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Organisation de l'Armée de terre française

Cet article présente l'organisation de l'Armée de terre française et ses évolutions de la fin de la guerre froide jusqu'au plan de réorganisation nommé « Au contact », en vigueur depuis le .

L'Armée de terre à la fin de la guerre froide (1989)

En 1989, l'Armée de terre est composée de trois « piliers » : la 1re armée et ses trois corps d'armée, la force d'action rapide et la défense opérationnelle du territoire. Ses effectifs atteignent 296 000 hommes.

La division blindée « modèle 1984 » est une unité interarmes d'un effectif d'environ 10 000 hommes, la division légère blindée « modèle 1984 » est une unité interarmes d'un effectif d'environ 6 500 hommes (malgré son nom, la division d'infanterie de marine est organisée comme une division légère blindée) et la division d'infanterie « modèle 1984 » est une unité de combat d'un effectif d'environ 7 000 hommes. Les divisions légères blindées « écoles » sont des unités qui n'existent que sur le papier en temps de paix, elles sont constituées en temps de guerre par les écoles, centres d'instructions et unités de réserve. L'Armée de terre comporte également deux divisions d'infanterie légères (parachutiste et de montagne) et une division aéromobile.

Organisation de l'Armée de terre début 1989.

État-major de l’Armée de terre de Vincennes

1re armée de Strasbourg

Insigne de la 1re armée.
  • Division du Rhin de Strasbourg (réserve)

Force d'action rapide de Saint-Germain-en-Laye

Insigne de la FAR.

Défense opérationnelle du territoire

Forces de réserves et régions militaires.

  • 2e région militaire, Lille

De 1990 à 1999

Consécutivement à la chute du mur de Berlin, le 1er corps d'armée est dissous en 1990 et ses divisions reversées vers les 2e corps et 3e corps.

Le 2e corps d'armée, la 3e division blindée, la 5e division blindée, la 8e division d'infanterie, la 12e division légère blindée école, la 14e division légère blindée école, la 15e division d'infanterie et la division du Rhin sont dissous entre 1991 et 1994. La division du Rhin est remplacée par la brigade d'Alsace tandis que la brigade franco-allemande (créée en ) et la 1re division blindée — anciennement subordonnées au 2e corps — passent sous l'autorité du nouveau corps européen.

La force Hadès, chargée de la mise en œuvre du missile nucléaire du même nom, est créée en 1991. Elle dépend directement de l'état-major de l'Armée de terre.

En 1993, les forces françaises en Allemagne deviennent les forces françaises stationnées en Allemagne. Le nombre de militaires français présents en Allemagne passe de 46 000 à 25 000.

En 1994, la 27e division alpine devient la 27e division d'infanterie de montagne et quitte la force d'action rapide pour rejoindre le 3e corps d'armée. La 19e brigade d'artillerie est créée la même année au sein de la force d'action rapide.

Entre 1993 et 1995, plusieurs brigades spécialisées rattachées au 3e corps sont formées : la 3e brigade d'artillerie, la brigade de transmissions, la brigade du génie et la 3e brigade aéromobile. Une brigade de renseignement et de guerre électronique est directement rattachée à l'état-major de l'Armée de terre.

Le , le président Jacques Chirac annonce la professionnalisation des armées ce qui va entraîner une grande réorganisation de l'Armée de terre.

La 10e division blindée, la force Hadès et la 3e brigade aéromobile sont dissoutes en 1997 suivis par le 3e corps d'armée et la force d'action rapide en 1998.

De 1999 à 2016

La professionnalisation a pour conséquence une grande diminution des effectifs de l'Armée de terre. Son organisation est totalement remaniée à partir de 1998. Deux grands commandements de niveau corps d'armée sont créés : le commandement de la force d'action terrestre et le commandement de la force logistique terrestre. Le , le niveau divisionnaire est supprimé, les divisions qui existaient encore à cette date sont réduites et transformées en brigades. Néanmoins quatre états-majors de force opérationnelle permettent de constituer des divisions de type OTAN (20 000 à 30 000 hommes) en cas de besoin. La brigade d'Alsace, grande unité de réserve, est dissoute en 1999. La même année, les forces françaises stationnées en Allemagne deviennent les forces françaises et l'élément civil stationnés en Allemagne. Il ne reste alors plus que 4 400 militaires français répartis dans quatre garnisons en Allemagne. En 2002, le groupement spécial autonome (formé en 1997) devient la brigade des forces spéciales terre tandis que le corps européen est transformé en corps de réaction rapide européen. En 2005, un cinquième état-major de force opérationnelle, de niveau corps d'armée, est créé.

État-major de l'Armée de terre

Commandement de la force d'action terrestre de Lille

Commandement de la force logistique terrestre de Montlhéry

Directions des services et des soutiens

La plupart des services et directions de l'Armée de terre ont été intégrés à de nouvelles structures interarmées. Ainsi la Direction centrale du génie rejoint le Service d'infrastructure de la Défense en 2005, la Direction centrale des télécommunications et de l'informatique intègre la Direction interarmées des réseaux d'infrastructure et des systèmes d'information en 2006, la Direction du Commissariat de l'Armée de terre est remplacée par le Service du commissariat des armées en 2010.

En 2008, la Direction des personnels militaires de l'Armée de terre devient la Direction des ressources humaines de l'Armée de terre.

En 2009, il est décidé à nouveau de profondes modifications de la carte militaire avec une réduction du nombre d'unités et de garnisons[1]. Le commandement de la force logistique terrestre, l'État-major de force n° 2, l'État-major de force n° 4, la 1re brigade mécanisée, la 4e brigade aéromobile, la brigade d'artillerie, la brigade du génie et la 2e brigade logistique sont dissous entre 2009 et 2015 tandis que seuls 500 militaires français restent stationnés en Allemagne au sein de l'état-major et du bataillon de soutien de la brigade franco-allemande. La Direction du Matériel de l'Armée de terre se transforme en Structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres (disposant d'un Service de la maintenance industrielle terrestre) et les dépôts de munitions des régiments du matériel rejoignent le Service interarmées des munitions.

Depuis 2016

Le modèle « Au contact » marque le retour du niveau divisionnaire qui avait disparu en 1999 lors de la suspension du service militaire.

La nouvelle organisation compte deux grandes divisions constituant la force Scorpion et plusieurs commandements spécialisés du niveau divisionnaire (dont l'école du combat interarmes).

La division modèle « Scorpion » est une grande unité interarmes d'un effectif d'environ 25 000 hommes. Elle comporte trois régiments endivisionnés (un régiment du génie, un régiment d'artillerie et un régiment spécialisé) et encadre trois brigades (une brigade blindée, une brigade médiane et une brigade légère). Les deux divisions regroupent ainsi un total de six brigades et de six régiments endivisionnés ; les unités françaises de la brigade franco-allemande sont également rattachées à la 1re division.

Les brigades interarmes sont densifiées. Chaque brigade est constituée de six à huit régiments (cavalerie, infanterie, artillerie, génie et train pour la brigade parachutiste) et d'un état-major auquel est rattaché une compagnie de commandement et de transmissions ainsi qu'un centre de formation initiale militaire.

La 4e brigade d'aérocombat, regroupant trois des quatre régiments d'hélicoptères de l'Armée de terre et une compagnie de commandement et de transmissions, est placée sous la subordination du commandement de l'aviation légère de l'Armée de terre.

Les autres commandements du niveau divisionnaire regroupent les unités (régiments et écoles) d'une même spécialité. Ils sont d'une taille et d'une composition variable.

Enfin, les régiments stationnés en outre-mer sont placés sous la responsabilité de l'état-major spécialisé pour l’outre-mer et l’étranger.

En juillet 2018, le commandement des centres de préparation des forces fusionne avec l'école du combat interarmes pour former le commandement de l'entrainement et des écoles du combat interarmes tandis qu'une structure dédiée au partenariat militaire opérationnel est adossée à état-major spécialisé pour l’outre-mer et l’étranger et un régiment de soutien parachutiste est recréé au sein du commandement de la logistique. Enfin, une sixième « zone terre » est créée à Marseille le [2].

Au cours de l'été 2019, tous les centres de formation initiale des militaires du rang (CFIM), les groupements de recrutement et de sélection (GRS) et les écoles de l'Aviation légère de l'Armée de terre prennent le nom d'un régiment tandis que le 132e bataillon cynophile se transforme en 132e régiment d'infanterie cynotechnique[3].

Organisation de l’Armée de terre en 2023.

État-major de l'Armée de terre de Paris

Commandement de l'Aviation légère de l'Armée de terre de Villacoublay

Insigne du COM ALAT.
Insigne de la 4e BAC.

Commandement des forces spéciales terre de Pau-Uzein

Dépend pour emploi du Commandement des opérations spéciales.

Insigne des forces spéciales terre.
Régiments Abréviation Localisation
1er régiment de parachutistes d'infanterie de marine 1er RPIMa Bayonne
4e régiment d'hélicoptères des forces spéciales 4e RHFS Pau-Uzein
13e régiment de dragons parachutistes 13e RDP Martignas-sur-Jalle
Compagnie de commandement et de transmissions des forces spéciales CCT FS Pau-Uzein
Groupement d’appui aux opérations spéciales GAOS
Académie des forces spéciales (centre Arès) Académie FS Pau

Commandement terre pour le territoire national de Paris

Commandement de la Légion étrangère d'Aubagne

Unités Abréviation Localisation Fonction
1er régiment étranger 1er RE Aubagne Soutien Légion
4e régiment étranger 4e RE Castelnaudary Formation légion
Groupement du recrutement de la Légion étrangère GRLE Fontenay-sous-Bois (fort de Nogent) Recrutement

Commandement des forces terrestres de Lille

1re division de Besançon


Régiments Abréviation Localisation Équipements principaux
1er régiment d'artillerie 1er RA Bourogne LRU M270
19e régiment du génie 19e RG Besançon, Mourmelon et Canjuers
132e régiment d'infanterie cynotechnique 132e RIC Suippes
Insigne de la 7e BB.
Insigne de la 9e BIMa.
Insigne de la 27e BIM.
Insigne de la BFA.

Les unités françaises de la BFA sont également subordonnées à la 1re division.

Régiments Abréviation Localisation Équipements principaux
1er régiment d'infanterie 1er RI Sarrebourg VAB
3e régiment de hussards 3e RH Metz AMX-10 RC
Bataillon de commandement et de soutien de la brigade franco-allemande BCS Müllheim (Allemagne)

3e division de Marseille

Insigne de la 3e DIV.
Insigne de la 2e BB.
Insigne de la 6e BLB.
Insigne de la 11e BP.

Commandement du renseignement de Strasbourg

Insigne du COM RENS.

Commandement des systèmes d'information et de communication de Cesson-Sévigné

Commandement de la logistique de Lille

Insigne du COM LOG.

Commandement de l'entrainement et des écoles du combat interarmes de Mourmelon

État-major spécialisé pour l’outre-mer et l’étranger de Paris

Commandement de la maintenance des forces de Lille

Placé sous l'autorité organique du commandement des forces terrestres et sous l'autorité fonctionnelle de la structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres.

Service de la maintenance industrielle terrestre de Versailles

Insigne du SMITer.

Commandement des ressources humaines et de la formation de Tours

Commandement territorial de niveau zonal

Voir aussi

Notes et références

  1. (fr)[PDF] Carte hors série TIM 197 sur la réorganisation de l'Armée.
  2. « Organisation de l’armée de Terre : quels changements en 2018 ? », article du 17 juillet 2018 sur le site de l'Armée de terre.
  3. « De l’importance du patrimoine », sur le site de l'Armée de terre, le 1er juillet 2019.

Sources

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