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2e régiment de dragons

régiment militaire français

Pour les articles homonymes, voir 2e régiment.

2e régiment de dragons
Image illustrative de l’article 2e régiment de dragons

Création 1556
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de terre
Type Régiment de dragons
Rôle Cavalerie
Fait partie de 3e division
Garnison Fontevraud-l'Abbaye
Ancienne dénomination Régiment d'Anguien-Cavalerie
Condé-cavalerie
Condé-dragons
2e Régiment de Dragons
Devise "Da materiam splendescam"
"Donnez moi l'opportunité et je brillerai"
Inscriptions
sur l’emblème
Valmy 1792
Zurich 1799
Hohenlinden 1800
Austerlitz 1805
Iéna 1806
La Mortagne 1914
Ypres 1914
Flandres 1918
Champagne 1918
Autun 1944
Forêt-Noire 1945
AFN 1952-1962
Équipement Le VAB de reconnaissance NBC, VLRA et SDA NBC
Guerres Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Guerre d'Algérie
Décorations Croix de guerre 1914-1918
2 palmes et 2 étoiles vermeil
Croix de guerre 1939-1945
2 palmes
Médaille des évadés
FOURRAGERE : Aux couleurs de la croix de guerre 1914-1918 avec olive aux couleurs de la croix de guerre 1939-1945
Commandant colonel Pern
Commandant historique Colonel Pierre Ismert

Le 2e régiment de dragons (ou 2e RD), basé à Fontevraud-l'Abbaye (Maine-et-Loire), est une unité de l'arme blindée cavalerie de l'armée de terre française, créé sous la Révolution à partir du régiment de Condé-dragons, un régiment français d'Ancien Régime.

Depuis , ce régiment est spécialisé dans la défense NRBC à la suite de la fusion du 2e régiment de dragons et du groupe de défense DNRBC[1]. Il reprend les traditions du premier et se spécialise en tant que régiment de reconnaissance et dans la lutte contre les armes nucléaires, biologiques et chimiques (NBC), et dans ce cadre, dans la lutte contre le terrorisme.

Il s'agit du plus ancien régiment de cavalerie de France, et étant donné la jeunesse de l'unité dans la spécialité NRBC, l'historique qui suit porte quasi exclusivement sur la période antérieure à 2005.

Création et différentes dénominations

  • 1556 : existence d'une compagnie de cavalerie de la maison de Condé.
  • 1635 : création à partir de cette compagnie du régiment d'Anguien-Cavalerie (le fils aîné de la maison de Condé étant duc d'Enghien).
  •  : renommé Condé-cavalerie (le duc d'Enghien ayant hérité du titre de prince de Condé, le régiment changea de nom en conséquence).
  • 1761 : fusion avec le régiment de Lautrec cavalerie.
  •  : à la suite de la réorganisation des corps de cavalerie français, assimilant les régiments de dragons à la cavalerie, il est renommé Régiment de Condé-dragons.
  • Au , les régiments sont renommés par ordre d'ancienneté, Condé-Dragons reçoit le numéro 2, et devient le 2e régiment de dragons.
  • En 1814, le 2e régiment de dragons incorpore les 25 survivants de la compagnie des guides-interprètes (ancêtres des interprètes militaires) formée à Boulogne en 1803 en prévision de l'invasion de la Grande-Bretagne.
  •  : dissous (par ordre du ).
  •  : reformé (avec les mêmes hommes et officiers), devient le régiment de dragons du Doubs (2e régiment de l'arme).
  • Années 1930 : devient une unité mécanisée (avec compagnies de side-cars, motocyclistes, et auto-chenilles), et est renommé 2e bataillon de dragons portés.
  •  : redevient le 2e régiment de dragons.
  •  : dissous sur ordre du général Bérard, commandant la 17e Région Militaire (XVIIe R.M.) après, investissement de la zone Sud (zone libre) par l'armée allemande. Serment d'Auch.
  •  : reformé à Sfax (Tunisie) (P.V. no 419 Intendance militaire de Gabes-Sous).
  •  : le capitaine de Neuchèze s'évade avec l'étendard du régiment, qui devient le seul emblème de l'armée française à recevoir la médaille des évadés.
  •  : devient régiment de chars destroyer (télégramme du ), équipé du chasseur de chars américain M10 Wolverine, et ce jusqu'en 1948.
  • 1948-1952 : le régiment est équipé de chars M4 Sherman.
  • 1952-1956 : les blindés de l'unité sont remplacés par des chars M26 Pershing.
  • 1957-1961: guerre d’Algérie, le régiment monté sur chars AMX-13 depuis 1956, et également doté de jeeps Dodges, va participer principalement à la mission barrage entre l'Algérie et la Tunisie, successivement à Souk Ahras, Négrine, puis Le Kouif, avant de rembarquer pour la métropole à Bône[2].
  • 1970-2001 : équipé de chars AMX-30.
  • 2001- : équipé de chars Leclerc.
  •  : fusion avec le GD-NBC et renommé 2e régiment de dragons - nucléaire, biologique et chimique (2e RD-NBC). Le régiment reprend ensuite comme dénomination officielle 2e régiment de dragons. "Condé-Dragons" est depuis l'unique régiment de l'Armée de terre organisé pour faire face aux menaces nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques.

Composition actuelle

Le régiment est actuellement armé par 849 personnels répartis en :

  • 5 escadrons mixtes de reconnaissance (à pied et sur véhicule de l'avant blindé) et de décontamination
  • 1 escadron de commandement et de logistique
  • 1 escadron de réserve
Matériel

Chefs de corps

Ancien Régime
  • 1635-1636 : mestre de camp lieutenant, de Mareuil
  • 1638-1644 : mestre de camp lieutenant, Nicolas Bouton, comte de Chamilly
  • 1644-1645 : mestre de camp lieutenant, Louis du Bermond, marquis de Toiras
  • 1645-1648 : mestre de camp lieutenant, Cléradius de Choiseul, marquis de Lanques
  • 1654-1658 : mestre de camp lieutenant, Herard Bouton II, comte de Chamilly
  • 1660-1664 : mestre de camp lieutenant, Jean de Saligny, comte de Coligny
  • 1665-1667 : mestre de camp lieutenant, Gaspard-Alexandre de Saligny, comte de Coligny
  • 1667-1682 : mestre de camp lieutenant, Noël Bouton, comte de Chamilly
  • 1682-1694 : mestre de camp lieutenant, Jacques-François du Bermond, marquis de Toiras
  • 1694-1705 : mestre de camp lieutenant, marquis de Cerisy
  • 1705-1708 : mestre de camp lieutenant, marquis de Montpipeau
  • 1708-1715 : mestre de camp lieutenant, chevalier de Montmorency
  • 171000000 : colonel titulaire, Monsieur le duc d’Enghien
  • 1715-1719 : mestre de camp lieutenant, le prince de Bournonville
  • 1719-1740 : mestre de camp lieutenant, marquis de Gouffier
  • 174000000 : colonel titulaire Monsieur le prince de Condé
  • 1740-1761 : mestre de camp lieutenant, chevalier de la Guiche
  • 1761-1784 : mestre de camp lieutenant, le comte de Toulouse-Lautrec
  • 1784-1788 : mestre de camp lieutenant, le comte de Baschi du Cayla
Révolution et Empire
  • 1788-1792 : colonel de Jaucourt,
  • 1792-1792 : colonel Emmanuel de Grouchy[3]
  • 1792-1793 : colonel Pierre Colomb[4]
  • 179300000 : chef de brigade Louis Cloquet de Vrigny
  • 1793-1794 : chef de brigade Étienne Leclerc
  • 179400000 : chef de brigade Humbert Richer
  • 179400000 : chef de brigade François Macquart[5]
  • 1794-1795 : chef de brigade de Bonardy de Saint-Sulpice
Restauration
  • 1815-1816 : colonel François-Joseph Planzeaux
  • 1816-1823 : colonel Rapatel, baron
  • 1823-1833 : colonel Châteaubodeau
Monarchie de Juillet
IIe République et Second Empire
  • 1850-1857 : colonel Joachim Ambert, baron
  • 1857-1863 : colonel Decroix
  • 1863-1865 : colonel Bachelier
  • 1865-1873 : colonel Mercier du Paty de Clam
1870-1914
  • 1873-1876 : colonel Gontier
  • 1876-1880 : colonel de Joybert
  • 1880-1885 : colonel Rozier de Linage
  • 1885-1890 : colonel Lichtenstein
  • 1890-1893 : colonel Cuny
  • 1893-1900 : colonel de Valentin de Latour
  • 190000000 : colonel de Pontac
  • 190000000 : colonel Amanrich
  • 1900-1901 : colonel Desprez
  • 1901-1903 : colonel de Pontac
  • 1903-1906 : colonel Charlery de la Masselière
  • 1906-1907 : colonel Ferand-Giraud
  • 1907-1910 : colonel Fleury
Première Guerre mondiale
  • 1910-1916 : colonel Schultz
  • 1916-1917 : colonel Théron
  • 191700000 : colonel Magnin
  • 1917-1920 : colonel Detroyat
Entre-deux-guerres
  • 1920-1926 : colonel Donop
  • 1926-1927 : colonel Vignon
  • 1927-1929 : colonel Boscals de Réals
  • 1929-1930 : colonel Baruteau
  • 1930-1935 : colonel Revouy
  • 1935-1937 : colonel Boutaud de la Villéon
  • 1937-1938 : colonel Larréra de Morel
  • 1938-1940 : colonel Perraud
Seconde Guerre Mondiale
1945 à nos jours
  • 1945-1947 : colonel de Clerck
  • 1947-1948 : colonel de Toulouse-Lautrec
  • 1948-1951 : colonel Sauve
  • 1951-1953 : colonel Dorange
  • 1953-1955 : colonel Loyseau
  • 1955-1957 : colonel Caravéo Paul
  • 1957-1959 : colonel Périn Jean
  • 1959-1961 : colonel de Torquat de la Coulerie
  • 1961-1963 : colonel de Butler
  • 1963-1965 : colonel Lévesque
  • 1965-1967 : colonel Rozec
  • 1967-1969 : colonel Michaut
  • 1969-1971 : colonel d’Arras Xavier
  • 1971-1973 : colonel Lalande Henri
  • 1973-1975 : colonel Lauze
  • 1975-1977 : colonel Reclus
  • 1977-1979 : colonel Bazin René
  • 1979-1981 : colonel Lacoste Pierre
  • 1981-1983 : colonel Renard Étienne
  • 1983-1985 : colonel de la Bourdonnaye Joseph
  • 1985-1987 : colonel Moreau Jean-Paul
  • 1987-1990 : colonel de Froissard de Broissia Flavien
  • 1990-1992 : lieutenant-colonel Issaverdens Michel
  • 1992-1994 : colonel de Dunoyer de Noirmont Charles-Henri
  • 1994-1996 : colonel Staub Jean-Paul
  • 1996-1997 : colonel Tavernier Jean-Sébastien
  • 1997-1999 : colonel Beaussant Marc
  • 1999-2001 : colonel Laporte-Many Henry
  • 2001-2003 : colonel Nuyttens Guy
  • 2003-2005 : colonel Doussau Hervé
  • 2005-2006 : colonel Doxin Michel
  • 2006-2008 : colonel Perrin Edouard
  • 2008-2010 : colonel Lefebvre Xavier
  • 2010-2012 : colonel Giot Laurent
  • 2012-2014 : colonel Caudrillier Marc
  • 2014-2016 : colonel Lion Olivier
  • 2016-2018 : colonel Leroy Guillaume
  • 2018-2020 : colonel Boireau Gaëtan
  • depuis 2020 : lieutenant-colonel Pern Thierry

Historique des garnisons, combats et batailles du 2e RD de ligne

Le régiment est considéré comme le plus ancien régiment de cavalerie français, car il remonte par filiation à la compagnie de cavalerie de la maison de Condé en 1556. À cette époque, les forces armées sont en pleine restructuration, avec la création des premières unités militaires permanentes. Devenu ensuite régiment de grosse cavalerie (c'est-à-dire cavalerie lourde) en 1635, le régiment fusionne ensuite en 1761 avec le régiment de Lautrec cavalerie. En 1776, le régiment devient une unité de dragons.

Combattant à pied lors de la Première Guerre mondiale, il devient une unité mécanisée lors de l'entre-deux guerres sous le nom de 2e bataillon de dragons portés. Dissous en 1942 lors de l'invasion de la zone libre, il est reformé en Tunisie en décembre de la même année, le capitaine de Neuchèze réussissant à rejoindre la France libre avec l'étendard du régiment.

Devenant alors régiment de blindés, il participe aux campagnes de la fin de la Seconde Guerre mondiale, puis aux combats en Algérie à partir de 1957 sur chars AMX-13, jeeps et Dodges. Il sera équipé de chars AMX-30, puis Leclerc, avant de fusionner en 2005 avec le GD-NBC (Groupe de Défense Nucléaire, Biologique et Chimique) et de devenir ainsi un régiment spécialisé dans la défense NBC. Il est constitué actuellement de 7 escadrons, dont 5 mixtes reconnaissance NBC et décontamination des véhicules et personnels civils ou militaires[1].

Guerres de la Révolution et guerres napoléoniennes (1792-1815)

Dragon du 2e régiment durant les guerres napoléoniennes

Entre 1808 et 1814, le 2e RD eût 12 officiers tués au combat, 4 officiers morts de la suite de leurs blessures et 61 officiers blessés.

De 1815 à 1848

Cavalier du régiment de dragons du Doubs en 1816.

Deuxième République

Second Empire

De 1871 à 1914

Dragon du 2e régiment en 1876.

Première Guerre mondiale

Le 2e régiment de dragons est mobilisé à Lyon.

1914

1915

1916

1917

1918

1919

Entre-deux-guerres

Le régiment est dissous en 1928.

Le régiment est recréé en 1929 sous le nom de 2e bataillon de dragons portés et prend ses quartiers à Paris, rattaché à la 3e division de cavalerie[7].

Seconde Guerre mondiale

1939

Ses deux échelons (A et B) mobilisés à partir du , le 2e BDP compte 1 140 cavaliers. À partir du , le bataillon rejoint les Ardennes puis la région de la Sarre. Il forme brigade avec le 3e régiment d'automitrailleuses (3e RAM)[7].

Le par adjonction d'un second bataillon, le 2e BDP devient 2e régiment de dragons portés[7]. Il reçoit à cette occasion les AMR 33 du 3e RAM. Il est alors constitué avec deux bataillons, chacun avec un escadron mixte AMR/motos (1er et 4e escadrons), un escadron de fusiliers voltigeurs (2e et 5e) et un escadron de mitrailleuse et d'engins (3e et 6e)[8].

Lors de la transformation des divisions de cavalerie en février 1940, il forme avec le 3e RAM la 13e brigade légère mécanique de la 3e division légère de cavalerie (désignée 3e division légère jusqu'au )[8], rattachée à la 3e armée. En cas d'intervention au Luxembourg, cette division doit y entrer pour ralentir les Allemands et permettre l'exécution des destructions prévues. En attendant, le régiment stationne à Russange (Ier bataillon) et Rédange (IIe bataillon)[9].

Au 10 mai 1940, il est organisé comme suit[10] :

  • Chef de corps : chef d'escadrons Lotte
  • I/2e RDP : commandant Henriet
    • 1er escadron mixte AMR/motos (avec deux pelotons de cinq AMR 33[8]) : capitaine de Beaumont
    • 2e escadron de fusiliers : capitaine Farnier
    • 3e escadron de mitrailleuse : capitaine Van Aertselaer
  • II//2e RDP : commandant Larger, capitaine Thoreau
    • 4e escadron mixte AMR/motos (avec deux pelotons de cinq AMR[8]) : capitaine de Royère
    • 5e escadron de fusiliers : lieutenant de Montille
    • 6e escadron de mitrailleuse : lieutenant Clavel

Campagne de 1940

Le , les Allemands envahissent le Luxembourg selon le plan Jaune. Le 2e RDP pénètre sur le territoire du grand-duché, arrivant au niveau d'Esch-sur-Alzette sans pouvoir rejoindre Luxembourg occupée par les Allemands. Le IIe bataillon est chassé le 11 du centre-ville d'Esch et décroche le lendemain. Le Ier bataillon prend Mondercange avant de se replier derrière la ligne Maginot. Du 12 au 14, le régiment couvre le repli de l'infanterie vers Longwy, subissant notamment des pertes à cause de tirs amis[7].

Plaque commémoratice au capitaine Farnier commandant le 2e escadron à l'église de Leuilly

À la suite de la percée de Sedan, le régiment est transféré dans l'Aisne à Sissonne, Liesse et Marchais. Il soutient la contre-attaque à Montcornet menée le par la 4e division cuirassée du colonel de Gaulle. Dans l'Aisne, les dragons souffrent des bombardements allemands. Menacé par l'avance allemande, le régiment passe derrière la ligne de défense montée par l'infanterie sur l'Ailette[7]. Couvrant avec son escadron renforcé le mouvement de retrait, le capitaine Farnier est tué à Leuilly-sous-Coucy le [10].

Le régiment rejoint à partir du 22 la Somme. Il s'installe à Longpré et Ailly le long de la Somme, en lien avec la 1st Armoured Division. Le régiment combat les Allemands mais le gros de leurs forces est alors engagé autour de Dunkerque et les Allemands ne lancent pas d'attaques massives. Le bataillon est mis au repos du au [7].

L'attaque allemande sur la Somme est lancée le et le 2e RDP repart vers le front. Aux côtés de la 40e division d'infanterie et du 11e GRCA, le régiment défend Hallivillers, Tronchoy et Thieulloy pour bloquer la progression du Panzergruppe Hoth vers Beauvais et Rouen[7].

Le régiment combat en retraite jusqu'au .

Le 13 juin, le 128e GRDI rejoint le II/2e RDP très affaibli. Les deux bataillons du régiment ne comptent alors plus que deux escadrons mixtes réduits[10].

Armée de Vichy

Affiche de recrutement pour le 2e régiment de dragons de l'Armée de Vichy.

Reformé à Auch en , il est maintenu dans l’armée d'Armistice[11]. Il forme le régiment de cavalerie attaché à la 17e division militaire (Toulouse). Un tel régiment regroupe deux escadrons montés, deux escadrons à cheval, trois escadrons cyclistes (équipés notamment de mitrailleuses et de mortiers de 81) et d'un escadron d'AMD Panhard 178 privées de canon antichar[12].

Le régiment est dissous le après l’invasion allemande de la Zone Libre et le sabordage de la flotte française à Toulon ; la nuit du 29, lors de la cérémonie d'adieux au drapeau, le colonel Schlesser fait prêter serment aux dragons, réunis en civil dans la caserne, de se rassembler autour du drapeau à l'appel de la patrie[11].

Reformation en Afrique

Une partie importante du régiment passe en Afrique du Nord, par l'Espagne (prisons de Pampelune, Saragosse, Lérida, Figueras, Miranda, Arnedillo)[11]. Le capitaine de Neuchèze reste pour organiser la résistance. Il s'évade avec l'étendard le à bord du sous marin français Aréthuse à partir de la plage de Ramatuelle (Var) vers l'Afrique du Nord. La recréation du 2e régiment de dragons est décidée le , à partir de trois escadrons du 2e régiment de spahis algériens, renforcés par les dragons venus de métropole et des spahis du 6e régiment de spahis algériens. Le régiment est prévu du type régiment de chasseurs de chars (Tank Destroyers) le . Il est à l'instruction à Saint-Denis-du-Sig à partir du [11].

Libération et entrée en Allemagne

  •  : débarquement de Provence
  • du 8 au  : combats à Autun
  •  : jonction à Saulieu avec le U.S. 86th Cavalry Reconnaissance Squadron (Mechanized)[13],[14].
  • 1944 : campagnes des Vosges, du Doubs, d'Alsace
  •  : Passage du Rhin à Germersheim, combats en Forêt-Noire
  • 1945 : progression en direction de Constance
  • 1945 : occupation de l'Autriche (Innsbruck, Schwaz)

De 1945 à nos jours

Insigne de bras droit de la 8e DI
Insigne de bras droit de la 2e DB
  • 1957-1961: Algérie (84 officiers, sous-officiers et dragons tués).
  • 1961-1984 : garnison à Haguenau (Bas-Rhin). En garnison à Haguenau, le 2e RD est le régiment de chars de la 6e brigade mécanisée de la division 59 puis de la division 67. La brigade mécanisée de la division 59 prévoit un régiment de chars à trois escadrons de chars AMX 13 et un escadron de chars AMX 13 SS 11. Le régiment de chars de la division 67, chars AMX 30 ou chars M 47, est structuré autour de trois escadrons de chars de 13 chars et un escadron porté sur VTT AMX 13. Le 2e RD devient en 1976 régiment de chars de la 6e division blindée. Il est alors renforcé d'un escadron de chars. La réorganisation de l'Armée de terre de 1984 implique la dissolution de la 6e division blindée et le changement de subordination des formations de la 6e DB. Le 2e RD, transféré à Laon-Couvron, devient régiment de chars de la 2e division blindée. Le régiment comporte alors trois escadrons de 17 chars.
  • 1984-1997 : le 2e régiment de dragons est donc l'un des trois régiments de chars de la 2e division blindée avec le 6e régiment de cuirassiers et le 501e RCC. Le régiment tient donc garnison à Laon-Couvron de 1984 à 1997 jusqu'à son transfert en 1997 au camp de Fontevraud.
  • 1997 : le 2e RD est installé au camp de Fontevraud, et est l'un des deux régiment de chars de la 2e brigade blindée avec le 6-12e régiment de cuirassiers. Le 6-12e régiment de cuirassiers, organisé en régiment à deux groupes d'escadrons, ainsi que le 2e régiment de dragons sont lors équipés de chars Leclerc.
  •  : devient régiment NRBC par fusion avec le groupe de défense NBC. Il est alors directement rattaché au commandement des forces terrestres.
  • 2016 : rattaché à la 3e division.
  • 2020 : dans le cadre de l'opération Résilience, le régiment est amené à participer à des opérations de conseil d'entreprises pour les actions de désinfections[15]. Le régiment est également investi dans la désinfection des équipements militaires contaminés comme le porte-avions Charles de Gaulle, le porte-hélicoptères Tonnerre ou encore les hélicoptères militaires ayant transportés les patients en Allemagne[16].

Étendard

Son étendard porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[17],[18] :

2e régiment de dragons – nucléaire, biologique et chimique -drapeau.svg

  • Étendard modèle 1804 avers

  • Étendard modèle 1804 revers

Devise

La devise du régiment du Grand Condé est la suivante : « Da materiam splendescam », qui est traduite habituellement par « Donnez m'en les moyens et je resplendirai »[19]. Mais cette formule est néanmoins trop littérale, une traduction plus exacte étant plutôt: « Donnez-moi l'occasion de briller », correspondant plus à l'esprit de la famille du Grand Condé.

L'étendard évadé

2e régiment des Dragons a Massevaux (68).

Depuis le mois de mars 1943, le commandant Paillole a mis en place un système de liaisons par sous-marins entre Alger et cap Camarat, près de Saint-Tropez, une fois par mois lors des nuits sans lune.

Le , le capitaine de Neuchèze, reçoit l'étendard du régiment des adjudants Faraut et Grattard qui sont allés le chercher au domicile de M. Bouet dans le Gers, il était resté caché pendant presque une année. Immédiatement après, il rejoint Lyon par le train. Là, le capitaine Vellaud, mandaté par le commandant Paillole, l'attend afin d'assurer l'évasion de l'étendard. Veillaud et Neuchèze gagnent Marseille le 27 septembre 1943, puis partent pour Ramatuelle et la ferme de M. Ottou où ils arrivent le lendemain vers 21 heures. Deux heures plus tard, sous la conduite d'Achille Ottou, Neuchèze, l'étendard drapé autour du corps descend les sentiers des calanques jusqu'à la Roche Escudelier où l'attend le sous-marin Aréthuse.

Le 1er octobre, le sous-marin entre dans la rade d'Alger. Sur les quais, le commandant Paillole attend l'étendard auquel il rend les premiers honneurs sur le continent africain, avant de le remettre au général Giraud

Pour ce fait, le 2e Régiment de Dragons fut décoré de la médaille des évadés (seul régiment à en être décoré), le 21 février 1945 à Masevaux, par le général de Lattre.

Personnalités ayant servi au sein du régiment

Décorations

Sa cravate est décorée :

Notes et références

  1. https://www.defense.gouv.fr/terre/presentation/organisation-des-forces/arme-blindee-cavalerie/2e-regiment-de-dragons
  2. http://www.institut-strategie.fr/rihm_76_HistoriqueduRegimentwps.html
  3. Officier qui devint par la suite maréchal de France
  4. Officier qui devint par la suite général de brigade.
  5. Officier qui devint par la suite général de division
  6. Guy Schlesser (1896-1970), général français, commandant de l'ESM Saint-Cyr en 1946.
  7. « La campagne de France 1939-1940: Unités au combat », Guerres mondiales et conflits contemporains, vol. 201, no 1,‎ , p. 151 (ISSN  et , DOI , lire en ligne, consulté le )
  8. Vauvillier, François., Les automitrailleuses de reconnaissance. 1, L'AMR Renault modèle 1933 type VM : ses précurseurs, ses concurrentes et ses dérivés, Paris, Histoire et Collections, , 65 p. (ISBN 2-915239-67-3 et 978-2-915239-67-6, OCLC , lire en ligne), p. 41
  9. Jean-Yves Mary, La bataille des trois frontières : mai-juin 1940, Bayeux, Heimdal, , 471 p. (ISBN 978-2-84048-331-1), p. 144 .
  10. « 1940 2e REGIMENT DE DRAGONS - JMO », sur Chars Français (consulté le )
  11. « 1944 2e REGIMENT DE DRAGONS - Historique », sur Chars Français (consulté le )
  12. (en) Ian Summer et François Vauvillier, The French Army, 1939-45 (1), Osprey Military, coll. « Men-at-arms » (no 315), (ISBN 1-85532-666-3, 978-1-85532-666-8 et 1-85532-707-4, OCLC , présentation en ligne), p. 37-38
  13. Stéphane Simonnet, Claire Levasseur (cartogr.) et Guillaume Balavoine (cartogr.) (préf. Olivier Wieviorka), Atlas de la libération de la France : 6 juin 1944- 8 mai 1945 : des débarquements aux villes libérées, Paris, éd. Autrement, coll. « Atlas-Mémoire », (1re éd. 1994), 79 p. (ISBN 978-2-746-70495-4 et 2-746-70495-1, OCLC , notice BnF no ) , p. 35
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  15. Benoît Rochard, « Fontevraud-l’Abbaye. Coronavirus : la mobilisation inédite du 2e régiment de dragons », sur ouest-france.fr, (consulté le )
  16. Benoît Rochard, « Saumurois. Covid-19 : le 2e Régiment de dragons désinfecte le Charles de Gaulle », sur ouest-france.fr, (consulté le ).
  17. Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'Armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007.
  18. Arrêté relatif à l'attribution de l'inscription AFN 1952-1962 sur les drapeaux et étendards des formations des armées et services, du 19 novembre 2004 (A) NORDEF0452926A Michèle Alliot-Marie
  19. http://www.garnison-paris.terre.defense.gouv.fr/14juillet2012/repetitions-tm/2rd.html
  20. En novembre 1942, à l'instigation de leur chef, le colonel Shlesser, officiers et cavaliers du 2e dragons, en garnison à Auch, poursuivent la lutte. Les uns gagnent l'AFN, les autres entrent dans la Résistance. Le capitaine de Neuchèze, (chef d'escadron tué devant Autun en septembre 1944), parvient à rejoindre Alger porteur de l'étendard du régiment. En 1945, cet étendard se verra attribuer la médaille des évadés, décoration créée en 1926 pour sanctionner une évasion réussie ou au moins deux tentatives malheureuses.
  21. Histoire de l'armée française, Pierre Montagnon, Pygmalion 1997

Sources et bibliographie

  • Petit journal de marche du 2e dragons : 1er août 1914-11 novembre 1918, Paris, Berger-Levrault, , 222 p. , lire en ligne sur Gallica.
  • Capitaine(R) Giudicelli, Du poison au nucléaire, 2000 d’histoire, Angers, 2e régiment de Dragons, , 150 p.
  • Aide mémoire de l'Officier du Train, École d'Application du Train, REGENT - PARIS - MODELE No 99.048
  • Site internet "Cavaliers Blindés"

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes