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François Macquard

François Macquard, parfois orthographié Macquart, né le à Haumont-lès-Lachaussée en Lorraine et mort le à La Chaussée, près de Vigneulles-lès-Hattonchâtel dans la Meuse, est un général de division de la Révolution française qui s'est illustré à l'armée d'Italie de 1792 à 1797.

François Macquard
François Macquard
Le général François Macquard. Huile sur toile de Gabriel Lefébure, 1865, musée barrois, Bar-le-Duc.

Naissance
Haumont-les-Lachaussé, Lorraine
Décès
La Chaussée, près de Vigneulles-lès-Hattonchâtel, Meuse
Origine Drapeau de la France France
Arme Cavalerie
Grade Général de division
Années de service 1755 – 1797
Conflits Guerre de Sept Ans
Guerres de la Révolution française
Signature de François Macquard

Biographie

Carrière dans l'armée royale

François Macquard naît le dans la petite commune lorraine de Haumont-lès-Lachaussée[1]. Il est le fils de Jean Macquard et de Magdeleine d'Alençon[2]. Son biographe Jean-Pierre Mangin souligne que « bien que roturier, il était issu d'un milieu assez aisé puisque son père n'exerça jamais d'autre profession que celle de propriétaire »[3]. Engagé dans l'armée comme fantassin au régiment d'infanterie de Touraine le , il participe à la guerre de Sept Ans au cours de laquelle il est blessé à de nombreuses reprises, par exemple à la bataille de Crefeld le 22 juin 1758 puis quatre fois à la bataille de Minden le [1].

Retiré du service en 1761, il ne tarde pas à retourner sous les drapeaux en rejoignant la cavalerie dans le régiment des Dragons du Roi le . Il est alors successivement promu brigadier en 1763, maréchal des logis le , fourrier le , adjudant sous-officier en 1776, porte-guidon le et enfin sous-lieutenant le . Le , alors que la Révolution française a déjà éclaté, il est nommé lieutenant de son régiment et se voit remettre, le de l'année suivante, la croix de chevalier de l'ordre de Saint-Louis[1].

Général de la Révolution française

Macquard devient capitaine du 18e régiment de dragons (ex-régiment de dragons du Roi) le . Le suivant, il est élu lieutenant-colonel du 1er bataillon de volontaires de l'Hérault. Affecté la même année à l'armée d'Italie, il est nommé adjudant-général chef de brigade le , puis général de brigade le [1]. Quelques semaines plus tard, le , il est fait général de division à titre provisoire[1]. Alors que ses troupes forment le centre de l'armée, il contribue, en conjonction avec Masséna, à la prise de Saorge le 27 avril et à l'occupation du col de Tende le 8 mai de la même année, ouvrant aux Français les portes du Piémont[4].

ConfirmĂ© dans son grade de divisionnaire le , Macquard reçoit le commandement de la 3e division de l'armĂ©e d'Italie en mars de l'annĂ©e suivante, avec quartier gĂ©nĂ©ral Ă  Breil[1]. Ă€ la mĂŞme Ă©poque, un nouveau gĂ©nĂ©ral en chef est dĂ©pĂŞchĂ© sur place en la personne de NapolĂ©on Bonaparte : la division Macquard, forte de 3 700 hommes rĂ©partis en deux brigades sous les gĂ©nĂ©raux Jean-Antoine David et Claude Dallemagne, stationne alors au col de Tende avec la division du gĂ©nĂ©ral Garnier[5] - [6]. Il prend part Ă  la campagne de Bonaparte en Italie, mĂŞme si, lors de la première phase des opĂ©rations qui culmine Ă  la bataille de Montenotte, sa division n'est pas engagĂ©e[7] ; lui-mĂŞme est fait commandant de la place de Coni le 28 avril 1796[1].

La brigade Dallemagne est finalement expĂ©diĂ©e en première ligne sur ordre de Bonaparte et la division Macquard figure parmi les unitĂ©s prĂ©sentes au siège de Mantoue, au mois de juillet[7]. Le gĂ©nĂ©ral commande ainsi les 2 700 fantassins de la rĂ©serve lorsque les Autrichiens tentent pour la troisième fois de mettre fin au blocus de la ville[8]. Il conserve ce poste au cours de la seconde bataille de Bassano (en) le 6 novembre[9]. Enfin, il joue un rĂ´le lors de la bataille d'Arcole en occupant VĂ©rone avec 3 000 soldats et en immobilisant sur place l'avant-garde autrichienne du gĂ©nĂ©ral Josef Alvinczy[10].

Réformé le , le général Macquard est brièvement commandant à Tortone et Alexandrie à compter du 13 décembre avant de prendre définitivement sa retraite le . Il meurt le à La Chaussée, près de Vigneulles-lès-Hattonchâtel[1], où il résidait depuis son départ de l'armée[11].

Personnalité

Le général Macquard chargeant torse nu à la tête de ses troupes, tel qu'illustré par le peintre Eugène Chaperon en 1895. Cette vision, conforme au témoignage de Marbot, est toutefois fortement remise en cause par des historiens tels que Félix Bouvier qui la qualifie d'« inconcevable caricature ».

Mesurant 1,73 m, Macquard est dĂ©crit en 1786 comme un individu aux cheveux noirs et aux yeux gris, au visage rond et plein et marquĂ© physiquement par la petite vĂ©role[11]. Dans une note du 14 aoĂ»t 1796 adressĂ©e au Directoire, NapolĂ©on Bonaparte Ă©crit Ă  son propos : « brave homme ; pas de talents ; vif »[12]. L'historien FĂ©lix Bouvier, auteur d'un ouvrage consacrĂ© Ă  la première campagne d'Italie, souligne que Macquard, sans ĂŞtre un officier exceptionnel, s'est plusieurs fois distinguĂ© par ses succès Ă  l'armĂ©e d'Italie et jouit de l'estime de ses supĂ©rieurs[13], notamment du gĂ©nĂ©ral Dumerbion qui estime que « cet officier gĂ©nĂ©ral est excellent patriote et a toutes les qualitĂ©s d'un vrai soldat rĂ©publicain »[14]. Bouvier formule le jugement suivant :

« [Macquard] n'était peut-être pas un grand général. C'était, en tout état de cause, un homme brave et un brave homme, qui avait dignement et vigoureusement fait son devoir pendant sa longue et pénible carrière, y récoltant trois blessures, sans jamais se couvrir du ridicule qu'on ne lui a cependant pas épargné après sa mort[15]. »

Bouvier fait ici ouvertement référence aux Mémoires du général Marbot[16], dans lesquels Macquard est dépeint comme étant un « soldat de fortune », qui représentait « le véritable type de ces officiers créés par le hasard et par leur courage, et qui, tout en déployant des valeurs très réelles devant l'ennemi, n'en étaient pas moins incapables, par leur manque d'instruction, d'occuper des postes élevés »[17]. Marbot raconte que, pour charger l'ennemi à cheval, Macquard, doté d'une puissante constitution, se déshabillait jusqu'à la ceinture, découvrant un torse et des bras particulièrement velus, et qu'il se ruait sur ses ennemis « en jurant comme un païen » et en « poussant des hurlements affreux », ce qui provoquait la fuite des ennemis qui ne savaient plus trop « s'ils avaient affaire à un homme ou à quelque animal féroce extraordinaire »[16].

Cette description du général est vivement contestée par les historiens qui se sont penchés sur la carrière de Macquard. Ainsi, pour Jean-Pierre Mangin, « le pittoresque de l'image faite de Macquard [par Marbot] ne peut rivaliser qu'avec son inexactitude »[18]. Félix Bouvier démonte également avec minutie le récit de Marbot, qu'il qualifie d'« inconcevable caricature » et dans lequel il relève de nombreuses erreurs factuelles, ainsi que l'impossibilité pour le célèbre mémorialiste d'avoir pu réellement connaître Macquard dont la carrière s'est achevée trois ans avant le commencement de la sienne[13].

Bibliographie

  • FĂ©lix Bouvier, Bonaparte en Italie, 1796, Paris, Librairie LĂ©opold Cerf, , 745 p. (lire en ligne).
  • Jean-Pierre Mangin, Les gĂ©nĂ©raux meusiens de la RĂ©volution et de l'Empire, SociĂ©tĂ© des lettres, sciences et arts de Bar-le-Duc, , 355 p. (lire en ligne).
  • (en) Martin Boycott-Brown, The Road to Rivoli: Napoleon's First Campaign, Londres, Cassell & Co, (ISBN 0-304-35305-1).
  • (en) Digby Smith, The Greenhill Napoleonic Wars Data Book: Actions and Losses in Personnel, Colours, Standards and Artillery, 1792-1815, Londres, Greenhill Books, , 582 p. (ISBN 1-85367-276-9, BNF 38973152).

Notes et références

  1. Georges Six (préf. commandant André Lasseray), Dictionnaire biographique des généraux et amiraux français de la Révolution et de l'Empire, t. 2, Paris, Georges Saffroy Éditeur, (lire en ligne), p. 139.
  2. Lieutenant-colonel L'Huillier, « La branche lorraine des Macquart », Mémoires de la Société des lettres, sciences et arts de Bar-le-Duc, 4e série, vol. X,‎ , p. 163 (lire en ligne).
  3. Mangin 1969, p. 255.
  4. (en) James Marshall-Cornwall, Marshal Massena, Oxford University Press, , 319 p. (lire en ligne), p. 6.
  5. (en) G. J. Fiebeger, The Campaigns of Napoleon Bonaparte of 1796–1797, West Point, US Military Academy Printing Office, (lire en ligne), p. 8.
  6. Smith 1998, p. 113.
  7. Smith 1998, p. 118.
  8. Boycott-Brown 2001, p. 448.
  9. Smith 1998, p. 126.
  10. (en) David G. Chandler, The Campaigns of Napoleon, New York, Macmillan, , p. 106.
  11. Bouvier 1899, p. 80.
  12. Boycott-Brown 2001, p. 412.
  13. Bouvier 1899, p. 79-80.
  14. Paul Laurent, « Notes inédites sur le général du Merbion et la famille militaire Jadart », Revue historique ardennaise, Paris, Librairie Alphonse Picard et fils, vol. 2,‎ , p. 149.
  15. Bouvier 1899, p. 81.
  16. Bouvier 1899, p. 79.
  17. Marcellin Marbot, Mémoires du général baron de Marbot, t. 1, Plon, , p. 84-85.
  18. Mangin 1969, p. 256.
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