PĂ´le de renaissance communiste en France
Le Pôle de renaissance communiste en France (PRCF) est un mouvement politique communiste d'obédience marxiste-léniniste, fondé en 2004. Il regroupe des militants issus du Parti communiste français (PCF) regrettant ce qu'ils appellent la « collaboration de classe » de celui-ci depuis les années 1990.
PĂ´le de renaissance communiste en France | |
Logotype officiel. | |
Présentation | |
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Président | Léon Landini |
Fondation | |
Scission de | Parti communiste français |
Siège | 8, rue Clos-Lapaume 92220 Bagneux |
Fondateurs | Georges Gastaud LĂ©on Landini Georges Hage |
Secrétaire national | Georges Gastaud (2004-2021) Fadi Kassem (depuis 2021) |
Journal | Initiative communiste |
Revue | Étincelles |
Organisation Jeunes | Jeunes pour la renaissance communiste en France |
Positionnement | ExtrĂŞme gauche[1] - [2] |
Idéologie | Communisme Marxisme-léninisme Patriotisme socialiste Internationalisme Antifascisme Antiracisme Anti-impérialisme Progressisme Euroscepticisme |
Affiliation européenne | Initiative des partis communistes et ouvriers |
Adhérents | 3500 |
Couleurs | rouge, tricolore |
Site web | initiative-communiste.fr |
Son président est Léon Landini et son secrétaire national Georges Gastaud. Henri Alleg a été le président de son comité de parrainage après avoir coprésidé la Fédération nationale de la renaissance communiste (FNARC), dont le PRCF est issu. Le comité central du parti assume la direction nationale, selon le principe du centralisme démocratique.
Le logo du PRCF est la faucille et le marteau[3].
Historique
Le PRCF est issu d'une partie des militants opposés à la mutation opérée par la direction du PCF à la fin du XXe siècle. Parmi les divergences politiques, la question de la construction de l’Union européenne (UE) est un point de clivage, les militants contestataires appelant à sortir de l'UE, refusant le traité de Maastricht dans la droite ligne de la campagne du PCF pour le non lors du référendum tenu en 1992[4] alors que le PCF abandonne la condition de la sortie de Maastricht pour participer au gouvernement[5] de la gauche plurielle.
En 1996, lors du XXIXe congrès du PCF, l'opposition à la mutation se rassemble autour du député Rémy Auchedé, de Georges Gastaud et de Henri Alleg de la Coordination communiste, et de Jean Jacques Karman[6]. Ils contestent notamment la participation gouvernementale au côté du PS ainsi que le refus de la direction du PCF de condamner le traité de Maastricht. Ils annoncent porter un second texte d'opposition à la direction du PCF lors du congrès, une première. L'Humanité refuse de les publier[7].
Le XXXe congrès du PCF à Martigues, en 2000[8], marque la rupture de certains de ces groupes avec le PCF[9] - [10].
Une « Fédération nationale des associations pour la renaissance communiste » (FNARC) est fondée en 2002. Alors que la mutation accélère la fonte des effectifs du PCF[11], l'opposition de gauche autour de Georges Gastaud et Georges Hage profite du 22e congrès en 2003 pour appeler à un mouvement de renaissance communiste[12]. Ce rassemblement débouche sur un approfondissement du processus unitaire qui donne lieu à création du PRCF[13] lors de Convention nationale pour la renaissance communiste les 17 et , à Paris, à l'initiative de la CMC/PCF. Léon Landini devient président du PRCF tandis que Georges Gastaud en est le secrétaire national[14].
Participation Ă©lectorale
Ne souhaitant pas participer à des élections « supranationales », le PRCF appelle au boycott des élections européennes en France en prônant l’« abstention citoyenne »[15] - [16] - [17] - [18]. En 2005, il appelle à voter « non » au référendum français sur le traité établissant une constitution pour l'Europe[19].
En 2007, le PRCF appelle à voter pour Gérard Schivardi, candidat du Parti ouvrier indépendant, aux présidentielles et présente plusieurs candidats aux élections législatives (par exemple dans les 1re, 2e et 3e circonscription de la Corrèze, 12e circonscription du Pas-de-Calais, 2e circonscription du Val de Marne). Aux élections législatives de 2012, il présente des candidats dans trois circonscriptions[20].
Le PRCF présente plusieurs candidats, par exemple sur deux listes de rassemblement à Passy (Haute-Savoie) ou à Lens (Pas-de-Calais) aux élections municipales de 2014[21] - [22]
Au premier tour de l’élection présidentielle de 2017, le PRCF appelle à voter Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise). Pour les élections législatives qui suivent, ses militants tractent avec LFI[23].
Le PRCF choisit en 2021 de présenter Fadi Kassem à l'élection présidentielle française de 2022, en militant pour le souverainisme et un « Frexit progressiste ». La candidature est finalement abandonnée[24].
Positionnement politique
Ayant pour but de contribuer à faire renaître un parti « franchement communiste » selon son slogan[25], le PRCF se définit par référence à une analyse politique de classes. Ne se définissant pas comme un parti, il autorise la double adhésion : certains de ses adhérents sont donc par exemple également membres du PCF.
D'un point de vue théorique, il se réclame du « marxisme-léninisme »[26] - [27], du centralisme démocratique et pour la dictature du prolétariat[28].
Pour le chercheur Gino Raymond, le PRCF analyse la faillite du PCF à la suite de la mutation comme « causé par le fait qu'il s'est coupé de ses racines idéologiques, et qu'il est temps pour le communisme en France de retrouver des convictions énergiques qui l'ont défini par le passé »[29].
Un point de désaccord central entre le PRCF et le PCF est la question européenne. Là où le PCF s'inscrit dans une logique de participation critique, estimant possible une réorientation sociale de l'UE, le PRCF refuse le principe de l'abandon de la souveraineté nationale à des institutions supranationales considérées comme intrinsèquement capitalistes et au nom du principe de souveraineté populaire : il souhaite donc le retrait de la France de l'Union européenne. Le PRCF a marqué sa différence avec le PCF pendant la campagne sur le référendum français sur le traité établissant une Constitution pour l'Europe en se déclarant contre « toute constitution européenne » et non pas contre « la constitution européenne ».
D'un point de vue international, le parti se caractérise par une défense de principe des États s'étant revendiqués socialistes : ainsi, il refuse toute criminalisation de l'« expérience socialiste issue d'Octobre 1917 » et défend le peuple cubain notamment dans ce qu'il appelle sa lutte contre l'impérialisme américain. Il se démarque ainsi du PCF qui, s'il exprime encore occasionnellement un soutien «au peuple cubain », remet en cause les institutions politiques issues de la Révolution cubaine.
Actions militantes
Le PRCF prend part à la manifestation du en commémoration de la victoire soviétique de Stalingrad.
Il fait partie de différentes initiatives antifascistes[30] locales et participe à des mobilisations contre les lois « sécuritaires » et « liberticides ».
Le parti proteste contre le risque de disparition du français et l'appauvrissement de la diversité linguistique au profit de l'emploi généralisé de l'anglais[31] - [32].
En 2015, le PRCF conduit une campagne de pétitions pour un référendum pour la sortie de l'Union européenne et de l'OTAN. La pétition est remise à la préfecture de Corrèze par Pierre Pranchère, résistant FTP, ancien député européen et vice-président du PRCF[33].
D'après Christophe Bourseiller, le PRCF est une organisation très active, qui anime le Comité internationaliste pour la solidarité de classe (CISC), une structure dont l'objectif est de « venir en aide aux hiérarques déchus des pays de l'Est »[34].
Relations avec le PCF
Des membres du PRCF appartiennent également au PCF. De ce fait, et de par ses relations avec d'autres groupes « orthodoxes », notamment via Convergence communiste, il influence la vie politique interne du PCF.
Au 32e congrès, en 2003, le projet alternatif de base commune intitulé « Reconstruire le PCF et réunifier les communistes sur des bases révolutionnaires » est soutenu à la fois par la fédération du Pas-de-Calais du PCF et Jean-Claude Danglot, par la Gauche communiste et par la FNARC[11] - [35] et remporte 24 % des suffrages[36].
Le PRCF est membre de l'Initiative communiste européenne des partis communistes et ouvriers (ICWPE), organisation opposée au Parti de la gauche européenne, dont le PCF est membre.
Organisation
L'organe de direction du PRCF est la conférence nationale, réunie tous les trois ans et composée de délégués élus par les associations départementales. À sa tête se trouve un comité central composé de membres, élus par la conférence nationale, qui contient en son sein une commission et un secrétariat exécutif. Il s'agit là d'un fonctionnement proche du fonctionnement du PCF avant le XXVIIIe Congrès (comité central et bureau politique).
Le président du PRCF est Léon Landini ; son vice président est Pierre Pranchère. Le président du CPN est Jean-Pierre Hemmen ; le secrétaire national, directeur politique d'Initiative Communiste, est Georges Gastaud. Georges Hage, ancien député du Nord et ancien doyen de l'Assemblée nationale, en a été le président d'honneur jusqu'à son décès en 2015.
Le mouvement de jeunesse du PRCF est les Jeunes pour la renaissance communiste en France (JRCF).
Jusqu'en 2014, le siège du pôle est situé au 23, rue du Haut de la Noue à Villeneuve-la-Garenne. Il est transféré ensuite au 8, rue du Clos La Paume à Bagneux (Hauts-de-Seine).
MĂ©dias
Le PRCF édite un journal mensuel, Initiative communiste, principalement diffusé par abonnement ainsi que par la vente militante. Le journal, d'abord appelé Intervention communiste (journal qui restera celui des majoritaires CC puis URCF et PCRF), prend le nom d'initiative communiste à partir de 1999 lors de la scission de la Coordination communiste du Parti communiste français (PCF) entre la CC et la CMC-PCF.
Le PRCF édite également la revue théorique et culturelle marxiste-léniniste ÉtincelleS paraissant trois fois par an et diffusée par vente militante et abonnement. Le journal anime le site internet « initiative-communiste.fr[37] ».
Notes et références
- Laurent de Boissieu, « Pôle de renaissance communiste en France (PRCF) », France Politique,‎ (lire en ligne).
- « Pôle de renaissance communiste en France », sur politiquemania.com.
- Philippe Buton, « L'iconographie révolutionnaire en mutation », Cultures & Conflits,‎ , p. 31-44 (lire en ligne).
- Journal Libération 25 octobre 1996. Auteur : sans doute Pascal VIROT.
- Pascal Virot, « Philippe Herzog: pourquoi je quitte le Parti.L'économiste explique son départ: le PCF reste «handicapé par sa forme d'organisation et sa culture». », Libération,‎ (lire en ligne).
- « Des communistes jugent la mutation du PCF «réformiste» », L'Humanité,‎ (lire en ligne).
- « Un « contre-texte » au congrès », Le Monde,‎ (lire en ligne).
- Christophe Forcari, « Retour de bastions chez les communistes. L'opposition à Hue est requinquée. », Libération,‎ (lire en ligne)
- Pascal Virot, « L'union molle des cocos durs. Les « orthodoxes » du PCF se rapprochent pour réclamer le report du congrès », Libération,‎ (lire en ligne).
- Dominique Andolfatto, « Le PCF de Robert Hue », Communisme,‎ , p. 227
- Eric Aeschimann, « PCF : le Pas-de-Calais au pas de charge », Libération,‎ (lire en ligne)
- « Pour un congrès extraordinaire de sortie de la mutation réformiste », sur L'Humanité,
- « Chronologie PCF », sur france politique
- « Parti Communiste : des militants communistes orthodoxes ont décidé de créer un « pôle de renaissance communiste » », Le Monde,‎ (lire en ligne)
- « Les communistes orthodoxes bouderont le 13 juin », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Boycottons l'élection européenne ! », Marianne,‎ (lire en ligne)
- Les eurosceptiques font campagne, Le Parisien> Val-d'Oise, 22 mai 2014 : « Ce n'est ni plus ni moins qu'un appel au boycott des élections européennes parlementaires de dimanche. Mardi soir, le comité départemental de résistance républicaine à l'Union européenne (CDR-RUE 95) a tenu un meeting à Cergy qui n'a pas suscité l'engouement espéré par les militants. [...] Mais qui sont ces eurosceptiques ? Dans le Val-d'Oise, le comité en faveur du boycott travaille principalement avec le PRCF (pôle de renaissance communiste en France) et le MPEP. »
- « Elections européennes 2019 : motion du Comité Central du Pôle de Renaissance Communiste en France (P.R.C.F.) - INITIATIVE COMMUNISTE », INITIATIVE COMMUNISTE,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Disparition de Georges Hage figure emblématique du PCF du Nord », sur L'Humanité
- « En détail : les 10 partis de gauche en lice »
- « Passy Nardi dévoile sa liste »
- « A lens les communistes du PCF et du PRCF feront liste commune », sur La Voix du Nord
- Lucas Chedeville, « Djordje Kuzmanovic, le candidat « patriote » de la France insoumise », sur StreetPress, (consulté le ).
- Maxime Gil, « Candidats à la présidentielle 2022 : 12 qualifiés et une campagne qui ne prend pas » , sur www.linternaute.com, (consulté le )
- (en) Gino Raymond, « Twentieth Century Communism – Issue 11 PCF and Front de Gauche : exploiting a communist nostalgia in France? », Twentieth Century Communism,‎ , p. 124 (lire en ligne)
- Christophe Bourseiller, « Deux mille sept : et après ? », Nouvelles FondationS,‎ , p. 80-84 (lire en ligne)
- Pascal Delwit, PTB - Nouvelle gauche, vieille recette, Editions Luc Pire, , 384 p. (ISBN 978-2-87542-148-7, lire en ligne)
- Fragments de mémoire européenne, , 258 p. (ISBN 979-10-320-0090-8, lire en ligne), chap. 33. Chapitre « Sur le chemin de Buchenwald » de Bernard Bessière, pp. 71 à 88.
- « PCF and Front de Gauche: exploiting a communist nostalgia in France? », Twentieth Century Communism,‎ (lire en ligne)
- « Lancement de LUCIDE », sur Indymedia
- « Ne nous laissons pas submerger par la « langue des affaires » », sur L'humanité,
- « Perce-neige », L'Humanité,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Une pétition en faveur de la sortie de l'UE et de l'euro », sur La Montagne, .
- Christophe Bourseiller, Extrémismes. Enquête sur une grande peur contemporaine : Enquête sur une grande peur contemporaine, CNRS, , 49 p. (ISBN 978-2-271-07362-4, lire en ligne).
- « Chronologie du PCF », sur France Politique
- Nicolas Bué et Nathalie Ethuin, « Le Parti communiste, un parti " comme les autres " ? Retour sur quelques analyses de la désouvriérisation du PCF », Espace Marx,‎ , p 34 (lire en ligne)
- « initiative communiste »