AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Ailanthus altissima

Ailanthus altissima, en français Ailante glanduleux, Ailante, Faux vernis du Japon, FrĂȘne puant ou Vernis de Chine, est une espĂšce d'arbres Ă  feuilles caduques de la famille des Simaroubaceae. Il possĂšde de grandes feuilles composĂ©es, une Ă©corce lisse et grise et a pour fruits des samares. Il est natif Ă  la fois du nord-est et du centre de la Chine et de TaĂŻwan et prĂ©sent davantage dans la forĂȘt tempĂ©rĂ©e que dans la forĂȘt subtropicale d’ExtrĂȘme-Orient. Cette espĂšce pousse vite, elle est capable d'atteindre une hauteur de 15 mĂštres en 25 ans. Elle a une durĂ©e de vie courte et vit rarement plus de 50 ans, mais peut cependant poursuivre son existence bien au-delĂ  grĂące Ă  son pouvoir drageonnant particuliĂšrement dĂ©veloppĂ©.

Ailanthus altissima
Photographie en couleurs d'un arbre au tiges nombreuses, à feuilles composées vert clair, poussant devant un bùtiment couvert de tags.
Un Ailante glanduleux ayant poussé spontanément dans une gare d'Allemagne.

EspĂšce

Ailanthus altissima
(Mill.) Swingle, 1916

Synonymes

  • Ailanthus altissima f. erythrocarpa (CarriĂšre) Rehder
  • Ailanthus altissima var. erythrocarpa (CarriĂšre) Rehder
  • Ailanthus altissima var. leucoxyla B. C. Ding & T. B. Chao
  • Ailanthus altissima var. microphylla B. C. Ding & T. B. Chao
  • Ailanthus altissima var. myriocephala B. C. Ding & T. B. Chao
  • Ailanthus altissima var. ramosissima B. C. Ding & T. B. Chao
  • Ailanthus altissima f. rubra (Dippel) Geerinck
  • Ailanthus cacodendron (Ehrh.) Schinz & Thell.
  • Ailanthus giraldii Dode
  • Ailanthus giraldii var. duclouxii Dode
  • Ailanthus glandulosa Desf.
  • Ailanthus glandulosa var. erythocarpa (CarriĂšre) Mouill.
  • Ailanthus glandulosa var. spinosa Vilmorin & Bois
  • Ailanthus guangxiensis S. L. Mo
  • Ailanthus japonica Hort. ex K. Koch
  • Ailanthus macrophylla hort.
  • Ailanthus mascula hort.
  • Ailanthus peregrina (Buc'hoz) F. A. Barkley
  • Ailanthus procera Salisb.
  • Ailanthus purpurascens hort.
  • Ailanthus rhodoptera F. MĂŒll.
  • Ailanthus rubra hort.
  • Ailanthus vilmoriniana Dode
  • Ailanthus vilmoriniana var. henanensis Jian Y. Chen & L. Y. Jin
  • Albonia peregrina Buc'hoz (synonyme ambigu)
  • Choerospondias auriculata D. Chandra
  • Pongelion cacodendron (Ehrh.) Farw.
  • Pongelion glandulosum Pierre
  • Pongelion vilmorinianum van Tiegh.
  • Rhus cacodendron Ehrh.
  • Rhus peregrina F. A. Barkley
  • Rhus sinensis Houttuyn
  • Toxicodendron altissimum Mill.[1]

L'Ailante glanduleux a Ă©tĂ© introduit, comme arbre d'ornement ou pour l'Ă©levage du Bombyx de l'ailante pour la production de soie, dans la majeure partie des climats tempĂ©rĂ©s Ă  subtropicaux, et il est considĂ©rĂ© comme l'une des plantes les plus envahissantes au XXIe siĂšcle en Australie, aux États-Unis, en Nouvelle-ZĂ©lande et dans plusieurs pays d'Europe mĂ©ridionale et orientale.

Appellations

Ailanthus altissima est souvent simplement nommĂ© en français « Ailante ». L'orthographe « Ailanthe », peut Ă©galement ĂȘtre trouvĂ©e, mais l’origine de ce nom ne le justifie pas[2]. Selon le code de la nomenclature, le « h » de son nom scientifique doit par contre ĂȘtre prĂ©servĂ© pour respecter le choix de son auteur, mĂȘme s'il n'a pas de fondement[3]. L'arbre porte Ă©galement d'autres noms communs en français et dans d'autres langues.

En français

L'espĂšce est Ă©galement appelĂ©e « Ailante glanduleux », « Faux vernis du Japon »[4], « FrĂȘne puant » ou encore « Vernis de Chine ». Le nom « Faux Vernis du Japon »[5] est du Ă  la ressemblance de ses feuilles avec celles du « vrai » Vernis du Japon (Toxicodendron vernicifluum)[6], et « FrĂȘne puant » est justifiĂ© du fait de sa relative ressemblance avec le frĂȘne et de son odeur nausĂ©abonde[7].

Dans certaines régions du Sud de la France il est appelé "monte-aux-cieux", probablement en raison de son développement rapide et haut.

En chinois

Dans le plus ancien dictionnaire chinois existant, Er ya, datant du IIIe siĂšcle av. J.-C., l'Ailante glanduleux figure en deuxiĂšme position dans une liste d'arbres. Il est mentionnĂ© de nouveau dans un dictionnaire mĂ©dical datant de la dynastie Tang, en apr. J.-C.. Les deux le dĂ©nomment de façon diffĂ©rente et il y a toujours un dĂ©bat dans la communautĂ© chinoise sur le nom qui doit ĂȘtre utilisĂ©. Le nom actuel, chouchun (chinois : è‡­æ€ż ; pinyin : chĂČuchĆ«n), signifie « cĂ©drĂšle malodorante », pour le distinguer de Toona Sinensis, nommĂ© « cĂ©drĂšle odorante » (chinois : éŠ™æ€ż ; pinyin : xiĂ ngchĆ«n). Les personnes vivant prĂšs de la partie basse du fleuve Jaune le dĂ©nomment chunshu (chinois : æ€żæ ‘ ; pinyin : chĆ«nshĂč)[8].

Autres langues

Ailanthus altissima est nommĂ© « Arbre du Paradis » dans plusieurs langues : en anglais : Tree-of-Heaven[4], en allemand Götterbaum (Arbre des dieux) et en espagnol Arbol del cielo[1]. Du fait de sa rapide croissance il est aussi appelĂ© « monte-aux-cieux » en portugais (arvore-do-cĂ©u), et en flamand, hemelboom, « arbre du ciel »[9]. C'est une plante envahissante capable d'occuper le moindre espace laissĂ© libre, ce qui lui vaut le surnom de ghetto palm tree, « palmier du ghetto », Ă  DĂ©troit, aux États-Unis[9].

Taxonomie

Les premiÚres descriptions scientifiques de l'Ailante glanduleux sont faites peu de temps aprÚs son introduction en Europe par le jésuite français Pierre Nicolas Le Chéron d'Incarville. D'Incarville envoie des graines de cette espÚce depuis Pékin via la Sibérie à son ami botaniste Bernard de Jussieu à partir de 1743[10]. D'Incarville pense alors que les graines envoyées provenaient d'une espÚce d'arbre importante économiquement et à l'allure similaire, Toxicodendron vernicifluum, qu'il avait pu observer dans la région du bas Yangzi, plutÎt qu'à l'Ailante glanduleux. D'Incarville joint une note en ce sens, causant beaucoup de confusion taxonomique au cours des décennies suivantes. Quelques-unes de ces graines sont semées en France[10] en 1743, puis les années suivantes alors que d'autres lots sont expédiés en 1751 à Philip Miller, le directeur général du jardin botanique de Chelsea et à Philip C. Webb, le propriétaire d'un jardin de plantes exotiques à Busbridge, en Angleterre[8].

La confusion dans la dĂ©nomination commence quand l'arbre est dĂ©crit par les trois hommes avec trois noms diffĂ©rents. À Paris, alors qu'il est appelĂ© communĂ©ment « Grand vernis du Japon », Carl von LinnĂ© lui donne le nom de Rhus succedanea (Rhus succedanea L. Ă©tant considĂ©rĂ© depuis comme synonyme de Toxicodendron succedaneum, une autre espĂšce). À Londres, Miller nomme ses spĂ©cimens Toxicodendron altissima et Ă  Busbridge un ancien systĂšme de classification choisi Rhus Sinese foliis alatis. Des documents, Ă  partir des annĂ©es 1750, montrent les diffĂ©rends entre Philip Miller et John Ellis, conservateur du jardin de Webb Ă  Busbridge, sur le nom appropriĂ©. Avant que la question ne soit rĂ©glĂ©e, d'autres noms apparaissent rapidement pour la plante : ainsi Jakob Friedrich Ehrhart observe un spĂ©cimen Ă  Utrecht en et lui donne le nom de Rhus cacodendron[8].

La lumiĂšre est faite sur le statut taxonomique d'A. altissima en lorsque RenĂ© Desfontaines observe les samares des spĂ©cimens de Paris qui sont encore marquĂ©s Rhus succedanea. Il en vient Ă  la conclusion que le plant n'est pas un sumac. Il publie un article avec une description illustrĂ©e et lui donne le nom de Ailanthus glandulosa, le plaçant dans le mĂȘme genre que les espĂšces tropicales alors connues sous le nom d’A. integrifolia (maintenant Ailanthus triphysa). Le nom est dĂ©rivĂ© du mot de la langue de l'Ăźle d'Ambon Ailanto signifiant « arbre qui monte vers le ciel »[8] - [11]. L'Ă©pithĂšte spĂ©cifique glandulosa, faisant rĂ©fĂ©rence aux glandes prĂ©sentes sur les feuilles, persiste jusqu'en mais est finalement invalidĂ©e plus tard par un homonyme[8]. La combinaison actuelle est due Ă  Walter T. Swingle, un employĂ© de l’United States Department of Plant Industry. Ce dernier transfĂšre l'espĂšce Toxicodendron altissima, dĂ©crite par Miller, dans le genre de Desfontaines, crĂ©ant ainsi le nom acceptĂ© de Ailanthus altissima[12]. Altissima signifie en latin « le plus haut » et fait rĂ©fĂ©rence Ă  la taille que l'arbre peut atteindre. La plante est parfois incorrectement citĂ©e avec l'Ă©pithĂšte spĂ©cifique au masculin (glandulosus ou altissimus), usage incorrect en botanique, comme en latin classique, la plupart des noms d'arbres Ă©tant fĂ©minins.

Deux variĂ©tĂ©s d’A. altissima sont reconnues Ă  cĂŽtĂ© de la variĂ©tĂ© type :

  • Ailanthus altissima var. sutchuanensis (Dode) Rehd. & Wils., 1917 (Synonyme : Ailanthus sutchuanensis Dode), originaire de Chine et du Vietnam ;
  • Ailanthus altissima var. tanakai (Hayata) Kanehira & Sasaki, 1936 (Synonyme : Ailanthus glandulosa var. tanakai Hayata)[1] qui est endĂ©mique des hauts-plateaux du nord de TaĂŻwan. Il diffĂšre de la premiĂšre variĂ©tĂ© par son Ă©corce jaunĂątre, ses feuilles pennĂ©es impaires plus courtes, faisant en moyenne de 45 Ă  60 cm de longueur avec seulement 13 Ă  25 folioles en forme de faux[13] - [14] - [15].

Paradoxalement, cette derniÚre variété est classée « en danger » (EN) sur la Liste rouge de l'UICN des espÚces menacées en raison de la perte de son habitat transformé en chantiers de construction et en plantations industrielles[16].

Description

Appareil végétatif

A. altissima est un arbre de taille moyenne qui atteint une hauteur de 17 Ă  27 mĂštres avec un diamĂštre Ă  hauteur de poitrine d'homme d'environ 1 mĂštre[17]. L'Ă©corce est lisse, gris clair, devenant souvent un peu plus rĂȘche avec les fissures de couleur ocre pĂąle lorsque l'arbre vieillit. Les rameaux, robustes, lisses Ă  lĂ©gĂšrement pubescents, sont rougeĂątres ou marron. Ils portent des lenticelles ainsi que des cicatrices foliaires (cicatrices laissĂ©es sur le rameau aprĂšs la chute des feuilles) en forme de cƓur. Les bourgeons sont finement pubescents, en forme de dĂŽme, et partiellement cachĂ©s derriĂšre le pĂ©tiole, mais ils sont bien visibles pendant la pĂ©riode de dormance au-dessus des cicatrices foliaires[8]. Les branches sont gris pĂąle Ă  gris foncĂ©, lisses, brillantes et portent des lenticelles boursouflĂ©es qui se transforment en fissures avec l'Ăąge. Les extrĂ©mitĂ©s des branches sont pendantes. Toutes les parties de la plante dĂ©gagent une odeur forte qui est souvent comparĂ©e Ă  celle du tabac ou bien d'arachides, ou de noix de cajou, pourries[18].

Les feuilles sont caduques, grandes, alternes, imparipennĂ©es, d'odeur dĂ©sagrĂ©able au froissement[5]. Elles mesurent de 30 Ă  90 cm de longueur et portent de 11 Ă  41 folioles disposĂ©es par paires, les plus grandes feuilles se trouvant sur les jeunes pousses les plus vigoureuses. Le pĂ©tiole est vert clair Ă  rougeĂątre avec une base renflĂ©e. Les folioles sont lancĂ©olĂ©es, Ă  bords lisses, un peu asymĂ©triques et parfois ne sont pas directement en face les unes des autres. Elles mesurent de 5 Ă  18 cm de long et 2,5 Ă  5 cm de large. Elles ont une extrĂ©mitĂ© effilĂ©e tandis que la base porte de deux Ă  quatre dents, chacune d'entre elles ayant une ou plusieurs glandes Ă  son extrĂ©mitĂ©[8]. La face supĂ©rieure est vert foncĂ© avec des nervures plus claires, tandis que la face infĂ©rieure est d'un vert plus blanchĂątre. Les pĂ©tioles font de 5 Ă  12 mm de long[18]. Les lobes des bases et les glandes le distinguent de certaines espĂšces assez similaires de sumacs.

  • Photographie en couleurs d'un jeune arbre avec une dizaine de grandes feuilles divisĂ©es en de nombreux folioles lancĂ©olĂ©s, sortant d'un mur de parpaings.
    Arbre jeune.
  • Photographie en couleurs d'un arbre isolĂ© et de grande taille dans un parc.
    Arbre adulte.
  • Photographie en couleurs du dĂ©tail d'un tronc.
    Tronc.
  • Photographie en couleurs du dĂ©tail d'une branchette, montrant de larges cicatrices foliaires surmontĂ©es des bourgeons.
    Branchette en hiver.
  • Photographie en couleurs du dĂ©tail de jeunes pousses violacĂ©es.
    Jeunes pousses.
  • Photographie en couleurs d'une feuille montrant de nombreux folioles lancĂ©olĂ©s.
    Feuille.

Appareil reproducteur

Gravure ancienne en noir et blanc de feuilles, fleurs et samares.
Planche des feuilles, fleurs et samares selon Britton et Brown's dans Illustrated flora of the northern states and Canada ().

Les fleurs sont petites et groupĂ©es en grandes panicules pouvant atteindre jusqu'Ă  50 cm de longueur situĂ©es Ă  l'extrĂ©mitĂ© des nouvelles pousses. Les fleurs sont d'un vert jaunĂątre Ă  rougeĂątre, chacune ayant cinq pĂ©tales et sĂ©pales[17] - [18]. Les sĂ©pales sont en forme de coupe, lobĂ©s et soudĂ©s tandis que les pĂ©tales sont jointifs (leurs bords se touchent sans se chevaucher), blancs et velus Ă  l'intĂ©rieur[8] - [19] - [20]. Les fleurs apparaissent de la mi-avril dans le sud de son aire de rĂ©partition jusqu'en juillet dans le Nord. A. altissima est le plus souvent un arbre dioĂŻque[5], les fleurs mĂąles et femelles Ă©tant portĂ©es par des arbres diffĂ©rents. Les arbres mĂąles produisent trois Ă  quatre fois plus de fleurs que les femelles, ce qui les rend plus attractifs. Mais les plants mĂąles Ă©mettent une odeur nausĂ©abonde plus forte lorsqu'ils sont en fleurs, attirant ainsi davantage les insectes pollinisateurs. Les fleurs femelles possĂšdent dix (ou plus rarement cinq) Ă©tamines stĂ©riles (staminodes) Ă  anthĂšres en forme de cƓur. Le pistil est composĂ© de cinq carpelles libres (c'est-Ă -dire qu'ils ne sont pas fusionnĂ©s), contenant chacun un seul ovule. Leurs styles sont unis et minces avec des stigmates en forme d'Ă©toile[8] - [19]. Les fleurs mĂąles sont semblables en apparence, mais elles sont dĂ©pourvues de pistil et leurs Ă©tamines sont fonctionnelles, chacune d'entre elles Ă©tant surmontĂ©e d'une anthĂšre globuleuse et d'un disque vert porteur de glandes[8]. Les graines ovoĂŻdes, portĂ©es par les arbres femelles, font mm de diamĂštre et sont encapsulĂ©es individuellement dans une samare qui mesure 2,5 cm de long et cm de large, brune ou rougeĂątre, bien visible en juillet-aoĂ»t et persistant le plus souvent sur l'arbre jusqu'au printemps suivant. La samare est tordue Ă  l'extrĂ©mitĂ© ce qui en fait une vrille lorsqu'elle tombe ce qui aide Ă  sa dispersion par le vent[17] - [18]. Les arbres femelles peuvent produire d'Ă©normes quantitĂ©s de graines, normalement environ 30 000 par kilogramme d'arbre[17].

  • Photographie en couleurs du dĂ©tail de jeunes fleurs blanches.
    Fleurs.
  • Photographie en couleurs du dĂ©tail de fruits bruns de forme allongĂ©e.
    Fruits.
  • Photographie en couleurs de graines vert clair.
    Graines immatures sur un arbre femelle.

Sumac vinaigrier

L'Ailante glanduleux est souvent confondu avec le Sumac vinaigrier (Rhus typhina)[21] - [22] - [8] - [23], surtout quand les arbres sont jeunes, car leurs feuillages sont trĂšs semblables et ce sont des plantes envahissantes qui colonisent toutes deux les talus et bords de routes[23]. En revanche, le bord des folioles du Sumac est dentelĂ© ; un Sumac adulte ne dĂ©passe guĂšre cinq mĂštres[21], tandis que l'Ailante peut mesurer plus de vingt mĂštres de hauteur ; leurs fructifications sont aussi bien diffĂ©rentes[22]. Cette confusion entre les deux espĂšces a pu faire accuser Ă  tort l'Ailante glanduleux d'ĂȘtre toxique[8].

  • Comparaison entre l'Ailante glanduleux et le Sumac vinaigrier
  • Photographie en couleurs 'une feuille d'Ailante et d'une feuille de Sumac posĂ©es sur un sol rocheux. Leur forme est semblable, mais les folioles du Sumac sont plus courtes..
    Feuille du Sumac vinaigrier (en haut) et de l'Ailante glanduleux (en bas).
  • Photographie en couleurs d'un jeune arbre dans une prairie.
    Jeune Ailante glanduleux.
  • Photographie en couleurs d'un jeune arbre sur une pelouse.
    Jeune Sumac vinaigrier.
  • Photographie en couleurs du dĂ©tail de fruits orangĂ©s, disposĂ©s en grappes pendantes.
    Ailante glanduleux en fruits.
  • Photographie en couleurs du dĂ©tail de fruits de couleur bordeaux, disposĂ©s en capitules fusiformes dressĂ©s.
    Sumac vinaigrier en fruits.

Autres espĂšces

Une confusion est Ă©galement possible avec l'Acajou de Chine (Toona sinensis), dont l'Ă©corce est rugueuse une fois le tronc assez dĂ©veloppĂ© et les feuilles une odeur d'oignon[24], mais aussi avec le Vernis du Japon (Toxicodendron vernicifluum)[3], ou encore certains jeunes noyers comme le Noyer noir (Juglans nigra), le Noyer cendrĂ© (Juglans cinerea) et le Noyer du Japon (Juglans ailantifolia). Ces espĂšces appartenant Ă  des familles diffĂ©rentes se trouvent assez frĂ©quemment plantĂ©es comme arbres d'ornement dans les pays tempĂ©rĂ©s, et sont parfois naturalisĂ©es[24]. Parmi les espĂšces indigĂšnes en Europe, l'Ailante glanduleux peut ĂȘtre confondu dans une moindre mesure avec le FrĂȘne Ă©levĂ© (Fraxinus excelsior), qui se distingue par ses bourgeons noirs et ses feuilles imparipennĂ©es Ă  6 paires de folioles au maximum[23].

Biologie

Photographie en couleurs de la partie supérieure d'une tige d'un plant femelle portant des graines.
Plant femelle possédant un grand nombre de graines (Valladolid, Espagne).

Cet Ailanthus se propage activement Ă  la fois par graines, par tronçons de racines et par drageons, ceux-ci poussant rapidement aprĂšs que l'arbre a Ă©tĂ© coupĂ©[8]. Il est souvent considĂ©rĂ© comme un arbre ne supportant pas l'ombre et ne pouvant pas entrer en concurrence avec d'autres espĂšces en cas de faible luminositĂ©[25]. S'il apparaĂźt cependant parfois dans de telles situations, c'est plutĂŽt parce qu'il Ă©tait prĂ©sent au moment oĂč les autres plants ont Ă©tĂ© mis en place[17]. Toutefois, lors d'une Ă©tude dans une forĂȘt de vieux peuplements de pruches Ă  New York, les recherches ont montrĂ© qu’Ailanthus Ă©tait capable de concurrencer avec succĂšs les espĂšces indigĂšnes dans les trouĂ©es qui recevaient seulement 2 Ă  15 % du plein soleil. La mĂȘme Ă©tude a caractĂ©risĂ© l'arbre en utilisant le terme de gap-obligate ce qui signifie que, pour atteindre le couvert forestier, il se dĂ©veloppe rapidement sur une trĂšs courte pĂ©riode[26]. C'est un arbre qui a une durĂ©e de vie courte, dĂ©passant rarement 50 ans (il peut cependant poursuivre son existence bien au-delĂ  grĂące Ă  son pouvoir drageonnant particuliĂšrement dĂ©veloppĂ©)[3]. Ailanthus altissima est parmi les arbres les plus tolĂ©rants Ă  la pollution, supportant par exemple les vapeurs de dioxyde de soufre qu'il absorbe dans ses feuilles. Il rĂ©siste Ă  la poussiĂšre de ciment et aux fumĂ©es provenant de l'exploitation du goudron de houille et supporte assez bien l'exposition Ă  l'ozone. Des concentrations Ă©levĂ©es en mercure ont Ă©tĂ© relevĂ©es dans les tissus de la plante[27].

L'espĂšce a Ă©tĂ© utilisĂ©e pour reboiser des zones de drainage minier acide, car elle tolĂšre des pH aussi bas que 4,1 (environ celui du jus de tomate)[27]. Elle peut supporter des teneurs trĂšs faibles en phosphore et un niveau Ă©levĂ© de salinitĂ©. Elle est tolĂ©rante Ă  la sĂ©cheresse en raison de son aptitude Ă  stocker de l'eau dans son systĂšme radiculaire[27], et peut donc ĂȘtre implantĂ©e frĂ©quemment dans les zones oĂč seulement quelques espĂšces d'arbres peuvent survivre.

Photographie en couleurs présentant en gros plan des samares fusiformes, de couleur brun clair.
Samares.

A. altissima produit une substance chimique allĂ©lopathique appelĂ©e ailanthone qui inhibe la croissance de nombreuses autres plantes[28]. La concentration en cet inhibiteur est la plus forte dans l'Ă©corce et les racines, mais l'ailanthone est aussi prĂ©sente dans les feuilles, le bois et les graines de la plante. Une Ă©tude[29] a montrĂ© qu'un extrait brut d'Ă©corce de racines inhibait la germination de 50 % d'un Ă©chantillon de cresson (Lepidium sativum). La mĂȘme Ă©tude a testĂ© l'extrait comme herbicide sur du cresson, de l'Amarante rĂ©flĂ©chie (Amaranthus retroflexus), l'Abutilon d'Avicenne (Abutilon theophrasti), la SĂ©taire glauque (Setaria glauca), le Panic pied-de-coq (Echinochloa crus-galli), le pois (Pisum sativum var. Sugar Snap) et le maĂŻs (Zea mays var. Silver Queen). Il s'est avĂ©rĂ© capable de tuer prĂšs de 100 % des semis Ă  l'exception de ceux de l'Abutilon qui ont montrĂ© une certaine rĂ©sistance. Une autre expĂ©rience[30] a montrĂ© qu'un extrait aqueux de cette substance chimique Ă©tait soit mortel, soit trĂšs prĂ©judiciable pour onze espĂšces de feuillus et 34 de conifĂšres d'AmĂ©rique du Nord, seul le FrĂȘne blanc (Fraxinus americana) n'Ă©tant pas affectĂ©. Le produit, cependant, n'affecte pas les semis d’Ailanthus, ce qui prouve que A. altissima possĂšde un mĂ©canisme de dĂ©fense pour empĂȘcher une autotoxicitĂ©[28]. La rĂ©sistance de diffĂ©rentes espĂšces vĂ©gĂ©tales augmente avec l'exposition, les populations sans exposition antĂ©rieure Ă©tant plus sensibles, et les graines produites par des plantes qui ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© exposĂ©es Ă  l'Ailante glanduleux sont plus rĂ©sistantes que leurs homologues non exposĂ©es[31].

A. altissima est un arbre Ă  croissance trĂšs rapide et c'est peut-ĂȘtre l'arbre Ă  la croissance la plus rapide d'AmĂ©rique du Nord[32]. Une croissance de un Ă  deux mĂštres par an pendant les quatre premiĂšres annĂ©es est normale. L'ombre entrave considĂ©rablement son taux de croissance. Les arbres plus ĂągĂ©s, mĂȘme s'ils croissent beaucoup plus lentement, continuent de le faire plus rapidement que nombre d'autres espĂšces. Des Ă©tudes ont dĂ©montrĂ© que les arbres de Californie grandissaient plus rapidement que leurs homologues de la cĂŽte Est et que les arbres d'AmĂ©rique en gĂ©nĂ©ral grandissaient plus vite que ceux de Chine[32].

Écologie

Cet arbre se rencontre frĂ©quemment sur des sols plutĂŽt secs de l’étage collinĂ©en (altitude infĂ©rieure Ă  1 000 m), mais il trouve toutefois son optimum de dĂ©veloppement sur des sols plutĂŽt riches en bases et en azote avec un pH neutre Ă  lĂ©gĂšrement acide. Il se rencontre soit en milieux naturels tels que les ripisylves, trouĂ©es forestiĂšres, forĂȘts claires et sĂšches (garrigues) et les pelouses, soit en milieu anthropisĂ© ou rudĂ©ral tels que les friches industrielles, les terrains vagues, etc., d’oĂč il peut ensuite se propager dans les milieux naturels environnants. L’Ailante glanduleux est classiquement dĂ©crit comme une espĂšce pionniĂšre, profitant des catastrophes naturelles en forĂȘt (tempĂȘtes, insectes dĂ©foliateurs, etc.) pour prolifĂ©rer[3].

Son caractĂšre rudĂ©ral, qui le fait se multiplier sur les friches et en zone urbaine, est considĂ©rĂ© comme un atout par des artistes, comme Simon Boudvin et Thierry Boutonnier, et des Ă©cologues comme Audrey Muratet et Jacques Tassin. Il aide Ă  la suppression des ilots de chaleur, pousse en milieu acide et absorbe une partie de la pollution (sulfure et mercure). Selon eux, le classement « espĂšce exotique envahissante » de l’ailante est une catĂ©gorisation idĂ©ologique, nĂ©faste pour ce prĂ©cieux bio-indicateur[33].

Plusieurs espĂšces de lĂ©pidoptĂšres utilisent les feuilles d'Ailante glanduleux pour se nourrir. C'est le cas notamment des espĂšces de papillons Actias selene et Eurema hecabe. En AmĂ©rique du Nord, cet arbre est la plante hĂŽte d'Atteva aurea, mais ce papillon est originaire d'AmĂ©rique centrale et du Sud et, Ă  l'origine, utilisait comme hĂŽte d'autres membres de la famille des Simaroubaceae, essentiellement des espĂšces tropicales[34]. Dans son aire d'origine, A. altissima est associĂ© Ă  au moins 32 espĂšces d'arthropodes et 13 espĂšces de champignons[14]. L’Ailante glanduleux semble bien rĂ©sister Ă  des maladies cryptogamiques[3].

Distribution et habitat

Photographie en couleurs de deux ailantes au centre d'un paysage semi-aride.
De jeunes Ailantes glanduleux dans un paysage d'Arménie.

A. altissima est originaire du nord et du centre de la Chine, de TaĂŻwan[27] et du nord de la CorĂ©e[35]. À TaĂŻwan, il n'existe que sous la variĂ©tĂ© takanai[16]. En Chine, l'arbre se trouve naturellement dans toutes les provinces sauf le Gansu, le Heilongjiang, Hainan, le Jilin, le NĂ­ngxiĂ , le Qinghai, le Xinjiang et le Tibet[13]. Il a cependant Ă©tĂ© naturalisĂ© au-delĂ  de son aire d'origine dans des rĂ©gions comme le Qinghai, le NĂ­ngxiĂ  et le Xinjiang[14].

C'est une plante opportuniste qui se complaĂźt en plein soleil et dans les friches, prĂ©fĂ©rant les sols humides et argileux mais pouvant s'adapter Ă  une trĂšs large gamme de conditions de sol et de valeurs de pH. Cet arbre est rĂ©sistant Ă  la sĂ©cheresse (il a Ă©tĂ© utilisĂ© pour lutter contre l'Ă©rosion autour de la mer Noire et dans les rĂ©gions montagneuses du Maroc[36]), mais il ne tolĂšre ni les inondations ni l'ombre Ă©paisse[17] (toutefois, les drageons supportent bien mieux l'ombre puisqu'ils sont physiologiquement et nutritionnellement reliĂ©s Ă  l'arbre-mĂšre). En Chine, il pousse Ă©galement sur des sols calcaires[14]. Il pousse dans un large Ă©ventail de conditions climatiques[17]. Dans son aire de rĂ©partition naturelle, l'arbre se trouve aussi bien sur les hauts plateaux de TaĂŻwan[16] que dans les plaines de la Chine continentale[8]. Aux États-Unis, il est prĂ©sent dans les rĂ©gions assez sĂšches bordant les Grandes Plaines, les rĂ©gions trĂšs humides du sud des Appalaches et les zones froides au pied des montagnes Rocheuses. Le froid prolongĂ© et la neige provoquent son dĂ©pĂ©rissement mais l'arbre repousse du pied[17].

Dans le nord de l'Europe, A. altissima n'a Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme s'Ă©tant naturalisĂ© dans les villes qu'aprĂšs la Seconde Guerre mondiale. Cela est dĂ» Ă  la capacitĂ© de l'arbre Ă  coloniser des zones de dĂ©combres oĂč la plupart des autres plantes ne se dĂ©veloppent pas[37]. En outre, le microclimat plus chaud dans les villes offre un habitat plus appropriĂ© que les zones rurales environnantes. Par exemple, une Ă©tude en Allemagne trouve l'espĂšce prĂ©sente dans 92 % des zones densĂ©ment peuplĂ©es de Berlin, dans 25 % de la banlieue et seulement dans 3 % dans les zones situĂ©es hors de la ville[37]. Ce n'est pas le cas dans d'autres rĂ©gions d'Europe oĂč le climat est assez doux pour que l'arbre puisse se dĂ©velopper.

En AmĂ©rique du Nord, A. altissima est prĂ©sent sur la cĂŽte est depuis le Massachusetts jusqu'au sud de l'Ontario, du sud-ouest de l'Iowa et du sud du Texas au nord de la Floride. Sur la cĂŽte ouest, il est rĂ©parti de l'ouest du Nouveau-Mexique Ă  la Californie et Ă  l'État de Washington[17] - [27]. Dans l'est de son aire de rĂ©partition, il pousse surtout dans les zones perturbĂ©es des villes, oĂč il a Ă©tĂ© longtemps prĂ©sent dans les rues arborĂ©es[8] - [27]. Il se dĂ©veloppe Ă©galement le long des routes et des chemins de fer. Dans l'ouest de l'AmĂ©rique du Nord, il est surtout prĂ©sent dans les rĂ©gions montagneuses autour des anciennes habitations et des mines abandonnĂ©es[38] - [39].

EspĂšce envahissante

Photographie en couleurs d'un ailante poussant au pied d'une porte de garage, sur un sol artificialisé.
Ailante glanduleux poussant spontanément devant la porte d'un garage.
Photographie en couleurs présentant les abords boisés d'une voie ferroviaire.
AprÚs son introduction comme arbre ornemental, l'Ailante glanduleux (comme la renouée du Japon) s'est notamment diffusé le long des voies ferrées ou des routes : ici les arbres en boule, à feuillage vert clair, devant le pont à gauche et à droite, en concurrence avec le Sumac vinaigrier (à gauche) qui se distingue par ses fructifications rouges en fuseau et un port plus étalé (Pays de Galles, 2009).
Photographie en couleurs de la façade d'un bùtiment sur lequel pousse, à mi-hauteur, un jeune ailante.
Jeune Ailante glanduleux ayant pris racine en hauteur sur un mur de béton à Manosque (France).
Photographie en couleurs, en plongée, d'un terrain aride empli d'ailantes.
Une plante envahissante... ici en Australie. Propagation par graines.

Dans certains pays, l'Ailante glanduleux est devenu une espÚce envahissante en raison de sa capacité à coloniser rapidement des zones perturbées et à entraver la croissance et la régénération des espÚces indigÚnes par effets allélopathiques.

Il est considĂ©rĂ© comme une des plantes les plus invasives en Australie, aux États-Unis, en Nouvelle-ZĂ©lande et dans plusieurs pays d'Europe mĂ©ridionale et orientale.

Il a par exemple colonisé des zones naturelles en Hongrie, et est considéré comme une menace pour la biodiversité du parc national d'Aggtelek classé au patrimoine mondial de l'humanité depuis [37].

Depuis 2019, cette espĂšce est inscrite dans la liste des espĂšces exotiques envahissantes prĂ©occupantes pour l’Union europĂ©enne[40]. Cela signifie que cette espĂšce ne peut pas ĂȘtre importĂ©e, cultivĂ©e, transportĂ©e, commercialisĂ©e, plantĂ©e, ou libĂ©rĂ©e intentionnellement dans la nature, et ce nulle part dans l’Union europĂ©enne[41].

Dans les annĂ©es en Europe occidentale, il est prĂ©sent notamment en Allemagne, Belgique[note 1], France (forĂȘt des Landes, forĂȘt domaniale de la Coubre, cĂŽtes mĂ©diterranĂ©ennes, forĂȘt de Fontainebleau, Marquenterre[42]...) et Grande-Bretagne.

Aux États-Unis, par exemple, une Ă©tude rĂ©alisĂ©e en en Caroline du Nord trouve qu'il est prĂ©sent sur 1,7 % des bordures de voies de chemin de fer et de route et qu'il Ă©tend son territoire de 4,76 % par an[43]. Une autre Ă©tude menĂ©e dans le sud-ouest de la Virginie a dĂ©terminĂ© qu'il est prĂ©sent sur environ 30 % des routes principales de l'Ă©tat[44]. Il envahit parfois les zones non restructurĂ©es et entre en concurrence avec les plantes indigĂšnes[27].

L'arbre repousse aussi vigoureusement quand on le coupe, ce qui rend son Ă©limination difficile et longue. De plus, il produit de nombreuses graines (jusqu'Ă  300 000 par pied et par an[45]). Dans de nombreuses rĂ©gions françaises, il a acquis le surnom ironique de « FrĂȘne puant »[7].

Conséquences

Ses racines sont Ă©galement suffisamment agressives pour causer des dommages aux rĂ©seaux d'Ă©gouts souterrains et aux canalisations enterrĂ©es[8]. Le long des autoroutes, cet arbre forme souvent des fourrĂ©s denses oĂč seules quelques autres espĂšces d'arbres sont prĂ©sentes, ce en grande partie Ă  cause des toxines qu'il produit qui empĂȘchent la concurrence[27].

Une Ă©tude française de [46] laisse penser que la strate herbacĂ©e du sous-bois est « nettement plus pauvre et composĂ©e d’espĂšces plus banales sous A. altissima que sous les autres espĂšces d’arbres et que la composition floristique est sensiblement diffĂ©rente[46]. En outre, la densitĂ© de drageons d’A. altissima dans les aires d’inventaires est significativement nĂ©gativement corrĂ©lĂ©e avec la richesse floristique ». Les impacts croisĂ©s de la compĂ©tition interspĂ©cifique et les propriĂ©tĂ©s allĂ©lopathiques d’A. altissima pourraient expliquer ce double phĂ©nomĂšne. A. altissima est donc bien une menace pour la biodiversitĂ© de la forĂȘt de Fontainebleau et peut-ĂȘtre d'autres forĂȘts urbaines ou pĂ©ri-urbaines[46].

Mesures d'Ă©radication

En raison de la possibilitĂ© de l'espĂšce de devenir envahissante et nuisible, les propriĂ©taires fonciers et d'autres organisations ont souvent recours Ă  diverses mĂ©thodes pour maintenir sa population sous contrĂŽle. Par exemple, la ville de BĂąle en Suisse dispose d'un programme d'Ă©radication[37]. Les moyens d'Ă©radication peuvent ĂȘtre physiques, thermiques, mĂ©caniques, biologiques ou chimiques. Une combinaison de plusieurs d'entre eux peut ĂȘtre plus efficace, mais ils doivent bien sĂ»r ĂȘtre compatibles. Tous ont des aspects positifs et nĂ©gatifs, mais le traitement le plus efficace est gĂ©nĂ©ralement l'utilisation d'un mĂ©lange de produits chimiques et le contrĂŽle physique. Il consiste dans l'application d'herbicides foliaires ou racinaires afin de tuer les arbres existants, associĂ©e Ă  une extraction Ă  la main ou Ă  la tonte des semis en vue de prĂ©venir la croissance de nouveaux individus[47] - [note 2].

MĂ©thodes physiques

photographie d'un bas-cÎté d'une route.
De nombreux rejets repartent des racines aprÚs un débroussaillage.

Les germinations de l'annĂ©e et les jeunes individus peuvent ĂȘtre facilement arrachĂ©s aprĂšs une pĂ©riode de pluie, il faut cependant faire attention Ă  retirer l'ensemble des racines pour Ă©viter la repousse. La coupe est par contre trĂšs peu efficace si elle est rĂ©alisĂ©e sans suivi, l'Ailante glanduleux repoussant vigoureusement. Pour les arbres les plus ĂągĂ©s, il est possible d'utiliser la mĂ©thode du cerclage qui consiste Ă  dĂ©truire l'Ă©corce et le cambium tout autour de la tige. Enfin, il est possible de brĂ»ler Ă  l'aide d'un engin tel qu'une lampe Ă  souder la base des troncs des jeunes arbres. Cependant, cette technique n'est pas souhaitable, car l'appareil racinaire n'ayant pas brĂ»lĂ©, l'Ailante glanduleux peut toujours repartir, et cette technique est un risque pour la biodiversitĂ© du milieu[3].

MĂ©thodes biologiques

Les mĂ©thodes biologiques ne sont pas trĂšs efficaces. En effet, la consommation par les animaux sauvages est encore largement inconnue, seuls quelques insectes mangent les feuilles et les tiges de l’Ailante glanduleux ; leur utilisation Ă  des fins de lutte biologique n’est en pas envisageable dans la mesure oĂč aucune expĂ©rience n’a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e. Les animaux introduits pour lutter contre l’Ailante prĂ©fĂšrent d'ailleurs consommer d’autres espĂšces plus appĂ©tantes. De plus, les caractĂ©ristiques physiologiques de l’Ailante glanduleux et en particulier sa vitesse de croissance font qu’il n’est pas envisageable de compter sur son Ă©limination par une compĂ©tition avec d’autres espĂšces autochtones[3].

Cependant, en , en Pennsylvanie, un flétrissement sur certains Ailantes glanduleux a été observé. Plus de 8000 Ailantes glanduleux de la région sont morts de cette « nouvelle » maladie. Le champignon Verticillium albo-atrum a été identifié comme agent potentiel, responsable de la jaunissure ou verticilliose[48].

Une méthode expérimentale qui semble fonctionner efficacement, est l'incorporation à l'intérieur du tronc, aprÚs une coupe, d'une petite quantité de gros sel. Cette méthode provoque une sorte de stérilisation et la mort de l'ensemble de la plante (pied principal et rejets).

MĂ©thodes chimiques

L’avantage de ces mĂ©thodes est qu’elles agissent Ă©galement sur les racines, si un herbicide systĂ©mique est utilisĂ©. La meilleure Ă©poque de traitement est la pleine pĂ©riode de croissance, lorsque les feuilles sont totalement Ă©talĂ©es et qu’elles synthĂ©tisent de nombreux composĂ©s qui sont entreposĂ©s dans les racines. Cette pĂ©riode s’étale de mi-juin Ă  mi-aoĂ»t. Les diffĂ©rents herbicides susceptibles d’ĂȘtre utilisĂ©s ont comme substances actives le glyphosate, le sulfosate ou le triclopyr[3].

L'Ailante glanduleux et l'Homme

Histoire

L'Ailante glanduleux était cultivé intensivement au XIXe siÚcle en Chine et à l'étranger comme plante-hÎte pour le Bombyx de l'ailante, un papillon de nuit utilisé pour la production d'une soie peu raffinée mais résistante appelée notamment ailantine[9].

Les premiĂšres introductions de A. altissima dans des pays situĂ©s hors de son aire d'origine ont Ă©tĂ© faites dans les zones sud de la CorĂ©e ainsi que vers le Japon, au cours de la pĂ©riode historique rĂ©cente[49]. Il se pourrait toutefois que l'arbre soit originaire de ces rĂ©gions, mais il est gĂ©nĂ©ralement admis que l'arbre y a Ă©tĂ© introduit de façon trĂšs prĂ©coce[50]. En Chine mĂȘme, il a Ă©galement Ă©tĂ© naturalisĂ© au-delĂ  de son aire d'origine dans des rĂ©gions comme le Qinghai, le NĂ­ngxiĂ  et le Xinjiang[14].

Il a été introduit de Chine en Europe par l'intermédiaire de Chéron d'Incarville qui, en , fit parvenir par caravane les premiÚres graines de cet arbre en provenance de la région de Pékin jusqu'à Paris[10].

Il fut l'un des premiers arbres importĂ©s en Occident Ă  une Ă©poque oĂč les chinoiseries dominaient les arts europĂ©ens, et a d'abord Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme un sujet magnifique pour les jardins. Toutefois, l'enthousiasme a vite diminuĂ© lorsque les jardiniers ont pris conscience de sa tendance Ă  donner des drageons et de son odeur nausĂ©abonde. MalgrĂ© cela, il a Ă©tĂ© largement utilisĂ© comme un arbre de rue pendant une bonne partie du XIXe siĂšcle. En dehors de l'Europe et des États-Unis, l'espĂšce a Ă©tĂ© mise en place dans de nombreuses autres rĂ©gions au-delĂ  de son aire d'origine.

En , quelques graines ont Ă©tĂ© transmises aux États-Unis Ă  William Hamilton, un jardinier de Philadelphie. En Europe et en AmĂ©rique, A. altissima est rapidement devenu un arbre d'ornement apprĂ©ciĂ©, en particulier en bordure de rue, et en , il Ă©tait disponible dans la plupart des pĂ©piniĂšres[8] - [11]. L'arbre a Ă©tĂ© introduit sĂ©parĂ©ment en Californie dans les annĂ©es 1890 par des immigrants chinois venus pendant la ruĂ©e vers l'or en Californie. Il a Ă©chappĂ© Ă  tout contrĂŽle de culture dans toutes les rĂ©gions oĂč il a Ă©tĂ© introduit, surtout aux États-Unis[27]. Il s'est naturalisĂ© dans presque toute l'Europe, comme en Europe occidentale oĂč il est prĂ©sent en Grande-Bretagne, Belgique, France (forĂȘt de Fontainebleau, Marquenterre, cĂŽtes mĂ©diterranĂ©ennes[42]) et Allemagne[35], Autriche, Suisse, en Pannonie (sud de l'Europe depuis l'Italie et la Hongrie jusqu'en Bosnie-HerzĂ©govine) et dans la plupart des pays du bassin mĂ©diterranĂ©en[37]. L'Ailante a Ă©galement Ă©tĂ© introduit en Argentine[27], en Australie (oĂč il a Ă©tĂ© classĂ© comme espĂšce envahissante en Nouvelle-Galles du Sud et au Victoria)[51], en Nouvelle-ZĂ©lande (oĂč il est rĂ©pertoriĂ© par l'Accord national de lutte antiparasitaire des vĂ©gĂ©taux comme plante « indĂ©sirable »[52]), au Moyen-Orient et dans certains pays d'Asie du Sud tels que le Pakistan[53].

Arbre d'ornement

Dans le cimetiÚre du PÚre Lachaise à Paris, l'avenue autrefois plantée de ces arbres.
Photographie en couleurs d'un ailante glanduleux occupant l'ensemble de l'image, devant un bĂątiment urbain.
Ailante glanduleux adulte, pied femelle planté en ville, portant des graines immatures.
Photographie en couleurs d'un ailante glanduleux de grande circonférence, mesuré par un humain huit fois plus petit.
Un Ailante glanduleux particuliÚrement ùgé, planté dans un parc privé en Belgique.

L'Ailante glanduleux est un arbre d'ornement apprécié en Chine et exploité pour sa tolérance à des conditions de croissance difficiles[14].

En Europe, aprĂšs sa dĂ©couverte, il est la « coqueluche des jardins Ă  la mode ». Le baron Haussmann l'utilise intensĂ©ment comme arbre d’alignement[9]. Populaire en Europe et en AmĂ©rique du Nord au XIXe siĂšcle, sa popularitĂ© a chutĂ© par la suite, en particulier aux États-Unis, en raison de ses tendances envahissantes et colonisatrices, mais Ă©galement l'odeur dĂ©sagrĂ©able de ses fleurs. La plantation d'individus femelle, ne dĂ©gageant pas d'odeur, rĂšgle ce problĂšme[11]. Michael Dirr, un cĂ©lĂšbre horticulteur amĂ©ricain et professeur Ă  l'UniversitĂ© de GĂ©orgie, rapporte en les propos d'un pĂ©piniĂ©riste n'ayant pas pu trouver d'acheteurs pour ses plants :

« Dans la plupart des amĂ©nagements paysagers, il n'a pas de valeur car il y a beaucoup trop d'espĂšces d'arbres de qualitĂ© supĂ©rieure, sauf Ă  le faire pousser dans des conditions impossibles. Il faudrait faire une sĂ©lection pour ne garder que ceux ayant un port Ă©lĂ©gant, un bois solide et un feuillage attrayant, ce qui rendrait l'arbre plus intĂ©ressant ; j'ai parlĂ© une fois avec un architecte qui voulait acheter des Ailantes pour les utiliser le long de routes polluĂ©es, mais il n'a pas pu trouver d'approvisionnement suffisant [
]
Michael A. Dirr ;
Manuel des plantes ornementales ligneuses[54] »

En Europe, cependant, l'arbre reste encore un peu utilisĂ© dans les jardins car il n'est gĂ©nĂ©ralement pas aussi envahissant qu'en AmĂ©rique. Au Royaume-Uni, sa prĂ©sence est particuliĂšrement courante dans les squares, les rues et les parcs de Londres, mais Ă©galement dans les jardins du sud et de l'est de l'Angleterre. Il devient peu frĂ©quent dans le nord, se trouvant rarement dans le sud de l'Écosse. Il est Ă©galement presque absent en Irlande[55]. En Allemagne, il se voit souvent plantĂ© dans les jardins[35]. Au cours des annĂ©es, l'arbre a peu Ă  peu perdu sa popularitĂ© en Occident car il a une durĂ©e de vie courte et le tronc devient vite creux ; ceci rend les arbres de plus de cinquante centimĂštres de diamĂštre instables par vents violents[56].

Quelques cultivars existent, mais ils ne sont pas souvent vendus à l'extérieur de la Chine :

  • ‘Hongye’, dont le nom est chinois et signifie « feuilles rouges », pour l'attrayant feuillage rouge vif[57] ;
  • ‘Thousand Leaders’[57] ;
  • ‘Metro’, cultivar mĂąle avec une couronne plus resserrĂ©e que de coutume et une moindre tendance Ă  ĂȘtre envahissant[58] ;
  • ‘Erythrocarpa’, aux fruits d'un rouge vif[58] ;
  • ‘Pendulifolia’, aux feuilles beaucoup plus longues et pendant Ă©lĂ©gamment[58].

Bois

Le bois jaune pĂąle, Ă  grain fin et satinĂ© de cette espĂšce a Ă©tĂ© utilisĂ© en Ă©bĂ©nisterie[56]. Il est souple et bien adaptĂ© Ă  la fabrication de cocottes Ă  vapeur utilisĂ©es dans la cuisine chinoise pour la cuisson des mantous, des pĂątisseries et du riz. La province de Zhejiang en Chine orientale est la plus cĂ©lĂšbre pour la production de ces cocottes[8]. Bien que son pouvoir calorique soit mauvais, il est Ă©galement considĂ©rĂ© comme une bonne source de bois de chauffage dans une grande partie de son domaine car, mĂȘme s'il est lourd et modĂ©rĂ©ment dur, il est facilement accessible[57].

Son utilisation comme bois d'Ɠuvre pose cependant des problĂšmes. Parce que sa croissance est rapide pendant les premiĂšres annĂ©es, le tronc a une texture inĂ©gale entre parties intĂ©rieure et extĂ©rieure, ce qui fait que le bois puisse se tordre ou se fendre au sĂ©chage. Des techniques de sĂ©chage ont Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©es pour Ă©viter cette fissuration, lui permettant d'ĂȘtre exploitĂ© commercialement. Bien que les arbres vivants aient tendance Ă  ĂȘtre trĂšs flexibles, le bois est trĂšs dur une fois bien sĂ©chĂ©[58].

Le bois d’A. altissima est hĂ©tĂ©rogĂšne, jaune verdĂątre, sans aubier distinct, ressemblant beaucoup au frĂȘne, mais plus tendre et plus lĂ©ger. Les cernes sont distincts, le grain est plutĂŽt grossier et le fil est droit. Les zones poreuses sont assez larges et sont constituĂ©es de 3 Ă  4 rangĂ©es de gros vaisseaux. Les rayons ligneux sont Ă©pais et visibles Ă  l’Ɠil nu en section transversale. Ils forment une petite maillure en coupe radiale (sur quartier). La masse volumique moyenne est de 550 Ă  650 kg/m3 Ă  12%. Le retrait total est plutĂŽt faible et le bois est peu nerveux. Le bois n'est pas durable et l'aubier est susceptible d'ĂȘtre attaquĂ© par le lyctus. Enfin il est bien moins rĂ©sistant que le frĂȘne du point de vue mĂ©canique, il est notamment plus fissile et plus sensible aux chocs. Il peut donc servir de substitut au frĂȘne dans les cas qui n'exigent pas de hautes performances mĂ©caniques[59].

Lutte contre l’érosion

En lien avec le dĂ©veloppement du chemin de fer, il a Ă©tĂ© plantĂ© abondamment pour retenir les talus et lutter contre l’érosion. Ceci explique sa prolifĂ©ration aujourd’hui dans les gares et zones de triage[9].

Usages médicinaux

Les racines, les feuilles et l'écorce sont encore utilisées au XXIe siÚcle dans la médecine chinoise traditionnelle, principalement comme astringent[8].

Une des plus anciennes recettes, enregistrée dans un ouvrage datant de apr. J.-C., était employée dans le traitement de la maladie mentale. Elle utilisait un mélange de racines d'Ailante glanduleux hachées, d'urine de jeunes garçons et de haricots noirs fermentés. AprÚs avoir laissé reposer pendant une journée, le liquide était filtré puis donné à boire au patient pendant plusieurs jours[8].

Une autre source datant de apr. J.-C., Ă  l'Ă©poque de la dynastie Tang et inscrite dans le Compendium de MĂ©decine de Li Shizhen, stipule que l'absorption de feuilles provoque incohĂ©rence et somnolence, tandis qu'une application externe permet de traiter efficacement les furoncles, les abcĂšs et le prurit. Une autre recette enregistrĂ©e par Li utilise les feuilles pour traiter la calvitie. La formule demande de broyer ensemble de jeunes feuilles d'Ailante glanduleux, de Catalpa et de PĂȘcher, et d'appliquer le liquide obtenu sur le cuir chevelu pour stimuler la croissance des cheveux[8].

L'Ă©corce sĂ©chĂ©e est encore considĂ©rĂ©e comme un mĂ©dicament et est rĂ©pertoriĂ©e dans la pharmacopĂ©e chinoise moderne sous le nom de chun bai pi (chinois : æ€żç™œçšź ; pinyin : chĆ«nbĂĄipĂ­), ce qui signifie « Ă©corce blanche de toona »[60]. Des travaux rĂ©cents, en 2001, traitent en dĂ©tail de ce sujet, discutant des constituants chimiques, de l'identification du produit et de ses utilisations pharmaceutiques. L'Ă©corce est prĂ©parĂ©e aprĂšs abattage de l'arbre Ă  l'automne ou au printemps, dĂ©cortication, grattage des parties les plus dures des parties les plus externes. Celles-ci sont ensuite sĂ©chĂ©es au soleil, mises Ă  tremper dans de l'eau, partiellement rĂ©-sĂ©chĂ©es dans un panier et, enfin, coupĂ©es en laniĂšres. Elle est censĂ©e avoir des propriĂ©tĂ©s antipyrĂ©tiques et astringentes et devoir ĂȘtre principalement utilisĂ©e pour traiter les dysenteries, les rectorragies, les mĂ©norragies et l'Ă©jaculation spontanĂ©e. Il est prĂ©vu d'utiliser des quantitĂ©s comprises entre 4 et 10 grammes afin de ne pas empoisonner les patients. Le compendium de Li donne 18 recettes faisant appel Ă  l'utilisation de l'Ă©corce. Des chimistes asiatiques et europĂ©ens ont trouvĂ© une justification Ă  son utilisation mĂ©dicale, cette Ă©corce contenant une grande variĂ©tĂ© de produits chimiques actifs comme la quassine et des saponines, ainsi que de l'ailanthone, le produit chimique allĂ©lopathique de cet arbre, qui est un antipaludĂ©en[61]. L'Ă©corce est disponible dans la plupart des magasins spĂ©cialisĂ©s dans la mĂ©decine traditionnelle chinoise[8]. Une teinture d'Ă©corce de racine a Ă©tĂ© utilisĂ©e avec succĂšs dans le traitement des palpitations, de l'asthme et de l'Ă©pilepsie[19].

Les samares sont Ă©galement utilisĂ©es dans la mĂ©decine chinoise moderne sous le nom de feng yan cao (chinois : ć‡€çœŒè‰ ; pinyin : fĂšngyǎncǎo), ce qui signifie « Ɠil de palmier ». Elles sont utilisĂ©es comme agent hĂ©mostatique, dans l'Ă©jaculation spontanĂ©e et pour le traitement des rectorragies et des hĂ©maturies. Leur efficacitĂ© pour traiter la trichomonase, l'infection vaginale causĂ©e par le protozoaire Trichomonas vaginalis a Ă©tĂ© prouvĂ©e cliniquement[8]. En Occident, un extrait d'Ă©corce vendu sous le synonyme d’A. glandulosa est parfois utilisĂ© en phytothĂ©rapie pour le traitement de diffĂ©rentes affections, dont le cancer[62].

Des preuves anecdotiques suggĂšrent la lĂ©gĂšre toxicitĂ© de la plante. Les odeurs nausĂ©abondes sont associĂ©es Ă  des nausĂ©es et des maux de tĂȘte, ainsi qu'Ă  une dermite de contact signalĂ©e Ă  la fois chez des humains et des moutons, qui dĂ©veloppent Ă©galement une faiblesse et une paralysie. La plante contient en effet une quinone irritante, la 2,6-dimĂ©thoxybenzo quinone, ainsi que des quassinoĂŻdes (comme l'ailanthone) pouvant provoquer de tels effets. Mais il reste difficile, voire impossible, de reproduire ces symptĂŽmes chez les humains et les chĂšvres. Lors d'une expĂ©rimentation mĂ©dicale, une teinture Ă  base de fleurs et de feuilles a provoquĂ© des nausĂ©es, des vomissements et un relĂąchement musculaire[61].

Soie

Gravure en couleurs présentant le bombyx de l'ailante sur la plante.
Bombyx de l'ailante : deux papillons adultes et une chenille sur une feuille d'Ailante.

L'Ailante glanduleux est l'hĂŽte d'un papillon, le bombyx de l'ailante, dont la chenille se nourrit de ses feuilles. Le cocon de celle-ci est utilisĂ© en Chine pour produire une soie peu raffinĂ©e, mais rĂ©sistante, prisĂ©e en Asie pour les vĂȘtements de travail[63]. « Un linge grossier de couleur grise supportant parfaitement le lavage » comme la dĂ©crit François-Xavier Dentrecolles missionnaire en Chine Ă  la fin du XVIIIe siĂšcle[9]. Cette soie, qui ne peut ĂȘtre teinte, reste connue sous les noms de « ailantine »[3], « soie pongĂ©e » ou « soie de Shantung »[8] ; ce dernier nom est dĂ©rivĂ© de la province de Shandong en Chine, oĂč elle est souvent produite, notamment dans la rĂ©gion de Yantai[8].

Le papillon est introduit aux États-Unis[8] et en Europe. DĂšs 1856 des milliers d'arbres sont plantĂ©s, les ailanteraies gagnent la vallĂ©e du RhĂŽne, les CĂ©vennes, et le nord de l'Italie[9], extension qui bĂ©nĂ©ficie de la catastrophe causĂ©e par la maladie des vers Ă  soie[64] - [63]. L'ailantine ne connait pas alors en Europe le succĂšs escomptĂ©, car le brin moins fin ne peut servir qu'Ă  la fabrication de tissus de qualitĂ© infĂ©rieure ; de plus, les chenilles sont consommĂ©es par les oiseaux et autres prĂ©dateurs[3]. La reprise du commerce du coton aprĂšs la guerre de SĂ©cession et l'invention de la viscose sont aussi les facteurs qui signent l'arrĂȘt de la production de l'ailantine[9].

Symbolique et motif littéraire

En plus de ses diverses utilisations matérielles, l'Ailante glanduleux fait partie de la culture chinoise depuis des siÚcles et a obtenu depuis le XXe siÚcle un statut similaire en Occident.

Chine

Dans la littĂ©rature chinoise, l'Ailante glanduleux est souvent utilisĂ© pour deux mĂ©taphores assez diffĂ©rentes : l'arbre mature reprĂ©sentant un pĂšre, le rejet un enfant gĂątĂ©. Ainsi, il est possible de prĂ©senter ses vƓux aux parents d'un ami en Ă©crivant « souhaitant Ă  votre Ailante et votre hĂ©mĂ©rocalle santĂ© et bonheur », l'Ailante Ă©tant une allusion au pĂšre et l'hĂ©mĂ©rocalle Ă  la mĂšre. En outre, un enfant peut ĂȘtre grondĂ© en l'appelant « rejet d'Ailante bon Ă  rien » ce qui signifie que l'enfant est « mal Ă©levĂ© ». Cela dĂ©coule de l'Ɠuvre littĂ©raire de Tchouang-tseu, un philosophe taoĂŻste, qui parlait d'un arbre qui s'Ă©tait dĂ©veloppĂ© Ă  partir d'une souche et Ă©tait impropre Ă  la menuiserie en raison de sa forme irrĂ©guliĂšre. Plus tard, les spĂ©cialistes du philosophe ont associĂ© cet arbre Ă  l'Ailante glanduleux et appliquĂ© la mĂ©taphore aux enfants qui, comme les rejets de souche de l'arbre, ne deviendront pas des adultes respectables s'ils ne suivent pas les rĂšgles ou les traditions de la communautĂ©[65]. « Inutile, libre, grand, gĂ©nĂ©reux » Tchouang-tseu Ă©voquait ces traits de l’ailante (æš—) pour illustrer sa philosophie Tao[66].

États-Unis

En , un livre de Betty Smith A Tree Grows in Brooklyn utilise l'Ailante glanduleux comme métaphore centrale, en utilisant sa capacité à prospérer dans un environnement difficile. Aux XXe et XXIe siÚcles, A. altissima est un arbre commun dans les friches urbaines[11] - [62] :

« Il y a un arbre qui pousse Ă  Brooklyn. Certaines personnes l'appellent l'arbre du ciel. Peu importe oĂč la graine tombe, elle donne un arbre qui s'efforce d'atteindre le ciel. Elle pousse dans les friches clĂŽturĂ©es de planches et les tas d'ordures abandonnĂ©s. Elle sort des grilles de caves. C'est le seul arbre qui pousse dans le ciment. Il devient luxuriant... survit sans soleil, sans eau et, apparemment, sans terre. Il serait beau, s'il n'y en avait pas trop. »

— Betty Smith, Le Lys de Brooklyn, , Introduction.

L'Ailante glanduleux est aussi parfois surnommĂ© « l'arbre de l'enfer » en raison de son caractĂšre envahissant et de la difficultĂ© Ă  l'Ă©radiquer[62] - [67]. Dans certaines rĂ©gions des États-Unis, l'espĂšce se voit surnommĂ©e le « palmier des ghettos » (the ghetto palm) en raison de sa propension Ă  pousser dans les conditions inhospitaliĂšres comme celles rencontrĂ©es dans les zones urbaines et dans les propriĂ©tĂ©s abandonnĂ©es ou mal entretenues[68] - [69].

Jusqu'au , un arbre de 18 m de haut Ă©tait l'une des piĂšces maĂźtresses du jardin de sculptures du MusĂ©e Noguchi dans le quartier du Queens Ă  New York. L'arbre est Ă©pargnĂ© par le sculpteur Isamu Noguchi quand, en , il achĂšte le bĂątiment (qui deviendra en 1985 le musĂ©e) et nettoie l'arriĂšre du bĂątiment. L'arbre est alors le seul restant dans la cour et le personnel avait l'habitude de venir dĂ©jeuner dessous avec Noguchi. « Dans un certain sens, le jardin de sculptures a Ă©tĂ© conçu autour de l'arbre » a expliquĂ© un jour un ancien assistant de Noguchi, Bonnie Rychlak, qui est devenu plus tard le conservateur du musĂ©e. En , le vieil arbre dĂ©pĂ©rit et menace de s'Ă©craser sur le bĂątiment qui est sur le point de subir une rĂ©novation majeure. Le musĂ©e charge le Detroit Tree of Heaven Woodshop, un collectif d'artistes, d'utiliser le bois pour faire des bancs, sculptures et autres installations dans et autour du bĂątiment. Les cernes de l'arbre sont alors comptĂ©es et son Ăąge estimĂ© Ă  75 ans. Les responsables du musĂ©e espĂ©rent un temps une possible repousse Ă  partir du pied[70].

Europe

A. altissima, malgrĂ© ses nombreux dĂ©fauts (odeur dĂ©sagrĂ©able de son feuillage froissĂ©, bois cassant sans valeur, fort pouvoir allergisant de sa sĂšve, et un miel fabriquĂ© Ă  partir de son nectar qui sent l’urine de chat), est devenu un Ă©lĂ©ment du paysage arborĂ© europĂ©en[3].

Ingo Vetter, un artiste allemand, professeur des beaux-arts à l'Université d'UmeÄ en SuÚde, influencé par l'image de « palmier des ghettos » de l'arbre, en a importé un vivant venant de Détroit pour une foire internationale d'art appelée Shrinking Cities à l'Institut d'art contemporain Kunst-Werke à Berlin en [68] - [69].

Notes et références

Notes

  1. Une circulaire du Service public de Wallonie interdit sa plantation sur le territoire de la RĂ©gion wallonne depuis le .
  2. (en) Pour une discussion plus approfondie sur le sujet, voir la page Ailanthus ailtissima du livre Horticulture sur Wikibooks en anglais.

Références

  1. Catalogue of Life Checklist, consulté le 9 décembre 2020
  2. « Ailante », Définition, sur CNRTL, (consulté le ).
  3. Pascal Collin et Yann Dumas, « Que savons-nous de l'ailante (Ailanthus altissima (Miller) Swingle) ? », Revue forestiĂšre française, vol. 61, no 2,‎ , p. 117-130 (lire en ligne, consultĂ© le )
  4. MNHN & OFB [Ed]. 2003-présent. Inventaire national du patrimoine naturel (INPN), Site web : https://inpn.mnhn.fr, consulté le 27 octobre 2020
  5. Bernard Boullard, Plantes médicinales du monde : croyances et réalités, Estem, , 660 p. (ISBN 978-2-84371-117-6), p. 17
  6. « Le « Vernis du Japon » : Ailanthus altissima (Mill.) Swingle, Simarubaceae, ou bien Toxicodendron vernicifluum (Stocks) F.A.Barkley, Anacardiaceae ? », sur www.tela-botanica.org (consulté le )
  7. C. Zambettakis, « Les plantes invasives en Basse-Normandie », sur Conservatoire botanique national de Brest (consulté le ).
  8. (en) Shiu-ying Hu, « Ailanthus altissima », Arnoldia, vol. 39, no 2,‎ , p. 29–50 (lire en ligne [PDF], consultĂ© le ).
  9. Luc Le Chatelier, « L’ailante, l’arbre qui aime le bĂ©ton », TĂ©lĂ©rama,‎ (lire en ligne)
  10. Dumas, Y., « L’ailante glanduleux - Histoire Ă  rebondissement d’un arbre chinois », La Garance Voyageuse,‎ , p. 32-36
  11. (en) Behula Shah, « The Checkered Career of Ailanthus altissima », Arnoldia, vol. 57, no 3,‎ , p. 21–27 (lire en ligne [PDF], consultĂ© le ).
  12. (en) Walter T. Swingle, « The early European history and the botanical name of the tree of heaven, Ailanthus altissima », Journal of the Washington Academy of Sciences, vol. 6, no 14,‎ , p. 490–498.
  13. (en) Chenjiu Huang, Ailanthus Desf. : Flora Reipublicae Popularis Sinicae, vol. 43(3), Science Press, Shukun Chen, , 1–5 p. (ISBN 7-03-005367-2)
  14. (en) Zheng Hao, wu Yun, Ding Jianqing, Denise Binion, Weidong Fu et Richard Reardon, « Ailanthus altissima » [PDF], Invasive Plants of Asian Origin Established in the United States and Their Natural Enemies, Volume 1, USDA Forest Service, (consulté le ) FHTET-2004-05.
  15. (en) Hui-lin Li, Flora of Taiwan, vol. 3 : Hamamelidaceae-Umbelliferea, Editorial Committee of the Flora of Taiwan, , 2e éd. (ISBN 957-9019-41-X, lire en ligne), « Simaroubaceae ».
  16. (en) Référence UICN : espÚce Ailanthus altissima var. tanakai (consulté le )
  17. (en) James H. Miller, « Ailanthus altissima », dans Russell M. Burns and Barbara H. Honkala (eds.), Silvics of North America, vol. 2 : hardwoods, USDA Forest Service, coll. « Agriculture Handbooks » (no 654), (ISBN 0-16-029260-3, présentation en ligne, lire en ligne) AH654.
  18. (en) James H. Miller, Nonnative invasive plants of southern forests : a field guide for identification and control, USDA Forest Service, (lire en ligne), « Tree-of-heaven » GTR-SRS-062.
  19. Harvey Wickes Felter et John Uri Lloyd, King's American Dispensatory, Henriette's Herbal Homepage, , 18e Ă©d. (lire en ligne), « Ailanthus.—Ailanthus. » A 2-volumes modern facsimileis published by Eclectic Medical Publications.
  20. (en) Louis P. Ronse De Craene et Elspeth Haston, « The systematic relationships of glucosinolate-producing plants and related families: a cladistic investigation based on morphological and molecular characters », Botanical Journal of the Linnean Society, vol. 151, no 4,‎ , p. 453–494 (DOI 10.1111/j.1095-8339.2006.00580.x).
  21. « Le Sumac de Virginie Rhus typhina L. », sur studylibfr.com (consulté le )
  22. « Ailanthus altissima : planter et entretenir », sur Ooreka (consulté le )
  23. « Ailante : Ailanthus altissima Miller (Simaroubaceae, SimaroubacĂ©e) », Info Flora,‎ (lire en ligne)
  24. Owen Johnson et David More, Guide Delachaux des arbres d'Europe 1 500 espÚces décrites et illustrées, Delachaux et Niestlé, dl 2009 (ISBN 978-2-603-01658-9, lire en ligne)
  25. (en) J. P. Grime, « Shade Tolerance in Flowering Plants », Nature, vol. 208,‎ , p. 161–163 (DOI 10.1038/208161a0).
  26. (en) Liza B. Knapp et Charles D. Canham, « Invasion of an Old-Growth Forest in New York by Ailanthus altissima: Sapling Growth and Recruitment in Canopy Gaps », Journal of the Torrey Botanical Society, vol. 127, no 4,‎ october–december, 2000, p. 307–315
  27. (en) Marc C. Hoshovsky, « Element Stewardship Abstract for Ailanthus altissima » [PDF], Arlington, Virginia, The Nature Conservancy, (consulté le )
  28. (en) Rod M. Heisy, « Identification of an Allelopathic Compound from Ailanthus altissima (Simaroubaceae) and Characterization of its Herbicidal Activity », American Journal of Botany, vol. 83, no 2,‎ , p. 192–200
  29. (en) Rod M. Heisy, « Allelopathic and Herbicidal Effects of Extracts from Tree of Heaven », American Journal of Botany, vol. 77, no 5,‎ , p. 662–670.
  30. (en) Francois Mergen, « A Toxic Principle in the Leaves of Ailanthus », Botanical Gazette, vol. 121, no 1,‎ , p. 32–36 (DOI 10.1086/336038).
  31. (en) Jeffrey G. Lawrence, Alison Colwell et Owen Sexton, « The Ecological Impact of Allelopathy in Ailanthus altissima (Simaroubaceae) », American Journal of Botany, vol. 78, no 7,‎ , p. 948–958.
  32. (en) Janet L. Howard, « Ailanthus altissima », Fire Effects Information System, USDA Forest Service, (consulté le ).
  33. Christelle Granja, « L’ailante, espĂšce rudĂ©rale rudoyĂ©e », Socialter,‎ aoĂ»t septembre 2022, p. 70 Ă  73
  34. (en) Jeffrey K. Barnes, « Ailanthus webworm moth », University of Arkansas Arthropod Museum Notes, University of Arkansas, (consulté le )
  35. (de) Otto Schmeil, Jost Fitschen et Siegmund Seybold, Flora von Deutschland, 93. Auflage, Wiebelsheim, Quelle & Meyer Verlag, (ISBN 3-494-01413-2), p. 42
  36. (en) National Research Council (U.S.), Firewood crops : shrub and tree species for energy production : report of an ad hoc panel of the Advisory Committee on Technology Innovation, Board on Science and Technology for International Development, Commission on International Relations, vol. 2, National Academies, 1980, 237 p., p. 75
  37. (de) Ingo Kowarik, Biologische Invasionen : Neophyten und Neozoen in Mitteleuropa, Stuttgart, Verlag Eugen Ulmer, , 380 p. (ISBN 3-8001-3924-3)
  38. (en) Philip Alexander Munz et David D. Keck, A California Flora and Supplement, Berkeley, University of California Press, , 2e Ă©d. (1re Ă©d. 1959-1968), 1905 p. (ISBN 978-0-520-02405-2, lire en ligne), p. 993
  39. (en) Elizabeth McClintock, « Ailanthus altissima », The Jepson Manual: Higher Plants of California, University of California Press (consulté le )
  40. « Liste des espĂšces exotiques envahissantes prĂ©occupantes pour l’Union europĂ©enne » (consultĂ© en )
  41. « RÈGLEMENT (UE) No 1143/2014 du parlement européen et du conseil du 22 octobre 2014 relatif à la prévention et à la gestion de l'introduction et de la propagation des espÚces exotiques envahissantes » (consulté en )
  42. « Liste des plantes envahissantes », Agence Méditerranéenne de l'Environnement, .
  43. (en) Robert W. Merriam, « The Abundance, Distribution and Edge Associations of Six Non-Indigenous, Harmful Plants across North Carolina », Journal of the Torrey Botanical Society, vol. 130, no 4,‎ , p. 283–291.
  44. (en) Proceedings of the 73rd Annual Meeting of the Virginia Academy of Science (lire en ligne).
  45. « Ailanthus altissima », sur www.invmed.fr.
  46. Eric Motard, Audrey Muratet, Danielle Clair-Maczulajtys et Nathalie Machon, « Les populations invasives d’Ailanthus altissima menacent-elles la diversitĂ© floristique des forĂȘts tempĂ©rĂ©es pĂ©riurbaines ? ; Does the invasive species Ailanthus altissima threaten floristic diversity of temperate peri-urban forests? », Comptes Rendus Biologies, vol. 334, no 12,‎ , p. 872-879 (lire en ligne).
  47. (en) Jil M.Swearingen et Phillip D. Pannill, « Fact Sheet: Tree-of-heaven » [PDF], Plant Conservation Alliance's Alien Plant Working Group, (consulté le ).
  48. Mark J. Schall et Donald D. Davis, « Ailanthus altissima Wilt and Mortality: Etiology », Plant Disease, vol. 93, no 7,‎ , p. 747–751 (ISSN 0191-2917 et 1943-7692, DOI 10.1094/pdis-93-7-0747, lire en ligne, consultĂ© le )
  49. (en) Yi-Ying LIAO, You-Hao GUO, Jin-Ming CHEN et Qing-Feng WANG, « Phylogeography of the widespread plant Ailanthus altissima (Simaroubaceae) in China indicated by three chloroplast DNA regions », Journal of Systematics and Evolution, vol. 52, no 2,‎ , p. 175–185 (ISSN 1674-4918, DOI 10.1111/jse.12065, lire en ligne, consultĂ© le )
  50. (en) Elbert L. Little Jr., Checklist of United States Trees (Native and Naturalized), Washington, DC, USDA Forest Service, coll. « Agriculture Handbooks » (no 541), (OCLC 6553978), p. 375 AH541
  51. (en) Australian Weeds Committee, « Weed Identification - Tree-of-heaven », Weed Identification & Information, National Weeds Strategy (consulté le )
  52. (en) « Tree of heaven », Pests & Diseases, Biosecurity New Zealand (consulté le )
  53. (en) Muhammad Shafiq et M. I. Nizami, « Growth Behaviour of Different Plants under Gullied Area of Pothwar Plateau », The Pakistan Journal of Forestry, vol. 36, no 1,‎ , p. 9–15
  54. (en) Michael A. Dirr, Manual of Woody Landscape Plants, Champaign, Illinois, Stipes, (1re Ă©d. 1975), 1187 p. (ISBN 978-0-87563-795-2), p. 80.
  55. (en) Alan Mitchell, Trees of Britain & Northern Europe, Londres, Harper Collins, , 2e Ă©d., 416 p. (ISBN 978-0-00-219213-2), p. 310–311.
  56. (en) Harriet L. Keeler, Our Native Trees and How to Identify Them, New York, Charles Scribner's Sons, (lire en ligne), « SimaroubĂ ceae—Ailanthus family », p. 36–40
  57. (en) Donglin Zhang et Michael A. Dirr « Potential New Ornamental Plants from China » (lire en ligne, consulté le ) [PDF]
    —49th Annual Southern Nursery Association Research Conference
    — « (ibid.) », dans 2004 SNA Research Conference Proceedings, , p. 607–609
  58. (en) Mike Kuhns et Larry Rupp, « Selecting and Planting Landscape Trees » [PDF], Utah State University Cooperative Extension, (consulté le ), p. 19.
  59. Jean Collardet et Jean Besset, Bois commerciaux : Feuillus des zones tempérées, t. 2, p. 144.
  60. (zh) « Encyclopédie de la vie quotidienne », sur baike.baidu.com (consulté le )
  61. (en) George Edward Burrows et Ronald J. Tyrl, Toxic Plants of North America, Ames, Iowa State University Press, , 1re Ă©d., 1342 p. (ISBN 978-0-8138-2266-2), p. 1242.
  62. (en) « Penn State Scientists: Tree of Heaven Really Isn't », Penn State College of Agricultural Sciences, (consulté le ).
  63. Guy Landry, « Plaidoyer pour l’Ailante », L'Estuarien, no 57,‎ , p. 10 (lire en ligne [PDF], consultĂ© le ).
  64. Gilles ClĂ©ment, Éloge des vagabondes : Herbes, arbres et fleurs Ă  la conquĂȘte du monde, Ă©ditions Robert Laffont, , 142 p. (lire en ligne), p. 35-36.
  65. (en) Hu Shiu-ying, « Ailanthus altissima », Arnoldia, vol. 39, no 2,‎ , p. 29–50 (lire en ligne [PDF], consultĂ© le ).
  66. « AILANTHUS ALTISSIMA », sur Éditions B42 (consultĂ© le )
  67. (en) Charles Fergus, Trees of New England : a Natural History, Guildford, Falcon, (ISBN 0-7627-3795-6), p. 289.
  68. (en) Lisa M. Collins, « Ghetto Palm », Metro Times Detroit,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  69. (en) Walter Wasacz, « Big Ideas for Shrinking Cities », Model D,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  70. (en-US) Glenn Collins, « A Tree That Survived a Sculptor’s Chisel Is Chopped Down », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consultĂ© le )

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Simon Boudvin, Ailanthus altissima, une monographie situĂ©e de l'ailante (PDF), Paris, Éditions B42, , 288 p. (ISBN 9782490077434)
  • OFEV, Manuel de gestion de l’ailante (Ailanthus altissima) (PDF), DĂ©partement fĂ©dĂ©ral de l'environnement, des transports, de l'Ă©nergie et de la communication (DETEC), , 17 p. (lire en ligne)
  • Pascal Collin et Yann Dumas, « Que savons-nous de l'ailante (Ailanthus altissima (Miller) Swingle) ? », Revue forestiĂšre française, vol. 61, no 2,‎ , p. 117-130 (lire en ligne, consultĂ© le )
  • G. Bory et D. Clair-Maczulajtys, « Production, dissĂ©mination et polymorphisme des semences d’Ailanthus altissima (Mill.) Swingle, SimaroubacĂ©es », Revue gĂ©nĂ©rale de botanique,‎
  • Denis Cachon, L’arbre du ciel (Ailanthus altissima) : Histoire et biologie, Nogent-sur-Marne, auto-Ă©dition, (lire en ligne)

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.