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Au contact

« Au contact » est le nom donnĂ© au plan de rĂ©organisation de l'ArmĂ©e de terre française Ă  la suite des attentats de en rĂ©gion parisienne. Ce dernier a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© par le gĂ©nĂ©ral d'armĂ©e Jean-Pierre Bosser, chef d'Ă©tat-major de l'ArmĂ©e de terre en . Il doit notamment permettre Ă  l'ArmĂ©e de terre de faire face Ă  un dĂ©ploiement inĂ©dit sur le territoire français : jusqu'Ă  10 000 hommes dans le cadre de l'opĂ©ration Sentinelle, lĂ  oĂą le plan Vigipirate n'en mobilisait que 1 000 avant les attentats[2].

Logo du plan Au contact dévoilé le [1].

Contexte et annonces

Patrouille durant l'opération Sentinelle, à Strasbourg, le .

En janvier 2015, le prĂ©sident de la rĂ©publique François Hollande, dĂ©cide d'abord de prĂ©server 7 500 postes, dont 5 000 au sein de l’ArmĂ©e de terre, par rapport au 34 000 suppressions prĂ©vues dans la loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019[3].

Lors du conseil de dĂ©fense du , François Hollande dĂ©cide d'augmenter les moyens de l'armĂ©e française : la force opĂ©rationnelle terrestre, projetable en tout temps et tout lieu, passera de 66 000 Ă  77 000 hommes en 2016[4]. Cela nĂ©cessite de sauvegarder 18 750 postes mais 14 950 emplois seront tout de mĂŞme supprimĂ©s dans la dĂ©fense entre 2014 et 2019. Pour atteindre cet objectif, les engagĂ©s pourront prolonger leur contrat et d'autres qui Ă©taient retournĂ©s dans le civil pourront revenir. Enfin les chefs de corps pourront recruter directement des militaires du rang pour leur rĂ©giment[5].

Le , le plan Au contact est présenté pour la première fois par le chef d’état-major de l’Armée de terre à l’École polytechnique[1]. Il marque une rupture avec ce qui s’était passé depuis 1996 : en effet, lors de la professionnalisation des armées, la Défense opérationnelle du territoire, coûteuse, avait disparu en faveur des autres forces projetables en opérations extérieures. Les nouvelles missions sur le territoire national posent aussi par exemple des problèmes logistiques : il faut ainsi loger et soutenir des militaires en région parisienne alors que l'Armée de terre ne dispose plus d'autant de capacités qu'auparavant[6].

Il y a aussi la question du rapport avec les Français, les limites à ne pas dépasser en termes de déploiement d'hommes ou de matériels, ainsi que le rôle de l'armée par rapport à celui des forces de police et de gendarmerie. Le but étant d'éviter toute impression de sur militarisation de la société[7].

Le 4 juin, toutes ces dĂ©cisions sont votĂ©es par le Parlement lors de la rĂ©vision de la LPM : en tout 3,8 milliards d’euros de crĂ©dits supplĂ©mentaires sont allouĂ©s Ă  la dĂ©fense[8].

Nouveau format

Deux grandes divisions (la 1re division et la 3e division) sont recrĂ©Ă©es et encadrent chacune trois brigades, soit un total de deux brigades blindĂ©es, deux brigades mĂ©dianes et deux brigades lĂ©gères[9]. La 3e brigade lĂ©gère blindĂ©e de Clermont-Ferrand est dissoute et ses rĂ©giments versĂ©s dans l'une des six autres brigades[10]. Les unitĂ©s françaises de la brigade franco-allemande sont subordonnĂ©es Ă  la 1re division. Les Ă©tats-majors des deux divisions remplacent l'État-major de force n° 1 (Besançon) et l'État-major de force n° 3 (Marseille) dont les structures avaient dĂ©jĂ  vocation Ă  commander des divisions de type OTAN (20 000 Ă  30 000 hommes) en opĂ©rations extĂ©rieures. Ces divisions sont complĂ©tĂ©es indĂ©pendamment par les unitĂ©s permanentes en outre-mer et Ă  l'Ă©tranger. L’ensemble formant la force Scorpion de l'ArmĂ©e de terre[11].

La 4e brigade d'aérocombat, héritière de la 4e division aéromobile, est également créée et directement subordonnée au commandement de l'aviation légère de l'Armée de terre (COM ALAT)[12]. Elle compte près de 350 hélicoptères de combat et de transport[10] - [9].

Des commandements sont aussi créés par spécialité[13] :

Le niveau divisionnaire compte ainsi onze commandements et deux divisions.

Nouvelle organisation de l'Armée de terre française.

Matériels supplémentaires

Dans le même temps, un certain nombre d'achat d'équipements ont été maintenus, confirmés ou annoncés[11]. Parmi eux :

Les brigades blindés dites de « haute intensité » disposeront notamment du char Leclerc rénové et les brigades médianes seront équipées des nouveaux blindés Jaguar et Griffon. Quant aux deux brigades légères, elles regrouperont les unités parachutistes et les troupes de montagne.

Notes et références

  1. Philippe Chapleau, « L'Armée de terre a dévoilé, à Polytechnique, le logo du projet Au contact (actualisé) », Ouest-France, (consulté le ).
  2. Jean Guisnel, « Le nouveau départ de l’armée de terre », Le Point, (consulté le ).
  3. AFP, « 7 500 suppressions de postes de moins que prévu dans la Défense », Libération, (consulté le ).
  4. Nathalie Guibert, « L’Armée de terre devient le premier recruteur de France », Le Monde, (consulté le ).
  5. Gérald Rossi, « Défense : L’Armée de terre engage sa mue », L'Humanité, (consulté le ).
  6. « Comptes rendus de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées : Audition du général Jean-Pierre Bosser, chef d'état-major de l'Armée de terre », Sénat, (consulté le ).
  7. « Au contact : pas d’armée à deux vitesses », sur ttu.fr (consulté le ).
  8. Laurent Lagneau, « Les députés ont voté des clauses de sauvegarde pour assurer la trajectoire financière de la LPM actualisée », sur opex360.com, (consulté le ).
  9. Olivier Fourt, « France: le nouveau visage de l'Armée de terre », sur RFI (consulté le ).
  10. Guillaume Belan, « Au contact ! l'Armée de terre se dote d'une brigade hélicoptère », sur air-cosmos.com, (consulté le ).
  11. Lieutenant Valérian Fuet, « Dossier « Au contact » », Terre information magazine, no 263,‎ , Dossier (lire en ligne, consulté le ).
  12. Olivier Gourlez de la Motte, « L'hélicoptère est devenu indispensable », Air et cosmos, no 2487,‎ , p. 15.
  13. Laurent Lagneau, « Selon son nouveau modèle, l’Armée de terre comptera 2 divisions et 11 000 soldats de plus », sur opex360.com, (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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