Laurent Wauquiez
Laurent Wauquiez (prononcĂ© /lo.ÊÉÌ vo.kje/)[alpha 1], nĂ© le Ă Lyon, est un homme politique français.
Laurent Wauquiez | |
Laurent Wauquiez en 2021. | |
Fonctions | |
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Président du conseil régional d'Auvergne-RhÎne-Alpes | |
En fonction depuis le (7 ans, 6 mois et 1 jour) |
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Ălection | 4 janvier 2016 |
RĂ©Ă©lection | 2 juillet 2021 |
Coalition | LR-UDI-MoDem-PCD-CPNT (2016-2021) LR-UDI-LC-SL-VIA-LMR (depuis 2021) |
Prédécesseur | Jean-Jack Queyranne (RhÎne-Alpes) René Souchon (Auvergne) |
Président des Républicains | |
â (1 an, 5 mois et 23 jours) |
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Ălection | 10 dĂ©cembre 2017 |
Vice-président | Virginie Calmels Jean Leonetti Guillaume Peltier Damien Abad |
Secrétaire général | Annie Genevard |
PrĂ©dĂ©cesseur | Nicolas Sarkozy Lui-mĂȘme (intĂ©rim) |
Successeur | Jean Leonetti (intérim) Christian Jacob |
â IntĂ©rim (3 mois et 6 jours) |
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Prédécesseur | Nicolas Sarkozy |
Successeur | Lui-mĂȘme |
Vice-président délégué puis premier vice-président des Républicains | |
â (1 an, 11 mois et 25 jours) |
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Avec | Isabelle Le Callennec |
PrĂ©sident | Nicolas Sarkozy Lui-mĂȘme (intĂ©rim) |
Prédécesseur | Nathalie Kosciusko-Morizet |
Successeur | Virginie Calmels |
Secrétaire général de l'Union pour un mouvement populaire puis des Républicains | |
â (1 an et 10 jours) |
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Président | Nicolas Sarkozy |
Prédécesseur | Luc Chatel |
Successeur | Ăric Woerth |
Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche | |
â (10 mois et 11 jours) |
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Premier ministre | François Fillon |
Gouvernement | Fillon III |
Prédécesseur | Valérie Pécresse |
Successeur | GeneviĂšve Fioraso |
Ministre chargé des Affaires européennes | |
â (7 mois et 15 jours) |
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Premier ministre | François Fillon |
Gouvernement | Fillon III |
Prédécesseur | Pierre Lellouche |
Successeur | Jean Leonetti |
SecrĂ©taire d'Ătat chargĂ© de l'Emploi | |
â (2 ans, 7 mois et 27 jours) |
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Premier ministre | François Fillon |
Gouvernement | Fillon II |
Prédécesseur | Gérard Larcher (indirectement) |
Successeur | Xavier Bertrand (indirectement) |
secrĂ©taire d'Ătat auprĂšs du Premier ministre Porte-parole du gouvernement | |
â (9 mois) |
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Premier ministre | François Fillon |
Gouvernement | Fillon II |
Prédécesseur | Christine Albanel |
Successeur | Luc Chatel |
Maire du Puy-en-Velay | |
â (7 ans, 10 mois et 15 jours) |
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Ălection | |
RĂ©Ă©lection | |
Prédécesseur | Arlette Arnaud-Landau |
Successeur | Michel Chapuis |
Député français | |
â (5 ans) |
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RĂ©Ă©lection | 17 juin 2012 |
Circonscription | 1re de la Haute-Loire |
LĂ©gislature | XIVe (CinquiĂšme RĂ©publique) |
Groupe politique | UMP (2012-2015) LR (2015-2017) |
Prédécesseur | Jean-Pierre Marcon |
Successeur | Isabelle Valentin |
â (3 ans et 14 jours) |
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Ălection | 4 juillet 2004 |
RĂ©Ă©lection | 17 juin 2007 |
Circonscription | 1re de la Haute-Loire |
LĂ©gislature | XIIe et XIIIe (CinquiĂšme RĂ©publique) |
Groupe politique | UMP |
Prédécesseur | Jacques Barrot |
Successeur | Jean-Pierre Marcon |
Biographie | |
Nom de naissance | Laurent Timothée Marie Wauquiez |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Lyon (France) |
Nationalité | Française |
Parti politique | UMP (2004-2015) LR (depuis 2015) |
DiplÎmé de | ENS Ulm Université Paris I IEP de Paris ENA |
Profession | MaĂźtre des requĂȘtes au Conseil d'Ătat |
Religion | Catholicisme |
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Maires du Puy-en-Velay Président du conseil régional d'Auvergne-RhÎne-Alpes |
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Normalien, agrĂ©gĂ© d'histoire, puis Ă©narque, il entre Ă l'AssemblĂ©e nationale en 2004 en remplacement de Jacques Barrot, puis est nommĂ© en 2007 secrĂ©taire d'Ătat auprĂšs du Premier ministre et porte-parole du gouvernement. LâannĂ©e suivante, il devient secrĂ©taire d'Ătat chargĂ© de l'Emploi, avant dâaccĂ©der en 2010 Ă la fonction de ministre chargĂ© des Affaires europĂ©ennes puis Ă celle de ministre de l'Enseignement supĂ©rieur et de la Recherche en 2011.
Maire du Puy-en-Velay de 2008 à 2016 et à nouveau député de 2012 à 2017, il devient secrétaire général de l'UMP en 2014 et vice-président de LR (parti Les Républicains, ex-UMP) en 2015. Lors du congrÚs des Républicains de 2017, il est élu président du parti au premier tour de scrutin. AprÚs le faible score de la liste soutenue par Les Républicains aux élections européennes de 2019, il démissionne de la présidence de LR.
En 2016, il est élu président du conseil régional d'Auvergne-RhÎne-Alpes et réélu en 2021[1].
Situation personnelle
Origines et Ă©tudes
Laurent Wauquiez est issu d'une famille d'industriels installée à Mouvaux (Nord), créateurs d'une tannerie en 1895, reconvertie en chantier naval (Wauquiez) en 1965 à la suite du déclin de l'industrie textile[2]. Par sa mÚre, il est apparenté à une autre famille d'industriels du Nord, les Motte. Il descend aussi d'Auguste Lepoutre (1825-1903), industriel et homme politique conservateur.
Il est le fils de Philippe Wauquiez (nĂ© en 1938), ancien directeur d'Indosuez Scandinavie et gĂ©rant d'une sociĂ©tĂ© de conseil en investissement[3] - [4], et dâĂliane Wauquiez-Motte (nĂ©e en 1938), mairesse du Chambon-sur-Lignon de 2008 Ă 2020[5].
Laurent Wauquiez vit jusqu'Ă l'Ăąge de trois ans entre Lyon et Devesset, en ArdĂšche, oĂč ses parents ont achetĂ© une vieille ferme en 1973[6]. Se posant en provincial proche des classes populaires et moyennes, il aime, selon les journalistes Ariane Chemin et Alexandre LemariĂ©, Ă faire valoir ses annĂ©es passĂ©es au petit collĂšge rural du Chambon-sur-Lignon[7] Il fait ses Ă©tudes secondaires au collĂšge Victor-Duruy[8] (7e arrondissement de Paris) et au lycĂ©e Louis-le-Grand, puis des classes prĂ©paratoires au lycĂ©e Henri-IV[9] (5e arrondissement de Paris). En 1994, il est admis Ă l'Ăcole normale supĂ©rieure, oĂč il s'est classĂ© 14e au concours d'entrĂ©e (voie A/L)[10]. Il y poursuit des Ă©tudes d'histoire (universitĂ© PanthĂ©on-Sorbonne), soutient un mĂ©moire de maĂźtrise sur Le flambeau des Mille et une nuits et l'Orient des LumiĂšres, 1704-1798, avant d'ĂȘtre reçu premier, en 1997, Ă l'agrĂ©gation d'histoire[11] - [12].
DiplĂŽmĂ© en 1998 de l'Institut d'Ă©tudes politiques de Paris (section service public)[13] et titulaire d'un DEA de droit public obtenu l'annĂ©e suivante, il choisit finalement l'Ăcole nationale d'administration (ENA), dont il sort major de la promotion Mandela en 2001[14].
Durant ses études, il affiche une sensibilité sociale-démocrate[15].
Ă dix-huit ans, il ajoute, Ă titre d'usage, le patronyme de sa mĂšre au sien et est connu sous le nom de Wauquiez-Motte, qu'il abandonnera en entrant en politique[16].
Vie privée et familiale
Laurent Wauquiez se marie en 2001, au Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire), avec Charlotte Deregnaucourt, administratrice au Sénat[17] - [6]. Ils ont deux enfants : Baptiste (né en 2003) et Louise (née en 2006)[18] - [19] - [20].
Laurent Wauquiez apprend l'équitation au Chambon-sur-Lignon[6] - [21]. Il est détenteur du diplÎme du galop 7[22].
Laurent Wauquiez est cousin avec l'humoriste Thomas VDB[23], sa grand-mĂšre Ă©tait la sĆur du grand-pĂšre de Thomas VDB.
CarriĂšre professionnelle
Repéré par Jacques Barrot, ministre des Affaires sociales de 1995 à 1997, il effectue un stage en durant lequel il se voit confier l'organisation du jeu télévisé Intervilles à Yssingeaux. Jacques Barrot le prend ensuite comme suppléant lors des élections législatives de 2002[24].
Au dĂ©but des annĂ©es 2000, il sĂ©journe plusieurs mois en Ăgypte et travaille Ă lâambassade de France au Caire. Il affirme avoir parallĂšlement donnĂ© des cours de français au sein de l'association de sĆur Emmanuelle[25]. Le journal Le Monde Ă©met des doutes quant Ă la vĂ©racitĂ© de cet Ă©pisode[26] - [27], et les journalistes de Quotidien qualifient mĂȘme cette affirmation « d'intox »[28]. LâAssociation SĆur Emmanuelle (Asmae) reproche Ă Laurent Wauquiez d'exploiter « lâimage dâune des personnalitĂ©s prĂ©fĂ©rĂ©es des Français pour donner du crĂ©dit Ă ses propos »[29]. Selon l'Asmae, sĆur Emmanuelle n'aurait rencontrĂ© Laurent Wauquiez pour la premiĂšre fois qu'Ă la toute fin de sa vie et il n'aurait jamais fait partie de ses proches[30] - [31]. Toutefois, sĆur Sarah, bras droit de sĆur Emmanuelle Ă laquelle elle a succĂ©dĂ©, confirme dans un entretien que Laurent Wauquiez a bien rencontrĂ© Ă plusieurs reprises sĆur Emmanuelle en Ăgypte et sĆur ThĂ©rĂ©sa en Inde[32].
En , Ă sa sortie de l'ENA[33], il effectue une mission en Corse, puis intĂšgre le Conseil d'Ătat : il est nommĂ© auditeur en 2001, puis rapporteur prĂšs la commission spĂ©ciale de cassation des pensions la mĂȘme annĂ©e. En tant qu'auditeur au Conseil d'Ătat, il est en 2003 l'un des trois rapporteurs des travaux de la commission de rĂ©flexion sur l'application du principe de laĂŻcitĂ© dans la RĂ©publique, dirigĂ©e par Bernard Stasi. MaĂźtre des requĂȘtes en 2004[34], il se met en dĂ©tachement du Conseil d'Ătat, afin de mener sa carriĂšre politique, puis en disponibilitĂ©[35].
Parcours politique
Débuts comme député
En , aprĂšs la nomination de Jacques Barrot au poste de commissaire europĂ©en et la dĂ©mission de son mandat, il brigue sa succession Ă l'Ă©lection partielle qui suit. Il est Ă©lu, Ă 29 ans et avec 62,38 % des voix, dĂ©putĂ© UMP dans la 1re circonscription de la Haute-Loire, prĂšs de lĂ oĂč sa mĂšre possĂšde une rĂ©sidence secondaire. Il devient le benjamin de l'AssemblĂ©e nationale française.
Le ministre de l'Ăducation nationale de l'Ă©poque, François Fillon, lui commande un rapport visant Ă proposer une rĂ©forme du systĂšme d'attribution des bourses d'Ă©tudes scolaires « afin de relancer l'ascenseur social ». Il propose la crĂ©ation d'aides et la gĂ©nĂ©ralisation des bourses.
En 2005, il soutient le traité établissant une constitution pour l'Europe soumis à référendum en France. Dix ans plus tard, il indique avoir changé d'avis en ayant « vu les ravages provoqués par l'idéologie de la concurrence »[15].
Il est membre de la promotion 2006 des « Young Leaders » de la French-American Foundation[36].
à l'automne 2005, il rejoint Nicolas Sarkozy et se voit nommé secrétaire national auprÚs du secrétaire général délégué de l'UMP, Brice Hortefeux, dont il est un proche, notamment en raison de leur implantation politique commune en région Auvergne. à la rentrée 2006, il publie Un Huron à l'Assemblée nationale, dans lequel il raconte son parcours de jeune député et dénonce les « absurdités » de la vie politique française[37] - [38].
Porte-parole du gouvernement
En juin 2007, il est de nouveau candidat dans la Haute-Loire et est rĂ©Ă©lu dĂ©putĂ©. Le , il est nommĂ© secrĂ©taire d'Ătat auprĂšs du Premier ministre et porte-parole du gouvernement dans le second gouvernement Fillon en remplacement de Christine Albanel.
Lors des Ă©lections municipales de 2008, il se prĂ©sente dans la ville du Puy-en-Velay, dirigĂ©e par la gauche depuis 2001. La liste qu'il conduit lâayant emportĂ©, il est Ă©lu maire par le conseil municipal le [39] - [40].
SecrĂ©taire d'Ătat chargĂ© de l'Emploi
Le , Ă la faveur d'un remaniement qui fait suite aux municipales, il est nommĂ© secrĂ©taire d'Ătat chargĂ© de l'Emploi auprĂšs de Christine Lagarde, ministre de l'Ăconomie, de l'Industrie et de l'Emploi. Ses premiers chantiers sont alors la rĂ©forme de l'assurance chĂŽmage, le nouveau service public de l'emploi, le plan pour l'emploi des seniors et la rĂ©forme de la formation professionnelle. Ces chantiers consistent Ă mettre en Ćuvre les engagements de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 :
- la crĂ©ation dâun service public de l'emploi : en est crĂ©Ă© PĂŽle emploi, issu de la fusion de lâANPE et de lâASSEDIC ;
- lâagrĂ©ment en 2008 dâune nouvelle convention dâassurance chĂŽmage, qui permet Ă 100 000 personnes supplĂ©mentaires de bĂ©nĂ©ficier dâune indemnisation[41] ;
- la rĂ©forme de la formation professionnelle : la loi du [42] permet dâorienter les moyens de la formation vers ceux qui en ont le plus besoin, en faisant de l'alternance « le pilier de la politique de formation en France »[43] (avec lâobjectif annoncĂ© dâ« un jeune sur cinq » formĂ© en alternance dâici 2015) ;
- lâoffre raisonnable dâemploi, qui veille Ă un juste Ă©quilibre des droits et devoirs des demandeurs dâemploi[44] : un projet de loi adoptĂ© en par lâAssemblĂ©e nationale[45].
En 2008, il crée son propre parti politique, Nouvel oxygÚne. pour lequel il a sollicité des fonds auprÚs d'investisseurs français à Londres[46].
Laurent Wauquiez devient conseiller politique de l'UMP en . Il est dĂšs lors chargĂ©, avec Nathalie Kosciusko-Morizet, de la prĂ©paration du projet UMP pour 2012[47]. Ă la fin de l'annĂ©e 2010, il est remplacĂ© par Bruno Le Maire, aprĂšs l'arrivĂ©e de Jean-François CopĂ© Ă la tĂȘte du parti.
En 2010, Laurent Wauquiez lance « La Droite sociale »[48], un club de rĂ©flexion qui rassemble une cinquantaine de parlementaires et qui a pour double ambition de faire entendre la sensibilitĂ© sociale au sein de la droite et de remettre les classes moyennes au centre des politiques publiques. Trois pistes seront Ă©voquĂ©es au lancement de ce club de rĂ©flexion : la mise Ă disposition de bourses pour ces classes dans l'enseignement supĂ©rieur, lâamĂ©lioration de l'accĂšs au foncier et la remise en question des niches fiscales[49].
Ministre chargé des Affaires européennes
Le , il devient ministre auprĂšs de la ministre d'Ătat, ministre des Affaires Ă©trangĂšres et europĂ©ennes, MichĂšle Alliot-Marie, chargĂ© des Affaires europĂ©ennes, dans le cadre de la formation du gouvernement Fillon III, ainsi que le nouveau benjamin du gouvernement.
Le , sur BFM TV, il dĂ©nonce les « dĂ©rives de l'assistanat » qu'il considĂšre ĂȘtre « le cancer de la sociĂ©tĂ© française ». Il annonce que le collectif parlementaire « La Droite sociale » a l'intention de dĂ©poser trois propositions de loi pour l'instauration de cinq heures de « service social » par semaine pour les allocataires du revenu de solidaritĂ© active (RSA), le plafonnement du cumul des minima sociaux Ă 75 % du montant du SMIC et d'une durĂ©e minimum de cinq ans pour que les Ă©trangers puissent prĂ©tendre Ă ce revenu[50]. Ces propositions, qui divisent la majoritĂ© prĂ©sidentielle et lui valent un recadrage de la part de François Fillon et de Nicolas Sarkozy, qui lui reprochent d'ĂȘtre intervenu hors de son domaine ministĂ©riel, sont finalement reprises en partie par l'UMP lors d'une convention sur la justice sociale[51]. Au cours de la campagne pour l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2012, en particulier aprĂšs le score important rĂ©alisĂ© par l'extrĂȘme droite lors du premier tour de cette Ă©lection, ces thĂšmes, inspirĂ©s notamment par le conseiller Patrick Buisson, sont repris par Nicolas Sarkozy[52].
Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche
Ă la suite de la dĂ©signation de la ministre de l'Ăconomie, Christine Lagarde, Ă la direction gĂ©nĂ©rale du Fonds monĂ©taire international (FMI) le , et du remaniement ministĂ©riel qui s'ensuit, il est nommĂ© ministre de l'Enseignement supĂ©rieur et de la Recherche. Il succĂšde Ă ValĂ©rie PĂ©cresse.
Il a plaidé pour un « protectionnisme moderne » au niveau européen, consistant par exemple à n'ouvrir les marchés publics européens que sous condition de réciprocité, et à appliquer des mesures antidumping contre les pays ne remplissant pas des critÚres suffisants en matiÚre sociale et environnementale[53]. Ces positions ont rencontré l'hostilité du secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé[54] - .
En vue de l'échéance électorale de 2012, il formule des propositions, par exemple de « réserver une partie des logements sociaux à ceux qui travaillent » ou « l'interdiction des stock-options, sauf pour les PME et les start-up, et l'interdiction des hausses de rémunérations des patrons qui suppriment des emplois »[55]
Il dĂ©fend Ă©galement l'instauration d'un jour de carence lors d'un arrĂȘt maladie dans le secteur public et d'un quatriĂšme dans le secteur privĂ©[56].
Retour à la députation et ascension à l'UMP
Il est rĂ©Ă©lu dĂ©putĂ© lors du deuxiĂšme tour des Ă©lections lĂ©gislatives de 2012 avec 63,95 % des voix face au candidat socialiste dissident. Ă la suite du congrĂšs de lâUMP de novembre 2012, il est nommĂ© vice-prĂ©sident de lâUMP[57].Son mouvement, « La Droite sociale », recueille 21,69 % des voix des adhĂ©rents UMP.
En 2013, il s'oppose au projet de loi ouvrant le mariage aux couples homosexuels[58] - [59] - [60], dĂ©clarant aprĂšs le vote de la loi « quâil ne procĂšderait pas Ă un mariage homosexuel » et quâil « faut revenir totalement sur la loi instaurant le mariage pour tous »[61].
Dans son ouvrage Europe : il faut tout changer sorti en 2014 peu avant les Ă©lections europĂ©ennes, il prĂŽne la sortie de Schengen et une Europe resserrĂ©e Ă six membres, proposition condamnĂ©e par le prĂ©sident de lâUMP Jean-François CopĂ©[62] - [63].
En mars 2014, il est réélu maire du Puy-en-Velay au premier tour de scrutin.
AprÚs l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de l'UMP fin 2014, il devient secrétaire général de l'UMP, no 3 du parti. Il apparaßt alors en profond désaccord avec Nathalie Kosciusko-Morizet, la no 2 du parti[64].
AprĂšs avoir critiquĂ© le bilan du quinquennat[65] et la campagne prĂ©sidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012[66], Laurent Wauquiez fait finalement le choix de soutenir l'ancien prĂ©sident dans sa prise du parti en 2014[67] et dans sa probable candidature Ă la primaire de 2016[68]. Ces revirements de stratĂ©gie isolent le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'UMP au sein de son parti, oĂč il est surnommĂ© « Tueur », « Judas », « narcissique obsessionnel » ou « Laval au petit pied »[69] - [26]. Chantal Jouanno, chef de file de l'UDI en Ăle-de-France et soutien de ValĂ©rie PĂ©cresse lors de l'Ă©lections rĂ©gionales de 2015, a plusieurs fois rĂ©pĂ©tĂ© qu'elle aurait refusĂ© de faire campagne pour Laurent Wauquiez[70].
Le , il est nommé secrétaire général du nouveau mouvement Les Républicains[71]. Le , il remplace Nathalie Kosciusko-Morizet comme vice-président des Républicains[72].
Premier mandat de président de conseil régional
Le , il est désigné candidat de l'UMP pour les élections régionales de 2015 en Auvergne-RhÎne-Alpes. Il est préféré à l'ancien commissaire européen Michel Barnier[73]. La liste qu'il conduit l'emporte au second tour en triangulaire avec 40,62 % des voix, contre la liste de gauche menée par Jean-Jack Queyranne et celle du Front national de Christophe Boudot[74]. Il devient peu de temps aprÚs vice-président des Républicains et numéro deux du parti, remplaçant Nathalie Kosciusko-Morizet.
En janvier 2016 il est élu président du conseil régional d'Auvergne-RhÎne-Alpes.
Ă l'issue du conseil municipal du , il cĂšde sa place de maire du Puy-en-Velay Ă son adjoint aux finances, Michel Chapuis[75].
Laurent Wauquiez lance un audit devant permettre de « clarifier » et de « juger en toute transparence » le train de vie des Ă©lus prĂ©cĂ©dents (conformĂ©ment Ă ses accusations de campagne) et proclame qu'« il faut revenir Ă quelque chose qui soit intĂšgre et honnĂȘte » et « nettoyer les Ă©curies » aprĂšs une « gestion criminelle »[76] - [77]. Il annonce un plan d'Ă©conomies de 300 millions d'euros de fonctionnement sur le mandat (notamment en rĂ©duisant le nombre de vice-prĂ©sidents, de membres de cabinet et de tĂ©lĂ©phones[77]), en mĂȘme temps qu'un plan d'investissement de quatre milliards[76]. En septembre suivant, il met en vente 28 vĂ©hicules de la rĂ©gion pour « donner l'exemple et faire des Ă©conomies », avec Ă terme la baisse d'un tiers du parc automobile[78], et dĂ©nonce les Ă©lus prĂ©cĂ©dents, « de[s] roitelets locaux qui dĂ©pensaient beaucoup lâargent des autres »[79] - [78]. AprĂšs avoir annoncĂ© son refus de « subventionner les Indiens dâAmazonie et la dĂ©mocratie participative en Afrique », il fait diminuer les subventions versĂ©es aux ONG de 11 millions par an Ă 5,4 millions d'euros[80]. En , il fait baisser de 30 % le budget de l'environnement de la rĂ©gion[81] et retire la rĂ©gion de deux projets de parcs naturels rĂ©gionaux[82]. Il provoque aussi un tollĂ© en baissant de 40 000 euros les subventions accordĂ©es au MĂ©morial des enfants dâIzieu en 2016 [83]
Il donne Ă ses nouvelles fonctions rĂ©gionales une mĂ©diatisation nationale et « se pose en concurrent de l'Ătat »[84] : il dĂ©clare ainsi qu'« en Auvergne RhĂŽne-Alpes, on ne se laissera pas imposer un plan [contre le chĂŽmage] venu de Paris, ce n'est pas une rĂ©gion lambda, c'est la plus dynamique de France »[85]. Il attribue trois millions d'euros sur trois ans aux fĂ©dĂ©rations de chasseurs[81] avec obligation pour celles-ci de lui transmettre leurs fichiers adhĂ©rents[86]. Dans un contexte terroriste, lors d'une visite Ă Moirans le , il annonce vouloir Ă©quiper les 322 lycĂ©es d'Auvergne-RhĂŽne-Alpes de portiques de sĂ©curitĂ© (de 20 Ă 32 MâŹ)[87]. Les effectifs de la police ferroviaire sont doublĂ©s[88].
En fĂ©vrier 2016 il critique une rĂ©union des reprĂ©sentants des rĂ©gions Ă Matignon sur la formation des chĂŽmeurs, oĂč il est reprĂ©sentĂ© par le premier vice-prĂ©sident de la rĂ©gion, Ătienne Blanc, la qualifiant de « mascarade » et cautionnant l'« assistanat ». Il annonce Ă©galement qu'il refuserait « des sommes [deux milliards d'euros] destinĂ©es Ă cautionner un plan qui ne consiste qu'Ă mentir Ă des demandeurs d'emploi »[89] - [85]
Lorsque le gouvernement annonce sa volonté de répartir les migrants de Calais en France, Laurent Wauquiez s'élÚve contre l'accueil des migrants et met à disposition des maires de sa région les moyens de la région pour les aider à s'opposer[90].
Selon Bruno Le Maire, « Laurent Wauquiez rÚgne par la terreur »[91]. Des élus d'opposition déplorent conjointement une gestion « autocrate », un « monarque napoléonien », mais également du « clientélisme » avec des subventions à sa commune et au syndicat UNI[92] - [93]. Il est également accusé de gérer la région par courriels depuis Paris[79]. Le , le tribunal administratif de Lyon annule le budget 2016 de la région pour défaut d'information des élus à la suite d'un recours pour excÚs de pouvoir du groupe Rassemblement citoyen, solidaire et écologiste (RCES), l'exécutif n'ayant pas apporté de réponses suffisantes à une liste de 33 questions déposée deux jours avant l'assemblée des 14 et [94].
Anticipant l'entrée en application de la loi sur le non-cumul des mandats, il renonce à son siÚge de député en n'étant pas candidat aux élections législatives de 2017[95].
Présidence par intérim
Laurent Wauquiez soutient Nicolas Sarkozy pour le premier tour de la primaire de la droite et du centre de 2016[96]. Il devient président des Républicains par intérim le , à la suite de la déclaration de candidature de Nicolas Sarkozy à la primaire[97]. Lors du second tour de la primaire, il soutient François Fillon[98]. AprÚs l'élimination de celui-ci au premier tour de l'élection présidentielle de 2017, il indique ne pas voter pour Marine Le Pen au second tour, sans plus de précision[99].
Victoire au congrĂšs de 2017
Le , il annonce sa candidature à la présidence des Républicains et apparaßt immédiatement comme le grand favori du scrutin interne organisé en décembre 2017[100].
Sa ligne politique semble alors plus Ă droite que celle des autres candidats. Il appelle ouvertement au retour d'une « droite qui soit de droite »[101]. Les observateurs politiques lui prĂȘtent l'intention de vouloir reconquĂ©rir le vote populaire qui s'est portĂ© sur le Front national lors des Ă©lections prĂ©cĂ©dentes[102] - [103]. Il dĂ©cline l'invitation faite par Marine Le Pen de nouer alliance avec des Ă©lus FN[104]f[105]. Xavier Bertrand lui reproche de « courir aprĂšs le Front national »[106], et quittera le parti aprĂšs sa victoire[107]. Alain JuppĂ© a Ă©galement marquĂ© son dĂ©saccord avec Laurent Wauquiez, concernant notamment son positionnement sur l'Union europĂ©enne[108] - [109].
Lors de sa campagne il accuse Emmanuel Macron de ne pas avoir « d'amour charnel pour la France »[110]. Les sondages conduits parmi les électeurs républicains lui accordent entre 62 et 78 % des intentions de vote[111] - [112]. Peu avant le vote, il s'affiche aux cÎtés de François Fillon, candidat malheureux à l'élection présidentielle de 2017[113] et de Nicolas Sarkozy[114].
Le , il remporte l'Ă©lection au premier tour. avec 74,64 % des voix[115] - [116].
Actions à la présidence du parti
Ă son arrivĂ©e Ă la tĂȘte des RĂ©publicains, il nomme dans cet ordre Virginie Calmels, Guillaume Peltier et Damien Abad aux postes de vice-prĂ©sidents. La juppĂ©iste Virginie Calmels, qui l'a ralliĂ© pendant sa campagne, est considĂ©rĂ©e comme la « caution libĂ©rale »[117], alors que Guillaume Peltier est un ancien du FN, du MNR et du MPF et que Damien Abad est un ancien centriste[118]. Un sondage IFOP en le crĂ©dite, dans l'hypothĂšse d'une candidature, d'un score modeste de 8 %, contre 12 % si le candidat de LR Ă©tait de nouveau François Fillon. Ăgalement, ses prises de position, notamment les critiques du gouvernement, sont critiquĂ©es Ă l'intĂ©rieur de son propre camp[119].
En , alors qu'il donne des cours Ă l'EM Lyon, il tient des propos polĂ©miques sur de nombreuses personnalitĂ©s politiques, dĂ©clare ĂȘtre parfois contraint de livrer du « bullshit » sur les « plateaux mĂ©diatiques »[120] - [121], et que la majoritĂ© a mis en place une « dictature totale en France »[122]. Les analyses politiques considĂšrent que ces dĂ©clarations pourraient nuire Ă l'image des politiques[123] et Ă la crĂ©dibilitĂ© de Laurent Wauquiez alors qu'il « est trĂšs contestĂ© dans son propre camp oĂč il reste trĂšs impopulaire chez les sympathisants LR avec 50 % dâopinions dĂ©favorables. Ses idĂ©es mais aussi sa personnalitĂ© sont pointĂ©es du doigt. Les Ă©lĂ©ments qui reviennent le plus souvent sont sa brutalitĂ©, son insincĂ©ritĂ©, son opportunisme[124]. »
En avril 2018, Laurent Wauquiez lance pour Les Républicains une « école des cadres », destinée à améliorer la formation théorique et pratique des militants, et placée sous la responsabilité du député Julien Aubert[125].
Il soutient le projet de réforme de la SNCF, bien que selon lui, celle-ci n'aille pas assez loin[126]. En , il décide de limoger Virginie Calmels de son poste de premiÚre vice-présidente, aprÚs des critiques de cette derniÚre sur « sa volonté de rassembler ». Elle est remplacée par Jean Leonetti[127].
En octobre 2018, Laurent Wauquiez présente un plan pour « diminuer la dépense publique »[128] dont l'objectif serait de réaliser 20 milliards d'euros d'économies par an[129].
Le , il dévoile un cabinet fantÎme[130].
Ălections europĂ©ennes de 2019 et dĂ©mission
En vue des Ă©lections europĂ©ennes de 2019, il Ćuvre au choix de François-Xavier Bellamy comme tĂȘte de liste nationale de lâalliance LR-Les Centristes[131]. LR obtient un score historiquement faible (8,5 % des voix)[132]. La position de Laurent Wauquiez est alors fragilisĂ©e au sein du parti, plusieurs personnalitĂ©s rĂ©clamant sa dĂ©mission[132], qu'il annonce le 2 juin[133] - [134].
Second mandat Ă la tĂȘte de la rĂ©gion Auvergne-RhĂŽne-Alpes
Lors des Ă©lections rĂ©gionales de 2021 en Auvergne-RhĂŽne-Alpes, candidat Ă sa rĂ©Ă©lection Ă la prĂ©sidence du conseil rĂ©gional, il voit sa liste lâemporter au second tour avec 55,2âŻ% des suffrages exprimĂ©s - faisant de lui le prĂ©sident le mieux rĂ©Ă©lu[135] - face aux listes dâunion de la gauche (33,6âŻ%) et du Rassemblement national (11,2âŻ%). LâassemblĂ©e rĂ©gionale l'investit ensuite Ă sa tĂȘte par 134 voix sur 204[136] - [1].
Il suspend en mai 2022 toutes les subventions rĂ©gionales destinĂ©es Ă ĂȘtre versĂ©es Ă la commune de Grenoble Ă la suite de l'autorisation, par son conseil municipal, du port du burkini dans les piscines municipales[137].
En octobre 2022, le site d'information Mediapart révÚle que le président de la Région a organisé secrÚtement deux dßners fastueux rassemblant 90 convives, aux frais de la région, pour un coût supérieur à 100 000 euros pour le dßner du 23 juin 2022[138]. à la suite de ces révélations, Laurent Wauquiez décide de tenir la séance du Conseil régional des 20 et 21 octobre en visio-conférence, Questionné par des journalistes dans la conférence de presse qui précÚde la séance, elle aussi en visio-conférence, il quitte la conférence aprÚs trois questions[139]. A la suite de ces événements, les militants d'EELV de la région organisent un "souper des roturiers" devant l'hÎtel de région[140] et début 2023 l'intéressé est épinglé par l'association anti-corruption Anticor [141] - [142].
Influence persistante au sein des RĂ©publicains
En particulier aprĂšs sa large victoire aux Ă©lections rĂ©gionales de , Laurent Wauquiez apparaĂźt comme lâun des favoris pour devenir le candidat de LR Ă lâĂ©lection prĂ©sidentielle de 2022, ou tout du moins comme un moyen de rendre incontournable une Ă©lection primaire dans son camp sâil venait Ă se prĂ©senter[143] - [144]. Il est alors crĂ©ditĂ© dâenviron 13 % d'intentions de vote au premier tour de la prĂ©sidentielle[145]. Le , il annonce finalement qu'il nâentend pas briguer lâĂlysĂ©e, dĂ©nonçant la multiplication des candidatures et le « poison de la division » Ă droite[146] - [147]. En janvier 2022, il apporte son soutien Ă ValĂ©rie PĂ©cresse, candidate des RĂ©publicains Ă la prĂ©sidentielle, qui avait remportĂ© la primaire interne de dĂ©cembre 2021[148].
Le 17 juillet 2022, Laurent Wauquiez annonce quâil ne sera pas candidat Ă la prĂ©sidence des RĂ©publicains. Ce dernier dĂ©clare souhaiter mettre « toute son Ă©nergie » dans la refondation de la droite rĂ©publicaine, pour ĂȘtre prĂȘt au « grand choix dĂ©mocratique de 2027 »[149] - [150].
Idées et prises de position
Pour le politologue Gaël Brustier, Laurent Wauquiez a choisi de se placer à la droite du principal parti de la droite française, et de « constituer un corpus idéologique susceptible de le positionner au carrefour de toutes les droites, compatible avec tous les courants de l'UMP mais également avec l'UDI et susceptible d'engager un dialogue avec le Front national, notamment avec la députée Marion Maréchal-Le Pen » - en opposition, donc, à la ligne incarnée par Nathalie Kosciusko-Morizet dans son propre parti[151]. Il confie également apprécier la parole directe et l'absence de tabous de Donald Trump, sans en faire cependant un modÚle[152].
D'aprĂšs Fabien Escalona, enseignant Ă Sciences Po Grenoble, Laurent Wauquiez tente de « fusionner, dans les idĂ©es et dans les urnes, d'un cĂŽtĂ© la droite en tant que famille politique prĂ©servant classiquement les intĂ©rĂȘts des « possĂ©dants », et d'un autre cĂŽtĂ© la droite de la famille nationaliste, en large partie orpheline puisque reprĂ©sentĂ©e uniquement sous une forme « ultra » par le FN »[153]. Laurent Wauquiez s'est en effet plusieurs fois Ă©levĂ© contre la « tiĂ©deur » de son propre parti ; en visant le trio JuppĂ©-Fillon-Raffarin, jugĂ© trop centriste[154], ou les « rĂ©formettes » de Nicolas Sarkozy durant son quinquennat, ajoutant que la crise ne pouvait « servir dâalibi pour des rĂ©formes Ă moitiĂ© faites »[155].
Ăconomie, finances et budget
Ă la tĂȘte de la RĂ©gion Auvergne-RhĂŽne-Alpes, Laurent Wauquiez engage un plan d'Ă©conomie sur le train de vie de la RĂ©gion[77] : suppression des tĂ©lĂ©phones pour les Ă©lus, baisse de 10 % des indemnitĂ©s des Ă©lus[156], baisse de 10 % des crĂ©dits des collaborateurs de cabinet, vente d'une partie du parc automobile.
Laurent Wauquiez fait Ă©galement de la baisse de la dĂ©pense publique et de la lutte contre le gaspillage l'un des piliers de son action rĂ©gionale[157] en annonçant vouloir faire 300 millions d'euros d'Ă©conomies en 5 ans. Fin 2016, l'agence de notation Standard & Poor's salue la bonne gestion financiĂšre de la RĂ©gion en relevant sa note Ă AA[158]. Fin 2017, Standard & Poor's salue des « rĂ©sultats budgĂ©taires exceptionnels » : alors que la notation des collectivitĂ©s est plafonnĂ©e au niveau de celle de l'Ătat, l'agence relĂšve la notation de la rĂ©gion Ă AA+ pour la qualitĂ© de crĂ©dit intrinsĂšque[159]. En 2017, un rapport de la Cour des comptes sur les finances locales classe Auvergne-RhĂŽne-Alpes en tĂȘte des rĂ©gions ayant rĂ©alisĂ© les plus importantes Ă©conomies de fonctionnement[160]. Dans le mĂȘme temps, plusieurs associations dĂ©noncent des baisses de leurs subventions et une absence de concertation avec la rĂ©gion[161]. En 2018 l'association de contribuables lyonnais Canol, plus importante association de contribuables de France, fĂ©licite Laurent Wauquiez pour sa gestion de la RĂ©gion Auvergne-RhĂŽne-Alpes[162].
D'aprÚs Gaël Brustier, Laurent Wauquiez incarne une droite qui « n'hésite pas à se réapproprier le thÚme de la régulation économique, à faire profession d'interventionnisme étatique, à contester le consensus européen sur les questions économiques, qu'il s'agisse de la politique budgétaire, du droit de la concurrence ou du libre-échange »[151]. Sur l'Euro, la position de Laurent Wauquiez connaßt quelques fluctuations au cours des années. En 2011, il assure que « l'euro a été une protection dans la crise [de 2008] », ajoutant qu'« on ne peut confondre la maladie européenne (les déficits et la mauvaise gestion), avec l'euro, qui est le médicament ». En 2014, il tient des positions ouvertement eurosceptiques et fustige « la politique monétaire qui fait peser sur l'Europe tout entiÚre le spectre de la déflation et ruine la compétitivité de nos entreprises »[163].
Travail et affaires sociales
Laurent Wauquiez juge le modĂšle social-dĂ©mocrate « obsolĂšte, car aujourd'hui profondĂ©ment injuste », qui « promeut le tout-gratuit au dĂ©triment de ceux qui travaillent »[164]. En 2011, Laurent Wauquiez s'emporte contre ce qu'il nomme « les dĂ©rives de l'assistanat », les qualifiant de « cancer de la sociĂ©tĂ© française »[165]. Pour les contrer, il propose alors de plafonner l'ensemble des minima sociaux Ă 75 % du SMIC et d'obliger les bĂ©nĂ©ficiaires du RSA Ă effectuer cinq heures hebdomadaires de travaux de « service social ». Alors que certains, comme Atlantico, saluent l'audace du ministre[166], plusieurs mĂ©dias comme Le Monde ou Rue89 rapportent ces propositions en en pointant les inexactitudes ainsi que les risques provoquĂ©s par ces mesures, et rappellent que les travaux de « services sociaux » proposĂ©s par le ministre sont dĂ©jĂ le plus souvent des postes en contrat[167] - [168]. Cette position ne fut pas suivie par François Fillon et Roselyne Bachelot[169]. La mĂȘme annĂ©e, il prĂŽne l'instauration de jours de carence lors d'un arrĂȘt maladie et y voit « une question de principe » et de « responsabilisation », prĂ©cisant que « si jamais, quand vous tombez malade, cela n'a aucun impact sur votre indemnitĂ© et votre salaire, ce n'est pas trĂšs responsabilisant. Du coup, on a un peu l'impression que la sĂ©curitĂ© sociale est quelque chose sur lequel on peut tirer sans qu'il y ait un impact ». Il ajoute que lorsqu'un travailleur « est en arrĂȘt maladie, il faut qu'il se rende compte : tout ça, ça coĂ»te Ă la sĂ©curitĂ© sociale »[170]. En 2014, il fustige « l'immigration du social â ceux qui viennent toucher nos prestations sociales â qui a remplacĂ© l'immigration du travail »[171].
Laurent Wauquiez regretta que la droite, entre 2007 et 2012, n'ait pas abrogé la loi des 35 heures[155].
Union européenne
La position de Laurent Wauquiez sur l'Union européenne évolue au fil des années.
En 2011, alors ministre des Affaires européennes, Laurent Wauquiez fustige dans Le Monde « la crispation égoïste d'une Europe forteresse », ajoutant que « la France gagne quand elle est sur des positions résolument proeuropéennes », évoquant ainsi son soutien à l'intégration de la Croatie dans l'Union européenne[163].
En 2014, il publie une tribune avec Henri Guaino dont le titre s'intitule Europe : il est temps de tout changer (peu de temps aprĂšs avoir signĂ© un essai nommĂ© Europe : il faut tout changer). DĂ©plorant le biais dĂ©flationniste dans l'Union europĂ©enne, Laurent Wauquiez se dĂ©clare favorable Ă un retour Ă une Europe des Six, en excluant le Luxembourg (qu'il dĂ©crit comme pays « trĂšs artificiel » doublĂ© d'un « paradis fiscal »)[172], et avec une monnaie unique - se heurtant, dans son propre parti, Ă Alain JuppĂ© et Ă Jean-Pierre Raffarin[151]. Laurent Wauquiez explique que « les fĂ©dĂ©ralistes naĂŻfs sont aujourd'hui les pires ennemis de l'avenir europĂ©en » et Ă©crit que « l'Ă©largissement sans fin [de l'Union EuropĂ©enne], ça ne peut plus durer ». InvitĂ© Ă prĂ©ciser ses idĂ©es, il dĂ©clare que l'Ă©largissement de l'Union europĂ©enne a Ă©tĂ© une erreur majeure, qui a affaibli sa cohĂ©sion : « Ă la fin des annĂ©es 1980, nous avions le choix entre deux voies, soit l'Ă©largissement, soit l'approfondissement de l'Europe. Nous avons fait le choix de l'Ă©largissement en faisant entrer dans un mĂȘme ensemble des pays beaucoup trop diffĂ©rents »[172]. Il s'y dĂ©clare Ă©galement contre l'espace Schengen, le dĂ©crivant comme « l'archĂ©type d'une politique communautaire qui ne fonctionne pas », tout incapable qu'il est, selon lui, de rĂ©guler l'immigration lĂ©gale comme illĂ©gale.
Les dĂ©clarations de Laurent Wauquiez sont loin de faire l'unanimitĂ© Ă l'UMP, et Jacques Barrot, prĂ©sentĂ© comme le pĂšre en politique de Laurent Wauquiez, dĂ©plorera par la suite : « LâUnion europĂ©enne mĂ©rite mieux que ce livre inspirĂ© par je ne sais quel populisme en cours aujourdâhui. On y trouve tous les ingrĂ©dients qui nous renvoient au siĂšcle dernier avec un protectionnisme qui a montrĂ© ses limites en attisant la peur de lâautre »[173].
Justice et sécurité
En , il provoque de nombreuses et vives rĂ©actions politiques, y compris dans son propre camp[174] - [175], en affirmant que le meurtre de la petite ChloĂ© Ă Calais par un dĂ©linquant rĂ©cidiviste sorti de prison avant dâavoir exĂ©cutĂ© la totalitĂ© de sa peine est Ă mettre sur le compte de la politique pĂ©nale menĂ©e par Christiane Taubira, Garde des Sceaux depuis 2012, politique qualifiĂ©e de « folie ». Sur Twitter, il Ă©crit le que « le drame de Calais confirme la politique de dĂ©sarmement pĂ©nal de Christiane Taubira et une Europe trop faible devant la justice »[176]. Dans les faits, les affirmations de Laurent Wauquiez sont erronĂ©es Ă deux Ă©gards. Dâune part, la loi ayant permis la remise en libertĂ© du tueur de la fillette a Ă©tĂ© votĂ©e en 2004 (Loi « Perben II » du portant sur lâadaptation de la justice aux Ă©volutions de la criminalitĂ©). La faveur Ă l'amĂ©nagement des peines favorisĂ©e par cette loi a d'ailleurs Ă©tĂ© amplifiĂ©e par la loi pĂ©nitentiaire du 24 novembre 2009. Dâautre part, le tueur a Ă©tĂ© libĂ©rĂ© en , alors que la « loi Taubira » relative Ă lâindividualisation des peines et renforçant lâefficacitĂ© des sanctions pĂ©nales nâa Ă©tĂ© votĂ©e quâau mois dâ. Il a par la suite reconnu son erreur, tout en continuant Ă dĂ©noncer ce qu'il qualifie de « dĂ©sarmement pĂ©nal de la France »[177].
Laurent Wauquiez s'est plusieurs fois fĂ©licitĂ©, auprĂšs de la presse locale; d'avoir personnellement arrĂȘtĂ© des dĂ©linquants dans sa commune du Puy-en-Velay[178], utilisant les pouvoirs de police confĂ©rĂ©s Ă tous les maires.
InvitĂ©, en 2015, Ă s'exprimer sur « la terreur islamiste », Laurent Wauquiez dĂ©clare que le djihad doit ĂȘtre « un voyage sans retour » et dĂ©clare vouloir s'opposer au retour des jihadistes partis en Syrie ou en Irak, mĂȘme s'ils sont de nationalitĂ© française (« Pour les binationaux, mais aussi pour les nationaux, quitte Ă revenir sur certains accords internationaux », prĂ©cise-t-il). Il se dĂ©clare Ă©galement favorable Ă une dĂ©chĂ©ance de nationalitĂ© « pour ceux qui ont participĂ© ou Ă©tĂ© complices d'actes terroristes ». Il souhaite Ă©galement des peines incompressibles pour toute complicitĂ© d'actes terroristes, avec des perpĂ©tuitĂ©s rĂ©elles. Il souhaite Ă©galement la crĂ©ation de quartiers spĂ©ciaux « et sans doute aussi des centres de rĂ©tention spĂ©cialisĂ©s » afin de contrer le prosĂ©lytisme de prĂ©dicateurs et dâ« individus dĂ©jĂ fanatisĂ©s »[179].
à la suite des attentats du 13 novembre 2015, Laurent Wauquiez déclare souhaiter l'internement de toutes les personnes fichées comme pouvant commettre des actes terroristes[180].
AprĂšs l'attentat de Nice, lors du vote prolongeant l'Ă©tat d'urgence, le , Laurent Wauquiez dĂ©fend de nouveau l'emprisonnement des suspects de terrorisme, et reproche au gouvernement de respecter la Constitution et de la Convention europĂ©enne des droits de l'homme[181] ; il dĂ©clare : « Nous, nous disons : « il n'y a pas de libertĂ© pour les ennemis de la RĂ©publique »[181]. Manuel Valls dĂ©plore une stratĂ©gie mĂ©diatique « opportuniste »[182] Ă©loignĂ©e de « la droite rĂ©publicaine » et affirme son attachement Ă l'Ătat de droit et son refus d'une nouvelle loi des suspects[181]. Confirmant dans une interview vouloir modifier la Constitution pour que l'Ătat de droit ne restreigne pas la lutte anti-terroriste, Laurent Wauquiez indique que pour la gauche « la culture de l'impuissance a succĂ©dĂ© Ă la culture du laxisme », et il rĂ©clame la dĂ©mission de Manuel Valls et Bernard Cazeneuve pour n'avoir pu empĂȘcher les attentats[183] ; il est soulignĂ© par la presse que c'est la premiĂšre fois qu'un Ă©lu autre que du Front national rĂ©clame leur dĂ©part[184].
Ăcologie-environnement
Comme prĂ©sident du conseil rĂ©gional dâAuvergne-RhĂŽne-Alpes, il promeut le dĂ©veloppement des vĂ©hicules hydrogĂšne, notamment dans la vallĂ©e de l'Arve, en dĂ©crochant un appel Ă projet europĂ©en : Zero Emission Valley[185].
Laurent Wauquiez dĂ©clare souhaiter faire d'Auvergne-RhĂŽne-Alpes la rĂ©gion la plus propre de France. Pour ce faire, il fait voter un plan qui prĂ©voit, de diviser par deux, dâici 2025, le volume de dĂ©chets enfoui sur son territoire (de 24 % Ă 10 %). Pour y parvenir, la rĂ©gion entend dĂ©velopper la prĂ©vention tant auprĂšs des particuliers que des acteurs Ă©conomiques. Il souhaite Ă©galement dĂ©velopper la valorisation des dĂ©chets et en faire une ressource pour les territoires en passant de 54 % de valorisation matiĂšre Ă 70 % en 2031[186].
En rĂ©formant le plan de dĂ©veloppement de lâagriculture biologique de la rĂ©gion Auvergne-RhĂŽne-Alpes en , il confie la gouvernance aux chambres dâagriculture. DĂ©laissant ainsi les associations liĂ©es au dĂ©veloppement de la filiĂšre bio, notamment celles liĂ©es Ă l'agriculture paysanne.
ParallÚlement, il diminue drastiquement les aides aux associations de protection de la nature, confiant ce rÎle aux associations de chasse[187] - [188] - [189] - [190] - [191]. La subvention accordée à la Fédération RhÎne-Alpes de protection de la nature (FRAPNA), reconnue d'utilité publique, passe, par exemple, de 750 000 euros par an à moins de 400 000 euros[192]. Dans le cadre du plan de relance régional, Laurent Wauquiez annonce une augmentation de 50 % du budget consacré à l'environnement[193].
Pendant le mouvement des Gilets jaunes, dont l'Ă©vĂ©nement dĂ©clencheur est la perspective d'augmentation de la fiscalitĂ© sur les carburants automobiles, il dĂ©nonce l'accumulation des taxes, demandant de mettre en place « non pas de l'Ă©cologie punitive, comme le fait le gouvernement, mais de l'Ă©cologie positive »[194]. Il appelle le prĂ©sident Macron Ă organiser un rĂ©fĂ©rendum pour mettre un terme Ă la crise[195]. Mal Ă l'aise avec les violences des Gilets jaunes, il nie en avoir portĂ© un bien que des images illustrent le contraire[196] - [197]. Il est critiquĂ© pour s'ĂȘtre mis en scĂšne avec une manifestation des Gilets jaunes composĂ©e d'Ă©lus LR[198], puis pour son silence aprĂšs l'incendie de la PrĂ©fecture le 1er dĂ©cembre quelques heures aprĂšs avoir reçu des manifestants[198] - [199]. Il condamne, le lendemain au Journal de 13 heures de TF1, une violence « inacceptable »[200].
Mariage homosexuel
Laurent Wauquiez s'est opposĂ© Ă la loi relative Ă l'ouverture du mariage aux couples homosexuels, s'affichant rĂ©guliĂšrement au cĂŽtĂ© de La Manif pour tous en 2013[201]. En , il demande, Ă l'AssemblĂ©e nationale, une motion rĂ©fĂ©rendaire visant Ă organiser un rĂ©fĂ©rendum sur ce texte (le prĂ©sident de la commission des Lois, Jean-Jacques Urvoas, lui rappelle Ă cette occasion qu'il est pourtant lui-mĂȘme l'auteur d'un ouvrage de droit constitutionnel dans lequel est prĂ©cisĂ© qu'un rĂ©fĂ©rendum ne saurait porter sur les sujets de sociĂ©tĂ©)[202]. Le mĂȘme mois, Laurent Wauquiez dĂ©nonce l'attitude de Vincent Peillon, alors ministre de l'Ăducation nationale, aprĂšs que ce dernier a Ă©crit aux recteurs en les appelant « Ă la plus grande vigilance » concernant le dĂ©bat sur l'ouverture du mariage aux couples homosexuels dans les Ă©tablissements catholiques, afin d'Ă©viter « des phĂ©nomĂšnes de rejet et de stigmatisation homophobes ». Laurent Wauquiez dĂ©nonce alors « une grande manipulation politique qui cherche Ă culpabiliser les chrĂ©tiens et Ă faire croire que lâopposition au mariage homo et Ă lâadoption est le fait dâune minoritĂ© », voyant dans la proposition de loi une « rĂ©forme du rejet, du mĂ©pris et de la haine envers les religions »[203].
Lors d'un dĂ©bat avec Jean-Luc Romero, il dĂ©clare, avant de se dĂ©dire et d'orienter la discussion vers l'adoption par des couples gays, que l'homosexualitĂ© est contraire Ă ses valeurs[204]. Laurent Wauquiez dĂ©clarait, quelques mois aprĂšs la signature du texte, ĂȘtre favorable Ă l'abrogation de la loi[205]. En 2013, un mois aprĂšs que le Conseil constitutionnel a exclu toute notion de « clause de conscience » des maires, Laurent Wauquiez, au nom de ses convictions personnelles, dĂ©clare quâil ne procĂ©dera lui-mĂȘme Ă aucun mariage gay dans sa mairie du Puy-en-Velay[206].
S'il est proche des milieux catholiques hostiles Ă la loi, le journal Le Monde, Ă l'occasion d'un portrait qui lui est consacrĂ©, rapporte les liens que Laurent Wauquiez a tentĂ© de tisser avec la communautĂ© gay en assistant Ă plusieurs soirĂ©es organisĂ©es par le banquier Emmanuel Goldstein, « oĂč se retrouve deux fois par an, autour dâun buffet au champagne, lâĂ©lite homosexuelle de la capitale »[207] - [26].
Laurent Wauquiez est opposĂ© Ă la GPA et la PMA[208]. Il est Ă©galement un farouche opposant Ă ce que plusieurs milieux, politiques ou religieux, nomment alors la thĂ©orie du genre, la pertinence et l'emploi de cette expression restant sujets Ă dĂ©bat. Lors de la nomination de Najat Vallaud-Belkacem au poste de ministre de l'Ăducation nationale, Laurent Wauquiez la qualifie dâ« ultra pro-gender », pointant « une provocation contre les familles »[209].
En 2015, il inspire Ă Nicolas Sarkozy lâidĂ©e de nommer comme secrĂ©taire nationale de lâUMP Madeleine de Jessey, issue des Veilleurs et de Sens commun[201].
En 2017, il dĂ©clare, en raison des difficultĂ©s juridiques que cela poserait, ne plus avoir l'intention d'abroger la loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de mĂȘme sexe, mais de revenir sur les questions liĂ©es Ă la filiation[210].
Laïcité
Laurent Wauquiez s'est dĂ©clarĂ© pour « une laĂŻcitĂ© intransigeante », « y compris vis-Ă -vis de l'islam »[164], ajoutant quelque temps aprĂšs les attentats contre la rĂ©daction de Charlie Hebdo que « tous ceux qui vivent sur notre territoire doivent se soumettre aux principes de la RĂ©publique : la laĂŻcitĂ©, l'Ă©galitĂ© homme-femme, la libertĂ© d'expression, le respect de nos traditions et de l'autoritĂ© de l'Ătat »[179].
En 2011, Ă l'occasion de la visite de Nicolas Sarkozy au Puy-en-Velay, Laurent Wauquiez dĂ©clare que le peuple français doit « assumer ses racines chrĂ©tiennes sans rejeter les autres religions ». Se dĂ©clarant alors « dĂ©fenseur de la droite sociale », il appelle Ă un dĂ©bat sur la laĂŻcitĂ© (alors proposĂ© par le chef de l'Ătat) « sans caricature, sans excĂšs et Ćuvrer pour un islam ouvert »[211]. Quelques jours plus tard, il dĂ©clare qu'« il n'y a pas de dĂ©bat Ă avoir sur l'islam, il est Ă©vident que l'islam est conciliable avec la RĂ©publique. Il n'y a pas de place, non plus, pour un dĂ©bat sur la laĂŻcitĂ©, car la laĂŻcitĂ© n'est pas en dĂ©bat, c'est le socle du contrat rĂ©publicain. Il y a, en revanche, un vrai dĂ©bat Ă avoir sur l'intĂ©gration »[212]. En 2015, il prĂ©cise qu'il y a « des problĂšmes de conciliation de lâislam avec la RĂ©publique et avec notre mode de vie. Ces problĂšmes ne sont pas insurmontablesâ: je ne fais pas partie de ceux qui considĂšrent que lâislam nâest pas compatible avec la RĂ©publique. Il ne faut ni rejeter lâislam en bloc ni ĂȘtre aveugle face aux intĂ©gristes qui veulent tester la France. (...) Mais ce qui me gĂȘne, câest lorsque pour traiter ces problĂšmes avec lâislam on veut se donner bonne conscience en tapant avec la mĂȘme uniformitĂ© sur toutes les religions en mĂȘme temps »[213].
Le Monde rapporte ses critiques, datant de , contre lâĂ©piscopat français et son apologie de la franc-maçonnerie que le journal juge comme signe d'un certain opportunisme propre Ă Laurent Wauquiez[207] - [26]. En 2012, il remet, en tant que ministre de l'Enseignement supĂ©rieur et de la Recherche, les insignes de commandeur de l'ordre national du MĂ©rite, au dĂ©lĂ©guĂ© gĂ©nĂ©ral de l'enseignement catholique, Fernand Girard. Son discours, dans lequel il encourage l'enseignement catholique à « ne pas perdre son Ăąme » et dans lequel il rappelle que la droite les avait toujours mieux traitĂ©s que la gauche, suscite quelques rĂ©actions au sein de la gauche[214].
En 2015, il apporte son soutien à la décision de Gilles Platret, maire UMP de Chalon-sur-SaÎne de supprimer les menus de substitution (sans porc) dans les cantines scolaires de sa ville, précisant que « l'école de la République et le meilleur accueil, c'est qu'on s'adapte à la République »[215]. Laurent Wauquiez s'est également prononcé pour la création d'un « pacte de laïcité », afin d'« interdire tout signe religieux ostentatoire dans les établissements publics »[216]. Interrogé peu de temps aprÚs sur RMC, il affirme son opposition à l'idée d'avoir, dans sa commune, des « ouvertures de piscine différenciées le matin », évoquant ensuite « les problématiques de port de signes religieux lors des sorties scolaires »[217]. En , sur le plateau de l'émission Grand Jury de RTL, il reprend à son compte une affirmation de Marine Le Pen lancée durant la campagne présidentielle de 2012, et concernant la part hégémonique de la viande halal dans la grande distribution ; cette affirmation avait été réfutée en 2012 par le Syndicat des entreprises françaises des viandes[165].
Le , le tribunal administratif de Lyon dĂ©clare quâil annule la dĂ©cision de Laurent Wauquiez dâinstaller une crĂšche de NoĂ«l dans les locaux de lâhĂŽtel de rĂ©gion en , estimant que lâinstallation de cette crĂšche « mĂ©connaissait le principe de neutralitĂ© » imposĂ© par la laĂŻcitĂ©. Wauquiez relance la polĂ©mique sur les crĂšches de NoĂ«l dans l'espace public en contournant cette interdiction par sa dĂ©cision d'exposer des santons dans le hall de ses locaux en [218], mais le Conseil dâĂtat se prononce cette fois-ci en sa faveur[219].
Chrétiens d'Orient
En 2018, sous lâimpulsion de Laurent Wauquiez et Philippe Meunier, le conseil rĂ©gional dâAuvergne-RhĂŽne-Alpes initie un plan de soutien aux ChrĂ©tiens dâOrient, initialement dotĂ© de 350 000 euros, ensuite portĂ© Ă 500 000 euros pour la pĂ©riode 2018-2020[220].
Ă deux reprises, Laurent Wauquiez tente de verser une subvention de la rĂ©gion Ă l'association SOS ChrĂ©tiens d'Orient. Cette proposition est retirĂ©e Ă la demande de l'opposition socialiste, qui juge l'association liĂ©e aux « milieux identitaires » et à « lâextrĂȘme droite française »[221] - [222].
Le 17 septembre 2020, Laurent Wauquiez fait adopter en commission permanente rĂ©gionale lâoctroi dâune subvention de 36 000 euros Ă lâONG libanaise Nawraj, partenaire de SOS ChrĂ©tiens d'Orient, dirigĂ©e par Fouad Abou Nader, ancien chef de milice des Phalanges[220].
Histoire
En 2014, Laurent Wauquiez dĂ©plore lâhommage gouvernemental aux victimes algĂ©riennes du massacre de SĂ©tif, perpĂ©trĂ© en 1945, expliquant que la France est « le seul pays Ă passer son temps Ă sâexcuser de son histoire »[26] - [207].
Culture
En , Laurent Wauquiez déclare vouloir « fermer les formations fantaisistes comme celles des métiers du cirque et des marionnettistes » pour privilégier « des formations débouchant sur des vrais jobs »[223], provoquant la réaction consternée des organismes visés : FFEC (Fédération française des écoles de cirque), Latitude marionnette, SCC (Syndicat des cirques et compagnies de Création), Territoires de cirque, THEMAA (Association nationale des Théùtres de marionnettes et des Arts associés)[224].
En , en tant que prĂ©sident de RĂ©gion, il participe au sauvetage du MusĂ©e des Tissus et des Arts DĂ©coratifs de Lyon[225] avec la Chambre de commerce et d'industrie de Lyon et Unitex, alors menacĂ© de fermeture faute de consensus entre la RĂ©gion Auvergne-RhĂŽne-Alpes, la ville de Lyon et la Chambre de commerce et d'industrie de Lyon propriĂ©taire des lieux. Une pĂ©tition pour empĂȘcher la fermeture du musĂ©e rĂ©unit 135 000 signataires[226]. Ă la suite de cette opĂ©ration de sauvetage d'un montant de 30 millions d'euros, StĂ©phane Bern et Bernard Pivot annoncent leur participation au comitĂ© d'honneur du futur musĂ©e[227].
En 2023, il supprime les aides du Théùtre nouvelle génération de Lyon pour punir les propos de son directeur Joris Mathieu dénonçant sa politique culturelle[228] - [229].
Front national
En 2011, Laurent Wauquiez dĂ©clare que Marine Le Pen « n'est pas une personnalitĂ© rĂ©publicaine ». En cas de duel FN-gauche, il appelle Ă voter pour le candidat opposĂ© au Front national (Nicolas Sarkozy, Ă la mĂȘme Ă©poque, dĂ©cide de ne pas appeler Ă voter Ă gauche en cas de second tour FN-gauche)[212]. En 2015, il dĂ©clare qu'il voterait blanc lors du duel gauche-FN au second tour de la lĂ©gislative partielle dans le Doubs[230], prĂ©cisant que l'on « ne combat pas le FN par des consignes de vote »[231]. Une de ses formules pour justifier son choix (« Est-ce que de Gaulle appelait Ă voter Guy Mollet ? Jâaimerais bien que chacun rĂ©flĂ©chisse à ça ») lui vaudra quelques critiques car Guy Mollet s'Ă©tait ralliĂ© au gĂ©nĂ©ral de Gaulle et a Ă©tĂ© ministre dâĂtat de Ă [232] - [233]. En , il dĂ©clare dans Valeurs actuelles : « Ma position n'a jamais variĂ© : pas d'alliance avec la gauche et le FN. Une seule boussole : les valeurs de la droite et du centre. »[234].
DĂ©tail des mandats et fonctions
Au Gouvernement
- - : secrĂ©taire d'Ătat auprĂšs du Premier ministre, porte-parole du gouvernement (gouvernement Fillon II)
- - : secrĂ©taire d'Ătat chargĂ© de l'Emploi auprĂšs de la ministre de l'Ăconomie, de l'Industrie et de l'Emploi (gouvernement Fillon II)
- - : ministre chargĂ© des Affaires europĂ©ennes auprĂšs du ministre d'Ătat, ministre des Affaires Ă©trangĂšres et europĂ©ennes (gouvernement Fillon III)
- - : ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche (gouvernement Fillon III)
à l'Assemblée nationale
- - : député de la 1re circonscription de la Haute-Loire
- - : député de la 1re circonscription de la Haute-Loire
Au niveau local
- Depuis le : président du conseil régional d'Auvergne-RhÎne-Alpes
- - : maire du Puy-en-Velay
Au sein de partis politiques
- - : vice-président de l'UMP
- - : secrétaire général de l'UMP puis des Républicains
- - : vice-président délégué des Républicains
- - : président par intérim des Républicains
- - : premier vice-président des Républicains
- - : président des Républicains
SynthÚse des résultats électoraux
Ălections lĂ©gislatives
Année | Parti | Circonscription | 1er tour | 2d tour | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Voix | % | Rang | Voix | % | Issue | ||||
2004 | UMP | 1re de la Haute-Loire | 17 014 | 48,40 | 1er | 22 703 | 62,40 | Ălu | |
2007 | 34 563 | 58,13 | 1er | Ălu | |||||
2012 | 30 916 | 49,74 | 1er | 36 651 | 63,95 | Ălu |
Ălections rĂ©gionales
Les rĂ©sultats ci-dessous concernent uniquement les Ă©lections oĂč il est tĂȘte de liste.
Année | Parti | Région | 1er tour | 2d tour | SiÚges obtenus | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Voix | % | Rang | Voix | % | Rang | |||||
2015 | LR | Auvergne-RhĂŽne-Alpes | 795 661 | 31,73 | 1er | 1 201 597 | 40,62 | 1er | 113 / 204 | |
2021 | 751 375 | 43,85 | 1er | 960 785 | 55,20 | 1er | 136 / 204 |
Affaires judiciaires
En , il est condamnĂ© par la cour dâappel de Versailles Ă 500 ⏠dâamende et 4 500 ⏠de frais dâavocat et dommages et intĂ©rĂȘts pour diffamation envers lâancien maire PS de Clamart Philippe Kaltenbach[235].
Le parquet national financier ouvre en fĂ©vrier 2022 une enquĂȘte pour favoritisme contre la municipalitĂ© du Puy-en-Velay, qu'elle accuse d'avoir truquĂ© un marchĂ© de concession d'une halle gourmande, dont la gestion et l'exploitation a Ă©tĂ© attribuĂ© en dĂ©cembre 2021 pour 10 ans Ă un dĂ©lĂ©gataire de service public, celui-ci encaissant les redevances des commerçants pour un chiffre d'affaires estimĂ© Ă 8 millions d'euros. L'enregistrement d'Ă©coutes tĂ©lĂ©phoniques montre les pressions subies par les services de la mairie de la part de l'ancien maire Laurent Wauquiez pour que ce marchĂ© ne soit pas attribuĂ© Ă un concurrent, Alexis Haon, qui s'est prĂ©sentĂ© aux municipales de 2020 sur la liste de gauche. Les propos de la responsable de la mairie indiquent que l'impĂŽt payĂ© par les commerçants sur leur chiffre d'affaires est de 20 % pour le projet retenu, contre 1 % pour Haon, le candidat indĂ©sirable[236].
Mediapart rĂ©vĂšle, le 14 octobre 2022, que Laurent Wauquiez aurait organisĂ© un dĂźner ayant coĂ»tĂ© plus de 100 000 euros. Najat Vallaud-Belkacem, notamment, rĂ©agit en l'accusant de « dĂ©tournement d'argent public ». Ce dĂźner s'est dĂ©roulĂ© fin juin de la mĂȘme annĂ©e, avec environ 90 invitĂ©s (sportifs, dirigeants d'entreprises, acteurs du monde culturel). Les Ă©cologistes ont par ailleurs saisi la justice[237].
En novembre 2022, Mediapart est empĂȘchĂ© par une dĂ©cision de justice de diffuser de nouvelles rĂ©vĂ©lations Ă propos des pratiques politiques de GaĂ«l Perdriau, visant notamment Laurent Wauquiez[238]. AprĂšs un recours victorieux de Mediapart devant les tribunaux, l'article rĂ©vĂšle que GaĂ«l Perdriau, maire de Saint-Ătienne, aurait tentĂ© de propager une fausse accusation de pĂ©docriminalitĂ© Ă l'encontre de Laurent Wauquiez afin de lui nuire. Ce dernier annonce son intention de porter plainte[239].
Ouvrages
- Raphaël Hadas-Lebel (avec la collaboration de Laurent Wauquiez-Motte), Les 101 mots de la démocratie française, Paris, Odile Jacob, 2002 (ISBN 2-73811-156-4).
- « La khùgne pour mémoire : notre fin de siÚcle » (avec Stéphane Israël et Rémy Rioux), Printemps d'histoire. La Khùgne et le Métier d'historien, Paris, Perrin, 2004 (ISBN 2-2620-2-263-1).
- « Retour aux Suds » (préface), Un Jardin sur l'Oronte, Marseille, Transbordeurs, 2005.
- Un Huron à l'Assemblée nationale : petit manuel à l'attention de ceux qui veulent secouer la politique, Paris, Privé éditions, 2006 (ISBN 2-35076-027-8).
- Les Conditions de vie étudiante : comment relancer l'ascenseur social. Rapport au Premier ministre, Paris, La Documentation française, 2007 (ISBN 2-11006-653-9).
- Nouvelle politique, Nouvelle communication ?, Commentaire, no 120, hiver 2007-2008.
- Florent Machabert (préface de Laurent Wauquiez), L'esthÚte des lenteurs - Plaidoyer pour une France du milieu, Paris, Lettres du Monde éditeur, 2008 (ISBN 2-73010-217-5).
- La droite sociale au miroir de la crise, Commentaire, no 129, printemps 2010.
- La lutte des classes moyennes, documents, Odile Jacob, (ISBN 978-2-73812-702-0).
- La Haute-Loire de ses origines Ă nos jours (en collaboration, prĂ©face dâEmmanuel Le Roy Ladurie), Le Puy-en-Velay, Ă©ditions Jeanne d'Arc, 2011 (ISBN 978-2-36262-008-9).
- Europe : il faut tout changer, Paris, Odile Jacob, (ISBN 2-73813-099-2).
Dans la fiction et autres livres
Dans le roman dĂ» au journaliste Geoffroy Lejeune Une Ă©lection ordinaire : politique fiction (Paris, Ăditions Ring, 2015), oĂč Ăric Zemmour accĂšde Ă la prĂ©sidence de la RĂ©publique en 2017, Laurent Wauquiez devient ministre des Affaires Ă©trangĂšres. Dans un autre roman de politique-fiction, publiĂ© cette fois par Michel Wieviorka, Le sĂ©isme : Marine Le Pen prĂ©sidente (2016), oĂč cette derniĂšre gagne l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2017 (Paris, Robert Laffont, 2016), il se voit confier le ministĂšre de la MĂ©moire historique et des Anciens combattants.
En 2018, Laurent Wauquiez fait l'objet de deux essais biographiques : Le Dangereux de Philippe Langenieux-Villard (Paris, Ăditions Philippe Rey), et Laurent Wauquiez, l'impĂ©tueux de Fabrice Veysseyre-Redon (Paris, Mareuil Ăditions).
Notes et références
Notes
- Prononciation en français de France retranscrite selon la norme API.
Références
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Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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