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Le Parti communiste français (PCF) est un parti politique français fondé en 1920.
Il est issu du congrès de Tours de la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO) visant à décider de l'adhésion à l'Internationale communiste ; la majorité du congrès ayant décidé de cette adhésion crée alors la Section française de l'Internationale communiste (SFIC), la minorité restant au sein de la SFIO. Le parti devient en 1921 le Parti communiste (SFIC), abrégé en PC-SFIC, puis le PCF en 1943.
Dans l’immédiat après-Seconde Guerre mondiale, le parti constitue la première force de gauche en France. Son assise électorale diminue cependant de façon continue à partir des années 1970, notamment en raison de la concurrence du Parti socialiste (PS).
À la fin des années 2000, le PCF noue une alliance avec le Parti de gauche au sein du Front de gauche. Il reprend par la suite son indépendance, en particulier à partir de 2018, avant de subir des échecs historiques (aucun député européen élu en 2019, perte de sa dernière présidence de conseil départemental en 2021).
Le PCF revendique quelque 43 000 adhérents à jour de cotisation en 2021. L'organe officiel du parti est pendant longtemps le journal L'Humanité, qui en est désormais structurellement indépendant tout en en restant proche.
Sommaire
- Histoire
- Fondation au congrès de Tours (1920)
- Premières années (1921-1933)
- Front populaire et guerre d'Espagne (1934-1939)
- Attitude lors de la Seconde Guerre mondiale (1939-1945)
- Participation gouvernementale et succès électoraux (1944-1956)
- Maintien de son socle électoral et début du rejet du modèle soviétique (1956-1970)
- Programme commun, prise de distance avec l'URSS et amorce du déclin (1970-1981)
- Incompatibilité avec la participation gouvernementale et poursuite du déclin (1981-1994)
- Rénovation, redressement et participation à la majorité plurielle (1994-2002)
- Chute électorale et ouverture sur la gauche antilibérale (2002-2007)
- Composante du Front de gauche et soutien Ă Jean-Luc MĂ©lenchon (2007-2018)
- Reprise d'autonomie et changement inattendu de dirigeant (2018)
- DĂ©faites symboliques et appel Ă un renouveau (depuis 2019)
- Congrès
- Classification
- Identité visuelle
- Organisation
- RĂ©sultats Ă©lectoraux
- Financement
- Siège
- MĂ©dias/revues
- Notes et références
- Voir aussi
Histoire
Fondation au congrès de Tours (1920)
En , lors du congrès de Tours, la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO) se divise en deux. Une majorité des militants socialistes décident de s'affilier à l'Internationale communiste (également connue sous l'appellation Komintern), fondée par Lénine à la suite de la révolution russe. Majoritaires, ils créent un nouveau parti, la Section française de l'Internationale communiste (SFIC), qui deviendra par la suite le Parti communiste français.
Le nouveau parti, qui accepte de se soumettre aux conditions explicitement formulées par l'Internationale communiste, se présente comme révolutionnaire, internationaliste et n’exclut pas d’avoir recours à des actions illégales en cas de nécessité. En interne, il prône le centralisme démocratique : les minoritaires doivent suivre la ligne décidée majoritairement.
Premières années (1921-1933)
Rapidement, le parti est rebaptisé Parti communiste (SFIC), dont l’acronyme est PC-SFIC[14],[15],[16],[17],[18]. Il est distinct du Parti communiste (PC), dissout en , qui est une formation d’inspiration libertaire et anti-parlementariste lancée en 1919, de laquelle émergera le soviétisme-libertaire, et liée aux anarchistes soutenant la révolution russe[19].
Les premières années du PC-SFIC sont marquées par sa stalinisation (ou bolchévisation)[20], ainsi que par un activisme militant, notamment en matière d’antimilitarisme. L'arrestation et l'incarcération de courte durée est très fréquente, tant pour les militants que pour les dirigeants. Aux élections législatives de 1924, le parti obtient 9,8 % des suffrages et 26 députés. En 1925, les élections de femmes présentées par le PC-SFIC sont annulées, celles-ci ne pouvant voter et se présenter aux élections[21].
Alors que de nombreuses exclusions de membres fondateurs du parti ont lieu[note 2], le PC-SFIC suit les directives de l’Internationale communiste en s'opposant à toute entente avec les partis « bourgeois », SFIO comprise[20]. L'autoritarisme et la bureaucratie du parti ont des conséquences très négatives sur les effectifs des militants et provoquent une crise des cadres[20]. Aux élections législatives de 1932, le parti obtient 8,3 % des suffrages, son plus mauvais résultat depuis sa création. Des organisations communistes dissidentes se créent pour défendre un communisme opposé au stalinisme[note 3].
Le Parti communiste s’engage dans les luttes anticoloniales, une position alors isolée dans le paysage politique français. L’Union intercoloniale, créée en 1922, rassemble des militants originaires des colonies françaises autour de revendications d’égalité politique (droit de vote) et sociale (« À travail égal, salaire égal »). Les communistes appellent ainsi à la fraternisation avec les insurgés marocains lors de la guerre du Rif (1925-1926) et à l’évacuation du Maroc par l’armée française, s'engagent pour l’arrêt des combats et l'indépendance de la Syrie lors de la grande révolte de 1925-1927, et dénoncent les festivités du centenaire de la colonisation de l'Algérie, organisant notamment une campagne de boycott de l'exposition coloniale (1931)[22].
En 1930, Maurice Thorez, qui se montre critique envers la direction sortante, prend la tête du PC-SFIC sur demande de Moscou[20]. Certains membres du parti participent à des activités d'espionnage en France au profit de l'URSS, une stratégie qui culmine avec l'éclatement de l'affaire Fantômas[23],[24].
Front populaire et guerre d'Espagne (1934-1939)
Après la prise du pouvoir d'Adolf Hitler, l'Internationale communiste recommande une ligne moins sectaire. La lutte pour la direction du parti entre Jacques Doriot et Maurice Thorez aboutit à l'éviction du premier, qui évolue vers l’anticommunisme et crée en 1936 le Parti populaire français. Maurice Thorez s'entoure d'une équipe constituée de Jacques Duclos, Benoît Frachon et du représentant de l'Internationale communiste, Eugen Fried, qui exerce une influence considérable[25],[26],[27]. Les instances dirigeantes sont alors totalement subordonnées à l'IC, elle-même dominée par Staline et les autres dirigeants de l'URSS[note 4]. L'équipe Thorez-Duclos-Frachon connaîtra une longévité exceptionnelle et dirigera le parti français près de trois décennies.
Le parti s'organise autour de dirigeants majoritairement issus de la classe ouvrière, mettant en place des dispositifs de formation et de promotion de cadres d’origine populaire et favorisant la présentation aux élections de candidats ouvriers. Les dirigeants Thorez, Duclos et Frachon ont été respectivement mineur, métallurgiste et ouvrier pâtissier. Le cheminot Pierre Semard a été secrétaire général du parti de 1924 à 1929. Cependant, les ouvriers peu qualifiés sont cantonnés aux postes à faible responsabilité[22].
À la suite de la crise du en France, interprétée par la gauche comme une tentative de coup d'État fasciste, le PC-SFIC change de stratégie, et forme avec la SFIO et les radicaux le Front populaire, qui remporte les élections législatives de 1936. Après avoir obtenu 72 sièges et 15 % des voix, le PC-SFIC soutient le gouvernement Blum, mais n’y participe pas sur ordre de Moscou[28]. La direction du parti appelle ensuite à l'arrêt de la grève générale spontanée à l’issue des accords de Matignon, qui prévoient des mesures sociales ne figurant pas dans le programme électoral du Front populaire[29]. Sur le plan syndical, la CGTU et la CGT se réunifient[30].
De 1936 à 1939, le soutien aux républicains espagnols représente une part importante de l'activité du Parti communiste (SFIC), tant par l'envoi de volontaires dans les Brigades internationales que par la mise sur pied de moyens matériels.
Sur le plan sociétal, le PC-SFIC suit le revirement politique stalinien de l'URSS des années 1930 : il rompt avec les avancées féministes post-révolution de 1917, condamne le divorce et l'avortement, et prône le natalisme[31]. Dans ce contexte, Maurice Thorez tend la main aux catholiques[32]. En dépit de son conservatisme moral des années 1930-1960 et alors que les femmes ont peu de fonctions importantes en son sein, le Parti communiste est, tout au long du XXe siècle, le parti le plus « féminin » de France : engagé en faveur du droit de vote des femmes à partir des années 1920, il fait élire en 1946 dix-sept des trente-trois premières femmes députées ; en 1956, on ne compte plus que dix-neuf femmes à l’Assemblée nationale, mais quinze sont communistes[22].
Attitude lors de la Seconde Guerre mondiale (1939-1945)
Le , l'URSS signe le pacte germano-soviétique, un accord de non-agression et de partage de l'Europe centrale avec l'Allemagne nazie. Le PC français approuve officiellement la signature du pacte, ce qui entraîne le départ de certains militants. Lorsque la guerre éclate, l'Union soviétique reste neutre et achève même l'invasion de la Pologne telle que prévue par le pacte.
Le gouvernement Daladier estimant que les communistes découragent l'effort de guerre, la presse communiste est interdite le . Le Parti communiste (SFIC) est ensuite interdit par un décret-loi du . Les 43 députés restés fidèles à la ligne du parti fondent le Groupe ouvrier et paysan français à la Chambre des députés[33]. Ces députés sont toutefois arrêtés le , déchus de leur mandat le , puis condamnés à des peines allant de quatre ans de prison avec sursis à cinq ans de prison ferme ainsi qu'à cinq ans de privation de leurs droits civiques et civils[34]. Certains parlementaires sont déportés en Algérie, puis libérés après le débarquement allié en Afrique du Nord en 1943, tandis que d'autres vivent dans la clandestinité en France ou sont emprisonnés. Le secrétaire général du PC-SFIC, Maurice Thorez, mobilisé, déserte l'armée française en , et se réfugie en Belgique, où est reconstituée la direction du PC-SFIC, désormais clandestin.
En , des responsables de haut niveau, suivis de près par Jacques Duclos et Maurice Thorez, demandent aux autorités allemandes l'autorisation de faire reparaître légalement L'Humanité ; en dépit des promesses obtenues par les Allemands, l'autorisation n'est pas accordée. Après la Libération, le PCF nie l'existence de pourparlers avec l'occupant concernant la reparution de L'Humanité. Il les reconnaît par la suite mais l'attribue à l'initiative de simples militants. C'est seulement à partir des années 1980 que le parti admet que ces négociations ont été réalisées sur consigne de la direction du parti[35],[36],[37].
Bien que certains membres du parti l’aient fait avant[38], le PC-SFIC n'entre officiellement en résistance qu'au printemps 1941 : les communistes se tournent alors massivement vers la lutte armée contre l'occupant[39],[40]. En parallèle, des militants ayant quitté le PC-SFIC se montrent favorables à la Collaboration. Ainsi, Marcel Gitton, ancien numéro trois du parti, regroupe d'anciens députés communistes du Groupe ouvrier et paysan et fonde en 1941 le Parti ouvrier et paysan français (POPF), qui milite pour la Collaboration[41],[42]. Gitton est assassiné en par un résistant communiste.
Préparé à la Résistance par la pratique de la clandestinité enclenchée sous le gouvernement Daladier, le PC-SFIC engage la lutte contre l'occupant à partir de [43]. Pierre Georges, dit « Colonel Fabien », membre du PCF, réalisera en 1941 ce qui est considéré comme le premier attentat meurtrier contre les troupes d'occupation[44]. Georges Guingouin joue un rôle important dans la formation du maquis du Limousin[45]. Le Front national de lutte pour la libération et l'indépendance de la France, mouvement de la Résistance intérieure française, est créé par le PC-SFIC en 1941. Des dirigeants communistes comme Auguste Havez et Marcel Paul sont actifs dans l'ouest de la France[46]. Des intellectuels communistes participent également à la Résistance, notamment autour de La Pensée libre, dont plusieurs contributeurs sont exécutés par les Allemands[note 5], et des Lettres françaises. Les résistants communistes français se rapprochent ensuite des autres éléments de la résistance intérieure française comme de la France libre.
Le PC-SFIC devient le Parti communiste français (PCF) en 1943[47],[48],[49].
Participation gouvernementale et succès électoraux (1944-1956)
À la Libération, le parti se décrit comme le « parti des 75 000 fusillés »[40], chiffre exagéré puisque les historiens estiment à 25 000 — toutes tendances politiques confondues — le nombre de fusillés déportés en France[51]. Mais dès la fin de la guerre, les anciens dirigeants de la Résistance sont progressivement écartés de la direction du PCF, ou bien sont exclus du parti[45]. Dans le même temps, le culte de la personnalité du PCF glorifie Staline, dont la popularité se renforce au sein du parti après sa mort[50],[52].
Électoralement, le PCF s'implante fortement dans le monde ouvrier, dans les zones rurales et chez les intellectuels, parmi lesquels l'existentialiste Jean-Paul Sartre. Grâce à une rigoureuse politique de contrôle de sa composition sociale, le Parti communiste est parvenu pendant des décennies à rester un parti majoritairement composé d’ouvriers, y compris à sa tête[45],[53].
Le PCF fait partie des gouvernements français entre 1944 et 1947, dans le cadre d'un tripartisme avec le MRP et la SFIO. Des personnalités communistes participent par exemple à l'adoption du droit de vote des femmes (Fernand Grenier)[54] ainsi qu'aux grandes lois relatives à la sécurité sociale (Ambroise Croizat)[55]. Aux élections constituantes de 1945, le PCF fait une percée en obtenant 26,2 % des suffrages et 159 députés, devenant le premier parti de France, au détriment d'autres partis de gauche (SFIO, Parti radical, UDSR). Il réalise son meilleur score dans un scrutin législatif lors des élections de 1946 (28,3 % des suffrages et 182 sièges), redevenant ainsi le premier parti de France. Allié au Rassemblement démocratique africain (RDA), présent dans les colonies françaises d'Afrique, il obtient du Parlement l'interdiction du travail forcé dans les colonies[56]. Aux municipales de 1947, le PCF arrive en deuxième position avec 30 % des voix.
En , sur fond de guerre froide, les communistes français sont exclus du gouvernement. Jusqu'à la fin de la IVe République, le PCF est le seul parti à rester à l'écart du pouvoir. La même année, le Kominform donne pour nouvelle direction stratégique aux différents partis communistes de s'opposer aux politiques gouvernementales : le PCF lance des grèves massives[57]. Aux législatives de 1951, le PCF perd 79 sièges du fait de son isolement et de la nouvelle loi électorale. Maurice Thorez, atteint d'hémiplégie, passe de longs séjours en URSS pour se faire soigner entre 1950 et 1953. Le PCF perd progressivement en popularité et des désaccords idéologiques apparaissent chez les militants : les exclusions sont alors nombreuses, menées principalement par Jacques Duclos[note 6]. Des personnalités, comme Auguste Lecœur, s'inscrivent dans la remise en cause du stalinisme qui fait suite au rapport Khrouchtchev[45]. Le PCF cache et minimise pendant deux décennies la critique de Staline et le « rapport attribué au camarade Khrouchtchev »[58]. Le PCF demeure attaché à l'URSS, dont il soutient l'intervention en Hongrie contre l'insurrection de Budapest. Cette position lui aliène de nombreux soutiens, comme Aimé Césaire[45].
Anticolonialiste et antimilitariste, le PCF s'oppose à la guerre d'Indochine et à la guerre d'Algérie. La répression en 1952 d'une manifestation contre le général Matthew Ridgway, dirigeant des forces américaines en Corée, provoque la mort de deux manifestants, et conduit à la perquisition du siège du PCF et à l'arrestation de Jacques Duclos[59]. En 1956, le PCF vote les pouvoirs spéciaux à Guy Mollet, mais celui-ci, contrairement à la volonté du parti, applique une politique dure de répression en Algérie française. Le parti y soutient le Front de libération nationale (FLN).
Maintien de son socle électoral et début du rejet du modèle soviétique (1956-1970)
Aux législatives de 1958, après le retour du général de Gaulle au pouvoir, le PCF obtient 19 % des voix au premier tour et seulement 10 députés. Il réoriente sa ligne politique à son congrès de 1959, en estimant qu'il peut exister une alliance de ceux qui s'opposent au « capitalisme monopoliste d'État »[60]. Aux législatives de 1962, le PCF obtient 22 % des suffrages et 40 députés.
La période entre 1964 et 1972, après la mort de Maurice Thorez, apparaît comme une phase de transition. Lors de l'élection présidentielle de 1965, le PCF soutient le candidat unique de la gauche, François Mitterrand. Durant les événements de Mai 68, le PCF est d'abord hostile au mouvement étudiant[61]. Aux élections législatives de 1968, le PCF obtient 20 % des voix et 34 députés, devançant nettement la FGDS. L'année suivante, le candidat du PCF à la présidentielle, Jacques Duclos, obtient 21,2 % des voix, manquant de peu de se qualifier au second tour. Ce score, considéré comme excellent, confirme la suprématie du PCF au sein de la gauche, qui devance largement les autres candidats. Monopolisant l'opposition, le parti approuve certaines mesures du pouvoir gaulliste : indépendance de l'Algérie (1962), retrait du commandement intégré de l'OTAN (1966), discours de Phnom Penh (1966), politique pro-arabe (1967).
En 1968, la répression par l'URSS du Printemps de Prague voit le PCF se démarquer de la politique soviétique : le parti désapprouve l'intervention de l'armée sans pour autant la condamner fermement[62]. Cette ambiguïté l'éloigne d'un certain nombre de militants, en particulier des cercles intellectuels qui lui étaient restés favorables. Par la suite, la parution en France de L'Archipel du Goulag, d'Alexandre Soljenitsyne, participe au débat sur la situation des pays communistes.
Programme commun, prise de distance avec l'URSS et amorce du déclin (1970-1981)
Au début des années 1970, Waldeck Rochet quitte la direction du parti pour cause de maladie. Il est remplacé par Georges Marchais, qui affiche pour objectif de faire accéder la gauche au pouvoir. Dans cette optique, il signe en 1972 le Programme commun d'union de la gauche avec le Parti socialiste, tout juste créé. Lors de l'élection présidentielle de 1974, comme en 1965, le PCF apporte son soutien au socialiste François Mitterrand, qui échoue au second tour face à Valéry Giscard d'Estaing.
En 1976, le PCF se démarque des dirigeants de l'URSS pour s'orienter vers une ligne de type eurocommuniste, à l'image du Parti communiste italien. Le parti abandonne la référence à la doctrine de la « dictature du prolétariat », affirme son indépendance vis-à -vis de Moscou et son attachement aux libertés publiques. Ce changement survient vingt ans après la publication en URSS du rapport Khrouchtchev, ce qui fera dire à Robert Hue : « Le PCF a trop tardé. Ça nous a coûté cher […]. C'est vingt ans trop tard »[63].
Les élections intervenant à partir de 1976 montrent que le PS l'emporte sur le PCF, une situation inédite depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le PCF dirige cependant près de 1 500 municipalités après les élections municipales de 1977. Peu après, en vue des législatives de 1978, pour lesquelles la gauche est favorite, la direction communiste propose à ses partenaires une actualisation du Programme commun, appelant notamment à renforcer le volet social et le champ des nationalisations. Mais après des mois de négociations, les trois formations actent leur désaccord et décident de se présenter aux élections avec leurs propres programmes. Contre toute attente, la majorité de droite l'emporte finalement.
Par la suite, alors qu'il pensait sortir gagnant du Programme commun lors de sa signature en 1972, le PCF ne retrouvera plus la première place à gauche, en partie en raison de l'émergence des classes moyennes et de la croissance des entreprises de services. Il s'ensuit une vague de contestation dans une frange du parti, qui reproche à Georges Marchais d'être responsable de l’échec des négociations sur le Programme commun. En 1979, le soutien apporté par le secrétaire général du PCF à l'intervention soviétique en Afghanistan — prise de position contraire aux orientations du comité central du parti — est interprété comme le signe d'un réalignement du PCF sur la politique soviétique. Le parti continue d'ailleurs à recevoir une aide financière et matérielle importante de la part de l’URSS[64].
Incompatibilité avec la participation gouvernementale et poursuite du déclin (1981-1994)
Pendant la campagne présidentielle de 1981, Georges Marchais, désigné candidat du parti, est un temps en passe de dépasser François Mitterrand dans les études d'opinion. Georges Marchais propose notamment le rétablissement de la planification économique, la nationalisation de toutes les grandes entreprises et la hausse du SMIC. Il obtient finalement 15,3 % des voix, dix points derrière Mitterrand, qu'il rallie au second tour mais que de nombreux communistes refusent à soutenir. Aux élections législatives qui suivent la victoire du candidat socialiste, le PCF confirme son déclin : avec 16,1 %, il perd des sièges au profit du PS dans plusieurs de ses fiefs historiques, notamment la Seine-Saint-Denis.
Après les élections, le PCF participe au gouvernement de Pierre Mauroy en obtenant quatre portefeuilles ministériels (Transports, Fonction publique, Santé, Formation professionnelle)[note 7]. Après l'échec de sa politique économique keynésienne (trois dévaluations successives, des milliards de francs de fuite de capitaux et une poursuite de l'augmentation du chômage), le gouvernement s'oriente rapidement vers une politique de « rigueur économique », qui laisse sceptiques les communistes et conduisent à leur départ du gouvernement en .
Aux élections européennes de 1984, le PCF s'effondre à 11,2 %, se retrouvant talonné par le Front national. Le PCF passe sous la barre des 10 % lors des élections législatives de 1986, avec 35 députés. Mais Georges Marchais refuse de remettre la ligne du parti en question et continue de soutenir officiellement le régime soviétique. Il propose André Lajoinie comme candidat à l'élection présidentielle de 1988. Le courant rénovateur de Pierre Juquin, qui propose notamment une refonte du PCF sur une ligne eurocommuniste et écologiste, s'oppose à ce choix. Pierre Juquin décide alors de se présenter en candidat dissident : il recueille 2,1 % des voix, ce qui contribue au score historiquement bas obtenu par le candidat du PCF à une élection (6,8 %).
Lors des municipales de 1983 et de 1989, le PCF encaisse de lourdes pertes, perdant Nîmes, Amiens, Vierzon, Saint-Quentin, Saint-Étienne et Reims. Certains communistes, tels Charles Fiterman, quittent le PCF pour le PS, considérant que l'idéal communiste est mort. Aux élections européennes de 1989, la liste de Philippe Herzog obtient 7,7 %, quatre points derrière le Front national, un nombre croissant d'électeurs ouvriers se ralliant au parti d'extrême-droite. Les années suivantes, le parti poursuit son déclin et Georges Marchais se résout à quitter sa tête.
Rénovation, redressement et participation à la majorité plurielle (1994-2002)
Lors de son XXVIIIe congrès, en 1994, le PCF abandonne le centralisme démocratique et le mode d'organisation marxiste-léniniste : les militants votent désormais directement pour choisir une motion. Ainsi, les marxistes-léninistes (Maxime Gremetz, André Gerin) se regroupent au sein du courant orthodoxe, tandis que les eurocommunistes (Marcelin Berthelot, Patrick Braouezec) s'organisent au sein d'un courant dit « refondateur ». À l'issue du congrès, Robert Hue devient secrétaire national du parti. La faucille et le marteau sont supprimés sur le logo du PCF.
Bien que concurrencé par Arlette Laguiller, Robert Hue obtient 8,6 % des voix à l'élection présidentielle de 1995, ce qui est considéré comme un score honorable. Le secrétaire national engage alors une transformation du parti. Lors de la publication du Livre noir du communisme, Hue reconnait les crimes du marxisme-léninisme et rompt avec Georges Marchais en déclarant que le bilan de l'URSS est « négatif, monstrueux même, à bien des égards ». En 1996, il propose de changer le nom du Parti communiste, mais abandonne face à la pression du courant orthodoxe, qui menace d'une scission.
Aux élections législatives de 1997, le PCF participe à la gauche plurielle, une coalition de la gauche parlementaire. Avec 9,9 % des voix, le PCF remonte à 35 sièges : malgré de fortes dissensions internes provoquées par la remise en cause de la ligne passée, la stratégie de Robert Hue paraît payante. Plusieurs ministres entrent alors dans le gouvernement Lionel Jospin[note 8]. Le ministre Jean-Claude Gayssot porte la loi SRU, qui fixe un objectif de 20 % de logements sociaux dans les villes, et Marie-George Buffet fait progresser la lutte contre le dopage dans le sport. Après avoir donné des résultats économiques satisfaisants, le gouvernement Jospin déçoit une partie de l'électorat communiste. Aux élections intermédiaires, le PCF obtient des résultats oscillants[note 9].
Dans le même temps, le parti continue à se réformer. En 2000, le conseil national met en place une direction collective entre Marie-George Buffet (secrétaire nationale) et Robert Hue (qui devient président du PCF, une fonction inédite dans l'histoire du parti), et prévoit la désignation de son candidat à l'élection présidentielle par les adhérents. Le parti comprend alors plusieurs courants, même si les tendances ne sont pas reconnues par les statuts : un courant conservateur (« orthodoxe »), surtout implanté dans le Nord de la France, qui revendique le marxisme-léninisme comme doctrine, un courant refondateur, qui prône une réorganisation totale du parti, et le courant majoritaire, derrière Marie-George Buffet, qui prône l'ouverture aux mouvements sociaux et aux autres organisations de gauche tout en n'excluant pas une participation au gouvernement.
Chute électorale et ouverture sur la gauche antilibérale (2002-2007)
En 2002, le PCF obtient des scores historiquement faibles. À l'élection présidentielle, Robert Hue — concurrencé par plusieurs candidats d'extrême gauche et affaibli par la fuite de son électorat ouvrier vers le Front national — obtient seulement 3,4 % des suffrages. Avec 4,8 % des voix aux élections législatives, le parti passe de 35 à 21 députés. Ces résultats s'accompagnent d'une baisse conséquente du nombre d'adhérents et entraînent la démission de Robert Hue de la présidence du PCF[65],[66]. Alors que Marie-George Buffet reste seule à la tête du parti, la stratégie d'alliances et l'avenir même du parti suscitent le débat : les orthodoxes prônent l'autonomie, les refondateurs la constitution d'un « pôle de radicalité » à la gauche du PS, les « huistes » un « parti communiste nouveau »[67]. Aux élections régionales de 2004, le PCF adopte une stratégie « à la carte »[note 10] et se redresse légèrement[68].
La stratégie d'ouverture au mouvement social est adoptée aux élections européennes de 2004, mais elle se heurte aux résistances de fédérations locales. Dans le même temps, le PCF participe à la fondation du Parti de la gauche européenne (PGE), parti politique européen regroupant les partis de la gauche de la gauche (communistes ou non)[69]. Le PCF prend position en faveur du mariage homosexuel, Marie-George Buffet présentant l'année suivante la première proposition de loi sur le sujet, qui est rejetée[70].
Lors de la campagne du référendum sur le traité constitutionnel européen de 2005, le PCF prend activement part à la campagne pour le « non ». Il aide à la création de collectifs unitaires locaux et organise des réunions nationales allant de la LCR à certains socialistes. La victoire du non renforce la position du PCF, qui décide de travailler à un rassemblement de la gauche antilibérale, avec des socialistes, la LCR et des personnalités et forces issues du mouvement social (altermondialistes, syndicalistes, associatifs…). Des « collectifs unitaires » sont lancés.
Les collectifs adoptent un programme commun, mais butent sur la question d'une candidature commune à l'élection présidentielle de 2007 le PCF propose la candidature de Marie-George Buffet, entourée d'un collectif unitaire de porte-paroles, candidature majoritaire dans les votes des collectifs ; mais la majorité des autres composants s'y oppose et aucun accord n’est trouvé, José Bové se portant également candidat. La candidature de Marie-George Buffet suscite même des divisions au sein du PCF[note 11]. Finalement, Marie-George Buffet obtient 1,93 % des suffrages, arrivant en septième position, ce qui constitue le pire score de l'histoire du parti[71]. Aux élections législatives qui suivent, le PCF n'obtient que 4,3 % des suffrages et perd six députés. Dans l'impossibilité de former un groupe parlementaire, le PCF décide de former un groupe commun avec Les Verts, le groupe de la Gauche démocrate et républicaine (GDR)[72].
Composante du Front de gauche et soutien Ă Jean-Luc MĂ©lenchon (2007-2018)
Le faible résultat de Marie-George Buffet à l'élection présidentielle provoque une forte déception au sein du PCF. Les résultats des municipales et cantonales de 2008 marquent cependant un ralentissement de l'érosion de l'influence du parti, avec des scores similaires à ceux de 2001[note 12].
Aux élections européennes de 2009, le PCF constitue le « Front de gauche pour changer d'Europe » (dit « Front de gauche ») avec le Parti de gauche (issu du PS), la Gauche unitaire (issue du NPA) et d'autres formations[note 13]. Les principales figures de l'alliance sont Marie-George Buffet et Jean-Luc Mélenchon, dirigeant du Parti de gauche. La coalition, qui rassemble 6,5 % des suffrages, se poursuit par la suite, le PCF présentant la plupart de ses listes dans un Front de gauche « élargi » aux élections régionales de 2010[73]. Mais dans le même temps plusieurs dirigeants et élus « refondateurs » quittent le parti[note 14] et des tensions apparaissent au sein du Front de gauche[74],[75]. En 2010, Marie-George Buffet quitte le poste de secrétaire nationale, étant remplacée par Pierre Laurent.
En vue de l'élection présidentielle de 2012, les adhérents du PCF se prononcent à 59 % pour que Jean-Luc Mélenchon les représente au sein du Front de gauche, avec des conditions comme 80 % des sièges pour les communistes aux élections législatives[76]. Le niveau d'intentions de vote est alors inédit depuis 1981 au premier tour d'une élection présidentielle pour le PCF[77]. Jean-Luc Mélenchon termine avec 11,1 %, soit six fois plus que Marie-George Buffet en 2007. Les législatives de 2012 sont plus mitigées, le Front de gauche obtenant 6,9 % des voix et 10 députés, contre 19 dans la législature précédente. Aux élections qui suivent, le PCF privilégie souvent des alliances avec le PS ou des accords « larges », incluant si possible toute la gauche, ce qui donne lieu à des tensions avec Jean-Luc Mélenchon[78]. Le PCF perd plus de 30 % de son effectif sortant à l’issue des municipales de 2014[79]. En 2015, le mouvement Gauche unitaire (GU) se dissout au sein du parti[80].
En vue de l'élection présidentielle de 2017, alors que la direction du parti s'oppose majoritairement à un nouveau soutien à Jean-Luc Mélenchon, 53,6 % des adhérents se prononcent en sa faveur lors d'une consultation interne[81],[82]. Candidat de La France insoumise soutenu par le PCF, Jean-Luc Mélenchon obtient 19,6 % des suffrages exprimés, arrivant en quatrième position, à 1,7 point de se qualifier pour le second tour. Après l'échec des discussions avec le Parti de gauche, le PCF concourt seul aux élections législatives de 2017[83],[84]. Il totalise 2,7 % des suffrages exprimés, soit le plus faible résultat de son histoire à des élections législatives[85]. Face aux candidats de La France insoumise, les candidats PCF sont surclassés dans 98 % des cas[86]. Le groupe de la Gauche démocrate et républicaine est reconduit à l'Assemblée avec 16 membres, dont 11 députés communistes[87],[88].
Reprise d'autonomie et changement inattendu de dirigeant (2018)
Lors du vote des militants les 4 et , le texte de la direction est mis en minorité[89]. Il s'agit d'un événement inédit dans l'histoire du parti[90].
Le , le PCF confirme un changement de direction à sa tête. Pierre Laurent quitte son poste de secrétaire national et Fabien Roussel est proposé comme secrétaire national[91]. Celui-ci est élu secrétaire national du parti le lors du vote délégués au XXXVIIIe congrès[92]. Ce congrès acte la fin du Front de gauche[93].
Le , Cécile Cukierman et Ian Brossat sont nommés porte-paroles du parti[94].
DĂ©faites symboliques et appel Ă un renouveau (depuis 2019)
Malgré une campagne jugée dynamique par les analystes politiques, la liste du PCF conduite par Ian Brossat aux élections européennes de 2019 n'obtient que 2,5 % des voix exprimées, se classant en dixième position et n'obtenant ni député européen — fait inédit pour le parti — ni remboursement des frais de campagne[95],[96]. Il s'agit de son score le plus faible en voix, toutes élections confondues[97]. Selon une étude Ipsos, seulement 1 % des ouvriers se sont prononcés pour la liste communiste (contre 40 % pour le RN)[98].
Lors des élections municipales de 2020, le parti perd une douzaine de moyennes et grandes villes hors région parisienne[note 15] et de nombreux bastions historiques en Île-de-France, entraînant un recul de la « banlieue rouge »[note 16],[99]. Il gagne cependant globalement des élus au niveau national, notamment grâce à des alliances[100]. Aux élections sénatoriales qui suivent, le nombre d’élus communistes passe de douze à quatorze[101],[102].
À l’issue des élections départementales de 2021, le Parti communiste français perd au profit de la droite sa dernière présidence de conseil départemental, celle du Val-de-Marne, qu’il détenait depuis 1976 : il s’agissait du fief électoral de Georges Marchais et du dernier symbole départemental de la banlieue rouge[103]. Mais, selon le PCF, son nombre d'élus augmente grâce à des unions avec d'autres composantes de la gauche : 160 conseillers départementaux PCF auraient été élus contre 155 pour l'ensemble du Front de gauche en 2015 ; cependant, ces chiffres sont contestés par l’historien Roger Martelli, qui relève une perte de huit conseillers départementaux communistes. Aux élections régionales, le PCF passe de 29 à 61 élus, Roger Martelli précisant que cette augmentation est due au fait que « dès le premier tour, le parti était allié avec le Parti socialiste dans sept régions »[104],[105].
En , à l'issue d'une consultation interne, le PCF désigne Fabien Roussel comme candidat à l'élection présidentielle de 2022.
Congrès
Classification
Question du réformisme
Le positionnement d'un parti sur l'échiquier politique est toujours un exercice délicat, ses positions pouvant varier au cours du temps, et notamment ses actes au gouvernement ne pas être conformes à ses discours dans l'opposition. Comme l'indique son nom, le Parti communiste français se revendique originellement comme communiste c'est-à -dire comme proposant l'abolition du capitalisme selon une voie révolutionnaire, sur le modèle de la révolution d'Octobre. Toutefois, il semble aujourd'hui avoir abandonné la voie révolutionnaire au profit du réformisme[106].
À chaque fois que l'occasion a pu se présenter, le Parti communiste français a refusé de profiter de l'agitation politique et de soutenir la grève générale pour renverser le régime en place (en 1936, 1945, et 1968 notamment). En outre, il a même été plusieurs fois membre de gouvernements d'union nationale (gouvernements Charles de Gaulle entre 1944 et 1946) et de gouvernements d'union de la gauche (gouvernement Pierre Mauroy entre 1981 et 1984 et gouvernement Lionel Jospin entre 1997 et 2002), gouvernements que certains marxistes révolutionnaires qualifièrent de « gouvernement de collaboration des classes ». Le PCF est ainsi « un parti de gouvernement » ce qui le distingue d'après Philippe Raynaud de « l'extrême gauche française » qui refuse de participer à de tels gouvernements de coalition et croit en la possibilité d'une révolution[107],[108].
À l'époque où il était premier secrétaire du parti, Robert Hue avait proposé d'assumer ce réformisme et de retirer la référence au communisme du nom du parti[109]. À rebours de cette tendance réformiste, au cours des années 2000, un rapprochement s'est opéré entre le PCF et certaines organisations trotskystes (LCR puis NPA) au sein des collectifs unitaires antilibéraux puis avec la création du Front de gauche incorporant plusieurs scissions du NPA. Ce rapprochement entre les deux familles politiques a été facilité par la disparition des raisons historiques de leurs divisions (stalinisme et soutien du PCF à l'URSS) et l'héritage marxiste en commun. Selon Philippe Raynaud, « il ne faut pas oublier que les trotskistes sont des communistes. Il n'y a plus, d'une part, d'exclusive des communistes contre les trotskistes et, d'autre part, les trotskistes, du moins ceux de la LCR ont toujours voulu être reconnus comme communistes par le parti[107]. » La position à adopter vis-à -vis du Parti socialiste reste néanmoins un sujet de vive controverse à l'intérieur du PCF, ce qui justifie pour les organisations trotskistes une méfiance à son égard.
En outre, Philippe Raynaud indique qu'il existe une autre fracture, également d'ordre stratégique, entre le PCF et certaines organisations politiques non-trotskistes ayant fait partie des collectifs unitaires. Elle se résume d'après Raynaud dans la phrase de l'économiste marxiste John Holloway : « Il faut changer le monde sans prendre le pouvoir » à laquelle adhère une partie de la gauche radicale (altermondialiste notamment).
Identité visuelle
La faucille et le marteau disparaissent de l'identité visuelle du parti en 2013, après leur suppression sur les cartes de membre[110].
Lors du congrès d'Ivry de 2018, le PCF change son logo. À ce propos, le sénateur Fabien Gay explique : « Certains y verront l'étoile de notre idéal, d'autres une France ouverte sur le monde, accueillante envers les réfugiés qui fuient la guerre et la misère. D'autres un bourgeon qui montre que le communisme est une idée neuve mais aussi notre combat écologique, d'autres encore un point levé et même les cerises de la commune. Certains y verront enfin un humain debout, fier, les bras ouverts, fraternel pour symboliser notre signature : l'humain d'abord[111]. » En 2019, la faucille et le marteau disparaissent également des timbres de cotisation.
Organisation
Dirigeants
Le secrétaire national est le plus haut dirigeant du PCF depuis 1994 (XXVIIIe congrès). Auparavant, il s'agissait du secrétaire général (fonction créée en 1924, supprimée en 1928 et rétablie en 1935).
Statut | Nom | Dates du mandat | Divers | ||
---|---|---|---|---|---|
Secrétaire général | Ludovic-Oscar Frossard | ||||
Secrétaires généraux par intérim Louis Sellier et Albert Treint : - | |||||
Secrétaire général | Louis Sellier | ||||
Pierre Semard | |||||
Secrétariat collectif Henri Barbé, Pierre Celor, Benoît Frachon, Maurice Thorez : - | |||||
Secrétaire général | Maurice Thorez | Président du parti du au , date de sa mort | |||
Intérim dû à l'état de santé de Maurice Thorez et à son départ en URSS Jacques Duclos : - | |||||
Secrétaire général | Waldeck Rochet | Secrétaire général adjoint du au | |||
Intérim dû à l'état de santé de Waldeck Rochet, il prend le titre de secrétaire général adjoint le Georges Marchais : - | |||||
Secrétaire général | Georges Marchais | Secrétaire général adjoint du au | |||
Secrétaire national | Robert Hue | Secrétaire national (modification des statuts du 28e congrès) jusqu'au , | |||
Président Secrétaire nationale |
Robert Hue Marie-George Buffet |
En 2001, Robert Hue crée un tandem avec Marie-George Buffet, lui devenant président du PCF et elle secrétaire nationale. Ce tandem est assuré jusqu'en 2003. | |||
Secrétaire national | |||||
Marie-George Buffet | À la suite du départ de Robert Hue, elle est à l’origine de la suppression de la fonction de président du PCF, remplacée par le poste de président du conseil national du parti. | ||||
Pierre Laurent | Lors du XXXVIIIe congrès, un mois après avoir été mis en minorité lors d'un vote des adhérents, il quitte le secrétariat national pour devenir président du conseil national, tandis que Fabien Roussel lui succède[112],[113]. | ||||
Fabien Roussel | en cours |
Courants
Des passages de cette section sont obsolètes ou annoncent des événements désormais passés. Améliorez-la ou discutez-en.
L'organisation en tendances n'existe pas au sein du PCF. À l'origine, ceci était lié à la conception dite « centraliste démocratique » du parti. Cependant, cette interdiction est demeurée après le 28e congrès qui, en 1994, a officiellement rompu avec le centralisme démocratique. Les nouveaux statuts du PCF[114], issus du 31e congrès, disposent : « Ainsi, nous faisons le choix de faire du pluralisme de droit un principe de notre mode de fonctionnement. Pour autant, les communistes ne veulent pas que cela se traduise par un fonctionnement en tendances ». Cependant, on peut identifier au sein du PCF des courants ainsi que des groupes politiques, qui s'affirment notamment lors des votes internes (textes d'orientation, élection des directions, consultations internes…) :
- la majorité du PCF, autour de Marie-George Buffet et Pierre Laurent, défend à la fois l'existence du PCF et la nécessité de profondes transformations. Ils font le choix d'une autonomie par rapport au Parti socialiste, tout en en faisant un allié potentiel, notamment aux élections locales, au même titre que les autres forces de gauche (Parti de gauche, Les Verts), d'extrême gauche (NPA…) ainsi que toutes les composantes du mouvement social (syndicalistes, militants associatifs…). Cette ligne politique, exprimée dans la base commune de discussion du 34e congrès, a obtenu 60,91 % des suffrages[115], puis 68,7 % après amendements du congrès[116] ;
- les « orthodoxes » s'opposent à ce qu'ils appellent la « mutation réformiste » du PCF et proposent de remettre le parti à l'avant-garde en revenant aux fondamentaux marxistes et en rompant avec le PS. Ils prônent également une rupture avec l'Union européenne. Parmi eux, on compte notamment André Gerin, Jean-Claude Danglot et plusieurs groupes politiques comme la section du PCF Paris XVe, la Gauche communiste de Jean-Jacques Karman, la coordination communiste et la Confédération d'action communiste de Georges Hage. Ils ont déposé, lors du 34e congrès, un texte intitulé « Faire vivre et renforcer le PCF, une exigence de notre temps » qui a récolté 24,03 % des suffrages[115]. « Faire vivre et renforcer le PCF » s'est ensuite décliné en un courant plus idéologique nommé « Vive le PCF[117] ». Ce courant se retrouve dans quelques sections, comme à Meaux, Saint-Quentin, Saint-Martin-d'Hères, Vénissieux ou Paris XVe. En 2001 un rassemblement de plusieurs de ces groupes communistes donne lieu à la création du Comité de liaison pour une convergence communiste des associations nationales, puis à celle de la Fédération nationale des associations pour la renaissance communiste (FNARC) en 2002 qui en 2004, à l'initiative de la Coordination communiste de Georges Gastaud débouche sur la création du Pôle de renaissance communiste en France ;
- des « anciens partisans de Robert Hue », tels que Marie-Pierre Vieu ou Dominique Grador, qui considèrent que le PCF doit se « métamorphoser », sans toutefois préconiser nécessairement la création d'une nouvelle force politique pour le remplacer. Ils ont, au 34e congrès, déposé une liste alternative avec les refondateurs, soutenus par des figures du PCF telles que Jack Ralite, Lucien Sève ou Georges Séguy. Pour sa part, Robert Hue a quitté le conseil national du parti en pour fonder une association politique, intitulée « Nouvel espace progressiste » (NEP) et soutenue par le sénateur Ivan Renar ;
- les « novateurs », généralement anciens partisans de la ligne politique de Georges Marchais comme Nicolas Marchand et Yves Dimicoli ont formé le réseau Action Novation Révolution. Ils défendent l'autonomie d'action et de proposition du PCF, notamment en s'appuyant sur la pensée de Paul Boccara et les « novations marxistes ». Ils ne s'opposent cependant pas aux alliances avec le PS ;
- les « animateurs de l'association La Riposte », liée au niveau international à la Tendance marxiste internationale, mouvement trotskiste, ont déposé un texte alternatif pour le 34e congrès intitulé « Renforcer le PCF, renouer avec le marxisme » qui a recueilli 15,04 % des suffrages[115]. Les membres de ce courant sont partisans d'un retour aux fondamentaux marxistes du PCF et à une stratégie révolutionnaire tout en condamnant sévèrement le stalinisme et la bureaucratisation de l'URSS. La Riposte maintient une activité politique propre, indépendamment du PCF, notamment par la diffusion de son journal, de documents et de brochures mais aussi par la tenue de formations et de réunions pour ses adhérents et sympathisants.
Il faut dans tous les cas rappeler qu'il n'existe pas de statistique « officielle » concernant le nombre de militants communistes se retrouvant dans ces courants plus ou moins structurés, les adhérents du PCF ne sont très majoritairement pas organisés au sein de courants internes.
À l'occasion de la constitution du Front de gauche (2009), puis des listes « Ensemble pour des régions à gauche, solidaires, écologiques et citoyennes » (2010) construites autour du Front de gauche, une confrontation de points de vue différents selon les régions et les réalités locales est apparue. Ainsi un débat profond s'est enclenché en interne sur l'opportunité soit de revenir à une alliance « classique » PCF-PS et divers gauche, soit de poursuivre la stratégie du Front de gauche en l'élargissant à d'autres formations politiques, soit de proposer des listes PCF indépendantes.
Dans les régions où les fédérations du PCF ont majoritairement opté pour des listes d'union PS-PCF (notamment en Basse-Normandie, Bourgogne, Bretagne et Lorraine), des adhérents du PCF sont entrés en dissidence afin de soutenir la construction de listes unitaires à la gauche du PS.
Ces questions de choix stratégiques apparaissent ainsi aujourd'hui au cœur des débats internes du Parti communiste français.
Organisations proches
Le Parti communiste français travaille avec des organismes ou associations dont l'action participe à la réalisation de ses objectifs. Ils peuvent être liés organiquement ou historiquement au parti et en sont parfois une émanation directe :
- Mouvement jeunes communistes de France, mouvement de jeunesse ;
- Union des étudiants communistes ;
- Femmes solidaires, association féministe ;
- Fondation Gabriel-Péri, groupe de réflexions ;
- Espaces Marx, centre de recherches marxistes ;
- Les Éditions sociales, maison d'édition ;
- Fédération sportive et gymnique du travail, association sportive ;
- Association nationale des élus communistes et républicains, association d'élus ;
- Confédération générale du travail, syndicat professionnel ;
- Mouvement de défense des exploitants familiaux, syndicat agricole ;
- Association républicaine des anciens combattants, association d'anciens combattants ;
- Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes, association de souvenir, mémoire et entraide ;
- Secours populaire français, association humanitaire ;
- Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples, association de défense des droits ;
- Confédération nationale du logement, association de locataires ;
- Association France-Cuba, association internationaliste ;
- Association France-Palestine Solidarité, association internationaliste ;
- Mouvement de la paix, association pacifiste.
RĂ©sultats Ă©lectoraux
Élections présidentielles
N.B. : sous les IIIe et IVe Républiques, le président de la République est élu par les députés et les sénateurs réunis en Assemblée nationale. En 1958, il est élu par un collège de quelque 80 000 grands électeurs. Par la suite, l’élection se tient au suffrage universel direct[118].
République | Année | Candidat | Premier tour | Second tour | ||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Voix | % | Rang | Voix | % | Rang | |||
Troisième | 1924 | Zéphirin Camélinat | 21 | 2,5 | 3e | |||
1931 | Marcel Cachin | 10 | 1,1 | 5e | 11 | 1,2 | 5e | |
1932 | 8 | 1,0 | 5e | |||||
1939 | 74 | 8,2 | 3e | |||||
Quatrième | 1947 | pas de candidat | ||||||
1953 | Marcel Cachin | 113 | 12,2 | 6e | ||||
Cinquième | 1958 | Georges Marrane | 10 355 | 13,03 | 2e | |||
1965 | soutien à François Mitterrand | |||||||
1969 | Jacques Duclos | 4Â 808Â 285 | 21,27 | 3e | ||||
1974 | soutien à François Mitterrand | |||||||
1981 | Georges Marchais | 4Â 456Â 922 | 15,35 | 4e | ||||
1988 | André Lajoinie | 2 055 995 | 6,76 | 5e | ||||
1995 | Robert Hue | 2Â 632Â 460 | 8,64 | 5e | ||||
2002 | 960Â 480 | 3,37 | 11e | |||||
2007 | Marie-George Buffet | 707Â 268 | 1,93 | 7e | ||||
2012 | soutien Ă Jean-Luc MĂ©lenchon | |||||||
2017 | ||||||||
2022 | Fabien Roussel |
Élections législatives
République | Année | Premier tour | Sièges | Rang | Gouvernement | |
---|---|---|---|---|---|---|
Voix | % | |||||
Troisième | 1924 | 885 993 | 9,82 | 26  / 626 |
5e | Opposition |
1928 | 1Â 066Â 099 | 11,26 | 12 Â /Â 612 |
5e | Opposition | |
1932 | 796Â 630 | 8,32 | 23 Â /Â 615 |
6e | Opposition | |
1936 | 1Â 502Â 404 | 15,26 | 72 Â /Â 618 |
4e | Soutien parlementaire | |
Quatrième | 1945 | 5 024 174 | 26,23 | 159  / 586 |
1er | Tripartisme |
06/1946 | 5Â 145Â 325 | 25,98 | 153 Â /Â 586 |
2e | Tripartisme | |
11/1946 | 5Â 430Â 593 | 28,26 | 182 Â /Â 619 |
1er | Tripartisme | |
1951 | 4Â 939Â 380 | 25,90 | 103 Â /Â 626 |
1er | Opposition | |
1956 | 5Â 514Â 403 | 25,36 | 150 Â /Â 596 |
1er | Opposition | |
Cinquième | 1958 | 3 882 204 | 18,90 | 10  / 579 |
1er | Opposition |
1962 | 4Â 003Â 553 | 21,84 | 41 Â /Â 482 |
2e | Opposition | |
1967 | 5Â 039Â 032 | 22,51 | 73 Â /Â 487 |
2e | Opposition | |
1968 | 4Â 434Â 832 | 20,02 | 34 Â /Â 487 |
2e | Opposition | |
1973 | 5Â 085Â 108 | 21,39 | 73 Â /Â 490 |
2e | Opposition | |
1978 | 5Â 793Â 139 | 20,61 | 86 Â /Â 491 |
4e | Opposition | |
1981 | 4Â 065Â 540 | 16,17 | 44 Â /Â 491 |
4e | Gouvernement | |
1986 | 2Â 739Â 225 | 9,78 | 35 Â /Â 577 |
4e | Opposition | |
1988 | 2Â 765Â 761 | 11,32 | 27 Â /Â 577 |
4e | Soutien parlementaire | |
1993 | 2Â 231Â 339 | 9,30 | 24 Â /Â 577 |
5e | Opposition | |
1997 | 2Â 523Â 405 | 9,92 | 35 Â /Â 577 |
5e | Gouvernement (gauche plurielle) | |
2002 | 1Â 216Â 178 | 4,82 | 21 Â /Â 577 |
5e | Opposition | |
2007 | 1Â 115Â 663 | 4,29 | 15 Â /Â 577 |
5e | Opposition | |
2012[119] | 1Â 793Â 192 | 6,91 | 7 Â /Â 577 |
4e | Opposition | |
2017[120] | 615Â 503 | 2,72 | 12 Â /Â 577 |
9e | Opposition |
Élections sénatoriales
Année | Sièges |
---|---|
1995 | 14 Â /Â 321 |
1998 | 14 Â /Â 321 |
2001 | 18 Â /Â 322 |
2004 | 20 Â /Â 331 |
2008 | 21 Â /Â 343 |
2011 | 19 Â /Â 348 |
2014 | 16 Â /Â 348 |
2017 | 12 Â /Â 348 |
2020 | 14 Â /Â 348 |
Élections européennes
Année | Voix | % | Sièges | Rang | Tête de liste | Groupe |
---|---|---|---|---|---|---|
1979 | 4Â 153Â 710 | 20,52 | 19 Â /Â 81 |
3e | Georges Marchais | COM |
1984 | 2Â 261Â 312 | 11,21 | 10 Â /Â 81 |
3e | COM | |
1989 | 1Â 401Â 171 | 7,72 | 7 Â /Â 81 |
6e | Philippe Herzog | CG |
1994 | 1Â 342Â 222 | 6,89 | 7 Â /Â 87 |
6e | Francis Wurtz | GUE/NGL |
1999 | 1Â 196Â 491 | 6,78 | 6 Â /Â 87 |
6e | Robert Hue | GUE/NGL |
2004 | 1Â 009Â 976 | 5,88 | 2 Â /Â 74 |
7e | Circonscriptions régionales | GUE/NGL |
2009a | 1 115 021 | 6,48 | 2  / 74 |
5e | GUE/NGL | |
2014b | 1 252 730 | 6,61 | 1  / 74 |
6e | GUE/NGL | |
2019 | 564Â 949 | 2,49 | 0 Â /Â 79 |
10e | Ian Brossat |
a Liste du FG qui gagne en tout cinq sièges (2 PCF, 1 PG, 1 PCR et 1 société civile).
b Liste du FG qui gagne en tout quatre sièges (1 PCF, 1 PG, 1 PCR et 1 société civile)
Élections régionales
Date | Premier tour | Élus | |
---|---|---|---|
Voix | % | ||
1986 | 2Â 873Â 234 | 10,34 | 173 Â /Â 1818 |
1992[121] | 1Â 999Â 321 | 8,09 | 131 Â /Â 1877 |
1998[122] | 819Â 216 | 3,76 | 163 Â /Â 1827 |
2004 | 789Â 002 | 3,11 | 180 Â /Â 1880 |
2010[123] | 1Â 137Â 250 | 5,84 | 101 Â /Â 1749 |
2015[122],[124] | 337Â 410 | 1,55 | 29 Â /Â 1910 |
2021 | 62 Â /Â 1722 |
Élections cantonales et départementales
Année | Premier tour | Second tour | Conseillers | Présidents | ||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Voix | % | Rang | Voix | % | Rang | |||
1961 | 1Â 206Â 712 | 18,60 | 1re | NC | 52 Â /Â 1504 |
0 Â /Â 109 | ||
1964 | 1Â 464Â 750 | 21,67 | 1re | 99 Â /Â 1562 |
0 Â /Â 99 | |||
1967 | 2Â 166Â 966 | 26,36 | 1re | 97 Â /Â 1517 |
2 Â /Â 100 | |||
1970 | 2Â 014Â 975 | 23,80 | 1re | 144 Â /Â 1609 |
1 Â /Â 100 | |||
1973 | 1Â 877Â 371 | 22,67 | 1re | 205 Â /Â 1926 |
1 Â /Â 100 | |||
1976 | 2Â 409Â 040 | 22,83 | 2e | 249 Â /Â 1863 |
3 Â /Â 101 | |||
1979 | 2Â 405Â 655 | 22,46 | 2e | 1Â 260Â 261 | 17,37 | 3e | 228 Â /Â 1847 |
5 Â /Â 101 |
1982 | 2Â 000Â 345 | 15,90 | 4e | 1Â 038Â 659 | 13,61 | 4e | 198 Â /Â 2014 |
3 Â /Â 101 |
1985 | 1Â 479Â 227 | 12,63 | 4e | 882Â 735 | 11,31 | 4e | 149 Â /Â 2044 |
2 Â /Â 100 |
1988 | 1Â 217Â 336 | 13,39 | 4e | 586Â 684 | 9,82 | 4e | 165 Â /Â 2043 |
2 Â /Â 100 |
1992 | 105Â 991 | 9,48 | 5e | NC | 101 Â /Â 1945 |
2 Â /Â 100 | ||
1994 | 1Â 221Â 769 | 11,39 | 4e | 139 Â /Â 1922 |
2 Â /Â 100 | |||
1998 | 1Â 092Â 941 | 10,15 | 5e | 143 Â /Â 2038 |
3 Â /Â 100 | |||
2001 | 1Â 196Â 341 | 9,80 | 4e | 126 Â /Â 1997 |
2 Â /Â 100 | |||
2004 | 957Â 223 | 7,79 | 4e | 108 Â /Â 2034 |
2 Â /Â 100 | |||
2008 | 1Â 172Â 378 | 8,82 | 3e | 117 Â /Â 2020 |
2 Â /Â 100 | |||
2011 (FG) |
724Â 911 | 7,91 | 4e | 116 Â /Â 2026 |
2 Â /Â 101 | |||
2015 (FG) |
1Â 243Â 706 | 6,11 | 6e | 167 Â /Â 4108 |
1 Â /Â 96 | |||
2021 | 160 Â /Â 4108 |
0 Â /Â 96 |
Élections municipales
Élection | Villes + 100 000 hab |
---|---|
2008 | 1 Â /Â 40 |
2014 | 2 Â /Â 41 |
2020 | 1 Â /Â 42 |