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Trichomonas vaginalis

Trichomonas vaginalis est une espèce de flagellés du genre Trichomonas, dont la présence sur les muqueuses génito-urinaires détermine la trichomonose urogénitale. C'est un parasite de l'humain, sexuellement transmissible. Il est très sensible à la dessiccation et a donc besoin de milieux humides.

Historique

Trichomonas vaginalis a été observé pour la première fois par Alfred Donné en 1836[1] - [2].

Répartition géographique

Cosmopolite, il est également répandu sous tous les climats.

Morphologie et cycle

Connu seulement sous forme végétative, comme Pentatrichomonas humanis, il est plus grand que lui : 10 à 20 µm ; ovale ou arrondi, avec un axostyle dépassant nettement plus à l'arrière, il porte 3 ou 4 flagelles antérieurs et 1 flagelle récurrent soulevant une membrane ondulante courte (un tiers du corps).
Se déplaçant activement, il se nourrit par osmose et se multiplie par division longitudinale. Le cycle est à un seul hôte et, en l'absence de formes kystiques, la transmission des formes végétatives est directe.

Pathogénie chez l'être humain

Épidémiologie

Malgré des porteurs sains nombreux (jusqu’à 50 % des cas sont asymptomatiques), surtout chez les hommes, le Trichomonas vaginalis a un rôle pathogène net dans les deux sexes :

Transmission

  • Chez la femme, après la pubertĂ© et lorsque l'aciditĂ© vaginale est diminuĂ©e, on le retrouve de manière frĂ©quente comme parasite de la cavitĂ© vaginale et de l'urètre ; mais aussi de la vessie ou encore des glandes de Skene et de Bartholin.
  • Chez l'homme, on le trouve au niveau de l'urètre, du col du gland du pĂ©nis, de la prostate et des vĂ©sicules sĂ©minales.
  • La transmission se fait habituellement par contact vĂ©nĂ©rien, avec un taux de transmission très Ă©levĂ© (environ quatre fois sur cinq, surtout de l'homme Ă  la femme). La transmission est aussi thĂ©oriquement possible par Ă©change de linge de toilette humide[3].

Diagnostic

  • Le diagnostic se fait en examinant un prĂ©lèvement frais (prĂ©lèvement vaginal ou goutte urĂ©trale) au microscope au faible grossissement entre lame et lamelle en lumière diaphragmĂ©e ou au contraste de phases qui montre le protozoaire. Les trichomonas sont reconnus Ă  leurs mouvements et Ă  leur morphologie. Chez l'homme, le dĂ©pistage pourra ĂŞtre fait par recueil de la première goutte du mĂ©at le matin avant toute miction, ou encore par massage prostatique.
  • En cas de diagnostic d'une trichomonose gĂ©nitale, il faut rechercher l'ensemble des germes responsables des IST.
  • Autres Ă©lĂ©ments du diagnostic microscopique: modification du pH vaginal Ă  4,5 , prĂ©sence de nombreuses polynuclĂ©aires au cours du prĂ©lèvement vaginal, diminution ou disparition de la flore de Doderlein.

Clinique

Rappelons que les porteurs sains sont nombreux (jusqu'Ă  50 % des cas sont asymptomatiques).

Chez la femme

  • C'est la plus prurigineuse des vaginites ;
  • l'Ă©coulement vaginal ou leucorrhĂ©e est abondant, souvent blanc-verdâtre et spumeux (aspect d'Ă©cume) ;
  • il existe un Ă©rythème du vagin et de l’exocol ;
  • la patiente se plaint de dyspareunie au niveau de l’orifice vaginal (douleurs lors des rapports sexuels).

Chez l'homme

Il est très souvent asymptomatique (90 % de cas), d'où son dépistage difficile et sa dissémination facile. En cas d'urétrite avérée, il existe une dysurie. Des signes plus discrets comme une goutte matinale ou une méatite peuvent être présents.

Traitement

Il faut traiter toutes les personnes contaminées (patiente et tous les partenaires connus), la recherche d’infection devant se faire que les sujets soient symptomatiques ou pas[4], par:

  • mĂ©tronidazole (Flagyl) : 2 grammes par voie buccale en dose unique ;
  • conseiller aux patientes de ne pas consommer de boissons alcooliques durant le traitement au mĂ©tronidazole ni dans les 48 heures qui suivent afin de prĂ©venir un effet Antabuse ;
  • le mĂ©tronidazole, mal supportĂ©, tend Ă  ĂŞtre remplacĂ© par le tinidazole (Fasigyne) en dose unique (quatre comprimĂ©s Ă  500 mg en une seule prise) ;
  • le mimorazole (Naxogyn) en dose Ă©galement unique (huit comprimĂ©s Ă  250 mg ou deux comprimĂ©s Ă  1 g) a Ă©tĂ© supprimĂ© du marchĂ© en 2002 ;
  • Ă©viter les rapports sexuels sans prĂ©servatif jusqu'Ă  la guĂ©rison (clinique ou parasitologique) ;
  • l'acidification du milieu vaginal par l'acide lactique (Lactacid) ou ascorbique (Prevegyne) et le rĂ©ensemencement en bacilles de Döderlein favorisent la guĂ©rison.

Le traitement par métronidazole est possible pendant l'allaitement ou la grossesse[5].

Notes et références

  1. Donné MA. « Animalcules observés dans les matières purulentes et le produit des sécrétions des organes génitaux de l’homme et de la femme » extrait d’une lettre. Acad Sci (Paris) 1836;3:385-386.
  2. Thorburn 1974.
  3. Annales de dermatologie et de vénérologie 2006;133:2S15-6. : Maladies Sexuellement Transmissibles - Recommandations diagnostiques et thérapeutiques
  4. Pilly, E., Maladies infectieuses et tropicales : prépa ECN, tous les items d'infectiologie, Paris, Alinéa plus, dl 2019, 320 p. (ISBN 978-2-916641-69-0 et 2916641696, OCLC 1122842219, lire en ligne), P.162
  5. CRAT - Centre de Référence sur les Agents Tératogènes, « Métronidazole - Grossesse et allaitement » Accès libre, (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) A Lennox Thorburn, « Alfred François DonnĂ©, 1801-1878, discoverer of Trichomonas vaginalis and of leukaemia », Br J Vener Dis, vol. 50, no 5,‎ , p. 377-80. (PMID 4138951, PMCID PMC1045069, lire en ligne [PDF]) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Liens externes

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