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Secours populaire français

Le Secours populaire français (SPF), est une association française de solidaritĂ© Ă  but non lucratif, qui intervient sur le plan matĂ©riel, mĂ©dical, moral et juridique, auprĂšs des personnes victimes de l’injustice sociale, des calamitĂ©s naturelles, de la misĂšre, de la faim, du sous-dĂ©veloppement, des conflits armĂ©s[1].

Secours populaire français
« Tout ce qui est humain est nÎtre »
Histoire
Fondation
Cadre
Type
Forme juridique
Domaine d'activité
Action sociale sans hébergement n.c.a.
Objectif
SiĂšge
Pays
Organisation
Volontaires
100 000 ()
Effectif
600
Présidente
Henriette Steinberg (d) (depuis )
Secrétaire général
Henriette Steinberg
Site web

En 2018, le Secours populaire français a aidĂ© 3 265 030 personnes grĂące aux 80 000 bĂ©nĂ©voles et aux 29,6 millions d'euros de dons de particuliers recueillis par l'association[2].

Avec un budget annuel de 314 millions d'euros[3], le SPF Ă©tait en 2013 la troisiĂšme association française d'aide sociale en termes de budget, derriĂšre la Croix-Rouge française et le Secours catholique (respectivement 1 470[4] et 338 millions d'euros[5]), mais le premier rĂ©seau de bĂ©nĂ©voles[6].

Organisation

Structures du SPF

OrganisĂ© en rĂ©seau de membres, le Secours populaire compte 97 fĂ©dĂ©rations dĂ©partementales et professionnelles et 664 comitĂ©s rĂ©partis dans la mĂ©tropole[7].

Le Comité national élu tous les deux ans décide des grandes orientations pour les deux ans à venir. Le Secrétariat national et le Bureau national sont chargés d'exécuter les décisions du Comité national. Son Président est élu par le Secrétariat national.

Le Conseil de région, dont les 13 membres sont élus par les CongrÚs départementaux tous les deux ans, est chargé d'animer la fédération régionale et de préparer de grandes actions pour la région (Vacances, JOV
).

Une fĂ©dĂ©ration du Secours populaire est une structure dĂ©partementale. Elle agit comme un relais chargĂ© d'animer, de coordonner, de dĂ©velopper les actions de solidaritĂ© et d'assurer leur financement. Chaque fĂ©dĂ©ration se compose de tous les comitĂ©s et antennes locales d’un mĂȘme dĂ©partement.

Le comitĂ© dĂ©partemental, Ă©lu tous les deux ans par le congrĂšs dĂ©partemental, dĂ©cide des grandes orientations et le secrĂ©tariat dĂ©partemental exĂ©cute les dĂ©cisions du comitĂ© dĂ©partemental. Le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral est Ă©lu par le comitĂ© dĂ©partemental et le trĂ©sorier est Ă©lu par la commission financiĂšre qui est par ailleurs la seule commission Ă  ĂȘtre Ă©lue par le congrĂšs dĂ©partemental.

Le comité est une structure locale, qui regroupe des bénévoles sur un quartier, une commune, un ou plusieurs cantons, un lieu de travail ou d'études. Il agit dans le sens des orientations de l'association pour animer, coordonner, développer des actions de solidarité et assurer leur financement, par l'appel aux dons et la mise en place d'initiatives permettant la participation financiÚre des donateurs à la solidarité.

Enfin, l’antenne du SPF est un groupe de personnes (au moins deux) qui exerce une activitĂ© de solidaritĂ© au nom du Secours populaire, dans un lieu dĂ©diĂ©, sur leur lieu de vie, de travail ou d'Ă©tudes en relation avec un comitĂ©, une fĂ©dĂ©ration ou mĂȘme directement en relation avec l'Association nationale (siĂšge national) du Secours populaire. L'activitĂ© doit ĂȘtre rĂ©guliĂšre.

Le Secours populaire est un mouvement au cƓur duquel agissent des animateurs-collecteurs[8]. Ils donnent de leur temps pour faire grandir la solidaritĂ© en accueillant et accompagnant les personnes, en organisant des Ă©vĂ©nements, en collectant des ressources financiĂšres ou matĂ©rielles, en recevant des enfants en vacances, en dirigeant, en gĂ©rant, en rĂ©alisant des bilans et en cherchant d’autres animateurs-collecteurs.

Ils sont Ă©galement acteurs de ce mouvement, disposant d’un droit de vote pour Ă©lire leurs dirigeants ou choisir eux-mĂȘmes de reprĂ©senter l’association. Ils sont maĂźtres des orientations et de la politique financiĂšre de l’association, en particulier lors des congrĂšs organisĂ©s tous les deux ans.

VĂ©ritable pivot du Secours populaire, les animateurs-collecteurs s’impliquent bĂ©nĂ©volement pour pratiquer la solidaritĂ© sous toutes ses formes et faire vivre le projet de l’association en participant Ă  sa vie dĂ©mocratique.

Fonctionnement du SPF

Tous les deux ans, les orientations du Secours populaire sont dĂ©cidĂ©es et votĂ©es en congrĂšs national. Elles sont prĂ©parĂ©es par des rencontres avec les collecteurs dans les antennes, les assemblĂ©es gĂ©nĂ©rales des comitĂ©s et les congrĂšs dĂ©partementaux. Ces moments statutaires[9] donnent lieu Ă  de multiples Ă©changes avec les partenaires du SPF (collecteurs, bĂ©nĂ©ficiaires de l'aide, pouvoirs publics, dĂ©cideurs Ă©conomiques), tant en France qu'Ă  l'Ă©tranger. Les directions, Ă©lues Ă  tous les niveaux par les collecteurs eux-mĂȘmes, suivent, durant deux ans, la mise en Ɠuvre des orientations.

Afin de coordonner et d'impulser le mouvement sur le plan national, les structures élues par le CongrÚs (conseil d'administration et son secrétariat, comité national, bureau national, commission financiÚre) se réunissent réguliÚrement plusieurs fois par an.

Plusieurs structures communiquent et travaillent de concert pour la solidarité :

  • ComitĂ© : S'articulant Ă  l’échelle d'une ville, les comitĂ©s sont le fondement dĂ©mocratique de l'association. Le comitĂ© est animĂ© bĂ©nĂ©volement par les animateurs collecteurs et dirigĂ© par un bureau (Ă©lu en AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale) composĂ© d'au moins un secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, un trĂ©sorier et des secrĂ©taires.
  • Antenne : N'ayant pas de structure juridique, l'antenne dĂ©pend d'un comitĂ© ou d'une fĂ©dĂ©ration dĂ©partementale. Elle est le point de relais de quelques animateurs collecteurs.
  • FĂ©dĂ©ration : A l'Ă©chelon dĂ©partemental, elle fĂ©dĂšre les comitĂ©s et anime les antennes. Elle est dirigĂ©e par le comitĂ© dĂ©partemental, Ă©lu tous les deux ans lors du congrĂšs dĂ©partemental.
  • Conseils de rĂ©gion : Regroupement des fĂ©dĂ©rations Ă  l'Ă©chelle rĂ©gionale, il structure la mutualisation des moyens, et peut bĂątir des projets d'ampleur et renforcer l'entraide entre les fĂ©dĂ©rations.
  • Association nationale : Elle est le garant du respect des orientations de l'association. Elle anime le rĂ©seau dĂ©centralisĂ© et vient en soutien pour la gestion, le droit, la communication et l'animation. Elle est l'image de l'association auprĂšs des mĂ©dias, entreprises et pouvoirs publics.

Historique

L'héritage du Secours rouge international (1923-1943)

En 1923, des militants du nouveau Parti communiste français fondent la section française du Secours rouge international[nb 1]. Celui-ci veut ĂȘtre la « Croix-Rouge du peuple ». La Section française rassemble au-delĂ  du PCF des pacifistes mobilisĂ©s pour les millions de veuves, orphelins, blessĂ©s de la Grande guerre, des antifascistes engagĂ©s contre la montĂ©e des dictatures militaires en Europe, des intellectuels de renom tels Henri Barbusse, Francis Jourdain ou Romain Rolland.

L’association organise en particulier la solidaritĂ© Ă  l’égard des prisonniers politiques, militants syndicaux ou anticolonialistes condamnĂ©s Ă  la dĂ©portation et au bagne, ainsi que leurs familles. Trois ans aprĂšs sa fondation, elle crĂ©e un journal d'information, La DĂ©fense, qui paraĂźt d’abord de maniĂšre bimensuelle puis devient hebdomadaire Ă  partir de 1931[10]. En 1927, elle est au premier rang dans les manifestations contre l'exĂ©cution des anarchistes Sacco et Vanzetti.

Dans les suites de la crise de 29, se dĂ©veloppent ses activitĂ©s sociales destinĂ©es aux enfants dĂ©munis : colonies de vacances, aide aux enfants des chĂŽmeurs... En 1936, dans l'optique du rassemblement voulu par le Front populaire, les fondateurs affirment leur volontĂ© de rĂ©unir des gens « de toutes opinions, de croyance et de non-croyance ». L’association change de nom et devient le Secours populaire de France et des colonies[11].

Le , huit jours avant le dĂ©but de la seconde Guerre mondiale, La DĂ©fense tombe sous le coup de l'interdiction de la presse communiste prononcĂ©e par le gouvernement Daladier. L’association est dissoute un mois plus tard en mĂȘme temps que le Parti communiste. L'activitĂ© et la diffusion du journal se poursuivent dans la clandestinitĂ©, principalement sous forme de mandats remis aux familles de fusillĂ©s et de colis envoyĂ©s aux prisonniers. En 1943, treize millions de francs, sont collectĂ©s dans les ateliers, les bureaux, les foyers de bĂ©nĂ©voles, qui se comptent par milliers, et redistribuĂ©s. En 1944, la moitiĂ© des responsables dĂ©partementaux du Secours populaire de France et des colonies a Ă©tĂ© fusillĂ© ou est morte en dĂ©portation.

Fusion avec l'Association nationale des victimes du nazisme (1944-1958)

DĂšs le , l'avocat Pierre Kaldor, prochain secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du SPF, participe avec d'autres juristes Ă  la LibĂ©ration de Paris coordonnĂ©e par le brigadiste Rol-Tanguy, chef des FTP parisiens ralliĂ©s au mouvement FFI, dont le noyau est constituĂ© de militants anonymes de la MOI, souvent des « Français de prĂ©fĂ©rence »[12] aux parcours pĂ©rilleux, tel CĂ©sar Covo. Les membres du SPF libĂšrent le ministĂšre de la justice, place VendĂŽme, et les entrepĂŽts du quartier de la Gare. Les activitĂ©s de solidaritĂ© reprennent aussitĂŽt ouvertement, lĂ©galement Ă  partir du , dans des locaux rĂ©quisitionnĂ©s quai de la Gare, puis au 11 boulevard Montmartre. Elles s’adressent en prioritĂ© aux prisonniers de guerre et aux enfants, pour lesquels des sĂ©jours sont organisĂ©s dĂšs NoĂ«l 44. La DĂ©fense, sous le coup de la censure, continue d'ĂȘtre imprimĂ© clandestinement par Charlotte Kaldor, que poursuivent les Renseignements GĂ©nĂ©raux jusqu'Ă  l'agrĂ©ment prĂ©fectoral obtenu en pour le numĂ©ro 19.

Le , le Secours populaire français est crĂ©Ă© par la fusion du Secours populaire de France et des colonies, ancienne section française du Secours rouge, et de l'Association nationale des victimes du nazisme (ANVN). L’association se compose de femmes et d’hommes qui, pour beaucoup d’entre eux, ont connu la dĂ©portation, les camps de concentration français ou allemands, les prisons, la vie clandestine durant la Seconde Guerre mondiale, tel son futur secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral et prĂ©sident Julien LauprĂȘtre. Selon l'injonction transmise Ă  celui-ci par le chef militaire de la MOI de la rĂ©gion parisienne Missak Manouchian, lors de son emprisonnement Ă  Fresnes, d'Ɠuvrer Ă  une sociĂ©tĂ© plus juste, ils souhaitent doter la France libĂ©rĂ©e d’une grande association de « solidaritĂ© populaire » dans une humanitĂ© qui ne sera, aprĂšs le nazisme et Auschwitz, plus jamais la mĂȘme.

Le Secours populaire vient au secours des familles des ouvriers insurgés de 1947 et des mineurs grévistes de 1948.

Les Avocats du Secours populaire dĂ©fendent gratuitement les personnes inculpĂ©es pour leur engagement dans la dĂ©colonisation pendant l'insurrection malgache de 1947 puis la guerre d'AlgĂ©rie[13]. Le Secours populaire milite en faveur de l'Appel de Stockholm. Il dĂ©fend les emprisonnĂ©s opposants Ă  la guerre d'Indochine, ceux qui bloquent les convois d'armements, comme Raymonde Dien, ou les militaires propagandistes comme Henri Martin[14] - [15]. Le Secours populaire soutient les 84 communistes, fils de morts en dĂ©portation ou de fusillĂ©s par les nazis, qui refusent leur incorporation dans l'armĂ©e pour ne pas servir sous les ordres du commandant en chef des forces terrestres de l'Otan pour le « Centre Europe », Hans Speidel, ancien officier nazi[16] - [17] - [18] - [19]. Il est solidaire de ceux qui s'opposent Ă  l'envoi de soldats rappelĂ©s en AlgĂ©rie[20], les objecteurs de conscience[21] - [22] et particuliĂšrement les soldats du refus rĂ©fractaires Ă  la guerre d'AlgĂ©rie[23] - [24] - [25] et dĂ©nonce leurs conditions de dĂ©tention[26]. Le , les principaux responsables de l'association et du journal ainsi que les mĂšres d'Alban Liechti et de Jacques Alexandre sont inculpĂ©s de « complicitĂ© de provocation Ă  la dĂ©sobĂ©issance »[27]. Le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, Julien LauprĂȘtre, est condamnĂ© Ă  100 000 francs d'amende pour avoir Ă©crit, au nom de l'association, dans le journal Avant-Garde un article appelant Ă  la solidaritĂ© avec les soldats emprisonnĂ©s[28].

Comme pour Sacco et Vanzetti dans les années 1920, le SPF s'engage en 1952 et manifeste en 1953 contre l'exécution d'Ethel et Julius Rosenberg.

L'apprentissage à travers les Trente glorieuses et le Choc pétrolier (1959-1980)

À partir de la fin des annĂ©es 1950, le Secours populaire, tout en continuant de soutenir les familles des militants poursuivis pour leur soutien au Front national de libĂ©ration du Sud ViĂȘt Nam, est confrontĂ© aux dĂ©fis d'une autre ampleur provoquĂ©s par les catastrophes et la misĂšre sociale. Elle est aux cĂŽtĂ©s des victimes de la rupture du barrage de Malpasset en 1959, celles du tremblement de terre d'Agadir en 1960. L'association s'adapte en dĂ©veloppant l'aide matĂ©rielle, sans jamais la dissocier du soutien moral. Elle organise la participation d'artistes, tel Jean Cocteau, aux campagnes de dons. Une campagne de NoĂ«l dirigĂ©e vers les enfants est organisĂ©e rĂ©guliĂšrement et l'action spĂ©cifique vers les personnes ĂągĂ©es s’intensifie.

Le Secours populaire s'engage auprĂšs des enfants des grĂ©vistes de 1968, en particulier par une exposition de photographies choc, et internationalise son action. Il intervient auprĂšs des victimes du franquisme en Espagne, de la dictature des colonels en GrĂšce, du coup d'État du 11 septembre 1973 au Chili. Pour ces derniĂšres, le SPF accepte d'ĂȘtre l'agent de la coordination syndicale CUTC, la Centrale unitaire des travailleurs chiliens, et affrĂšte Un bateau pour le NoĂ«l des enfants chiliens sous-alimentĂ©s. Celui-ci embarque du Havre huit cents mĂštres cubes de nourriture et vĂȘtements le . Il se remplit au cours de dix-sept escales Ă  travers le monde grĂące Ă  la mobilisation de syndicats nationaux en liaison avec la CUTC. La marchandise est dĂ©livrĂ©e par Caritas Chili sous l'Ă©tiquette de Caritas Allemagne grĂące Ă  l'intervention du cardinal Marty, archevĂȘque de Paris, que le SPF a sollicitĂ© afin de dĂ©jouer les douanes chiliennes.

Georges Brassens, Julien Clerc, Jean Ferrat, Juliette GrĂ©co, Maxime Le Forestier, Colette Magny, Yves Montand, Mouloudji, Georges Moustaki, Serge Reggiani, Francesca Solleville, Anne Sylvestre Ă©ditent en un disque, Chants pour les enfants du Chili, dont le produit de la vente finance un million de repas distribuĂ©s dans les cantines populaires. Le disque est vendu avec des produits artisanaux, « arpillas », fabriquĂ©s par les prisonniers et expĂ©diĂ©s par le clergĂ© chilien. L'action se prolonge en France avec toutes sortes d'associations par l'accueil des rĂ©fugiĂ©s, des galas, des prĂ©sentations dans les Ă©coles, des ventes... Ce marchĂ©age spontanĂ©, rĂ©inventĂ© pour une cause non marchande, est un grand succĂšs. En 1977, le SPF aura redistribuĂ© au Chili l’équivalent de quatre millions et demi d'euros, somme Ă  mesurer par rapport au coĂ»t de la vie dans le Chili d'alors. La mĂ©thode est une Ă©cole pour les opĂ©rations futures.

Au cours des annĂ©es 1970, la fermeture programmĂ©e des mines du Nord et le dĂ©clin inĂ©luctable des houillĂšres de Lorraine plongeant les familles dans le chĂŽmage, l'association apprend Ă  mobiliser ses adhĂ©rents et gagne en efficacitĂ©. Elle organise la rĂ©cupĂ©ration des surplus agricoles, mĂ©thode qui inspirera dix ans plus tard Les Restos du cƓur. En 1976, elle donne la figure du PĂšre NoĂ«l vert, couleur d'espoir, Ă  la collecte et la distribution organisĂ©es pour qu'aucun enfant ne soit oubliĂ© durant les fĂȘtes de fin d'annĂ©e. En 1979, est organisĂ©e la premiĂšre JournĂ©e des OubliĂ©s des vacances, qui permettra Ă  des centaines puis des milliers (157 900 en 2013) d'enfants et adolescents de dĂ©couvrir la mer durant les grandes vacances.

La Jeunesse, grande cause nationale (1981-2000)

Inauguration en 2013 par le prĂ©sident du SPF Julien LauprĂȘtre, le prĂ©sident de la Champagne Jean-Paul Bachy et le maire socialiste de Reims Adeline Hazan de la fĂ©dĂ©ration de la Marne, dispositif au centre du fonctionnement de l'association.

Le Secours populaire devient au fil des annĂ©es l’une des principales associations françaises luttant contre la prĂ©caritĂ© et l’exclusion. Les annĂ©es 1980 voient naĂźtre un bimestriel qui dĂ©passera les deux cent cinquante mille exemplaires, Convergence et un logo, signĂ© par les graphistes du groupe Grapus. Le SPF innove en favorisant la sortie de l'assistanat par le bĂ©nĂ©volat et en centrant son action sur des permanences, qui, approvisionnĂ©es par des magasins rĂ©gionaux, tiennent lieu de libres-services alimentaires et vestimentaires, de bibliothĂšques et d'organismes de vacances. Pour le bicentenaire de la RĂ©volution française, en 1989, il inaugure un rapport annuel sur la pauvretĂ© et la prĂ©caritĂ© en France, Les Nouveaux cahiers de dolĂ©ances. Chaque annĂ©e, l'opĂ©ration Le dire pour agir devient le porte-parole des « sans voix » auprĂšs du gouvernement, de la prĂ©fecture, des conseils gĂ©nĂ©raux.

Les permanences se doublent de Points Jeunes, qui tentent de rĂ©pondre Ă  la dĂ©sespĂ©rance et l'exclusion par une ouverture sur la culture. Le travail du SPF auprĂšs des enfants lui vaut d'ĂȘtre agrĂ©Ă© association nationale d'Ă©ducation populaire le , puis d'ĂȘtre reconnu d'utilitĂ© publique le , et enfin, en 2000, d'ĂȘtre Ă©rigĂ© en association complĂ©mentaire de l'enseignement public. À partir de 1992, la filiale Copain du monde rassemblent de jeunes adhĂ©rents dans des actions de solidaritĂ© qu'ils sont chargĂ©s eux-mĂȘmes d'inventer et mettre en Ɠuvre pour soutenir des projets sanitaires ou sociaux Ă  destination de la jeunesse des quartiers dĂ©shĂ©ritĂ©s ou de pays en difficultĂ©s. À partir de 2000, la JournĂ©e des OubliĂ©s donne lieu Ă  une grande manifestation sur un site de la capitale, Halle de Bercy, Stade de France, Champ de mars...

Entre-temps, le Secours populaire est nommĂ© Grande cause nationale en 1991, en 1994 avec 29 autres associations pour son action dans le cadre de la lutte contre l'exclusion, en 1997 avec d'autres associations pour son action de formation dans la lutte contre la maltraitance des enfants, en 1999 avec 10 autres associations pour son activitĂ© en faveur du dĂ©veloppement de l'esprit civique.

Une profonde Ă©volution

Harry Roselmack, soutenant une vente aux enchĂšres du SPF en 2009.

HĂ©ritier de nombreux courants d'entraide français et europĂ©ens, comme l'illustre sa devise adoptĂ©e en 1938, « Tout ce qui est humain est nĂŽtre », le Secours populaire a considĂ©rablement Ă©voluĂ© avec le temps. Il est devenu un acteur social majeur indĂ©pendant de tout gouvernement, de tout parti politique, de tout syndicat. Il est rĂ©guliĂšrement soutenu par des artistes et des personnalitĂ©s de tous horizons, tels Juliette CarrĂ© ou Pepito Mateo. Son orientation, ses rĂšgles de conduite, son langage se sont renouvelĂ©s avec l'affirmation de rassembler en son sein des gens de cƓur quels que soient par ailleurs leurs engagements, leurs sympathies politiques, philosophiques ou religieuses, sans aucune distinction d'origine ethnique, de genre, d'Ăąge ou de niveau social. L'objectif est de pratiquer une solidaritĂ© populaire agissant sur les consĂ©quences des drames vĂ©cus par des personnes, individuellement ou collectivement, sans se prononcer sur les causes de ceux-ci.

Le SPF montre sa capacitĂ© Ă  faire face aux situations d'urgence au quotidien comme Ă  l'international, en 2004, lors du tsunami de l'ocĂ©an indien, ou en 2010, lors du tremblement de terre d'HaĂŻti. Il dĂ©veloppe aujourd'hui le partenariat avec les entreprises, la coordination avec d'autres associations et l'action au niveau europĂ©en. Destinataire depuis 1982 des surplus agricoles europĂ©ens, il dĂ©fend en 2010 le PEAD, Programme europĂ©en d'aide aux plus dĂ©munis, et, en compensation, obtient avec la FĂ©dĂ©ration europĂ©enne des banques alimentaires, la Croix-Rouge française et les Restos du CƓur la mise en place du FEAD, Fonds europĂ©en d'aide aux plus dĂ©munis.

Grand mouvement dĂ©centralisĂ©, le Secours populaire regroupe 98 fĂ©dĂ©rations dĂ©partementales et professionnelles, ainsi qu’un peu plus de 600 comitĂ©s oĂč le bĂ©nĂ©volat est fondamental.

Henriette Steinberg est secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale[29], et prĂ©sidente[30] de l'association nationale depuis 2019 Ă  la suite du dĂ©cĂšs de Julien LauprĂȘtre qui avait prĂ©sidĂ© l'association pendant 61 ans[31].

Dirigeants

Secrétaires généraux

  • 1943-1947 : Pierre Kaldor, (1912 - 2010), avocat et membre d'honneur du Bureau national
  • 1948-1950 : Charles DĂ©sirat (1907 - 2005)
  • 1950-1952 : AndrĂ© MĂ©nĂ©trier
  • 1952-1955 : Pierre Éloire
  • 1955-1958 : Julien LauprĂȘtre
  • depuis 2019 : Henriette Steinberg[29]

Présidents

Actions

En France

Depuis sa création en 1945, le Secours populaire vient en aide aux populations victimes de la précarité, de la pauvreté, des catastrophes naturelles et des conflits en France et sur tous les continents.

En France, le SPF est particuliĂšrement attentif aux problĂšmes d’exclusion : Ă  court terme, par une solidaritĂ© d’urgence basĂ©e sur l’aide alimentaire et vestimentaire. L’hĂ©bergement d’urgence ou l’orientation vers une structure de soins restent aussi au cƓur des prĂ©occupations du Secours populaire.

Le SPF accompagne durablement les personnes et familles dans leurs dĂ©marches et leurs droits : accĂšs au logement, aux soins mĂ©dicaux, aux vacances, Ă  la culture et aux loisirs, au sport, Ă  l’insertion professionnelle[nb 2]. Urgence ou non, le respect de la dignitĂ© des personnes aidĂ©es est primordial pour l’association.

Le Secours populaire organise des « JOV, journĂ©es des oubliĂ©s des vacances » qui permettent Ă  50 000 enfants de partir en vacances[33].

Dans le monde

Depuis sa création en 1945, le Secours populaire vient en aide aux populations victimes de la précarité, de la pauvreté, des catastrophes naturelles et des conflits en France et sur tous les continents.

La pauvretĂ© dans le monde entraĂźne le manque d’accĂšs Ă  la nourriture, aux soins, Ă  l’éducation, dont les premiĂšres victimes sont les enfants. Le SPF mĂšne ses projets de solidaritĂ© internationale en partenariat avec des associations locales, qui sont proches des populations. Par exemple en Basse-Terre, l'association Soleil d'Or distribue Ă  des personnes vulnĂ©rables des colis alimentaires financĂ©s par le Secours populaire français[34]. Le SPF souhaite accompagner et renforcer les capacitĂ©s de ces partenaires internationaux.

Si le Secours populaire sait rĂ©pondre Ă  l’urgence, ses projets s’inscrivent avant tout dans une dĂ©marche de dĂ©veloppement durable. L’association travaille avec un rĂ©seau de partenariats et de compĂ©tences au sein duquel on dĂ©nombre 150 associations locales.

En 2008, le SPF a soutenu 195 actions d’urgence ou projets de dĂ©veloppement dans 51 pays : amĂ©nagement et gestion hydraulique, soutien aux enfants victimes du sida, programmes nutritionnels, activitĂ©s gĂ©nĂ©ratrices de revenus pour amĂ©liorer les conditions.

Campagnes

La vie du Secours populaire s'articule autour de cinq campagnes :

  • « Don’actions » (janvier - mars) - Campagne autour d’un grand jeu de la solidaritĂ©. L’argent collectĂ© permet d’assurer en partie les frais de fonctionnement de l’association.
  • « Le Printemps de la solidaritĂ© mondiale » (mars - avril) - Campagne dont les temps forts sont les « chasses aux Ɠufs ». Les fonds sont destinĂ©s Ă  nos actions auprĂšs de partenaires locaux dans le Monde.
  • « Vacances » (mai - aoĂ»t) - Le Secours populaire aide les destinataires de la solidaritĂ© Ă  partir en vacances, qu’ils soient enfants, jeunes, familles ou seniors. L’association organise aussi les JournĂ©es des OubliĂ©s des vacances Ă  destination des enfants de 6 Ă  11 ans qui ne sont pas partis en vacances durant l’étĂ©.
  • « PauvretĂ©-PrĂ©caritĂ© » (septembre - octobre) - Le Secours populaire lance sa campagne ‘‘PauvretĂ©- PrĂ©carité’’, en s’appuyant sur un sondage qui montre la montĂ©e de la misĂšre. À partir de cette campagne, l’association multiplie les initiatives pour venir en aide aux personnes confrontĂ©es Ă  ces situations de dĂ©tresse et met ainsi en avant l’ensemble des actions engagĂ©es durant l’annĂ©e[30].
  • « Les PĂšres NoĂ«l verts » (novembre - dĂ©cembre) - En dĂ©cembre, les PĂšres NoĂ«l verts, parĂ©s des couleurs de l’espĂ©rance, viennent en aide au lĂ©gendaire PĂšre NoĂ«l rouge, pour que NoĂ«l n’oublie personne[35].

En parallĂšle Ă  ces campagnes, les bĂ©nĂ©voles se mobilisent pour permettre l’accĂšs aux droits vitaux tout au long de l’annĂ©e. Ces actions permettent ainsi d’organiser l’aide alimentaire, vestimentaire, l’accĂšs aux droits, Ă  l’orientation et l’information autour de la santĂ©, l’accĂšs Ă  la culture, aux loisirs, aux sports...

Publications

  • La DĂ©fense, organe de la section française du Secours rouge international (1923-1944), puis organe du Secours populaire français (1945-1981). ParticuliĂšrement actif aprĂšs guerre (1944-1952)[36].
  • Convergence, mensuel du Secours Populaire Français, succĂšde Ă  La DĂ©fense en 1981[37]. Il est destinĂ© aux donateurs financiers, aux collecteurs-animateurs et aux abonnĂ©s.
  • Convergence BĂ©nĂ©voles est le bimestriel du Secours populaire destinĂ© aux bĂ©nĂ©voles de l'association.
  • Copain du monde : il informe sur toutes les activitĂ©s de l'association en France et dans le monde et sur l'utilisation des dons. Convergence montre l’action du Secours populaire en rĂ©ponse aux grandes questions de l’actualitĂ© sociale, mais il donne aussi la parole Ă  de nombreuses autres associations et personnalitĂ©s du domaine humanitaire.

Notes et références

Notes

  1. A ne pas confondre avec le Secours rouge fondé en 1970 par Jean-Paul Sartre et soutenu par le GIP.
  2. Permanences Accompagnement vers l'emploi à Paris Soutien - Écoute - Orientation : 6 rue Albert Bayet 75013

Références

  1. Rapport d'activité 2016 (PDF)
  2. Secours populaire français, La solidarité en action : Bilan d'activité 2018 (lire en ligne)
  3. Convergence, supp. au no 337, p. 2, Secours populaire, Paris, août 2014.
  4. S. Witeska, Rapport annuel 2013, p. 77, Croix-Rouge française, Paris, août 2014
  5. C. Marchal, Rapport financier 2013, p. 6, Secours catholique, Paris, juin 2014.
  6. Convergence, supp. au no 337, p. 3, Secours populaire, Paris, août 2014.
  7. Bilan d'activités 2017
  8. « Notre organisation / Secours Populaire », sur secourspopulaire.fr
  9. Statuts du Secours populaire français, Secours Populaire Français (lire en ligne).
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Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

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  • 20px|link=|alt=Document_utilisĂ©_pour_la_rĂ©daction_de_l’article_Axelle_Brodiez2006">Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article Axelle Brodiez, Le Secours populaire français 1945-2000. Du communisme Ă  l’humanitaire. Les Presses de Sciences Po, Paris, les Presses de Sciences po, coll. « AcadĂ©mique », , 372 p. (ISBN 2-7246-0985-9, BNF 40158437, lire en ligne)
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  • P. Dunez, Julien LauprĂȘtre, sa vie, son Ɠuvre au Secours populaire, L’Harmattan, Paris, 2009.
  • Archives du Secours populaire français, Centre de documentation du Secours populaire français, Paris.
  • Fonds Secours populaire français, MusĂ©e de la mĂ©moire et des droits de l'homme, Santiago-du-Chili, .

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