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CĂ©cile Brunschvicg

Cécile Kahn, dite Cécile Brunschvicg, née le à Enghien-les-Bains (Seine-et-Oise[1]) et morte le à Neuilly-sur-Seine (Seine[2]), est une femme politique et féministe française.

CĂ©cile Brunschvicg
Illustration.
CĂ©cile Brunschvicg vers 1926.
Fonctions
Sous-secrétaire d'État à
l'Éducation nationale
–
(1 an et 17 jours)
Président Albert Lebrun
Président du Conseil Léon Blum
Gouvernement Blum I
Prédécesseur Henri Guernut
(indirectement)
Successeur LĂ©o Lagrange
Président de l'Union française pour le suffrage des femmes
–
Biographie
Nom de naissance CĂ©cile Kahn
Date de naissance
Lieu de naissance Enghien-les-Bains (France)
Date de dĂ©cès (Ă  69 ans)
Lieu de décès Neuilly-sur-Seine (France)
Nationalité Française
Parti politique PRRRS (1924-1946)
Conjoint LĂ©on Brunschvicg

Biographie

Jeunesse et formation

Cécile Kahn grandit dans une famille bourgeoise républicaine de confession juive. Son père, Arthur Kahn, est un industriel alsacien, chevalier de la Légion d’honneur[3]. Son milieu familial n'est pas enclin à laisser les femmes étudier, toutefois elle réussit à obtenir à l'âge de 17 ans son brevet supérieur, qu'elle prépare en secret[4].

La rencontre avec Léon Brunschvicg, philosophe féministe membre de la Ligue des droits de l'homme, puis vice-président de la Ligue des électeurs pour le suffrage des femmes est décisive. Ils se marient en 1899 et ont, de 1901 à 1919, quatre enfants.

Engagements politiques et sociaux

Son engagement social et féministe débute en 1908, avec sa participation à la section Travail du Conseil national des femmes françaises (CNFF), puis se prolonge en 1909 avec son adhésion en l'Union française pour le suffrage des femmes. La même année, elle crée les Réchauds de midi qui permettent aux travailleuses de disposer d'un repas chaud le midi[5]. Elle adhère en 1920 au « Soroptimist club » puis, dans les années 1930, à la Ligue pour le relèvement de la moralité publique.

En 1910, elle devient secrétaire générale de l'UFSF puis présidente en 1924. Son projet est de développer l'association en province en créant des comités locaux (Marie-Josèphe Réchard présidente du comité local de Niort ou encore Laure Beddoukh présidente du comité local de Marseille)[6]. En mai 1914, elle est secrétaire générale adjointe du mouvement en compagnie de Pauline Rebour et elles développent ensemble les groupes provinciaux[7]. En 1914, elle crée l’Œuvre parisienne pour le logement des réfugiés. Elle est une féministe plus « réformiste » que « révolutionnaire ». Elle défend notamment l'école mixte.

Elle participe aux relogements de réfugiés de la Première Guerre mondiale et devient présidente de la « section Travail » du Conseil national des femmes françaises. Elle aide à la création de centres sociaux et en 1917 à l'École des surintendantes d'usine (les ancêtres des actuelles assistantes sociales). Elle est directrice de l'hebdomadaire La Française à partir de 1926, succédant ainsi à Jane Misme[4], et y publie de nombreux articles, notamment dans le cadre de son dialogue avec des militants antiféministes comme Marthe Borély.

Carrière politique

Cécile Brunschvicg adhère en 1924 au Parti républicain, radical et radical-socialiste (ou PRS) qui vient de s'ouvrir aux femmes.

Elle est nommée sous-secrétaire d'État à l'Éducation nationale dans le premier gouvernement de Léon Blum, en 1936[8]. Son ministre de tutelle est Jean Zay. Elle est avec Suzanne Lacore et Irène Joliot-Curie la première femme membre d'un gouvernement français, alors que les Françaises n'ont pas le droit de vote[9] (ce n'est qu'en 1944 qu'elles l'obtiendront[10]).

Elle participe Ă  la crĂ©ation des cantines scolaires, au dĂ©veloppement de la surveillance de la dĂ©linquance et des risques sanitaires ainsi qu'Ă  la promotion de l'Ă©ducation des filles. En 1937, elle publie le rapport ministĂ©riel : La Question de l'alimentation au ministère de l'Éducation nationale : les cantines scolaires. Les femmes peuvent dorĂ©navant ĂŞtre candidates au poste de « rĂ©dactrice territoriale Â». Le gouvernement Blum tombe Ă  cause de l'opposition du SĂ©nat, et son successeur, Camille Chautemps, ne la reconduit pas dans ses fonctions.

Seconde Guerre mondiale et décès

Pendant la Seconde Guerre mondiale, en raison de ses origines juives et de sa participation au gouvernement du Front populaire, elle est contrainte de se cacher dans le Midi de la France. Elle change de nom et ne peut ĂŞtre aux cĂ´tĂ©s de son Ă©poux, dĂ©cĂ©dĂ© Ă  Aix-les-Bains, en janvier 1944. Elle est professeure dans un pensionnat de jeunes filles, Ă  Valence. Après la guerre, elle reconstitue l'UFSF. Elle est « prĂ©sidente d'honneur du Conseil national des femmes radicales socialistes Â»[4].

Cécile Brunschvicg meurt le à Neuilly-sur-Seine. Elle est inhumée au cimetière de Montmartre (3e division). Ses archives sont déposées au Centre des archives du féminisme à l'université d'Angers en 2000[4].

Hommages

La nouvelle « rue CĂ©cile-Brunschvicg Â» en construction, Ă  Toulouse.

DĂ©coration

Notes et références

  1. Dans le Val-d'Oise depuis 1968.
  2. Dans les Hauts-de-Seine depuis 1968.
  3. Base LĂ©onore
  4. Cécile Brunschvicg, Métiers de femmes. Les carrières sociales, dans La Française du 2 mars 1946.
  5. CĂ©cile Formaglio, FĂ©ministe d'abord : CĂ©cile Brunschvicg (1877-1946), Rennes, PUR, 2014.
  6. Christine Bard, Guide des sources de l'histoire du féminisme, Rennes, PUR, 2006.
  7. Claire Saunier-Le Foll, « REBOUR Pauline [née BOYENVAL Pauline, Étiennette, Marie] - Maitron », maitron.fr, (consulté le )
  8. Vincent Duclert, Dictionnaire critique de la RĂ©publique, Paris, Flammarion, 2007.
  9. Yannick Ripa, « Cécile Brunschvicg, adjointe aux mères », Libération du 17 décembre 2014.
  10. Christine Bard, « Les premières femmes au Gouvernement (France, 1936-1981) », Histoire@Politique – Politique, culture, société (revue électronique du Centre d'histoire de Sciences Po), no 1, mai-juin 2007 [texte intégral]].

Annexes

Sources

Bibliographie

  • Marc-Olivier Baruch, « CĂ©cile Brunschvicg, l'engagement rĂ©publicain », dans Les cahiers du judaisme, no 12, 2002, p. 55-57.
  • Alice Benhamou-Panetta, « Le rĂ©veil des femmes en politique : CĂ©cile Brunschvicg et Louise Weiss », dans Cahier d'histoire du Radicalisme, no 6, 1999, p. 1-9.
  • RenĂ© Boirel, Brunschvicg, sa vie, son Ĺ“uvre, avec un exposĂ© de sa philosophie, Paris, PUF, 1964, 138 p.
  • CĂ©cile Formaglio, FĂ©ministe d'abord : CĂ©cile Brunschvicg (1877-1946), Rennes, PUR, 2014.
  • Sandrine LĂ©vĂŞque, Femmes, fĂ©ministes et journalistes : les rĂ©dactrices de La Fronde Ă  l'Ă©preuve de la professionnalisation journalistique, Le Temps des mĂ©dias no 12, 2012, p. 41-53.
  • Muriel Pichon, « CĂ©cile Brunschvicg nĂ©e Kahn, fĂ©ministe et ministre du Front populaire Â», Archives Juives 1/, Vol. 45, 2012, p. 131-134 (Lire en ligne).
  • « CĂ©cile Brunschvicg, femme, fĂ©ministe, juive, face au dĂ©fi de l'intĂ©gration et de la neutralitĂ© religieuse Â», dans Archive du fĂ©minisme, no 9, , p. 29-42.

Liens externes

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