Raymonde Dien
Raymonde Dien, née le à Mansigné[1] et morte le [2] - [3] à Saint-Denis, est une militante communiste française, connue pour avoir été emprisonnée pendant dix mois en 1950 à la suite d'une action de protestation contre la guerre d'Indochine.
Naissance | |
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Décès |
(à 93 ans) Saint-Denis |
Nom de naissance |
Raymonde Émilia Octavie Huberdeau |
Nationalité | |
Activité |
Parti politique |
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Biographie
Le , Raymonde Dien, sténodactylo, participe avec des centaines d'autres membres et sympathisants du PCF à une manifestation improvisée à la gare de Saint-Pierre-des-Corps pour ralentir la marche d'un train militaire dont le chargement de blindés est destiné à l'Indochine[4]. La foule occupe la voie de chemin de fer, certains manifestants se couchant sur les rails. La manifestation terminée, une femme en pantalon est signalée par les militaires du convoi aux policiers, qui se rendent dans l'après midi au siège local du parti, y trouvent seule Raymonde Dien, la reconnaissent au signalement, l'arrêtent, la font reconnaître par les mêmes témoins, et l'accusent de s'être couchée sur les rails[4].
Elle est emprisonnée à Tours. Elle est la seule manifestante poursuivie, le secrétaire de la section des cheminots de la CGT étant, lui, libéré au bout de trois semaines. Elle est inculpée sous le chef de « complicité de détérioration de matériel susceptible d’être employé pour la Défense nationale »[4] et est transférée au fort du Hâ à Bordeaux[4], où elle est incarcérée avec deux ex-secrétaires de la Gestapo libérables. Défendue par l'avocate Marie-Louise Jacquier-Cachin[4] - [5], elle est condamnée au terme du deuxième jour du procès[6], le , par un tribunal militaire à un an de prison ferme[4] et quinze ans de déchéance de ses droits civiques.
À l'instar d'Henri Martin[7], elle devient un symbole de l'opposition contre la guerre d'Indochine. Elle bénéficie d'une campagne de soutien de grande ampleur, en France et dans le Bloc de l'Est. Elle reçoit ainsi de nombreuses lettres de soutien depuis sa cellule de prison[8]. En France, Maurice Thorez déclare : « Il faut arracher à leurs geôles, Raymonde Dien et Henri Martin »[Ruscio 1]. Cette association entre Henri Martin et Raymonde Dien, est accentuée par l'existence d'une chanson militante :
« Henri Martin, Raymonde Dien
N’ veulent pas qu’on tue les Vietnamiens
Ils aiment tant la paix
Qu’aux juges ils sont suspects[Ruscio 2] - [4]. »
Raymonde Dien est libérée à Noël 1950[Ruscio 1]. Elle est ensuite, de 1953 à 1958, une dirigeante de l’Union des jeunes filles de France, branche féminine des organisations de jeunesse du PCF.
Du à , elle travaille comme secrétaire de Jean Breteau, à la Fédération CGT de la Métallurgie, puis elle est employée comme secrétaire de la Régie générale de publicité, qui devint l’Agence centrale de publicité (ACP), œuvrant pour la presse communiste. En septembre 1985, elle part en pré-retraite jusqu'à sa retraite en 1989. Avec son mari, ils se retirent en Touraine[9].
En 2004, la médaille de l’Amitié du Vietnam lui est décernée et une rue reçoit à son nom à Hô Chi Minh-Ville. Elle passe ses dernières années à la maison de retraite du Laurier noble à Saint-Denis, où elle meurt le [10].
Hommages
- En France :
- Il existe une rue du 23 février 1950 à Saint-Pierre-des-Corps.
- Au Viêt Nam :
- On lui remet, le , la Médaille de l'Amitié du Viêt Nam.
- Une rue du 7e arrondissement de Hô-Chi-Minh-Ville porte son nom : đường Raymondienne[11].
- En URSS :
- En 1953, Valerian Kirhoglani (ru) réalise une statue qui sera érigée au parc de la Victoire à Léningrad. Elle représente Raymonde Dien, allongée sur une voie de chemin de fer. Une copie de cette statue existe à Zelenogorsk.
- En 1950, un passage de l'oratorio intitulé « На страже мира » (trad:La garde de la paix), composé par Sergueï Prokofiev et écrit par Samouil Marchak, constitue un hommage à Raymonde Dien.
- La statue de Zelenogorsk.
- La statue au Parc de la Victoire à Saint-Pétersbourg.
Bibliographie
- Alain Ruscio, Les communistes français et la guerre d'Indochine (1944-1954), Paris, L'Harmattan, , 422 p. (lire en ligne)
Filmographie
- Raymonde Dien se raconte, le 27 février 2010 [vidéo] Visionner la vidéo sur YouTube
Références
- (ru)/(vi) Cet article est partiellement ou en totalité issu des articles intitulés en russe « Дьен, Раймонда » (voir la liste des auteurs) et en vietnamien « Raymondienne » (voir la liste des auteurs).
- p. 272.
- p. 278.
- Claude Pennetier (dir.), Dictionnaire biographique, mouvement ouvrier, mouvement social : Période 1940-1968, de la seconde guerre mondiale à mai 1968, vol. 4 : Cos à Dy, Paris, Éditions de l'Atelier, coll. « Le Maitron », , 460 p. (ISBN 978-2-7082-3995-1), p. 331.
- Disparition. Raymonde Dien, une militante courage, L'Humanité, 20 août 2022
- Mme Raymonde Dien, une grande amie du Vietnam, est décédée, Vietnam+, 20 août 2022
- Alain Ruscio, « il y a 60 ans : Raymonde Dien et Henri Martin contre la guerre d’Indochine », section de Toulon de la Ligue des droits de l'homme, (consulté le ).
- « Raymonde Dien se souvient », Association d'amitié franco-vietnamienne (consulté le ).
- L'Humanité, , « Verdict inique contre la paix, Raymonde Dien condamnée à 1 an de prison ».
- Alain Ruscio, Indochine. Il y a 60 ans, Raymonde Dien et Henri Martin, L'Humanité
- Marianne Milhaud, « Libérée grâce au peuple de France » , sur Gallica, Femmes françaises, France d'abord, (consulté le )
- Claude Willard, « DIEN Raymonde [née HUBERDEAU Raymonde, Émilia, Octavie] », sur maitron.fr, (consulté le )
- Pierre Chaillan, « Disparition. Raymonde Dien, une militante courage », sur humanite.fr, (consulté le )
- « Relation : rue Raymondienne (14652684) », sur OpenStreetMap (consulté le )
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative à la vie publique :