28e groupe géographique
Anciennement dénommé 28e régiment d'artillerie (28e RA), une unité d'artillerie de l'armée française, créée en 1872, le 28e groupe géographique (28e GG) est une unité de l'armée de Terre française située à Haguenau (Bas-Rhin) spécialisée dans la topographie et la cartographie.
28e groupe géographique | |
Insigne de collet du 28e groupe géographique | |
Création | |
---|---|
Pays | France |
Branche | Artillerie |
Type | RĂ©giment |
RÎle | Appui géographique des forces |
Effectif | â 350 |
Fait partie de | Commandement du renseignement |
Garnison | Haguenau |
Ancienne dénomination | 28e régiment d'artillerie |
Couleurs | Aurore |
Devise | Quand mĂȘme |
Inscriptions sur lâemblĂšme |
ExtrĂȘme-Orient 1884-1885 Verdun 1916 Noyon 1918 l'Aisne 1918 AFN 1952-1962 |
Anniversaire | Sainte Barbe |
Guerres | PremiÚre Guerre mondiale Seconde Guerre mondiale Guerre d'Algérie |
FourragĂšres | PremiĂšre Guerre Mondiale |
Création et différentes dénominations
- 28e régiment d'artillerie
- : Formation du 28e régiment d'artillerie
- 1940 : Dissous
- 1954 : reformation du 28e régiment d'artillerie
- 1962 : Dissous
- 28e groupe géographique
- 1688 : création du dépÎt de la Guerre
- 1887 : création du service géographique de l'armée (SGA)
- : Suppression[1]
- 1943 : Création des 31e et 32e compagnies de géographes militaires par les Forces Françaises Libres en Afrique du Nord
- : création du groupe géographique autonome
- 1949 : prend le nom de groupe géographique de Joigny
- 1950 : prend le nom de groupe géographique
- 1966 : le Groupe Géographique de Joigny reçoit la garde de l'étendard du 28e régiment d'artillerie
- 1972 : devient le régiment géographique
- 1976 : prend le nom de batterie géographique et reçoit la garde de l'étendard du 28e régiment d'artillerie
- 1979 : reprend le nom de groupe géographique
- 1999 : devient le 28e groupe géographique
Colonels et chefs de corps
- 28e régiment d'artillerie
- : Jules LĂ©on Gabriel Noury[2]
- : Jean-Pierre Delatte
- 1878 : colonel Chaumette
- 1882 : colonel Debourgues
- 1888 : colonel Vallantin
- 1892 : colonel de Mecquenem
- 1895 : colonel de Lavech-Desfauries
- 1898 : colonel de Taffart de Saint-Germain
- ...
- 28e groupe géographique
28e régiment d'artillerie
De 1872 Ă 1914
Le 26e régiment d'artillerie est formé à Rennes par ordre du avec :
- 2 batteries provenant du 7e régiment d'artillerie
- 7 batteries provenant du 10e régiment d'artillerie
- 2 batteries provenant du 20e régiment d'artillerie
En 1873, il fait partie de la 11e brigade d'artillerie, reçoit 1 batterie du 23e régiment d'artillerie et cÚde 1 batterie au 31e régiment d'artillerie et ses 2 batteries à cheval au 35e régiment d'artillerie.
Envoyé au Tonkin en 1885, durant la Guerre franco-chinoise, les éléments du régiment s'illustrent aux combats de Hu-Thuong (13 décembre), de Tien-La (16 décembre) et de Moha-Luong (18 décembre).
PremiĂšre Guerre mondiale
En casernement Ă Vannes
Affectation : 11e brigade d'artillerie, artillerie du 11e corps d'armée.
Composition : 4 groupes de 12 batteries de 75 (48 canons).
1914
Il participe ensuite à la PremiÚre Guerre mondiale dans toutes les grandes opérations ; en Belgique, sur la Marne, en Artois, sur la Somme, en Champagne, au Chemin des Dames, sur l'Aisne, en Alsace, et en Champagne une deuxiÚme fois. Il reçoit deux citations à l'ordre de l'armée et la fourragÚre de la couleur de la croix de guerre 14-18.
Seconde Guerre mondiale
De 1929 à 1939, il est l'unité d'artillerie de la 13e division d'infanterie avec laquelle il participe à la campagne de France de 1940. Il combat sur la Somme et l'Oise. Il est cité pour une action d'éclat dans les environs de Loury (Loiret). Il est finalement dissout.
De 1945 Ă nos jours
Il est recrĂ©Ă© en 1954. Ses batteries servant en Tunisie et en AlgĂ©rie avant d'ĂȘtre dissout en 1962.
Il est dissous en 1962. Le , son étendard est confié à la garde du groupe géographique[4].
Personnalités ayant servi dans le 28e régiment d'artillerie
- Gilbert Bugeac (1901-1976), résistant, Compagnon de la Libération.
- EugÚne Pagézy (1876-1939), chef de corps du régiment en 1925 ;
28e Groupe géographique
Historique des garnisons, combats et batailles du 28e groupe géographique
Le 28e GG tient ses origines du dépÎt de la Guerre créé par Louvois en 1688 et du service géographique de l'armée (SGA) son successeur en 1887. Les travaux les plus célÚbres réalisés pendant cette période sont :
- La carte de Cassini, premiÚre carte détaillée du royaume de France réalisée au 1/86.400 (rapport correspondant à une échelle de 1 pouce pour 100 toises). Ce travail commencé sous Louis XV s'est terminé à la fin de la Révolution. Napoléon Bonaparte fut le premier à émettre le désir d'avoir une nouvelle carte de France pour remplacer celle de Cassini qui demeurait insuffisante. Sous son impulsion, en 1802, une commission spéciale a défini les principes d'établissement du successeur de la carte de Cassini. En particulier ont été intégrés l'adoption des échelles décimales, l'adoption des courbes de niveau avec effet rehaussé par des hachures suivant la plus grande pente et le nivellement rapporté au niveau de la mer.
- La carte dite d'état-major au 1/80.000 comptant 274 feuilles, série terminée en 1875. En 1889, le service géographique de l'armée décida d'en dériver une édition au 1/50.000 par simple agrandissement photographique. Cette série prit le nom de 1/50.000 type 1900.
AprĂšs la guerre de 1870, l'extension du domaine colonial a conduit les gĂ©ographes a exercer leurs activitĂ©s partout oĂč le drapeau français flottait ce qui a donnĂ© naissance au service gĂ©ographique de l'AOF, service gĂ©ographique de l'AEF, du Levant, de Madagascar et d'Indochine. Les premiĂšres cartes dĂ©taillĂ©es de tous ces territoires ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es Ă cette Ă©poque, comme la carte d'Ă©tat-major au 1/80.000 de l'AlgĂ©rie ou la carte rĂ©guliĂšre de l'Indochine.
La PremiĂšre Guerre mondiale, premier conflit oĂč l'on a utilisĂ© de façon intensive le tir indirect, a amenĂ© de nouveaux dĂ©veloppements, en particulier ce qui a Ă©tĂ© appelĂ© les « groupes de canevas de tir », unitĂ©s gĂ©ographiques ayant pour vocation d'Ă©tablir sur toute la ligne de front des cartes extrĂȘmement dĂ©taillĂ©es(1/5.000, 1/10.000, 1/20.000) du terrain ainsi que du dispositif ennemi. Ces cartes portaient le nom de « plans directeurs ». La projection de Bonne causant des dĂ©formations de longueur et d'angle nĂ©fastes aux artilleurs, on adopta une projection spĂ©ciale limitant aux maximum les dĂ©formations de reprĂ©sentation, la projection conique conforme sĂ©cante « Lambert Nord de Guerre ».
L'aprÚs-guerre fut marquée par l'établissement d'une nouvelle carte de France au 1/50.000 et pour la premiÚre fois en couleur, la 1/50.000 type 1922. Le développement des nouvelles technologies (photographies aériennes, photogrammétrie) a permis sa réalisation en des délais plus brefs. Cette série a inclus de nouvelles améliorations comme la représentation du relief par des courbes de niveau (visualisation complétée par un estompage) et un choix trÚs élaboré des signes conventionnels.
C'est la campagne de 1940 qui a mis fin aux activités du SGA. DÚs aprÚs l'armistice de juin 40, dans un souci de camouflage des effectifs et de sauvegarde du patrimoine cartographique des armées vis-à -vis de l'occupant, le général Hurault, directeur du service depuis 1937, réussissait à obtenir du gouvernement un décret-loi daté du supprimant le SGA et le remplaçant par l'Institut géographique national (IGN), établissement civil, qui prenait en lieu et place toutes ses attributions, Monsieur (ex-général) Hurault en devenant le premier directeur.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'armée française reconstituée, a mis sur pied deux compagnies géographiques (31e et 32e), affectées respectivement aux 1er et 2e Corps d'Armée de la Ire armée française du général de Lattre de Tassigny. En 1944 est créé une 33e compagnie géographique ainsi qu'un service géographique militaire pour la Ire armée française.
AprÚs la Seconde Guerre mondiale, l'IGN a été maintenu et a conservé depuis lors la responsabilité de la réalisation des cartes sur le territoire national. C'est la section géographique militaire de Vincennes qui aura désormais vocation à répondre aux besoins spécifiques des armées. Elle a sous son commandement, outre l'ensemble des dépÎts de cartes :
- en France, le groupe géographique autonome créé le , au fort de Montrouge, (ex-33e compagnie)
- en Allemagne la 51e batterie géographique d'Offenburg (Allemagne) (ex-31e compagnie) puis batterie géographique autonome des FFA
- en Indochine, la 52e batterie gĂ©ographique de SaĂŻgon (Indochine) (ex-32e compagnie) puis batterie d'ExtrĂȘme-Orient du groupe gĂ©ographique autonome (BEOGGA)
- Par manque de place, en 1949-1950, le groupe géographique autonome déménage sur la ville de Joigny dans l'Yonne (89).
- La batterie gĂ©ographique d'ExtrĂȘme-Orient est transfĂ©rĂ©e en AlgĂ©rie en sur le Pasteur et donne naissance Ă la 53e batterie gĂ©ographique autonome. InstallĂ©e Ă Oran (AlgĂ©rie), elle est active de Ă , date Ă laquelle, elle rejoint Joigny.
- Le , le groupe géographique reçoit l'étendard du 28e régiment d'artillerie.
- à compter de , le groupe géographique prend l'appellation de régiment géographique
- La batterie géographique des FFA est dissoute en .
- Il est officiellement nommé héritier des traditions du 28e RA en 1976.
- En , le régiment géographique prend l'appellation de 28e groupe géographique.
- à compter du , le 28e groupe géographique est rattaché à la brigade du génie.
- Depuis le , le 28e groupe géographique est rattaché à la brigade de renseignement.
- Le 28e groupe gĂ©ographique est transfĂ©rĂ© Ă Haguenau (67) Ă compter du . Lors dâune cĂ©rĂ©monie du , cĂ©lĂ©brant les 60 ans de prĂ©sence de la gĂ©ographie militaire Ă Joigny, plus de 7 000 Joviniens sont prĂ©sents pour marquer l'attachement à « leur » rĂ©giment de garnison.
- En 2016, il est rattaché au commandement du renseignement de Strasbourg qui succÚde à la brigade de renseignement.
Mission
Unité d'appui géographique des forces, le 28e groupe géographique doit, en temps de paix comme en temps de crise :
- réaliser les travaux géodésiques, topographiques, cartographiques et des levés d'infrastructure ;
- fournir en données numériques les systÚmes d'armes et de commandement.
Il est en permanence à la recherche du renseignement géographique afin de constituer une documentation militaire géographique.
Il assure la formation technique des officiers, des sous-officiers et des militaires du rang (géographes, topographes, cartographes, documentalistes). Le 28e groupe géographique est la seule unité de ce type dans l'Armée de terre.
Structure et composition
- Une batterie de commandement et de soutien (état-major, bureau opérations et instruction, bureau maintenance logistique, bureau ressources humaines, section multi-techniques, section d'instruction).
- Deux batteries géographiques à 3 sections chacune (deux sections géographiques et 1 section d'appui),
- Un centre de formation délégué (CFD) chargé de l'instruction spécialisée des officiers, sous-officiers et militaires du rang géographes des armées.
Matériels
- Appareils de mesure de distance
- Appareils de positionnement (GPS, navigateur terrestre, etc.)
- Consoles de traitement informatique d'images
- Stations informatiques équipées de systÚmes d'information géographique (SIG)
- Drones eBee-x et Phantom.
- Véhicules tout-terrain équipés de matériels topographiques et cartographiques (VAB VAT GEO (Appui Topographique) , Quad Polaris Sportsman 700, Panhard PVP, Acmat VLRA TPK 4.36 SH SMT (Station Mobile Topographique), Peugeot P4, Renault GBC 180, Renault Sherpa 5, TRM 2000, VBL)
- Pantalon de Treillis militaire F2 (Camouflage Centre-Europe (CE) et Camouflage Daguet)
- Veste de Treillis militaire F2 (Camouflage Centre-Europe (CE) et Camouflage Daguet)
- Gilet pare-balles série 3
- ANP VP F1 (Masque Ă gaz)
- Casque TC F NVG V2 et Casque FELIN
- FAMAS-F1 Valoriser et Heckler & Koch M416F
Traditions et patrimoines
Faits d'armes portés sur l'étendard du régiment
Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[5] :
FĂȘte d'Arme
Les personnels du 28e GG sont placĂ©s sous le patronage de sainte Barbe qui, pour avoir refusĂ© d'abjurer sa foi fut enfermĂ©e dans une tour. Puis son pĂšre mit le feu Ă celle-ci pour la punir. Sainte Barbe rĂ©ussit Ă s'enfuir mais fut retrouvĂ©e par son pĂšre qui lui arracha les seins puis la dĂ©capita. Le ciel aussitĂŽt foudroya ce pĂšre indigne. Elle est cĂ©lĂ©brĂ©e le , et il s'agit donc de la fĂȘte de tous les artilleurs, les sapeurs, les canonniers, les artificiers, les pyrotechniciens, les ingĂ©nieurs de combat, les mĂ©tallurgistes, les dĂ©mineurs et autres corporations liĂ©es au feu.
Calot de tradition
Les calots, aussi appelée bonnets de police, sont de couleur noir foncé avec un fond et un passepoil de couleur rouge.
Notes et références
- [Le service géographique de l'armée (SGA), organisme militaire, est remplacé par l'institut géographique national (IGN), organisme civil rattaché au ministÚre des travaux publics ]
- Jules LĂ©on Gabriel Noury sur geneanet.org
- « 028- Historique du 28Ú Régiment d'Artillerie », sur artillerie.asso.fr (consulté le )
- « Historique de 28e rĂ©giment d'artillerie », sur basart.artillerie.asso.fr (consultĂ© le 10 fĂ©vrier 2018). â « Historique des 28e et 228e rĂ©giments d'artillerie pendant la guerre 1914-1918 », sur archive.wikiwix.com, Berger-Levrault (consultĂ© le 10 fĂ©vrier 2018).
- Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'Armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « 28e régiment d'artillerie » (voir la liste des auteurs).
Voir aussi
Sources et bibliographie
- 28e régiment d'artillerie
- Historique du 28e RĂ©giment dâArtillerie
- Louis Susane : Histoire de l'artillerie Française
- Historiques des corps de troupe de l'armée française (1569-1900)
- 28e groupe géographique
Articles connexes
- SHOM pour la partie maritime
- IGN
- GĂ©ographie militaire