Bourgeon (botanique)
En botanique, un bourgeon est un ensemble de très jeunes pièces foliaires regroupées sur un axe végétatif extrêmement court. Il correspond généralement à une excroissance apparaissant sur certaines parties des végétaux et donnant naissance aux branches, aux feuilles, aux fleurs et aux fruits.
L'activité du point végétatif (ou méristème) détermine la multiplication des cellules qui, par élongation cellulaire, permettent la croissance intercalaire. Elle est de 30 cm par an chez les pins et atteint 60 cm par jour chez certains Bambous.
La gemmothérapie est une pratique à visée thérapeutique qui utilise notamment les bourgeons.
Types de bourgeons
Le bourgeon assure la croissance et la ramification des tiges.
Selon l'organe auquel il donne naissance, on parle de bourgeon à feuilles (« bourgeon végétatif » donnant naissance à une tige feuillée) et à fleurs (« bouton », « bourgeon floral » ou bourgeon inflorescentiel[1], issus de l’induction florale du bourgeon végétatif). En arboriculture, ils sont désignés respectivement sous le terme de « bourgeon à bois » et « bourgeon à fruit »[2].
Les botanistes distinguent, suivant leur position sur la tige, les bourgeons terminaux situés à l'extrémité de la tige, les bourgeons axillaires situés à l'aisselle des feuilles, et les bourgeons adventifs (aussi appelés latéraux ou stipulaires) apparaissant autour du bourgeon principal. Chez les arbres, ils distinguent les bourgeons distaux (les plus éloignés du tronc, phénomène d'acrotonie) des bourgeons proximaux ou latéraux (les plus proches du bourgeon terminal, phénomène de basitonie principalement chez les arbustes). Le développement de tel ou tel bourgeon développe une morphogénèse particulière responsable du port caractéristique de chaque plante[3].
Ils distinguent également le prompt-bourgeon (bourgeon axillaire qui est apte à se développer l'année de sa formation) du bourgeon latent (bourgeon axillaire dont le développement est inhibé, parfois pendant de nombreuses années, en raison de l'influence de la dominance apicale, de la dormance pour le bourgeon dormant, ou d'autres facteurs)[4].
Le bourgeon proventif désigne un bourgeon latent non apparent tandis qu'un bourgeon adventif se développe après un stress (coupe ou blessure d'un des organes de l'arbre sur les tissus de cicatrisation)[5].
Les bourgeons peuvent ĂŞtre soit Ă©cailleux (ex. : marronnier), soit nus (ex. : chou de Bruxelles).
L'éclosion du bourgeon au printemps est nommée « débourrement ».
Chez les arbres fruitiers à pépins, comme le pommier par exemple, on appelle « dard » un bourgeon conique indécis : s'il reçoit beaucoup de sève, il partira à bois, s'il en reçoit peu, il gonflera en bouton à fleur. Un dard couronné est un dard qui s'est allongé (jusqu'à 4 cm) et se termine par un bouton. On ne le taille pas.
La bourse, photo ci-contre, produit d'autres bourgeons à fruit, les Latins l'avaient surnommé « perle précieuse » (gemma).
Dans le bouton floral tel que la câpre, les pièces florales du périanthe se chevauchent généralement sur les bords, disposition résultant de leur mode de mise en place relativement lent et selon une hélice très condensée[6].
Autres usages du mot
Par analogie, le terme de bourgeon est également employé dans les domaines suivants :
- en anatomie : les bourgeons gustatifs ou bourgeons du goût sont des organes récepteurs du goût, de forme ovoïde ou conique, enclavé dans l'épithélium de la muqueuse linguale ;
- en biologie : un bourgeon est une excroissance cellulaire se développant sur un organisme pour donner naissance à un organisme semblable ;
- en médecine : les bourgeons charnus sont des granulations rougeâtres et coniques formant un bourrelet à la surface des plaies en voie de cicatrisation ; dans le vocabulaire courant, le terme de bourgeons désigne aussi un bouton poussant sur la peau, particulièrement au visage ;
- de façon métaphorique : on appelle bourgeon un élément concret ou abstrait, une situation matérielle ou morale laissant prévoir des développements ultérieurs qui peuvent être multiples et importants, favorables ou défavorables.
- Bourgeon apical feuille-fleur et bourgeons axillaires feuilles, stade hivernal.
- Début de débourrage des bourgeons.
- DĂ©veloppement du bourgeon apical feuille-fleur.
- DĂ©pliage de l'inflorescence et des feuilles.
- Fleurs Ă©panouies.
Notes et références
- Bourgeon qui donne naissance Ă une inflorescence.
- Claude Edelin, L'arbre, biologie et développement, Naturalia Monspeliensia, , p. 370
- Aline Raynal-Roques, La botanique redécouverte, Belin INRA Edition, (ISBN 2-7011-1610-4), p. 192
- Alain Carbonneau, Alain Deloire et Benoît Jaillard, La vigne. Physiologie, terroir, culture, Dunod, , p. 21
- Yves Bastien et Christian Gauberville, Vocabulaire forestier. Écologie, gestion et conservation des espaces boisés, Forêt privée française, , p. 9 et 417
- Gérard Guillot, La planète fleurs, Éditions Quae, (lire en ligne), p. 77
Voir aussi
Bibliographie
- Jean-Denis Godet, Guide des bourgeons de nos arbres, arbustes, arbrisseaux, Delachaux et Niestlé, , 430 p.
- Abderrazak Marouf, Joël Reynaud, La botanique de A à Z, Dunod, , 352 p. (ISBN 2-10-050638-2, lire en ligne)
- Aline Raynal-Roques, La botanique redécouverte[éditeur=Belin INRA Edition, , 505 p. (ISBN 2-7011-1610-4)
- Louis Plantefol, Cours de botanique et de biologie végétale, Tome II, sixième édition, 714 p. Librairie classique Eugène Belin. 1962.