Pierre Renouvin
Pierre Renouvin, né le (Paris 15e) et mort le (Paris 5e)[1], est un historien français, spécialiste de l'histoire des relations internationales. Il a été président de la Fondation nationale des sciences politiques de 1945 à 1959.
Président Société de l’histoire de France | |
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Président Fondation nationale des sciences politiques | |
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Doyen Faculté des lettres de Paris | |
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Directeur La Contemporaine | |
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Naissance | |
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Décès |
(Ă 81 ans) 5e arrondissement de Paris |
SĂ©pulture | |
Nom de naissance |
Pierre Eugène Georges Renouvin |
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Activités | |
Fratrie | |
Parentèle |
Stéphanie Renouvin (petite-fille) |
Membre de |
Académie des sciences morales et politiques () Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique British Academy Comité des travaux historiques et scientifiques Société de l'histoire de la guerre (d) Académie nationale d'Histoire d'Argentine (en) |
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Conflit | |
Maître | |
Distinctions |
Biographie
Jeunesse et Ă©tudes
Pierre Eugène Georges Renouvin est né à Paris (15e) en 1893. Il est le frère aîné de Jacques Renouvin (1905-1944), héros de la Résistance.
Il fait ses études secondaires au lycée Louis-le-Grand avant d'entreprendre une licence de droit. Déviant sur des études d'histoire, il est reçu à l'agrégation d'histoire et géographie en 1912. Alphonse Aulard, célèbre historien de la Révolution française, dirige son diplôme d'études supérieures.
Grande guerre
La Grande Guerre est une rupture pour lui. Mobilisé au printemps 1915 dans l'infanterie d'abord comme simple soldat, il est blessé une première fois en et subit une ablation du pouce. Refusant un poste à l'arrière, il participe ensuite à l'offensive Nivelle du . Grièvement blessé, il perd son bras gauche et est réformé. Il termine la guerre avec la Croix de Guerre et la Légion d'honneur[2]. À la suite de cette expérience, il prépare une thèse sur les assemblées provinciales, tout en enseignant au lycée d'Orléans. Mais ses projets sont changés, quand le ministre de l’Instruction publique André Honnorat, lui demande de mener une vaste enquête sur les origines de la guerre.
La demande du gouvernement n’était pas neutre. On est en pleine querelle des réparations et l’Allemagne cherche à démontrer qu'elle n'est pas la seule responsable de la guerre[3]. Le gouvernement donne des fonds pour que Pierre Renouvin démontre la responsabilité allemande, mais ce dernier se montre très indépendant du pouvoir dans son travail.
Parcours universitaire
Renouvin se spécialise alors dans l'étude de la Première Guerre mondiale. Durant la guerre, deux industriels, Henri Leblanc et Louise Charlier, avaient accumulé un nombre important de brochures, d'images et de documents sur différents pays. C'est avec ce fond que naît la bibliothèque de documentation internationale contemporaine[4] à Vincennes, où Pierre Renouvin est nommé conservateur en 1920 pour réaliser son étude.
Pierre Renouvin est nommé professeur d'histoire des relations internationales à la Sorbonne. Il est également recruté au sein de l'École libre des sciences politiques, où il donne le cours de relations internationales de 1938 à 1960[5]. Participant activement à la vie de l'établissement, il est élu en 1959 président de la Fondation nationale des sciences politiques. Il conserve cette fonction jusqu'en 1971[5].
Il est membre de l'Académie des sciences morales et politiques à partir de 1946.
Sa personnalité et son travail ont eu une grande influence sur plusieurs générations d'historiens, notamment sur Jean-Baptiste Duroselle et Nicolas Offenstadt et non seulement sur les historiens français. Ainsi, l'un de ses plus célèbres étudiants et disciples fut l'historien grec Dimitri Kitsikis, en l'honneur de qui l'État grec créa la Fondation publique « Dimitri Kitsikis ».
Apports
En menant l'enquête sur les origines de la Première Guerre, il constate que les archives diplomatiques sont insuffisantes. Il constate « qu'au-delà des actions des diplomates, il faut chercher dans les forces sous-jacentes »[3].
Il consacre ensuite ses recherches à la compréhension des grands événements internationaux. Il est à ce titre un précurseur de l'histoire des relations internationales, par opposition à l'histoire diplomatique traditionnelle. Influencé par l'École des Annales, il privilégie l'analyse des « forces profondes » des événements.
Après la Seconde Guerre mondiale, la collection Hachette lui demande une histoire des relations internationales depuis le Moyen Âge. Il écrit les deux derniers tomes. L'introduction de cette collection est important et il dit que l'histoire diplomatique a un horizon trop restreint et qu'il faut chercher des « forces profondes ». Il fit la connaissance de son disciple qui lui succéda, Jean-Baptiste Duroselle, avec lequel il écrit des livres comme Introduction à l'histoire des relations internationales. Ce livre comporte deux parties, "Les forces profondes" de Pierre Renouvin et "L’homme d’État" de Jean Baptiste Duroselle.
Pierre Renouvin nomme plusieurs forces profondes comme les forces économiques, géographiques, démographiques ou encore les sentiments nationaux. Renouvin retient du marxisme l'importance de l'économie ; mais il montre que si l'économie peut diviser, elle peut aussi rassembler. Il n’y a donc pas de cause unique qui expliquerait le déclenchement de la Première Guerre mondiale, de même il existe différents types de nationalisme.
Publications
- Les origines immédiates de la guerre, Costes, 1927
- La Crise européenne et la Première Guerre mondiale, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Peuples et civilisations » (n° XIX), 1962, 4e éd. (1re éd. 1934), 779 p.[6].
- Histoire des relations internationales, 4 tomes, Hachette, rééd. 1994 (1954)[7]
- Introduction à l'histoire des relations internationales, en collaboration avec Jean-Baptiste Duroselle, Armand Colin, rééd. 1991 (1964), 536 p.[8]
- La question d'extrĂŞme-orient, 1840-1940, Librairie Hachette, 1946, 435 p., ASIN: B00178EUIM[9] - [10]
- L'Armistice de Rethondes, , Gallimard, coll. « Trente Journées qui ont fait la France », rééd. 2006, 555 p.
- La Première Guerre mondiale, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? » (no 236), rééd. 1998, 127 p.
- Léon Blum, chef de gouvernement, 1936-1937, en collaboration avec René Rémond, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1967, rééd., coll. « Références », 1981
Distinctions
DĂ©coration
RĂ©compenses
Il est également membre de nombreuses académies étrangères (Académie royale de Belgique, British Academy, Academia nacional de la Historia en Argentine) et docteur honoris causa des Universités de Cambridge, Liège, Padoue, Rome[11].
Notes et références
- Fichier de l'I.N.S.E.E. des décès en France sur le site matchID.
- Stéphane-Audoin Rouzeau, Combattre. Une anthropologie historique de la guerre moderne (XIXè-XXIè siècle), Paris, Seuil, , p. 93
- RENOUVIN Pierre (1893-1974) Cimetières de France et d'ailleurs
- Institut Pierre Renouvin Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
- Marie Scot, Sciences Po, le roman vrai, Sciences Po, les presses, (ISBN 978-2-7246-3915-5)
- Renouvin. (Pierre) La crise européenne et la Grande Guerre compte-rendu de Van Kalken Frans, Revue belge de Philologie et d'Histoire (1935)
- Histoire des relations internationales article de J.-B. Duroselle, Revue française de science politique (1956)
- Renouvin (Pierre), Duroselle (Jean-Baptiste) - Introduction à l'histoire des relations internationales compte-rendu de Jacques Droz, Revue française de science politique (1966)
- Pierre Renouvin. La question d'Extrême-Orient. 1840-1940 compte-rendu de Lévy Roger, Politique étrangère (1947)
- Renouvin Pierre. - La question d'ExtrĂŞme-Orient 1840-1940 compte-rendu de L. C., Population (1947)
- Christophe Charle, « 91. Renouvin (Pierre, Eugène, Georges) », Publications de l'Institut national de recherche pédagogique, vol. 2, no 2,‎ , p. 181–183 (lire en ligne, consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Jean-Baptiste Duroselle, « Pierre Renouvin et la science politique », Revue française de science politique, no 3,‎ , p. 561-574 (lire en ligne)
Liens externes
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