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Radicalisme

Le radicalisme est un positionnement politique dont le sens a évolué au cours du temps.

Ce sont les radicaux britanniques qui servent de modèle aux radicaux français à partir des années 1830, puis aux Suisses et à des hommes politiques d'autres pays.

En France

Le radicalisme est une tendance républicaine qui apparaît dans les années 1840, au début de la révolution industrielle (notamment lors de la campagne électorale d'Alexandre Ledru-Rollin en 1841), et se développe au début de la Troisième République en opposition au gouvernement des Républicains opportunistes (Léon Gambetta, Jules Ferry, etc.)[1]. Ce mouvement se cristallisa lors de la naissance du Parti républicain, radical et radical-socialiste. Les Radicaux étaient alors en France le groupe politique d'extrême gauche, par rapport aux "opportunistes" de centre gauche (Gambetta), aux orléanistes de centre droit (conservateur-libéral et monarchiste), aux légitimistes d'extrême droite (monarchiste anti-libéral) et aux partisans d'une dictature militaire républicaine, les bonapartistes.

Durant la seconde moitié du XIXe siècle, le terme désigne la « doctrine de ceux qui revendiquent l'héritage de 1789, marquée en particulier par l'anticléricalisme et la défense du suffrage universel ».

Au début situé à l'extrême gauche de l'échiquier politique, le radicalisme évolue pour être ensuite situé au centre, en raison de l'émergence du socialisme sur sa gauche, historiquement marxiste et révolutionnaire, puis au centre droit.

Le courant est devenu, en France, une tendance ambivalente du centrisme, adossée aux partis dits «de gouvernement» de la droite et de la gauche modérées. Dans les années trente, il est régulièrement décrit comme un mouvement de notables attachés aux fondements de la république[2].

De nos jours, selon le dictionnaire de la langue française, il correspond à une « doctrine réformiste fondée sur l'attachement à la démocratie, à la propriété privée, à la laïcité de l'enseignement ». Par ailleurs, au sens large, ce terme renverrait à ceux — individus ou groupements politiques — qui refusent tout compromis à leurs convictions[3].

Parti

Au départ c'est donc un groupement non structuré de personnalités partageant des idées proches. C'est en 1901 qu'est fondé le Parti radical. 1972 correspond à un moment de scission, avec la création du Parti radical de gauche (le parti radical « de droite » étant surnommé le « Parti radical valoisien »).

Sur le fond, peu de choses séparent les deux courants, si ce n'est quelques nuances au niveau du degré d'intervention étatique (ceux de droite étant un peu plus libéraux et ceux de gauche étant un peu plus socialistes). On peut résumer en disant que les radicaux français sont des sociaux-libéraux prônant une conception très laïque de la République, avec un pouvoir législatif et exécutif fort.

En Suisse

Le Parti radical est le parti dominant de la fondation de la Suisse moderne, l'État fédéral de 1848, au milieu du XIXe siècle.

Dans les autres pays

Dans les pays anglo-saxons, c'est une doctrine prônant de vastes réformes de l'organisation sociale du pays.

En Europe continentale et en Amérique latine, le radicalisme désigne une théorie libérale de gauche située entre le socialisme marxiste et le libéralisme conservateur, qui prône une laïcité ferme voire exclusive, et la recherche d'un équilibre entre libertés individuelles et solidarité nationale.

Parmi les partis de ce courant qui ont marqué l'histoire de leur pays on peut citer les partis radical-socialiste et radical républicain espagnols, le Parti radical italien, le Parti démocrate allemand, le Folkpartiet suédois, les partis dits Venstre (gauche, c'est-à-dire situé à la gauche du libéralisme) au Danemark et en Norvège.

Notes et références

  1. Serge Berstein, Histoire du Parti radical, 2 vol., Presses de la FNSP, Paris, 1982
  2. Berstein, S. (2003). Chapitre 5. Le renouvellement du Parti radical dans les années 1930: un renouveau de la gauche?. In Jean Zay et la gauche du radicalisme (pp. 83-97). Presses de Sciences Po.
  3. « RADICALISME : Définition de RADICALISME », sur cnrtl.fr (consulté le ).

Bibliographie

  • Claude Nicolet, Le radicalisme, PUF, 1983.
  • Serge Berstein, Histoire du Parti radical, Presses de la Fondation nationale des Sciences politique, 1982.
  • Claire et François Masnata-Rubattel, "La bourgeoisie radicale organise son pouvoir" (chap. 2), "De la conquĂŞte du pouvoir Ă  la consolidation du rĂ©gime" (chap. 3), in Le pouvoir suisse, Christian Bourgois Ă©d., 1978.
  • Alessandro Galante Garrone, I radicali in Italia dal 1870 al secolo XX, Turin, G. Giapichelli, 1971.

Voir aussi

  • Radicalisme (Royaume-Uni), qui dĂ©crit le point de dĂ©part britannique du radicalisme.
  • Parti radical Ce lien renvoie vers une page d'homonymie, qui liste les diffĂ©rents partis radicaux Ă  travers le monde.
  • Le radicalisme culturel n'a pas de lien direct avec le radicalisme politique, mĂŞme s'il y a des thĂ©matiques communes (notamment sur les critiques de la religion).
  • Notons que les expressions gauche radicale ou droite radicale n'ont aucun lien avec le radicalisme. Le mot "radical" est dans ce contexte un simple synonyme d'"extrĂŞme".
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