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Gouvernement LĂ©on Blum (1)

Le premier gouvernement Blum a été formé à la suite des élections législatives d' qui voient la victoire du Front populaire. Léon Blum devient président du Conseil à partir du mois de juin et est à la tête du premier gouvernement à dominante socialiste de la IIIe République. Il « ne se charge d'aucune responsabilité particulière pour se consacrer tout entier à la direction du gouvernement ». Le gouvernement est composé seulement de socialistes et de radicaux, les communistes le soutenant de l'extérieur (une première depuis la création du parti). Ce gouvernement de Front populaire est également le premier à comprendre des femmes, alors qu'à cette époque elles ne peuvent pas encore voter en France. Plusieurs personnalités sont issues du socialisme municipal.

Gouvernement LĂ©on Blum (1)

Troisième République

Description de cette image, également commentée ci-après
Le gouvernement LĂ©on Blum en juin 1936.
Président de la République Albert Lebrun
Président du Conseil Léon Blum
Élection 3 mai 1936
LĂ©gislature XVIe
Formation
Fin
DurĂ©e 1 an et 17 jours
Composition initiale
Coalition Front populaire (SFIO-PRRRS-USR et soutien sans participation du PC-SFIC)
Représentation
Chambre des députés
386 / 608

Composition du gouvernement

Portefeuille Titulaire Parti
Président du Conseil Léon Blum SFIO
Vice-président du Conseil Édouard Daladier PRRRS
Ministres d'État
Ministre d'État Camille Chautemps PRRRS
Ministre d'État Maurice Viollette USR
Ministre d'État Paul Faure SFIO
Ministres
Ministre de la Défense nationale et de la Guerre Édouard Daladier PRRRS
Ministre de la Justice Marc Rucart PRRRS
Ministre de l'Intérieur Roger Salengro SFIO
Marx Dormoy (Ă  partir du ) SFIO
Ministre des Affaires étrangères Yvon Delbos PRRRS
Ministre des Finances Vincent Auriol SFIO
Ministre de la Marine Alphonse Gasnier-Duparc USR
Ministre de l'Air Pierre Cot PRRRS
Ministre de l'Éducation nationale Jean Zay PRRRS
Ministre de l'Économie nationale Charles Spinasse SFIO
Ministre des Travaux publics Albert Bedouce SFIO
Ministre du Commerce Paul Bastid PRRRS
Ministre de l'Agriculture Georges Monnet SFIO
Ministre des Colonies Marius Moutet SFIO
Ministre du Travail Jean-Baptiste Lebas SFIO
Ministre des Pensions Albert Rivière SFIO
Ministre des Postes, Télégraphes et Téléphones Robert Jardillier SFIO
Ministre de la Santé publique Henri Sellier SFIO
Sous-secrétaires d’État
Sous-secrétaires d’État à la présidence du Conseil Marx Dormoy (jusqu'au ) SFIO
François de Tessan PRRRS
Jules Moch (Ă  partir du ) SFIO
Sous-secrétaire d’État à l'Intérieur Raoul Aubaud PRRRS
Sous-secrétaire d'État aux Affaires étrangères Pierre Viénot USR
Sous-secrétaire d’État à l'Agriculture André Liautey PRRRS
Sous-secrétaire d’État à la Marine de Guerre François Blancho SFIO
Sous-secrétaire d’État à l'Éducation nationale Cécile Brunschvicg PRRRS
Sous-secrétaire d’État à l'Éducation nationale chargé de la Recherche scientifique Irène Joliot-Curie (jusqu'au ) DVG
Jean Perrin (Ă  partir du ) DVG
Sous-secrétaire d’État à l'Éducation nationale chargé de l'Enseignement technique Alfred Jules-Julien PRRRS
Sous-secrétaire d’État aux Travaux publics chargé de la Marine marchande Henri Tasso SFIO
Sous-secrétaire d'État aux Mines, à l'Électricité et aux Combustibles liquides Paul Ramadier USR
Sous-secrétaire d’État à la Santé publique chargé de l'Éducation Physique Pierre Dézarnaulds PRRRS
Sous-secrétaire d’État à la Santé publique chargé de la Protection de l'Enfance Suzanne Lacore SFIO
Sous-secrétaire d’État à la Santé publique chargé de l'Organisation des Loisirs et des Sports Léo Lagrange SFIO

Chronologie

1936

Rassemblement populaire du 14 juillet 1936.
  • Les dĂ©buts du front populaire, entre les lĂ©gislatives et la formation du gouvernement, sont marquĂ©s par de nombreuses grèves soutenues par la CGT, les communistes et l'aile gauche de la SFIO.
  • Un sous-secrĂ©tariat aux Sports et Loisirs est crĂ©Ă©, il est occupĂ© par LĂ©o Lagrange. La droite qualifie immĂ©diatement ce ministère de « ministère de la Paresse ».
  • Pour la première fois, trois femmes sont sous-secrĂ©taires d'État (comme toutes les Françaises d'alors, elles ne sont ni Ă©lectrices ni Ă©ligibles) : CĂ©cile Brunschvicg Ă  l'Éducation nationale, Irène Joliot-Curie Ă  la Recherche scientifique, et Suzanne Lacore Ă  la Protection de l'enfance. Elles ne prendront jamais la parole dans l’hĂ©micycle[1].
  • LĂ©on Blum annonce Ă  la radio son programme : la semaine de 40 heures, la gĂ©nĂ©ralisation des conventions collectives, les congĂ©s payĂ©s. Il n'envisage pas encore de proposer le vote des femmes en raison de l'opposition farouche du SĂ©nat conservateur, qui a dĂ©jĂ  fait Ă©chouer plusieurs projets en ce sens. Ă€ la Chambre, il est attaquĂ© par l'extrĂŞme droite, qui lui reproche d'ĂŞtre juif. Herriot prend vigoureusement sa dĂ©fense.
  • Le , Ă  la demande de LĂ©on Blum, s'ouvrent Ă  Matignon des nĂ©gociations entre le patronat et les syndicats. Peu avant 1 heure du matin, le 8 juin, un accord est signĂ© dit "accords de Matignon". Ils prĂ©voient l'Ă©tablissement de contrats collectifs, le libre exercice du droit syndical, la crĂ©ation de dĂ©lĂ©guĂ©s du personnel Ă©lus Ă  bulletins secrets, une augmentation des salaires de 7 Ă  15 %. Le mouvement social est son apogĂ©e, il y a plus d'un million de grĂ©vistes.
  • Le 9 juin, le gouvernement dĂ©pose 5 projets de lois concernant la semaine de 40 heures, les congĂ©s payĂ©s annuels (15 jours après un an de prĂ©sence), le contrat collectif, la rĂ©vision des dĂ©crets-loi de 1935 concernant le traitement des fonctionnaires et l'imposition des retraites d'ancien combattant. Ces textes seront adoptĂ©s sans difficultĂ©s.
  • Le 11 juin, Maurice Thorez fait une importante dĂ©claration publiĂ©e par L'HumanitĂ© dans laquelle il prononcera la phrase bien connue "il faut savoir terminer une grève, dès l'instant oĂą les revendications essentielles ont Ă©tĂ© obtenues". Il rappelle "Tout n'est pas possible mais le mot d'ordre reste Tout pour le front populaire ! Tout par le Front populaire !".
  • Les 13 et 15 juin, le travail reprend chez Renault puis dans toute la mĂ©tallurgie. On assiste Ă  l'amorce d'une reprise Ă©conomique et Ă  un dĂ©but de baisse du chĂ´mage.
  • Le 18 juin, Ă  la demande de Roger Salengro, le gouvernement dissout les principales ligues d'extrĂŞme droite : les Croix-de-feu, les francistes, les Jeunesses patriotes et SolidaritĂ© française. Le colonel de La Rocque annonce la crĂ©ation du Parti social français (PSF) en , il comptera 1,2 million d'adhĂ©rents en 1939. Il est composĂ© d'ouvriers (36 %) et de nombreuses femmes, contrairement aux autres partis.
  • Ă€ Saint-Denis, Jacques Doriot, qui avait Ă©tĂ© exclu du PC-SFIC pour vouloir chercher une alliance avec les socialistes Ă  l'Ă©poque oĂą le PC-SFIC considĂ©rait la gauche classique comme l'ennemi Ă  abattre, fonde le Parti populaire français (PPF) fin juin. On trouve autour de lui d'anciens communistes, mais aussi Pierre Drieu la Rochelle, qui a publiĂ© en 1934 "socialisme fasciste", et le journaliste Bertrand de Jouvenel.
  • Du 17 juillet au 7 aoĂ»t, nationalisation de l'industrie de guerre. Le 23 juillet, nouveau statut de la Banque de France. Le 24, le programme de grands travaux est adoptĂ©. Le 9 aoĂ»t, Jean Zay fait prolonger la scolaritĂ© obligatoire de 13 Ă  14 ans.
  • Le 18 juillet en Espagne, les gĂ©nĂ©raux se soulèvent contre la RĂ©publique. Le gĂ©nĂ©ral Francisco Franco Bahamonde, chef d'État-Major de l'armĂ©e, prend la direction du soulèvement. Le gouvernement français, qui avait interrompu les livraisons d'arme Ă  la RĂ©publique espagnole reprend ses livraisons en apprenant que les Italiens aident les militaires insurgĂ©s. Des dĂ©bats ont lieu en France sur l'aide Ă  apporter aux rĂ©publicains espagnols. Le gouvernement est Ă©cartelĂ© entre les positions contradictoires des radicaux et des communistes. Soucieux de ne pas se couper du Royaume-Uni qui refuse d'intervenir, il se rĂ©sout Ă  une politique de non-ingĂ©rence. En septembre, 27 pays se seront associĂ©s Ă  cette conduite dont l'Allemagne et l'Italie. Pierre Cot fournit cependant 144 avions aux rĂ©publicains et du matĂ©riel de l'Union soviĂ©tique pourra transiter par la France. Pierre Cot est violemment pris Ă  partie par l'extrĂŞme droite et par les membres du Rassemblement universel pour la Paix (RUP). Le 5 septembre, après la prise d'Irun par les insurgĂ©s, des milliers d'Espagnols se rĂ©fugient Ă  Hendaye. Les civils sont rĂ©partis dans plusieurs villes du Midi et les miliciens sont reconduits sur Barcelone via Port Bou.
  • Le 30 juillet, LĂ©o Lagrange annonce la crĂ©ation du billet de congĂ© annuel, billet de train Ă  prix rĂ©duit pour les foyers modestes.
  • Du 19 au 23 aoĂ»t, premier procès de Moscou, les 16 accusĂ©s anciens compagnons de LĂ©nine sont condamnĂ©s Ă  mort (dont Zinoviev et Kamenev).
  • Le 9 septembre, LĂ©on Blum qui s'engageait Ă  accorder l'indĂ©pendance de la Syrie dans les 3 ans Ă  venir est dĂ©savouĂ© par le parlement. Le 25 septembre, le franc quitte l'Ă©talon or pour s'accrocher Ă  la livre et au dollar. DĂ©but octobre, le gouvernement qui n'a pas rĂ©ussi Ă  crĂ©er une reprise Ă©conomique durable, dĂ©value le franc. Le franc PoincarĂ© qui valait 65 mg d'or est remplacĂ© par le franc Auriol qui n'en vaut plus que 43 Ă  49.
  • Le 24 aoĂ»t, Hitler passe la durĂ©e du service militaire Ă  2 ans, ce qui permettra Ă  l'Allemagne de disposer de 1,3 million d'hommes sous les drapeaux en 1937.
  • En Espagne, la bataille de Madrid commence (), les RĂ©publicains se dĂ©fendent mieux que prĂ©vu. Le gĂ©nĂ©ral Franco dĂ©clare que 4 colonnes se dirigent vers Madrid et qu'elles seront aidĂ©es par une 5e qui s'y trouve dĂ©jĂ . De cette phrase on retiendra le terme de 5e colonne pour dĂ©crire des Ă©lĂ©ments qui pactisent secrètement avec l'ennemi avec une forte connotation de trahison. Les dĂ©fenseurs reçoivent l'aide d'Ă©lĂ©ments extĂ©rieurs qui constituent les "Brigades internationales".
  • Le , le gouvernement suit la proposition de Daladier, ministre de la dĂ©fense, qui fait engager 14 milliards de francs de dĂ©pense pour la production d'armes modernes et entĂ©rine le plan de construction de 1 500 avions de combat mis au point par Pierre Cot, ministre de l'air. Le gouvernement engage donc une politique de rĂ©armement face Ă  la menace hitlĂ©rienne et accorde 21 milliards de crĂ©dits sur 4 ans.

1937

  • Du 23 au , deuxième procès de Moscou. 15 des 17 accusĂ©s sont condamnĂ©s et exĂ©cutĂ©s immĂ©diatement. En France, le comitĂ© d'enquĂŞte sur les procès de Moscou est crĂ©Ă© en par AndrĂ© Breton, des intellectuels organisent un meeting auquel assistent 3 000 personnes. Un troisième procès aura lieu en mars 1938.
  • En , Vincent Auriol se dĂ©clare opposĂ© Ă  une nouvelle dĂ©valuation et au contrĂ´le des changes. Le dĂ©ficit budgĂ©taire est estimĂ© Ă  44 milliards de francs. Le 4 fĂ©vrier, le ministère de l'air rĂ©quisitionne les usines Morane-Saulnier pour remĂ©dier au retard de livraison des appareils. Blum annonce une pause dans les rĂ©formes devant les difficultĂ©s budgĂ©taires. Le 5 mars, le gouvernement dĂ©cide de bloquer les dĂ©penses nouvelles, de ne pas instaurer le contrĂ´le des changes, et de lancer un emprunt de DĂ©fense Nationale. Le 11 mars, le PrĂ©sident de la RĂ©publique lance un appel Ă  la radio pour inciter Ă  souscrire Ă  l'emprunt de la DĂ©fense nationale. Les deux tranches de 5 milliards chacune du 12 et 16 mars sont couvertes immĂ©diatement.
  • Messali Hadj, dont le mouvement l’Étoile nord-africaine (ENA), a Ă©tĂ© interdit en janvier, crĂ©e le Parti du peuple algĂ©rien (PPA) dont le programme est « ni assimilation, ni sĂ©paration mais Ă©mancipation ».
  • Ă€ Londres, le comitĂ© de non-intervention en Espagne dĂ©cide d'interdire les dĂ©parts volontaires et de mettre un contrĂ´le international aux frontières et dans les eaux territoriales espagnoles. Il entre en vigueur le 19 mars.
  • Un climat de violence s'installe en France, les mouvements d'extrĂŞme gauche assiègent souvent les rĂ©unions du PSF, ce qui, combinĂ© avec les services d'ordre et la police, donne des fusillades, des morts et des blessĂ©s (Sedan le 28 fĂ©vrier, Clichy le 16 mars).
  • Le , en Espagne, la petite ville de Biscaye, Guernica, est bombardĂ©e Ă  l'heure du marchĂ© par les aviateurs allemands de la LĂ©gion Condor envoyĂ©e par Hitler. L'Ă©motion dans le monde est intense. De graves dissensions apparaissent entre les forces de gauche. DĂ©but mai, Ă  Barcelone des affrontements ont lieu entre, d'une part, les anarchistes et des membres du POUM, et les communistes et la police d'autre part. Le chef du gouvernement Largo Caballero dĂ©missionne, il est remplacĂ© par Juan NĂ©grin, socialiste, mais qui ne peut s'appuyer que sur le PC-SFIC, seul parti organisĂ© et rĂ©solu et qui dispose des fournitures d'armes en provenance de l’Union soviĂ©tique, laquelle s'est retirĂ©e du pacte de non-intervention. Il dissout le POUM tandis que des membres du parti communiste font la chasse aux Trotskistes du POUM. Cette guerre entre anarchistes, trotskistes et communistes espagnols aura des rĂ©percussions en France. Le 7 mai, en France, Jacques Doriot prend l'initiative de crĂ©er un Front de lutte contre le communisme. Le 31 mai, l'Italie et l'Allemagne se retirent du comitĂ© de non-intervention en Espagne.
  • Le 24 mai, inauguration de l'Exposition internationale des Arts et Techniques Ă  Paris. Initialement prĂ©vue pour le 1er mai, de nombreuses grèves et des sabotages en ont retardĂ© l'ouverture
  • Le 11 juin, en Union soviĂ©tique, procès Ă  huis clos de gĂ©nĂ©raux de l'armĂ©e. 8 commandants de l'armĂ©e rouge sont exĂ©cutĂ©s. Ceci marque le dĂ©but d'une purge dans l'armĂ©e qui fera des milliers de victimes. L'État major français et des analystes politiques estiment que l'armĂ©e rouge est dĂ©capitĂ©e et n'est plus capable de faire face Ă  la Wehrmacht.
  • Les 21 et 22 juin, LĂ©on Blum, qui a obtenu de la chambre les pleins pouvoirs en matière financière se les voit refusĂ©s par le SĂ©nat. Il rĂ©unit son gouvernement qui prend la dĂ©cision de dĂ©missionner. Camille Chautemps succède Ă  LĂ©on Blum Ă  la prĂ©sidence du Conseil le 23 juin.

Références

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

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