Accueil🇫🇷Chercher

Henri Barbé

Henri BarbĂ©, nĂ© le Ă  Paris 10e et mort le Ă  Paris 15e[1], est un homme politique français, dirigeant du Parti communiste jusqu'Ă  l'affaire du « groupe BarbĂ©-Celor Â» (1931).

Henri Barbé
Henri Barbé, membre du parti populaire français en 1936.
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités

Biographie

Ouvrier métallurgiste dans une usine d'armement, il adhère à 15 ans aux Jeunesses socialistes et y milite à Saint-Denis, aux côtés de Jacques Doriot et Henri Lozeray. Partisan de l'adhésion à la IIIe Internationale, il suit la majorité lors de la scission du Congrès de Tours en et devient membre du Parti communiste (SFIC).

Tout en effectuant son service militaire, dans la Ruhr, entre 1922 et 1923, il reste en contact avec les Jeunesses communistes (JC) et particulièrement Doriot, qui en est alors le secrétaire général.

À son retour à la vie civile, il devient secrétaire des JC de Saint-Denis, puis en 1924 secrétaire des JC de Seine-et-Oise.

Entré au comité central du PCF en 1925, il est promu l'année suivante secrétaire général des JC. Pendant cette période, il cumule les arrestations et condamnations pour des actions militantes illégales.

Henri Barbé, membre du parti communiste en 1928.

En 1928, il devient membre de l'exĂ©cutif de l'Internationale communiste[2], après avoir tentĂ© vainement d'ĂŞtre Ă©lu Ă  la Chambre des dĂ©putĂ©s, dans l'objectif d'Ă©chapper Ă  la prison. Il est alors chargĂ© par l'internationale communiste de prendre de facto, avec le titre de dĂ©lĂ©guĂ© du parti auprès de la direction de l'internationale, la direction d'un PCF marquĂ© par un lourd Ă©chec Ă©lectoral aux lĂ©gislatives. Son rĂ´le principal est de dĂ©fendre la ligne « classe contre classe Â» qui consiste essentiellement Ă  concentrer les attaques du parti sur la SFIO.

Cette tactique est approuvĂ©e par le congrès de 1929, qui porte Ă  la direction du parti, en remplacement de Pierre Semard, un groupe que BarbĂ© est censĂ© mener, aux cĂ´tĂ©s de Maurice Thorez, de BenoĂ®t Frachon et de Pierre Celor. Il est cependant pendant cette pĂ©riode rĂ©fugiĂ© Ă  Bruxelles, toujours pour Ă©chapper aux condamnations prononcĂ©es par la justice française. Cette direction procède Ă  une importante Ă©puration interne qui touche toutes les strates du parti, et qui a notamment pour consĂ©quence l'effondrement des effectifs militants. Le sectarisme, l'autoritarisme, la « lourde et Ă©puisante bureaucratie du parti Â» ont ainsi eu des consĂ©quences très nĂ©gatives sur les effectifs et provoquĂ© une crise des cadres[2].

En , le comité central modifie la composition de la direction, qui est élargie, avec Maurice Thorez comme nouveau secrétaire général, tandis que Barbé, toujours clandestin, reste membre du bureau politique, réduit à huit membres. Cette nouvelle direction est cependant de facto sous la tutelle d'Eugen Fried, le représentant de la IIIe Internationale auprès du parti communiste français, à partir d'.

En , BarbĂ© est mis en cause au cours d'une rĂ©union du Bureau politique auquel participe un reprĂ©sentant de l'Internationale, Dmitri ManouĂŻlski. Il est Ă©vincĂ© du Bureau politique, ainsi que Pierre Celor, Ă  l'occasion de ce qu'on appelle l'« affaire BarbĂ©-Celor ». Manouilsky demande Ă  un autre membre de la direction, Raymond Guyot, qu’il fasse son autocritique en dĂ©nonçant l'existence d'un groupe occulte composĂ© de BarbĂ©, Celor, Lozeray, Billoux, Galopin (alors emprisonnĂ©), Louis Coutheillas et lui-mĂŞme[3], qui aurait pour objectif de dĂ©tourner le PCF de l'Internationale. Maurice Thorez impute alors Ă  ce « groupe de la jeunesse Â» les responsabilitĂ©s d'une politique qui est en rĂ©alitĂ© dictĂ©e par Moscou et qu'il n'a fait qu'exĂ©cuter[2]. De fait, tous les membres du groupe ont Ă©tĂ© mis en place vers 1927 par Manouilsky lui-mĂŞme. BarbĂ© est alors dĂ©mis de ses fonctions dans le parti et dans l'Internationale.

Après un séjour à Moscou, pendant lequel il fait à plusieurs reprises son autocritique et valide les accusations formulées contre lui, il rentre en France en .

RecherchĂ© par la police pour « insoumission Â» depuis 1928, il est incarcĂ©rĂ© pour quelques mois.

Son acceptation des décisions disciplinaires prises à son encontre lui permettent d'éviter l'exclusion du parti. Il se consacre alors à son mandat de conseiller municipal de Saint-Denis, dans la municipalité dirigée par Jacques Doriot, auquel il avait été élu en 1930. Il se rapproche alors de ce dernier, et est exclu du parti peu de temps après lui, en 1934. L'année suivante, il devient premier adjoint au maire de Saint-Denis. En 1936, il participe à la fondation du Parti populaire français, dont il devient le secrétaire général.

Fin 1939, il se brouille avec Doriot et décide de rejoindre le Rassemblement national populaire de Marcel Déat. Lorsque le RNP fonde le mouvement unitaire Front révolutionnaire national (FRN), Barbé en devient le président.

Condamné aux travaux forcés à la Libération, il est relâché à la fin de l'année 1949 grâce à l'intervention de Georges Albertini. Ce dernier l'invite à rejoindre l'équipe nouvellement formée du Bulletin de l'Association d'études et d'informations politiques internationales (B.E.I.P.I.), aux côtés, entre autres, de Boris Souvarine, Maurice Coquet, Pierre Célor, Lucien Laurat, Guy Lemonnier (Claude Harmel), Branko Lazitch, Léon Émery.

Le B.E.I.P.I., qui prit le nom de revue Est & Ouest en 1956, était un bimensuel rédigé par une équipe de spécialistes des questions du communisme mondial, réunie autour de Georges Albertini. À travers la production d'un "anticommunisme raisonné et scientifique"[4], son objectif était de lutter contre l'influence du communisme en France.

En 1951, il se convertit au catholicisme et se fait baptiser. Il collabore ensuite régulièrement jusqu'à sa mort à la revue catholique mensuelle Itinéraires fondée par Jean Madiran en 1956.

Il se réconcilie aussi avec Pierre Celor, qu'il avait tenté de faire passer pour le principal responsable des agissements du « groupe Barbé-Celor » lors de l'affaire de 1931, et assiste à ses obsèques.

Notes et références

  1. Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Paris 15e, n° 1419, vue 18/31.
  2. Jean-Paul Brunet, Une crise du Parti communiste français : l'affaire Barbé-Célor, Revue d’Histoire Moderne & Contemporaine, Année 1969, 16-3, pp. 439-461
  3. Marc Giovaninetti, « Guyot Raymond, Germain », sur maitron-en-ligne.univ-paris1.fr (consulté le ).
  4. Baptiste Gauthey, L'anticommunisme sous la IVe République, l'exemple du B.E.I.P.I., mémoire de master I sous la direction de Olivier Dard, Paris IV Sorbonne, 2019.

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.