-Play Lana et Lilly Wachowski
Prix du jeune public Meilleur film d'action / aventure V pour Vendetta
Meilleure actrice dans un film dramatique / action aventure Natalie Portman
2007 Académie des films de science-fiction, fantastique et d'horreur - Prix Saturn Meilleur film de science-fiction V pour Vendetta
Meilleur scénario Lana et Lilly Wachowski
Meilleurs costumes Sammy Sheldon
Guilde des créateurs de costumes Meilleurs costumes pour un film fantastique Sammy Sheldon
Guilde des directeurs artistiques Meilleurs décors dans un film fantastique Owen Paterson, Kevin Phipps, Sarah Horton, Sebastian T. Krawinkel, Stephen Bream, Marco Bittner Rosser, Stephan O. Gessler, Cornelia Ott et Christian Schaefer
Prix GLAAD Media Film exceptionnel - Large diffusion V pour Vendetta
Prix Hugo Meilleure présentation dramatique (format long)[75] Lana et Lilly Wachowski, David Lloyd et James McTeigue
Société des effets visuels Meilleure modÚle et maquette dans un film[76] José Granell et Nigel Stone
2008 Écrivains de science-fiction et de fantaisie d'AmĂ©rique Meilleur scĂ©nario Lana et Lilly Wachowski

SĂ©lections

ThĂšmes

Guy Fawkes et la Conspiration des Poudres
La Conspiration des Poudres, inspiration majeure du comic, puis du film.

« Souviens-toi, souviens-toi de ce 5 novembre, de ces Poudres et sa Conspiration. Souviens-toi de ce jour, souviens-t'en, à l'oubli je ne peux me résoudre.

Mais qu'en Ă©tait-il de l'homme ? Je sais qu'il s'appelait Guy Fawkes et je sais qu'en 1605, il tenta de faire exploser le palais du Parlement. Mais qui Ă©tait-il vraiment ? Comment Ă©tait-il ?

On nous dit de nous souvenir de l'idĂ©e et non de l'homme, parce qu'un homme peut Ă©chouer. Il peut ĂȘtre arrĂȘtĂ©, il peut ĂȘtre exĂ©cutĂ© et tomber dans l'oubli. Alors qu'aprĂšs 400 ans, une idĂ©e peut encore changer le monde. Je connais d'expĂ©rience le pouvoir des idĂ©es. J'ai vu des hommes tuer en leur nom et mourir en les dĂ©fendant... Mais on ne peut embrasser une idĂ©e. On ne peut la toucher ou la serrer contre soi. Les idĂ©es ne saignent pas, elles ne ressentent pas la douleur... et elles ne peuvent aimer.

Et ce n'est pas une idée qui me manque, c'est un homme... Un homme qui m'a fait me souvenir du 5 novembre. Un homme que je ne me résoudrai jamais à oublier. »

— Prologue du film, Evey Hammond (interprĂ©tĂ©e par Natalie Portman).

EmblĂšme du Feu nordique, ressemblant Ă  une croix de Lorraine.

V pour Vendetta prend la Conspiration des Poudres du comme source d'inspiration historique de V, en contribuant à ses choix du moment de ses actions, des moyens qu'il utilise et de son apparence. Par exemple, les noms Rookwood, Percy et Keyes utilisés dans le film sont aussi les noms de trois des conspirateurs[77].

Le film aborde la reprĂ©sentation de V comme l'incarnation d'une idĂ©e plutĂŽt qu'un individu, Ă  travers ses dialogues, Ă©rudits et littĂ©raires, et en le dĂ©peignant comme un ĂȘtre sans passĂ©, sans identitĂ© et sans visage. Selon le site officiel du film, « l'utilisation par V du masque de Guy Fawkes et les lacunes de son identitĂ© sont Ă  la fois des Ă©lĂ©ments pratiques et symboliques pour l'histoire. Il revĂȘt le masque Ă  la fois pour cacher ses cicatrices physiques et pour occulter son identitĂ©. Il devient l'idĂ©e elle-mĂȘme[N 20] - [4] ».

Analogies avec le TroisiĂšme Reich

V pour Vendetta est une dystopie : la comparaison entre le futur qu'Ă©voque le film et l'Histoire rappelle les risques pour tout pays de replonger dans un rĂ©gime totalitaire pareil Ă  celui instaurĂ© sous le TroisiĂšme Reich, avec lequel les analogies sont nombreuses : le Haut Chancelier Adam Sutler possĂšde une diction et une gestuelle qui rappellent trĂšs fortement celles d'Adolf Hitler. De plus, la similitude entre les noms des deux dictateurs et leurs titres respectifs est flagrante[35] ; la propagande magnifiant une prĂ©tendue supĂ©rioritĂ© du peuple anglais d'une maniĂšre qui rappelle le pangermanisme ; la mĂ©thode conspirationniste employĂ©e pour accĂ©der au pouvoir ; le parti unique, dont les symboles sont omniprĂ©sents et dont il faut ĂȘtre membre pour accĂ©der aux postes clĂ©s de l'administration et des mĂ©dias ; la police spĂ©ciale ; la censure envers l'art ; les arrestations, la torture et les exĂ©cutions envers les minoritĂ©s (raciales, sexuelles, etc.). Ainsi, Valerie Page est envoyĂ©e dans un camp de dĂ©tention parce qu'elle est lesbienne et y subit des expĂ©rimentations mĂ©dicales, rĂ©miniscence des persĂ©cutions envers les homosexuels en Allemagne nazie[78] ; le symbole du parti Norsefire, omniprĂ©sent visuellement comme l'Ă©tait le svastika sous le TroisiĂšme Reich.

Influences littéraires

Le film crée également des parallÚles avec le roman d'Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo (1844), en faisant des comparaisons directes entre V et Edmond DantÚs : dans les deux histoires, le héros s'enfuit d'un emprisonnement injuste et traumatique et passe des décennies à préparer sa vengeance contre ses anciens oppresseurs sous les traits d'une nouvelle persona[79] - [80] - [81]. L'adaptation cinématographique du roman de Dumas, Le Comte de Monte-Cristo (The Count of Monte Cristo, 1934) de Rowland V. Lee, avec Robert Donat dans le rÎle d'Edmond DantÚs, est le film préféré de V, et des extraits de cette adaptation cinématographique reviennent à deux reprises pendant le film.

De plus, plusieurs critiques et commentateurs ont Ă©voquĂ© comment, selon eux, l'histoire et les Ă©lĂ©ments stylistiques des miroirs rejoignaient ceux du roman Le FantĂŽme de l'OpĂ©ra, de Gaston Leroux (1910)[82] - [78] : V et le FantĂŽme portent tous deux des masques pour cacher leur dĂ©figuration respective, sont Ă  mĂȘme de contrĂŽler les autres par leurs capacitĂ©s mentales, ont des passĂ©s tragiques et sont motivĂ©s par la vengeance. La relation entre V et Evey est aussi comparĂ©e aux nombreux Ă©lĂ©ments romantiques du roman de Leroux, oĂč le FantĂŽme masquĂ© emmĂšne Christine DaaĂ© dans ses quartiers souterrains pour la « rĂ©Ă©duquer »[82] - [78] - [83].

« La fraternitĂ© ne peut ĂȘtre anĂ©antie parce qu'elle n'est pas une organisation, dans le sens ordinaire du terme. Rien ne relie ses membres, sinon une idĂ©e qui est indestructible. [
] Nous sommes des morts. Notre seule vie rĂ©elle est dans l’avenir. [
] Mais Ă  quelle distance de nous peut ĂȘtre ce futur, il est impossible de le savoir. Ce peut ĂȘtre un millier d’annĂ©es. » O'Brien dans 1984.
« On nous dit de nous souvenir de l'idĂ©e et non de l'homme, parce qu'un homme peut Ă©chouer. Il peut ĂȘtre arrĂȘtĂ©, il peut ĂȘtre exĂ©cutĂ© et tomber dans l'oubli. Alors qu'aprĂšs 400 ans, une idĂ©e peut encore changer le monde. » Evey Hammond dans V pour Vendetta.

Ces deux citations sur le pouvoir des idées forment l'une des nombreuses correspondances entre le roman 1984 et V pour Vendetta.

Le sujet du film traitant de la lutte pour la libertĂ© contre l'État totalitaire en place, V pour Vendetta emprunte des images Ă  plusieurs icĂŽnes classiques totalitaires, comme le roman 1984, de George Orwell[4], dont l'intrigue se dĂ©roule Ă©galement Ă  Londres. En effet, Adam Sutler, Ă  la tĂȘte de l'État et du parti unique de la Norsefire, apparaĂźt initialement sur de grands Ă©crans vidĂ©o et sur des posters dans les foyers du peuple, rappelant ainsi le Big Brother d'Orwell. Le slogan « L'union fait la force. La foi fait l'union. » (« Strength through Unity. Unity through Faith. »), dĂ©clamĂ© par la « Voix de Londres », fait rĂ©fĂ©rence et a la mĂȘme cadence que le slogan de l'Angsoc chez Orwell : « La guerre c'est la paix. La libertĂ© c'est l'esclavage. L'ignorance c'est la force. » (« War is Peace. Freedom is Slavery. Ignorance is Strength. »). La connexion entre les deux peut aussi ĂȘtre aperçue lorsque Evey, torturĂ©e et emprisonnĂ©e par ceux qu'elle croit ĂȘtre membres du parti, trouve un rat dans la cellule, faisant rĂ©fĂ©rence Ă  la plus grande peur de Winston Smith, principal protagoniste de 1984[84]. On peut aussi noter l'utilisation, par l'État, de la surveillance de masse liĂ©e Ă  une volontĂ© sĂ©curitariste sur ses propres citoyens et Ă  une ambition de propagande omniprĂ©sente, avec la tĂ©lĂ©vision en circuit fermĂ© ou l'existence d'une police politique (appelĂ©e « Le Doigt » dans V pour Vendetta et « Police de la PensĂ©e » dans 1984), ainsi que la falsification de l’information, notamment du passĂ©, par le parti au pouvoir pour augmenter le mĂ©rite de ses propres actions, avĂ©rĂ©es ou non, au service de l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral[85]. Un parallĂšle peut aussi ĂȘtre fait entre l'apparition de V sur les Ă©crans de la ville, et celle d'Emmanuel Goldstein sur les tĂ©lĂ©crans pendant les « deux minutes de la haine » au dĂ©but du roman. Ces extraits ont en commun le rĂŽle de ces deux personnages d'ennemis no 1 du parti, icĂŽnes symboliques que tout le monde « doit haĂŻr », et les messages qu'ils dĂ©livrent appelant Ă  la rĂ©volte contre le parti. À la diffĂ©rence, nĂ©anmoins, que dans 1984, l'image de Goldstein est volontairement diffusĂ©e au public par le parti dont il est opposant[85]. La rĂ©fĂ©rence au film 1984 se fait en forme de clin d'Ɠil, puisque John Hurt endosse, dans V pour Vendetta, le rĂŽle d'Adam Sutler, alors qu'il Ă©tait en rĂ©bellion contre Big Brother dans le film de Michael Radford (1984), interprĂ©tant le rĂŽle de Winston Smith[85].

Références culturelles

Parmi les rĂ©fĂ©rences culturelles utilisĂ©es dans le film, on peut notamment citer le V cerclĂ© que les partisans de V taguent avec une bombe de peinture rouge, qui n'est pas sans rappeler le A cerclĂ© qui est le symbole du mouvement anarchiste, bien que certains aspects anarchistes de la bande dessinĂ©e originale aient Ă©tĂ© expurgĂ©s du film[86] ; le jeune homme qui commet un braquage avec un masque de Guy Fawkes criant « L'anarchie au Royaume-Uni ! » (« Anarchy in the U.K.! »), rĂ©fĂ©rence Ă  la chanson des Sex Pistols, Anarchy in the U.K. ; le slogan souvent entendu dans le film « L'Angleterre prĂ©vaut » (« England prevails »), proche de la philosophie amĂ©ricaine du dĂ©but du XXe siĂšcle, qui disait « L'AmĂ©rique d'abord », mais aussi de l'hymne Rule, Britannia! ; le miroir ouvragĂ© dans le repaire de V sur lequel est inscrit la devise latine, Vi veri universum vivus vici (« Par le pouvoir de la vĂ©ritĂ©, j'ai de mon vivant conquis l'univers »), attribuĂ©e Ă  Christopher Marlowe dans sa piĂšce de thĂ©Ăątre sur Faust ; les diverses rĂ©pliques prononcĂ©es par V et qui sont tirĂ©es de piĂšces de thĂ©Ăątre de William Shakespeare[N 21] - [N 22] - [N 23] - [N 24] - [N 25] ; la scĂšne dans laquelle V apparaĂźt Ă  Lewis Prothero en disant ĂȘtre « le fantĂŽme des NoĂ«ls passĂ©s » qui renvoie au deuxiĂšme chapitre du roman de Charles Dickens, Un chant de NoĂ«l ; et le sketch satirique prĂ©sentĂ© par Gordon Deitrich faisant directement allusion aux numĂ©ros de l'humoriste anglais Benny Hill. Dans ce sketch, au moment de la poursuite en accĂ©lĂ©rĂ©, une personne dĂ©guisĂ©e en gorille passe dans l'image. Cela renvoie Ă  l'expĂ©rience visant Ă  dĂ©montrer le phĂ©nomĂšne physiologique de la cĂ©citĂ© d'inattention. Enfin, le dĂ©but et la fin du film sont accompagnĂ©s par l'Ouverture solennelle 1812, dans laquelle Piotr Ilitch TchaĂŻkovski exalte la victoire du peuple russe contre l'invasion et l'oppression de l'armĂ©e française de NapolĂ©on Ier, tout comme le peuple anglais vaincra l'oppression du Haut Chancelier Sutler.

La libertĂ© contre l'État

« Nous avons eu le sentiment que l'Ɠuvre avait anticipĂ© le climat politique actuel. Il montrait vraiment ce qui pouvait arriver quand la sociĂ©tĂ© Ă©tait sous le joug du gouvernement, au lieu que celui-ci agisse comme la voix du peuple. Je ne pense pas qu'il soit irrĂ©aliste de dire que des choses comme ça peuvent se passer lorsque les gouvernants arrĂȘtent d'Ă©couter le peuple. »

— James McTeigue[N 26] - [4]

Drapeau de la « Coalition des volontaires au pouvoir » qui mĂȘle le drapeau du Royaume-Uni et le drapeau des États-Unis Ă  la croix gammĂ©e nazie.

Dans l'intention de donner une dimension plus contemporaine au film, les producteurs y ont ajouté des références significatives pour le public de 2006. Selon le Los Angeles Times, on peut trouver beaucoup de parallÚles entre le film et le monde réel, au niveau de la prolifération des systÚmes de surveillance, de la torture, de l'utilisation de la peur afin d'influencer l'opinion et de la manipulation médiatique, sans parler de la corruption et de l'hypocrisie religieuse, et on ne peut pas blùmer les réalisateurs d'avoir établi des références avec le systÚme actuel[84]. On trouve également dans le film des références à la grippe aviaire, et à l'utilisation de l'identification biométrique et du systÚme Echelon, pour intercepter les communications, par plusieurs gouvernements[84].

Plusieurs critiques cinĂ©matographiques, commentateurs politiques et autres reprĂ©sentants des mĂ©dias ont notĂ© les rapprochements faits par le film avec les Ă©vĂ©nements s'Ă©tant dĂ©roulĂ©s sous l'administration Bush, alors au pouvoir aux États-Unis. Les sacs noirs que la police secrĂšte de Creedy met sur la tĂȘte des personnes qu'elle arrĂȘte rappellent, ainsi, ceux portĂ©s par les prisonniers d'Abou Ghraib et du camp de GuantĂĄnamo[87] - [88]. De mĂȘme, l'un des objets interdits que Deitrich conserve dans son sous-sol est un poster mĂȘlant les drapeaux anglais et amĂ©ricain Ă  une croix gammĂ©e nazie, et son titre, « Coalition of the Willing, To Power », est une rĂ©fĂ©rence Ă  la Coalition of the Willing mise en place pour attaquer l'Irak en 2003 et au concept de volontĂ© de puissance (Will to Power) dĂ©veloppĂ© par Friedrich Nietzsche[89]. Par ailleurs, l'usage du terme rendition dans le film, pour qualifier la façon dont le rĂ©gime se dĂ©barrasse des indĂ©sirables, renvoie aux actions qualifiĂ©es d’Extraordinary rendition utilisĂ©es par la CIA[2]. Durant le flashback de l'histoire de Valerie, il y a une scĂšne oĂč apparaissent briĂšvement des images de vĂ©ritables manifestations contre la guerre en Irak.

En dĂ©pit de ces rĂ©fĂ©rences spĂ©cifiques aux États-Unis, les rĂ©alisateurs ont Ă©galement voulu inclure dans le film des questions touchant un ensemble plus large que la population amĂ©ricaine. Ainsi, quand James McTeigue a Ă©tĂ© interrogĂ© sur le fait de savoir si la BTN (chaĂźne de tĂ©lĂ©vision unique dans le film) Ă©tait inspirĂ©e de Fox News Channel, il a rĂ©pondu « Oui, mais pas uniquement sur la Fox. Elle pourrait aussi bien ĂȘtre inspirĂ©e de la chaĂźne britannique Sky News, qui fait elle aussi partie de la News Corporation[N 27] - [35] ».

Occurrences de V et de 5

« VoilĂ  ! Vois en moi l'image d'un humble vĂ©tĂ©ran de vaudeville, distribuĂ© vicieusement dans les rĂŽles de victime et de vilain par les vicissitudes de la vie. Ce visage, plus qu'un vil vernis de vanitĂ©, est un vestige de la vox populi aujourd'hui vacante, Ă©vanouie. Cependant, cette vaillante visite d'une vexation passĂ©e se retrouve vivifiĂ©e et a fait vƓu de vaincre cette vĂ©nale et virulente vermine vantant le vice et versant dans la vicieusement violente et vorace violation de la volition. Un seul verdict : la vengeance. Une vendetta telle une offrande votive mais pas en vain car sa valeur et sa vĂ©racitĂ© viendront un jour faire valoir le vigilant et le vertueux. En vĂ©ritĂ©, ce veloutĂ© de verbiage vire vraiment au verbeux, alors laisse-moi simplement ajouter que c'est un vĂ©ritable honneur que de te rencontrer. Appelle-moi V[trad 1]. »

— Monologue comportant une allitĂ©ration en V par lequel le hĂ©ros se prĂ©sente Ă  Evey, dans sa version française.

Tout au long du film, de nombreux parallÚles sont faits entre la lettre V et le chiffre 5 ; les plus évidentes étant la date du 5 novembre 1605, à laquelle Guy Fawkes tenta de faire exploser le palais de Westminster, et l'analogie entre le chiffre 5 et son équivalent en chiffres romains, V. De plus, les principaux membres du parti faisant leur rapport au Chancelier Sutler, à plusieurs moments du film, sont au nombre de 5. V était prisonnier de la cellule numéro V, cinq en chiffres romains, dans l'ancienne prison de Larkhill[90]. Celle-ci a subi un incendie le .

Également, V est la 5e lettre de l'alphabet en commençant par la fin. La lettre E est aussi interprĂ©tĂ©e dans ce sens Ă  de nombreuses reprises dans le film, en particulier lorsque V rencontre Evey pour la premiĂšre fois : V remarque que « Evey » peut s'Ă©crire phonĂ©tiquement, en anglais, E-V soit E et V. Le monologue qu'il dĂ©clame juste avant comporte une allitĂ©ration en V, cette lettre Ă©tant prononcĂ©e 55 fois dans la version originale (57 fois dans la version doublĂ©e en français)[90].

PremiĂšres notes de la 5e symphonie de Beethoven.

On entend dans le film la Symphonie no 5 de Beethoven. Cette Ɠuvre musicale dĂ©bute par la sĂ©quence « ...- » (trois points, un trait) qui correspond Ă  la lettre V en alphabet morse[33]. La Symphonie no 5 fut diffusĂ©e sur Radio Londres le pour annoncer le succĂšs du dĂ©barquement en Normandie (le slogan des AlliĂ©s Ă©tant alors « V for Victory »[91]). D'ailleurs, le titre du film fait Ă©galement rĂ©fĂ©rence au signe V[92].

Quand Evey est retenue par V, elle nettoie un miroir sur lequel est inscrit en latin Vi Veri Vniversum Vivus Vici, soit en français « Par le pouvoir de la vérité, j'ai, de mon vivant, conquis l'univers », tiré de Faust (le mot Vniversum, « univers » en français, débute phonétiquement par un U, mais les lettres U et V sont indifférenciées en latin). Dans cette devise, chacun des 5 mots débute par la lettre V. De plus, lorsque V met de la musique sur son jukebox, il choisit la chanson n° 5[90]. Par ailleurs, toutes les télévisions présentes dans le film sont de marque JVC.

Alors qu'il patiente avant l'attentat final, V compose Ă  l'aide de dominos un motif qui, rĂ©vĂ©lĂ© lors de la chute des dominos, reprĂ©sente le logo du film : un V rouge entourĂ© sur un fond noir. Plus tard, lors de son combat contre Creedy et ses hommes Ă  Victoria Station, V forme un V avec ses poignards juste avant de les lancer. Alors qu'ils voltigent, les poignards forment 5 fois la lettre V avant de toucher leurs cibles, qui attendent dans une formation en V. Creedy abattu, V s'appuie contre un mur et trace un V avec son propre sang. Creedy, le seul Ă  avoir pu recharger son revolver tire 5 coups au lieu des 6 qu'en contient son barillet. Peu aprĂšs, un plan sur l'horloge de Big Ben indiquant 11 h 05 forme un V. Et, Ă  la fin du film, lorsque les feux d'artifice sont tirĂ©s pour la destruction des Ă©difices, le bouquet final forme un V de feu rouge[90]. De mĂȘme, la mĂȘme remarque peut ĂȘtre faite pour la scĂšne de la destruction du palais de justice au dĂ©but du film.

Différences entre le film et la bande dessinée

L'histoire du film est une adaptation de la bande dessinĂ©e d'Alan Moore, initialement publiĂ©e entre 1982 et 1985 dans l'anthologie anglaise de bandes dessinĂ©es Warrior, puis rĂ©imprimĂ©e et complĂ©tĂ©e par DC Comics en 1988. Ces bandes dessinĂ©es ont Ă©tĂ© compilĂ©es dans un roman graphique publiĂ© Ă  nouveau aux États-Unis sous l'empreinte de Vertigo, une filiale de DC Comics, et au Royaume-Uni par Titan Books[93].

Alan Moore, auteur de la bande dessinée V pour Vendetta, s'est dissocié du film en raison de l'angle choisi par les scénaristes.

Il existe plusieurs diffĂ©rences fondamentales entre le film et l'histoire originale. Par exemple, l'histoire originale d'Alan Moore a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e comme une rĂ©ponse au thatchĂ©risme britannique au dĂ©but des annĂ©es 1980 et a Ă©tĂ© dĂ©finie comme un conflit entre un État fasciste et l'anarchisme, alors que l'histoire du film a Ă©tĂ© modifiĂ©e par les Wachowski pour s'adapter Ă  un contexte politique moderne[4]. Selon Moore, « il n'y avait pas une mention de l'anarchie pour autant que j'aie pu le constater. Le fascisme a Ă©tĂ© complĂštement Ă©moussĂ©. Je veux dire, je pense que toute rĂ©fĂ©rence Ă  la puretĂ© raciale a Ă©tĂ© retirĂ©e, alors qu'en fait, les fascistes ont une grande idĂ©e sur cette puretĂ© de la race[N 28] ». En outre, dans l'histoire originale, Moore a tentĂ© de maintenir une ambiguĂŻtĂ© morale, et non Ă  dĂ©peindre les fascistes comme des caricatures, mais comme des humains rĂ©alistes, aux caractĂšres arrondis. Les limitations de temps du film ont conduit l'histoire Ă  ĂȘtre raccourcie ou Ă  rationaliser certains caractĂšres, dĂ©tails et intrigues de l'histoire originale[4].

La plupart des personnages de la bande dessinĂ©e ont subi des changements importants pour le film. Par exemple, V est caractĂ©risĂ© dans le film comme un combattant de la libertĂ© romantique qui se montre prĂ©occupĂ© par la perte de vies innocentes alors que, dans la bande dessinĂ©e, il est prĂ©sentĂ© comme un ĂȘtre sans pitiĂ©, prĂȘt Ă  tuer toute personne se trouvant sur son chemin[94]. Evey Hammond, transformĂ©e en une protĂ©gĂ©e de V, est Ă©galement trĂšs diffĂ©rente dans le roman et dans le film. Au dĂ©but du film, elle est dĂ©jĂ  une jeune femme confiante et cultivĂ©e, avec un soupçon de rĂ©bellion en elle, alors que dans l'Ɠuvre originale, il s'agit d'une enfant de 16 ans peu sĂ»re d'elle, innocente et dĂ©sespĂ©rĂ©e, qui se prostitue. La relation entre V et Evey, strictement platonique dans le comic, a un dĂ©veloppement romantique dans le film, se terminant par des dĂ©clarations d'amour rĂ©ciproques[94].

De plus, alors que dans le film l'Inspecteur Finch ressent de l'empathie pour V et adhÚre finalement à sa cause, il est déterminé, dans la bande dessinée, à mettre fin à l'existence de V et va jusqu'à prendre du LSD en vue d'entrer dans l'état d'esprit du criminel[27]. Enfin, certains personnages, tels que Rose Almond, Alistair Harper et Mrs. Heyer, n'ont pas de rÎle ou celui-ci est réduit de maniÚre significative dans le film[4].

Graffiti représentant le personnage d'Evey Hammond.

Les mĂ©chants principaux de la bande dessinĂ©e ont Ă©galement subi des changements dans l'adaptation cinĂ©matographique : bien que le Haut Chancelier Sutler soit, dans le texte de Moore, un dictateur brutal, il est aussi un homme solitaire, socialement inapte, qui croit vraiment dans le fascisme et qui, en fin de compte, souhaite simplement ĂȘtre acceptĂ© et aimĂ© par son peuple, alors que le film le dĂ©peint comme un ĂȘtre dĂ©pourvu de la moindre qualitĂ© humaine, du moindre sentiment[27]. Creedy Ă©volue d'un caractĂšre relativement mineur dans la bande dessinĂ©e Ă  l'un des principaux personnages du film, oĂč il est rĂ©vĂ©lĂ© comme le cerveau de l'attentat bioterroriste que la Norsefire a utilisĂ© pour prendre le pouvoir. Sa personnalitĂ© est aussi quelque peu remaniĂ©e dans le film, alors que c'est un homme grossier et un peu opportuniste dans la bande dessinĂ©e, il est prĂ©sentĂ© comme un sociopathe glacial que V dĂ©crit comme « un homme apparemment sans conscience, pour qui la fin justifie toujours les moyens » (« a man seemingly without a conscience, for whom the ends always justify the means »).

Le contexte et l'intrigue dans le film ont Ă©tĂ© modifiĂ©s par rapport Ă  l'histoire originale. Alors que le film ne mentionne que la guerre civile et l'effondrement des États-Unis, la bande dessinĂ©e mentionne qu'une guerre nuclĂ©aire mondiale a dĂ©truit une grande partie du monde en dehors du Royaume-Uni. Enfin, le film se termine dans un renversement relativement pacifique du gouvernement, alors que, dans la bande dessinĂ©e, il est prĂ©sentĂ© comme un effondrement brutal du pouvoir. D'autres diffĂ©rences incluent le systĂšme informatique « Destin » (Fate), qui est complĂštement absent du film[27] (dans l'histoire originale, « Destin » est une sorte de Big Brother, un ordinateur qui sert d'yeux et d'oreilles Ă  la Norsefire et dont V rĂ©ussit Ă  prendre le contrĂŽle). Les cibles des attentats de V sont Ă©galement diffĂ©rentes dans la bande dessinĂ©e : il y dĂ©truit le Parlement et le Old Bailey au dĂ©but, et le 10 Downing Street pour le final[94].

Éditions en vidĂ©o

V pour Vendetta est sorti en DVD dans deux versions, une Ă©dition simple et une « Édition Collector » formĂ©e de deux DVD, le en rĂ©gion 1[95] et le en rĂ©gion 2[96]. La version simple comprend le making-of du film alors que la version collector inclut trois documentaires supplĂ©mentaires, sur les dĂ©cors du film, l'histoire de Guy Fawkes et le comic book. Les ventes de DVD ont Ă©tĂ© fructueuses, ayant rapportĂ© 58 769 995 US$ Ă  la fin de l'annĂ©e 2010, et ce, uniquement aux États-Unis[97].

La version du film en disque Blu-ray est sortie le en région 1[98] et le en région 2[99]. Elle reprend les bonus de la version collector en DVD.

Notes et références

Citations originales

  1. (en) « Voilà! In view, a humble vaudevillian veteran, cast vicariously as both victim and villain by the vicissitudes of fate. This visage, no mere veneer of vanity, is a vestige of the vox populi, now vacant, vanished. However, this valorous visitation of a bygone vexation stands vivified, and has vowed to vanquish these venal and virulent vermin vanguarding vice and vouchsafing the violently vicious and voracious violation of volition! The only verdict is vengeance; a vendetta held as a votive, not in vain, for the value and veracity of such shall one day vindicate the vigilant and the virtuous. Verily, this vichyssoise of verbiage veers most verbose, so let me simply add that it's my very good honour to meet you and you may call me V. »

Notes

  1. Citation originale : « The relationship between V and Evey has a complication [like] the relationship in that film »
  2. Citation originale : « Well, I don’t think it would be very interesting if it was just comic-book stuff. The politics of it are what gives it its dimension and momentum, and of course I was interested in the politics. Why wouldn’t I be? »
  3. Citation originale : « Being beaten up! I hadn't been beaten up in a movie before and I was very excited by the idea of being clubbed to death »
  4. Citation originale : « I thoroughly enjoyed playing Lilliman... because he's slightly comic and utterly atrocious. Lovely to do. »
  5. Citation originale : « not just because it is beautifully acted and well-written, but because it is so utterly unexpected [in a Hollywood film] »
  6. Classification États-Unis : Les enfants de moins de 17 ans doivent ĂȘtre accompagnĂ©s d'un adulte - « ClassĂ© R pour la violence forte et un peu de langage. »
  7. Classification CNC France : « Ce film comporte des scĂšnes qui peuvent ĂȘtre dures Ă  supporter pour le jeune public. »
  8. Citation originale : « Alan Moore was writing about something which happened some time ago. It was a response to living in Thatcherite England... This is a response to the world in which we live today. So I think that the film and the graphic novel are two separate entities »
  9. Citation originale : « Almost always has something going on that is actually interesting, inviting us to decode the character and plot and apply the message where we will ».
  10. Citation originale : « Works as a political thriller, adventure and social commentary and it deserves to be seen by audiences who would otherwise avoid any/all of the three ».
  11. Citation originale : « A cult favourite whose reputation will only be enhanced with age. »
  12. Citation originale : « as an action thriller or for its deeper message about personal responsibility, political oppression and revolutionary change. »
  13. Citation originale : « Cast of notable and familiar talents such as John Hurt and Stephen Rea stand little chance amid the wreckage of the Wachowski siblings' dismal script and its particularly poor dialogue ».
  14. Citation originale : « Portman still seems to believe that standing around with your mouth hanging open constitutes a performance. »
  15. Citation originale : « Anarchy is about creating communities and democratic decision making. That’s what is absent from Hollywood’s interpretation. »
  16. Citation originale : « helping to fight the cultural rot that the War Party feeds on. »
  17. Citation originale : « a vile, pro-terrorist piece of neo-Marxist, left-wing propaganda filled with radical sexual politics and nasty attacks on religion and Christianity. »
  18. Citation originale : « the most explicitly anti-Christian movie to date that combines all of the celluloid left’s paranoid fantasies. »
  19. « Voilà ! En vue, un humble vétéran vaudevillien jeté par procuration à la fois comme victime et méchant par les vicissitudes du destin. Ce visage, qui n'est pas un simple placage de vanité, est un vestige de la vox populi, désormais vacante, a disparu. Cependant, cette visite valeureuse d'une vexation passée se vivifie et a juré de vaincre cette vermine vénale et virulente avant-gardiste du vice et autorisant la violation violemment vicieuse et vorace de la volonté ! Le seul verdict est la vengeance ; une vendetta tenue comme votive, non pas en vain, pour la valeur et la véracité d'un tel doit un jour justifier les vigilants et les vertueux. En vérité, cette vichyssoise du verbiage vire au plus verbeux, alors laissez-moi simplement ajouter que c'est mon trÚs grand honneur de vous rencontrer et vous pouvez m'appeler V. »
  20. Citation originale : V’s use of the Guy Fawkes mask and persona functions as both practical and symbolic elements of the story. He wears the mask to hide his physical scars, and in obscuring his identity – he becomes the idea itself.
  21. « Les prolifiques vilenies de Dame Nature vont pullulant sur lui. Dédaignant la fortune et brandissant son épée qui fumait d'une sanglante exécution. », Macbeth, acte I scÚne 2.
  22. « Preuve est faite que visages dĂ©vots et pieuses actions nous servent Ă  enrober de sucre le diable lui-mĂȘme. », Hamlet, acte III, scĂšne 1.
  23. « J'ose tout ce qui sied à un homme, qui n'ose plus n'en est pas un. », Macbeth, acte I, scÚne 7.
  24. « Je drape la vile nuditĂ© de ma scĂ©lĂ©ratesse sous quelques vieux haillons volĂ©s Ă  l'Ă©vangile, et passe pour saint Ă  l'heure oĂč je fais le diable. », Richard III, acte I, scĂšne 3.
  25. « Ignore ce que je suis et procure-moi quelque déguisement qui conviendrait au dessein que je forme. », La Nuit des rois, acte I, scÚne 2.
  26. Citation originale : « We felt the novel was very prescient to how the political climate is at the moment. It really showed what can happen when society is ruled by government, rather than the government being run as a voice of the people. I don't think it's such a big leap to say that things like that can happen when leaders stop listening to the people. »
  27. Citation originale : « Yes. But not just Fox. Everyone is complicit in this kind of stuff. It could just as well been the Britain's Sky News Channel, also a part of News Corp. »
  28. Citation originale : « There wasn't a mention of anarchy as far as I could see. The fascism had been completely defanged. I mean, I think that any references to racial purity had been excised, whereas actually, fascists are quite big on racial purity. »

Références

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Annexes

Article connexe

Bibliographie

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