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GĂ©ographie de la Suisse

La Suisse est un pays d'Europe occidentale[1] composé de 26 cantons souverains ayant pour capitale fédérale la ville de Berne. Elle est entourée de cinq pays : l'Autriche et le Liechtenstein à l'est, l'Allemagne au nord, la France à l'ouest et l'Italie au sud, et ne dispose pas d'accÚs à la mer.

GĂ©ographie de la Suisse
carte : GĂ©ographie de la Suisse
Continent Europe
RĂ©gion Europe de l'Ouest
Coordonnées 47° N 8° E
Superficie
CĂŽtes 0 km
FrontiĂšres 1 852 km dont :
Italie 734,2 km
France 571,8 km
Allemagne 345,7 km
Autriche 165,1 km
Liechtenstein 41,1 km
Altitude maximale 4 634 m Pointe Dufour
Altitude minimale 193 m Lac Majeur
Plus long cours d’eau 375,5 km Rhin[note 1]
Plus importante Ă©tendue d’eau LĂ©man[note 2]
Le Cervin dans les Alpes valaisannes, un des symboles du pays.

Les points extrĂȘmes du pays se situent au nord Ă  Oberbargen (canton de Schaffhouse), au sud Ă  Chiasso (canton du Tessin), Ă  l'ouest Ă  Chancy (canton de GenĂšve) et Ă  l'est au Piz Chavalatsch (canton des Grisons). Le pays fait 350 km dans sa plus grande longueur et 220 km dans sa plus grande largeur[BĂ€r 1].

Le relief de la Suisse, trĂšs hĂ©tĂ©rogĂšne, est nĂ© de la collision des plaques tectoniques eurasienne et africaine. Cette collision, ou orogenĂšse, a abouti Ă  la formation des trois grandes structures gĂ©ographiques du pays : les Alpes, le Plateau et le Jura. Le point culminant du pays est la pointe Dufour avec ses 4 634 m d’altitude. La topographie des Alpes et les conditions climatiques y rĂ©gnant, diverses influences atlantique, continentale ou mĂ©diterranĂ©enne, font de la Suisse le « chĂąteau d'eau de l'Europe ». Le Rhin, le RhĂŽne et des affluents du Danube et du PĂŽ prennent leur source dans le massif du Saint-Gothard, massif des Alpes qui compte de nombreux glaciers, notamment le glacier d'Aletsch, plus grand glacier d'Europe.

Fin 2017, la Suisse compte 8 482 200 habitants rĂ©partis de façon non-homogĂšne sur son territoire. En effet, le relief du pays, avec la prĂ©sence des Alpes et du Jura, a concentrĂ© l'essentiel de la population du pays sur le plateau situĂ© entre ces deux massifs et la plupart des grandes villes, comme Zurich, GenĂšve, BĂąle, Lausanne, Berne et Winterthour s'y sont dĂ©veloppĂ©es. La population parle quatre langues nationales (l’allemand, le français, l’italien et le romanche) rĂ©parties dans des aires gĂ©ographiques assez bien dĂ©limitĂ©es.

GĂ©ographie physique

GĂ©ologie

Différents phénomÚnes géologiques ont formé l'actuel paysage de la Suisse et la nature de ses sols. La géologie de la Suisse est trÚs marquée par la formation des Alpes. Ce massif montagneux a été engendré par l'orogenÚse alpine, ce terme désignant l'ensemble des mouvements géologiques ayant conduit à la formation des Alpes.

Un socle cristallin s'est formé au début du Paléozoïque, il y a 540 à 360 millions d'années. Plus tard, il y a 205 à 96 millions d'années, l'océan alpin (ou Téthys alpine) se forme entre l'Eurasie et l'Afrique, puis atteint sa taille maximale à la fin du Jurassique, il y a 135 millions d'années. La collision des plaques eurasienne et africaine le font ensuite rétrécir. Cette collision de plaques, toujours en progression, s'étend sur environ 100 millions d'années. La chaßne des Alpes en est le fruit, les deux plaques formant des zones de plissement. Le Plateau suisse est essentiellement constitué de molasse, une roche sédimentaire formée dans le fond de cet ancien océan.

La Suisse est situĂ©e sur une zone tectonique relativement calme, mĂȘme si la ville de BĂąle a Ă©tĂ© dĂ©truite le 18 octobre 1356 par un sĂ©isme, le plus important Ă©vĂ©nement sismologique historique de l'Europe centrale. Les rĂ©gions les plus actives sont justement le fossĂ© rhĂ©nan (rĂ©gion baloise) et le Valais.

Trois grandes régions

carte de la suisse montrant la division du territoire en trois régions géologiques, ces régions se répartissent en trois bandes parallÚles et orientées du sud-ouest au nord-est
Les trois grandes régions suisses :
  • Jura
  • Plateau suisse
  • Alpes

La Suisse comprend trois grandes régions géologiques : les Alpes, le Jura et le Plateau, qui correspondent chacune à des réalités géologiques clairement identifiées. Deux petites régions du territoire suisse n'entrent cependant dans aucune de ces trois régions. La premiÚre, au nord, la région de Bùle située sur la faille tectonique du fossé rhénan au-delà du massif du Jura. La seconde, au sud, le Mendrisiotto situé dans la plaine du PÎ, au-delà du versant méridional des Alpes. Ces deux territoires sont toutefois trÚs peu étendus comparés à la superficie du pays[BÀr 1].

Les Alpes suisses, dans la partie méridionale du pays, occupent la plus grande partie de la Suisse. Elles ont été formées par la poussée de la plaque africaine, qui a aussi engendré la formation du Jura, dans le nord-est et du Plateau entre les deux massifs. Par rapport à la superficie totale, les Alpes représentent environ 60 % du pays, le Plateau 30 % et le Jura 10 %[BÀr 1].

Le relief accidentĂ© des massifs du Jura et des Alpes fait qu'ils sont trĂšs peu peuplĂ©s et que population se concentre essentiellement dans les fonds de vallĂ©es, Ă  l'exception de certaines vallĂ©es comme le Valais. L'essentiel de la population vit sur le Plateau oĂč l'on retrouve les principales villes du pays comme GenĂšve, Zurich ou Berne. Deux cantons voient leur territoire englober une partie de chacune de ces trois grandes rĂ©gions : le canton de Berne, du Jura bernois jusqu'au col du Grimsel, et le canton de Vaud, de la vallĂ©e de Joux jusqu'au sommet des Diablerets.

Les Alpes

photo panoramique des alpes suisses prise depuis le sommet de l'« Allalinhorn »
Paysage des Alpes en Valais, vu depuis le sommet de l'Allalinhorn.
Les régions naturelles suisses

Les Alpes sont une vaste chaĂźne de montagnes de prĂšs de 1 000 kilomĂštres de long s'Ă©tendant en forme de croissant entre Nice, en France, et Vienne, en Autriche. La partie suisse des Alpes est situĂ©e dans le sud du pays. Les Alpes suisses couvrent 13,2 % de la grande chaĂźne des Alpes mais la majoritĂ© des sommets de plus de 4 000 m, environ une cinquantaine, y sont situĂ©s, tels la pointe Dufour (point culminant du pays avec 4 634 mĂštres), la Jungfrau, le Weisshorn ou le Cervin (connu pour sa forme pyramidale). Les Alpes couvrent environ 60 % du territoire national.

Sur le Plateau, le relief s'Ă©lĂšve lentement depuis les PrĂ©alpes d'origine calcaire ; a contrario le versant mĂ©ridional descend abruptement vers la plaine du PĂŽ. Entre ces deux versants, les vallĂ©es du Rhin et du RhĂŽne sĂ©parent deux chaĂźnes principales : les Alpes du Nord et les Alpes du Sud. Les lignes de crĂȘtes de ces chaĂźnes se rejoignent dans la rĂ©gion du Saint-Gothard ; de plus, la vallĂ©e de la Reuss dĂ©coupe de façon transversale les Alpes du Nord. Cette situation permet de franchir les Alpes d'est en ouest ou du nord au sud, en n'empruntant qu'un seul col[BĂ€r 2]. Le massif du Saint-Gothard tient son importance stratĂ©gique de cette situation gĂ©ographique particuliĂšre, le contrĂŽle du col du Saint-Gothard et de la route y menant Ă©tant mĂȘme Ă  l'origine du regroupement au cours du XIIIe siĂšcle des trois vallĂ©es au nord du massif qui fonderont, quelques annĂ©es plus tard, la ConfĂ©dĂ©ration suisse[2]. Cette rĂ©gion du Saint-Gothard est le lieu de naissance de nombreux cours d'eau, tels le Rhin, le RhĂŽne, l'Aar, la Reuss et le Tessin. Elle sĂ©pare aussi les Alpes suisses en quatre grands ensembles : les Alpes valaisannes, les Alpes bernoises, les Alpes glaronaises et les Alpes rhĂ©tiques[BĂ€r 2].

L'altitude moyenne est de 1 700 mĂštres. Trois massifs faisant partie des Alpes suisses se dĂ©gagent :

Ces deux derniers ensembles délimitent le Valais au centre, occupé par la vallée du RhÎne.

Le massif du Saint-Gothard marque ce que l'on peut considérer comme le centre des Alpes, séparant les Alpes occidentales (cantons du Valais, de Vaud et de Berne) et les Alpes orientales qui commencent dans les Grisons. Avec le canton germanophone d'Uri au nord et le canton italophone du Tessin au sud, c'est un point de passage important et historique entre l'Allemagne et l'Italie.

Le Tessin, la région du Simplon en Valais et quelques vallées des Grisons, sont les seules régions du pays ouvertes sur le sud des Alpes et la plaine du PÎ en Italie. La principale ville est Lugano.

Localisation Surface / total de la Suisse
(somme = 62,5 %)
DĂ©signation du massif
Alpes septentrionales 27,8 % Alpes bernoises, Alpes uranaises, Alpes glaronaises et Préalpes appenzelloises
Alpes centrales occidentales 11,7 % Alpes valaisannes
Alpes centrales orientales 14,1 % Alpes rhétiques
Alpes méridionales 8,9 % Alpes lépontines
Désignation et répartition des massifs alpins en Suisse

Le Jura

photo montrant la falaise du creux-du-van par le cÎté
Le Creux-du-Van, paysage emblématique du Jura.

Le massif du Jura est situĂ© sur trois pays, l'Allemagne, la France et la Suisse. Il forme un arc de cercle incurvĂ© vers l'intĂ©rieur du pays depuis le canton de GenĂšve au sud-ouest jusqu'au canton de Schaffhouse au nord-est. Cette chaĂźne longue de 300 kilomĂštres dĂ©limite en partie la frontiĂšre entre la France et la Suisse. Au plus large, entre Besançon et NeuchĂątel elle mesure moins de 70 kilomĂštres[BĂ€r 3]. Dans sa partie suisse, le massif du Jura couvre environ 10 % du territoire national[BĂ€r 1]. Le point culminant du massif, le crĂȘt de la Neige (1 720 m), est situĂ© en France Ă  proximitĂ© de GenĂšve, le mont Tendre (1 679 m) Ă©tant le plus haut sommet sur le territoire suisse. L'altitude moyenne du massif dĂ©croĂźt depuis le sud-ouest vers le nord-est[BĂ€r 4].

Le Jura s'est formĂ© par une poussĂ©e des Alpes depuis le sud-est vers le nord-ouest, cette poussĂ©e ayant Ă©tĂ© freinĂ©e Ă  divers endroits par d'autres massifs prĂ©existants : le Massif central et les Vosges en France, la ForĂȘt-Noire en Allemagne. Cette poussĂ©e des Alpes sur le Jura et celle du Jura sur ces trois massifs ont crĂ©Ă© des fossĂ©s d'effondrements : bassin RhĂŽne-SaĂŽne entre Massif central et Vosges, et le Haut-Rhin entre Vosges et ForĂȘt-Noire[BĂ€r 4]. La poussĂ©e des Alpes n'a toutefois pas affectĂ© toutes les rĂ©gions de la mĂȘme façon ni en mĂȘme temps. Ainsi, trois types de paysages diffĂ©rents sont prĂ©sents dans le Jura : le Jura des chaĂźnes ou Jura plissĂ©, le Jura des plateaux ou des rides et le Jura tabulaire ou des failles[BĂ€r 4].

Le type plissĂ© est le paysage du Jura le plus frĂ©quent en Suisse. Ces paysages se caractĂ©risent par des chaĂźnes importantes, parallĂšles, sĂ©parĂ©es les unes des autres par des vallĂ©es longitudinales appelĂ©es vaux[BĂ€r 5], tel que la vallĂ©e de Joux, dans le Jura vaudois. Il existe aussi de petites vallĂ©es transversales reliant deux vaux Ă  travers une chaĂźne; on parle dans ce cas de cluse, comme avec la cluse de Moutier au nord-est de la ville du mĂȘme nom. L'origine de ces cluses est antĂ©rieure au plissement du Jura : il s'agit du cours des riviĂšres prĂ©sentes avant la formation du massif. Le Jura s'Ă©tant Ă©levĂ© lentement, ces riviĂšres ont pu par Ă©rosion conserver leurs cours.

Le Jura des plateaux est peu présent en Suisse, on le retrouve dans la région des Franches-Montagnes dans le canton du Jura. Il s'agit de paysages de plateaux généralement peu ondulés.

Le Jura tabulaire commence Ă  l'extrĂȘme nord du canton du Jura, en Ajoie, et constitue la partie nord-est de la chaĂźne se dĂ©veloppant sur les cantons de Soleure et de BĂąle-Campagne, le nord de l'Argovie jusqu'Ă  Schaffhouse et les rĂ©gions limitrophes allemandes. Contrairement aux deux autres paysages jurassiens, il ne s'est pas plissĂ©, mais de nombreuses failles ont crĂ©Ă© de hauts plateaux en forme de tables avec des versants aux pentes raides qui descendent dans des vallĂ©es encaissĂ©es. Les rĂ©gions de l'Ajoie et du Jura bĂąlois en sont les plus reprĂ©sentatives[BĂ€r 5].

De par la nature karstique du sol et le fait que l'Ă©rosion soit principalement d'origine chimique, l'Ă©coulement de l'eau s'opĂšre principalement de façon souterraine. Ainsi, les paysages jurassiens sont globalement moins marquĂ©s par les effets de l'Ă©rosion que peuvent l'ĂȘtre ceux des Alpes.

Le Plateau

photo du Plateau suisse prise depuis le mont Pilatus, au premier plan la ville de Lucerne et les monts du Jura  Ă  l'arriĂšre plan
Le Plateau suisse vu depuis le Pilatus

Le Plateau (en allemand Mittelland, en italien Altopiano), parfois « Moyen Pays » ou « Mittelland » est la rĂ©gion situĂ©e entre les deux chaĂźnes de montagnes que sont les Alpes et le Jura[dhs 1] - [3]. Il occupe environ 30 % de la surface du pays, et s'Ă©tend sur 300 km entre le LĂ©man et le lac de Constance. Le relief du Plateau, qui n'est pas Ă  proprement parler un plateau au sens gĂ©ographique du terme, est lĂ©gĂšrement accidentĂ© et marquĂ© par la prĂ©sence de nombreuses collines, son altitude est comprise entre 350 mĂštres et 600 mĂštres. La rĂ©gion la plus Ă©levĂ©e du Plateau se situe dans le sud du canton de Fribourg au pied des PrĂ©alpes fribourgeoises sur la ligne de partage des eaux entre Rhin et RhĂŽne. L'altitude la plus basse se situe Ă  Brugg au niveau de la confluence de l'Aar avec le Rhin[BĂ€r 6].. En son milieu, le Plateau est coupĂ© par un massif Ă©levĂ©, le Napf, trĂšs marquĂ© par l'Ă©rosion torrentielle.

Le Plateau est principalement formĂ© de molasse, une roche sĂ©dimentaire formĂ©e pendant prĂšs de 30 millions d'annĂ©es par l'Ă©rosion des Alpes naissantes[Labhart 1]. Les dĂ©pĂŽts alluvionnaires se sont dĂ©posĂ©s petit Ă  petit sur cette surface partiellement plate jusqu'Ă  former une roche sĂ©dimentaire. Le matĂ©riel alluvionnaire le plus grossier resta au pied des Alpes, les dĂ©pĂŽts les plus fins Ă©tant transportĂ©s au loin[BĂ€r 7]. La molasse n'est donc pas de mĂȘme consistance ni de mĂȘme Ă©paisseur sur l'ensemble du Plateau. Au sud-ouest, Le Pleateau se poursuit un peu au sud de GenĂšve pour rĂ©trĂ©cir et disparaĂźtre dans la rĂ©gion de ChambĂ©ry, oĂč les Alpes et le Jura convergent. À l'est, le Plateau se poursuit au-delĂ  du lac de Constance en Allemagne et en Autriche[Labhart 1].

L'hydrologie a joué un grand rÎle dans la formation des différents paysages du Plateau. L'érosion provoquée par les cours d'eau, mais aussi les glaciers, a façonné les paysages trÚs divers du Plateau. Les glaciers ont eu une importance prépondérante notamment à la suite des différentes glaciations qui se sont succédé depuis un million d'années[BÀr 6].

L'érosion des glaciers a créé des vallées dites en auge, larges, encaissées et excavées telles les vallées de la Reuss, la Limmat, la Glatt ou l'Aar en amont de Berne. Les moraines des glaciers ont aussi modelé des éléments de paysages, telles que des digues retenant les lacs à Zurich, PfÀffikon ou Rapperswil.

Le sous-sol molassique du Plateau constitue aussi de grands réservoirs pour les nappes phréatiques.

Au cours de la derniĂšre glaciation, celle de WĂŒrm, une grande partie du Plateau Ă©tait recouverte par les glaciers. Le glacier du RhĂŽne descendant le long de sa vallĂ©e butait sur le massif du Jura et se sĂ©parait en deux, une partie partait vers l'est et confluait avec le glacier de l'Aar. L'avancĂ©e maximale de ce glacier s'est arrĂȘtĂ©e dans la rĂ©gion de Soleure oĂč il forma une grande moraine. De nombreuses vallĂ©es fluviales antĂ©rieures Ă  cette glaciation ont Ă©tĂ© comblĂ©es par les moraines. Ainsi, quand eut lieu le recul des glaciers, les riviĂšres se sont crĂ©Ă©es de nouveaux cours sur le grand plateau, il en rĂ©sulta la formation de mĂ©andres. De plus, l'important dĂ©nivelĂ© a gĂ©nĂ©rĂ© une forte Ă©rosion. C'est pourquoi on trouve sur le Plateau des vallĂ©es fluviales avec de nombreux mĂ©andres encaissĂ©s, telle la vallĂ©e de la Sarine.

Les pierres du Niton Ă  GenĂšve
Les pierres du Niton Ă  GenĂšve.

Les glaciers ont aussi poussĂ© des blocs erratiques que l'on retrouve encore aujourd'hui dans divers endroits du Plateau. Parmi ces blocs figurent les pierres du Niton situĂ©es dans le LĂ©man Ă  GenĂšve ; le plus grand de ces blocs trĂšs stables est utilisĂ© comme horizon de rĂ©fĂ©rence altimĂ©trique en Suisse (Ă  une altitude de 373,6 m)[4]. Dans le canton de Fribourg se trouve la Pierrafortscha, un bloc erratique de 330 m3 provenant du massif du Mont-Blanc et dĂ©placĂ© lors de la glaciation de WĂŒrm. À l'Ă©poque le glacier du RhĂŽne occupait tout le Valais actuel et se sĂ©parait en deux langues contre le massif du Jura, l'une partant au sud dans la vallĂ©e du RhĂŽne et l'autre remontant sur le Plateau suisse en direction de Soleure.

Hydrographie

Carte colorée de la suisse indiquant les bassins hydrographiques, la carte montre que le bassin du Rhin et de l'Aar couvre la plus grande partie du territoire, plus des deux tiers.
Les bassins versants de la Suisse.

L'hydrologie de la Suisse est marquée par la présence de cinq bassins fluviaux, de nombreux lacs et des glaciers parmi les plus grands d'Europe. Le climat a un rÎle prépondérant sur l'hydrologie en donnant des précipitations, pluviales et neigeuses, mais aussi avec l'ensoleillement définissant l'évaporation des eaux de surface.

Des cours d'eau de cinq bassins versants

La Suisse est située sur les bassins versants de cinq fleuves européens : le Rhin et le RhÎne qui prennent leur source en Suisse au massif du Saint-Gothard ainsi que le Danube, le PÎ et l'Adige. Pour ces trois derniers, ce sont des affluents et non les cours principaux qui prennent leur source en Suisse.

Bassin versantPourcentage de la superficie de la Suisse[BĂ€r 8].Principaux affluents en SuisseLacs en SuisseSe jette dans
Rhin 68 % Aar[note 3], Reuss Lac des Quatre Cantons, lac de NeuchĂątel, lac de Constance, etc. Mer du Nord par un delta aux Pays-Bas
RhÎne 18 % Doubs Léman Mer Méditerranée par un delta dans le Sud de la France
PÎ 9,3 % Tessin Lac Majeur, lac de Lugano Mer Méditerranée (mer Adriatique) par un delta au nord-est de l'Italie
Danube 4,4 % Inn Mer Noire par un delta au nord-est de la Roumanie
Adige 0,3 % Rom Mer Méditerranée (mer Adriatique) par un estuaire au nord-est de l'Italie
Les cinq bassins-versants présents en Suisse.
Photo des chutes du Rhin, montrant que celles-ci sont larges, divisées en plusieurs parties.
Les chutes du Rhin prĂšs de Schaffhouse, la plus grande d'Europe
Photo du lac des quatre cantons.
Le lac des Quatre Cantons avec les Alpes uranaises au fond.

Le bassin versant du Rhin est celui qui draine la plus grande partie du territoire. Mais le sous bassin de l'Aar, affluent du Rhin, est le bassin versant le plus important du territoire, il irrigue notamment la majorité du Plateau et à leur confluence, l'Aar a un débit plus important que le Rhin. En effet, l'Aar et ses nombreux affluents (Sarine, Reuss, Emme, Kander, Limmat, Linth
) irrigue toute la partie centrale du pays.

Le bassin versant du RhĂŽne est divisĂ© en deux parties. Le cours principal du RhĂŽne coule dans le sud du pays depuis le glacier du RhĂŽne jusqu'au LĂ©man et il draine la quasi-totalitĂ© du Valais ainsi que la rĂ©gion lĂ©manique. Une partie du massif du Jura est irriguĂ©e par le Doubs, sous-affluent du RhĂŽne par la SaĂŽne, elle-mĂȘme affluent du RhĂŽne.

Dans le sud et le sud-est du pays, on retrouve les bassins versants du PĂŽ, de l'Adige et du Danube, principalement dans les cantons du Tessin et des Grisons. De nombreux torrents de montagnes alimentent le Tessin sur le versant sud des Alpes, le Tessin Ă©tant lui-mĂȘme Ă©missaire du lac de Lugano avant de rejoindre le PĂŽ. Dans les Grisons le Rom coule dans une petite vallĂ©e avant d'entrer en confluence avec l'Adige en Italie. L'Inn est un affluent du Danube, il coule dans une longue vallĂ©e alpine des Grisons, l'Engadine.

Les différents cours d'eau de Suisse partent aux quatre coins de l'Europe, ainsi les eaux du Rhin rejoignent la mer du Nord, celles du RhÎne la mer Méditerranée, celles du PÎ et de l'Adige la mer Adriatique et celles de l'Inn la mer Noire. De plus, ces cours d'eau acquiÚrent en Suisse un débit trÚs important relativement à la surface du bassin versant. Le Rhin sort de Suisse à Bùle, son bassin versant en amont de cette ville ne représente que 20 % de sa superficie totale, mais le fleuve y a déjà acquis prÚs de la moitié de son débit. Ainsi, on parle parfois de la région du Gothard et plus généralement de la Suisse comme du « chùteau d'eau de l'Europe »[5].

Les lacs

Sur le cours de toutes ces riviĂšres se trouvent de nombreux lacs, la Suisse en compte 15 d'une superficie supĂ©rieure Ă  10 km2. Parmi ceux-ci, les lacs du LĂ©man, de Constance, de Lugano et Majeur sont des lacs internationaux. Le plus grand lac est celui du LĂ©man, mais le plus grand lac entiĂšrement situĂ© en Suisse est le lac de NeuchĂątel. La plupart des lacs naturels suisses ont une origine glaciaire. Ils ont Ă©tĂ© creusĂ©s par un glacier au cours d'une glaciation, puis leur recul a libĂ©rĂ© l'espace aujourd'hui occupĂ© par l'eau, d'une ou plusieurs riviĂšres, qui s'y est accumulĂ©e. Si ces lacs sont naturels, ils sont cependant pour la plupart rĂ©gulĂ©s, leur niveau Ă©tant contrĂŽlĂ© en aval. Ces travaux de rĂ©gulation ont Ă©tĂ© importants, Ă  l'image de la premiĂšre correction des eaux du Jura (1868-1878), qui stabilise le niveau des Trois Lacs (Bienne, NeuchĂątel et Morat) et le dĂ©bit de l'Aar. C'est sur les rives du lac des Quatre Cantons que serait nĂ©e la ConfĂ©dĂ©ration suisse.

Il existe aussi de nombreux lacs artificiels Ă  vocation hydroĂ©lectrique. La plupart d'entre eux sont situĂ©s en zone montagneuse (lac des Dix, lac de Mauvoisin, etc.), mĂȘme si quelques-uns se situent sur le Plateau comme celui de la GruyĂšre.

Les glaciers

Des deux massifs montagneux prĂ©sents en Suisse seuls les Alpes abritent des glaciers. Au dĂ©but du XXIe siĂšcle, il reste environ 2 000 glaciers dans les Alpes suisses. Ils sont principalement situĂ©s dans les Alpes valaisannes (Mont Rose, Dent Blanche, etc), les Alpes bernoises (Finsteraarhorn, Jungfrau, Aletschhorn, etc), les Alpes de la Suisse centrale et les Alpes rhĂ©tiques (ChaĂźne de la Bernina, Val Bregaglia). Le plus grand nombre de glaciers se trouve dans des secteurs d'exposition nord-ouest, nord, nord-est ; orientĂ©s au nord ils sont plus protĂ©gĂ©s du rayonnement solaire. Dans des zones Ă  topographie semblable, les glaciers des versants sud sont plus petits que les autres[6].

Depuis 1850 et la fin du petit Ăąge glaciaire, les glaciers reculent sur l'ensemble de la planĂšte. Ce phĂ©nomĂšne de perte de masse est aussi prĂ©sent en Suisse. Ainsi selon Zryd, « les rĂ©serves glaciaires ont littĂ©ralement fondu », passant de 90 milliards de mĂštres cubes en 1901 Ă  75 milliards de mĂštres cubes en 1980, puis 45 milliards de mĂštres cubes en 2003[7].

Besoins humains

Les populations humaines prĂ©lĂšvent d'importantes quantitĂ©s d'eau, que ce soit pour les besoins domestiques ou industriels. Chaque annĂ©e, 200 millions de mĂštres cubes d'eau potable sont prĂ©levĂ©s dans les lacs et plus d'un milliard de mĂštres cubes dans les eaux souterraines. L'industrie en capte 500 millions de mĂštres cubes dans les cours d'eau et lacs, ainsi que 100 millions de mĂštres cubes dans les eaux souterraines[8]. En comparaison, le volume du LĂ©man est de 89 milliards de mĂštres cubes.

Depuis 1975, alors que la population s'est accrue, la consommation totale d'eau a diminuĂ© : en 1981, 500 litres par habitant et par jour Ă©taient consommĂ©s ; en 2011, cette consommation est de 350 litres environ. Cette baisse est due notamment aux efforts de l'industrie[9]. Une bonne gestion de l’eau est donc possible avec une maĂźtrise des coĂ»ts[10]. Cependant la multiplication des canons Ă  neige pour les sports d'hiver gaspille de plus en plus d'eau en la dĂ©gradant[11] - [12].

Climat

photo de monts enneigés dans les alpes bernoises
Alpes bernoises, la chaĂźne alpine constitue une barriĂšre climatique importante.

La Suisse connaßt un climat dit de transition, qui résulte de l'influence de différents climats, sans qu'aucun d'entre eux ne soit prédominant. Les quatre climats qui influencent celui de la Suisse sont de type océanique, nord-européen, continental et méditerranéen[BÀr 9].

L'Ouest de l'Europe connaĂźt un climat ocĂ©anique dĂ» Ă  l'influence du Gulf Stream dans l'Atlantique Nord. Ce climat apporte le plus souvent des masses d'air douces et humides sur la Suisse. Depuis le nord de l'Europe, des coulĂ©es d'air froid polaire descendent de maniĂšre occasionnelle et abaissent considĂ©rablement les tempĂ©ratures en hiver. La Suisse subit aussi l'influence du climat continental, prĂ©sent dans l'est de l'Europe, qui amĂšne des variations importantes entre Ă©tĂ© et hiver. Il apporte occasionnellement des masses d'air sĂšches et froides en hiver et des masses d'air chaudes Ă  trĂšs chaudes en Ă©tĂ©. Le climat mĂ©diterranĂ©en prĂ©sent sur le bassin du mĂȘme nom Ă©tend aussi son influence sur la Suisse. Cependant, ses consĂ©quences sur le climat sont diffĂ©rentes entre le versant mĂ©ridional des Alpes oĂč il donne de l'air chaud et humide et le versant septentrional des Alpes oĂč il apporte de l'air chaud et sec, notamment par effet de foehn[BĂ€r 9].

Ces quatre influences climatiques sont présentes en Suisse, néanmoins leur importance respective varie selon la situation géographique. Ainsi, la Suisse orientale connaßt des amplitudes thermiques plus marquées que l'ouest du pays. Le climat continental est prédominant dans l'est, alors que le climat océanique l'est à l'ouest du pays[BÀr 9].

Précipitations

La moyenne des prĂ©cipitations annuelles en Suisse est nettement supĂ©rieure Ă  celle du continent europĂ©en[7], 1 456 mm contre 790 mm. Une grande partie des prĂ©cipitations provient des flux d'air atlantique.

Les prĂ©cipitations ne sont pas homogĂšnes sur le territoire. En Valais, la moyenne annuelle des prĂ©cipitations est deux fois plus basse qu'au niveau national[7]. Les rĂ©gions situĂ©es sous le vent des massifs montagneux, par rapport aux vents dominants, sont plus sĂšches que les rĂ©gions non abritĂ©es. La partie romande du Plateau et le Nord-Ouest du pays sont relativement secs, abritĂ©s des vents dominants, respectivement par le Jura et la ForĂȘt-Noire d'une part, et les Vosges d'autre part. En Valais, certaines rĂ©gions trĂšs proches gĂ©ographiquement peuvent avoir des niveaux de prĂ©cipitations trĂšs diffĂ©rents. La Jungfrau avec 4 140 mm est l'une des rĂ©gions les plus arrosĂ©es du pays alors que Stalden, situĂ© Ă  environ 30 kilomĂštres n'enregistre que 520 mm de prĂ©cipitations annuelles[BĂ€r 10].

Normales

Les tempĂ©ratures dĂ©pendent en premier lieu de l'altitude. La tempĂ©rature moyenne sur le Plateau suisse est en janvier de −4 Ă  1 °C et en juillet de 16 Ă  19 °C. La tempĂ©rature moyenne annuelle est de 6 Ă  9 °C. Pour une altitude identique, la tempĂ©rature de la rĂ©gion bĂąloise ainsi que la vallĂ©e du RhĂŽne est 1 Ă  2 °C plus Ă©levĂ©e et la Plaine de Magadino au Tessin 2 Ă  3 °C plus Ă©levĂ©e que celle du Plateau suisse.

De la comparaison des tableaux de normes climatiques 1961 - 1990 et 1981 - 2010, il en ressort une augmentation des températures sur toute la Suisse et une diminution des jours de brouillard d'automne sur le Plateau[13].

1961 - 1990
Lieu Altitude de la station d'observation météorologique (en m) Précipitations annuelles moyennes (en mm/an) Durée d'insolation moyenne en août (en %) Durée d'insolation moyenne en décembre (en %) Température max. mensuel moyen en juillet Température min. mensuel moyen en janvier
La Chaux-de-Fonds (massif du Jura) 1 018 1 410 40 40 +19,6 °C −6,4 °C
Berne, Plateau suisse 565 1 040 50 20 +23,5 °C −3,9 °C
Sion (Valais, vallĂ©e du RhĂŽne) 482 600 60 50 +25,7 °C −4,8 °C
SĂ€ntis (Appenzell, PrĂ©alpes Ă  l'est du pays) 2 490 2 900 55 30 +7,5 °C −10,3 °C
Locarno-Monti (Tessin, sud des Alpes) 366 1 850 60 60 +25,9 °C +0,1 °C
Diversité climatique (données pour la période entre 1961 et 1990)[14].
1981 - 2010
Lieu Altitude de la station d'observation météorologique (en m) Précipitations annuelles moyennes (en mm/an) Durée d'insolation moyenne en août (en %) Durée d'insolation moyenne en décembre (en %) Température max. mensuel moyen en juillet Température min. mensuel moyen en janvier
La Chaux-de-Fonds (massif du Jura) 1 018 1 441 50 42 +20,7 °C −6,0 °C
Berne, Plateau suisse 565 1 059 53 42 +24,3 °C −3,6 °C
Sion (Valais, vallĂ©e du RhĂŽne) 482 603 64 50 +27,0 °C −3,6 °C
SĂ€ntis (Appenzell, PrĂ©alpes Ă  l'est du pays) 2 490 2 837 40 41 +8,8 °C −9,6 °C
Locarno-Monti (Tessin, sud des Alpes) 366 1 897 62 57 +27,1 °C +0,8 °C
Normes climatologiques (données pour la période entre 1981 et 2010)[15].

ExtrĂȘmes

La tempĂ©rature la plus Ă©levĂ©e, jamais mesurĂ©e en Suisse, est de 41,5 °C Ă  Grono dans les Grisons, le . Les lieux les plus chaud sont Grono, Locarno-Monti et Lugano, avec une tempĂ©rature moyenne annuelle de 12,4 °C. La plus basse tempĂ©rature mesurĂ©e est de −41,8 °C Ă  La BrĂ©vine dans le canton de NeuchĂątel, le . Le lieu le plus froid est le Jungfraujoch avec une tempĂ©rature moyenne annuelle de −7,2 °C (1981-2010) (−7,9 °C 1961-1990}[16].

Pour les prĂ©cipitations, le record de pluie annuel est au Mönchsgrat avec 5 910 mm au cours de la pĂ©riode 1939-1940. Au Tessin, on mesure 414 mm Ă  Camedo en 24 heures le et Locarno reçu 33,6 mm de pluie en l'espace de 10 minutes le . Les plus importantes quantitĂ©s de neige tombĂ©e en 24 heures fut de 130 cm, entre le 29 et le et le au Berninapass. En , on a mesurĂ© 816 cm de neige au SĂ€ntis, ce qui constitue la plus importante couche de neige mesurĂ©e dans le pays[16]. En moyenne, le SĂ€ntis est le lieu le plus arrosĂ© de Suisse avec 2 837 mm de prĂ©cipitation annuelle[16].

Le lieu le plus sec de Suisse est Ackersand en Valais avec une moyenne de 521 mm de prĂ©cipitations annuelles. La pĂ©riode la plus sĂšche en Suisse a dĂ©butĂ© le , avec une absence de prĂ©cipitations sur Lugano durant 77 jours[16].

Les plus fortes rafales de vent mesurées l'ont été : en montagne le au Grand Saint-Bernard avec une rafale à 268 km/h et en plaine à Glaris le avec 190 km/h[16].

Évolution du climat

Les paramÚtres météorologiques sont réguliÚrement mesurés par les autorités fédérales depuis 1864[17], et un réseau de stations d'observations météorologiques couvre le pays.

Le réchauffement climatique global que connaßt la Terre est perceptible en Suisse, notamment de par le recul des glaciers. Le pergélisol connaßt un recul, ainsi des roches deviennent instables et provoquent des éboulements[18].

Réchauffement en moyenne annuelle en Suisse (données MétéoSuisse[19]) par rapport à la moyenne pré-industrielle (en rouge). On remarque le réchauffement de +3,5 °C en 2022. La ligne rouge, (0 °C de réchauffement) est la température de référence (1864-1900) qui valait alors +3,9 °C en valeur absolue. La ligne bleue est basée sur la définition des climatologues du « climat en Suisse », soit la moyenne sur 30 ans (réchauffement de +1,99 °C). La ligne grise est une linéarisation du réchauffement des 40 derniÚre années (+2,61 °C), et la ligne jaune une linéarisation sur les valeurs des 10 derniÚres années (+2,94 °C). On voit que le réchauffement en Suisse peut avoir plusieurs valeurs, toutes sont nettement supérieures au réchauffement moyen mondial[20]

Biodiversité

La Suisse est marquĂ©e par une grande variĂ©tĂ© de reliefs, d'altitudes et de paysages, qui induit une diversitĂ© des habitats naturels. Ces nombreux habitats naturels favorisent la biodiversitĂ© de la faune et de la flore. On trouve environ 50 000 espĂšces d'animaux, de champignons et de plantes dans le pays[Envs 1]. Le , la Suisse a ratifiĂ© la Convention sur la diversitĂ© biologique, qui est entrĂ©e en vigueur le [OFEV 1]. Dans ce cadre, l'Office fĂ©dĂ©ral de l'environnement a mis en place un programme de surveillance de la biodiversitĂ©, le Monitoring de la biodiversitĂ© en Suisse (MBD)[OFEV 2].

En 2006, 60 espÚces présentes en Suisse sont considérées comme menacées à l'échelle mondiale par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), chiffre stable[OFEV 3].

EspĂšces animales

photo d'un bouquetin, capridé à poil long possédant deux grandes cornes courbes
Capra ibex (bouquetin), vallée du Lötschental.

Selon l'Office fĂ©dĂ©ral de l'environnement, on dĂ©nombre 30 000 espĂšces animales en Suisse dont 41 % sont menacĂ©es[OFEV 4].

Les espĂšces animales sont au nombre de 30 000, parmi lesquelles 83 mammifĂšres, 386 oiseaux, 15 reptiles, 20 amphibiens, 51 poissons osseux, 2 agnathes, 25 000 arthropodes (dont 22 330 insectes), 270 mollusques et 3 200 vers (plats, ronds, rubanĂ©s) et annĂ©lides[21]. Dans le rĂšgne animal on recense 51 espĂšces endĂ©miques[OFEV 4].

Selon le Monitoring de la biodiversitĂ© en Suisse (MDB), la biodiversitĂ© est stable, c'est-Ă -dire que globalement sur l'ensemble du territoire suisse le nombre d'espĂšces animales disparaissant est compensĂ© par l'apparition de nouvelles espĂšces[OFEV 5]. La disparition ou l'apparition d'espĂšces ne signifie pas ici l'extinction globale de l'espĂšce ou son apparition sur la surface terrestre il s'agit de sa prĂ©sence ou non sur le territoire suisse, par exemple des espĂšces d'oiseaux migrateurs nichant auparavant en Suisse ne le faisant plus actuellement ou l'inverse. Ainsi, le pipit rousseline (Anthus campestris), une espĂšce de passereau ne niche plus en Suisse depuis 1998. Il en va de mĂȘme pour la marouette poussin (Porzana parva), qui n'est plus considĂ©rĂ©e comme nichant dans le pays depuis 2002 et le courlis cendrĂ© (Numenius arquata) depuis 2003[22]. Des espĂšces peuvent ĂȘtre chassĂ©es par d'autres, ainsi le goĂ©land cendrĂ© (Larus canus), prĂ©sent sur une Ăźle du lac de NeuchĂątel de 1966 Ă  1996, aurait Ă©tĂ© chassĂ© par le goĂ©land leucophĂ©e (Larus michahellis)[22].

DiffĂ©rentes espĂšces animales sont apparues, ou rĂ©apparues, en Suisse ces derniĂšres annĂ©es. Le loup (Canis lupus) a Ă©tĂ© exterminĂ© au XIXe siĂšcle, cependant, Ă  partir des annĂ©es 1990 il a repeuplĂ© la Suisse depuis l'Italie. La loche d'Ă©tang (Misgurnus fossilis), un poisson disparu de la vallĂ©e du Rhin (rĂ©gion de BĂąle) dans les annĂ©es 1950, a Ă©tĂ© rĂ©introduit dans la vallĂ©e du RhĂŽne dans les annĂ©es 1990. Le ragondin (Myocastor coypus) est apparu en Suisse en 2003. Le GuĂȘpier d'Europe (Merops apiaster), oiseau migrateur mĂ©ridional remonte en Suisse rĂ©guliĂšrement depuis 1991[22].

photo d'une femmelle cervidé et son faon
Cervus elaphus (cerf Ă©laphe), biche et faon, Parc national.

L'ours brun, prĂ©sent sur les armoiries de la capitale fĂ©dĂ©rale Berne, a Ă©tĂ© massivement chassĂ© au cours des XVIIIe siĂšcle et XIXe siĂšcle, l'espĂšce a disparu de la Suisse au dĂ©but du XXe siĂšcle, le dernier spĂ©cimen ayant Ă©tĂ© abattu en Engadine dans le val S-charl en 1904. Non loin du sud de la Suisse, en Italie, dans le Trentin, une population de quelques individus a survĂ©cu. Afin de relancer la reproduction de cette population, dix ours de SlovĂ©nie ont Ă©tĂ© introduits dans le parc national Adamello-Brenta entre 1999 et 2002. En , un premier mĂąle est arrivĂ© en Suisse par le Tyrol du Sud. Il a Ă©tĂ© ensuite observĂ© dans le val MĂŒstair, le parc national suisse et l'Engadine[OFEV 6]. Le , un ours a Ă©tĂ© abattu par les gardes-faune grisons. Cette dĂ©cision a Ă©tĂ© prise face au danger que l'animal faisait courir aux populations locales venant chercher sa nourriture dans les zones d'habitation. Un second ours s'est Ă©tabli en Suisse en 2007. Ce dernier est jugĂ© plus farouche et craintif que le premier[23].

La biodiversité des espÚces animales est donc stable à l'échelle nationale, cependant ceci est moins vrai à l'échelle régionale. Ainsi, le nombre de vertébrés et d'orthoptÚres a diminué entre 1997 et 2004 dans le Jura et sur le Plateau, est stable dans les Alpes centrales occidentales, mais est en augmentation dans les versants septentrionaux et méridionaux des Alpes et dans les Alpes centrales orientales. Ainsi le Lynx, qui avait été réintroduit en Suisse centrale dans les années soixante, a spontanément colonisé les Alpes centrales et le versant sud des Alpes[OFEV 7].

Parmi les espÚces animales, on trouve des espÚces classées en voie d'extinction à l'échelle mondiale. L'apron du RhÎne (Zingel asper) est un poisson classé au bord de l'extinction. On ne trouve plus que quelques populations isolées les unes des autres dans le bassin du RhÎne. En 2006, le nombre d'individus est estimé à 200 pour la Suisse[OFEV 8].

Plantes et champignons

photo montrant quelques fleurs de myosotis poussant sur une rocaille. Les fleurs sont composées de 5 pétales mauves, jaunes à leur base
Myosotis rehsteineri sur les rives du lac de Constance

En Suisse, on compte 19 000 espĂšces de plantes et champignons dont 3 000 plantes vasculaires et fougĂšres, 1 030 mousses, 1 660 lichens, 9 000 champignons et 4 000 algues. Il existe deux espĂšces endĂ©miques parmi les plantes vasculaires : la Drave ladine et la Sabline ciliĂ©e[OFEV 4].

Plusieurs espÚces de végétaux présents en Suisse sont en voie d'extinction au niveau mondial. La Tulipa aximensis a été redécouverte en Valais en 1998, elle était jusqu'alors considérée comme éteinte à l'échelle mondiale[OFEV 3]. Une autre tulipe sauvage, la Tulipa didieri, n'est quant à elle présente que sur quatre petits sites valaisans et un site en Savoie. Au bord du lac de Constance, le myosotis rehsteineri n'occupe plus que quelques gazons littoraux sur les rives de ce lac. La saxifrage amphibie, une sous-espÚce de saxifrage à feuilles opposées, disparue en 1956, est selon l'Union internationale pour la conservation de la nature le seul taxon dont la disparition en Suisse a aussi signifié la disparition à l'échelle mondiale[OFEV 8].

ForĂȘts

photo d'un cours d'eau au milieu de la forĂȘt de Tamangur
La forĂȘt de Tamangur en Engadine Ă  2 300 m, une des plus Ă©levĂ©es d'Europe[24].

En 2007, les forĂȘts suisses couvrent une surface de 1,25 million d'hectares, avec des rĂ©partitions inĂ©gales d'une rĂ©gion Ă  l'autre : si le versant mĂ©ridional des Alpes (Tessin) est particuliĂšrement riche, le Plateau, avec sa forte densitĂ© de population, a beaucoup moins de forĂȘts. Entre la pĂ©riode 1993-1995 et la pĂ©riode 2004-2006, les surfaces forestiĂšres ont augmentĂ© de 4,9 % sur la totalitĂ© du pays ; 0 % sur le Plateau, 0,9 % dans le massif du Jura, 2,2 % dans les PrĂ©alpes, 9,1 % dans les Alpes et 9,8 % au sud des Alpes. Le volume total de bois s'Ă©lĂšve Ă  420 millions de mĂštres cubes[25].

Les forĂȘts ont une place importante dans la biodiversitĂ© : 20 000 espĂšces dĂ©pendent des forĂȘts suisses, soit prĂšs de la moitiĂ© des espĂšces vivant dans le pays[Envs 2].

Le bois est utilisĂ© en Suisse comme matiĂšre premiĂšre dans la construction et comme agent Ă©nergĂ©tique. En 2005, l'extraction du bois s'est Ă©levĂ©e Ă  5,3 millions de mĂštres cubes, valeur infĂ©rieure Ă  celle de la croissance annuelle du bois commercialisable (7,4 millions de mĂštres cubes)[Envs 3].

En 2021, le plus grand arbre de Suisse se trouve dans la commune de GrĂ€nichen et mesure 62 mĂštres. Il s'agit d'un sapin de Douglas, espĂšce provenant d'AmĂ©rique du Nord. Concernant une espĂšce provenant d'Europe, le plus grand sapin blanc de Suisse se trouve dans la forĂȘt jardinĂ©e de Couvet dans la commune de Val-de-Travers, et mesure 58 mĂštres[26].

Plantes et animaux envahissants

En Suisse, 10 % de la flore est néophyte, et 1 % sont des espÚces envahissantes qui menace la biodiversité et les espÚces indigÚnes. Les animaux envahissants peuvent, selon leur espÚce, menacer la faune indigÚne en transmettant des agents pathogÚnes ou des parasites, en repoussant les espÚces indigÚnes ou en s'hybridant avec elles[27] - [28].

Parmi les plantes envahissantes, on trouve notamment : l'ambroisie, l'arbre aux papillons, la berce du Caucase, la balsamine de l'Himalaya, la renouĂ©e du Japon, la renouĂ©e de Sakhaline, la renouĂ©e hybride, le solidage du Canada, le solidage gĂ©ant, le faux vernis du Japon, le sumac vinaigrier, le sĂ©neçon du Cap, l'Ă©lodĂ©e du Canada, l'Ă©lodĂ©e de Nuttall, le laurier-cerise, le cerisier tardif, la ronce d’ArmĂ©nie, le robinier faux-acacia, la jussie Ă  grandes fleurs, le lysichiton amĂ©ricain, le puĂ©raire hirsute.

Parmi les animaux envahissants, on trouve notamment : la coccinelle asiatique, la mineuse du marronnier, le capricorne asiatique[29], la limace espagnole (Arion vulgaris ou Arion lusitanicus), la moule zébrée, l'écrevisse signal ou de Californie, le poisson rouge, l'érismature rousse, l'écureuil gris ou de Californie.

Le moustique tigre quant à lui se trouve déjà dans le canton du Tessin depuis 2003[30].

L'office fédéral de l'environnement est le service fédéral chargé du dossier. La fondation Infoflora a dressé une liste noire des espÚces envahissantes en Suisse[31].

Dangers naturels

photo d'une vallée aprÚs une avalanche, la coulée de neige est rendue verte par les branches de sapins arrachées, une maison est à moitié ensevelie sous la neige
Avalanche au-dessus de Engi

Les dangers naturels ont toujours Ă©tĂ© prĂ©sents en Suisse, ils peuvent ĂȘtre de nature hydrologique (ou mĂ©tĂ©orologique) ou de nature gĂ©ologique. La prĂ©sence de nombreux massifs montagneux prĂ©dispose la Suisse aux phĂ©nomĂšnes de crues, provoquant des inondations comme dans la rĂ©gion du Seeland ou dans la plaine de la Linth. En montagne sont prĂ©sents les problĂšmes d'avalanches ou ceux liĂ©s aux glaciers comme celui du GiĂ©tro. Par annĂ©e, 200 sĂ©ismes sont enregistrĂ©s, mais seulement 10 % d'entre eux sont ressentis par la population comme celui ayant affectĂ© BĂąle en 1356[Envs 4]. Les risques sismiques ne sont pas les mĂȘmes suivant les rĂ©gions de Suisse, trois zones sont dĂ©finies en fonction de la probabilitĂ© d'apparition d'un sĂ©isme. La rĂ©gion comprise entre le LĂ©man et le lac de Constance n'a qu'une faible probabilitĂ© d'ĂȘtre touchĂ©e par un sĂ©isme, a contrario ce risque est Ă©levĂ© en Valais[Envs 5].

Entre 1946 et 2015, il y a eu 1023 personnes dĂ©cĂ©dĂ©es lors de 635 phĂ©nomĂšnes naturels, selon une Ă©tude de l'Institut fĂ©dĂ©ral de recherches sur la forĂȘt, la neige et le paysage (WSL). Cela comprend les crues, glissements de terrain, laves torrentielles, chutes de pierres, tempĂȘtes, foudres et avalanches. Plus d’un tiers de ces dĂ©cĂšs, concernent les accidents d’avalanches, tandis que la foudre, deuxiĂšme cause de mortalitĂ©, a tuĂ© 164 personnes. Dans le dĂ©compte des victimes, il s’agit uniquement des accidents concernant la protection de la population dans les localitĂ©s et sur les voies de communication, et exclut les victimes dĂ©cĂ©dĂ©es lors d’activitĂ©s de loisirs en terrain non sĂ©curisĂ©, notamment les skieurs hors-piste et les randonneurs. Durant cette pĂ©riode, les causes naturelles qui ont fait le plus de victimes, ont eu lieu en , au barrage de Mattmark, qui a fait 88 morts lorsqu'un pan du glacier de l'Allalin s'est effondrĂ© sur les ouvriers, en 1970, les avalanches de Reckingen qui ont tuĂ© 30 personnes, tandis que celles de Ă  Vals ont provoquĂ© 19 victimes[32].

Ces derniÚres années, les dangers naturels sont à l'origine de neuf décÚs par an en moyenne : six dans des avalanches, deux dans des crues et un dans des éboulements[Envs 6].

Une carte nationale de l’alĂ©a ruissellement, Ă©laborĂ©e par l’Office fĂ©dĂ©ral de l'environnement, l’Association Suisse d’Assurances et l’Association des Ă©tablissements cantonaux d’assurance, recense les surfaces potentiellement touchĂ©es par le ruissellement en Suisse[33].

GĂ©ographie humaine

« La Suisse entiĂšre est comme une grande ville divisĂ©e en treize quartiers, dont les uns sont sur les vallĂ©es, d'autres sur les coteaux, d'autres sur les montagnes. GenĂšve, Saint-Gall, NeuchĂątel, sont comme les faubourgs : il y a des quartiers plus ou moins peuplĂ©s, mais tous le sont assez pour marquer qu'on est toujours dans la ville : seulement les maisons, au lieu d'ĂȘtre alignĂ©es, sont dispersĂ©es sans symĂ©trie et sans ordre, comme on dit qu'Ă©taient celles de l'ancienne Rome. »

— 1763, Jean-Jacques Rousseau[34]

DĂ©coupage administratif

carte de la suisse divisées en cantons, elle permet de visualiser les variations de tailles importantes entre les cantons, la moitié du territoire étant couverte par quatre cantons, Berne, Grisons, Valais et Vaud
La Suisse et les cantons suisses.

Le dĂ©coupage administratif de la Suisse est liĂ© Ă  son histoire : le pays s'est en effet formĂ©, au fil des siĂšcles, par la rĂ©union d'États souverains appelĂ©s cantons[dhs 2], sous forme d'une confĂ©dĂ©ration. Depuis 1848, le pays est composĂ© de « cantons souverains »[35] qui sont au nombre de 26 depuis 1979. Les derniers cantons Ă  ĂȘtre entrĂ©s dans la ConfĂ©dĂ©ration sont ceux de GenĂšve, NeuchĂątel et du Valais en 1815. Le canton du Jura est crĂ©Ă© en 1979 par sĂ©paration d'une partie du canton de Berne.

Onze des ving-six cantons sont divisĂ©s en districts[note 4] qui servent de contrĂŽle et d'exĂ©cution entre l'État et les communes : ces entitĂ©s intermĂ©diaires ne sont qu'administratives, judiciaires ou Ă©lectorales et ne disposent d'aucune autonomie politique[dhs 3]. Tous les cantons sont divisĂ©s en communes. La Suisse, au , en compte 2 172[36] et[37]. D'autres cantons, comme celui de Berne utilisent un autre dĂ©coupage, dans cet exemple il s'agit des arrondissements administratifs.

Depuis 1999, la Suisse est dĂ©coupĂ©e sur le plan statistique en sept grandes rĂ©gions[38] pouvant regrouper plusieurs cantons. Elles sont Ă©quivalentes aux rĂ©gions NUTS 2 d'Eurostat (office statistique de l'Union europĂ©enne). Correspondant Ă  un Ă©chelon obligatoire pour la statistique suisse depuis leur crĂ©ation, elles ne reprĂ©sentent toutefois pas une unitĂ© institutionnelle en tant que telle. À des fins d'analyse et de comparaisons nationales et internationales, l'Office fĂ©dĂ©ral de la statistique utilise plusieurs niveaux gĂ©ographiques liĂ©s Ă  la politique territoriale[39].

Abr Canton Chef-lieu Population
(2020)[40]
Surface
(km2)[41]
Densité
(hab./km2)
Langues officielles
ZH Zurich Zurich +1 553 423, +1 729, 898 allemand
BE Berne Berne +1 043 132, +5 959,44 175 allemand, français
LU Lucerne Lucerne +416 347, +1 493,44 279 allemand
UR Uri Altdorf +036 819, +1 076,57 34 allemand
SZ Schwytz Schwytz +162 157, +0906,92 179 allemand
OW Obwald Sarnen +038 108, +0490,59 158 allemand
NW Nidwald Stans +043 520, +0275,9 158 allemand
GL Glaris Glaris +040 851, +0685,3 60 allemand
ZG Zoug Zoug +128 794, +0238,69 540 allemand
FR Fribourg Fribourg +325 496, +1 670,7 195 français, allemand
SO Soleure Soleure +277 462, +0790,49 351 allemand
BS BĂąle-Ville BĂąle +196 735, +0037, 5317 allemand
BL BĂąle-Campagne Liestal +290 969, +0517,56 562 allemand
SH Schaffhouse Schaffhouse +083 107, +0298,42 278 allemand
AR Appenzell Rhodes-ExtĂ©rieures Herisau[note 5] +055 309, +0242,86 228 allemand
AI Appenzell Rhodes-IntĂ©rieures Appenzell +016 293, +0172,52 94 allemand
SG Saint-Gall Saint-Gall +514 504, +2 025,54 254 allemand
GR Grisons Coire +200 096, +7 105,44 28 allemand, romanche, italien
AG Argovie Aarau +694 072, +1 403,73 494 allemand
TG Thurgovie Frauenfeld +282 909, +0991,02 285 allemand
TI Tessin Bellinzone +350 986, +2 812,2 125 italien
VD Vaud Lausanne +814 762, +3 212,03 254 français
VS Valais Sion +348 503, +5 224,25 67 français, allemand
NE NeuchĂątel NeuchĂątel +175 894, +0802,93 219 français
GE GenĂšve GenĂšve +506 343, +0282,48 1792 français
JU Jura DelĂ©mont +073 709, +0838,55 88 français
CH Suisse Berne +8 606 033, +41 284,57 208 allemand, français, italien, romanche[note 6]

Carte interactive des cantons suisses

Utilisation du sol

photo aérienne d'une exploitation agricole composé de 3 bùtiments, la photo donne l'impression que l'exploitation est une ßle au milieu d'une mer verte
Utilisation des sols
Source : OFS (1992-1997)[42] - [43].
Domaines principaux Surface
(en %)
Utilisation des sols Surface
(en ha)
Surfaces d'habitat et d'infrastructure6,8 Aires de bĂątiments137 564
Aires industrielles20 233
Surfaces d'infrastructure spĂ©ciale16 111
Espaces verts et lieux de dĂ©tente15 860
Surfaces de transport89 329
Surfaces agricoles36,9 Arboriculture fruitiĂšre, viticulture, horticulture60 956
PrĂ©s et terres arables, pĂąturages locaux926 378
Alpages537 802
Surfaces boisĂ©es30,8 ForĂȘt1 102 160
ForĂȘt buissonnante60 514
Autres surfaces boisĂ©es108 978
Surfaces improductives25,5 Lacs142 234
Cours d'eau31 724
VĂ©gĂ©tation improductive263 051
Surfaces sans vĂ©gĂ©tation615 597

Le territoire suisse se répartit entre quatre grands types d'utilisation du sol : les surfaces d'habitat et d'infrastructure, les surfaces agricoles, les surfaces boisées et enfin les surfaces dites improductives[44].

Surfaces d'habitat et d'infrastructure

L'habitat est principalement développé sur le Plateau suisse et sur le versant septentrional des Alpes, à proximité des lacs et le long des principaux cours d'eau[45]. Il occupe 14,6 % du Plateau. Le Jura (7,4 %), le sud (4,3 %) et le versant nord des Alpes (4 %), et enfin les Alpes centrales occidentales (2,9 %) et orientales (1,6 %) suivent de loin[46].

Les surfaces d'habitat et d'infrastructure croissent autour des agglomérations mais aussi en campagne, au détriment des surfaces agricoles. Cette croissance est particuliÚrement importante le long des grands axes de communication que sont les autoroutes et voies de chemin de fer. Le raccordement de nouvelles voies entraßne un développement marqué de ces régions comme la région d'Avenches aprÚs l'ouverture de l'autoroute entre Yverdon et Berne. La campagne est attractive pour des raisons économiques et de qualité de vie, on y construit essentiellement de l'habitat individuel alors que dans les agglomérations il est plutÎt collectif[46].

La structure des ménages évoluant, ceux-ci sont de plus en plus petits. Couplée à la construction de maisons individuelles ou mitoyennes, gourmandes en surface on constate, en douze ans, un accroissement de surface dédiée à l'habitat de 25 % alors que la seule augmentation de population est de 9 %[47].

Surfaces agricoles

Selon l'Office fédéral de la statistique, les surfaces agricoles représentent les prés et les terres arables, les pùturages, les plantations fruitiÚres, viticoles et horticoles ainsi que les alpages. Environ 28 % de ces surfaces agricoles sont des terres arables.

En 2009, la Suisse comptait 14 817 kilomĂštres carrĂ©s de surfaces agricoles, soit environ 36 % du territoire national.

Les surfaces agricoles, malgré leur diminution, représentent la plus grande affectation du territoire de la Suisse. L'agriculture domine le Plateau, occupant un peu plus de la moitié des surfaces. La situation est similaire dans le Jura (44 %), le versant septentrional des Alpes (38,2 %) et les Alpes centrales orientales (31,4 %). Dans les régions de montagne que sont les Alpes centrales occidentales (Valais) et du sud, les zones exploitées (essentiellement des alpages) sont en proportion plus faibles[48].

La protection des zones boisĂ©es conduit Ă  de nombreux conflits d'intĂ©rĂȘts autour des terres agricoles, surtout sur le Plateau et Ă  proximitĂ© d'agglomĂ©rations, oĂč le dĂ©veloppement des surfaces d’habitat et d’infrastructure rogne sur le montant des terres arables. Environ 90 % de toutes les surfaces nouvellement urbanisĂ©es sont situĂ©es sur d'anciennes surfaces agricoles. À l'inverse, le nombre d'exploitations agricoles de montagne tendant Ă  diminuer, de nombreuses surfaces sont laissĂ©es en friches au profit des surfaces boisĂ©es, au dĂ©triment de la diversitĂ© du paysage. La diminution est particuliĂšrement marquĂ©e en Valais et au Tessin[48].

Selon l’Office fĂ©dĂ©ral du dĂ©veloppement territorial, environ un mĂštre carrĂ© de surface agricole disparaĂźt chaque seconde. Entre 1985 et 2009, la Suisse a perdu 850 km2 de surfaces agricoles, ce qui correspond Ă  la surface du canton du Jura avec ses 838 km2[49]. Durant cette pĂ©riode, la population a augmentĂ© de 1 302 000 personnes, passant de 6 484 000 en 1985, Ă  7 786 000 en 2009[50].

En septembre 2021, la commission de gestion du Conseil national alerte le conseil fĂ©dĂ©ral sur l'Ă©tat des sols suisses en raison de l'augmentation des habitants et des constructions. L'urbanisation consomme le territoire suisse et les terres agricoles. Le conseiller national Thomas de Courten informe qu'il y a environ 440 mille hectares de terres cultivables en Suisse, soit tout juste assez, car le minimum requis n'est dĂ©passĂ© que de 1,59%. Il s'agit de terres irremplaçables et essentielles pour l'agriculture et la biodiversitĂ©. Depuis les annĂ©es 1990, la ConfĂ©dĂ©ration Ă©labore un plan sectoriel pour protĂ©ger les bonnes terres cultivables, aussi appelĂ©es surfaces d'assolement, lĂ  oĂč le sol est le plus riche. Il s'agit de terres irremplaçables et essentielles pour l'agriculture et la biodiversitĂ©. Les cantons doivent notamment s'assurer qu'elles ne sont pas trop utilisĂ©es et que rien ne soit construit dessus. En cas de pĂ©nurie, le pays n'aurait que trĂšs peu de marge pour maintenir une autosuffisance alimentaire[51].

Surfaces boisées

Les surfaces boisĂ©es couvrent moins du tiers du territoire, mais cette surface augmente d'annĂ©e en annĂ©e. Ce reboisement est essentiellement naturel, principalement dans les Alpes oĂč la forĂȘt rĂ©occupe les espaces abandonnĂ©s par les paysans et les pĂąturages. L'afforestation contribue pour 13 % au reboisement, et est effectuĂ©e dans le but de compensation Ă  la suite d'un dĂ©frichement ou pour constituer des protections contre les risques naturels en montagne (avalanches, Ă©boulements, coulĂ©es de terre et crues torrentielles). C'est dans le Jura et dans les Alpes du sud que les forĂȘts sont les plus prĂ©dominantes, occupant respectivement 47,7 % et 47,2 % du sol de ces rĂ©gions. Sur le versant septentrional des Alpes les surfaces boisĂ©es occupent 33,2 % du sol et 24,6 % sur le Plateau. C'est dans les Alpes centrales que les surfaces boisĂ©es occupent le moins le sol avec environ 22 % de couverture[52].

Surfaces improductives

Les surfaces improductives correspondent Ă  toutes les zones occupĂ©es par les rochers, les Ă©boulis, la glace, les nĂ©vĂ©s et la vĂ©gĂ©tation improductive au-delĂ  de la limite de la vĂ©gĂ©tation forestiĂšre. Les lacs, les cours d’eau et les zones humides sont aussi des surfaces improductives[45]. Occupant 25,5 % du sol suisse, ces surfaces sont en trĂšs lĂ©gĂšre rĂ©gression (-0,1 % sur 10 ans). Elles sont prĂ©dominantes dans les Alpes centrales (la moitiĂ© des sols), a contrario elles ne couvrent que 10 % de la surface du Plateau suisse et 1 % du Jura[53]. Les territoires incultes de montagne sont exploitĂ©s par le tourisme et la production d'Ă©nergie hydraulique. Les conditions climatiques modifient fortement le paysage de ces territoires : infiltrations d'eau, Ă©boulements, avalanches, torrents en crue. L'homme intervient sur 0,2 % de surface de ce territoire pour crĂ©er des infrastructures de protections contre les crues ou contre les avalanches. Les voies de communication, avec de nombreux ouvrages d'art, occupent une partie de ces surfaces[53].

En plaine, les lacs et cours d'eau proches des lieux d'habitat sont utilisés à des fins de loisirs et de détente. Des biotopes, humides ou secs, et des réserves naturelles sont aménagées ; ces zones contribuent au maintien de la biodiversité[53].

Population

Au , la Suisse comptait 8 237 700 habitants[54]. Pour ce qui est de la population, le pays est au 95e rang mondial[55]. L'Ă©volution de la population suisse est observĂ©e depuis 1798, lorsque le gouvernement de la RĂ©publique helvĂ©tique procĂšde Ă  un premier recensement[56]. DĂšs 1850, le gouvernement fĂ©dĂ©ral organise des recensements tous les dix ans, qui montrent une multiplication par trois de la population entre 1860 et 2006, passant de 2,515 millions Ă  7,509 millions d'habitants[57]. Si les frontiĂšres du pays sont globalement inchangĂ©es depuis 1815 et le CongrĂšs de Vienne qui marque la fin de la domination française sur la Suisse, la derniĂšre modification territoriale significative date du lors de la signature du traitĂ© des Dappes entre la France et la Suisse sur le partage des 700 hectares de la vallĂ©e des Dappes[58].

Évolution de la population

graphique montrant l'Ă©volution dĂ©mographique de la suisse entre 1860 et 2007, la courbe est rĂ©guliĂšre, avec une pente positive moyenne de 334 milles par annĂ©e, avec deux Ă©paulements en 1910 et 1970
Évolution dĂ©mographique de 1860 Ă  2007.

À l'Ă©chelle gĂ©ographique les variations dĂ©mographiques ne sont pas homogĂšnes[59]. De nombreux facteurs locaux ont influencĂ© ces variations dĂ©mographiques : zone de plaine ou de montagne, situation urbaine ou rurale, industrie ou agriculture, prĂ©sence ou non d'attrait touristique. Ces facteurs, parmi d'autres, continuent Ă  influencer les diffĂ©rences locales sur le plan de la dĂ©mographie.

Les périodes retenues par l'Office fédéral de la statistique pour étudier les variations démographiques internes s'articulent autour de dates charniÚres ; 1885 et l'essor économique avec la crise des années 1870 et 1880, 1914 et le début de la PremiÚre Guerre mondiale, 1945 et la fin de la Seconde Guerre mondiale et enfin 1973 avec le premier choc pétrolier.

PĂ©riode de 1850 Ă  1880

Au cours de ces trois dĂ©cennies, l'accroissement de la population est continu mais modĂ©rĂ©. L'accroissement naturel est relativement important, des migrants s'installent en Suisse ; ce double accroissement de la population parvient cependant Ă  peine Ă  combler les dĂ©parts de migrants suisses vers l'Ă©tranger[Refed 1]. Cette pĂ©riode, marquĂ©e par le dĂ©veloppement du chemin de fer, voit la premiĂšre concentration dĂ©mographique persistante surtout sur le Plateau. Les principales villes du pays se dĂ©veloppent ainsi que de grandes rĂ©gions industrielles, telles que le Jura avec l'industrie horlogĂšre, le Jura bernois avec l'industrie mĂ©tallurgique et mĂ©canique, le canton de BĂąle-Campagne avec les industries horlogĂšre et textile, la Suisse orientale avec l'industrie textile (les deux Appenzell, le FĂŒrstenland, – entre Saint-Gall et Wil –, le Rheintal, l'Oberthurgau et le canton de Glaris). La naissance du tourisme hivernal alpin voit aussi le dĂ©veloppement de certaines petites rĂ©gions comme Davos ou la Haute-Engadine.

Dans certaines régions comme le Valais, la Suisse centrale et à un degré moindre le Plateau fribourgeois et bernois, une forte croissance démographique se produit sans développement industriel ou touristique. Cet accroissement de population en l'absence de développement économique engendre dans ces régions une tendance à la paupérisation des populations, alors principalement catholiques, qui connaissent un isolement politique, social et économique[Refed 2].

Au cours de cette pĂ©riode, les vallĂ©es tessinoises et grisonnes connaissent de fortes pertes dĂ©mographiques. Dans certaines vallĂ©es les recensements montrant mĂȘme des pertes de moitiĂ© de la population. Ces zones ont connu une forte Ă©migration, notamment vers l'AmĂ©rique, nĂ©anmoins l'Office fĂ©dĂ©ral de la statistique estime que les recensements de 1850 et 1860 auraient Ă©tĂ© surĂ©valuĂ©s dans de nombreuses communes de montagne. Ainsi les diminutions de populations sont, sur cette pĂ©riode, probablement moindres[Refed 2].

PĂ©riode 1880-1910

Pendant les trente années précédant le premier conflit mondial la croissance démographique du pays est trÚs importante, la population passant de 2,82 à 3,71 millions d'habitants. Les explications à cela sont diverses. La société suisse connaßt des transformations économiques et sociales fondamentales, induisant notamment une forte baisse de la mortalité. La baisse de la mortalité, une natalité toujours élevée et une importante immigration sont les facteurs expliquant cet accroissement de la population[Refed 2].

Cette période est aussi marquée par une urbanisation trÚs forte du pays. La population de Zurich augmente de 150 %, Lucerne, Saint-Gall, Lausanne et Bùle de 120 % environ chacune et Berne et Bienne de 100 %. Le fort accroissement démographique de cette période se retrouve aussi dans des régions industrielles telles la vallée de l'Aar (de Bienne à Aarau), l'Oberland zurichois, le Jura et la Suisse orientale. Les zones touristiques connaissent aussi d'importantes augmentations de population, certaines communes telles que Montreux, Leysin, Montana, Zermatt, les environs d'Interlaken, les berges du lac des Quatre Cantons, la région des lacs tessinois, la Haute-Engadine, Davos, Arosa ont des augmentations de population encore plus fortes que les zones industrielles. En revanche, le développement démographique connu par la Basse-Engadine, le Kandertal et la Haut-Valais n'est que provisoire, conséquence des chantiers ferroviaires[Refed 3].

Comme au cours de la période précédente, le dépeuplement des vallées grisonnes et tessinoises se poursuit. Les zones de dépeuplement touchent principalement des zones agricoles. Le Klettgau schaffhousois perd, par exemple plus de 20 % de ses habitants. Le contraste entre les zones rurales (en perte de population) et les zones urbaines et industrielles (en fort développement) est d'autant plus marqué par la proximité géographique de ces zones, souvent voisines[Refed 3].

PĂ©riode 1910-1941

La PremiĂšre Guerre mondiale Ă©clate en 1914. La Suisse est entourĂ©e par des pays impliquĂ©s dans ce conflit : l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie, la France et l'Italie, mais n'y participe pas. NĂ©anmoins, le dĂ©but du conflit est une date marquante pour la dĂ©mographie du pays : la natalitĂ© connaĂźt alors une chute rapide et continue. Le modĂšle d'une famille restreinte s'impose dans les familles suisses. De plus, la pĂ©riode prĂ©cĂ©dente de forte immigration s'arrĂȘte brusquement avec le dĂ©but du conflit. Au cours de la pĂ©riode 1914-1940, le nombre de ressortissants Ă©trangers diminue passant de 16 Ă  5 % de la population totale[Refed 3].

Les dĂ©placements de population Ă  l'intĂ©rieur du pays sont moins importants qu'au cours des pĂ©riodes prĂ©cĂ©dentes. La croissance dĂ©mographique est assez faible et les diffĂ©rences entre rĂ©gions moins marquĂ©es. Le tissu Ă©conomique du pays connaĂźt diffĂ©rentes crises, telles que celle de la broderie en Suisse-orientale, celle touchant l'industrie horlogĂšre du Jura et la baisse du tourisme, qui se ressentent sur le plan dĂ©mographique. De grandes zones rurales comme les Moyen-Pays fribourgeois et vaudois sont affectĂ©es par une nette baisse de la population rurale[Refed 3]. À cause de ces crises Ă©conomiques, certaines villes voient leurs populations diminuer : c'est le cas pour Saint-Gall (-17 %) ou pour La Chaux-de-Fonds (-7 %)[Refed 4]. Le processus de formation d'agglomĂ©rations urbaines, apparu au cours de la pĂ©riode prĂ©cĂ©dente, s'accentue : les communes de la banlieue de Zurich, de la banlieue sud de BĂąle et des environs de GenĂšve sont celles dont l'accroissement est le plus fort au cours de cette pĂ©riode[Refed 4].

À l'instar des villes et des banlieues suburbaines, les zones rurales connaissent des dĂ©veloppements disparates. Des zones comme l'Oberland bernois et la Suisse centrale profitent d'investissement de l'État et se dĂ©veloppent, en connaissant des gains dĂ©mographiques notables. Le Valais et les Grisons sont les rĂ©gions dans lesquelles la croissance dĂ©mographique est la plus forte. Les parties occidentale et orientale du Plateau voient leurs populations rĂ©gresser alors que la partie centrale s'accroĂźt.

PĂ©riode 1941-1970
graphique en histogramme montrant l'évolution de la population entre 1950 et 2007, chqaue barre étant la somme de la population étrangÚre et de la population locale, une courbe de l'accroissement naturel est également indiqué, cette courbe passe brusquement d'une valeur de huit pour mille en 1960 à une valeur proche de deux en 1980
Représentation graphique de l'évolution de la population[60].

Le début de cette période est marqué par le second conflit mondial qui s'achÚve en 1945. Les trente années qui suivent, appelées les « Trente Glorieuses », sont une période de forte croissance économique pour la Suisse ainsi que pour une grande majorité des pays développés.

Au cours de cette période, la croissance démographique du pays est continue. L'économie et le paysage du pays sont fortement modifiés. Toutes les régions urbaines et surtout suburbaines, industrielles et touristiques, traditionnelles ou nouvelles sont touchées par ce développement démographique[Refed 4].

Le développement de ces zones se fait au détriment d'autres. Ainsi a lieu un exode massif depuis diverses zones vers les régions précitées. Les différentes régions touchées par cet exode sont les zones rurales des cantons de Vaud et de Fribourg ou certaines communes thurgoviennes, schaffhousoises ou lucernoises à l'écart des grands axes. Des zones du Jura (Ajoie, Franches-Montagnes, Jura neuchùtelois), les régions préalpines de l'Emmental, de l'Entlebuch, du Toggenbourg et d'Appenzell connaissent aussi de fortes pertes démographiques. Les plus forts déclins se trouvent dans les vallées alpines non touristiques : régions industrielles de Glaris, vallées grisonnes (Surselva, Hinterrhein, Albula, Basse-Engadine), fonds de vallées tessinoises. Cet exode depuis les vallées alpines arrive pour la premiÚre fois en Valais, notamment dans la vallée de Conches[Refed 4].

Le développement démographique de cette période fait apparaßtre une dualité centre-périphérie à grande échelle : les régions du Plateau contre celles des montagnes. Ainsi, la zone de croissance démographique du Plateau est quasi sans discontinuité du lac de Constance jusqu'à Neuchùtel et Fribourg. Les agglomérations tessinoises et le bassin lémanique sont deux autres pÎles connaissant un fort développement[Refed 4].

PĂ©riode 1970-2000

La croissance dĂ©mographique de la pĂ©riode prĂ©cĂ©dente s'arrĂȘte brutalement en 1973 avec le premier choc pĂ©trolier. Pendant les trois annĂ©es qui suivent, la population du pays diminue, phĂ©nomĂšne nouveau depuis plus de soixante ans. Le pays connaĂźt de nouveau une hausse de la natalitĂ© au cours des annĂ©es 1980, puis une immigration renforcĂ©e entre 1990 et 1997. L'accroissement annuel moyen de cette pĂ©riode est le plus faible des cinq pĂ©riodes considĂ©rĂ©es[Refed 5].

Sur le Plateau, des mouvements de population ont lieu des villes, centres d'agglomĂ©rations, vers les communes situĂ©es en pĂ©riphĂ©rie, mais dans leur globalitĂ© ces agglomĂ©rations s'accroissent. Cependant, pour la premiĂšre fois la croissance dĂ©mographique enregistrĂ©e par ces agglomĂ©rations est infĂ©rieure Ă  celle des rĂ©gions rurales. Les croissances les plus Ă©levĂ©es se trouvent dans les couronnes extĂ©rieures des agglomĂ©rations : Nyon (agglomĂ©ration de GenĂšve), Morges, Échallens et Oron (Lausanne), Affoltern, Bremgarten, Dielsdorf et Uster (Zurich)[Refed 5].

Les grandes agglomérations s'étendent vers l'espace rural mais commencent aussi à se chevaucher comme à Zurich avec Winterthour, Baden, Zoug, Lachen-PfÀffikon, Rapperswil, Wil, Brugg et Aarau ou avec Berne et Thoune. Le Plateau devient une continuité territoriale, ailleurs des aires urbaines se développent : les grandes agglomérations autour du Léman (GenÚve, Lausanne et Vevey-Montreux), les centres urbains du Valais, et les agglomérations du Tessin[Refed 5].

Au cours de cette période les régions connaissant de fortes pertes démographiques sont principalement des régions isolées dans les Alpes ; la vallée de Conches, l'Oberhasli bernois, Uri, la Surselva, le val Blenio et la Léventine. L'Emmental, l'Entlebuch et certaines parties du Jura sont aussi des régions se dépeuplant[Refed 6].

Structure actuelle

Au , la Suisse comptait 8 237 700 habitants[54]. L'augmentation de population est prĂ©sente dans l'ensemble des cantons, ceux dans lesquels cette augmentation est la plus forte Ă©tant ceux de Fribourg, Zoug, Zurich et Schwytz. Le pays est trĂšs marquĂ© par l'immigration : ainsi, prĂšs d'un rĂ©sident sur cinq n'est pas de nationalitĂ© suisse. En 2006, 21,7 % de la population a moins de 20 ans, alors que 16,2 % a plus de 64 ans[61]. En 2006, Ă  la naissance, l'espĂ©rance de vie d'une femme est de 84,2 annĂ©es alors que celle d'un homme est de 79,2 annĂ©es[62].

RĂ©partition spatiale
Densité de la population suisse par commune en 2007, en hab/km2.

La population de la Suisse est fortement urbaine. En effet, en 2007 73 % des habitants vivent dans des zones urbaines[63]. Le relief du pays a modelĂ© la rĂ©partition de la population, le Plateau est la zone la plus peuplĂ©e du pays, il concentre les principales agglomĂ©rations de Suisse. Avec une densitĂ© de population d'environ 450 hab/km2, il s'agit d'une des rĂ©gions les plus densĂ©ment peuplĂ©es d'Europe[64]. Il existe de fortes disparitĂ©s de densitĂ©s de population entre des cantons situĂ©s sur le Plateau et d'autres situĂ©s dans les Alpes. Ainsi, les densitĂ©s de population des cantons de Lucerne, Soleure et Zurich sont respectivement de 254,3 316,6 et 787,2 hab/km2. A contrario, les cantons du Valais et des Grisons connaissent des densitĂ©s de population trĂšs basses 57,3 et 33,1 hab/km2. Sur le versant sud des Alpes, le canton du Tessin connaĂźt lui aussi une densitĂ© de population infĂ©rieure Ă  la moyenne nationale, avec 166,8 contre 189,9 hab/km2[65].

Les cinq agglomĂ©rations les plus peuplĂ©es du pays sont Zurich, GenĂšve, BĂąle, Berne et Lausanne. Il s'agit aussi des cinq villes les plus peuplĂ©es. Ces cinq agglomĂ©rations comptent 2 689 milliers d'habitants soit 35 % de la population totale du pays[63]. Les agglomĂ©rations de GenĂšve et BĂąle sont transfrontaliĂšres. Cependant, pour ces agglomĂ©rations, l'Office fĂ©dĂ©ral de la statistique (office fĂ©dĂ©ral responsable de la statistique Ă  l'Ă©chelle nationale) ne donne que les populations rĂ©sidant sur le territoire suisse[66]. L'agglomĂ©ration de Zurich compte 1 132,2 milliers d'habitants, la commune 358,5 milliers. C'est la plus grande ville du pays et un pĂŽle Ă©conomique important (rĂ©seau de transport rĂ©gional). L'agglomĂ©ration de GenĂšve compte 503,6 milliers d'habitants, la commune 180,0 milliers. C'est la plus grande ville de Suisse romande. BĂąle est la troisiĂšme ville de Suisse, avec 163,5 milliers d'habitants dans la commune et 489,9 milliers dans la partie suisse de son agglomĂ©ration transfrontaliĂšre (Eurodistrict trinational de BĂąle). Berne, la capitale fĂ©dĂ©rale, n'est qu'au quatriĂšme rang des villes et des agglomĂ©rations de Suisse avec respectivement 122,7 et 346,3 milliers d'habitants dans la commune et l'agglomĂ©ration. Lausanne est la cinquiĂšme ville de Suisse, son agglomĂ©ration compte 317,0 milliers d'habitants, sa commune 119,2 milliers, elle est distante de GenĂšve d'environ 60 kilomĂštres[63]. Au Tessin, la plus grande agglomĂ©ration est celle de Lugano avec 130,6 milliers, il s'agit de la 9e agglomĂ©ration du pays pour ce qui est du nombre d'habitants[67].

Situation linguistique
carte de la suisse divisée en régions linguistiques, la carte montre la séparation nette entre la zone alémanique et la zone romande à l'ouest, et l'alternance de zones allemandes, italiennes, romanches ou bilingues dans la partie su-est
Les différentes langues de la Suisse : allemand, français, italien, romanche.

La Suisse a quatre langues nationales : l'allemand, le français, l'italien et le romanche. En 2000, 63,7 % de la population a comme langue principale l'allemand, 20,4 % le français, 6,5 % l'italien, 0,5 % le romanche et 9,0 % une langue non nationale[Lingus 1].

Il existe de nombreux dialectes suisses allemands ou SchwyzerdĂŒtsch. Ce sont des langues parlĂ©es. En effet, seule la langue allemande est Ă©crite de maniĂšre officielle. On parle de la Suisse alĂ©manique pour dĂ©signer la partie nord et est du pays dans laquelle ces dialectes sont parlĂ©s. Ce sont les rĂ©gions frontaliĂšres avec l'Allemagne et l'Autriche, pays germanophones. Des dialectes suisses allemands sont aussi parlĂ©s jusqu'Ă  la frontiĂšre italienne, notamment dans le Haut-Valais. Le français est parlĂ© dans l'ouest du pays, le français de Suisse se diffĂ©rencie peu du français parlĂ© en France. On parle de Suisse romande au sujet de la partie francophone de la Suisse. L'italien est parlĂ© dans le Tessin et dans quelques vallĂ©es au sud des Grisons. Ce sont des rĂ©gions situĂ©es sur le versant sud des Alpes. En Suisse italienne, le dialecte tessinois, apparentĂ© aux parlers lombards, est toujours d'usage. Le romanche est parlĂ© dans le canton des Grisons par une minoritĂ© dissĂ©minĂ©e dans diverses vallĂ©es du canton. L'usage de cette langue est en rĂ©gression. En 2000, 35 095 personnes ont comme langue principale le Romanche[68].

Les frontiĂšres linguistiques ne suivent pas nĂ©cessairement les frontiĂšres cantonales. La frontiĂšre linguistique entre la Suisse romande et la Suisse alĂ©manique est parfois appelĂ©e le Röstigraben. Elle passe, du nord au sud, en partant des vallĂ©es du Jura, puis par les lacs de Morat et NeuchĂątel. Sur le Plateau, elle emprunte le cours de la Sarine, puis remonte vers les Alpes fribourgeoises, vaudoises. Dans le Nord du Valais elle suit la ligne de crĂȘte des Alpes du Nord, traverse le RhĂŽne et le Valais et rejoint la frontiĂšre italienne au niveau du Val d'Aoste, rĂ©gion francophone d'Italie. La frontiĂšre entre le suisse-allemand et l'italien suit, dans le Gothard, la ligne de crĂȘte entre les versants orientĂ©s au nord et au sud des Alpes. Le romanche Ă©tant en dĂ©clin, la frontiĂšre linguistique avec les dialectes suisses-allemands se dĂ©place. Il existe donc des cantons bilingues. Les cantons de Fribourg, du Valais et de Berne ont pour langues officielles le français et l'allemand. Le canton des Grisons est le seul canton trilingue de la confĂ©dĂ©ration : allemand, romanche et italien.

Environ 9 % de la population a comme langue principale une autre langue qu'une langue nationale. Cette population correspond essentiellement à l'immigration[Lingus 2]. Par ordre décroissant, les 15 langues non nationales les plus parlées en Suisse sont le Serbo-croate, l'albanais, le portugais, l'espagnol, l'anglais, le turc, le tamoul, l'arabe, le néerlandais, le russe, le chinois, le thaï, le kurde et le macédonien[Lingus 3].

Population Ă©trangĂšre

Au , la Suisse comptait 1 998 000 Ă©trangers, ce qui Ă©quivaut Ă  23,8% de la population rĂ©sidante permanente[54]. Au cours du XXe siĂšcle, cette proportion a fluctuĂ© au grĂ© des phases d'immigration et d'Ă©migration, faisant osciller la balance migratoire entre les extrĂȘmes que sont la dĂ©cennie 1910 - 1920 avec une valeur de −3,1 â€° et la dĂ©cennie 1950 - 1960 avec 6,8 â€°[69]. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, ces mouvements de population suivent la conjoncture du marchĂ© du travail ainsi que les crises politiques. La taille du pays, sa structure Ă©conomique et la politique restrictive en matiĂšre de naturalisations expliquent cette situation[70].

Les Ă©trangers prĂ©sents en Suisse sont gĂ©nĂ©ralement des populations installĂ©es depuis longtemps. Ainsi, prĂšs de 20 % des Ă©trangers sont nĂ©s dans le pays et sont des Ă©trangers de deuxiĂšme ou troisiĂšme gĂ©nĂ©ration. De plus, 38,7 % de ceux qui ne sont pas nĂ©s en Suisse y vivent depuis 15 ans ou plus de maniĂšre ininterrompue. Sur l'ensemble de la population Ă©trangĂšre, deux tiers ont une autorisation d’établissement illimitĂ©e[70]. Alors que les immigrants des annĂ©es 1980 Ă©taient principalement des italiens et des espagnols, ces deux origines sont, depuis 2003, plus nombreux Ă  Ă©migrer qu'Ă  immigrer en Suisse. Ils ont Ă©tĂ© remplacĂ©s par les ressortissants portugais et surtout allemands qui reprĂ©sentent, en 2007, un immigrĂ© sur quatre. Les nationalitĂ©s extra-europĂ©ennes ont Ă©galement gagnĂ© en importance, pour reprĂ©senter 19 % des immigrants lors de la mĂȘme annĂ©e[71].

Structures urbaines

La population de la Suisse est trÚs urbanisée, c'est-à-dire qu'elle vit principalement dans les villes et les agglomérations. En 1980, 61 % de la population suisse vit dans l'espace urbain ; en 1990, cette proportion monte à 69 % et en 2000 elle atteint 73 %[72]. En 2000, on compte 50 agglomérations, l'Office fédéral du développement territorial recense quatre principales grandes zones urbaines d'influence. Il y a les trois aires métropolitaines que sont Zurich, Bùle et GenÚve-Lausanne avec pour chacune d'elles les agglomérations voisines, ainsi que la région bernoise avec son agglomération et les agglomérations voisines (Fribourg, Thoune, etc.)[73].

Entre 1980 et 2000 le nombre d'agglomĂ©rations est passĂ© de 33 Ă  48, cette augmentation s'Ă©tant principalement faite dans les annĂ©es 1980 (48 agglomĂ©rations en 1990). De mĂȘme le nombre de communes incluses dans des agglomĂ©rations a lui augmentĂ© passant de 502 Ă  974 au cours de la mĂȘme pĂ©riode. A contrario le nombre de villes isolĂ©es a quant Ă  lui diminuĂ© de 15 Ă  9 toujours sur cette pĂ©riode[74]. L'urbanisation s'est faite de façon polycentrique, de par la structure fĂ©dĂ©raliste du pays, c'est pourquoi on trouve un nombre relativement Ă©levĂ© de villes de petite et de moyenne dimension[75].

Au sein des espaces urbains, ce sont les villes-centres qui constituent les pÎles principaux sur le plan de l'économie et de l'emploi, alors que pour les communes périphériques l'habitat est la fonction principale. Certaines agglomérations disposent aussi de centres secondaires qui occupent aussi un certain rÎle économique[76].

GĂ©ographie Ă©conomique

En 2008, la Suisse compte 4 495 milliers d'actifs occupĂ©s dont 4,0 % ont un emploi dans le secteur primaire, 23,3 % dans le secteur secondaire et 72,7 % dans le secteur tertiaire. Les hommes sont plus nombreux sur le marchĂ© du travail, en effet 55 % des actifs occupĂ©s sont des hommes et 45 % des femmes. Le taux de chĂŽmage est relativement faible avec 2,6 % de la population active[77].

Les emplois sont concentrĂ©s sur les pĂŽles Ă©conomiques du pays que sont l'arc lĂ©manique, Zurich, Berne et BĂąle et le Tessin. Cette concentration s'est accrue au cours de la dĂ©cennie 1995-2005 vers Zurich, l’Arc lĂ©manique et Berne au dĂ©triment de BĂąle et du Tessin[78]. Depuis 2001, l'arc lĂ©manique est la seule rĂ©gion Ă  connaĂźtre une forte croissance en nombre d'emplois ; plus de 4 % entre 2001 et 2005. Sur cette mĂȘme pĂ©riode les rĂ©gions de BĂąle, Berne et Zurich connaissent des diminutions d'emplois[79].

Transport

photo d'une vue de dessus d'un train sur le viaduc de « Landwasser »
Train du Chemin de fer rhétique.

La création de la Suisse est liée à la volonté de contrÎler les cols permettant le passage du nord au sud des Alpes. Son histoire est marquée par ce franchissement du massif : contrÎle du Col du Saint-Gothard par les WaldstÀtten[80], construction de la route du Simplon par Napoléon Ier[81], le réduit national centré sur le massif du Saint-Gothard lors de la Seconde Guerre mondiale[82]. La population est fortement concentrée sur le Plateau, induisant des infrastructures de transports entre les différents pÎles urbains de cette zone. Ainsi, les transports en Suisse sont liés aux déplacements sur le Plateau, mais aussi, à plus grande échelle, entre les deux versants des Alpes. De par la nécessité de franchissement de cette chaßne montagneuse, les réseaux de transports sont marqués par la présence de nombreux cols et tunnels.

Zones classées

L'office fédéral de l'environnement regroupe les différentes zones classés sous le nom générique de Parc d'importance nationale. Cette dénomination est divisée en trois catégories différentes[83] :

  • Parc national ;
  • Parc naturel rĂ©gional ;
  • Parc naturel pĂ©riurbain.

Si l'office est responsable du suivi et de l'attribution du label pour une pĂ©riode de 10 ans renouvelable, ce sont les cantons et les groupements locaux qui doivent ĂȘtre Ă  l'origine des demandes et suivre les dossiers.

Parc national suisse

Le parc national suisse est l'unique parc national du pays, crĂ©Ă© le , il est l'un des premiers d'Europe. AprĂšs plusieurs phases d'extension, il mesure, en 2009, 172,4 km2. Il se situe en Engadine, dans le canton des Grisons, dans la partie la plus orientale du pays. Il jouxte la frontiĂšre italienne et le col de l'Ofen qui relie les deux vallĂ©es de l'Inn et du Val MĂŒstair[84].

Au XIXe siĂšcle les Alpes commencĂšrent Ă  connaĂźtre certaines nuisances et dĂ©tĂ©riorations partielles du paysage dues Ă  l'engouement qu'elles suscitaient. Cet aspect alla de pair avec un intĂ©rĂȘt grandissant pour la protection de la nature. Ainsi diffĂ©rentes sociĂ©tĂ©s savantes entreprirent des dĂ©marches pour la crĂ©ation de zones protĂ©gĂ©es ; en 1907 la SociĂ©tĂ© de physique et d'histoire naturelle de GenĂšve auprĂšs du Conseil fĂ©dĂ©ral Ă©voqua la crĂ©ation de rĂ©serves naturelles dans les Alpes. À la mĂȘme Ă©poque, la SociĂ©tĂ© helvĂ©tique des sciences naturelles dĂ©marra un projet de parc national. Ce projet Ă©tait plus restrictif que les parcs nationaux amĂ©ricains de l'Ă©poque. En effet, les aires de repos ou de dĂ©lassement pour le public Ă©taient interdites. En 1909, un premier accord est signĂ© entre la SociĂ©tĂ© helvĂ©tique des sciences naturelles et la commune de Zernez. L'arrĂȘtĂ© de crĂ©ation du parc est signĂ© le , ainsi la ConfĂ©dĂ©ration prit en charge une partie des responsabilitĂ©s de la SociĂ©tĂ© helvĂ©tique des sciences naturelles. Le Parc national a, par la suite, Ă©tĂ© agrandi pour atteindre sa taille actuelle en 1961. À la fin des annĂ©es 1990, des projets d'extension de la zone protĂ©gĂ©e autour du parc avortĂšrent[dhs 4].

Selon les critÚres de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), il est classé en tant que réserve de catégorie 1, protection la plus élevée[85].

Patrimoine mondial de l'UNESCO en Suisse

L'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture, l'UNESCO, classe des sites à travers le monde selon différents critÚres. Une premiÚre distinction est faite entre les sites dits « naturels » et les sites dits « culturels ». En 2011, sur le territoire suisse, onze sites sont classés au patrimoine mondial de l'UNESCO ; trois le sont par rapport à leurs caractÚres naturels, les huit autres l'étant pour des motifs culturels[86].

Sites naturels
Le glacier d'Aletsch

Le site appelĂ© « Alpes suisses Jungfrau-Aletsch » est un site de haute montagne de 82 400 ha situĂ© sur les cantons de Berne et du Valais. Il englobe notamment le glacier d'Aletsch et trois grands sommets : l'Eiger, le Mönch et la Jungfrau. Une premiĂšre zone de 53 900 ha a Ă©tĂ© classĂ©e en 2001, par la suite Ă©tendue en 2007. Ce site est un exemple « remarquable » de la formation des Alpes, et des mĂ©canismes gĂ©ologiques ayant abouti Ă  cela. Cette rĂ©gion est aussi la plus glacĂ©e des Alpes, avec notamment le glacier d'Aletsch (plus grand glacier d'Europe). De par les grandes variations d'altitudes (809 Ă  4 207 m) et des expositions climatiques diffĂ©rentes, le site possĂšde de grandes variĂ©tĂ©s d'habitats alpins pour la faune et la flore. De nouvelles zones sont aussi colonisĂ©es par les vĂ©gĂ©taux, ce sont les espaces laissĂ©s libres par les glaciers en retrait, consĂ©quence du rĂ©chauffement climatique[87].

Le Monte San Giorgio est une montagne situĂ©e dans le sud du Tessin, au bord du lac de Lugano. En 2003, l'UNESCO a classĂ© un site de 1 389 ha sur cette montagne. Ce site classĂ© est en effet le meilleur tĂ©moin de la vie marine au Trias. À cette Ă©poque se trouvait un lagon tropical qui a produit des fossiles d'animaux et de vĂ©gĂ©taux d'une grande richesse[88].

Le Haut lieu tectonique suisse Sardona a Ă©tĂ© inscrit au patrimoine en 2008. C'est un site de 32 850 ha. Ce site montre l'orgonĂšse d'une chaĂźne montagneuse, ici les Alpes, par la collision de deux plaques tectoniques. On y voit des successions de couches de roches avec notamment des roches plus anciennes au-dessus de roches plus jeunes. Ce site est reconnu pour ĂȘtre un site capital pour la gĂ©ologie. On y trouve Ă©galement le plus grand glissement de terrain de la pĂ©riode post-glaciaire, des Alpes centrales[89].

Sites culturels
photo aérienne de la vieille ville de Berne, placée dans un lacet de l'Aar
Vieille ville de Berne.

Berne, la capitale fédérale, a été fondée en 1191 par le duc Bertold V de ZÀhringen dans une boucle de l'Aar. La vieille ville est située dans cette boucle. Au cours du XVIIIe siÚcle les vieilles constructions, dont certaines dataient des XVe siÚcle et XVIe siÚcle, ont été rénovées tout en gardant leur caractÚre médiéval. La Vieille ville de Berne a été classée par l'UNESCO en 1983[90].

Le Couvent bĂ©nĂ©dictin de Saint-Jean-des-SƓurs Ă  MĂŒstair a Ă©tĂ© fondĂ© par Charlemagne en 800. MĂŒstair se trouve dans les Grisons Ă  l'extrĂȘme sud-est du pays. Ce couvent conserve des peintures murales importantes[91].

Le Couvent de Saint-Gall est un grand monastÚre carolingien. Entre le VIIIe siÚcle et 1805 (sécularisation), il a été l'un des monastÚres les plus importants d'Europe[92].

À Bellinzone, dans le canton du Tessin, un site a Ă©tĂ© classĂ© en 2000. IntitulĂ© Trois chĂąteaux, muraille et remparts du bourg de Bellinzone. Ce site inclut tout un ensemble de fortifications centrĂ© sur le chĂąteau de Castelgrande. Le second chĂąteau, celui de Montebello, fait aussi partie de cet ensemble fortifiĂ©. Le troisiĂšme chĂąteau classĂ©, celui de Sasso Corbaro, est quant Ă  lui situĂ© sur un promontoire au sud-est de l'ensemble. Selon l'UNESCO, cet ensemble fortifiĂ© est un « exemple remarquable de structure dĂ©fensive de la fin du Moyen Âge contrĂŽlant un col alpin stratĂ©gique »[93].

Lavaux est une rĂ©gion vinicole situĂ©e sur les berges septentrionales du LĂ©man. Elle est constituĂ©e de vignobles en terrasses portĂ©es par des murs de pierres. Cette rĂ©gion se situe entre Lausanne et Montreux. Une zone de 30 kilomĂštres de long et 898 ha a Ă©tĂ© classĂ©e en 2007. Ce site est appelĂ© « Lavaux, vignoble en terrasses »[93].

Le site appelĂ© « Chemin de fer rhĂ©tique dans les paysages de l’Albula et de la Bernina » a Ă©tĂ© classĂ© en 2008. Il inclut deux lignes ferroviaires franchissant les Alpes par deux cols. Il regroupe un ensemble de viaducs et de tunnels de grandes valeurs historiques et architecturales[94].

Le site appelĂ© « La Chaux-de-Fonds / Le Locle, urbanisme horloger » est classĂ© en 2009. Les villes voisines de La Chaux-de-Fonds et du Locle, situĂ©es dans le massif du Jura, sont reprĂ©sentatives d'un dĂ©veloppement urbain original du dĂ©but du XIXe siĂšcle, organisĂ©es totalement pour la production horlogĂšre, mĂȘlant habitats et ateliers[95].

Sur les 111 sites palafittiques préhistoriques autour des Alpes classés en 2011, 56 sites sont situés sur les bords de lacs, cours d'eau et marécages de quinze cantons suisses[96].

Développement de la géographie dans le pays

Des pionniers de la géographie descriptive aux universités modernes

portrait d'Aegidus Tschudi
Aegidus Tschudi, un des pionniers de la géographie descriptive en Suisse.

Conrad TĂŒrst, Johannes Stumpf et Aegidius Tschudi sont les pionniers de la gĂ©ographie descriptive du pays, selon Hans-Rudolf Egli ce sont les premiers Ă  avoir rĂ©alisĂ© des Ă©bauches de carte du pays[dhs 5]. Par la suite, Josias Simmler Ă©tablit en 1574 une premiĂšre description exclusivement consacrĂ©e aux Alpes. Johann Jakob Scheuchzer et Albrecht von Haller sont Ă©galement citĂ©s. Le premier pour ses mesures rĂ©alisĂ©es dans les Alpes et le second par l'exactitude de ses descriptions gĂ©ographiques qui lui valurent une certaine rĂ©putation au XVIIIe siĂšcle. Horace-BĂ©nĂ©dict de Saussure (1740-1799) explora les Alpes et fit construire des instruments de mesure prĂ©cis pour ses explorations. Les comptes rendus de ce voyage marque l'apogĂ©e de la gĂ©ographie descriptive[dhs 5].

Au XIXe siĂšcle la gĂ©ographie est considĂ©rĂ©e comme une discipline des sciences naturelles. Dans le pays, les glaciers et l'origine des Alpes sont Ă©tudiĂ©s par Bernhard Studer Ă  Berne, Louis Agassiz Ă  NeuchĂątel, Ludwig RĂŒtimeyer Ă  BĂąle et Albert Heim Ă  Zurich. Ces scientifiques enseignaient aussi la gĂ©ologie ou la biologie, en effet aucune chaire de gĂ©ographie n'existait encore[dhs 5].

Des chaires universitaires sont fondĂ©es en 1886 Ă  Berne, en 1895 Ă  Zurich, en 1896 Ă  Fribourg et en 1912 Ă  BĂąle. Celle de l'École polytechnique fĂ©dĂ©rale de Zurich est crĂ©Ă©e en 1915. Ces chaires universitaires Ă©taient Ă  l'Ă©poque rattachĂ©es aux facultĂ©s de sciences, ceci Ă©tant dĂ» aux thĂšmes abordĂ©es par la recherche gĂ©ographique aux XVIIIe siĂšcle et XIXe siĂšcle[dhs 6]. Au cours de la pĂ©riode 1886-1915, la gĂ©omorphologie est prĂ©dominante dans les sujets d'Ă©tudes, l'ethnologie apparaĂźt petit Ă  petit au cours de pĂ©riode 1915-1945. PĂ©riode au cours de laquelle Zurich introduisit la gĂ©ographie agraire, GenĂšve la gĂ©ographie politique et Fribourg la gĂ©opolitique[dhs 6].

AprĂšs 1945, la gĂ©ographie physique connaĂźt une forte spĂ©cialisation avec la crĂ©ation de spĂ©cialitĂ©s telles que l'hydrologie et la climatologie. En ce qui concerne la gĂ©ographie humaine, les problĂ©matiques Ă©conomiques se dĂ©veloppent. À partir des annĂ©es 1980, ce sont la recherche environnementale globale et l'Ă©tude des pays en voie de dĂ©veloppement qui gagnent en importance[dhs 7]. DiffĂ©rentes sociĂ©tĂ©s savantes furent crĂ©Ă©es notamment par l'intĂ©rĂȘt accordĂ© envers les pays lointains. Des sociĂ©tĂ©s de gĂ©ographie et d'ethnographie sont fondĂ©es en 1858 Ă  GenĂšve, en 1872 Ă  Berne, en 1878 Ă  Saint-Gall, en 1885 Ă  NeuchĂątel, en 1899 Ă  Zurich, en 1923 Ă  BĂąle et en 1995 au Tessin. La SociĂ©tĂ© suisse de gĂ©ographie, quant Ă  elle, fut crĂ©Ă©e en 1970, pour ensuite ĂȘtre remplacĂ©e par l'Association suisse de gĂ©ographie en 1989[dhs 8].

PremiÚres représentations

reproduction d'une carte ancienne montrant la partie centrale du lac de Zurich
Partie centrale du lac de Zurich sur une carte de Hans Conrad Gyger.

La premiĂšre carte sur laquelle l'actuel territoire de la Suisse est mentionnĂ© est la Table de Peutinger[dhs 9], il s'agit d'une ancienne carte romaine oĂč figurent les routes et les villes principales de l'Empire romain. Aux XVe et XVIe siĂšcles des cartes de la confĂ©dĂ©ration sont dressĂ©es. En 1496 et 1497, Conrad TĂŒrst dressa deux cartes sur parchemin en faisant notamment apparaĂźtre le relief des montagnes par une perspective cavaliĂšre. En 1538, Sebastian MĂŒnster publia une carte d'Aegidius Tschudi, jugĂ©e d'une rĂ©alisation exceptionnelle[dhs 9]. Les premiĂšres cartes cantonales datent de 1566 pour Zurich, 1578 pour Berne et environ 1600 pour Lucerne. La rĂ©gion lĂ©manique fut cartographiĂ©e par Jean Duvillard et Jacques Goulart au XVIe siĂšcle, le lac des Quatre Cantons en 1645 par Johann Leopold Cysat.

Au XVIIe siĂšcle, Hans Conrad Gyger rĂ©alisa des cartes trĂšs prĂ©cises, notamment dans des buts stratĂ©giques. Il dressa une carte du territoire zurichois. Selon Hans-Rudolf Egli, ses cartes font partie des « chefs-d'Ɠuvre de la cartographie mondiale »[dhs 9]. Il crĂ©a aussi des plans des marches et de la dĂźme, leurs buts Ă©taient de rĂ©soudre les litiges aux frontiĂšres zurichoises et de clarifier les droits de propriĂ©tĂ© et de dĂźme[97].

Contrairement au siĂšcle prĂ©cĂ©dent oĂč la cartographie rĂ©pondait Ă  des exigences militaires, ce sont les gĂ©omĂštres civils, au XVIIIe siĂšcle, qui rĂ©alisĂšrent des travaux de cartographie. Ceux-ci Ă©taient le plus souvent demandĂ©s par des particuliers afin de cartographier des propriĂ©tĂ©s. Pour cette raison, la science cartographique du pays n'a pas Ă©voluĂ© durant cette pĂ©riode. Entre 1796 et 1802 fut publiĂ© l'atlas Meyer-Weiss, il comportait 16 cartes au 1:120 000. Cette carte globale de la Suisse fut la premiĂšre depuis celle de Tschudi en 1538.

Historique
zoom sur la partie comprenant Ouchy et Lausanne sur une carte Dufour
Carte Dufour représentant Lausanne.

Au XIXe siÚcle, les besoins stratégiques de l'armée ainsi que les besoins en connaissance du terrain par la communauté scientifique, exigent une carte précise et homogÚne du pays. C'est en 1805 que Niklaus Rudolf von Wattenwyl demande à la DiÚte fédérale d'accélérer les travaux de relevé du territoire. Les premiers relevés sont effectués pour l'armée entre 1809 et 1831[dhs 10] - [98].

À partir de 1832, Guillaume-Henri Dufour est chargĂ© de poursuivre les travaux topographiques. En 1837, devant le manque de moyens, il dĂ©cide de fonder Ă  GenĂšve un bureau topographique qu'il dirigera jusqu'en 1865[99] avec du personnel fixe[98]. La premiĂšre carte officielle de la Suisse issue de ce bureau est publiĂ©e entre 1845 et 1864. La carte Dufour, au 1:100 000 monochrome, se caractĂ©rise par son relief symbolisĂ© par des hachures et des ombres[dhs 9] - [100].

Le bureau de topographie est dirigĂ© par Hermann Siegfried entre 1866 et 1879. TransfĂ©rĂ© Ă  Berne en 1868, ce bureau devint plus tard l'Office fĂ©dĂ©ral de topographie. SuccĂ©dant Ă  la carte Dufour, les premiĂšres planches de l'atlas topographique de la Suisse au 1:25 000 et 1:50 000, Ă  trois couleurs, sont publiĂ©es dĂšs 1870. Elles paraĂźtront jusqu'en 1926[101].

Cartes actuelles

De nouvelles cartes paraissent à partir de 1938. Conçues notamment par Eduard Imhof, ces séries de cartes nationales de la Suisse sont polychromes. Elles sont révisées tous les six ans depuis 1979 et sont encore en vigueur aujourd'hui.

Les cartes nationales de la Suisse couvrent l'ensemble du territoire aux Ă©chelles comprises entre 1:25 000 et 1:1 000 000, elles sont disponibles dans le commerce, mais aussi sur le site internet de l'Office fĂ©dĂ©ral de topographie "Swisstopo", sur support Ă©lectronique et pour certains tĂ©lĂ©phones mobiles. À cĂŽtĂ© de ces cartes de base sont Ă©ditĂ©es de nombreuses cartes thĂ©matiques de loisir : cartes d'excursions, de randonnĂ©e Ă  ski, cartes routiĂšres, carte des chĂąteaux ou des biens culturels. Des cartes spĂ©ciales, comme des cartes synoptiques, pour l'aĂ©ronautique et la gĂ©ologie, sont Ă©galement disponibles sur supports Ă©lectroniques[102].

Offices fédéraux

La géographie, qu'elle soit descriptive des phénomÚnes naturels ou humains (phénomÚnes démographiques, aménagement du territoire, etc.) s'étend sur des spécialités différentes. Ainsi, il existe de nombreux offices fédéraux exerçant leurs compétences particuliÚres sur ces domaines.

Le Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC) regroupe les offices fédéraux de l'environnement, du développement territorial. Au sein du Département fédéral de l'intérieur (DFI), l'Office fédéral de météorologie et de climatologie s'occupe des prévisions météorologiques et questions liées au climat - passé, actuel et futur.

Annexes

Bibliographie et sources

Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article : document utilisĂ© comme source pour la rĂ©daction de cet article.

GĂ©ographie physique
Biodiversité
GĂ©ographie humaine

Notes et références

Notes
  1. Le Rhin a une longueur totale de 1 320 km dont 375,5 km sur le territoire suisse.
  2. Le Léman est le plus grand lac dont tout ou partie est situé sur le territoire suisse, le plus grand lac complÚtement en Suisse est le lac de Neuchùtel.
  3. L'Aar présente une histoire géologique tourmentée (voir Aar-Doubs)
  4. Ce chiffre exclu ceux d'Appenzell Rhodes-IntĂ©rieures oĂč ils correspondent aux communes et Ă  ceux du canton de Soleure oĂč ils n'ont plus qu'un usage statistique.
  5. Herisau est le siÚge du gouvernement et du parlement, le siÚge de l'autorité judiciaire est Trogen.
  6. Au niveau fédéral, le romanche est reconnu comme langue nationale mais pas officielle.
Références Labhart
  1. Toni Labhart et Danielle Decrouez, GĂ©ologie de la Suisse, Éditions du ChĂȘne, [dĂ©tail de l’édition] (ISBN 2603010506), p. 16
Références BÀr
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  2. Oskar BĂ€r, GĂ©ographie de la Suisse, p. 8.
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  4. Oskar BĂ€r, GĂ©ographie de la Suisse, p. 23.
  5. Oskar BĂ€r, GĂ©ographie de la Suisse, p. 24.
  6. Oskar BĂ€r, GĂ©ographie de la Suisse, p. 29.
  7. Oskar BĂ€r, GĂ©ographie de la Suisse, p. 10.
  8. Oskar BĂ€r, GĂ©ographie de la Suisse, p. 33.
  9. Oskar BĂ€r, GĂ©ographie de la Suisse, p. 40.
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Références Environnement suisse
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  5. OFEV, État de la biodiversitĂ© en Suisse, Berne, 2006, p. 10.
  6. OFEV, Plan Ours - Plan de gestion de l’ours brun en Suisse, accessible depuis la page sur la Gestion des prĂ©dateurs : gestion de l'ours de l'OFEV
  7. OFEV, État de la biodiversitĂ© en Suisse, Berne, 2006, p. 28.
  8. OFEV, État de la biodiversitĂ© en Suisse, Berne, 2006, p. 30.
RĂ©fĂ©rences Recensement fĂ©dĂ©ral de la population 2000, Évolution de la population des communes 1850-2000
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  3. Recensement fédéral de la population 2000 p. 78.
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Références Recensement fédéral de la population 2000 Le paysage linguistique en Suisse
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  2. OFS, Recensement fédéral de la population 2000 Le paysage linguistique en Suisse, p. 9.
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  6. Hans-Rudolf Egli, « La gĂ©ographie Ă  l'UniversitĂ© - De la fondation des chaires Ă  1945 » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  7. Hans-Rudolf Egli, « La gĂ©ographie Ă  l'UniversitĂ© » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  8. Hans-Rudolf Egli, « Les sociĂ©tĂ©s savantes » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  9. Hans-Rudolf Egli, « La cartographie » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
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Autres références
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