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Camp des Garrigues

Le camp des Garrigues est un camp militaire français situé à Nîmes dans le Gard.

D'une superficie de 4 782 ha, ce camp a longtemps eu une vocation d'«école» et permettait l'entraĂ®nement tactique des diffĂ©rents stages de l'Ă©cole d'application de l'infanterie de Montpellier, tirs et manĹ“uvres, ainsi que, dans les annĂ©es 1960, de l’École de SpĂ©cialisation de l’Artillerie AntiaĂ©rienne (ESAA), devenue École d’Application de l’Artillerie Sol-Air (EAASA) en 1971 jusqu'en 1983.

Camp du 3e régiment d'infanterie (3e RI) de 1978 à 1999, il est désormais géré par le 2e régiment étranger d'infanterie (2e REI) et accueille également le centre de formation initiale des militaires du rang du 1er régiment du matériel (CFIM - 1er RMAT).

Présentation, historique

Les premiers bâtiments en dur, qui se dénommaient caserne du rendez-vous, furent construits en 1878. Le projet de construction fut dessiné par un capitaine du Génie le . Approuvé à Versailles le . Par le 15e corps d'armée.

Une partie extraite de la copie et signatures.
AĂ©rien.

Ă€ l'origine, en 1879, le camp bâti ou caserne du rendez-vous comportait dix-huit bâtiments (la caserne elle-mĂŞme). Et 1 500 hectares, pour effectuer des tirs courbes (15e brigade d'artillerie). Actuellement, il ne reste que sept constructions datant de l'Ă©poque, sur l'ensemble du bâti prĂ©sent.

Pour ce qui est de l'immeuble lui-même, dans le sens domanial du terme, il est constitué :

  • de terrains en toute propriĂ©tĂ© Ă  l'État, sur NĂ®mes, Dions, Sainte-Anastasie et Poulx.
  • de terrains en location sur Poulx et Sainte-Anastasie.
  • de terrains en usufruit indĂ©fini depuis 1875/77 (1 814 hectares) sur NĂ®mes (sud-ouest du camp).

RĂ©gime de Vichy et occupation

Durant la Seconde Guerre mondiale, le camp est utilisé par l'armée de Vichy comme centre de rassemblement des étrangers. Camp des Garrigues est, en 1939, 16e CTE (Compagnie de Travailleurs Etrangers) puis en 1940 803e GTE (Groupement de Travailleurs Etrangers). 200 personnes y sont détenues, en janvier 1940, arrivées du camp de concentration des Milles, à Aix-en-Provence, dont le docteur Oswald Freundlich, arrêté parce qu'Allemand[1]. Camp des Garrigues aurait, durant cette période, par ailleurs abrité des caches d'armes gérées secrètement par l'armée de Vichy jusqu'à l'arrivée des armées allemande et italienne.

Selon d'autres sources, le camp Saint Nicolas, situé sur le terrain du Camp des Garrigues, a été le lieu d'internement de deux mille personnes en 1940, dont Max Ernst et Lion Feuchtwanger[2]. Ce dernier livre un témoignage de son arrivée et de sa vie dans le camp dans son ouvrage autobiographique Le diable en France.

GĂ©ographie et limites

Le mas de Cabanes est restauré par le service du Génie en 1982 (cuisines, chambres, douches évacuation eaux vannes, eaux usées, (station de relevage) adduction eau potable. Raccordement sur le réseau de Poulx. Cette propriété avait été achetée en 1945 à la famille de Larminat[3].

En 1976, l'ArmĂ©e fait l'acquisition du mas de Fonfroide (vendu par M. Paindavoine), faisant limite avec Poulx, soit 56 hectares et trois corps de bâtiments). Le mas habitation est dĂ©truit dans les annĂ©es 1990. Voir photo ci-contre Ă  droite vue aĂ©rienne GĂ©rard JOYON monochrome.

Vue du mas de Fontfroide.

Six ruines d'anciens mas, acquis au début du XXe siècle, dressent encore quelques vieilles pierres. Mailhan Seynes, Théron, L'Oume, Cascaret Mange-loup.

Ces ruines étaient encore présentes il y a quelques années. Les restes d'un mas datant du XVIIe siècle.' ferme en Languedoc) La voûte est le reste de la bergerie. Cette bergerie a servi en juin 1976 pour le tournage du film "le Jour de Gloire."

Le mas Saint-Nicolas fut acquis au début des années 1950. Ancien relais de diligence XVIIe/XVIIIe siècle, la route d'Uzes Nîmes en effet passait au-dessus et à l'Ouest de l'actuelle (Le Pavillon).

Le mas est sur la limite Sainte-Anastasie Nîmes.

Trois routes importantes longent ou traversent le camp : la route d'Alès, la route Nîmes Uzès et la départementale 127 reliant Nîmes et Poulx.

La limite nord du Camp des Garrigues est constituĂ©e en grande partie par le Gardon. Voir photo Limite nord-est du camp "accord auteur Joyon". Les gorges du Gardon. Cette limite surplombant ou longeant la rivière fut classĂ©e en 1982 et des zones de protection de biotopes rĂ©alisĂ©es dans le dĂ©but des annĂ©es 1990. Ă€ l'initiative de l'adjudant-chef GĂ©rard Joyon, des travaux de prĂ©servation du patrimoine et de protection incendie furent rĂ©alisĂ©s entre 1976 Ă  1986. Ébauche des premiers coupe-feu, mise en place de rĂ©serves incendie. Fermeture du camp non bâti. RĂ©alisation d'une zone protĂ©gĂ©e de 57 hectares (plan Joyon 79) pour les capitelles (petites huttes de pierres), dans la zone des Antiquailles. En 1982, il prĂ©conise un traitement biologique de tous les rĂ©sineux du camp attaquĂ©s par la chenille processionnaire.

Les limites sud et nord furent, par ce mĂŞme sous-officier, totalement matĂ©rialisĂ©es (coupe-feux) de 1978 jusqu'en 1985. En 1985/1986, une piste incendie fut crĂ©Ă©e au nord-ouest du camp vers le Mas de ThĂ©ron. Au sud-est du camp de la D 127, Ă  la route d'Uzès. (DĂ©pĂ´t de munitions.) De la route d'Uzès Ă  celle d'Alès vers l'ouest, Ă©galement. Travaux, tracĂ©s effectuĂ©s Ă  cette Ă©poque sous la conduite de ce sous-officier du GĂ©nie, par le 61e BMGL, le 6e REG. Sur le nord du camp, (Poulx) en 1985 par une entreprise civile. En effet, avant cette pĂ©riode le camp n'Ă©tait pas (ou plus) dĂ©limitĂ©. Bois et broussailles ne permettaient pas de connaĂ®tre les parcelles cadastrales, les limites avec les riverains. Extrait historique dossier (Vincennes) "Le travail de recherches et d'enquĂŞtes domaniales (8 annĂ©es), fut effectuĂ© par le GĂ©nie,GĂ©rard Joyon, ce qui lui permit de dĂ©couvrir les premières acquisitions parcellaires de 1877 reprĂ©sentĂ©es par des cairns (bornes constituĂ©es de pierres sèches empilĂ©es).

Le camp est géré de nombreuses années par le 3e Régiment d'infanterie, alors rapatrié d'Allemagne, de 1978 jusqu'à sa dissolution en 1999.

En 1999, ce dernier est dissous et le Détachement EAI du camp des Garrigues est créé.

En 2010, à la suite du transfert de l'EAI à Draguignan, le camp devient partie intégrante de l’Espace Collectif d’Instruction (ECI 22) Languedoc Roussillon et rattaché au 2e Régiment Etranger d’Infanterie. En même temps, la Base de Défense (BDD) est créée.

Une carte prĂ©cise au 1 / 10 000e fut Ă©tablie en 1985. A/C Joyon GĂ©nie, et remise au service gĂ©ographique des armĂ©es. Dans le camp bâti (caserne de rendez-vous), un Ă©difice en pierre, dĂ©nommĂ© le (BelvĂ©dère ou kiosque en 1880), fut dĂ©truit lors de la construction d'un bâtiment de simulation de tir pour chars en 1983. Un magnifique cèdre, trĂ´nant Ă  cĂ´tĂ© de cet observatoire, subit le mĂŞme sort. Pourtant, Ă  cette Ă©poque, le service du gĂ©nie,(rapport Joyon) avait demandĂ©, en vain, que l'on repousse de quelques mètres le bâtiment d'instruction tir. Le BelvĂ©dère, ci-dessus citĂ©, permettait aux observateurs de surveiller les tirs annĂ©es (1880/1930), d'en apprĂ©cier les rĂ©sultats. En effet, Ă  la fin du XIXe siècle, des tirs courbes Ă©taient effectuĂ©s, d'est en ouest, sur une distance de km et sur une largeur de 1,5 km, Ă  partir de Roquecourbe Serre grand terme (dĂ©partementale 127 actuelle) jusque derrière, et Ă  l'ouest d'une colline dĂ©nommĂ©e "Pic de guerre".

Les gorges du Gardon.

Dates repères :

  • En 1875,/76 /77 la ville de NĂ®mes met Ă  la disposition de l'armĂ©e 1 814 hectares.
  • De 1880 Ă  1942, le Ministère de la Guerre achète 2 700 hectares sur 3 communes.

Le reste étant de la location comme défini par le 2e paragraphe de la présentation.

  • En 1963, la commune de NĂ®mes met Ă  la disposition du Camp des Garrigues, 223 hectares Ă  l'ouest de la route d'Alès, au lieu-dit Le Clos Gaillard.

Cette zone plus particulièrement réservée aux élèves de la BA de Courbessac, peu utilisée, difficile à contrôler (séparée du camp par la route d'Alès), la convention prend fin en 1992.

  • En 1945 Acquisition de mas De Cabanes.
  • En 1948 Acquisition du Mas Saint Nicolas
  • En 1976 Acquisition de Fontfroide .
  • En 1978 rĂ©alisation des premiers coupe-feu.
CAMP DES GARRIGUES Fontfroide zone de Bivouac Ă  500 mètres de POULX
Marines et Marsouins lors d'un entraînement février 2014. Zone FONTFROIDE.
Hélicoptère V22 OSPREY 2014 Camp des Garrigues.

Notes et références

  1. « Camp-des-Garrigues », sur www.ajpn.org (consulté le )
  2. « Une marche en garrigue », sur Radio France, (consulté le )
  3. Poulx en mémoire Eouze de Poulx MAS de Cabanes Page 4 Gérard JOYON 2002.

Sources

Archives VINCENNES Camp des Garrigues domaine protection patrimoine: D'après Adjudant-Chef Gérard JOYON, service du Génie, Historique camp des Garrigues, 1985. Mise en place 15e brigade.

Gérard Joyon, L'Appel de la garrigue, Nîmes, Impr. Arts graphiques modernes, , 127 p. (ISBN 978-2-950-42140-1, OCLC 743027033). Du même auteur, Eouze de Poulx 2002 . Histoire du Mas de Cabanes.

Voir aussi

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