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Mi-CarĂȘme au Carnaval de Paris

La Mi-CarĂȘme Ă  Paris, longtemps appelĂ©e Ă©galement FĂȘte des Blanchisseuses, est de facto au moins depuis le XVIIIe siĂšcle la fĂȘte des femmes de Paris dans le cadre du fĂ©minin Carnaval de Paris.

, 1re Ă©dition de la Mi-CarĂȘme depuis 70 ans Ă  Paris, ressorti sous le nom de « Carnaval des Femmes ». Mot d'ordre : « Les hommes en femmes, s'ils osent, et les femmes en reines ». Le costume et le suivi du mot d'ordre ne sont pas une obligation pour participer[1].
, le cortĂšge du 6e Carnaval des Femmes, FĂȘte des Blanchisseuses dĂ©file rue Saint-Merri.
Le mercredi , veille de la Mi-CarĂȘme, la foule parisienne devant la gare de Lyon attend l'arrivĂ©e des reines italiennes.
Mi-CarĂȘme 1906 Ă  Paris : la Reine de Madrid ConcepciĂłn Ledesma au centre avec ses demoiselles d'Honneur Louise Mungira et Mathilde Gomez[2].
Les Ă©tudiants parisiens dĂ©filent en masse sur le boulevard Saint-Michel et forment le monĂŽme pour le jeudi de la Mi-CarĂȘme .
L'escalier de l'OpĂ©ra Ă  la Mi-CarĂȘme, vu par Gustave DorĂ© en 1856-1857.
La Promenade des blanchisseuses, Ă  Paris, le jour de la Mi-CarĂȘme, illustration d'un ouvrage paru en 1852-1853[3].
Un gĂ©ant de carnaval dans le cortĂšge de la Rose des Roses le jeudi de la Mi-CarĂȘme 14 mars 1912[4].

Elle se fĂȘte Ă©galement en banlieue de Paris et en province. Elle est aussi jadis la fĂȘte des dĂ©bitants de charbon et des porteurs d'eau[5]. À partir de 1893, elle devient la grande fĂȘte des Ă©tudiants parisiens.

La FĂȘte des Blanchisseuses a Ă©galement Ă©tĂ© appelĂ©e jadis cortĂšge des lavoirs ou FĂȘte des grenouilles, en rĂ©fĂ©rence Ă  l'eau omniprĂ©sente au lavoir.

RĂ©sumĂ© de l'histoire de la fĂȘte

Billet d'entrĂ©e pour une dame pour un bal masquĂ© et travesti donnĂ© par la troupe du ThĂ©Ăątre de la Renaissance pour la Mi-CarĂȘme salle Ventadour Ă  Paris - XIXe siĂšcle.
Passage du Char de Paulette Cayet, Reine des Reines de Paris 1928, sur la place de l'OpĂ©ra le jeudi de la Mi-CarĂȘme 15 mars 1928.
Les Reines de la Mi-CarĂȘme de Paris en partance pour l'Italie en mars 1905[6].
Les Chats mousquetaires Ă  cheval d'Alfort Ă  la Mi-CarĂȘme Ă  Paris, le jeudi .

Le Carnaval de Paris dure traditionnellement depuis le 11 novembre jour de la Saint Martin — c'est toujours le cas en Belgique et en Allemagne aujourd'hui, oĂč il commence le 11 11 11, c'est-Ă -dire le 11 novembre Ă  11 heures 11, — jusqu'aux jours gras, temps forts de la fĂȘte juste avant l'entrĂ©e en carĂȘme quarante jours avant PĂąques.

Au XVIIIe siĂšcle le premier jour gras est le jeudi gras. C'est de lui que parle la premiĂšre description connue du BƓuf Gras Ă  Paris en 1739 et la lettre du maire de Paris Jean Sylvain Bailly au marquis de la Fayette chef de la Garde Nationale parisienne en 1790. Dans cette lettre oĂč Bailly demande de faire respecter l'interdiction de la fĂȘte est Ă©crit : « je ne peux m'empĂȘcher de vous observer que c'est demain le jeudy gras. »

Les jours gras tendront par la suite Ă  se restreindre Ă  Paris aux seuls dimanche, lundi et Mardi gras. Au Carnaval de Dunkerque, ces jours correspondent aux fameuses trois joyeuses.

En France on a ajoutĂ© Ă  la pĂ©riode « normale » du Carnaval un supplĂ©ment Ă  mi-chemin entre Mardi gras et PĂąques : la Mi-CarĂȘme. À Paris, cette fĂȘte dure jusqu'Ă  six jours d'affilĂ©e au dĂ©but du XXe siĂšcle. La Mi-CarĂȘme parisienne a une histoire trĂšs riche et pleine d'enseignements. Ses premiĂšres traces Ă©crites remontent au moins Ă  1659. Un texte de Jean Loret[7] dĂ©crit la course de faquin[8] organisĂ©e cette annĂ©e-lĂ  pour la Mi-CarĂȘme place Royale[9] par le marquis de Montbrun.

En 1670, page 256 de son Traitez singuliers et nouveaux contre le paganisme du Roy-boit, le docteur de Sorbonne Jean Deslyons parle des rois et reines de la Mi-CarĂȘme, dont il a vu l'usage parmi les Ă©coliers, c'est-Ă -dire Ă  l'Ă©poque les Ă©tudiants[10].

La Mi-CarĂȘme traditionnellement se fĂȘte Ă©galement en banlieue de Paris et en province. FĂȘte des blanchisseuses, c'est aussi jadis la fĂȘte des dĂ©bitants de charbon et des porteurs d'eau[5]. Comme le note La Presse, dĂ©crivant la Mi-CarĂȘme Ă  Paris 1853[11] :

Les voitures étaient trÚs nombreuses. Beaucoup de carrioles pavoisées étaient remplies de charbonniers et de porteurs d'eau endimanchés. Dans d'autres voitures, les blanchisseuses étalaient leurs toilettes les plus brillantes.
Rien de plus joyeux que cette fĂȘte du monde blanchisseur et charbonnier.

La saison d'hiver est jadis close Ă  Paris par le bal des blanchisseuses et porteurs d'eau de la Mi-CarĂȘme. Louis Jourdan Ă©crit, en mars 1859[12] :

Le carnaval finit officiellement le mardi-gras, mais il n'expire en rĂ©alitĂ© que le jeudi de la mi-carĂȘme. Jusque-lĂ  Paris est piquĂ© de la tarentule : on danse Ă  tous les Ă©tages, dans tous les salons, c'est une fiĂšvre non intermittente. Le bal des blanchisseuses et des porteurs d'eau a le privilĂšge de clore la saison d'hiver Ă  Paris.

FĂȘte des Ă©tudiants de Paris Ă  partir de 1893, fĂȘte ayant connu des Ă©changes avec les provinces françaises et l'Ă©tranger, la Mi-CarĂȘme parisienne est un Ă©vĂ©nement de trĂšs grande envergure. Pour s'en convaincre, il suffit de voir sur Internet les actualitĂ©s cinĂ©matographiques de la British PathĂ© montrant le cortĂšge de 1926[13]. Ou encore la photo des grands boulevards Ă  la Mi-CarĂȘme 1927, ou de la place de l'OpĂ©ra Ă  la Mi-CarĂȘme 1928, Ă  une Ă©poque oĂč, pourtant, la fĂȘte s'est affaiblie[14]. Le , La Semaine Ă  Paris relĂšve que : « la Mi-CarĂȘme, que ne fĂȘtaient guĂšre jadis que les blanchisseuses, est devenue liesse gĂ©nĂ©rale[15] Â».

La hauteur impressionnante des chars n'est pas qu'une question de prestige. Quand on voit la foule immense place de l'OpĂ©ra au passage du cortĂšge de la Mi-CarĂȘme, on comprend que cette hauteur a aussi un but pratique. Ainsi, en particulier, tout le monde peut apercevoir la Reine des Reines, vedette de la fĂȘte, assise sur son trĂŽne perchĂ© tout en haut de son char et envoyant des baisers de tous cĂŽtĂ©s.

La Mi-CarĂȘme renaĂźt Ă  Paris depuis 2009 et existe aussi, par exemple Ă  Nantes[16], dans certains villages ou grands bourgs de France mĂ©tropolitaine (tels Cholet, Coex,...), aux Antilles, notamment en Guadeloupe[17], Ă  Fatima, aux Ăźles de la Madeleine[18], etc.

La Mi-CarĂȘme paraĂźt ĂȘtre une particularitĂ© française. Au point qu'au BrĂ©sil on appelle aujourd'hui une fĂȘte carnavalesque qui se passe en dehors de la pĂ©riode du Carnaval micareta et le mot viendrait de la langue française.

La Mi-CarĂȘme est une fĂȘte mobile situĂ©e juste vingt-et-un jours aprĂšs Mardi gras. Ce sont deux moments du Carnaval bien que certains auteurs aient quelquefois appelĂ© Mardi gras « le carnaval » et voulu le dĂ©tacher du second « la mi-carĂȘme ».

Avec les jours gras, a fĂȘte des blanchisseuses est un des deux grands moments du Carnaval de Paris. Aux jours gras dĂ©file le BƓuf Gras. À la Mi-CarĂȘme dĂ©filent les Reines.

Généralités

Voiture de blanchisseuse photographiée en 1896 au pont de SÚvres à Paris[19].

Les Écosseuses des Halles

La corporation des écosseuses était composée de femmes dont le travail consistait à écosser[20].

Écosseuses, marchandes d'oranges[21], harengĂšres ou blanchisseuses, les femmes sont depuis toujours l'Ă©lĂ©ment le plus joyeux, actif et dynamique du Carnaval de Paris.

Le rÎle des écosseuses apparaßt dans ce passage extrait d'un texte intitulé « Les Festes de Paris », brochure anonyme[22], éditée vers 1749 :

 « le seul divertissement que la populace se donnoit Ă  ses frais tous les ans tire Ă  sa fin, le Carnaval n'a plus de mascarades, les foires de parades, il est Ă  craindre que la tristesse ne gagne les Halles, que les Écosseuses ont prĂ©servĂ© jusqu'Ă  prĂ©sent ; du moins si le peuple n'atteint pas aux honneurs, il est juste de l'en recompenser par des amusemens. »

La fĂȘte femme

Élection de la reine des blanchisseuses au lavoir de la rue neuve Saint-MĂ©dard en 1866[23].
LavandiĂšres des bords de Seine en 1895, dessins d'Auguste LepĂšre[24].
Le marché aux blanchisseuses dans la rue aux Ours, à Paris en 1874[25].
Blanchisseuses parisiennes en 1865[26].

Au moins dĂšs le XVIIIe siĂšcle la Mi-CarĂȘme parisienne se prĂ©sente Ă  nous comme une immense fĂȘte fĂ©minine et populaire, dont les premiĂšres hĂ©roĂŻnes sont les blanchisseuses. À Paris « Mi-CarĂȘme » et « fĂȘte des blanchisseuses » Ă  un moment-donnĂ© deviennent synonymes. Et le restent bien aprĂšs que les blanchisseuses ont cessĂ© d'ĂȘtre les hĂ©roĂŻnes officielles de la Mi-CarĂȘme[27]. Le dĂ©filĂ© des reines sur les grands boulevards, puis le cortĂšge de la Reine des Reines Ă  partir de 1891 jusqu'aux annĂ©es 1930, sont les seuls qui ont pu acquĂ©rir dans le cadre du Carnaval de Paris une stature considĂ©rable, au mĂȘme titre que la Promenade du BƓuf Gras et la descente de la Courtille.

La fĂȘte des blanchisseuses est alors Ă©galement trĂšs importante dans les banlieues de Paris comme Boulogne, Clichy, Montrouge, et aussi en province.

Benjamin Gastineau[28] Ă©crit en 1855 :

« Paris ne cĂ©lĂšbre pas seule la mi-carĂȘme ; la banlieue, diverses provinces de la France la fĂȘtent aussi. Dans beaucoup de villes, les jeunes filles et les porteurs d'eau prennent leur fĂȘte Ă  cette Ă©poque de l'annĂ©e[29]. »

Cependant son histoire n'a jamais été écrite.

Les historiens ont longtemps rĂ©digĂ©s leurs ouvrages en ignorant les femmes Ă  part quelques-unes. Or la Mi-CarĂȘme est une grande fĂȘte fĂ©minine. Qui plus est une fĂȘte populaire.

FĂȘte, fĂ©minin et populaire, ce triple pĂȘchĂ© de la Mi-CarĂȘme fait qu'elle est oubliĂ©e, versĂ©e aux oubliettes de l'Histoire officielle. C'est « juste » des femmes qui prennent le temps de vivre, s'amusent entre elles, chantent, dansent, boivent, festoient, se costument, Ă©lisent des reines, y ajoutent des rois et dĂ©filent.

À cette Ă©poque, c'est le seul moment oĂč des femmes françaises votent. Elles n'acquerront le droit de vote qu'en 1945.

Des milliers de femmes Ă©lisent des centaines de reines, des centaines de milliers de femmes mettent toute la ville en fĂȘte, c'est juste cela, la Mi-CarĂȘme. Toutes les blanchisseuses votent, sont Ă©ligibles, y compris les plus jeunes.

Le Journal illustré écrit en 1892 :

Quoi qu'il en soit, la reine des reines, celle des blanchisseuses, dont nous publions la photo, est remarquablement jolie.
Elle se nomme Henriette Delabarre. Elle a été élue par les autres reines, au scrutin et au premier tour, par une trentaine de souveraines de lavoir qui ont donné aux membres du parlement une leçon de justice en s'inclinant devant la grùce, devant la beauté de leur compagne.
Mlle Delabarre a seize ans. Blonde, la taille Ă©lancĂ©e, trĂšs aimable, trĂšs enjouĂ©e, elle fera, dans sa riche parure d'un jour, grand honneur Ă  sa corporation, et tout Paris s'apprĂȘte Ă  lui faire cortĂšge.
Elle habite rue des Trois-Couronnes et travaille avec sa mùre, reine aussi jadis, et sa jeune sƓur au lavoir Moderne de la rue Oberkampf[30].

Le lavoir en général occupe alors une place essentielle dans la vie de toutes les femmes (exceptées celles qui ne lavent ni leur linge, ni celui des autres), en tant que lieu de travail, de réunion et d'échanges.

Les blanchisseuses

La fĂȘte des blanchisseuses au lavoir Popincourt, Ă  Paris, le jeudi de la Mi-CarĂȘme [31].
La fĂȘte des blanchisseuses dans un lavoir du quartier de Plaisance, Ă  Paris, le jeudi de la Mi-CarĂȘme [32].
RĂ©ception de Mlle Marie Marlin-Poirier, Reine des Reines de Paris 1901, au journal Le Matin, le jeudi de la Mi-CarĂȘme 14 mars 1901[33].
Compte-rendu de l'Ă©lection de la Reine des Reines des 6000 blanchisseuses de Boulogne-sur-Seine en mai 1913[34].
La Gazzetta del Popolo de Milan, rend compte de la visite des Reines italiennes des marchĂ©s de Turin et Milan Ă  Paris pour la Mi-CarĂȘme 1905[35].

À Paris durant longtemps existe une importante corporation fĂ©minine, populaire et laborieuse, celle des blanchisseuses, qui travaille dans des dizaines de lavoirs et bateaux-lavoirs, appelĂ©s Ă©galement « bateaux lessives Â». Tous Ăąges confondus, des plus jeunes aux plus ĂągĂ©es, soit environ de 15 Ă  60 ans, il y a jusqu'Ă  150 femmes rassemblĂ©es dans ces Ă©tablissements. Il n'est pas rare que plusieurs femmes d'une mĂȘme famille s'y retrouvent pour travailler ensemble.

Les blanchisseuses apparaissent dans des expressions populaires. Ainsi « porter le deuil de sa blanchisseuse Â» signifie jadis porter une chemise sale[36].

Un rapport de la chambre syndicale des blanchisseurs adressĂ© vers 1880 au ministĂšre de l'intĂ©rieur Ă©value Ă  104 000 personnes la population que le blanchissage fait vivre Ă  Paris. Il y a parmi elles 94 000 femmes et 10 000 hommes, soit presque 10 femmes pour un homme[37].

Gaston Calmette, le jeudi de la Mi-CarĂȘme Ă©crit dans Le Figaro que[38] :

Pendant cette journĂ©e de la Mi-CarĂȘme, Paris appartiendra aux blanchisseuses, et, entre toutes Ă  la reine Ă©lue de cette armĂ©e colossale qui ne compte pas moins de quatre-vingt-treize mille femmes et onze mille buandiers ! Corporation trĂšs compliquĂ©e, peu connue et qui comprend 55,000 lavandiĂšres ou repasseuses de fin, 1,300 apprĂȘteuses de neuf, 1,500 bateliĂšres, 30,000 buandiĂšres de lavoirs, etc., le tout gagnant de 18 Ă  35 francs par semaine, avec douze Ă  quinze heures de travail quotidien.

Ces ouvriĂšres et ouvriers sont des personnes de condition modeste, Ă©nergiques, faisant un travail physique et aimant bien s'amuser.

En 1885, E. Robichon Ă©crit que[39] : « La blanchisseuse parisienne est soigneuse de sa personne et c'est une exception d'avoir Ă  signaler chez elle des nĂ©gligences de costumes et de propretĂ©. Elle est gaie, babillarde
 Â»

En 1890, Auguste Vitu décrivant un lavoir à Paris, souligne le caractÚre joyeux et vivant des blanchisseuses :

A l'angle nord-ouest de la rue de l'HÎtel-Colbert et de la rue de la Bûcherie, on voit s'élever au-dessus des maisons une monumentale rotonde terminée en coupole. Plongeant notre regard par la porte cochÚre de la maison qui porte le numéro 13 sur la rue de la Bûcherie, un spectacle curieux nous attend. Devant nous une sorte de cloßtre à arcades ogivales renferme le bruyant et joyeux personnel d'un lavoir, qui s'intitule le lavoir Colbert[40].

Les blanchisseuses sont importantes par leur nombre et aussi par leur prĂ©sence quotidienne dans la rue. Car elles lavent mais aussi cherchent le linge sale et livrent le linge propre. Le linge transportĂ© et leur habit permet de les identifier. Voir ainsi passer de nombreuses femmes et jeunes filles seules transportant du linge fait rĂȘver, voire fantasmer, plus d'un homme sur leur passage. Qui leur attribue des exploits sexuels et une rĂ©putation de filles faciles qui relĂšve trĂšs probablement de l'imaginaire.

En tĂ©moigne le jadis cĂ©lĂšbre poĂšme de Charles Monselet Les petites blanchisseuses souvent Ă©voquĂ© par les journalistes dans leurs articles parlant de la FĂȘte des Blanchisseuses. De ce poĂšme grivois ils ne citent jamais que le premier quatrain[41], qui ne laisse pas entrevoir la suite. Ça devient plus chaud dĂšs le deuxiĂšme et trĂšs chaud et explicite Ă  la fin. On peut le lire en entier sur la base Wikisource.

En 1868, Adrien Marx, pour Le Petit Journal parle des blanchisseuses :

Vous avez certainement remarqué comme moi les voitures de blanchisseuses que la banlieue nous expédie tous les jours et qu'on voit stationner à Paris devant la porte des maisons.
Ce sont, pour la plupart, d'énormes carrioles à deux roues recouvertes d'une bùche qui protÚge les paquets de linge contre les intempéries de l'air.
Le cheval qui traĂźne cette cargaison immaculĂ©e est gĂ©nĂ©ralement dirigĂ© dans les rues par une grosse femme dont les façons sont lĂ©gĂšrement brusques
 Observez la commĂšre, lorsqu'elle ravive par un coup de fouet l'Ă©nergie dĂ©faillante de son vieux bidet. Ses traits se contractent, son visage prend une physionomie virile, et sa bouche lĂąche un Hue ! qui fait trembler les vitres d'alentour.
Eh bien ! ne vous y trompez pas : ces luronnes sont presque toutes d'excellentes mĂšres de famille cachant sous la rudesse de leur allure des sentiments exquis, un cƓur d'or et de prĂ©cieuses qualitĂ©s, dont beaucoup de belles dames sont dĂ©pourvues,
Elles ne craignent pas, j'en conviens, de laisser voir leurs chevilles empùtées quand elles quittent ou gravissent le haut marche-pied de leurs carrosses[42]. La peau de leurs bras hùlée par le grand air et les vagues du fleuve n'a aucune analogie avec le satin, et leurs doigts macérés dans l'eau de savon manquent de la distinction et de la grùce inhérentes aux mains des duchesses. Mais les blanchisseuses de la campagne ont d'autres avantages[43]


La vie des blanchisseuses et des rares hommes prĂ©sents dans les blanchisseries, garçons de lavoirs qui portent les seaux d'eau chaude et patrons, ne comporte guĂšre de loisirs. On travaille de trĂšs longues heures, six jours sur sept, sans congĂ©s payĂ©s, retraites ou congĂ©s maladies. Le travail des blanchisseuses et garçons de lavoirs est trĂšs physique. En 1868, TimothĂ©e Trimm appelle la Reine du lavoir, « souveraine du battoir[44] » et une coupure de presse du , conservĂ©e dans les dossiers ActualitĂ©s Carnaval de la BibliothĂšque historique de la ville de Paris, appelle la fĂȘte des blanchisseuses « la fĂȘte des battoirs ». À Boulogne, prĂšs de Paris, oĂč l'eau est rĂ©putĂ©e trĂšs peu calcaire, on creuse des trous dans la berge de la Seine. Les blanchisseuses descendues dedans ont le linge posĂ© sur le sol juste Ă  la bonne hauteur pour le laver. En 1843, quatre voitures de blanchisseuses de Boulogne montent Ă  Paris, pour la Mi-CarĂȘme[45]. L'Illustration, en , publie un dessin montrant Le marchĂ© aux blanchisseuses dans la rue aux Ours, oĂč celles-ci vont chercher du travail[46].

Un jour de fĂȘte et de congĂ© oĂč on est mis Ă  l'honneur
 Une fois par an la Mi-CarĂȘme c'est la journĂ©e des blanchisseuses, qui sont les vedettes, mais aussi des patrons et du personnel des lavoirs. JournĂ©e qui fait partie de la grande fĂȘte populaire du Carnaval de Paris.

Comme le dit le couplet de bis de la chanson comique Les garçons de lavoir, créée par Paulus à l'Eldorado[47] :

La d'mi-carĂȘme, Ă  nous, c'est notre fĂȘte ;
C'est ce jour-lĂ  qu'on s'en paye, ah ! malheur !
Y faut nous voir, le soir, Ă  la guinguette,
Pousser notr'pas du Hann'ton cascadeur.

Ce jour-lĂ , comme l'Ă©crit Le Constitutionnel en 1846, les blanchisseuses Ă©lisent leur reine dans chaque grand lavoir, et vont ensuite Ă  l'Ă©glise, vĂȘtues de blanc. Aux blanchisseuses de Paris viennent se joindre celles de la banlieue, que l'on voit arriver par toutes les barriĂšres avoisinant la Seine, vĂȘtues de blanc aussi, et voiturĂ©es dans les charrettes de leurs patrons[48].

Les lavoirs et bateaux-lavoirs sont Ă©galement dĂ©corĂ©s le jour de la fĂȘte, comme le note La Presse en 1851[49] : « Les lavoirs en ville et sur Seine Ă©taient magnifiquement pavoisĂ©s et dĂ©corĂ©s d'arbustes et de fleurs. Â»

Le lendemain, chacun rentre au lavoir, dans la grande cour vitrĂ©e, fumeuse, bruyante, ou sur le bateau mouvant aux senteurs chimiques. On est un peu las, mais plus encouragĂ© quand mĂȘme et plus dispos.
L'ouvriÚre reprend sa place entre les deux baquets délaissés pour une journée ; et, faisant crier plus fortement son battoir, elle raconte sa promenade de la veille à la bonne ébahie, apportant sa cargaison de linge, etc.
Quant au roi d'hier, il revĂȘt son bourgeron bleu, sa pipe Ă  demi consumĂ©e, retrousse ses manches, et dĂ©bite avec une parcimonieuse mesure ses deux sous de lessive habituelle ou de javelle, dĂ©sespoir des mĂ©nagĂšres !
Et voilà pour une année de souvenirs et de labeur[38].

Il arrive Ă©galement que les blanchisseuses soient mises Ă  l'honneur en d'autres occasions que la Mi-CarĂȘme. C'est ainsi, par exemple, que pour une cavalcade organisĂ©e Ă  Boulogne-sur-Seine le , est Ă©lue le 4 mai qui prĂ©cĂšde une Reine des Reines des 6 000 blanchisseuses de la ville[34].

La disparition des bateaux-lavoirs

Dans un article écrit avant 1871, Jules VallÚs indique que : « Il y a environ cent vingt lavoirs dans Paris, sans compter les lavoirs publics et gratuits et les quatre-vingts bateaux établis tant sur la Seine que sur le canal Saint-Martin[50]. »

Les bateaux-lavoirs parisiens sont un des hauts lieux traditionnels des fĂȘtes de la Mi-CarĂȘme. La Presse Ă©crit, le [51] :

Sur la riviĂšre, tous les bateaux de blanchisseuses Ă©taient gaiment pavoisĂ©s de mais, de rubans et de banniĂšres ; dans l'intĂ©rieur, on entendait retentir les joyeux accords, et tout le monde y dansait. La Mi-CarĂ©me est la fĂȘte des blanchisseuses.

À la fin du XIXe siĂšcle, ces bateaux-lavoirs vivent leurs derniĂšres annĂ©es. Ce n'est pas une disparition spontanĂ©e. Elle est voulue et planifiĂ©e par les autoritĂ©s. Georges Montorgueil Ă©crit en 1895 :

Tradition appelée à disparaßtre. Il ne se concÚde plus de lavoirs nouveaux ; ceux existants mourront de vieillesse, sans le droit de prolonger, par des modifications confortatives, une existence plus que séculaire. La gaßté des rives y perdra quelque chose[52]


Georges Montorgueil note Ă©galement dans le mĂȘme livre que la Mi-CarĂȘme a cessĂ© d'ĂȘtre fĂȘtĂ©e sur les bateaux-lavoirs :

Il n'est plus de Mi-CarĂȘme pour ces laveuses, qui voient, indiffĂ©rentes, dĂ©filer le cortĂšge de leurs sƓurs de la terre ferme[53].

Origine de la fĂ©minitĂ© marquĂ©e de la Mi-CarĂȘme

Bulletin du Photo-club de Paris 1894[54].
Yvonne BĂ©clu, Reine des Reines de Paris, sur son char le jeudi de la Mi-CarĂȘme 3 mars 1921, avec une partie de sa suite[55].

À l'occasion de la Mi-CarĂȘme 1890, le journal parisien La Presse Ă©crit[56] :

L'invention de la Mi-CarĂȘme est bien plus rĂ©cente que celle du carnaval. On avait de trĂšs bonne heure senti le besoin d'inaugurer par des plaisirs bruyants une longue pĂ©riode d'abstinence ; quand la foi se fut encore affaiblie, on jugea Ă  propos de couper par une halte cette longue pĂ©riode de privations : on crĂ©a la Mi-CarĂȘme. Telle est sa raison d'ĂȘtre Ă©vidente ; quant Ă  la cause occasionnelle de son existence, elle est moins sĂ»rement connue. On attribue la Mi-CarĂȘme Ă  la coutume Ă©tablie dans quelques petites villes, parmi les jeunes gens, de donner, le mardi-gras un dernier bal aux jeunes filles du pays ; celles-ci donnaient Ă  leur tour une fĂȘte le troisiĂšme jeudi de carĂȘme.
À cela s'est joint, surtout Ă  Paris, l'habitude parmi les blanchisseuses, de se nommer Ă  cette Ă©poque une reine, de se dĂ©guiser et de donner un bal dans leur bateau.
Cette coutume, souvenir probable des anciens rois des mĂ©tiers, s'est Ă©tendue de Paris Ă  la banlieue et bien au-delĂ . Dans beaucoup de villes, la Mi-CarĂȘme demeure la fĂȘte des jeunes filles.

Le Journal illustré écrit le , citant son confrÚre sans le nommer :

« Tous nos lecteurs savent qu'il est d'usage, Ă  Paris, d'Ă©lire Ă  l'occasion de la fĂȘte de la Mi-CarĂȘme, une reine dans chaque lavoir ; on choisit de mĂȘme une reine du (marchĂ© du) Temple et une reine des Halles.


» On suppose que l'usage de ces rĂ©jouissances s'est rĂ©pandu Ă  la suite de la coutume Ă©tablie dans quelques petites villes, parmi les jeunes gens, de donner le mardi gras un dernier bal aux jeunes filles. Celles-ci offraient, Ă  leur tour, une fĂȘte le troisiĂšme jeudi de CarĂȘme.
» De là à Paris serait venu l'habitude des blanchisseuses qui nomment une reine à cette époque, se déguisent et dansent le soir sur leurs bateaux ou dans les salles publiques.
» Cela est certainement une tradition, un souvenir des anciens rois des métiers[57]. »

Pierre Hamp en 1923 donne Ă  l'origine de la fĂȘte des blanchisseuses parisiennes une explication qui est peut-ĂȘtre complĂ©mentaire sans ĂȘtre contradictoire[58] :

Les blanchisseuses de la Seine choisirent autrefois la Mi-CarĂȘme, la bombance qui suit les jours maigres, probablement parce que c'Ă©tait pour leur mĂ©tier un temps de repos avant les grands blanchiments de PĂąques oĂč il faut beaucoup de linge propre pour les communions. Cette fĂȘte du lavoir devint celle de tous les mĂ©tiers de jeunes filles.

Les Reines : cooptées ou élues ?

La Mi-CarĂȘme parisienne caricaturĂ©e par Godefroy en 1891[59].

Les reines telles qu'elles existent Ă  l'origine et durant longtemps dans cette fĂȘte parisienne sont plus ou moins Ă©lues. Il ne s'agit pas traditionnellement d'Ă©lections avec liste, scrutin, etc., mais plus d'un consensus que d'un vote.

Ce genre de fonctionnement rappelle le mode traditionnel d'élection des massiers (élÚves responsables d'ateliers) dans les écoles d'arts et architecture. Il apparaßt évident, à un moment donné, aux étudiants de l'atelier, qu'un élÚve fait l'affaire comme massier. DÚs lors, tout le monde l'accepte d'office comme tel, sans émarger sur une liste électorale, voter à main levée ou bulletin secret.

Il arrive aussi que quand il y a vote pour élire les reines, le nombre de participants au scrutin soit réduit.

Une reine peut ĂȘtre belle et souriante. Mais elle est surtout reprĂ©sentative. Cette fonction fondamentale de reprĂ©sentation la diffĂ©rencie de la rosiĂšre choisie pour sa vertu et son mĂ©rite et de la miss, choisie pour sa beautĂ©.

Les reines apparaissent comme un Ă©lĂ©ment essentiel de la Mi-CarĂȘme qui est une occasion de s'amuser.

Comme le rapporte Timothée Trimm dans Le Petit Journal en 1868[60], c'est une sorte de Comité occulte qui choisit la Reine du lavoir, qui découvre son élection en arrivant à son poste de travail.

On ignore le processus d'élection exact de la Reine générale de toutes les blanchisseuses de Paris.

Le Carnaval n'est pas rĂ©gi par la dĂ©mocratie, mais par des petits groupes unis par un projet commun, c'est ainsi que cela se passe encore Ă  Dunkerque et dans sa rĂ©gion oĂč le Carnaval est toujours trĂšs important.

L'introduction en 1891 de la dĂ©mocratie formelle par les MaĂźtres de lavoirs dans la dĂ©signation de la Reine des Blanchisseuses rebaptisĂ©e Reine des Reines et Ă©lue par les Reines des lavoirs a conduit les blanchisseuses Ă  se faire dĂ©possĂ©der de leur reprĂ©sentante qui va vite ĂȘtre rĂ©duite Ă  un Ă©lĂ©ment dĂ©coratif choisi par des hommes, personnalitĂ©s officielles ou maĂźtres de lavoirs.

L'argument principal pour ce bouleversement repose sur la naissance d'un cortĂšge central organisĂ© de la Mi-CarĂȘme en lieu et place de la convergence habituelle des voitures de blanchisseuses sur les grands boulevards le jour de la Mi-CarĂȘme.

Origine du cortĂšge de la Mi-CarĂȘme

Louise Sicard, premiĂšre Reine des Reines de Paris en 1891, photo d'EugĂšne Pirou[61].

Les journaux parisiens au XIXe siĂšcle insistent plus d'une fois sur le fait que les blanchisseuses prennent la libertĂ© Ă  la Mi-CarĂȘme d'endosser les plus beaux vĂȘtements qu'elles trouvent parmi ceux qu'elles viennent de laver.

On peut supposer que se montrer avec en sortant du lavoir pour aller dans une guinguette peut ĂȘtre Ă  l'origine du dĂ©filĂ©.

Il y a des bateaux-lavoirs sur la Seine et des guinguettes appréciées aux barriÚres juste aprÚs qu'on est sorti de Paris[62]. C'est également tentant de se montrer en passant sur les grands boulevards. Comme les autres y vont aussi on s'y retrouve ensemble joyeusement.

Qui dit beaux vĂȘtements dit louage de carrosse pour complĂ©ter le dĂ©guisement festif.

En 1895, et certainement avant cette date, les reines portent la couronne. Elles apparaissent alors coiffées d'un cercle de cuivre doré[63].

Le manteau aux armes de la ville de Paris offert par un grand couturier, l'impressionnant char de la Reine des Reines construit spécialement pour l'occasion, seraient les lointains héritiers au début du XXe siÚcle de ces pratiques festives des blanchisseuses.

Le succĂšs de la fĂȘte

Le char d'Henriette Delabarre, Reine des Reines de Paris 1892 et son escorte, devant l'hĂŽtel du Petit Journal, 61 rue La Fayette, le jeudi de la Mi-CarĂȘme 24 mars 1892.

Francisque Sarcey note en :

A la Mi-CarĂȘme on regarde d'un Ɠil bienveillant le dĂ©filĂ© des voitures de blanchisseuses obstruer le boulevard et couper tout passage aux gens affairĂ©s (s'il en est ce jour-la), et le soir toutes les guinguettes font rage sans que personne s'en scandalise[64] !

L'engouement pour la Mi-CarĂȘme est Ă©norme, comme cela ressort de cet Ă©cho de la fĂȘte en 1899 :

C'Ă©tait jeudi la Mi-CarĂȘme, et c'est une fĂȘte autrement nationale que le 14 Juillet. J'ai voulu offrir Ă  des parents de province le spectacle du boulevard en un pareil jour. Je suis allĂ© au restaurant oĂč j'ai l'habitude de dĂ©jeuner.
— Vous me rĂ©serverez une fenĂȘtre, n'est-ce pas ?
— Oh ! monsieur, vous n'y pensez pas !
— Comment cela ?
— Mais tout est louĂ©, archilouĂ©. Il y a au moins un mois que tous nos cabinets sont retenus.
J'ai fait deux ou trois autres restaurants : mĂȘme rĂ©ponse. Le boulevard tout entier a Ă©tĂ© louĂ©. La fĂȘte est lancĂ©e, et, qu'il pleuve ou qu'il vente, la Mi-CarĂȘme sera rĂ©ussie[65].

En 1907, un journaliste hostile Ă  la fĂȘte, Jean-Bernard, correspondant Ă  Paris du journal l'IndĂ©pendance Belge, tĂ©moigne de l'importance de celle-ci dans sa chronique hebdomadaire La Vie de Paris :

Mais qui songe aujourd'hui Ă  Libri, Paris est occupĂ© surtout des chars de la Mi-CarĂȘme.
L'horrible chose, qu'une journĂ©e de la Mi-CarĂȘme : il n'est rien de si bassement brutal, de si odieux pour les honnĂȘtes parisiens.
Les boulevards sont envahis par une cohue grossiĂšre oĂč dominent les gens mal Ă©levĂ©s qui s'excitent Ă  l'insolence les uns les autres. On se presse, on s'Ă©crase, on est bousculĂ©, injuriĂ© par des farceurs sans esprit. La canaille, ce jour-lĂ , prend sa revanche et les repris de justice ont droit Ă  la premiĂšre place ; il leur arrive d'aveugler Ă  coup de confetti les juges qui, la veille, ont rĂ©primĂ© leurs mĂ©faits. Qu'une honnĂȘte femme ne se hasarde pas Ă  protester, elle sera injuriĂ©e d'abord, poursuivie de lazzis et frappĂ©e si elle insiste. Au milieu de ces tumultes, on remarque de trĂšs braves bourgeois qui viennent former la foule et prendre leur part de bousculades au milieu de cette cohue inĂ©narrable. Sur tous les grands boulevards, les voitures ne passent plus, les omnibus ne font plus communiquer les deux parties de la ville, la circulation est arrĂȘtĂ©e.
Il faut croire qu'il en est qui aiment ces spectacles, qui affectionnent ces dĂ©sordres, puisque cinq cent mille personnes se pressent sur les larges trottoirs pour voir passer le lĂ©gendaire cortĂšge de chars ; une jeune fille hissĂ©e sur un char thĂ©Ăątrale, revĂȘtue d'un costume de reine d'opĂ©rette, envoie des baisers Ă  la foule qui se pĂąme, qui bat des mains et crie bravo ! C'est bĂȘte Ă  pleurer[66].

L'affluence Ă©norme, la foule compacte le jour de la fĂȘte, inspire une blague rapportĂ©e par Le Journal du dimanche en 1913[67] :

« LE PARISIEN. — Vous avez vu le programme du cortĂšge de la mi-carĂȘme ?

LE PROVINCIAL. — Qu'est-ce que c'est que votre mi-carĂȘme ?

LE PARISIEN. — C'est un jour oĂč les passants vont voir passer d'autres passants qui ne peuvent pas passer parce qu'il y a trop de passants. »

Une fĂȘte au prestige national et international

Les reines de la Mi-CarĂȘme 1906 en visite au Petit Journal : Calais, Madrid, Paris, Rome et Vevey sont reprĂ©sentĂ©es.
La Reine des Reines de Paris avec son char aux FĂȘtes de Falaise le .
La Reine de la colonie russe de Paris Ă  la Foire de Lyon en 1926[68].

La fĂȘte parisienne jouit d'un prestige parisien et national. Dans le cortĂšge du BƓuf Gras qui dĂ©file le Ă  Paris, on trouve une dĂ©esse de l'Agriculture juchĂ©e sur un char manifestement inspirĂ© par celui des Reines des Reines de la Mi-CarĂȘme[69]. Au moins Ă  partir de 1905 et jusqu'en 1920 des dĂ©lĂ©gations de province viennent participer Ă  la fĂȘte Ă  Paris. Des dĂ©lĂ©gations de la Mi-CarĂȘme parisienne sont invitĂ©es Ă  des fĂȘtes en province. Ainsi, par exemple, Ă  la Cavalcade Paris-Chartres le Ă  Chartres, participe la Reine des Reines de Paris, ainsi que des chars de la Mi-CarĂȘme parisienne 1906, l'Harmonie du Petit Parisien et la sociĂ©tĂ© bigophonique Les Étourdis de Paris[70].

La Reine des Reines de Paris 1907 participe Ă  la cavalcade du Ă  Évreux. À cette occasion est crĂ©Ă©e une carte-postale souvenir avec les portraits de Georgette Juteau Reine des Reines parisienne et Marthe BrĂ©ant Reine du Commerce d'Évreux[71]. La mĂȘme chose est faite Ă  l'occasion de la participation de la Reine des Reines de Paris 1909 aux FĂȘtes Normandes de juin 1909 Ă  Rouen. Son portrait accompagne cette fois-ci ceux de la Reine de Calais et de la Reine de Normandie[72].

La Reine des Reines de Paris, avec son immense char de parade se dĂ©place en province et dĂ©file. Il en est ainsi avec Antoinette Orlhac le 16 mai 1909 Ă  Saumur[73], Élisa Gaillard le Ă  Falaise[74] et Jeanne QuĂ©ru le Ă  Alençon[75]. Les 25, 26 et 27 juin 1910, des Reines de Paris participent aux FĂȘtes de ChĂąteauroux et dĂ©filent Ă  cette occasion sur le char de la Reine des Reines de Paris 1909[76].

On voit aussi des chars de la Mi-CarĂȘme parisienne rĂ©utilisĂ©s ailleurs. En 1912, Le Nouvelliste de Vannes Ă©crit Ă  propos de la fĂȘte des « Filets Bleus » de Concarneau[77] :

Quant Ă  la reine des « Filets Bleus », on peut ĂȘtre certain qu’elle sera charmante. Les membres du ComitĂ© n’auront que l’embarras du choix, ce ne sont pas les jolies filles qui manquent Ă  Concarneau.
D’ailleurs, quelle est celle d’entre elles qui ne serait fiĂšre, de trĂŽner sur le magnifique char qui, ayant dĂ©jĂ  figurĂ© Ă  la cavalcade de la mi-carĂȘme Ă  Paris, est en ce moment en route pour son port d’attache Ă  Concarneau.

En 1912, la Reine des Reines de Paris, avec ses demoiselles d'honneur, est invitĂ©e Ă  la cavalcade du 21 avril organisĂ©e Ă  l'occasion de la FĂȘte d'Aviation de Nancy. À cette occasion, elles dĂ©filent sur le char de la Reine des Reines de Paris 1909, ornĂ© d'un avion. Char qui a Ă©tĂ© rĂ©cupĂ©rĂ© par une marque locale de biĂšres[78]. La Reine des Roses, qui vient d'ĂȘtre crĂ©Ă©e Ă  Paris, participe Ă  la FĂȘte des Fleurs Ă  Rennes, en mai. Une carte-postale Ă©ditĂ©e Ă  cette occasion montre son char dĂ©filant devant la foule[79].

En 1920, Elisabeth Kollen, Reine de Metz, participe Ă  la Mi-CarĂȘme Ă  Paris[80]. La mĂȘme annĂ©e, les Reines de Paris visitent l'Exposition Nationale de Metz[81]. En 1922, elles participent aux FĂȘtes fleuries d'Uzerche[82]. En 1925, les Reines de Paris sont reçues et fĂȘtĂ©es Ă  Nancy, au cĂŽtĂ© de la Reine de Nancy, Suzanne Planchenault et de ses deux demoiselles d'honneur Georgette LethĂ© et Marguerite Croiset[83]. En 1926, la Reine de Paris au cĂŽtĂ© de la Reine de la colonie russe de Paris est Ă  la Foire de Lyon[84]. En 1927, Ă  Rethel, les Reines de Paris sont les vedettes des FĂȘtes de la Sainte Anne[85]. Le , Ă  la FĂȘte de la Reine, Ă  AngoulĂȘme, participe un Char de la Reine de Paris[86].

La Mi-CarĂȘme parisienne paraĂźt avoir servi de modĂšle pour d'autres fĂȘtes dans les provinces de France. Si on considĂšre, par exemple, les grandes FĂȘtes de la Bonneterie en 1925 Ă  Troyes, on y retrouve les grands chars[87], les chars comiques[88], le char de la Reine[89], le couronnement solennel de celle-ci[90], sa rĂ©ception Ă  la PrĂ©fecture[91] et Ă  l'hĂŽtel de ville[92], et mĂȘme des reines baptisĂ©es « Abeilles[93] », suivant un titre de substitution lancĂ© Ă  la Mi-CarĂȘme parisienne en 1923-1924.

Le titre de Reine des Reines, inventĂ© Ă  la Mi-CarĂȘme Ă  Paris en 1891, a Ă©tĂ© repris dans d'autres villes françaises[94] (et aussi Ă  Paris en d'autres occasions[95]). Il s'est exportĂ© en Belgique, Ă  Mons[96] et Bruxelles[97].

Autre exemple d'influence parisienne : en 1906, Le Petit Journal rapporte que l'AcadĂ©mie Culinaire ou Les Étourdis, une sociĂ©tĂ© bigophonique parisienne composĂ©e de 40 exĂ©cutants jouant sur des bigophones en formes de denrĂ©es alimentaires, donne une aubade Ă  la Reine des Reines de Paris Ă  l'occasion de la Mi-CarĂȘme[98]. En , aux FĂȘtes Normandes de Rouen dĂ©barque une autre AcadĂ©mie Culinaire. Elle vient de Bruxelles, est composĂ©e de 100 musiciens aux costumes originaux. Ils jouent sur des bigophones aux formes fantaisistes reprĂ©sentant de colossaux lĂ©gumes plantĂ©s au bout de fourchettes gĂ©antes[99]. 13 ans plus tard, en 1922, on retrouve les bigophonistes belges Ă  Nancy. Ils participent Ă  la Cavalcade de la Mi-CarĂȘme dans cette ville[100].

Dans le domaine des chars, la Mi-CarĂȘme parisienne influence Ă©galement hors Paris. On voit ainsi un Char de la Musique Ă  la Mi-CarĂȘme 1911 Ă  Varzy manifestement inspirĂ© par un Char de la Musique de la Mi-CarĂȘme parisienne[101]. Le char de la Reine des Reines, Ă  Roubaix, en 1903[102], et ceux des Reines de Cognac en 1910[103], de la Reine des Reines de Bonneval en 1912[104], de la Reine des Reines de Dole, la mĂȘme annĂ©e[105], de la Reine des Reines des Tissages Ă  la FertĂ©-MacĂ©, en 1913[106], et de la Reine des Reines de Mons, en 1914[96], sont directement inspirĂ©s par le char de la Reine des Reines de Paris. Le char de la Reine des Reines, Ă  Fourchambault, en 1908[107], Ă  Chailley, dans les annĂ©es 1910[108], ainsi que la voiture de parade fleurie de la Reine de la Mi-CarĂȘme 1929 Ă  Argent-sur-Sauldre, reproduisent en miniature le char de la Reine des Reines de Paris[109]. Le char de la Reine du Muguet qui dĂ©file Ă  Rambouillet le est directement inspirĂ© par le char de la Reine des Reines de la Mi-CarĂȘme qui a dĂ©filĂ© Ă  Paris le 11 mars prĂ©cĂ©dent[110]. Il se peut mĂȘme qu'il en ai rĂ©utilisĂ© des Ă©lĂ©ments.

Au Carnaval de Chalon-sur-SaĂŽne le Char de la Reine est Ă©galement influencĂ© par Paris en 1908[111] et 1909[112]. Et en 1913, au Carnaval de Chalon-sur-SaĂŽne on rĂ©utilise des chars de la Mi-CarĂȘme 1912 Ă  Paris : le char de la Reine des Reines de Paris 1912 porte la Reine des Reines de Chalon-sur-SaĂŽne 1913[113]. On retrouve aussi ici un char du Carnaval de Nice montĂ© Ă  Paris pour dĂ©filer Ă  la Mi-CarĂȘme 1912[114]. Et, en 1922, on retrouve le char de la Reine des Reines de Paris 1911 portant les Reines du Carnaval de Chalon-sur-SaĂŽne. Le mĂȘme char qui avait dĂ©jĂ  voyagĂ© en juin 1911 jusqu'Ă  Alençon avec la Reine des Reines de Paris[115].

À partir de 1904, la Mi-CarĂȘme parisienne inaugure des Ă©changes internationaux. Des dĂ©lĂ©gations de Paris visitent des pays Ă©trangers, des dĂ©lĂ©gations Ă©trangĂšres viennent participer Ă  la fĂȘte Ă  Paris. La derniĂšre en date Ă  venir Ă  ce jour sera le Soutien de Saint-Gilles en 1926 et 1927, un ensemble bigophonique belge composĂ© de 153 musiciens costumĂ©s en Pierrots[116].

La renommĂ©e de la Mi-CarĂȘme parisienne s'Ă©tend bien au-delĂ  des frontiĂšres françaises. On en trouve des Ă©chos jusque dans la presse de Nouvelle-ZĂ©lande, en 1873[117]

La Reine de la colonie russe de Paris

La diversitĂ© de populations d'origines Ă©trangĂšres Ă  Paris amĂšne le ComitĂ© des fĂȘtes de Paris en 1925 Ă  lancer l'idĂ©e de l'Ă©lection de reines reprĂ©sentatives de chacune de ces communautĂ©s[118]. Cette proposition paraĂźt ĂȘtre accueillie favorablement chez les Russes de Paris, dont la communautĂ© a augmentĂ© rĂ©cemment, Ă  la suite de l'Ă©migration blanche aprĂšs la RĂ©volution d'Octobre 1917.

Le est Ă©lue la premiĂšre Reine « de la colonie russe » Ă  Paris[119]. On aperçoit celle-ci sur une photo oĂč elle figure avec la Reine de Paris Ă  la Foire de Lyon en 1926[84]. La suivante Ă©lue, Kira Sklarov, Reine de la colonie russe de Paris 1927, est couronnĂ©e Ă  l'hĂŽtel LutĂ©tia par la Reine de Paris durant la nuit qui suit le jeudi de la Mi-CarĂȘme 24 mars 1927[120]. Et dans le cortĂšge de la Mi-CarĂȘme le 15 mars 1928, Nika Seversky, Reine de la colonie russe de Paris 1928, dĂ©file avec la Reine des Reines de Paris et les reines d'Alsace, du Bourbonnais et de la Corse[121] - [122]. Le , Suzy Lesage Reine de Paris 1935 et Madeleine de Charpin Reine de Paris 1934 prĂ©sident le banquet annuel de la colonie russe de Paris[123].

La proposition de créer d'autres reines représentatives des différentes communautés vivants à Paris amÚne l'apparition en 1927 d'une Reine des colonies, du nom de Trantchilec, une Reine des musulmans, Sonia Brahim[124] et une reine de la colonie italienne de Paris[125].

Une fĂȘte populaire

Le char de la Reine des Reines de Paris 1912 réutilisé pour la Reine des Reines du Carnaval de Chalon-sur-SaÎne en 1913.

Durant longtemps, la Mi-CarĂȘme est une fĂȘte extrĂȘmement populaire en France, et pas seulement parce qu'Ă  une Ă©poque oĂč ils sont rares existent des « congĂ©s de la Mi-CarĂȘme ». Cette fĂȘte fait partie de la vie et on y pense toute l'annĂ©e.

La Strasbourgeoise, un chant militaire français Ă©crit Ă  l'occasion de la guerre franco-prussienne de 1870 y fait allusion. À son dĂ©but une fillette dit Ă  son pĂšre mobilisĂ© :

Petit papa c'est donc la mi-carĂȘme,
Car te voilà déguisé en soldat

Fin XIXe, dĂ©but XXe siĂšcle, l'ensemble de la presse française encense la Mi-CarĂȘme. En 1905, par exemple, depuis Le Figaro jusqu'Ă  L'HumanitĂ©, tous les journaux parlent avec enthousiasme des grandes festivitĂ©s franco-italiennes organisĂ©es pour la Mi-CarĂȘme.

Seules quelques voix s'Ă©lĂšvent contre la fĂȘte Ă  l'Ă©poque oĂč elle prospĂšre. Ainsi, La Plume, en 1913, reproche Ă  la Mi-CarĂȘme de faire tourner la tĂȘte aux jeunes filles de condition modeste promues reines et comblĂ©es de cadeaux. Goutant ainsi momentanĂ©ment au luxe et cherchant Ă  pĂ©renniser celui-ci dans leur vie, selon La Plume, elles sombreraient ensuite inĂ©vitablement dans la prostitution.

En 1917, alors que la Mi-CarĂȘme est interdite pour la troisiĂšme annĂ©e consĂ©cutive, Ă  la suite de la guerre, L'HumanitĂ© Ă©crit, nostalgique, le 16 mars, lendemain de la date de la fĂȘte[126] :

Mi-CarĂȘme
Les cortĂšges de. la mi-carĂȘme, la reine des reines, les bals au coin des rues, au son des cuivres et des violons, les batailles de confettis et de serpentins, comme tout cela parait loin !
Les pensĂ©es ne sont plus aux rĂ©jouissances. La mi-carĂȘme, on en parlera plus tard aprĂšs la paix. Pour l'instant on se prĂ©occupe du sort de ceux qui se battent et dans les familles il n'y a plus guĂšre de fĂȘte que pour l'arrivĂ©e du permissionnaire, toujours aussi impatiemment attendu.

Au moment oĂč la Grande Guerre s'achĂšve, le mĂȘme journal Ă©crit, le [127] :

AprĂšs l'Armistice
Manifestations et Conséquences
Tout Paris a chĂŽmĂ© hier Ă  l'occasion de l'armistice. Et la mĂȘme liesse qui s'Ă©tait manifestĂ© la veille a encore une fois caractĂ©risĂ© la physionomie de la rue. Le mĂȘme enthousiasme a rĂ©gnĂ©, les mĂȘmes scĂšnes qui avaient dĂ©jĂ  Ă©gayĂ© la ville se sont reproduites un peu partout, et les grands boulevards, envahis par la foule des promeneurs, ont encore repris cette allure si particuliĂšre d'animation intense, de gaietĂ© profonde et mouvementĂ©e, qui caractĂ©risait les jours de mi-carĂȘme avant la guerre. On a mĂȘme, par endroits, jetĂ© des confetti !
La soirée nous a permis de revoir la féerie de Paris éclairé, éclairé comme aux plus beaux soirs, dans les principales artÚres tout au moins. Tous les candélabres étaient allumés, sans que le moindre verre coloré vint atténuer leur éclat, et de nombreuses rampes électriques, et enseignes lumineuses, rapidement raccordées dans la journée, vinrent nous rappeler le caractÚre qu'avait autrefois la « Ville-LumiÚre ».
Cela ne contribua pas peu au maintien de la joie populaire, de mĂȘme que l'ouverture des cafĂ©s et dĂ©bits qui avait Ă©tĂ© autorisĂ©s, hier encore, Ă  ne fermer qu'Ă  onze heures du soir !

En 1919, seule de toute la presse, L'HumanitĂ© proteste vigoureusement et en premiĂšre page, contre l'interdiction des confettis Ă  Paris, qui porte prĂ©judice aux fĂȘtes du Mardi gras et de la Mi-CarĂȘme. Ce journal s'Ă©lĂšve Ă©galement contre l'interdiction de la fermeture tardive des cafĂ©s parisiens et de la possibilitĂ© d'y jouer de la musique[128].

La fĂȘte des Ă©tudiants parisiens

Le jeudi de la Mi-CarĂȘme , la Reine des Ă©tudiants de Paris est reçue au palais de l’ÉlysĂ©e avec cinq Ă©tudiants portant la faluche.
Annonce du bal Ă©tudiant du jeudi de la Mi-CarĂȘme .

À partir de 1893, la Mi-CarĂȘme devient la fĂȘte des Ă©tudiants parisiens. Cette annĂ©e-lĂ , ils la rejoignent en masse dans la rue avec l'armĂ©e du chahut[129]. Les organisateurs de cette participation sont l'Association gĂ©nĂ©rale des Ă©tudiants de Paris, dite l'« A Â», et la Faluche.

FĂȘter la Mi-CarĂȘme n'est pas nouveau pour les Ă©tudiants parisiens. DĂ©jĂ  en 1670 on voyait leurs ancĂȘtres, les Ă©coliers, Ă©lire des rois et reines Ă  cette occasion[10].

On peut lire sur Internet un rĂ©cit rendant bien l'atmosphĂšre de la Mi-CarĂȘme dans la rue au Quartier latin en 1900[130].

Le dĂ©filĂ© des Ă©tudiants pour la Mi-CarĂȘme est un Ă©vĂ©nement parisien remarquĂ© et apprĂ©ciĂ©. Une foule nombreuse vient y assister[131]. Quand, dans les annĂ©es 1930, le cortĂšge central de la Mi-CarĂȘme n'a pas lieu, n'ayant pas Ă©tĂ© organisĂ©, leur dĂ©filĂ© se maintient.

La fĂȘte Ă©tudiante n'a pas seulement lieu dans la rue. Elle est aussi l'occasion d'organiser tous les ans un bal masquĂ©.

En 1934, Le Matin, dĂ©taillant le programme de la Mi-CarĂȘme Ă  Paris, prĂ©cise que les Ă©tudiants donneront le soir « leur grand bal annuel de la mi-carĂȘme dans toutes les salles du Palais des congrĂšs, porte de Versailles ». Ce bal de la Mi-CarĂȘme Ă©tudiante est alors une vĂ©ritable tradition[132].

Les Ă©tudiants sont – avec les forts des Halles de Paris et les grands journaux parisiens, – les organisateurs du grand cortĂšge du jeudi de la Mi-CarĂȘme , dernier cortĂšge du Carnaval de Paris sorti Ă  grande Ă©chelle au XXe siĂšcle.

En 2005, pour cĂ©lĂ©brer le centenaire de la participation de 300 Italiens du PiĂ©mont et de Lombardie Ă  la mi-CarĂȘme Ă  Paris 1905, des dizaines d'Ă©tudiants italiens venus de toute l'Italie participent Ă  l'autre cortĂšge du Carnaval de Paris, la Promenade du BƓuf Gras.

À cette occasion est signĂ© entre les organisateurs un traitĂ© carnavalesque italo-français.

La Mi-CarĂȘme et les communistes

Dans les annĂ©es 1920-1930, la Section Française de l'Internationale Communiste, ancĂȘtre du Parti Communiste Français, intĂšgre la populaire Mi-CarĂȘme Ă  sa politique.

En 1922, son journal commence Ă  s'Ă©lever contre la Mi-CarĂȘme officielle. Le , on lit dans L'HumanitĂ©[133] :

Les Reines
Le jeudi de la Mi-CarĂȘme 24 mars 1927, une reine en visite Ă  L'HumanitĂ©[134].
L'Humanité, 14 mars 1933[135].
On les choisit un peu partout, les pauvres petites reines de la Mi-CarĂȘme.
Vous plairait-il, ma jolie, d'ĂȘtre celle du 2e arrondissement ? L'Ă©lection aura lieu le 4 fĂ©vrier Ă  3 heures, Ă  la Mairie. Si vous ĂȘtes française, ĂągĂ©e de 18 Ă  25 ans, Ă©crivez avant le 26 janvier au ComitĂ© des fĂȘtes, 8, rue de la Banque[136], afin de poser votre candidature. Justifiez de votre domicile par une piĂšce quelconque, et de vos occupations par un certificat de travail

Et si vous pouvez suborner quelques-uns de ces messieurs du jury, peut-ĂȘtre serez vous Ă©lue


Le , lendemain de la Mi-CarĂȘme, c'est en premiĂšre page de L'HumanitĂ© que le rĂ©dacteur en chef, Paul Vaillant-Couturier, s'en prend trĂšs violemment Ă  l'organisation de la Mi-CarĂȘme officielle[137] :

Aujourd'hui, Mi-CarĂȘme de dĂ©sastre
Hier on avait convoquĂ© une large foule Ă  s'amuser par ordonnance prĂ©fectorale. Une permission limitĂ©e dont elle voulait se hĂąter de profiter... Mi-CarĂȘme du grand CarĂȘme de chĂŽmage...
Et cela était pathétique...
Les chars. Une pauvre odeur rance de comité d'arrondissement. Du pavoisement mal foutu qui laisse voir une méchante charpente De pauvres petites reines outrageusement maquillées envoyant des baisers mécaniques aux réclames des boulevards et aux haies sans bravos. Des bandes d'étudiants fascistes.
Tricolore et publicitĂ©, publicitĂ© et tricolore. Plus rien de traditionnel mĂȘme dans ce que le mot peut encore contenir de grandeur populaire.
Des centaines de mille francs dépensés pour créer un maximum de laideur une laideur anguleuse et sans couleur.
On avait voulu ressusciter les fĂȘtes d'antan !
Lazare se levait, mais cadavérique puant, épouvantable !
Plus la moindre fantaisie.
Aucun char de « dĂ©guisĂ©s Â» n'avait surgi de la masse. Tout cela Ă©tait l'Ă©manation d'une joie stĂ©rilisĂ©e.
La fĂȘte n'avait non plus rien d'une conception quelconque d'ensemble. Une fade anarchie, un dĂ©cousu invraisemblable dans le spectacle incohĂ©rent.
(...)

La mention des « bandes d'Ă©tudiants fascistes » s'explique par le fait que dans les annĂ©es 1920, la Mi-CarĂȘme, fĂȘte apolitique, jouit d'une grande popularitĂ© notamment dans les rangs des Ă©tudiants de l'Action française. Comme en tĂ©moigne leur organe, L’Étudiant français, qui Ă©crit, le [138] :

PARIS
L'Association GĂ©nĂ©rale des Étudiants a pris, cette annĂ©e, une heureuse initiative en collaborant avec le ComitĂ© des FĂȘtes de Paris pour l'organisation de la Mi-CarĂȘme.
Le samedi 26 fĂ©vrier, Ă  la Maison des Étudiants, fut procĂ©dĂ© Ă  l'Ă©lection de la Lisette des Étudiants[139], la toute gracieuse Mlle Marie Leca, Ă©lue avec enthousiasme au milieu d'une joyeuse assemblĂ©e. Le peintre Willette et de nombreux conseillers municipaux Ă©taient venus prĂȘter leur concours Ă  la fĂȘte.
Et le jeudi suivant, dans le cortĂšge de la Reine des Reines, notre Lisette, Ă  cĂŽtĂ© de BĂ©ranger[139], dĂ©filait Ă  travers tout Paris, sur le char de la Chanson française, qu'entouraient les Étudiants coiffĂ©s de leur bĂ©ret.
Toutes nos félicitations à l'A. G. et à son président, Albucher.

Traditionnellement, les Reines de la Mi-CarĂȘme rendent visite aux siĂšges des grands journaux parisiens. Le , L'HumanitĂ© annonce avoir reçu Ă  son siĂšge la reine des employĂ©es des maisons bourgeoises et ses deux demoiselles d'honneur[134] :

A « l'HumanitĂ© »  une « reine » 
Une « reine » Ă  l'HumanitĂ© !

La camarade Marie Rolland « reine » des employĂ©es des maisons bourgeoises, accompagnĂ©e de ses deux demoiselles d'honneur, Marie Bricault et Pinas Stanislova, et d'une dĂ©lĂ©gation du Syndicat, est venue, jeudi jour de Mi-CarĂȘme, saluer notre journal.
Contrairement à la coutume bourgeoise, cette « reine » n'est pas allé s'exhiber sur les boulevards. Dans la matinée, elle se rendait au ministÚre du Travail pour présenter les revendications de ses camarades qui l'avaient élue :
Repos hebdomadaire, égalité vis-à-vis des autres corporations en ce qui concerne la prud'homie, meilleur logement et meilleures conditions d'hygiÚne, plénitude des droits civiques, juridiques et sociaux, telles sont les revendications qui furent précisées avec force et pour laquelle la délégation demanda une solution.

Le , Ă  la tribune de la Chambre des dĂ©putĂ©s, le dĂ©putĂ© communiste Jacques Doriot dĂ©nonce, entre autres, l'interdiction d'un bal de la Mi-CarĂȘme[140] :

Le char du BƓuf Gras Ă  la Mi-CarĂȘme 1928, publicitĂ© pour les Boucheries Auguste Sabatier.
Combien d'interdictions aussi n'avez-vous pas prononcĂ©es contre des bals ouvriers ! Dans l'espace d'un mois, Ă  Saint-Denis, vous avez interdit le bal d'une organisation ouvriĂšre fĂ©minine, le bal du Secours rouge international et, le jour de la mi-carĂȘme, vous avez Ă©tĂ© jusqu'Ă  interdire un bal d'enfants travestis.

Le on lit dans L'HumanitĂ© l'annonce d'un « bal de mi-carĂȘme rouge[141] » :

Prenez note qu'au bal de mi-carĂȘme rouge aura lieu un concours de travestis entre ceux et celles qui auront su le mieux ridiculiser nos adversaires de classe.

Par la suite, les communistes français paraissent retrouver une certaine neutralitĂ© vis-Ă -vis de la Mi-CarĂȘme. Le , L'HumanitĂ© publie une photo d'HĂ©lĂšne Capron, la jeune Reine des Reines de Paris[142]. Et le journal communiste Ce Soir Ă©dite un tract d'appel au grand cortĂšge qui dĂ©file Ă  Paris le jeudi de la Mi-CarĂȘme [143].

À l'opposĂ© de l'Ă©chiquier politique, on voit Suzy Lesage Reine de Paris 1935[144] participer avec deux autres reines Ă  un bal des croix-de-feux Ă  Vincennes en 1935[145]. Mais il faut relever que d'une façon gĂ©nĂ©rale, la plupart du temps, la politique ne participe pas de la Mi-CarĂȘme parisienne qui reste une fĂȘte totalement apolitique.

La Mi-CarĂȘme et le dĂ©putĂ© Auguste Sabatier

En 1928, la politique s'invite indirectement dans la Mi-CarĂȘme parisienne. Alors que le boucher Auguste Sabatier se prĂ©sente Ă  la dĂ©putation, le dĂ©putĂ© communiste Jean Garchery, qui ne fait pas partie de ses amis politiques, le dĂ©crit ainsi dans un dĂ©bat Ă  la Chambre des dĂ©putĂ©s[146] :

Nous savons que M. Sabatier est prĂ©sident d'un comitĂ© des fĂȘtes de Paris, que, en particulier, il organise chaque annĂ©e les fĂȘtes de la mi-carĂšme et qu'il dirige et prĂ©side les cĂ©rĂ©monies au cours desquelles sont dĂ©signĂ©es les reines de la citĂ©.

Le , dans le cortĂšge de la Mi-CarĂȘme figure un char du BƓuf Gras vantant les mĂ©rites des boucheries Auguste Sabatier. Le patron de ces boucheries prĂ©side l'organisation de la fĂȘte. Alors qu'il est Ă©galement en campagne Ă©lectorale Ă  Paris.

Il est élu député de la 2e circonscription du 18e arrondissement, quartier de Clignancourt, le 29 avril suivant[147].

La Mi-CarĂȘme et la publicitĂ©

En 1921, la Reine des Reines de Paris Yvonne Béclu pose pour le Bon Marché.
En 1926, la Reine des Reines de Paris Mathilde Isembart pose pour l'apéritif Vichy Quina.
La marque De Dion-Bouton fait sa publicité en haut d'un des mùts du char automobile électrique de la Reine des Reines de Paris pour la rive droite 1903[148].

La publicitĂ© cherche Ă  s'infiltrer tĂŽt dans le Carnaval de Paris sous la forme des chars rĂ©clames se joignant aux cortĂšges du BƓuf Gras et de la Mi-CarĂȘme.

« Le Triomphe Â», char automobile Ă©lectrique construit par la maison De Dion-Bouton, sur lequel dĂ©file en 1903 la Reine des Reines de Paris pour la rive droite Marie Missiaux, porte plusieurs mĂąts. En haut d'un de ceux-ci se tient un angelot sculptĂ© montrant un disque emblĂšme de la marque. Il est Ă©crit dessus, en grands caractĂšres majuscules : « AUTOMOBILES DE DION-BOUTON Â».

Cinq annĂ©es plus tard, pour la Mi-CarĂȘme 1908, De Dion-Bouton s'associe aux pneumatiques Michelin pour faire dĂ©filer Ă  Paris un char monumental de Bibendum et de Dion Bouton[149].

La publicitĂ© va aussi tendre Ă  associer la Mi-CarĂȘme elle-mĂȘme avec ses messages.

Ainsi, en 1921, le grand magasin parisien Au Bon MarchĂ© Ă©dite deux cartes-postales publicitaires Ă  l'effigie d'Yvonne BĂ©clu, Reine des Reines de Paris 1921, oĂč est prĂ©cisĂ© qu'il a offert la tenue royale.

En 1926, Mathilde Isembart, Reine des Reines de Paris 1926, pose pour une carte-postale publicitaire de l'apéritif Vichy Quina, un vin de quinquina alors célÚbre en France.

À cĂŽtĂ© de sa photo en tenue royale apparaĂźt un quatrain manuscrit :

Au Vichy Quina

J'unis ma puissance Ă  la Tienne
DĂ©sormais, c'est toi que je bois
Car si des Reines je suis Reine
Des Quinquinas tu es le Roi

Mathilde Isembart

Quand Auguste Sabatier, homme politique et boucher, prĂ©side Ă  l'organisation du cortĂšge de la Mi-CarĂȘme en 1927, celui-ci compte un char du BƓuf Gras. Il porte un bƓuf de sa boucherie, comme le prĂ©cise une inscription bien visible sur le char[150]. L'annĂ©e d'aprĂšs, le char du BƓuf Gras de la Mi-CarĂȘme est affublĂ© d'une tonitruante publicitĂ© pour Auguste Sabatier[151].

L'organisation-mĂȘme de la Mi-CarĂȘme parisienne est reprise par le commerce dans le cadre d'Ă©vĂ©nements commerciaux. On peut voir, par exemple, en 1932, la foire-braderie organisĂ©e Ă  Saint-Denis, juste aprĂšs le jeudi de la Mi-CarĂȘme, dotĂ©e d'une Reine de la braderie avec ses demoiselles d'honneur. Un grand journal en parle. Et elles sont prĂ©sentĂ©es aux autoritĂ©s locales, exactement comme le sont habituellement les Reines des Reines de Paris et leurs demoiselles d'honneur aux autoritĂ©s officielles Ă  Paris[152].

En 1924, Ă  MontĂ©limar, on intronise trois Reines du Nougat : IrĂšne Bernard, Rose Mouyon et Marguerite Brun[153]. En 1932, Ă  Paris, la Ligue nationale pour la dĂ©fense des fumeurs et des industries se rattachant au tabac fait Ă©lire, Ă  l'issue de son troisiĂšme congrĂšs, une Reine des tabacs : Mademoiselle Capoulade[154]. Et Ă  Plougastel-Daoulas, on Ă©lit, Ă  une date indĂ©terminĂ©e, une Reine des Fraises[155]. Ce titre existe encore en 2012 dans au moins deux communes françaises : BiĂšvres, oĂč Clara a Ă©tĂ© Ă©lue Reine des Fraises au cours de la 87e FĂȘte des Fraises[156], et Woippy, oĂč Djelyssa Dorschner a Ă©tĂ© Ă©lue 82e Reine des Fraises[157].

Disparition de la fĂȘte des blanchisseuses

Le char de Lucie Le PĂ©ru, Reine des Reines de Paris 1902 pour la rive gauche[158].
Le char d'Eugénie Petit, Reine des Reines de Paris 1893[159].
Le char de Marie Bonhomme, Reine des Reines de Paris 1894[160].
En-tĂȘte des lettres du ComitĂ© des FĂȘtes de Paris prĂ©parant les festivitĂ©s de la Mi-CarĂȘme 1905.
Le char de Marie-Louise Grimm, Reine des Reines de Paris 1895[161].
Le char de Berthe Roche, Reine des Reines de Paris 1902 pour la rive droite[162].

À partir de 1891, des hommes, les maĂźtres de lavoirs, vont priver les femmes, les blanchisseuses, de leur fĂȘte.

Le prĂ©texte invoquĂ© – comme toujours en pareil cas les adversaires avancent masquĂ©s – sera l'efficacitĂ© et l'amĂ©lioration de la fĂȘte. Il y aura aussi l'argent, grĂące auquel on rĂ©compensera, on fera plus beau, etc.

Et aussi le mensonge, qui consiste Ă  dire que la chose qu'on veut organiser c'est la mĂȘme fĂȘte « amĂ©liorĂ©e ».

Le nom est le mĂȘme, le conserver est rentable, incontournable, mais le but est diffĂ©rent.

Ce n'est plus une fĂȘte c'est un spectacle.

La crĂ©ation d'un somptueux char de parade accompagnĂ© par une escorte de prestige et d'un manteau de cĂ©rĂ©monie pour la Reine des Reines participera de cette prise de contrĂŽle de la FĂȘte des Blanchisseuses par les maĂźtres de lavoirs. Le manteau, d'ailleurs, semble ĂȘtre toujours restĂ© la propriĂ©tĂ© des organisateurs et non de la Reine des Reines. C'est ce qui paraĂźt ressortir Ă  la lumiĂšre d'un procĂšs survenu en 1914 : la Reine des Reines ayant choisi de conserver son manteau en vue de le porter par la suite Ă  son mariage, les organisateurs de l'Ă©poque – le ComitĂ© des FĂȘtes de Paris, – poursuivent la jeune fille en justice pour le rĂ©cupĂ©rer. Finalement, ils perdent leur procĂšs[163].

Dans les années qui suivent 1891 une rivalité éclate entre les lavoirs, halles et marchés.

ExceptĂ© une certaine Madame Massot, prĂ©sidente de l'association la Renaissance des Halles[164], seuls des hommes dirigeaient les halles et marchĂ©s parisiens. Les marchĂ©s s'emparent de la fĂȘte Ă  partir de 1895. Puis ils sont Ă©liminĂ©s par le commerce parisien reprĂ©sentĂ© par le ComitĂ© des fĂȘtes de Paris – organisme privĂ©, crĂ©Ă© en 1901, – qui leur succĂšde en 1903.

Le ComitĂ© des fĂȘtes de Paris Ă  partir de 1921 se rĂ©vĂšle incapable de gĂ©rer ce qui reste de la fĂȘte des blanchisseuses. Il discute mĂȘme de l'idĂ©e de dĂ©placer la Mi-CarĂȘme Ă  un autre moment de l'annĂ©e situĂ© en dehors de la pĂ©riode traditionnelle et oĂč le temps serait plus doux[165]. AprĂšs diverses innovations douteuses, la fĂȘte disparaĂźt dans les annĂ©es 1930.

Elle est alors encore vivante dans les Ă©coles. Un tĂ©moin, nĂ© en 1929, se souvient[166] que dans les Ă©coles du 13e arrondissement qu'il a frĂ©quentĂ© enfant, un repas costumĂ© Ă©tait organisĂ© Ă  la Mi-CarĂȘme. Les enfants s'inventaient leurs propres costumes, dĂ©filaient dans le quartier, couraient dans la cour de rĂ©crĂ©ation, formaient des groupes, jouaient Ă  chat-perchĂ© ou Ă  se faire peur. Par ailleurs Mardi gras Ă©tait Ă©galement fĂȘtĂ©.

À la Mi-CarĂȘme dĂ©file encore un grand cortĂšge le et des cortĂšges d'enfants sur les Champs-ÉlysĂ©es dans les annĂ©es 1950.

AprĂšs sa disparition, la grande fĂȘte des femmes est littĂ©ralement effacĂ©e de la mĂ©moire collective. Dans les livres on n'en trouve aucune trace. Ceux qui l'ont conduit Ă  disparaĂźtre ont cherchĂ© ensuite Ă  en effacer le souvenir.

À Paris, on se souvient quand mĂȘme un peu de la Mi-CarĂȘme, mais la fĂȘte des blanchisseuses est oubliĂ©e. C'est seulement en 2008 que commence sa renaissance, et en 2009 dĂ©file Ă  nouveau un cortĂšge de la FĂȘte des Blanchisseuses.

Une fĂȘte sƓur en Allemagne

Le « Beueler Damenkomitee von 1824 » (Comité de 1824 des dames de Beueler) photographié vers 1900.

Beueler quartier de la ville de Bonn en Rhénanie était fameux pour ses blanchisseries depuis le XVIIIe siÚcle. En 1902 existaient encore 92 blanchisseries à Beueler.

Se dĂ©roulant au moment du Carnaval Ă  Beueler existe une fĂȘte des blanchisseuses.

Les blanchisseuses ont crĂ©Ă© en 1824 leur fĂȘte et son comitĂ© d'organisation : le « Beueler Damenkomitee von 1824 » (ComitĂ© de 1824 des dames de Beueler). C'Ă©tait l'annĂ©e d'aprĂšs la naissance du grand ComitĂ© du Carnaval de Cologne, ville proche de Bonn.

Depuis 1958 est Ă©lue Ă  Beueler Ă  l'occasion de la fĂȘte une « WĂ€scherprinzessin (princesse des blanchisseuses) ». La premiĂšre se nommait Maria Balzer.

Cette fĂȘte des blanchisseuses de Beueler oĂč les femmes s'affirment face au pouvoir masculin a donnĂ© naissance Ă  la tradition allemande du « Weiberfastnacht » ou « Weiberfasching » (appelĂ©e en Kölsch, dialecte de Cologne et ses environs : « Wieverfastelovend »).

Il s'agit du jour du Carnaval oĂč les femmes s'arment de ciseaux et coupent les cravates des hommes.

Cette fĂȘte d'affirmation fĂ©minine rappelle la tradition du Hirtzag qui existait encore, vers 1900, au moment du Carnaval dans la ville de Mulhouse.

Une tradition bolivienne prĂ©sente Ă  la Mi-CarĂȘme Ă  Paris 2015

« Pujllay » fĂȘtĂ© Ă  Paris, place de l'HĂŽtel-de-Ville, au Carnaval des Femmes 2015.
« Pujllay » dansé devant l'HÎtel de ville de Paris, au Carnaval des Femmes 2015.

Une fĂȘte traditionnelle de la communautĂ© indienne Yampara de Bolivie : « Pujllay et Ayarichi », a Ă©tĂ© inscrite en 2014 par l'UNESCO sur la liste du patrimoine immatĂ©riel de l'HumanitĂ©. Le certificat de cette inscription a Ă©tĂ© portĂ© au village de Tarabuco le jour de la fĂȘte de Pujllay, le .

À Paris, le mĂȘme jour, « Pujllay et Ayarichi » ont Ă©tĂ© dansĂ©s par des Boliviens de Paris au 7e Carnaval des Femmes, FĂȘte des Blanchisseuses 2015[167]. Les Boliviens ont dansĂ© tout le long du parcours, depuis la place du ChĂątelet jusqu'Ă  la place de l'HĂŽtel-de-Ville. Sergio CĂĄceres GarcĂ­a, ambassadeur de Bolivie auprĂšs de l'UNESCO, Ă©tait prĂ©sent Ă  la fĂȘte[168].

Histoire de la fĂȘte

Au XVIIe siĂšcle : la Truie qui file

La Truie qui file enseigne du XVIe siĂšcle.

Au XVIIe siĂšcle, le jour de la Mi-CarĂȘme Ă  Paris, dans le quartier de la Halle, se dĂ©roulent des festivitĂ©s populaires autour d'une enseigne figurant une Truie qui file, situĂ©e au numĂ©ro 24 rue de la Cossonnerie. Edmond Beaurepaire Ă©crit Ă  ce sujet en [169] :

C'Ă©tait un petit bas-relief en pierre peinte, devant laquelle, le jour de la mi-carĂȘme, les garçons de boutique des environs, les apprentis, les servantes et les portefaix de la Halle se livraient Ă  des folies, « souvenirs du paganisme », s'il faut en croire Jean Deslyons, un grave docteur en Sorbonne[170]. Sauval nous dit quelles Ă©taient ces « folies » : on forçait les apprentis nouveaux et les artisans de la Halle Ă  venir embrasser cette truie, non sans avoir soin de leur cogner le nez contre la pierre, et, jusqu'Ă  la nuit, ce n'Ă©taient que danses, cris, mascarades et beuveries dans tout le quartier.
Cette enseigne, du XVIe siÚcle, est aujourd'hui au musée de Cluny[171].

La Mi-CarĂȘme Ă  Paris, au Palais Cardinal, mars 1656

On lit dans le Grand dictionnaire universel du XIXe siĂšcle, qu'Ă  Paris, le jeudi de la Mi-CarĂȘme , Louis XIV participe Ă  un jeu Ă  cheval : il court la bague.

Jeu de bagues, Jeu d'adresse qui consiste Ă  enfiler et Ă  enlever, au galop d'un cheval avec une lance, une Ă©pĂ©e, un stylet ou un bĂąton, un ou plusieurs anneaux suspendus Ă  un poteau : Le jour de la mi-carĂȘme, 26 mars 1656, Louis XIV voulut courre la bague dans le palais Cardinal. (Journ. inĂ©d[172].)

La Mi-CarĂȘme Ă  Paris, place Royale, mars 1659

Le char d'Antoinette Orlhac, Reine des Reines de Paris 1909[173].
La Reine des Reines de Paris 1909 avec son char participant au défilé fleuri du à Saumur[174].
La Reine des Reines de Paris 1911 avec son char participant à une cavalcade le à Alençon.
Le char de la Reine des Reines de Paris 1911 réutilisé pour les Reines du Carnaval de Chalon-sur-SaÎne en 1922.

La Mi-CarĂȘme au XVIIIe siĂšcle

La Mi-CarĂȘme parisienne est une fĂȘte fĂ©minine depuis, au moins, le XVIIIe siĂšcle. On en connaĂźt une description de cette Ă©poque :

Les blanchisseuses s'Ă©lisent une reine et lui donnent un Ă©cuyer ; le maĂźtre de cĂ©rĂ©monies ordinairement est un porteur d'eau. Le jour de la fĂȘte arrivĂ©, la reine soutenue par son Ă©cuyer, se rend dans le bateau (le bateau-lavoir), oĂč des mĂ©nĂ©triers l'attendent. On y danse et c'est elle qui ouvre le bal. La danse dure jusqu'Ă  cinq heures du soir ; les cavaliers font pour lors venir un carrosse de louage[175] ; la reine y monte avec son Ă©cuyer ; et toute la bande gaie suit Ă  pied ; elle va, avec elle, dans une guinguette pour s'y rĂ©jouir toute la nuit[176].

Sans ĂȘtre nommĂ©e, la Mi-CarĂȘme est autorisĂ©e le 29 ventĂŽse an VIII

Un rapport du baron Dubois, prĂ©fet de police, du 19 ventĂŽse an VIII (9 mars 1800) indique qu'il est permis aux blanchisseuses, « tant dans leurs bateaux qu'ailleurs », de fĂȘter le « 29 ventĂŽse » (19 mars). C'est le jour de la Mi-CarĂȘme, qu'on Ă©vite de nommer dans le document[177] - [178].

La Mi-CarĂȘme en 1805

Il existe une description de cette fĂȘte en 1805. Ce document est conservĂ© dans les Collections historiques de la prĂ©fecture de Police. Il s'agit d'une Ă©pave, piĂšce Ă©chappĂ©e Ă  l'incendie de l'HĂŽtel de police de Paris en mai 1871. Ce texte a Ă©tĂ© en partie publiĂ© pour la premiĂšre fois dans la brochure de Basile Pachkoff Proposition de rĂ©tablissement de la FĂȘte de Paris, dite : Promenade du – ou des – BƓuf(s) gras. en fĂ©vrier 1994 (premiĂšre Ă©dition) et mars 1994[179]. Il a Ă©tĂ© reproduit intĂ©gralement, par la suite, dans des publications Ă  faible tirage distribuĂ©es dans le cadre de la renaissance du Carnaval de Paris :

Jeudi 30 VentĂŽse an 13
DÚs le matin, la gaité s'est manifestée parmi les diverses classes du peuple.
Suivant un ancien usage, les blanchisseuses ont cĂ©lĂ©brĂ© la mi-carĂȘme, par des danses et des chants dans leurs bateaux[180].
Les garçons-bouchers (1) ont promenĂ© un enfant vĂȘtu en amour, sur un char Ă©lĂ©gant, trainĂ© par deux moutons d'une superbe race
Le char était environné de jeunes filles à cheval, en costume de bergÚres, parées de guirlandes de fleurs.
Un corps de musique et de tambours précédait le cortÚge.
Vendredi 1er Germinal an 13
Les bals ont duré toute la nuit du jeudi au vendredi.
Les ouvriers ont encore été réunis toute la journée du vendredi
Le bal de l'opéra a été nombreux et a produit 9.300f
L'ordre et la gaité ont régné partout.
(1) Les garçons-bouchers étaient à cheval en grand costume de bergerie.

L'enterrement des roses en 1830

A Paris, dans les bals de la mi-carĂȘme, Ă  la fin des plaisirs de l'hiver, toutes les danseuses se donnent aussi le mot pour enterrer les roses : elles doivent avoir toutes une robe de satin rose, avec une triple jupe de tulle rose, relevĂ©e de chaque cĂŽtĂ© par de grosses roses mousseuses ; au corsage, aux manches, aux coiffures, la mĂȘme fleur domine : Ă  deux heures du matin, on dĂ©tache toutes ces roses qui, rĂ©unies dans de vastes corbeilles, ornent la table du souper ; aprĂšs le souper, on les vend au profit des pauvres, et l'enterrement des roses vient au secours des vivants[181].

Une reine des blanchisseuses héroïne de théùtre en 1830

En 1830 est donné au théùtre de l'Ambigu-Comique Tristine, une parodie en trois actes de Jules, dont l'héroïne est une reine des blanchisseuses du village de Chaillot[182].

Les reines de 1830 Ă  1860

Annonce dans le Journal des dĂ©bats du bal de l'OpĂ©ra et d'une loterie organisĂ©e pour le jeudi de la Mi-CarĂȘme [183].
Le Rappel, 23 novembre 1871[184].

Les blanchisseuses Ă©lisent leur reine pour la Mi-CarĂȘme[185]. Nous connaissons les noms de quelques-unes d'entre elles.

Un article du journal Le Rappel, du [184], fait l'éloge posthume de Jeanne Sauterie, « la plus belle des blanchisseuses, dont elle a été dix-sept fois la reine » :

« Jeanne Sauterie, qui était admirablement jolie, était en 1830 ùgée de dix-huit ans. Malgré les propositions de toutes sortes que lui firent ses admirateurs, elle resta sage et se maria.

Tous les ans, quand venait la fĂȘte des blanchisseuses, Jeanne Sauterie trĂŽnait en haut du char classique, vĂȘtue en Diane chasseresse. Comme elle Ă©tait extrĂȘmement Ă©conome, le mĂȘme costume lui a servi pendant ses dix-sept ans de royautĂ© ! »

Cet article indique donc que Jeanne Sauterie est la reine des blanchisseuses de 1830 Ă  1847.

Elle ou tout au moins sa fonction paraĂźt avoir inspirĂ© la scĂšne parisienne durant cette pĂ©riode : le au ThĂ©Ăątre des VariĂ©tĂ©s on donne pour la premiĂšre fois une piĂšce intitulĂ©e La Reine de Blanchisseuses, Ɠuvre de Rougemont, Hennery et Granger[186].

En 1895, Les Annales politiques et littéraires, revue populaire paraissant le dimanche donne d'autres noms, certains contradictoirement à la longue royauté de Jeanne Sauterie[187] :

« La plus ancienne reine dont l'histoire fasse mention Ă©tait Marie Gaupin, qui dut Ă  son haut rang passager, d'ĂȘtre remarquĂ©e par un homme du monde, dont elle accepta les hommages. Deux ans aprĂšs, Marie Gaupin s'asphyxiait dans un taudis de la rue Serpente. La reine de 1845, Blanche Chassa, eut des malheurs d'un autre genre. Elle se laissa sĂ©duire par un garçon blanchisseur qui, entre-temps, occupait ses nuits Ă  chiper les bourses des passants attardĂ©s. Il finit par « mourir subitement » par la main de « Monsieur de Paris[188] ». Blanche lui survĂ©cut peu. Elle devint folle et mourut Ă  la SalpĂȘtriĂšre.

Une fluxion de poitrine enleva successivement la reine de 1848, Aurélie Vioux, et la reine de 1849, dont le nom est oublié. Annette Leduc, qui fut reine trois années de suite, en 1850, 1851 et 1852, s'asphyxia, suivant les uns, et, suivant les autres, mourut de la poitrine. La reine de 1853, Marguerite Fauchon, quitta le battoir pour les planches. Sous le nom de Louise de Chamerau, elle débuta au Palais-Royal. On lui trouva de la beauté et on remarqua ses diamants.

Quelques mois aprĂšs, dĂ©sespĂ©rĂ©e des dĂ©dains d'un de ses camarades, elle s'habille comme au temps oĂč elle Ă©tait simple ouvriĂšre, se dirigea vers la Chapelle, gagna le canal et s'y laissa choir. On ne la retrouva que le lendemain. La reine de 1860 se noya par accident dans la Marne !
 »

Un journal de l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente, La Justice, donne les mĂȘmes noms et ajoute[189] : « Plus heureuses, les autres reines n'ont pas d'histoire. Â» Ce qui signifie que si elles ne connaissent pas un sort tragique relevant de la rubrique des faits divers, elles ne mĂ©ritent pas qu'on leur accorde de l'attention. C'est un point de vue.

Carnaval et Mi-CarĂȘme vus par Charles Baudelaire en 1859

En 1859 pour critiquer la photographie Charles Baudelaire fait rĂ©fĂ©rence au Carnaval de Paris, aux bouchers de la Promenade du BƓuf Gras et aux blanchisseuses de la Mi-CarĂȘme[190] :

« Puisque la photographie nous donne toutes les garanties dĂ©sirables d’exactitude (ils croient cela, les insensĂ©s !), l’art, c’est la photographie. » À partir de ce moment, la sociĂ©tĂ© immonde se rua, comme un seul Narcisse, pour contempler sa triviale image sur le mĂ©tal. Une folie, un fanatisme extraordinaire s’empara de tous ces nouveaux adorateurs du soleil. D’étranges abominations se produisirent. En associant et en groupant des drĂŽles et des drĂŽlesses, attifĂ©s comme les bouchers et les blanchisseuses dans le carnaval, en priant ces hĂ©ros de vouloir bien continuer, pour le temps nĂ©cessaire Ă  l’opĂ©ration, leur grimace de circonstance, on se flatta de rendre les scĂšnes, tragiques ou gracieuses, de l’histoire ancienne.

La Mi-CarĂȘme en 1863

Annonces de bals parĂ©s et masquĂ©s pour le jeudi de la Mi-CarĂȘme [191].
Caricature de Bertall : le Jardinier-Coiffeur ornant de fruits la tĂȘte de sa patronne pour la Mi-CarĂȘme 1863[192].

Un auteur qui signe son texte Jean Cabochard Ă©crit[191] :

Adieu beau Carnaval !!
C'est aujourd'hui jeudi ; le traditionnel cornet Ă  boucquin retentit : les oreilles timides se bouchent.
La foule envahit les boulevards ; le défilé de masques va commencer.
Le jeudi de la mi-carĂȘme, c'est le vĂ©ritable mardi gras.
C'est le jour oĂč circulent les cortĂšges les plus grotesques, les chars les plus somptueux.
Les promeneurs se divisent en deux catégories :
L'une, qui regarde.
L'autre, qui se fait regarder.
Et tout le monde est content, tout le monde s'amuse !

C'est la fĂȘte des blanchisseuses

Elles sont toutes lĂ , fringantes et joyeuses, et faisant parade de leurs plus beaux atours.
Tous les lavoirs sont brillamment représentés : leurs banniÚres constellées d'étoiles d'or flottent au vent.
La rĂ©clame est Ă©galement de la fĂȘte : les grands magasins de Paris se rappellent Ă  leurs clients par d'ingĂ©nieux attraits.
– On fait des crĂȘpes aussi, et mardi gras, qui est parti, n'en a pas.
Le carnaval est mort
. Vive la mi-carĂȘme !

La Mi-CarĂȘme en 1864

Deux Ă©lĂ©ments intĂ©ressants Ă  relever ici. À l'Ă©poque la messe fait partie de la journĂ©e de fĂȘte de la Mi-CarĂȘme. Et la pluie battante n'arrĂȘte pas les fĂȘtardes :

—La pluie presque continuelle qui avait signalĂ© la journĂ©e et la soirĂ©e d'hier, a redoublĂ© aujourd'hui de grand matin. Cela n'a pas empĂȘchĂ© les reines choisies dans les lavoirs et les blanchisseries, de se rendre en grand Ă©quipage Ă  la messe et de faire ensuite leur promenade sur les boulevards, dont l'aspect Ă©tait assez triste, sous l'influence d'une pluie battante[193].

Description de l'Ă©lection des reines en 1868

Garçon de lavoir ou porteur d'eau, dessin d'Edward Ancourt[194].

En 1868, Timothée Trimm explique[60] comment une blanchisseuse devient reine de son lavoir ou bateau-lavoir :

Si chaque lavoir a sa souveraine, il s'ensuit que nous pourrons compter des reines par centaines, dans ce Paris d'aujourd'hui tout plein de gens en habits de fĂȘtes.
Et j'ai appris comment l'élection se faisait généralement.
On ne vote pas, on complote, on convient Ă  l'avance, dans un lavoir, quelle sera la souveraine de la Mi-CarĂȘme.
Il y a souvent 100, 120 et 150 lavandiĂšres dans un lavoir ; on voit que le choix parmi les postulantes ne manque pas...
Un beau matin, quinze jours avant la Mi-CarĂȘme, une jeune laveuse arrive Ă  sa place.
Et voit un bouquet déposé dans son modeste baquet !...
C'est le signe de son avÚnement prochain ; c'est la marque qu'elle a été choisie dans son lavoir ou bateau de blanchissage... pour représenter gracieusement la communauté.
On rit, on chante, on danse le soir Ă  son heureux avĂšnement.
Les pratiques elles-mĂȘmes sont souvent invitĂ©es Ă  ces fĂȘtes oĂč rĂšgne une aimable gaietĂ©.
La Reine choisit son Roi, et le jour de la Mi-CarĂȘme, c'est ce monarque bĂ©nĂ©vole qui la vient chercher pour la conduire en pompe dans Paris.
Devant chaque Reine flotte la banniÚre de la localité qu'elle représente.
Je viens de voir passer la banniĂšre portant Lavoir Bellefonds, la Reine est fraĂźche comme un linge fin, elle a les yeux plus ressemblants au saphir que le bleu qu'elle emploie Ă  certains blanchissages.

Il apparaßt donc que la reine est cooptée, élue par une sorte de comité restreint et non sujette aux suffrages d'une assemblée. Ce qui changera par la suite.

Ici la reine choisi son roi. Comme il n'y a pratiquement pas d'hommes dans le lavoir, il arrive aussi que d'office un porteur d'eau ou le patron du lavoir soit couronné.

Le Gaulois Ă©crit le mardi :

Que d'ambitions satisfaites dans la journée d'hier ou bien qui le seront dans celle de jeudi prochain ! Plus de cent royautés vacantes auxquelles il a été pourvu.
Rien de la politique bien entendu : ce sont les sociĂ©tĂ©s de blanchisseurs, les bateaux (les bateaux-lavoirs) et les lavoirs qui ont fait leurs Ă©lections en vue de la mi-carĂȘme et qui ont fixĂ© les cotisations et organisĂ© leur journĂ©e de plaisir.

Aprùs 1870 des problùmes internes aux bouchers parisiens, l'affaire Mathurin Couder, font disparaütre pour longtemps le cortùge de la Promenade du BƓuf Gras[195].

Seule restent en lice les cortĂšges informels (celui du Moulin Rouge, par exemple, qui dĂ©file pour le Mardi Gras et la Mi-CarĂȘme 1892)[196] et bien sĂ»r les cortĂšges des lavoirs.

Le linge « emprunté » pour se costumer en 1870

Dessin de Cham paru en 1868, Ă  propos de l'emprunt du beau linge par les blanchisseuses pour se costumer Ă  la Mi-CarĂȘme[197].
La colonie amĂ©ricaine de Paris fĂȘte la Mi-CarĂȘme 1870[198].

Un article de presse du [199] parle du costume festif des blanchisseuses :

La Mi-CarĂȘme est peut-ĂȘtre la fĂȘte des blanchisseuses, mais c'est aussi la mort du linge confiĂ© cette semaine Ă  ces dames par leurs coquettes pratiques[200].
Car — ĂŽ mesdames, je vous l'apprends — vos belles chemises et vos jupons merveilleux servent ce jour-lĂ  de parure distinguĂ©e aux quadrilleuses de Vanves[201] et d'Issy[201].
Et aprĂšs souper[202], dame !...
C'est effrayant !...


La reine des blanchisseuses jouant du sceptre. Caricature de Cham, 1876[203].
La Reine des Blanchisseuses vue par G. Lafosse en 1874[204].

La Mi-CarĂȘme 1873 vue par un journal nĂ©o-zĂ©landais

Le 27 mai 1873, un journal nĂ©o-zĂ©landais, le West Coast Times and Observer, publie un article sur la Mi-CarĂȘme Ă  Paris, oĂč on lit notamment[117] :

La Mi-CarĂȘme est l'annuel, et le seul moment de vacances pour les blanchisseuses, comme le Vendredi saint l'est pour les bouchers. Elles choisissent leur roi dans la mesure oĂč il est riche, et la reine pour sa beautĂ© et sa vertu. Une procession – qui vient d'avoir lieu, suit, et un bal vient Ă  minuit, prĂ©cĂ©dĂ© par une visite gĂ©nĂ©rale des thĂ©Ăątres. Le roi n'a pas de liste civile, les insignes de sa fonction sont une rosette et un insigne en argent, sa majestĂ© affiche uniquement des bouquets de fleurs, et sa couronne se compose de camĂ©lias blancs ; il n'est pas de duchesse en France qui la surpasse par l'Ă©lĂ©gance de sa toilette, sauf par le choix de riches matĂ©riaux, qui, cependant, ne la rende pas plus attractive.

La Mi-CarĂȘme 1875

Illustration de la Mi-CarĂȘme parisienne vers 1877.

Le Petit Journal Ă©crit le [205] :

MalgrĂ© une tempĂ©rature peu agrĂ©able, il y a eu hier, jour de la mi-carĂȘme, une animation trĂšs grande dans Paris. Sur les boulevards, notamment, la foule Ă©tait considĂ©rable ; dĂšs quatre heures, on n'avançait qu'avec peine. Outre quelques chars de blanchisseuses assez bien ornĂ©s, on n'a vu, sauf quelques masques, que des enfants travestis. Le soir seulement, au moment de l'ouverture des bals, les masques et les personnages costumĂ©s ont commencĂ© Ă  affluer sur les boulevards,
Nombre de bateaux de blanchisseuses ont fĂȘtĂ© la mi-carĂȘme d'une maniĂšre un peu plus intime que par les promenades traditionnelles, qui ne manquent pas d'inconvĂ©nients quand l'hiver est trop persistant. On a donc ornĂ© de fleurs les Ă©tablissements, bateaux et lavoirs ; on a nommĂ© la reine dans quelques rĂ©unions, puis les blanchisseuses ont offert des bouquets Ă  leurs patrons.
Les patrons, en retour, ont donné un banquet aux blanchisseuses.
On a beaucoup ri, beaucoup bu, un peu dansé, et l'on s'est séparé vers le matin en se donnant rendez-vous pour l'année prochaine.

La reine des blanchisseuses de Paris en 1878

Un banal fait divers sans rapport direct avec le Carnaval survient en 1878 sur les lieux oĂč les blanchisseuses de Paris viennent de choisir leur reine.

Ce qui fait que le journaliste qui rapporte l'affaire nous informe en passant sur ce qui nous intéresse ici :

Les blanchisseuses de Paris Ă©taient rĂ©unies au lavoir de la rue Balagny, dans le but de nommer leur « reine » pour la fĂȘte annuelle de la mi-carĂȘme.
AprĂšs le vote, souper[206] et sauterie, oĂč ne se trouvaient mĂȘlĂ©s Ă  l'Ă©lĂ©ment fĂ©minin que quelques amis et quelques employĂ©s des lavoirs.

La Mi-CarĂȘme 1879 Ă  l'OpĂ©ra

Au bal de l'OpĂ©ra, le jeudi de la Mi-CarĂȘme , un costume de carnaval fĂ©minin trĂšs dĂ©nudĂ©[207].

Au cours des annĂ©es, on trouve frĂ©quemment annoncĂ©e la disparition imaginaire du Carnaval de Paris ou d'un de ses grands Ă©vĂ©nements. De ce genre de disparitions imaginaires on trouve un Ă©cho dans L'Univers illustrĂ© parlant du bal de l'OpĂ©ra donnĂ© pour la Mi-CarĂȘme[208] :

L'OpĂ©ra a donnĂ© jeudi dernier; jour de la Mi-CarĂȘme, le dernier des quatre bals masquĂ©s et costumĂ©s qu'il avait annoncĂ©s.
Je m'imagine qu'un voyageur qui aurait quitté la France depuis vingt-cinq ans, qui n'aurait jamais lu un journal français pendant sa longue absence, et qui, revenant à Paris, verrait sur une affiche ces mots: « Bal masqué de l'Opéra » serait bien étonné.
Il y a vingt-cinq ans, en effet, ce voyageur-lĂ  avait pu entendre dire : « C'est fini, le bal de l'OpĂ©ra est mort », et c'Ă©tait peut-ĂȘtre vrai, en ce sens que le bal de l'OpĂ©ra n'Ă©tait plus Ă  cette Ă©poque ce qu'il avait Ă©tĂ© en 1840. Avait-il changĂ© Ă  son dĂ©savantage ? Je n'oserais dire oui, je n'oserais dire non, ne l'ayant point vu autrement.
J'entends une foule de gens dire qu'on s'ennuie an bal de l'OpĂ©ra, et il m'est arrivĂ© de le dire comme tant d'autres. Il faut avouer qu'on y trouve aussi des gens qui ont l'air de s'y amuser. En ont-ils l'air seulement ? Est-ce de leur part une feinte pour sauver l'institution ? J'aurais quelque peine Ă  le croire. D'autre part, un grand nombre de ceux qui disent s'ĂȘtre fort ennuyĂ©s au dernier bal retournent au bal suivant. C'est apparemment que cela les amuse de s'ennuyer. En tout cas, il est certain qu'il y a Ă©normĂ©ment de monde Ă  ce bal mort et qu'il fait d'excellentes recettes.

La Belle Lurette en 1880

En 1880 Jacques Offenbach fait de la Belle Lurette blanchisseuse de Paris l'hĂ©roĂŻne de l'opĂ©ra-comique du mĂȘme nom.

Le clou de celui-ci est le dĂ©filĂ© des blanchisseuses pour la Mi-CarĂȘme qui se dĂ©roule sur scĂšne.

Contre l'emprunt du linge en 1882

La Mi-CarĂȘme parisienne vue par Draner en 1881[209].

En 1882 le journaliste Raoul Fauvel s'insurge avec humour contre l'emprunt du linge par les blanchisseuses en fĂȘte[210] :

ET NOTRE LINGE ?
Si Monselet n'avait pas chantĂ© les petites blanchisseuses avec autant de malice gauloise que de grĂące parisienne, j'aurais peut-ĂȘtre cĂ©dĂ© Ă  la tentation de rimer quelques quatrains en leur honneur. Mais le souvenir de cette jolie fantaisie me permet Ă  peine de hasarder sur leur compte un articulet en humble prose.
Je pousserai, nĂ©anmoins, l'audace jusqu'Ă  critiquer ces vestales de la Mi-CarĂȘme en rupture de lavoir. Ce n'est pas qu'il me dĂ©plaise de les voir passer, superbes et rieuses, sur leur char triomphal. Je salue mĂȘme leur reine d'un jour sans aucune arriĂšre-pensĂ©e rĂ©volutionnaire.
Seulement, ce qui m'inquiĂšte en les voyant dĂ©filer si richement parĂ©es, c'est de songer que c'est nous qui payons, Ă  notre insu, les frais de la fĂȘte. Oui, mes amis, c'est notre linge qui danse ; ce sont nos chemises les plus fines qui ornent la poitrine des pages et des hĂ©rauts du cortĂšge ; ce sont vos jupons brodĂ©s, vos cols agrĂ©mentĂ©s de dentelles qui servent Ă  mettre en relief ou Ă  voiler les grĂąces idem de ces robustes VĂ©nus du battoir.
Essayez un peu de les arrĂȘter au passage en leur demandant : « Et notre linge ? »
Notre linge ! Nous l'aurons la semaine prochaine, quand nos blanchisseuses auront oubliĂ© les fatigues de la Mi-CarĂȘme et repris le travail.
Encore si cette mauvaise farce ne se reproduisait qu'une fois par an, mais on nous la fait tous les jours.
Et pour quiconque connaĂźt le secret des petits profits clandestins du mĂ©tier, je ne crains point d'ĂȘtre dĂ©menti en affirmant que les trois quarts des blanchisseuses ne se gĂȘnent pas pour louer notre linge Ă  la journĂ©e et mĂȘme Ă  la semaine.
Tenez, pas plus tard que l'annĂ©e derniĂšre, prĂ©cisĂ©ment au sortir du bal de la Mi-CarĂȘme, j'ai fait pour une nuit la conquĂȘte d'une petite blanchisseuse, dĂ©guisĂ©e en homme.
Une fois dans l'intimitĂ© dĂ©shabillĂ©e du tĂȘte-Ă -tĂȘte, savez-vous ce que j'ai reconnu ?
Ma chemise ! Il est vrai qu'elle me l'a rendue... en baisers.

La Mi-CarĂȘme en 1882

Annonce des festivitĂ©s de la Mi-CarĂȘme 1882 organisĂ©es en banlieue de Paris[211].
Pluie, masques, cors, trompettes et bigophones Ă  Paris le jeudi de la Mi-CarĂȘme [212].

Le jeudi de la Mi-CarĂȘme , paraĂźt un poĂšme d'Escopette, qui nous donne d'intĂ©ressantes prĂ©cisions sur la fĂȘte des blanchisseuses.

Il existe sans doute comme dans d'autres Carnavals des cris propres au Carnaval de Paris. « OhĂ© ! », en est peut-ĂȘtre un.

Jeanne Sauterie reine des blanchisseuses de 1830 Ă  1847 se costumait en Diane. En 1882, les blanchisseuses affectionnent toujours les costumes mythologiques : Minerve, VĂ©nus.

Le troisiÚme quatrain indique la présence de musiciens sur les chars des blanchisseuses.

La pratique consistant Ă  « emprunter » les vĂȘtements des riches pour se costumer est rappelĂ©e au quatriĂšme quatrain.

Le sixiÚme quatrain évoque la reine des blanchisseuses. Le poÚte parle d'une personne précise sans la nommer.

Jeanne Sauterie a été reine des blanchisseuses durant 17 ans. Il s'est passé 35 ans entre la fin de son rÚgne et 1882. Les blanchisseuses paraissent fidÚles à leur reine. Une fois choisie elle est reconduite dans sa fonction pendant longtemps. On peut supposer que la « commÚre aux airs farceurs » de 1882, est la troisiÚme reine depuis Jeanne Sauterie[213]. Trois reines depuis 1847 totalisant chacune un rÚgne d'environ douze ans.

Le huitiĂšme quatrain nous indique que la reine des blanchisseuses porte une couronne.

1
Soyons gais ! C'est la Mi-CarĂȘme !
Crions : Ohé ! tous à la fois,
Et regardons passer la crĂšme
Du tuyotage et de l'empois !

4
Les dames plus ou moins bien mises,
Les messieurs plus ou moins exquis,
Auront emprunté les chemises
Des duchesses et des marquis.

7
Qu'elle risque un simple sourire,
Et la foule va se presser ;
Un geste ? Et le peuple en délire
Tombe en ses fers... Ă  repasser.

2
C'est la fĂȘte des Blanchisseuses
On va contempler les bras nus
D'un tas de petites noceuses
Figurant Minerve ou VĂ©nus.

5
Mais, sans faire de la politique,
Le Français est toujours tenté,
MĂȘme au sein de la RĂ©publique,
De célébrer la Royauté.

8
Et le soir venu, la matrone,
CĂ©dant aux vƓux du plus malin,
N'a plus qu'Ă  jeter sa couronne
Par-dessus le premier moulin.

3
Sur les chars oĂč toute la clique
DĂšs le matin se cramponna,
Nous entendrons cette musique
Qui fait rĂȘver Ă  Namouna[214],

6
Les blanchisseuses ont leur reine,
Une commĂšre aux airs farceurs,
Qui recevra, l'Ăąme sereine,
Les hommages des blanchisseurs.

9
C'est bien ! Mais la reine idéale
Serait celle qui, proprement,
Saurait laver le linge sale
De notre cher gouvernement[215] !

La Mi-CarĂȘme en 1883

Le Gil Blas du , datĂ© du 2 mars, se fait l'Ă©cho des cortĂšges parisiens de la Mi-CarĂȘme[216] :

Parmi les nombreuses cavalcades qui traverseront Paris, il convient de citer celle du marché des Carmes, organisée par la Société des Enfants du Plaisir. Huit piqueurs sonnant de la trompe ouvriront la marche ; suivront : le char de la Musique ; la voiture du président, M. Sérié ; les voitures du roi, M. Didier ; celle de la reine, Mme Georges ; huit landaus contenant des personnes costumées.
Voici l'itinéraire du cortÚge :
A dix heures, départ du marché des Carmes, place Maubert, Halles centrales, rue Vivienne, place de la Bourse, rue Joquelet, rue et Faubourg-Montmartre et rue Lafayette.

Un incident en 1887

ScĂšnes de la Mi-CarĂȘme parisienne caricaturĂ©es par Draner en 1877[217].

Le Petit Parisien Ă©crit le [218] :

Hier, vers quatre heures de l'aprĂšs-midi, les blanchisseuses du bateau-lavoir installĂ© au quai du Louvre venaient de nommer leur reine pour la Mi-CarĂȘme prochaine : elles dansaient sur la berge.
Un gardien de la paix du premier arrondissement, nommé Roth, voulut s'opposer aux danses des blanchisseuses.
Celles-ci refusÚrent d'obéir.
Mais le gardien de la paix se fĂącha et fit mine de tirer son sabre.
AussitÎt, il fut hué et malmené.
D'autres gardiens de la paix accoururent Ă  son aide.
Six arrestations ont été opérées.
Une seule a été maintenue : celle du nommé Marius Couard, tÎlier, ùgé de dix-neuf ans.

La Mi-CarĂȘme en 1887

La fĂȘte chez les blanchisseuses inspire des chansons[219].

Le Petit Journal Ă©crit le samedi [220] :

Les Parisiens en gĂ©nĂ©ral et plus particuliĂšrement les blanchisseurs et blanchisseuses, pour qui la Mi-CarĂȘme est le jour de fĂȘte par excellence, ont eu une dĂ©sagrĂ©able surprise, hier matin, Ă  leur rĂ©veil.
La neige était tombée en assez grande abondance, pendant la nuit, blanchissant le toit des maisons et le sol des rues; le temps semblait pris irrémédiablement pour toute la journée.
MalgrĂ© le mauvais Ă©tat de la tempĂ©rature, la Mi-CarĂȘme n'a pas laissĂ© cependant d'ĂȘtre trĂšs animĂ©e.
Comme cela a lieu tous les ans depuis plusieurs années, c'est spécialement autour de l'hÎtel du Petit Journal, rue Lafayette et place Cadet, que l'animation a été plus vive dans Paris et que l'entrain a été le plus grand.
L'entrée de l'hÎtel avait été décorée avec beaucoup de goût par M. Storm, propriétaire du Jardin d'hiver de la rue Milton.
Le vaste hall, qui vient d'ĂȘtre construit dans l'immeuble rĂ©cemment annexĂ© Ă  notre hĂŽtel pour l'agrandissement des services du Petit Journal, a servi hier Ă  la rĂ©ception des nombreux amis qui sont venus nous faire leur visite annuelle.
Le lavoir du boulevard de la Villette, numéro 80, est le premier dont nous ayons reçu la visite, vers deux heures de l'aprÚs-midi. Nous avons demandé au roi, M. Montorier, et à la reine, Mme Cartin, si le mauvais temps n'allait pas décourager les blanchisseuses.
—Les blanchisseuses, voyez-vous, monsieur, nous a rĂ©pondu la reine, comment voulez-vous qu'elles aient peur de l'eau ?...
En fait, rien n'a dĂ©couragĂ© les blanchisseuses et jamais Mi-CarĂȘme n'a Ă©tĂ© plus brillante, au Petit Journal tout au moins.
Le lavoir de l'Espérance, rue de Belleville, 15, est le second dont nous avons reçu le roi et la reine, M. LoubiÚre et Mme Dru, qui nous ont remis un trÚs beau bouquet.
Un grand char à cinq chevaux, avec musique, a ensuite amené M. Lagache et Mme Lambert, le président et la reine du lavoir Saint-Pierre, rue de Tardieu, qu'accompagnaient Mesdemoiselles Rosine Séquet, Marie Rousseau et AdÚle Roudier, trois jeunes filles costumées en trois couleurs.
Le lavoir Saint-Jean, rue Tandou, arrivé à la suite, avait aussi, pour représenter les trois couleurs, Mlle Marie Fricher et Mesdames Michel et Soules. Le roi était M. Simon et la reine Mme Weller.
Des sonneries de trompes ont annoncé l'arrivée du lavoir Jeanne d'Arc, rue Patay, venu dans un char à quatre chevaux, avec son roi M. Rognion, et sa reine Mme Piot.
Deux charmantes jeunes filles, Mesdemoiselles Julia Evrard et Louise Buque sont venues nous offrir deux splendides bouquets, au nom du grand lavoir Sainte-Marie, 127, faubourg du Temple, dont le roi est M. Fouillet et la reine Mme Buque.
Le patron de ce lavoir, M. Digard, nous a, en outre, remis une somme de dix francs pour les pauvres.
Le lavoir Sainte-Marguerite, de la rue du mĂȘme nom, a versĂ© Ă©galement entre nos mains la somme de vingt francs au profit de la caisse des Ă©coles du onziĂšme arrondissement, par l'intermĂ©diaire de leur jeune roi et reine M. Normand et Mlle Gavanier.
A ce moment, une trÚs belle cavalcade, organisée par le Biberon-Robert[221], a défilé vers trois heures et demie, dans la rue Lafayette. Le ciel s'est un peu éclairci, et, tout aussitÎt, une foule considérable s'est massée autour de l'hÎtel du Petit Journal, entravant toute circulation.
Deux mousquetaires Ă  cheval, prĂ©cĂ©dant les landaus et un char renfermant un orchestre de douze musiciens, nous ont annoncĂ© l'arrivĂ©e du lavoir de Jouvence, rue d'Avron. La reine, Mme Joseph Petit, fĂȘtait en mĂȘme temps ses noces d'or et le roi Ă©tait M. Gustave François.
AprÚs une sérénade donnée par les Amis de Saint-Hubert, est venu le lavoir Sainte-Marthe, dont M. et Mme Vognin étaient roi et reine, avec leur demoiselle d'honneur Mlle Simone Zelea.
Le lavoir d'Orléans, de la rue Bisson, nous a présenté son roi M. Sandoz, et sa reine, Mlle Failly, accompagnés de Mesdemoiselles Marie Clévenot et Louise Leroy, l'une demoiselle d'honneur, et la seconde fort bien costumée en République.
Deux chars Ă  cinq chevaux, avec une musique de dix-sept exĂ©cutants, ont amenĂ© en mĂȘme temps le lavoir Saint-Jean, rue de Belleville. M. Charles Ridel et Mlle Levrey Ă©taient roi et reine, ayant comme garçon et demoiselle d'honneur M. Étienne Collas et Mlle Vilzinski, accompagnĂ©s de M. Berthe, patron du lavoir.
M. Ancien, patron du lavoir de ce nom, situĂ© 32, rue de Belleville, nous a remis peu aprĂšs le produit d'une collecte faite au profit des pauvres et montant Ă  25 francs. M. Ancien Ă©tait roi et Mme Bacot reine de ce lavoir.
Trois landaus du lavoir de la rue du Buisson-Saint-Louis ont amené M. EugÚne Martin et Mlle Delahaye, roi et reine, qui ont eu la gracieuseté de nous offrir un splendide bouquet.
AprÚs le passage de la ménagerie incohérente, dont le dompteur et les animaux féroces renfermés dans une cage ont obtenu le plus vif succÚs dans Paris, sont venus simultanément le bateau-lavoir de la Villette et le bateau-lavoir de la Gare-Carré.
Le premier avait comme roi et reine M. Jules et Mme Etévé; le second M. Benoist et Mme Gigon.
Une musique nous annonce l'arrivée du lavoir de la rue Germain-Pilon, ayant pour roi M. Déglise et pour reine Mme Noirel.
AprĂšs la visite d'une jeune cantiniĂšre, Mlle Églantine Grosca, qui nous a remis un franc pour l'Ɠuvre de la BouchĂ©e de pain, la sociĂ©tĂ© de la Mi-CarĂȘme d'Arcueil-Cachan, le pays par excellence des blanchisseurs, s'est prĂ©sentĂ©e Ă  notre hĂŽtel, accompagnĂ©e de la musique des Touristes montrougiens, dirigĂ©e par M. Millard.
Un immense tambour-major, M. Ernest Legorgu, menait cette société, pleine d'entrain, dont le roi et la reine sont M. et Mme Louis Lorrain.
Un bal s'est improvisé dans notre hall. Il aurait pu durer longtemps, si le trajet n'avait été si long pour retourner à Arcueil.
AprÚs une sérénade des Trompettes de Paris, le défilé a été clos par la société la Républicaine, de Charonne, qui avait organisé une charge trÚs réussie en imaginant le lavoir des rosiers à Nanterre.
En somme, charmante journée, bien faite pour resserrer les liens amicaux qui unissent le Petit Journal et ses lectrices, tout aussi bien que ses lecteurs.
Dans la soirée, la société en formation, l'Espérance, est venue nous sonner de brillantes fanfares.

La Mi-CarĂȘme en 1889

Berthe de Presilly dĂ©bute ainsi son compte-rendu de la Mi-CarĂȘme dans le Carnet mondain de La Nouvelle Revue de mars-avril 1889[222] :

Mais je parle de tant de bibelots ou de fanfreluches que j'en allais oublier mon titre de Carnet mondain. Cependant la mi-carĂȘme, outre sa cavalcade dont les journaux quotidiens ont racontĂ© tout ce qu'il y avait Ă  dire, a vu bien des salons, donner des matinĂ©es d'enfants, des diners Ă  tĂȘtes, des bals travestis, des soirĂ©es mixtes ; combien en faudrait-il citer pour n'en pas oublier ? Permettez-moi de· ne parler pour aujourd'hui que de la fĂȘte donnĂ©e par M. et Mme Joseph Ferrier. Le concert qui a prĂ©cĂ©dĂ© la sauterie du boulevard des Capucines Ă©tait un vrai rĂ©gal pour les dilettanti. Songez donc au programme : Mme Adiny, MM. Duc, Lauwers, Plançon, Mazalbert, Melchissedech, tout l'OpĂ©ra enfin ; des Français, la gracieuse Maria Legault qui a dit avec brio le Fou rire de Pailleron, et avec sentiment des poĂ©sies de Rameau ;...

La Mi-CarĂȘme en 1890

Une encyclopĂ©die[223] Ă  son article « Carnaval » dĂ©crit la Mi-CarĂȘme :

« La mi-carĂȘme. Il Ă©tait dĂ©jĂ  d'usage au XVe siĂšcle de fĂȘter la mi-carĂȘme. On Ă©lisait des rois et des reines, qui aprĂšs une promenade triomphale dans les rues, donnaient Ă  danser Ă  leurs sujets d'un jour. À Paris, c'Ă©tait le jour consacrĂ© oĂč l'on faisait embrasser aux nouveaux apprentis la Truie qui file, sculptĂ©e Ă  l'encoignure de l'une des maisons du marchĂ©-aux-PoirĂ©es. On heurtait fortement le nez des malheureux contre la pierre et ce spectacle soulevait les rires et les quolibets des badauds ameutĂ©s. Plus spĂ©cialement, les harengĂšres[224] se distinguĂšrent dans la cĂ©lĂ©bration de la mi-carĂȘme. Aujourd'hui, ce sont les blanchisseuses qui continuent la tradition, Ă©lisent des rois et des reines, parcourent Paris sur des chars et dansent Ă©perdument toute la nuit. »

Élections au lavoir en 1891

L'intĂ©rieur du lavoir parisien juste avant la FĂȘte des Blanchisseuses[225].

L'Illustration Ă©crit en 1891[226] :

Dans l'atmosphĂšre Ăącre de la coulerie, Ă  travers la buĂ©e qui monte de la cuve, et la pluie de gouttelettes d'eau distillĂ©e retombant des poutrelles du toit ; tout le long de la grande salle oĂč s'alignent les baquets, oĂč gicle l'eau chaude ; au plein du travail, quand les brosses frottent Ă©nergiquement ; Ă  l'heure du dĂ©jeuner sur le pouce, on sentait, ces jours derniers, qu'il se passait quelque chose. Il s'agissait d'Ă©lire un roi et une reine. Que de compĂ©titions, que de diplomatie, que de faux fuyants ! Donner sa voix, n'est pas une petite affaire. DĂ©jĂ  quand il est question d'un dĂ©putĂ©... donc pour un roi !
Enfin ! il a bien fallu aboutir. Du reste, au lavoir comme ailleurs, il est des personnalitĂ©s qui s'imposent. Au parlement, on dit de certains de nos reprĂ©sentants qu'ils sont ministrables ; il y a des rois de race dans le savon et la lessive. Ici, c'est le patron de l'Ă©tablissement, un bon gros qui ne refoulera pas sur la question des litres — toute gloire se paye ! — lĂ  on s'arrĂȘtera Ă  un garçon de coulerie, jarret infatigable et, dit-on, un cƓur d'or. Reste la reine. Branche aĂźnĂ©e ou branche cadette ? La forte commĂšre qui tiendra tĂȘte au roi, premier modĂšle, ou la jeune femme plus dĂ©lurĂ©e, qui formera un joli couple avec l'Ă©lu genre numĂ©ro deux ? Si ce sont les vieux partis qui l'emporte, si l'on plaide la cause de la raison, en convenant qu'il faut se faire reprĂ©senter par quelqu'un « ayant de la tenue » alors nous aurons le duo solennel, redingote et robe de soie noire, Ă  peine un bouquet, et un grand cordon en bandouliĂšre. Les freluquets — la partie un peu antique du lavoir traite ainsi la jeunesse — abordent plus aisĂ©ment le costume.

Le tournant de 1891

FĂȘte des Blanchisseuses 1891 Ă  Paris : la reine et son cortĂšge quitte le lavoir[226]
Annonce parue dans Le Petit Journal le jeudi de la Mi-CarĂȘme [227].

Parlant du cortĂšge de la reine d'un lavoir parisien, L'Illustration Ă©crit en 1891[226] :

Le char est parti au grand trot, les cors emplissent l'air de leurs Ă©clatantes fanfares, les gamins suivent en criant, les curieux s'amassent, le boulevard[228] envahi reprĂ©sente une mer humaine. Cinq cent mille spectateurs attendent cinquante ou soixante chars ! Et l'on est content, et l'on rit Ă  qui mieux mieux ! Parce que les grandes pensĂ©es, les rĂ©flexions amĂšres ont besoin d'ĂȘtre coupĂ©es de temps en temps par un vent de folie. c'est humain.
Autrefois[229] les chars se répandaient par la ville à leur gré. On a voulu cette fois les réunir en cortÚge officiel et stimuler le zÚle des organisateurs par une distribution de primes.
Ce sera-t-il plus gai, Ă©tant plus beau ? C'est Ă  voir. Mais on ne s’ennuiera pas tout de mĂȘme ce jour-lĂ  dans le monde des lavoirs. AprĂšs la promenade, banquet, toasts nombreux au roi et Ă  la reine ; aprĂšs le banquet, bal ; aprĂšs le bal, les huĂźtres et la soupe Ă  l'oignon pour se rĂ©conforter. Vingt-quatre heures de sommeil par lĂ -dessus, et il n'y paraĂźtra plus.

Apparition de la Reine des Reines de Paris en 1891

Annonce de la dĂ©signation de la reine de la cavalcade du jeudi de la Mi-CarĂȘme 5 mars 1891[230].
Mademoiselle Louise Sicard, Reine des blanchisseuses 1891 vue par Le ProgrĂšs de Lyon[231].
Annonce du dĂ©filĂ© de la Mi-CarĂȘme 1891 avec la premiĂšre Reine des Reines de Paris[232].

En 1891, Morel président de la chambre syndicale des maßtres de lavoirs prend l'initiative de créer un comité des lavoirs qui fédÚre les cortÚges des lavoirs parisiens. Apparaßt alors la premiÚre Reine des Reines de Paris : Louise Sicard[231].

À son propos, Le ProgrĂšs IllustrĂ©, supplĂ©ment littĂ©raire du ProgrĂšs de Lyon, Ă©crit le page 8 : « les organisateurs (de la Mi-CarĂȘme parisienne) ont voulu apporter Ă  cette fĂȘte un Ă©lan nouveau : ils ont voulu avoir une reine des reines. Pour cela les maĂźtresses blanchisseuses se sont rĂ©unies en conseil secret pour dĂ©signer celle qui devait porter ce titre. À l'unanimitĂ© elles ont nommĂ© Mlle Sicard dont nous donnons le portrait en premiĂšre page. La reine des blanchisseuses est une belle fille de vingt-six ans, Ă  la chevelure trĂšs brune, au teint mat, Ă  la bouche souriante, aux yeux vifs. Lorsqu'elle Ă©tait au lavoir Saint-Ange elle en avait Ă©tĂ© Ă©lue reine deux annĂ©es de suite. Elle appartient maintenant au lavoir de la rue Milton. »

Le Petit Journal écrit, le 4 mars 1891, veille du défilé : « Au premier rang sera « la Reine des Reines », Mlle Louise Sicard, qui a été nommée la reine des quarante reines élues par les lavoirs concurrents. » Des guillemets encadrent le titre nouveau de Reine des Reines dans l'article intitulé : « LA REINE DES BLANCHISSEUSES ».

Le 5 mars 1891, jeudi de la Mi-CarĂȘme, tous les cortĂšges, ou tout au moins un grand nombre d'entre eux, convergent pour dĂ©filer de concert Ă  partir de la place de la Madeleine. Un char des blanchisseuses de Rouen est venu se joindre Ă  eux pour la circonstance. Place de la RĂ©publique cent mille personnes les attendent. Un jury dĂ©cerne des rĂ©compenses. Le succĂšs est immense[233].

Les facétieux étudiants des Beaux-Arts en profitent pour se joindre au cortÚge avec le char du lavoir des Beaux-Arts[234].

Fait à relever, le jury qui juge les chars n'est pas formé de blanchisseuses. Il est masculin. Au nombre des hommes qui le composent, on trouve : « Villard, ancien conseiller municipal, Hattat, conseiller municipal, Morel, Adenis, Merwart, etc[235]. » Morel est le président de la chambre syndicale des maßtres de lavoirs, donc du syndicat patronal, Merwart fait partie de l'Association générale des étudiants de Paris. Et ce jury ne juge pas que des chars de blanchisseuses, d'autres chars se sont joints au cortÚge, pas que celui des Beaux-Arts.

Le Monde illustré écrit, le [233] :

La jeune reine est ùgée de vingt-six ans et rÚgne pour un jour sur une corporation dont le chiffre ne s'élÚve pas à moins de quatre-vingt-treize mille femmes, ainsi que nous l'apprend notre confrÚre du Figaro, M. G. Calmette, dans l'article qu'il a consacré à l'éphémÚre et jolie souveraine.

L'annĂ©e d'aprĂšs, pour la Mi-CarĂȘme, l'Ă©vĂšnement est rĂ©Ă©ditĂ©, toujours avec un grand succĂšs, et avec la Reine des Reines suivante. Cependant, Le Petit Journal, qui soutient Ă  fond l'entreprise des maĂźtres de lavoirs Ă©crit : « Cette annĂ©e, la Mi-CarĂȘme avait perdu en grande partie son caractĂšre spĂ©cial de fĂȘte des lavoirs et des blanchisseuses ; c'Ă©tait une journĂ©e de rĂ©jouissance gĂ©nĂ©rale, une occasion de s'amuser Ă  peu de frais ; les Parisiens n'ont eu garde de laisser Ă©chapper cette aubaine[236]. »

À la fĂȘte des blanchisseuses Ă©tait toujours invitĂ© les « pratiques », c'est-Ă -dire les clients. Et quand les chars des lavoirs parcouraient les grands boulevards, tout le monde pouvait en profiter. Quand le journal Ă©crit que la Mi-CarĂȘme a « perdu en grande partie son caractĂšre spĂ©cial de fĂȘte des lavoirs et des blanchisseuses », il trahit les intentions de ceux qui sont en train de s'emparer de l'Ă©vĂ©nement en en chassant ses organisateurs historiques : les blanchisseuses. L'opĂ©ration de confiscation de leur fĂȘte est bien en route. En 1892, c'est encore un jury de reines qui Ă©lit la Reine des Reines. BientĂŽt, ce ne sont plus elles qui choisissent. Face Ă  ce dĂ©ferlement qui leur arrache leur fĂȘte au nom de l'efficacitĂ©, avec le soutien de la presse et des autoritĂ©s, et avec des moyens matĂ©riels, que peuvent faire les blanchisseuses ? Ce qui leur arrive : se faire dĂ©possĂ©der d'une fĂȘte qui marche bien, au nom de la fĂȘte, par des personnes qui, pour le moment, ne proclament pas encore leurs intentions d'en faire autre chose, n'a mĂȘme pas de nom. Il faut attendre presque 120 ans et l'annĂ©e 2009 pour voir avancer, pour des faits analogues, le qualificatif de « squat d'Ă©vĂ©nement[237] ».

Quelle organisation pour quelle fĂȘte ?

En 1892, un journal parisien[238] Ă©crit :

Voici la Mi-CarĂȘme : il n'y aura pas de char promenant dans les environs et sur les grands boulevards la reine Ă©lue. Depuis deux ans, par tristesse, cette coutume est tombĂ©e en dĂ©suĂ©tude.

On peut supposer que « la reine Ă©lue » et sa cavalcade dont il est question ici, c'est une reine et une cavalcade Ă©manation des blanchisseuses elles-mĂȘmes, Ă©vincĂ©es par une « reine et une cavalcade des blanchisseuses » Ă©manation de la chambre syndicale des maĂźtres de lavoirs[239].

La fĂȘte des femmes dans le cadre du Carnaval de Paris avec l'Ă©lection et la cavalcade des reines des blanchisseuses organisĂ©es par les intĂ©ressĂ©es elles-mĂȘmes disparaĂźt.

Son nom et son prestige sont usurpés par d'autres qui l'ont remplacé par un spectacle.

Raisons possibles du changement

Publicité 8 mars 1891[240].

Plusieurs raisons peuvent ĂȘtre envisagĂ©es :

Lors de la Mi-CarĂȘme 1890 avait brillĂ© une nouveautĂ© : une cavalcade organisĂ©e par le MarchĂ© du Temple, qui avait notamment rendu visite aux siĂšges de grands journaux parisiens. L'idĂ©e d'organiser un cortĂšge des lavoirs l'annĂ©e d'aprĂšs Ă  la Mi-CarĂȘme 1891, avec les trĂšs actives blanchisseuses dont c'est la fĂȘte, vient probablement de lĂ [241].

Les MaĂźtres de lavoirs ont peut-ĂȘtre aussi voulu :

Transformer la Mi-CarĂȘme en spectacle de prestige et vitrine publicitaire.
RĂ©duire l'espace que les femmes contrĂŽlent.

Dans les annĂ©es 1890 et autour d'elles, la pression des femmes pour acquĂ©rir de nouveaux droits, espaces d'expression et libertĂ©s, connaĂźt des avances significatives, mĂȘme en termes symboliques.

En 1897, par exemple, pour la premiĂšre fois une femme intĂšgre comme Ă©lĂšve l'École des Beaux-Arts de Paris.

On débat de la possible entrée des femmes en politique.

Devant l'avancĂ©e fĂ©minine gĂ©nĂ©rale, les hommes qui dirigent les lavoirs ont pu, en rĂ©action, souhaiter priver les femmes de la maĂźtrise de la Mi-CarĂȘme.

Ils ont pu aussi souhaiter ainsi liquider le rĂ©seau des reines Ă©chappant au contrĂŽle des maĂźtres de lavoirs, pour prĂ©venir sa possible transformation en rĂ©seau revendicatif des blanchisseuses. Qui ont dĂ©jĂ  commencĂ© Ă  l'Ă©poque Ă  se syndiquer. En fĂ©vrier 1889, cinq ans Ă  peine aprĂšs la loi de 1884 autorisant les syndicats professionnels, une assemblĂ©e de cinq cents blanchisseuses parisiennes dĂ©cide la fondation d'une chambre syndicale des blanchisseuses[242]. Et en juin 1890, un conflit social dur et bref entre les maĂźtres de lavoirs et les blanchisseuses se solde par le recul prĂ©cipitĂ© des patrons. Dans la foulĂ©e, les blanchisseuses en mouvement, voulant obtenir plus encore, crĂ©ent un « comitĂ© de rĂ©sistance Â» composĂ© de vingt-huit dames « pour rĂ©sister Ă  l'augmentation du prix des places et poursuivre une campagne en vue d'obtenir du Conseil municipal, l'Ă©tablissement de lavoirs municĂŻpaux[243]. » C'est-Ă -dire parvenir Ă  la liquidation des maĂźtres de lavoirs.

Le rĂŽle d'Ă©lĂ©ments extĂ©rieurs aux lavoirs n'est pas non plus Ă  nĂ©gliger dans l'Ă©volution suivie par l'organisation de la Mi-CarĂȘme : politiques et presse en particulier. Le Petit Journal, premier soutien de l'initiative des maĂźtres de lavoirs a certainement jouĂ© un rĂŽle. HabituĂ© de la publicitĂ©, soutien traditionnel et sans doute intĂ©ressĂ© de la Mi-CarĂȘme, il a peut-ĂȘtre mĂȘme Ă©tĂ© Ă  l'origine de la transformation de la fĂȘte des blanchisseuses en autre chose. La mise en scĂšne nĂ©cessitant d'en attribuer l'origine Ă  celles-mĂȘmes qui en Ă©taient spoliĂ©es : la paternitĂ© du changement et de la cavalcade de 1891 est attribuĂ©e cette annĂ©e-lĂ  Ă  une « SociĂ©tĂ© des ouvriers et ouvriĂšres en blanchisserie[244] ». Six ans plus tard, Le Petit Journal n'a plus besoin de travestir la vĂ©ritĂ© et Ă©voque uniquement en qualitĂ© d'organisateurs le « comitĂ© des maĂźtres de lavoirs[245] ».

Galerie de portraits des 51 Reines des Reines de Paris Ă©lues pour la Mi-CarĂȘme

De 1891 Ă  1939 inclus, en comptant les scissions, rĂ©vocations ou abdications, Paris voit Ă©lire 51 Reines des Reines de la Mi-CarĂȘme. Cette galerie prĂ©sente les noms, prĂ©noms et visages des 51 Reines des Reines de Paris.

  • Louise Sicard 1891
    Louise Sicard 1891[246]
  • Henriette Delabarre 1892
    Henriette Delabarre 1892[247]
  • EugĂ©nie Petit 1893
    Eugénie Petit 1893[248]
  • Marie Bonhomme 1894
    Marie Bonhomme 1894[249]
  • Marie-Louise Grimm 1895
    Marie-Louise Grimm 1895[250]
  • Henriette Dufoulloy 1896
    Henriette Dufoulloy 1896[251]
  • Marie SchƓnacker 1897
    Marie SchƓnacker 1897[252]
  • Maria Bourdillon 1898
    Maria Bourdillon 1898[253]
  • Charlotte Proisy 1899
    Charlotte Proisy 1899[254]
  • Clotilde Ozouf 1900
  • EugĂ©nie Romelotte 1901 (presque aussitĂŽt dĂ©chue)
    Eugénie Romelotte 1901 (presque aussitÎt déchue[256])
  • Marie Marlin-Poirier 1901 (remplace EugĂ©nie Romelotte)
    Marie Marlin-Poirier 1901 (remplace Eugénie Romelotte[257])
  • Berthe Roche 1902 (rive droite)
    Berthe Roche 1902 (rive droite[258])
  • Lucie Le PĂ©ru 1902 (rive gauche)
    Lucie Le PĂ©ru 1902 (rive gauche[259])
  • Marie Missiaux 1903 (rive droite,)
    Marie Missiaux 1903 (rive droite[260] - [261])
  • Jeanne Troller 1903 (rive gauche)
    Jeanne Troller 1903 (rive gauche[262])
  • Jeanne Leclinf 1904 (rive droite)
    Jeanne Leclinf 1904 (rive droite[263])
  • Sarah Balmadier 1904 (rive gauche)
    Sarah Balmadier 1904 (rive gauche[263])
  • Jeanne Troupel 1905 (rive droite)
    Jeanne Troupel 1905 (rive droite[264])
  • Pauline Toyer 1905 (rive gauche)
    Pauline Toyer 1905 (rive gauche[265])
  • Rosa Blanche 1906
    Rosa Blanche 1906[266]
  • Georgette Juteau 1907
    Georgette Juteau 1907[267]
  • Fernande Morin 1908
    Fernande Morin 1908[267]
  • Augustine Orlhac 1909
    Augustine Orlhac 1909[268]
  • ThĂ©rĂšse Choque 1910
    ThérÚse Choque 1910[269]
  • Élisa Gaillard 1910 (remplace ThĂ©rĂšse Choque)
    Élisa Gaillard 1910 (remplace ThĂ©rĂšse Choque[270])
  • Jeanne QuĂ©ru 1911
    Jeanne Quéru 1911[271]
  • Marcelle Paradeis 1912
    Marcelle Paradeis 1912[272]
  • Germaine BrĂ©gnat 1913
    Germaine Brégnat 1913[273]
  • Marcelle Guillot 1914
    Marcelle Guillot 1914[274]
  • Lucie Bataille 1920
    Lucie Bataille 1920[275]
  • Yvonne BĂ©clu 1921
    Yvonne BĂ©clu 1921[276]
  • Germaine Buchet 1922
    Germaine Buchet 1922[277]
  • Jeanne Cron 1922 (remplace Germaine Buchet)
    Jeanne Cron 1922 (remplace Germaine Buchet[278])
  • GeneviĂšve Durand 1923 et 1924
    GeneviĂšve Durand 1923 et 1924[279]
  • Jeanne Champ 1924
    Jeanne Champ 1924[280]
  • Georgette Fraigneux 1925
    Georgette Fraigneux 1925[281]
  • Mathilde Isembart 1926
    Mathilde Isembart 1926[282]
  • Aline Lesage 1927
    Aline Lesage 1927[283]
  • Paulette Cayet 1928
    Paulette Cayet 1928[284]
  • Suzanne Petauton 1929
    Suzanne Petauton 1929[285]
  • Rolande Risterucchi 1930
    Rolande Risterucchi 1930[286]
  • Lucienne ClĂ©ment 1931
    Lucienne Clément 1931[287]
  • Simone ClĂ©ment 1932
    Simone Clément 1932[288]
  • Raymonde Nieuwensteed 1933
    Raymonde Nieuwensteed 1933[289]
  • Lise Brousseaud 1934
    Lise Brousseaud 1934[290]
  • Francine Constance 1935,
    Francine Constance 1935[291] - [292]
  • Gilberte Soubirat 1936
    Gilberte Soubirat 1936[293]
  • Fernande Botton 1937
    Fernande Botton 1937[294]
  • HĂ©lĂšne Capron 1938
    HĂ©lĂšne Capron 1938[142]
  • Odette Vercheval 1939
    Odette Vercheval 1939[295]

Les femmes exclues de l'organisation de leur fĂȘte

Extrait du programme de 1892[296] :

Programme de la fĂȘte populaire de la Mi-CarĂȘme 1892
Approuvé par la Reine des Reines Mademoiselle Henriette Delabarre
Comité :
PrĂ©sident d'honneur : M.Villard, PrĂ©sident de la SociĂ©tĂ© centrale du Travail professionnel. — PrĂ©sident : M.Morel, PrĂ©sident de la Chambre syndicale des Lavoirs de Paris. — Vice-PrĂ©sidents : M.RancĂšs, vice-prĂ©sident de l'Association des Étudiants ; M.Merwart, de l'Association des Étudiants[297] ; M.RĂ©my Leroy, vice-prĂ©sident de la Chambre syndicale des blanchisseurs. — SecrĂ©taires : MM.Semichon[298], Bailly, Isoard, Gaston Mayaud. — TrĂ©sorier : M.Raynal, MaĂźtre de Lavoir. — Commissaires : Vacquerie, Muller. — Membres du Jury : MM.GastinĂ©, Schwob, DehaĂźtre, Lamothe, Cuau, Delaroch, Denterbecq et les DĂ©lĂ©guĂ©s de la Presse Parisienne.


En tĂȘte du cortĂšge des Ă©tudiants en 1893 : vĂ©los fleuris et Faluches[299].

Tentative de rĂ©sistance de la fĂȘte ouvriĂšre en 1893

En 1893, la lecture de l'Écho de Paris datĂ© du 10 mars[300], nous apprend qu'il est en fait prĂ©vu pour la Mi-CarĂȘme deux cortĂšges des blanchisseuses. Le grand cortĂšge, abondamment dĂ©taillĂ© – auquel se joignent Ă©tudiants et marchĂ©s, –– de la Reine des Reines de Paris 1893 EugĂ©nie Petit, blanchisseuse au lavoir de la SantĂ©.

Et un autre cortÚge, mentionné juste en quatre lignes, sans autres précisions :

« Une autre cavalcade parcourra Ă©galement Paris. Elle est organisĂ©e par la Chambre syndicale des ouvriĂšres blanchisseuses, qui a Ă©lu reine Mlle Louise Vivien, une jolie brune de vingt ans. Â»

Ce cortĂšge paraĂźt ĂȘtre une tentative de riposte organisĂ©e et concurrentielle des ouvriĂšres blanchisseuses syndiquĂ©es cherchant Ă  reprendre Ă  leurs employeurs le contrĂŽle de la fĂȘte traditionnelle de la Mi-CarĂȘme.

1893 : convergences sociales

La cavalcade de la Mi-CarĂȘme 1893 dĂ©file sous les serpentins gĂ©ants emmĂȘlĂ©s dans les arbres dĂ©nudĂ©s des grands boulevards parisiens[301].
Une femme pauvre et son enfant passent devant la foule en liesse de la Mi-CarĂȘme 1894[302].

Quand les trĂšs populaires Ă©tudiants parisiens annoncent en 1893 qu'ils vont se joindre au cortĂšge des blanchisseuses, François CoppĂ©e les salue avec un poĂšme : Aux Ă©tudiants pour leur Cavalcade de la Mi-CarĂȘme. Il les encourage Ă  cĂ©lĂ©brer la Mi-CarĂȘme comme « le bon peuple naĂŻf » et danser avec les blanchisseuses[303].

Le 9 mars, sur les grands boulevards, trois cortĂšges dĂ©filent pour la Mi-CarĂȘme : de la reine des reines, de la reine du Temple (le marchĂ© du Carreau du Temple) et de la reine du syndicat (de l'Alimentation parisienne).

Les étudiants de Paris, avec l'armée du chahut[129], organisation qui a fait une premiÚre apparition trÚs discrÚte l'année précédente[304], remporte un succÚs immédiat.

Le journal Le Temps relĂšve Ă  cette occasion que :

L'armée du chahut avec son orchestre de bigophones et ses vendeuses en chapeau miss Helyett[305] du journal En ArriÚre, forment un ensemble des plus réjouissants[306].

À la Mi-CarĂȘme suivante, le , les Ă©tudiants sont toujours prĂ©sents[307] et François CoppĂ©e leur Ă©crit Ă  nouveau un poĂšme[308].

On remarque, dans leur défilé : les chats mousquetaires à cheval d'Alfort[309], la rosiÚre du XXIe arrondissement de Paris (un jeune homme travesti), etc.

Ainsi, Ă  la Mi-CarĂȘme, Ă  partir de 1893] les extrĂ©mitĂ©s sociales se touchent. DĂ©filent ensemble les Ă©tudiants, issus de familles privilĂ©giĂ©es, les employĂ©s des marchĂ©s et de l'alimentation et les femmes des lavoirs, reprĂ©sentants les couches populaires les plus modestes.

À partir de ce moment, si ce n'est dĂ©jĂ  avant, la Mi-CarĂȘme devient la grande fĂȘte des Ă©tudiants parisiens. Et le reste au moins une cinquantaine d'annĂ©es. On rencontre la derniĂšre importante participation Ă©tudiante Ă  la Mi-CarĂȘme le .

Le long de toutes ces annĂ©es, les Ă©tudiants Ă©lisent souvent leurs reines, pourvues d'un titre spĂ©cial qui varie : Lisette des Ă©tudiants, etc. Il existait dĂ©jĂ  vers 1840-1850 une reine des Ă©tudiantes parisiennes. Émile de LabĂ©dolliĂšre, qui en parle dans un ouvrage gĂ©nĂ©ral sur Paris, ne prĂ©cise pas si la reine des Ă©tudiantes avait un rapport avec la Mi-CarĂȘme :

Avant 1830, les Ă©tudiants l'adoptĂšrent (le bal de la Grande-ChaumiĂšre), ainsi que leurs sĂ©millantes compagnes, parmi lesquelles brillait Clara Fontaine, qui fut couronnĂ©e la reine des Ă©tudiantes ; elle Ă©tait nĂ©e Ă  Bordeaux, le , et, pendant plusieurs annĂ©es, cette belle brune Ă  la taille cambrĂ©e trĂŽna sans conteste Ă  la Grande-ChaumiĂšre. Qu'est-elle devenue ? nous l'ignorons ; mais elle peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une des crĂ©atrices de la danse Ă©chevelĂ©e[310].

Programme de la Mi-CarĂȘme des Ă©tudiants de Paris, en 1895

Échos de la Mi-CarĂȘme 1895 Ă  Paris[311].

Extrait de La Presse, , page 1 :

Le comitĂ© central des Ă©tudiants vient d'arrĂȘter, en ce qui le concerne, le programme de la cavalcade de la Mi-CarĂȘme.
Rendez-vous place de la Sorbonne. Départ à onze heures pour le boulevard Saint-Michel, les rues de Médicis et de l'Odéon, le boulevard Saint-Germain. Fusion, au Cours-la-Reine, avec la cavalcade des blanchisseuses.
À l'arrivĂ©e du cortĂšge, place de l'HĂŽtel-de-Ville, simulacre d'une course de taureaux, dĂ©filĂ© devant le char de la reine des reines et rentrĂ©e au quartier latin.
Le soir, place du Panthéon, autodafé du « Prince Carnaval » ; à sept heures, grand dßner fraternel à l'hÎtel des Sociétés savantes, rue Serpente, et grand bal auquel la reine des reines est invitée.

La Mi-CarĂȘme 1895 dans un lavoir

Dessin datant de 1899, se moquant des reines et leur penchant pour les Ă©tudiants[312].
Dessin comique datant de 1909, oĂč on voit que le cortĂšge de la Mi-CarĂȘme est toujours appelĂ© cortĂšge des lavoirs[313].

Blanchisseuses et étudiants invités au bal de l'Opéra en 1896

Julius Ă©crit, le , dans La Revue diplomatique[314] :

Le quatriĂšme grand bal masquĂ© de la saison aura lieu Ă  l'OpĂ©ra le jeudi de la Mi-CarĂȘme, 12 mars. Le grand succĂšs du bal du samedi gras fait prĂ©sager une fĂȘte encore plus brillante et plus animĂ©e.
L'administration s'est entendue avec le cortÚge des étudiants et celui de la reine des blanchisseuses qui entreront solennellement à l'Opéra, le 12 mars, à minuit.
Nous donnerons prochainement le programme complet de ce dernier bal oĂč les attractions et les surprises ne manqueront pas.

Les Ă©tudiants au Moulin Rouge en 1897

La Mi-CarĂȘme sur les boulevards, huile sur toile, Camille Pissaro, 1897.
Harvard Art Museums.
Vue sur le boulevard Montmartre depuis une chambre du Grand HĂŽtel de Russie[315].

L’Écho de Paris Ă©crit en 1897, Ă  propos du soir de la Mi-CarĂȘme[316] :

À onze heures, entrĂ©e triomphale et traditionnelle de la cavalcade des Ă©tudiants au Moulin-Rouge.

La Mi-CarĂȘme et l'affaire Dreyfus

La Mi-CarĂȘme 1898, le 17 mars, tombe en pleine affaire Dreyfus. Le procĂšs d’Émile Zola pour diffamation dure depuis dix jours devant la Cour d'assises de la Seine. Les dreyfusards essayent d'introduire un char politique dans le dĂ©filĂ© festif. La Croix raconte cette tentative[317] :

Le char du « Huis clos ». — Sans la vigilance de la police, la cavalcade aurait certainement dĂ©gĂ©nĂ©rĂ© en bagarre.
Des dreyfusards avaient fait confectionner un immense char ornĂ© de faisceaux de fusils et de sabres de bois et surmontĂ©s d'une inscription : Huis clos. Sur ce char devaient prendre place des masques revĂȘtus de robes d'avocats et de juges, et d'uniformes d'officiers.
La préfecture a ordonné de remiser ce char qui aurait pu s'intituler : La Discorde.

Au moment de la Mi-CarĂȘme 1899, on est toujours en pleine affaire Dreyfus. Cette fois-ci, ce sont des antidreyfusards qui manifestent. Le 9 mars, la fĂȘte leur donne l'occasion du lancĂ© de confettis antisĂ©mites Ă  Paris[318].

Le Matin rapporte cette rarissime manifestation politique dans le cadre du trĂšs neutre Carnaval de Paris[318] :

Confetti antijuifs. — On a jetĂ©, hier, sur les boulevards et sur divers points de Paris, en guise de confetti, des rondelles et des carrĂ©s de papier contenant des couplets antisĂ©mites ou des lĂ©gendes et des portraits. La police n'a pas eu Ă  intervenir. Cependant, deux manifestants, les nommĂ©s Alphonse Delarue, employĂ© de commerce, demeurant 71, rue Rochechouart, et BenoĂźt Jayet, garçon marchand de vins, ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s pour avoir fait suivre le lancement de confetti antijuifs de propos injurieux et de cris sĂ©ditieux.

Disparition de la fĂȘte ouvriĂšre

Char du Marché du Temple, 1902[258].
Char de la PĂȘche, 1900[319].
Char de Jeanne Leclinf, Reine des Reines de Paris 1904 pour la rive droite, avec un orchestre et une piste de danse[263].
Char du Monde, 1900[319].
Eugénie Barbier, Demoiselle d'Honneur de Charlotte Proisy, Reine des Reines de Paris 1899[320]. Elle est Reine de la Renaissance des Halles en 1900 et 1909[321].

Ce que Morel n'avait certainement pas prévu, c'est qu'en créant une Reine des Reines il allait faire naßtre une concurrence avec les patrons des marchés parisiens pour la possession du titre.

Ceux-ci s'en emparent à partir de 1898. La Reine des Reines des marchés remplace la Reine des Reines des lavoirs.

Consacrant, à sa façon et sans la détailler, la défaite du comité des lavoirs, Le Petit Journal écrit alors :

« On sait que cette année, les lavoirs n'ont pas organisé de cortÚge ; c'est individuellement qu'ils viennent nous rendre visite. La grande attraction que le public groupé rue La Fayette, devant l'entrée du Petit Journal, attend, du reste, avec bonne humeur, c'est la reine des reines des marchés, qui est venue vers onze heures et demie[322]. »

Le journal ajoute plus loin :

« Bien que laissĂ©s cette annĂ©e Ă  leur propre initiative, beaucoup de patrons de lavoirs ont tenu Ă  prendre une part active Ă  la fĂȘte populaire de la mi-carĂȘme[323]. Â»

Les initiatives des lavoirs pour participer Ă  la Mi-CarĂȘme mentionnĂ©es ici relĂšvent des patrons. Il n'est plus question des blanchisseuses. Leur fĂȘte traditionnelle leur a Ă©chappĂ©. Elle leur a Ă©tĂ© confisquĂ©e.

Ayant éliminé les lavoirs, les marchés se répartissent l'élection de la Reine des Reines, comme on le voit à la lecture de La Revue hebdomadaire rapportant l'élection de Clotilde Ozouf en février 1900[324] :

« Pour la Mi-CarĂȘme. — La reine des reines des marchĂ©s. — La sociĂ©tĂ© « Union et ProgrĂšs du MarchĂ© Saint-Germain » a procĂ©dĂ© le mois dernier Ă  l'Ă©lection de sa reine, Ă©lection sensationnelle, car, en vertu du roulement rĂ©gulier, c'est la reine du MarchĂ© Saint-Germain qui, cette annĂ©e, doit ĂȘtre la reine des reines de la Mi-CarĂȘme, le 22 mars. »

En 1901, en vertu de cette rÚgle, une Reine des Reines élue, Eugénie Romelotte, est presque aussitÎt déchue et remplacée par une autre, comme le rapporte le journal La Presse :

« On sait que Mlle Romelotte, qui avait été précédemment élue Reine des reines, a vu son élection annulée sous le prétexte qu'elle appartient au marché des Carmes. lequel a déjà fourni la Reine des reines l'année précédente »
« A ce propos, le marchĂ© des Carmes a dĂ©cidĂ©, devant l'affront qui Ă©tait fait Ă  sa reine, de ne point participer aux fĂȘtes du Carnaval[325] ! »

En 1901, croyant certainement que la Mi-CarĂȘme parisienne est encore une fĂȘte ouvriĂšre organisĂ©e et contrĂŽlĂ©e par les blanchisseuses, des mineurs grĂ©vistes de Montceau-les-Mines montent Ă  Paris pour y participer de façon politique et organisĂ©e. La Mi-CarĂȘme parisienne paraĂźt avoir un grand prestige Ă  Montceau-les-Mines oĂč est attestĂ©e en 1924 l'existence d'une Reine des Reines avec son char Ă  l'exemple de Paris[326]. Ils construisent deux chars Ă  la Bourse du travail rue Charlot et tente le jeudi de la Mi-CarĂȘme 14 mars de rejoindre le cortĂšge place de la Concorde. Ils se heurtent Ă  l'hostilitĂ© du public et Ă  l'action de la police qui neutralise complĂštement leur initiative. Cet incident est abondamment rapportĂ© et commentĂ© par la presse parisienne de l'Ă©poque. Il constitue un des deux seuls du genre dans le cadre de la Mi-CarĂȘme, fĂȘte apolitique et carnavalesque rĂ©unissant indiffĂ©remment des reprĂ©sentants de toutes les couches, tous les Ăąges et tous les bords de la population. L'autre incident politique du mĂȘme ordre ayant Ă©tĂ© celui du char des dreyfusards en 1898[317].

En juillet 1901 paraĂźt dans La Caricature un dessin de Huard intitulĂ© Confidences[327]. C'est le seul connu qui fait allusion Ă  l'interaction entre la Mi-CarĂȘme et la politique. À son amoureux, une blanchisseuse dĂ©clare :

– Pourquoi que j'ai pas Ă©tĂ© reine des blanchisseuses ? Parce que papa Ă©tait de la Commune, tiens !

DĂ©but 1902, une scission s'opĂšre chez les organisateurs du cortĂšge de la Mi-CarĂȘme. DorĂ©navant, il y a deux Reines des Reines Ă©lues chaque annĂ©e : une pour la rive droite, l'autre pour la rive gauche. Cette situation dure jusqu'Ă  l'annĂ©e 1905 inclus. En 1905, les organisateurs sont rĂ©unis[328], mais il existe encore deux Reines des Reines : Jeanne Troupel pour la rive droite, Pauline Toyer pour la rive gauche. Par la suite, il n'existe Ă  nouveau plus qu'une seule Reine des Reines de Paris. La derniĂšre Ă©lue est Odette Vercheval en 1939. Cependant, aprĂšs la rĂ©unification, la Reine de la rive gauche continue Ă  exister en tant que telle au moins durant plusieurs annĂ©es. C'est ce qui apparaĂźt sur une carte-postale figurant les Reines de Paris 1908. Au cĂŽtĂ© de Fernande Morin, Reine des Reines et d'autres reines, apparaĂźt Marie Chavois, Reine de la Rive Gauche[329].

En 1903, c'est au tour du commerce parisien reprĂ©sentĂ© par le ComitĂ© des FĂȘtes de Paris, organisme privĂ© rĂ©unissant des personnalitĂ©s et des syndicats patronaux, de se saisir de l'organisation de la Mi-CarĂȘme[330]. Il est dirigĂ© par LĂ©on BrĂ©zillon propriĂ©taire notamment de deux cinĂ©matographes, c'est-Ă -dire deux salles de cinĂ©ma.

Le Petit Journal, le mardi 17 mars 1903, se fait l'Ă©cho du changement :

C'est jeudi prochain, la Mi-CarĂȘme.
La fĂȘte sera cĂ©lĂ©brĂ©e, c'est plus que probable, trĂšs gaiement; mais ce ne sera plus la Mi-CarĂȘme habituelle : ce sera autre chose. Il y aura cavalcade sur la rive droite, cavalcade et rĂ©jouissances sur la rive gauche, bataille de confetti sur les boulevards[331]; les automobiles, pour la premiĂšre fois, joueront leur partie dans l'ensemble. Les costumes seront riches, les dĂ©guisĂ©s nombreux, mais le caractĂšre bon enfant, l'aspect ouvrier en rupture de travail et en liesse aura disparu.
Dessin comique de Gottlob paru dans Le Journal amusant en 1903.
Les cortĂšges formĂ©s par les lavoirs, les cours des reines, majestĂ©s d'un jour, blanchisseuses de la veille et du lendemain, appartiennent dĂšs maintenant Ă  l'histoire anecdotique de Paris. Depuis que M. SĂ©michon[332], qui fut l'Ăąme de ces organisations, n'est plus lĂ  pour les diriger, les lavoirs ont cessĂ© de se rĂ©unir pour former une cavalcade unique; ils ont continuĂ© encore quelques annĂ©es Ă  sortir individuellement, mais cette fois, peu, trĂšs peu, manifestent l'intention de cĂ©lĂ©brer leur fĂȘte traditionnelle.
D'autre part, la cavalcade des marchĂ©s est, elle aussi, atteinte. Le marchĂ© du Temple, qui se mit Ă  la tĂȘte de l'organisation abandonnĂ©e par les lavoirs, n'existe plus ; pour galvaniser la Mi-CarĂȘme, il a fallu, cette annĂ©e, recourir Ă  des appuis extĂ©rieurs et Ă  des moyens qui, pour ĂȘtre bons, n'en restent pas moins Ă©trangers aux corporations en cause.
Dans ces conditions, nous nous ferons un plaisir, au Petit Journal, de recevoir, aprĂšs la reine des reines et sa cour, ceux de nos amis qui voudront bien venir nous apporter en ce jour de fĂȘte leur salut traditionnel. Nous Ă©changerons nos vƓux de bonheur et trinquerons, la coupe de Montebello[333] en mains ; Ă  la prospĂ©ritĂ© des affaires.
Tableau des membres du Conseil du ComitĂ© des fĂȘtes du quartier des Invalides en 1903[334].
Mais adieu nos longues rĂ©ceptions d'antan ! Adieu la dĂ©coration extĂ©rieure de notre hĂŽtel ! Adieu la fĂȘte d'autrefois ! Place aux solennitĂ©s et salut Ă  la nouvelle Mi-CarĂȘme[335] !

L'élection échappe aux femmes. Ce sont des journalistes, députés, élus de Paris, de sexe masculin, qui choisissent la reine.

À la faveur de son institutionnalisation, la Mi-CarĂȘme parisienne a Ă©tĂ© confisquĂ©e Ă  ses animatrices traditionnelles : les ouvriĂšres blanchisseuses. La festivitĂ© parisienne est organisĂ©e dorĂ©navant par des commerçants, artisans, personnes aisĂ©es en gĂ©nĂ©ral. La composition du Conseil du ComitĂ© des fĂȘtes du quartier des Invalides en 1903 est parlante Ă  ce sujet : 19 membres, tous des hommes, dont 17 artisans ou commerçants, un inspecteur de la Compagnie du gaz et un commandant en retraite.

La popularitĂ© des Reines des Reines reste immense. Elles sont reçues Ă  l'hĂŽtel de ville, la prĂ©fecture de Police, l'ÉlysĂ©e et acclamĂ©es par quatre cent mille Parisiens !

Les lavoirs sont toujours présents, mais ne sont plus les organisateurs principaux.

Le Petit Journal Ă©crit, le 20 mars 1903[336] :

AprĂšs avoir longtemps hĂ©sitĂ©, aprĂšs avoir mĂȘme dĂ©clarĂ©, pour la plupart, qu'ils ne sortiraient pas, les lavoirs, devant la clĂ©mence de la tempĂ©rature, ont organisĂ© en hĂąte des cortĂšges, qui pour avoir Ă©tĂ© constituĂ©s rapidement, n'en ont Ă©tĂ© ni moins riches, ni moins bien compris que les autres annĂ©es.

C'est l'occasion de venir sabler le champagne au journal et y porter une contribution aux Ɠuvres charitables qu'il organise.

16 lavoirs sont mentionnés dont 4 venus de la banlieue.

Les 16 lavoirs mentionnĂ©s en 1903 par Le Petit Journal sont ceux dont des dĂ©lĂ©gations sont venues visiter sa rĂ©daction. Il est possible que d'autres ont aussi fait la fĂȘte et dĂ©filĂ© ce jour-lĂ  et que le journal ne les mentionne pas :

Lavoir des Enfants-Rouges, de la rue de Beaune,
Lavoir du Petit-ChĂąteau, de Charenton,
Lavoir Championnet,
Lavoir de la Ferme, de Clichy,
Lavoir du marché Lenoir,
Lavoir Saint-Michel, 40 avenue de Saint-Ouen,
Lavoir Saint-Nicolas,
Lavoir Lamarck, de la rue Duhesme,
Lavoir des Martyrs, (« un des plus anciens Ă©tablissements du quartier Â»)
Lavoir Sainte-Marguerite, de la rue Trousseau,
Lavoir Moderne, 77 rue de Flandre,
Lavoir HĂ©lĂšne, de la rue Pierre-Ginier,
Lavoir du ProgrĂšs, de la rue Ramey,
Lavoir de l'Industrie, rue de l'Industrie,
Lavoir Sainte-Marie, de Saint-Ouen,
Lavoir Saint-Charles, de Pantin.

Le Petit Journal précise[336] :

Le lavoir du marchĂ© Lenoir n'a rien organisĂ© cette annĂ©e ; mais le propriĂ©taire a voulu quand mĂȘme, Ă  titre individuel, nous faire sa visite annuelle, et il nous a apportĂ©, pour notre caisse du Secours immĂ©diat, 10 francs, en souvenir des anciennes fĂȘtes de la Mi-CarĂȘme.

Longtemps le prestige des blanchisseuses reste associĂ© Ă  la Mi-CarĂȘme. Un dessin comique publiĂ© en 1909 atteste qu'Ă  l'Ă©poque le cortĂšge de la Mi-CarĂȘme est encore couramment appelĂ© cortĂšge des lavoirs[337].

La Mi-CarĂȘme en automobile en 1903

« Le Triomphe Â», char automobile Ă©lectrique de Marie Missiaux, Reine des Reines de Paris (rive droite), stationnant devant le siĂšge de l'Automobile Club de France, place de la Concorde, avant le dĂ©part du dĂ©filĂ© du jeudi de la Mi-CarĂȘme 19 mars 1903[338].
L'Intransigeant, 21 mars 1903[339].

La Mi-CarĂȘme 1903 offre comme originalitĂ© un cortĂšge avec une importante composante automobile. G. EtchĂ©pĂ©restou Ă©crit Ă  ce propos dans Le Journal amusant du 28 fĂ©vrier[340] :

La Reine des Reines en automobile — La mi-carĂȘme sera, cette annĂ©e, plus brillante que d'habitude, car Paris va voir dĂ©filer la Reine des Reines sur un char automobile. Le cortĂšge partira de l'Automobile Club de France, place de la Concorde.
Le cercle a donnĂ© au comitĂ© d'organisation une subvention de 500 francs, et la toute mignonne souveraine de la journĂ©e recevra un bijou lorsque, Ă  une heure de l'aprĂšs-midi, elle viendra dans les salons de l'A. C. F., oĂč on lui offrira le Champagne au nom de cette autre reine des reines du jour, l'automobile.
Le cortĂšge comprend trois groupes, dont les deux derniers seront les groupes classiques hippomobiles de jadis.
Mais le premier groupe va révolutionner Paris. Voici sa composition :
Tout d'abord, sur un char de la maison de Dion-Bouton, — la Reine des Reines. Ce char est dĂ©corĂ© par Jambon, le grand artiste du dĂ©cor. Puis derriĂšre, pour son cortĂšge, un autre char, et entre les deux, faisant la navette, trois Populaires[341].
Puis viendront les voitures des Grands Garages de Paris, splendidement décorées.
Voici l'itinéraire du parcours :
DĂ©part : place de la Concorde, avenue des Champs-ÉlysĂ©es, avenue Marigny, place Beauvau (arrĂȘt Ă  l’ÉlysĂ©e), faubourg Saint-HonorĂ©, rue Royale, la Madeleine, les grands boulevards, Marguery[342] (arrĂȘt), place de la RĂ©publique, rue Turbigo, boulevard SĂ©bastopol, rue de Rivoli, HĂŽtel-de-Ville (arrĂȘt), quai de Gesvres, place Saint-Michel, boulevard du Palais, PrĂ©fecture de police (arrĂȘt), boulevard Saint-Michel (dislocation).

La Mi-CarĂȘme au thĂ©Ăątre

En 1903, la Mi-CarĂȘme apparaĂźt dans Sans MĂšre !, piĂšce de thĂ©Ăątre de Michel CarrĂ© et Georges Mitchell[343].

Extrait d'une critique :

Pour tout vous dire, nous ajouterons Ă  ce rĂ©cit que nous tombons en pleine mi-carĂȘme, qu'il y a lĂ  une cavalcade de blanchisseuses rĂ©jouissantes — si l'on veut — oĂč chacun se rencontre sous un dĂ©guisement imprĂ©vu : gendarme, polichinelle, clown, Gugusse (hĂ©las que tout cela est donc vieux jeu !) ; que la Reine des Reines est Anne-Marie; que la patronne du lavoir est la femme de Souillard (Ă  quoi bon, grands dieux !) ; que la moitiĂ© du cortĂšge entre au Palais de Justice et chez le juge d'instruction aussi facilement, plus facilement que le ferait le garde des Sceaux lui-mĂȘme ; qu'il y a aussi des trompettes, des bigophones, de la joie, de la gaietĂ©... et qu'enfin on essaie d'exciter le rire qui, toutefois, ne vient guĂšre[344].

1904-1905 : Solennités internationales

La Reine de Turin, Ă  droite, accueille les Reines de la Mi-CarĂȘme parisienne, Turin septembre 1904.
Vue prise en 2010 de la Tettoia dell'Orologio (Dais de l'horloge), bùtiment emblématique du marché turinois de Porta Palazzo, construit en 1916.
Élections de reines en mars 1905[345].

Vers 1900, la popularité de la Reine des Reines a franchi les frontiÚres.

Rosina Ferro-Pia Reine du Marché turinois de Porta Palazzo à Paris en 1905[265].

À l'Ă©poque c'est une Ă©lue des marchĂ©s parisiens. Ce serait Ă  son exemple que d'autres reines apparaissent dans le monde[346].

Ce qui est certain en tous cas, c'est qu'en 1902 de grandes fĂȘtes sont organisĂ©es au cĂ©lĂšbre marchĂ© de Porta Palazzo Ă  Turin. Bien qu'ayant un caractĂšre carnavalesques, elles ont lieu en septembre loin de la pĂ©riode du Carnaval. Est Ă©lue Ă  cette occasion la premiĂšre reginetta palatina, ce qui signifie en italien : « petite reine palatine », car le marchĂ© de Porta Palazzo se trouve voisin de la porta Palatina, monument antique romain[347].

En septembre 1904, Ă  l'initiative du journal turinois satirico-humoristico-politico-sociale « Il Fischietto »[348], la Reine des Reines, avec d'autres reines de la Mi-CarĂȘme parisienne, participent aux fĂȘtes de Porta Palazzo[349].

C'est un voyage fabuleux pour l'Ă©poque et pour des reines d'extraction modeste[350].

C'est le dĂ©but d'une pĂ©riode de dix ans d'Ă©changes internationaux entre la Mi-CarĂȘme parisienne et des villes d'autres pays que la France.

L'annonce de la participation italienne Ă  la fĂȘte Ă  Paris en 1905 galvanise les Parisiens et amĂšne la rĂ©unification de la Mi-CarĂȘme parisienne qui, depuis trois ans, s'Ă©tait divisĂ©e avec une Reine des Reines de la rive gauche et une Reine des Reines de la rive droite de la Seine.

Le , « M. Brezillon a exposé au préfet (de Police Louis Lépine) la fusion des deux comités, suscitée surtout par le désir de faire mieux que ce qui a été fait jusqu'alors, en unissant les ressources, les efforts et les initiatives pour pouvoir organiser une réception grandiose aux délégations des halles et marchés de Turin et aux commerçants des grandes villes italiennes qui se joindront à elles[164]. »

Une délégation parisienne est invitée au Carnaval de Milan en 1905[351].

À la gare de Turin, Torino Porta Nuova, le , Ă  0 heures 20, une foule Ă©norme acclame le convoi de douze voitures, attelĂ©es de deux locomotives, qui part vers Paris[352]. Trois cents Italiens, de Turin et Milan, partent participer aux fĂȘtes de la Mi-CarĂȘme 1905. À leur tĂȘte se trouvent la reginetta palatina Rosina Ferro-Pia, reine du marchĂ© de Porta Palazzo et Maria Nulli, reine des marchĂ©s de Milan.

Dans le programme pour les fĂȘtes de la Mi-CarĂȘme, 1905[164] est indiquĂ© qu'il est prĂ©vu que le 30 mars dĂ©fileront dans la grande cavalcade des marchĂ©s, lavoirs et cortĂšge allĂ©gorique des syndicats de l'Alimentation parisienne 40 chars et 2000 figurants.

Ce jour-lĂ , la cavalerie du Wild West Show le cĂ©lĂšbre cirque de Buffalo Bill[353] arrivĂ© la veille de la fĂȘte Ă  Paris rejoint le cortĂšge et l'accompagne ensuite :

Mais une surprise nous Ă©tait rĂ©servĂ©e : Buffalo-Bill nous envoyait quelques-uns de ses meilleurs cavaliers, qui venaient se joindre au cortĂšge Ă  la place de la Concorde, et ce fut le plus beau dĂ©filĂ©, oĂč, aprĂšs les Peaux-Rouges, superbement empanachĂ©s, on vit cosaques, gauchos et cowboys, sans oublier une batterie d'artillerie anglaise, qui reprĂ©sentait sans doute quelque entente cordiale[354].

Le soir, les reines avec leur suite officielle sont reçues à l'HÎtel de ville et à la préfecture de police.

Puis l'on se sépare, un peu ahuris d'avoir accompli, avec quelques bigophones, des légumes grotesques, des seigneurs Louis XIII et des jolies filles, de si grandes choses sans s'en douter[354].

Le lendemain soir une retraite aux flambeaux de la gare de l'Est Ă  l'Observatoire rassemble 1000 musiciens et 1500 figurants avec chars lumineux, illuminations et feux d'artifice[354].

Ce n'est pas la premiÚre fois que le Carnaval de Paris reçoit une délégation étrangÚre. Déjà le mardi gras , une délégation de 64 étudiants espagnols, membres de la Estudiantina espagnola de Salamanque, avec guitares et tambourins avaient défilé dans Paris, accueillie par 600 étudiants parisiens et une foule immense[355].

Les festivités de 1905 vues par la Gazzetta del Popolo

La Gazzetta del Popolo (Journal du Peuple), éditée à Milan, écrit le 1er avril 1905 :

Les petites reines italiennes Ă  Paris
Le banquet au « Petit Journal »
Paris, 31 mars (par tĂ©lĂ©phone) – Hier soir avait lieu Ă  21 heures, dans la salle des fĂȘtes du Petit Journal, le banquet organisĂ© par le ComitĂ© des fĂȘtes de la Mi-CarĂȘme, sous la prĂ©sidence d'honneur du comte Tornielli.
La Reine des Reines de Paris présidait, assistée par les petites reines italiennes.
A la table d'honneur était Archdeacon, député de Paris, des conseillers municipaux, Trezza di Musella de la Chambre de commerce italienne, les présidents des Comités parisiens, Piccini de Turin, Gerosa de Milan, etc.
Huit cents personnes assistaient au banquet dans la salle du Petit Journal.
Au dessert ont été portés des toasts par Archdeacon, Trezza di Musella et Gandolfi.
A minuit a commencé un bal qui a duré jusqu'au matin.
La matinée
Paris, 31 mars (par tĂ©lĂ©phone) – Les petites reines de Turin et Milan, accompagnĂ©es par les reines françaises et des membres du ComitĂ© franco-italien, ont assistĂ© Ă  une matinĂ©e artistique dans la salle des fĂȘtes du magasin Dufayel.
Elles ont reçu en cadeau un bracelet d'or.
La retraite aux flambeaux
Paris, 31 mars (par tĂ©lĂ©phone) – La retraite aux flambeaux, en l'honneur des reines de Milan et Turin, a attirĂ© une grande foule Ă  la gare de l'Est, d'oĂč devait partir le cortĂšge.
Les reines sont vite arrivées avec leurs suites, acclamées par la foule.
Le cortĂšge se composait de 1000 musiciens et 1500 figurants.
Tout le long du boulevard de Strasbourg la foule criait avec enthousiasme : Vive les reines ! Vive l'Italie !
Le cortÚge a traversé les Halles et le Marché Lenoir, particuliÚrement applaudi. Tous les cafés étaient plein de gens qui montaient sur les tables ou sur les siÚges pour voir passer les petites reines.
AprĂšs la traversĂ©e des marchĂ©s le cortĂšge est allĂ© Ă  l'hĂŽtel de ville oĂč ont Ă©tĂ© reçues les reines italiennes[35].

Une fĂȘte, comment ?

Des dĂ©lĂ©guĂ©s de Calais Ă  la Mi-CarĂȘme 1906 avec la Reine du Courgain, quartier maritime de Calais.
Des dĂ©lĂ©guĂ©s suisses Ă  la Mi-CarĂȘme 1906, dont Mademoiselle Hermance Taverney, PalĂšs dĂ©esse du Printemps de la FĂȘte des Vignerons de Vevey 1905 et ses deux demoiselles d'honneur.
Le char de la Reine des Reines de Paris 1906[356].
La sociĂ©tĂ© des Étourdis ou de l'AcadĂ©mie culinaire, une sociĂ©tĂ© bigophonique aux instruments de musique en carton en formes de denrĂ©es alimentaires. – Mi-CarĂȘme 1906[98].

En 1906 au scrutin pour l'élection de la Reine des Halles présidé et organisé par une large majorité d'hommes, les électrices sont trÚs nombreuses[357]. En revanche, quand il s'agit de choisir parmi les candidates, reines ou demoiselles d'honneur, la Reine des Reines, c'est tout autre chose[358]:

Le char du supplice de Tantale, un des deux chars comiques, avec celui de la Tortue, Ă  la Mi-CarĂȘme 1906[359].
Le char de Gargantua Ă  la Mi-CarĂȘme 1906. Le thĂšme de ce char avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© utilisĂ© pour un char animĂ© de la Promenade du BƓuf Gras au Carnaval de Paris en 1866 et un autre en 1902[360].
Cela s'est passĂ© dans la grande salle des fĂȘtes de la mairie du dixiĂšme arrondissement, car le temps n'est plus oĂč l'Ă©lection de la reine des reines avait lieu sous les quatre vents des pavillons des Halles. Jamais, non plus, on n'avait vu autant de personnages officiels : MM. Tournade et Auffray, dĂ©putĂ©s; Achille Barillier, Joseph MĂ©nard, Gay, Chassaigne-Goyon, Gally, Moreau, Dausset, Leriche, Pannelier, Congy, Quentin, Massard, conseillers municipaux, et, sur l'estrade, MM. Marguery, prĂ©sident de l'Alimentation parisienne, et les actifs organisateurs des fĂȘtes de la Mi-CarĂȘme, MM. BrĂ©zillon, Leroy, Leray, etc.
En toilettes claires, dans leurs plus beaux atours, les dix concurrentes se rangent face aux électeurs, qui sont les députés, les conseillers municipaux, les membres du comité et les membres de la presse ; chacune porte à la main une sorte de houlette qui porte un numéro distinctif.

En 1906, on relĂšve un des rares incidents politiques rapportĂ© par la presse dans le cadre de la Mi-CarĂȘme :

La police a saisi, vers deux heures et demie, avenue Parmentier, un char composĂ© d'une voiture Ă  bras dĂ©corĂ©e de draperies rouges, sur laquelle se trouvaient deux individus portant, l'un une tĂȘte de chien, l'autre un costume de prĂȘtre, et qui distribuaient des placards de propagande anarchiste aux curieux.
La petite voiture était traßnée par un groupe d'individus déguisés en moutons ; l'un portait une pancarte rouge sur laquelle on lisait : « Groupe des électeurs. »
Vingt arrestations ont été opérées au cours desquelles deux agents ont été fort malmenés[361].

Deux sociĂ©tĂ©s bigophoniques, dont celle des Étourdis de Paris, participent de façon marquante au cortĂšge de 1906[362].

Quand on Ă©tudie le Seul Programme Officiel de la Mi-CarĂȘme 1911[8], on rĂ©alise que chacune des 10 Reines prĂ©sentĂ©es comme Reine de Paris, est en fait l'Ă©lue d'une des associations qui adhĂšre au ComitĂ© des FĂȘtes de Paris, organisme Ă  caractĂšre privĂ©, dĂ©posĂ© selon la loi de 1901. Certes, les Reines n'ont jamais Ă©tĂ© des Ă©lues du peuple, mais pourquoi prĂ©senter les Reines d'une fĂ©dĂ©ration d'associations parisiennes comme les Reines de Paris en gĂ©nĂ©ral ? Il aurait peut-ĂȘtre Ă©tĂ© plus juste de les prĂ©senter comme les Reines du ComitĂ© des FĂȘtes de Paris ? Mais, Ă  cette objection, on peut rĂ©pondre que les Ă©lections de Reines de Carnaval sont des Ă©lections de Carnaval. Et que le titre royal invoquĂ©, les insignes royaux et l'imposant char de parade employĂ©s suffisent pour confĂ©rer une lĂ©gitimitĂ©... de Carnaval[363].

On ne saurait nullement par ailleurs accuser le ComitĂ© des fĂȘtes de Paris, organisme privĂ©, de vouloir se substituer abusivement aux autoritĂ©s municipales. Car la ville de Paris ne dispose d'aucune Commission des fĂȘtes, mais tout au plus juste d'une Commission de la fĂȘte nationale, comme cela apparaĂźt dans un dĂ©bat tenu au Conseil municipal de la ville le 30 dĂ©cembre 1911[364].

Le programme de la Mi-CarĂȘme parisienne 1906 annonce que l'organisation de sa tombola est faite au Profit des Pauvres de Paris et de la SociĂ©tĂ© de Secours Mutuels. Cette SociĂ©tĂ© de Secours Mutuels est sans-doute celle dĂ©pendante du ComitĂ© et de l'Harmonie des FĂȘtes de Paris, c'est-Ă -dire des organisateurs de la tombola. En ceci, le ComitĂ© des fĂȘtes de Paris reste fidĂšle Ă  la tradition qui veut combiner festivitĂ©s et bienfaisance, comme cela se faisait dĂ©jĂ  Ă  Paris, par exemple en consacrant en 1830 aux pauvres les bĂ©nĂ©fices du cĂ©lĂšbre bal masquĂ© de l'OpĂ©ra[365].

En 1906, 1909, 1910 et 1911, les Ă©changes festifs internationaux se poursuivent. Participent Ă  la Mi-CarĂȘme parisienne des dĂ©lĂ©gations avec les reines et demoiselles d'honneur de Lisbonne, Vevey[366], Madrid, Rome, Ostende, Prague.

Participent Ă©galement Ă  la fĂȘte Ă  Paris des dĂ©lĂ©gations de provinces françaises.

La délégation portugaise défile avec une géante place de la Concorde en 1906[367].
Char de Bibendum et de Dion-Bouton Ă  la Mi-CarĂȘme Ă  Paris 1908.
Subventions municipales parisiennes en 1910 pour les comitĂ©s des fĂȘtes de la Mi-CarĂȘme et le comitĂ© de la fĂȘte du BƓuf Gras[368].
Ruzena Brazova Reine de Prague Ă  la Mi-CarĂȘme 1910 Ă  Paris[369].

Des Reines parisiennes visitent Londres, Rome[370], Saint-SĂ©bastien[371], Madrid[372], Naples[373], Prague[374].

En 1908, elles assistent à Madrid à des courses de taureaux, ce dont s'indigne un journaliste français : « il est regrettable, en vérité, que les comités espagnols chargés de les recevoir n'aient pas senti toute l'inconvenance qu'il y avait à imposer à des jeunes filles françaises ce spectacle hideux[375]. »

Les Reines parisiennes visitent Ă©galement la province. Ainsi, le , Rosa Blanche Reine des Reines de Paris 1906 paraĂźt aux cĂŽtĂ©s de la Reine du Commerce de Chartres, Ă  la Cavalcade Paris-Chartres organisĂ©e Ă  Chartres. À cette occasion, une carte-postale souvenir est Ă©ditĂ©e par le journal Le Matin[376].

Le , Augustine Orlhac Reine des Reines de Paris, participe au dĂ©filĂ© fleuri de Saumur dans son char monumental amenĂ© de Paris[73]. Le mois suivant, elle paraĂźt aux FĂȘtes Normandes Ă  Rouen, aux cĂŽtĂ©s de ses demoiselles d'honneur, assise dans un splendide landau fleuri[377].

Le , se joint Ă  la cavalcade de la Mi-CarĂȘme un protestataire original : Jean-Baptiste Doussineau, amputĂ© des deux jambes, qui depuis la fin dĂ©cembre 1909 parcourt les rues de Paris Ă  dos de chameau, en compagnie d'un ami arabe, Ali ben Amar. Il vend des cartes-postales, fait la charitĂ© et harangue la foule. Ancien boulanger « tombĂ© dans le pĂ©trin », selon ses propres mots, il accuse la Compagnie de l'Ouest et l'Assistance publique de ne lui avoir portĂ© aucun secours aprĂšs l'accident de chemin de fer qui l'a laissĂ© infirme[378].

Le , aux commandes de son aĂ©roplane, l'aviateur Jules VĂ©drines jette des bouquets de violettes sur le cortĂšge de la Mi-CarĂȘme parisienne, qui est ensuite survolĂ© par le ballon dirigeable espagnol Astra TorrĂšs[379].

Le , dĂ©filent Ă  Paris trois cortĂšges Ă  l'occasion de la Mi-CarĂȘme : celui de la rive droite, avec la reine des reines, celui de la rive gauche avec la rose des roses et, enfin, pour fĂȘter son cinquantiĂšme anniversaire, Le Petit Journal fait dĂ©filer un cortĂšge formĂ© de groupes et chars du Carnaval de Nice[380]. Le cortĂšge de la rive droite est organisĂ© par le ComitĂ© des fĂȘtes de Paris, organisme privĂ© dirigĂ© par LĂ©on BrĂ©zillon. Celui de la rive gauche est organisĂ© par la FĂ©dĂ©ration des comitĂ©s des fĂȘtes de la rive gauche, fĂ©dĂ©ration constituĂ©e en 1911 afin d'organiser une cavalcade sur la rive gauche. La ville de Paris a concouru au premier cortĂšge par une subvention de 20 000 francs, et au second par une subvention de 6 000 francs[364].

Cinq chars de Nice dĂ©filent Ă  Paris en 1912 : le char de S. M. Carnaval XXXX, les chars de la Rascasse, du Carnaval, des Gardiens du Louvre et de la Vie chĂšre[381]. Le char des Gardiens du Louvre fait rĂ©fĂ©rence au cĂ©lĂšbre vol de la Joconde, qui a eu lieu en aoĂ»t 1911. Il s'agit d'un char tirĂ© par un Ăąne en cartonnage coiffĂ© de la cĂ©lĂšbre tiare de SaĂŻtapharnĂšs, un faux achetĂ© comme authentique par le Louvre en 1896[382]. Comme aucun atelier parisien n'a de portes assez larges pour laisser sortir les chars de Nice une fois remontĂ©s, un atelier de fortune est installĂ© sous les arcades du mĂ©tro aĂ©rien, station Corvisart. Celles-ci sont fermĂ©es avec de grandes bĂąches[383]. La mĂȘme annĂ©e, la reprĂ©sentante des Ă©tudiants parisiens qui dĂ©file sur son char dans le cortĂšge de la Mi-CarĂȘme porte le titre d'Estudiantina, nom portĂ© par les groupes musicaux et costumĂ©s traditionnels d'Ă©tudiants d'Espagne, Portugal et AmĂ©rique latine[384]. Un Char de la Vie ChĂšre qui dĂ©file en 1913 au Carnaval de Chalon-sur-SaĂŽne paraĂźt comporter des Ă©lĂ©ments rĂ©employĂ©s de chars niçois montĂ©s Ă  Paris en 1912. Ce ne sont pas les seuls Ă  avoir ainsi poursuivi leur route au-delĂ  de Paris pour ĂȘtre rĂ©utilisĂ© festivement ailleurs[385].

1912 : la Mi-CarĂȘme colosse aux pieds d'argile

En 1912, un cortĂšge de la Reine des Reines dĂ©file pour la Mi-CarĂȘme le mĂȘme jour que deux autres. Cependant, comme on peut le voir Ă  la lecture du journal Le Gaulois, son triomphe dissimule une faiblesse organique fondamentale. Il ne reprĂ©sente plus l'expression de la ferveur populaire. D'une fĂȘte vivante oĂč les masses se dĂ©guisent et vont dĂ©filer, comme c'est le cas dans les fĂȘtes carnavalesques vivantes, comme la Mi-CarĂȘme parisienne jusqu'en 1890, ou encore, aujourd'hui, le Carnaval de Dunkerque et des villes alentour. C'est une organisation mĂ©ticuleuse et onĂ©reuse, un spectacle subventionnĂ© en plein air dont l'existence repose sur l'argent, mĂȘme si on y retrouve de la bonne volontĂ© et de la joie partagĂ©e. DĂšs que l'argent manquera au rendez-vous, ces cortĂšges disparaĂźtront des rues de Paris[386] :

« Lorsque ce magnifique cortÚge défilera, on ne se rendra guÚre compte du travail colossal que son organisation a nécessité, ni des sommes relativement importantes que le comité a dû dépenser.

Ainsi, chaque char, pris en location seulement, revient de quinze cents à trois mille francs. Quant à la figuration, elle est représentée ordinairement par cent cinquante à deux cents femmes payées à raison de huit francs pour la journée et un millier d'hommes à cinq francs.

Le travestissement féminin vaut vingt francs ; le costume masculin dix francs, en moyenne. Il faut ajouter à cela la location de mille tiges de bottes à un franc la piÚce et autant de perruques de un à trois francs, selon la qualité ou le style.

Les musiciens, au nombre de cinq cents, se paient de dix à douze francs ; les tambours et les trompettes ne valent que neuf francs ; par contre, les sonneurs de trompe de chasse reçoivent quinze francs. C'est un tarif établi.

Comme accessoires, il faut compter cinquante banniĂšres Ă  quinze francs la piĂšce, les armures, les hallebardes, Ă©pĂ©es, lances, etc., dont la location moyenne vaut, de un franc Ă  quatre francs. Nous ne devons pas oublier non plus dans ce chapitre les cartonnages, les motifs portĂ©s Ă  la main, les grosses tĂȘtes, dont le prix est de vingt Ă  vingt-cinq francs, et qui figurent au nombre d'une centaine dans le cortĂšge.

C'est la cavalerie qui occasionne les plus fortes dépenses. Il faut des chevaux de selle pour les cavaliers et des chevaux de trait pour tirer les chars. Paris n'offre à ce point de vue que des ressources trÚs limitées, puisque la grande extension de l'automobile a supprimé la plupart des écuries. Pour se procurer les deux cents chevaux nécessaires aux personnages montés, il est obligatoire, aprÚs avoir engagé tous les chevaux des manÚges parisiens, de s'adresser aux écuries spéciales de Montmorency, Robinson, Enghien, Meudon, etc. Les prix de location atteignent maintenant des prix fantastiques : vingt-cinq à vingt-huit francs.

Les chars, eux, exigent, suivant leur importance, quatre, six ou huit chevaux de trait, à cinquante francs la paire, loués chez des entrepreneurs de camionnage, et deux conducteurs par paire à six francs par homme engagé, les hommes de métier pouvant seuls opérer de savants virages sans accident.

D'ailleurs, le comité, par prévoyance, contracte une assurance contre les accidents, qui lui coûte de six à sept cents francs pour cette unique journée.

On doit ajouter aux frais de cavalerie la location des selles d'hommes et de femmes Ă  trois francs par cheval. Le recrutement de la figuration n'est pas chose aisĂ©e. C'est au personnel habituel de certains thĂ©Ăątres, comme le ChĂątelet, oĂč manƓuvrent des masses de figurants, que l'on fait appel. Les Ă©cuyĂšres, peu nombreuses, sont recrutĂ©es oĂč on peut. Quant aux cavaliers, on exige d'eux la production de leur livret militaire, afin de s'assurer que les futurs mousquetaires ont servi dans un rĂ©giment de cavalerie.

L'embauchage étant terminé, rendez-vous est donné à la figuration dans un groupe scolaire. Les femmes s'habilleront du cÎté de l'école des filles, les hommes à l'école des garçons.

Chars du Carnaval de Nice dĂ©filant Ă  Paris pour la Mi-CarĂȘme 1912[381].

DÚs sept heures du matin, le travail du travestissement commencera sous la surveillance de chefs des groupes, recevant chacun un salaire de trente francs. Ces chefs de figuration seront chargés du matin au soir de veiller sur leur équipe et de la contrÎler, le comité étant responsable par traité de toute perte d'effet, de perruque ou d'accessoire.

Les costumes d'hommes ne sont pas essayés, mais distribués au jugé.

Quant aux femmes de la figuration, quinze jours d'avance elles se rendent chez les costumiers pour essayer leur travestissement, car il serait impossible de procéder pour elles comme pour les hommes et de les habiller à la derniÚre minute.

Maintenant, tout est prĂȘt. Dans quelques heures les trois cortĂšges dĂ©fileront et tout Paris sera dans la rue pour les acclamer. »

Une fĂȘte, pourquoi ?

Le prĂ©sident du ComitĂ© des FĂȘtes de Paris LĂ©on BrĂ©zillon photographiĂ© en 1909[387].
Le Petit Journal, 5 septembre 1910[388].
Char publicitaire du Bouillon Oxo, sorti dans Paris pour la Mi-CarĂȘme 1912[389].
Mademoiselle Ruzena Brazova, Reine TchĂšque, au cortĂšge de la Mi-CarĂȘme 1910[390].
Carte postale tchĂšque cĂ©lĂ©brant la Reine des Reines de Paris et la Reine TchĂšque de la Mi-CarĂȘme 1910.
A la Mi-CarĂȘme 1910 : le char de LutĂšce.
Mi-CarĂȘme 1912 : grosses tĂȘtes et gĂ©ants du Carnaval de Nice dĂ©filant place de l'HĂŽtel de Ville.

En 1905 viennent Ă  Paris les Reines italiennes. Puis en 1906 arrivent un nombre impressionnant de dĂ©lĂ©gations Ă©trangĂšres, espagnole, italienne, portugaise et veveyzanne. Ensuite plus rien jusqu'en 1909 annĂ©e oĂč Paris reçoit la visite de Reines d'Ostende. Ostende ce n'est pas aussi loin que Madrid ou Rome.

La rĂ©duction visible aprĂšs 1906 de l'ampleur des Ă©changes internationaux dans le cadre des fĂȘtes de la Mi-CarĂȘme doit avoir une raison. Elle n'a pas Ă©tĂ© Ă  ce jour retrouvĂ©.

En 1909 la Reine des Reines a une identité régionale comme le rapporte Le Petit Parisien[391] :

« La Ligue Auvergnate a donnĂ©, hier soir, sa fĂȘte annuelle au Salon des familles, sous la prĂ©sidence de Mlle Orlach[392] reine des reines, originaire de l'Aveyron.
Étaient Ă©galement prĂ©sents : MM. BrĂ©zillon, prĂ©sident du comitĂ© des fĂȘtes de Paris, Bonnet directeur de l'Auvergnat de Paris, et Me Piton avocat Ă  la cour d'appel de Paris et Ranvier, conseiller municipal.
Au champagne des discours ont Ă©tĂ© prononcĂ©s par MM. BrĂ©zillon et Bonnet. Â»

Les organisateurs de la cavalcade du à Saumur invite à cette occasion dans leur ville la Reine des Reines de Paris qui défile avec son char venu de la capitale[393].

En 1910 et 1911 arrivent Ă  Paris pour la Mi-CarĂȘme des dĂ©lĂ©gations praguoises. Mais 1910 est selon une source tchĂšque l'annĂ©e de l'Ă©chec d'un gros emprunt de la ville de Prague placĂ© Ă  Paris[394]. La reine tchĂšque de 1910 portant un vĂȘtement dĂ©corĂ© avec le lion de BohĂšme, les reines des fleurs praguoises l'annĂ©e d'aprĂšs, seraient-elles venues aussi pour promouvoir cet emprunt auprĂšs des souscripteurs français ?

L'accueil de la foule parisienne en tous cas est enthousiaste. Elle leur crie en tchÚque : « Nazdar ! », ce qui est le salut des Sokols, les faucons, sociétés sportives et patriotiques tchÚques[395].

Le succĂšs remportĂ© par la fĂȘte n'empĂȘche pas de voir fin 1911 LĂ©on BrĂ©zillon, prĂ©sident du ComitĂ© des FĂȘtes de Paris, se plaindre dans l'Almanach pratique du journal « Le Petit Parisien » du manque de subventions officielles pour la Mi-CarĂȘme :

« Il faut des fĂȘtes aux Parisiens, il faut que les pouvoirs publics nous aident, il faut que les particuliers se rendent compte que les rĂ©jouissances populaires dĂ©terminent un mouvement considĂ©rable de capitaux !» Ainsi nous parlait un jour M. LĂ©on BrĂ©zillon qui, depuis dix ans, ne mĂ©nage ni son temps, ni sa peine, ni mĂȘme son argent pour donner Ă  la fĂȘte de la Mi-CarĂȘme un Ă©clat digne de Paris.
» Mais, malheureusement, ajouta-t-il, on ne nous aide guĂšre. Le Conseil municipal nous alloue une somme de vingt-cinq mille francs. C'est peu ! La tombola nous rapporte quelques billets de mille et nous ramassons le reste, trĂšs pĂ©niblement, chez les particuliers. Et cependant !!! Nous laissons chaque annĂ©e de 75 Ă  80 000 francs chez les costumiers façonniers et dĂ©corateurs. Nous donnons lĂ -dessus de 3 Ă  4 000 francs aux figurants. et nous mettons en branle les fabricants de confetti, de serpentins, de masques. Nous faisons venir les gens de la banlieue, voire de la province... Les restaurateurs, les limonadiers, triplent ou quadruplent le chiffre de leurs affaires ce jour-lĂ ... L'octroi[396] lui-mĂȘme huit jours avant et huit jours aprĂšs, encaisse de belles recettes, car on fait des provisions, en prĂ©vision de la fĂȘte, avant qu'elle ait lieu, et on remplace les marchandises vendues quand les lampions se sont Ă©teints.
Sur un menu du grand banquet donnĂ© pour la Mi-CarĂȘme Ă  Paris le jeudi ont Ă©tĂ© recueillis les autographes de la Reine des Reines de Paris 1911 Jeanne QuĂ©ru, d'une autre reine parisienne ainsi que celles de deux reines des fleurs tchĂšques Aneta Horova et Helena Sykorova[397].
Marie Laponche, Rose des Roses 1912[398].
Annonce de l'Ă©lection de la Rose des Roses 1912 et de deux reines d'arrondissement[399].
Il est bien prouvĂ© que les fĂȘtes provoquent une hausse des affaires... On parle toujours des fĂȘtes que l'on organise Ă  l'Ă©tranger. On vante leur Ă©clat, leur harmonie, leur belle composition, leur splendeur artistique. On vante les triomphes des cortĂšges lumineux, si vraiment beaux d'ailleurs, que l'on organise Ă  tout bout de champ, en Italie ; la magnificence des cortĂšges historiques dont nos bons voisins les Belges sont si friands, les beautĂ©s pittoresques, l'art — le mot n'est pas trop gros — des dĂ©filĂ©s que l'on offre aux Ă©trangers Ă  Saint-SĂ©bastien. On prĂŽne les reprĂ©sentations d'Oberammergau, les fĂȘtes dĂ©cennales de Munich, de Prague, du diable vauvert. Et naturellement on n'a pas assez de brocards pour cette pauvre Mi-CarĂȘme parisienne. On n'oublie qu'une chose... C'est qu'Ă  Bruxelles, Ă  Saint-SĂ©bastien ou Ă  Munich, on dĂ©pense des sommes Ă©normes ; Ă  Bruxelles, notamment, on a soldĂ© par prĂšs d'un demi-million les frais occasionnĂ©s par le cortĂšge historique de l'Exposition ! Que l'on nous donne tous les ans une pareille somme et l'on verra un peu ce que nous pouvons faire.... Et n'allez pas croire que ces fĂȘtes seraient inutiles. Avec une publicitĂ© bien organisĂ©e, avec le concours de la Presse parisienne, on amĂšnerait des milliers d'Ă©trangers Ă  Paris, on susciterait de l'Ă©mulation en province, on provoquerait un formidable mouvement de curiositĂ© et d'argent. Les fĂȘtes sont nĂ©cessaires au peuple parisien. Sans fĂȘtes, il s’assomme, il devient morose, revĂȘche, quinteux. Il s'ennuie, ce bon peuple parisien, si spirituel, si gai, si peu difficile en matiĂšre de rĂ©jouissances... Pourquoi ne lui en donnerait-on pas ? Pourquoi ne chargerait-on pas une commission mixte de les organiser... Le ComitĂ© des FĂȘtes de Paris mettrait bien volontiers sa compĂ©tence et ses ressources Ă  la disposition de la commission qui serait composĂ©e, par exemple, de conseillers municipaux et gĂ©nĂ©raux, de commerçants et de journalistes.
Le ComitĂ© des FĂȘtes de Paris est outillĂ© merveilleusement pour organiser cela, Ă  trĂšs bon compte. Pourquoi n'instituerait-on pas quatre grandes fĂȘtes au Printemps, en ÉtĂ©, en Automne et en Hiver ? Les cent mille francs que nous dĂ©pensons annuellement pour la Mi-CarĂȘme suscitent un mouvement de fonds de deux millions au bas mot... sur lesquels on fait dix pour cent de bĂ©nĂ©fices nets... La chose en vaut la peine et mĂ©rite d'ĂȘtre Ă©tudiĂ©e... Dites donc cela dans l'Almanach du « Petit Parisien[400] ! »

À la mĂȘme Ă©poque existent des ComitĂ©s locaux, chargĂ©s d'organiser les fameux bals du 14 juillet. Il y en a 28, rien que pour le 3e arrondissement de Paris (chiffre attestĂ© en 1904). L'origine, l'organisation, le rĂŽle et la composition exacte de ces comitĂ©s locaux seraient intĂ©ressantes Ă  dĂ©terminer. Les moyens dont ils disposent sont importants. Ils reçoivent, chaque annĂ©e, de trĂšs grandes subventions de la ville de Paris. En 1904, elles s'Ă©lĂšvent, par exemple, Ă  255 000 francs[401]. Avec cet argent, les festivitĂ©s organisĂ©es amĂšnent Ă©galement une clientĂšle aux dĂ©bits de boissons qui accroissent leurs bĂ©nĂ©fices sans avoir la charge des frais du bal. Le 14 juillet est une fĂȘte officielle avec des aspects populaires. La Mi-CarĂȘme et la Promenade du BƓuf Gras au Carnaval de Paris sont des fĂȘtes populaires avec quelques aspects officielles comme la rĂ©ception des Reines Ă  l'hĂŽtel de ville ou la PrĂ©fecture de police. Il y a encore, dans les annĂ©es 1920, pratiquement un bal du 14 juillet devant chaque bistro. La diminution des subventions aux festivitĂ©s du 14 juillet amĂšne par la suite la quasi-disparition de ces animations parisiennes.

Le projet de fĂȘtes saisonniĂšres parisiennes souhaitĂ©es par LĂ©on BrĂ©zillon connait un dĂ©but de rĂ©alisation en 1912 avec le cortĂšge de la Rose des Roses le jour de la Mi-CarĂȘme[402]. Le cortĂšge annoncĂ© est ainsi constituĂ©[403] :

Char de la Folie, char du Luxembourg, char des Facultés et de la Rive gauche (char portant la Rose des Roses et les Roses), char de la Gare Montparnasse, char des Invalides, char des Filets bleus (avec la reine des Filets bleus de Concarneau).

La Rose des Roses 1912 est une couturiĂšre ĂągĂ©e de dix-huit ans, Marie Laponche[399]. En 1913, le cortĂšge de la Rose des Roses est annoncĂ© Ă  une date diffĂ©rente de celle de la Mi-CarĂȘme et sous le nom de « FĂȘte du Printemps » :

« La FĂ©dĂ©ration des ComitĂ©s des FĂȘtes de la Rive gauche et l'Association gĂ©nĂ©rale des Étudiants qui, l'annĂ©e derniĂšre, avait organisĂ© le cortĂšge de la Rose des Roses, dont le succĂšs fut trĂšs vif, tient Ă  informer la population parisienne que sa fĂȘte n'aura pas lieu, cette annĂ©e, le jour de la Mi-CarĂȘme, mais le dimanche 27 avril.
Le ComitĂ©, d'accord avec la municipalitĂ©, a dĂ©cidĂ© d'instituer une fĂȘte annuelle sur la Rive gauche qui prendrait le nom de « FĂȘte du Printemps » et dont le caractĂšre et l'allure gĂ©nĂ©rale seraient diffĂ©rents des fĂȘtes de la Mi-CarĂȘme.
Le ComitĂ© des FĂȘtes de la Rive gauche a son siĂšge social 31, avenue de l'Observatoire[404]. »

Les 4 mai 1913[405] et 3 mai 1914[406] voient dĂ©filer ce cortĂšge costumĂ© Ă  l'occasion du printemps. Des jeunes filles, les roses en sont les vedettes et l'une d'entre elles est la rose des roses. Le thĂšme est en 1913 : les fleurs, en 1914 : la locomotion Ă  travers les Ăąges. Ces cortĂšges sont organisĂ©s conjointement par la FĂ©dĂ©ration des comitĂ©s des fĂȘtes de la rive gauche et la trĂšs populaire Association gĂ©nĂ©rale des Ă©tudiants de Paris. La rose des roses 1913 est Mademoiselle HĂ©lĂšne Mangeot. Celle de 1914 Mademoiselle Suzanne Olivier et ses suivantes Mesdemoiselles Le Calvez, Reverdy et Jacquet.

En 1913, le Concours GĂ©nĂ©ral Agricole se termine Ă  Paris le 27 fĂ©vrier. À cette occasion est organisĂ© dans la rue une FĂȘte de l'Agriculture, cortĂšge comportant un char du BƓuf Gras. Cette date coĂŻncide avec la Mi-CarĂȘme. Ce qui fait que ce jour-lĂ , en des lieux diffĂ©rents de Paris dĂ©filent les deux cortĂšges carnavalesques traditionnels parisiens : la Promenade du BƓuf Gras et le cortĂšge de la Mi-CarĂȘme, avec, en vedette, Germaine BrĂ©gnat, Reine des Reines de Paris 1913[407].

Les femmes

1914 : Annonce de l'Ă©lection de la Reine du XIVe arrondissement[408].
Annonce de l'Ă©lection de la Reine des Reines 1914.
Marcelle Guillot, Reine des Reines 1914.

En 1914, une photo de presse montre les huit candidates au moment de l'Ă©lection de la Reine des Reines[409]. La Mi-CarĂȘme parisienne accueille pour la deuxiĂšme fois une dĂ©lĂ©gation turinoise avec Ă  sa tĂȘte la Reginetta palatina (petite reine palatine) AdĂ©laĂŻde Revelli et pour la premiĂšre fois une dĂ©lĂ©gation de Boulogne-sur-Mer[410].

La mĂȘme annĂ©e Le Gaulois Ă©crit Ă  propos des Reines :

N'ont-elles pas un réel mérite, toutes ces jeunes filles que le Comité prend à l'atelier ou au magasin, qui ne sont jamais sorties de leur milieu, et qui savent se montrer dignes du rÎle momentané qui leur est échu et ne pas se laisser éblouir par les honneurs dont elles sont l'objet ?
Cette courte royautĂ© n'est pas sans quelque profit. Chaque annĂ©e le ComitĂ© attribue Ă  l'Ă©lue (la Reine des Reines) un livret de caisse d'Ă©pargne de deux cents francs; couturiers, modistes, fourreurs, commerçants s'empressent de lui donner robes, chapeaux, manteaux et autres objets de toilette; partout oĂč passe la Reine elle reçoit des bijoux ou des cadeaux de prix. Tout compte fait, cela reprĂ©sente une somme variant de huit Ă  dix mille francs, qui constitue une petite dot et permet aux Reines descendues du pouvoir de se marier et s'Ă©tablir. Et c'est trĂšs bien ainsi, car toutes sont des jeunes filles mĂ©ritantes, choisies aprĂšs une rigoureuse enquĂȘte, travailleuses, honnĂȘtes et tout Ă  fait dignes de cette chance inespĂ©rĂ©e, comme le dĂ©montre leur simple et touchante histoire que nous venons de raconter[411].

Les Reines ne sont plus Reines que de noms. Elles ne rĂšgnent pas sur la fĂȘte mais servent de dĂ©coration. AprĂšs les avoir sĂ©lectionnĂ©es, on les exhibe, on les couvre de cadeaux, on leur offre des voyages, mais elles ne dĂ©cident plus et ne sont plus Ă©lues par les femmes.

Les années 1915-1919

Pas de cortĂšge de la Mi-CarĂȘme en 1915[412].

Le Carnaval de Paris est interdit en janvier 1915.

L'interdiction s'applique. Le 12 mars 1915, lendemain du jeudi de la Mi-CarĂȘme, Le Figaro Ă©crit :

« La date inaperçue.
C'Ă©tait hier la mi-carĂȘme, vouĂ©e, par la tradition, aux cortĂšges, Ă  la cohue et Ă  la pluie.
Il n'a presque pas plu ; il n'y a pas eu de cortĂšge du tout, ni de fĂȘte.
Et nul n'a songé, bien sûr, qu'il y a un an, c'est à coups de confettis que se livrait la bataille[413]. »

AprĂšs l'interruption de la Grande Guerre la fĂȘte redĂ©marre dĂšs mars 1919[414]. Lucie Bataille, premiĂšre Reine des Reines de Paris depuis 1914 est Ă©lue en fĂ©vrier 1920[415].

DĂ©but des annĂ©es 1920, l'Ă©volution et la crise du ComitĂ© des fĂȘtes de Paris

Le ComitĂ© des fĂȘtes de Paris, organisme privĂ© qui organise les festivitĂ©s de la Mi-CarĂȘme depuis 1903, connaĂźt une Ă©volution antifĂ©minine et peu festive et une crise au dĂ©but des annĂ©es 1920.

La fĂȘte pour exister a besoin d'ĂȘtre organisĂ©e. L'organisation dĂ©faillant la fĂȘte va aussi connaĂźtre des problĂšmes.

En 1922, la fĂȘte des femmes est organisĂ©e par un ComitĂ© des fĂȘtes de Paris qui a une conception trĂšs particuliĂšre de la femme. Vingt reines ont Ă©tĂ© Ă©lues, une par arrondissement de Paris. On donne Ă  chacune des reines dix-neuf bulletins de vote nominatif correspondant aux dix-neuf autres reines en dehors d'elle.

Ainsi elle ne pourra voter que pour quelqu'un d'autre qu'elle. Cette façon d'organiser le scrutin est justifiée par les organisateurs comme permettant de rabattre la coquetterie féminine. La reine doit s'engager à ne pas faire de la boxe, du théùtre ou du cinéma[416].

Le 26 février est élue Reine des Reines 1922 Germaine Buchet reine du 12e arrondissement, avec pour premiÚre demoiselle d'honneur Fernande Peiffer reine du 6e arrondissement et secondes demoiselles d'honneur Jeanne Cron reine du 14e arrondissement et Germaine ErnÚs reine du 20e arrondissement[417].

Floréal. L'hebdomadaire illustré du monde du travail, le 4 mars suivant, indique que la nouvelle Reine des Reines est appelée à recevoir de trÚs importantes gratifications matérielles : vingt mille francs de dot auxquels s'ajoutent dix mille francs de meubles[418].

Vers le mĂȘme moment, l'Association gĂ©nĂ©rale des Ă©tudiants de Paris procĂšde Ă  l'Ă©lection de « La Lisette » reine des Ă©tudiants de Paris[419].

Les Corses de Paris de leur cÎté élisent également leur Reine[420] :

Le ComitĂ© des FĂȘtes corses, affiliĂ© au ComitĂ© des FĂȘtes de la Ville de Paris, organise une grande soirĂ©e artistique et dansante pour le samedi 4 mars, Ă  20 h. 30, dans la grande salle des FĂȘtes de la mairie du 10e arrondissement.
Au cours de cette brillante soirée et en présence de toutes les reines des arrondissements, sera élue la reine des Corses de Paris[421].

Le jeudi de la Mi-CarĂȘme « il faisait frais, presque froid[422] ». Le mauvais temps n'a jamais Ă©tĂ© un obstacle Ă  la tenue du cortĂšge. Celui de 1914 a, par exemple, dĂ©filĂ© sous une pluie battante. Cette fois-ci les organisateurs paraissent singuliĂšrement frileux, comme le relĂšve Le Petit Journal dans un article intitulĂ© Un somptueux cortĂšge de Mi-CarĂȘme sous un ciel d'hiver, Les Reines ont dĂ©filĂ© dans des automobiles fermĂ©es :

AprĂšs avoir longtemps hĂ©sitĂ© en raison de l'inclĂ©mence du temps, le ComitĂ© des fĂȘtes finit par dĂ©cider que la cavalcade aurait lieu. Mais les reines qui le dĂ©siraient avaient la permission de dĂ©filer en automobiles fermĂ©es au lieu de monter sur leur char. Elles en usĂšrent presque toutes, et qui leur en voudrait ? L'hĂ©roĂŻque petite reine des Corses, Mlle Chiaverini et ses demoiselles d'honneur, qui tinrent Ă  rester Ă  leur poste et Ă  distribuer leurs baisers Ă  la foule du haut de leur monument de carton n'en mĂ©ritent que plus de compliments et de reconnaissance[422].

Les hĂ©sitations mĂ©tĂ©orologiques du ComitĂ© sont en complet dĂ©calage avec la rĂ©alitĂ© d'une fĂȘte d'hiver qui attire la trĂšs grande foule parisienne habituelle :

Sur les flancs du cortÚge, une foule immense, compacte, moutonnant joyeusement et se bousculant avec bonne humeur, se pressait, heureuse et bruyante, enserrant étroitement les rares véhicules qui la traversaient, parsemée de « déguisés » touchants, embrumée des confetti lancés par des mains innombrables et pareille, vue de haut, grùce aux chapeaux rouges dont les femmes sont folles en ce moment, à un océan noir, sillonné de petits bateaux pourpres[422].

La joie collective est renforcée par la levée de l'interdiction des confettis à Paris, interdits depuis 1919 et autorisés en 1922[423].

Durant l'Ă©tĂ© 1922 une scission a lieu au ComitĂ© des fĂȘtes de Paris organisateur de la Mi-CarĂȘme. Son nouveau Conseil d'administration, composĂ© de vingt membres Ă©lus et dix-sept prĂ©sidents de ComitĂ©s d'arrondissements, par un vote dĂ©cide que la Reine des Reines 1922 qui ne reconnaĂźt pas la nouvelle direction est dĂ©chue de son titre. Le prĂ©texte invoquĂ© est qu'elle veut aller participer aux fĂȘtes de La Baule comme prĂ©vu auparavant et refuse d'obĂ©ir au ComitĂ© qui veut Ă  prĂ©sent l'envoyer participer au Carnaval d'Ă©tĂ© Ă  Calais[424].

Comme le prĂ©cise Le Petit Parisien du , elle n'est pas la seule Ă  ĂȘtre dĂ©chue :

Les reines du 3e et 11e arrondissement ont suivi Mlle Buchet dans sa dĂ©chĂ©ance. La reine du 20e a Ă©tĂ© dĂ©clarĂ©e dĂ©chue par le comitĂ© de son arrondissement. Les autres majestĂ©s et la reine des Corses se sont groupĂ©s autour du nouveau ComitĂ© des fĂȘtes dont le prĂ©sident est M. Aublanc. À ses cĂŽtĂ©s se trouvent, composant le bureau, MM. David, Mounereau, Allouchery, Gaston Duval, Patin et Giovanelli, prĂ©sident du comitĂ© des Corses de Paris[424].

À la place de Germaine Buchet est dĂ©signĂ©e comme nouvelle Reine des Reines une de ses demoiselles d'honneur : Jeanne Cron, avec pour demoiselles d'honneur Lucienne Loin, reine du 17e arrondissement et RenĂ©e Durand, reine du 15e arrondissement. Les remplaçantes sont rĂ©compensĂ©es de leur docilitĂ© par la promesse d'une semaine de vacances au bord de la mer suivant les trois jours du carnaval d'Ă©tĂ© calaisien. RĂ©compense trĂšs apprĂ©ciable pour des reines de condition modeste, en des temps oĂč les congĂ©s payĂ©s n'existent pas et oĂč pratiquement seuls les riches peuvent s'offrir des vacances.

Le Petit Journal Ă©crit le mĂȘme jour :

Non seulement il y a maintenant deux ComitĂ©s, l'un des fĂȘtes de Paris, l'autre des fĂȘtes de Paris et des villes de France, mais il y a deux reines des reines de 1922. L'une est Mlle Buchet, qui a prĂ©sidĂ© le cortĂšge de la Mi-CarĂȘme, l'autre Mlle Jeanne Cron, nouvelle Ă©lue du ComitĂ© des FĂȘtes de Paris.
Mlle Buchet et plusieurs autres reines ont quittĂ© Paris hier pour aller assister aux fĂȘtes de la Baule organisĂ©es au profit de la Maison individuelle du Grand MutilĂ©.
M. Aublanc, prĂ©sident du comitĂ© D. F. P. et la reine des reines Mlle Cron, sont partis de Paris hier Ă  3 h. 25 se rendant Ă  Calais pour assister aux fĂȘtes du Carnaval d'Ă©tĂ©[425].

Au ComitĂ© des fĂȘtes de Paris, la nouvelle direction veut carrĂ©ment jeter la tradition par-dessus bord et tout changer. Comme cela apparaĂźt en aoĂ»t 1922 dans un bref article du Petit Parisien intitulĂ© Les fĂȘtes de Paris en 1923 :

Le comitĂ© des fĂȘtes de Paris offrait hier un dĂźner en l'honneur de Mlle Jeanne Cron, la nouvelle Reine des reines.
Au dessert, M. Aublanc, prĂ©sident, expose un programme que compte rĂ©aliser le comitĂ©. La traditionnelle cavalcade de la Mi-CarĂȘme serait supprimĂ©e. Par contre, des fĂȘtes sportives, des reconstitutions historiques, un cortĂšge lumineux au bois de Boulogne seraient organisĂ©s[426].

Traduisant cette intention, l'Almanach illustré du Petit Parisien pour 1923, sorti fin 1922, annonce pour 1923[427] :

Le 8 mars : la Mi-CarĂȘme (cortĂšge de la Reine des reines Ă  travers Paris, mais il est possible que, cette annĂ©e, cette fĂȘte traditionnelle soit remplacĂ©e par une « FĂȘte du Printemps » qui aurait lieu un peu plus tard).

Un roman-feuilleton

Le , est annoncĂ© dans le journal La Presse le dĂ©but de la parution d'un roman-feuilleton de Maxime La Tour Reine des Reines, roman dramatique, dont l'hĂ©roĂŻne est Reine des Reines de la Mi-CarĂȘme parisienne[428].

Le bal de Magic City

Le bal de la Mi-CarĂȘme 29 mars 1935[429].
Le bal de la Mi-CarĂȘme 11 mars 1920[430].
Annonce d'Ă©lection d'une Reine pour la Mi-CarĂȘme 1937[431].

Depuis 1900 jusqu'Ă  au moins 1935, des bals sont organisĂ©s dans le parc d'attractions parisien Magic City. Existant dĂ©jĂ  en 1920, celui de la Mi-CarĂȘme est durant trĂšs longtemps le phare des nuits homosexuelles Ă  Paris[432]. Il se dĂ©roule sur la grande piste de danse avec orchestre situĂ©e au 1er Ă©tage du 180 rue de l'UniversitĂ©[433] - [434]. Le bal est immortalisĂ© par le photographe BrassaĂŻ en 1931[435].

Longtemps aprĂšs sa disparition l'historien David Higgs en dresse le tableau[436] :

« La crĂšme des invertis parisiens devait se rencontrer lĂ -bas, sans distinction de classe, de race ou d'Ăąge. Et chaque catĂ©gorie est venue, des fagots, des croiseurs, des poulets, des vieilles reines, de cĂ©lĂšbres antiquaires et des garçons bouchers, des coiffeurs et de jeunes garçons d'ascenseur, des crĂ©ateurs de robes bien connus et des drag queens
 Â»

L'annonce pour le bal de la Mi-CarĂȘme 1920 proclame : « Les Travestis seront la majoritĂ©[430] Â».

AprĂšs la fermeture du parc d'attractions en 1934, la salle continue Ă  ĂȘtre utilisĂ©e pour des Ă©vĂ©nements. Dont l'Ă©lection de Francine Constance, Reine des Reines de Paris 1935[437].

La mĂȘme annĂ©e, on relĂšve une Ă©volution dans le bal de la Mi-CarĂȘme. Dans son annonce, il est prĂ©cisĂ© que[429] :

Pour répondre à certaines critiques, la direction de Magic City prévient sa clientÚle qu'elle assistera à un bal costumé trÚs gai, mais de bon goût, auquel les hommes travestis en femmes ne seront pas admis.

L'interdiction des travestis marque la fin du temps de la prospĂ©ritĂ© des bals homosexuels de la Mi-CarĂȘme Ă  Magic City.

En 1937, c'est Ă  Magic City qu'a lieu l'Ă©lection de la Reine du 7e arrondissement de Paris[431].

Les restes de Magic City seront finalement liquidés, reconvertis en studio de télévision en 1942.

Reines d'arrondissements de Paris 1922

  • 2e Van Hove
    2e Van Hove
  • 3e Scharer
    3e Scharer
  • 4e Colomb
    4e Colomb
  • 5e Rouland
    5e Rouland
  • 6e Fernande Peiffer
    6e Fernande Peiffer[438]
  • 7e Patay
    7e Patay
  • 11e Lhuillery
    11e Lhuillery
  • 16e Cayet
    16e Cayet
  • 17e Lucienne Louin
    17e Lucienne Louin

Liquider la tradition

En 1923, le ComitĂ© des fĂȘtes de Paris veut jeter la tradition par-dessus bord et supprimer tout simplement la Mi-CarĂȘme. Expression de cette politique est lisible le 12 janvier 1923 dans L'Homme libre[439].

1923 : les abeilles et la reine des abeilles

CortĂšge des Abeilles 1923 : un des landaus dĂ©corĂ©s d'une ruche de paille, passe sur le pont de la Concorde le jour de la Mi-CarĂȘme.

En 1923, le ComitĂ© des fĂȘtes de Paris annonce que dorĂ©navant il ne rĂ©compensera plus la beautĂ© mais la vertu et le travail. Un journal titrera mĂȘme son article de compte-rendu de la nouvelle orientation : « Paris renonce Ă  la beautĂ©[440] ». En rĂ©alitĂ©, chose bien peu originale, sous le nom d'abeilles le ComitĂ© a « rĂ©inventĂ© » la trĂšs classique rosiĂšre.

Succédant aux vingt reines d'arrondissements et à la Reine des Reines de Paris de 1922, en 1923 sont élues vingt « abeilles » et une « reine des abeilles » choisie parmi elles. Il n'est plus question d'élire des Reines et une Reine des Reines. Est également élue une abeille des Corses et une abeille des Angevins de Paris[441].

L'idĂ©e de faire figurer Ă  la Mi-CarĂȘme une Reine des Abeilles n'est pas nouvelle. En 1914, neuf ans auparavant, OrlĂ©ans avait dĂ©jĂ  vu dĂ©filer Ă  la Mi-CarĂȘme une jeune fille montĂ©e sur un char ruche et figurant une Reine des Abeilles[442].

Poursuivant Ă  Paris la politique dĂ©jĂ  observĂ©e en 1922, le ComitĂ© des fĂȘtes annonce que la reine des abeilles va recevoir d'importantes rĂ©compenses matĂ©rielles, dont des meubles.

Vers la mĂȘme Ă©poque, un membre du ComitĂ© propose que la fĂȘte soit dĂ©placĂ©e Ă  un autre moment de l'annĂ©e oĂč le temps est meilleur[440].

Fin 1923, le ComitĂ© des fĂȘtes se rĂ©vĂšle incapable de verser les rĂ©compenses promises. L'avenir des festivitĂ©s de la Mi-CarĂȘme paraĂźt compromis, au point que l'Almanach illustrĂ© du Petit Parisien en entrevoit la fin et l'annonce pour mars 1924[443] :

LA MI-CARÊME. — Comme les cortĂšges du Mardi-Gras, les cavalcades de la Mi-CarĂȘme ont vĂ©cu. Elles sont remplacĂ©es par des promenades en voitures des reines des diffĂ©rents quartiers de Paris, mais ces sorties se font sans le grand apparat d'autrefois.

En 1924, le ComitĂ© des fĂȘtes n'organise pas d'Ă©lections de Reine (des abeilles ou Reine des Reines) et ne prĂ©voit aucun cortĂšge pour le jeudi de la Mi-CarĂȘme 27 mars. Le prĂ©sident du ComitĂ© dĂ©missionne.

Dans sa lettre de dĂ©mission il prĂ©cise que le ComitĂ© a dĂ©cidĂ© dĂšs 1922 la suppression de « la mascarade de la Mi-CarĂȘme » pour protĂ©ger les reines qui dĂ©filent :

Cette suppression fut dĂ©cidĂ©e aussitĂŽt auprĂšs la Mi-CarĂȘme 1922, la morsure du froid Ă©tait telle que les malheureuses jeunes filles durent ĂȘtre enfermĂ©es dans un char Ă  bancs. Personnellement, j'ai pensĂ© que pour ces sortes de manifestations, il faut de la chaleur et du soleil. Or, le calendrier situe la Mi-CarĂȘme Ă  une Ă©poque peu favorable Ă  ces sortes de rĂ©jouissances, qui dĂ©gĂ©nĂšrent le plus souvent en un spectacle que je ne veux pas qualifier, mais en tout cas indigne d'une ville comme Paris[444].

En 1924, pour sauver la fĂȘte du dĂ©sastre, un cortĂšge est improvisĂ© le jeudi de la Mi-CarĂȘme 27 mars. Il est clos par un dĂ©filĂ© en camions fleuris portant des animaux primĂ©s au Salon de l'Agriculture[445]. Confirmant, s'il en Ă©tait besoin, la popularitĂ© de la fĂȘte, en dĂ©pit d'une pluie battante et ininterrompue, la foule est au rendez-vous[446]. C'est une Promenade du BƓuf Gras ajoutĂ©e au cortĂšge oĂč la Reine des Abeilles 1923, faute d'une nouvelle Ă©lue pour 1924, dĂ©file Ă  nouveau. Le BƓuf Gras, lui, n'est pas sorti depuis 1913.

Deux jours plus tard, le 29 mars, dans Le Journal amusant, RenĂ© Dubreuil s'interroge sur la disparition de la fĂȘte de la Mi-CarĂȘme[447]. Il en avance la raison, c'est que :... « il y avait autrefois, Ă  Paris, un ComitĂ© des FĂȘtes, aussi en avions-nous quelques-unes. Aujourd'hui, il y a deux ComitĂ©s des FĂȘtes, et c'est pour cela qu'il n'y a plus de fĂȘtes du tout ! Si nĂ©buleux que ce raisonnement puisse ĂȘtre, il comporte une part de vĂ©ritĂ©. Â»

Le lendemain dimanche 30 mars, dans la banlieue de Paris défile la cavalcade de la reine des blanchisseuses de Boulogne-sur-Seine.

Le journal Le Matin Ă©crit Ă  cette occasion[448] :

Une joyeuse cavalcade, favorisĂ©e par le beau temps, a parcouru hier les rues de Boulogne et de Billancourt oĂč, suivant une tradition que la capitale a oubliĂ©e, la reine des blanchisseuses — la toute charmante Mlle Fleury — s'est offerte aux vivats de la foule.

Fin juin 1924, la presse annonce que Jeanne Champ abeille du 19e arrondissement a été élu Reine de Paris[449].

Retour Ă  la tradition

Le Petit Parisien, 19 mars 1925[450]

Fin 1924, devant son Ă©chec, le ComitĂ© des fĂȘtes de Paris, contraint et forcĂ© de faire allĂ©geance Ă  la tradition parisienne, renonce Ă  ses idĂ©es de tout changer. Il retourne aux pratiques habituelles de la Mi-CarĂȘme comme dĂ©crit le 20 novembre dans Paris-soir[451].

La Reine de Paris et la Reine des Reines de Paris

Dans les années 1920, l'élection de la Reine des Reines de Paris est à nouveau réguliÚrement organisée, cependant qu'existe parallÚlement une « Reine de Paris ».

Le Matin du 7 mars 1929 explique la relation existant entre la Reine des Reines de Paris et la Reine de Paris Ă©lues chaque annĂ©e pour la Mi-CarĂȘme[452] :

C'est aujourd'hui la mi-carĂȘme. En ce jour de fĂȘte populaire par excellence, les reines ont Ă©clos de tous cĂŽtĂ©s, prĂ©mices fragiles d'une saison oĂč tout ne serait que grĂące et sourire. Deux groupements, le comitĂ© des fĂȘtes de Paris, dont le dĂ©putĂ© Auguste Sabatier est le prĂ©sident et le vice-prĂ©sident M. Joly, et la FĂ©dĂ©ration des comitĂ©s des fĂȘtes d'arrondissements, choisissent Ă  cette occasion, l'un une reine des reines, l'autre une reine de Paris, parmi les souveraines des arrondissements dĂ©jĂ  Ă©lues.
Mais seule la premiÚre de ces organisations, qui touche une grosse subvention du conseil municipal, organise la cavalcade traditionnelle qui, à travers boulevards et avenues, va faire connaßtre au bon peuple de Paris sa jeune et gracieuse majesté.
Le second a des visĂ©es moins hautes : sa reine des reines ne sera point prĂ©sentĂ©e aux Parisiens sur un char rutilant d'or. Le devoir des reines n'est pas seulement de paraĂźtre, mais aussi de se pencher sur la misĂšre humaine, ne serait-ce que pour lui faire l'aumĂŽne d'un peu de sa beautĂ©. C'est pourquoi aujourd'hui, Mlle Suzanne Petauton, reine des reines de la FĂ©dĂ©ration des comitĂ©s des fĂȘtes d'arrondissements, va, accompagnĂ©e de ses demoiselles d'honneur, dans les hĂŽpitaux parisiens pour distribuer des douceurs aux malades.

Le BƓuf Gras Ă  la Mi-CarĂȘme

Écho de la Mi-CarĂȘme 1925[453].

L'Intransigeant nous apprend que le jeudi de la Mi-CarĂȘme un peu partout Ă  Paris « on a promenĂ© des bƓufs gras. Et pour ces promenades dans nos rues, les voitures des bouchers Ă©taient fleuries, enrubannĂ©es et les chevaux eux-mĂȘmes portaient des cocardes[453]. »

En 1927, dans la description du cortùge de la Reine de Paris apparaüt à nouveau le bƓuf gras :

« Le bƓuf gras, timide et mĂ©lancolique, et songeant peut-ĂȘtre Ă  sa mort prochaine, inclinait doucement ses cornes dorĂ©es vers la foule comme pour la saluer une derniĂšre fois : Moriturus te salutat[454]. »

Trois photos de presse du passage du cortĂšge de la Mi-CarĂȘme place de l'OpĂ©ra, le montrent que cette fĂȘte dĂ©place toujours des foules Ă©normes[455]. Et « Sur les boulevards la foule Ă©tait dense et joyeuse et parsemĂ©e de nombreux costumĂ©s[456]. »

Cette annĂ©e-lĂ , le bƓuf gras fait encore partie du cortĂšge :

« Le bƓuf gras, innocente victime de cette journĂ©e, marchait Ă  la mort sous les bravos et les fleurs[284]. »

La Mi-CarĂȘme en 1926

Le Temps Ă©crit en 1926[457] :

Sous une bise assez aigre et un ciel oĂč apparaissent de vagues menaces de pluie, le cortĂšge de la reine de Paris[458] se forme sur la place Daumesnil, aprĂšs la rĂ©ception Ă  la mairie du 12e. Il y a un peu de retard sur l'horaire prĂ©vu, mais le pittoresque n'y perd rien, s'il est vrai qu'un peu de dĂ©sordre le favorise. Les cavaliers de la garde rĂ©publicaine[459], qui vont prendre la tĂȘte du cortĂšge, sont lĂ  bons, premiers. Le char des « Femmes qui votent » suit, avec l'auto fort joliment dĂ©corĂ©e oĂč prendra place Mlle MĂ©nĂ©trat, reine de l'Association des Ă©lĂšves et anciens Ă©lĂšves de rhĂ©torique, philosophie et mathĂ©matiques. Peu Ă  peu, arrivent les chars de la T.S.F., le char de l'alliance franco-russe et diverses voitures oĂč s'Ă©tale la publicitĂ© coutumiĂšre. Enfin, le long cortĂšge se forme tout entier : il est assurĂ©ment variĂ© Ă  souhait, imposant par sa masse et comprend des parties dĂ©corĂ©es avec beaucoup de goĂ»t.
En tĂȘte, les cavaliers et les trompettes de la garde rĂ©publicaine. Puis nous notons, dans l'ordre : l'Harmonie du XIVe, les Ă©tudiants, le char de la Basoche, le Rallye Saint-Hubert de Boulogne, la reine des Catherinettes ; les reines de l'Alimentation, de la Bonneterie, les Ă©tudiants de Clamart, la reine de la Couture, la reine des Dactylos, les FĂ©ministes, la reine des Fleurs, la reine de la Mode, les reines du Music-hall et du CinĂ©ma, la commune libre de Montmartre, originale comme il convient ; la reine de la Parfumerie, la reine de la Corse, la Fanfare de la ville de Paris, la RĂ©publique de l'Ăźle Saint-Louis, le Soutien de Saint-Louis, la reine de la Presse, le Soutien de Saint-Gilles : 153 musiciens belges, qui sont trĂšs applaudis[460]. Ils prĂ©cĂšdent immĂ©diatement la reine de Paris, dont le trĂŽne est une auto de 18 Ch. Cinq ou six chars ferme la marche.
Le cortÚge se déroule par l'avenue Daumesnil, les rues de Charenton, Crozatier et le faubourg Saint-Antoine.
L'autre cortĂšge, celui de la reine des reines, organisĂ© par le ComitĂ© gĂ©nĂ©ral des fĂȘtes (fĂ©dĂ©ration des comitĂ©s d'arrondissement), se forme, Ă  13 heures, devant la mairie du 12e arrondissement oĂč Mlle Isembart[461], reine des reines, ses compagnes et les reines d'Alsace et de Lorraine sont reçues avant de monter dans les vingt-quatre voitures Ă  chevaux qui viennent de ranger autour de l'Ă©difice.
A 13 heures 30, les reines d'Alsace et de Lorraine, en costumes de leurs contrĂ©es, prennent place dans le premier landau, qui se met Ă  la tĂȘte du cortĂšge ; dans les vingt landaus suivants, tous dĂ©couverts et dĂ©corĂ©s de guirlandes de fleurs en papier, montent les reines des vingt arrondissements et leurs demoiselles d'honneur, vĂȘtues de robes claires et lĂ©gĂšres, malgrĂ© le vent froid et les nuages menaçants. Le vingt-deuxiĂšme landau est destinĂ© Ă  la EsmĂ©ralda et Ă  ses compagnes, les « foraines », en costumes de gitanes.
Le cortÚge se termine par trois voitures à la Daumont ; dans la premiÚre, ornée de fleurs, prend place la charmante reine des reines, Mlle Isembart, qui porte avec autant de grùce que de majesté le manteau de cour, la couronne dorée et le sceptre. Ses demoiselles d'honneur sont dans les deux autres voitures, qui n'ont reçu aucune décoration.
Les deux cortÚges ont passé à travers deux compactes rangées de curieux. Ni la sympathie ni les compliments ne manquent aux élues et au spectacle qui les encadre : il manque seulement du soleil et de la lumiÚre. Les reines, frileuses, relÚvent leurs manteaux somptueux, mais comme leur sourire rayonne ! Et on les acclame, puisqu'elles représentent, en ces temps mélancoliques, l'éternelle et invincible grùce de la Parisienne.
_______
Le quartier latin a Ă©tĂ© parcouru, dans ses principales voies, par la cavalcade des Ă©tudiants Ă  la gloire de Mimi-Pinson ; elle a rejoint le cortĂšge de la reine de Paris, pour parcourir les grands boulevards, oĂč la foule Ă©tait presque celle des mi-carĂȘmes d'autrefois.

On peut voir sur Internet 1 minute 46 d'actualitĂ©s cinĂ©matographiques de la British PathĂ© Ă  propos de la Mi-CarĂȘme parisienne 1926, avec notamment un plan d'ensemble de la fanfare bigophonique belge du Soutien de Saint-Gilles, costumĂ©e en pierrots, dĂ©filant dans le cortĂšge de la fĂȘte. À la fin on voit les Reines de la Mi-CarĂȘme, trĂšs probablement Ă  leur sortie de la mairie du 12e arrondissement de Paris. Parmi elles on distingue la Reine des Reines Mathilde Isembart qui porte un bĂąton surmontĂ© d'un emblĂšme[13].

La rivalité des deux comités en 1929

Cyrano, satirique hebdomadaire Ă©crit le [462] :

Les comités ennemis
La bataille est engagée. Deux organisations ennemies se disputent l'honneur et la gloire de divertir les Parisiens.
Il y a le « ComitĂ© des FĂȘtes de Paris », que dirige M. Sabatier, dĂ©putĂ© et boucher, et il y a le « ComitĂ© de Paris », que prĂ©side M. Guy Duval, nĂ©gociant aux Halles.
Depuis des années, une sourde animosité dresse l'un contre l'autre ces deux pouvoirs dont le premier affecte de réserver ses plaisirs à l'ùme populaire, et le second à l'élite.
Sont-ils, l'un et l'autre, parvenus Ă  leurs fins ? C'est une autre affaire !
Pour l'instant, le « ComitĂ© de Paris » va saisir l'opinion publique d'une question financiĂšre qui a son intĂ©rĂȘt.
Il rĂ©vĂšle que le Conseil municipal de Paris vient d'accorder au comitĂ© de M. Sabatier la somme de 150 000 francs pour payer les frais de la mascarade de la Mi-CarĂȘme derniĂšre, qui fut lamentable, nul n'y contredit.
Et M. Guy Duval s'insurge contre ce procédé qui consiste à faire payer aux contribuables une pareille chienlit.
Et il suggĂšre un programme de fĂȘtes qui pourraient, comme le Carnaval de Nice, devenir un rapport pour le commerce tout en maintenant les traditions artistiques de Paris.
C'est assurément une idée.
Mais elle ne pourra se réaliser que par la collaboration des deux organismes existants et par celle aussi des pouvoirs publics.
C'est dire qu'elle est encore à échéance.
L'Ă©lection de la Reine de la colonie russe de Paris 1928[122].

Le début des années 1930 : l'alibi de la crise

Pas de cortĂšge pour la Reine des Reines Ă  la Mi-CarĂȘme 1931[463].
Annulation du cortĂšge central de la Mi-CarĂȘme en 1934[464].
Échos de la Mi-CarĂȘme 1934 sans cortĂšge organisĂ© de la Reine des Reines de Paris[465].

Le jeudi de la Mi-CarĂȘme n'est pas organisĂ© de dĂ©filĂ©[463]. Comme le note le journaliste correspondant Ă  Paris du quotidien L'Ouest-Éclair dans son compte-rendu de la journĂ©e : « Il est vrai que les organisateurs des fĂȘtes avalent supprimĂ© le cortĂšge (ce qui est assurĂ©ment une façon originale d'organiser), pour le reporter au 12 avril[466]. » Le cortĂšge dĂ©file ce jour-lĂ [467]. Le motif de ce changement qui bouscule la tradition est le temps souvent pluvieux en mars Ă  Paris. Raymond de Nys dans Le Petit Parisien approuve l'initiative : « C'Ă©tait pourtant une ingĂ©nieuse trouvaille que d'avoir renvoyĂ© la mi-carĂȘme aprĂšs PĂąques, et cela donnait au soleil une chance d'ĂȘtre de la partie. Il brillait de tout son Ă©clat. Pour avoir attendu trente jours une occasion de rire et de s'amuser, la foule parisienne — public en or — s'Ă©tait rangĂ©e Ă  l'heure dite au long des avenues et des boulevards ou allaient passer les reines[468]. »

Dans les annĂ©es 1930, l'existence d'une Reine de Paris concurrentielle Ă  la Reine des Reines de Paris amĂšne une confusion qui voit, par exemple, Ă  vingt jours d'Ă©cart, le mĂȘme journal appeler en 1933 Henriette Pointal « Reine de Paris[469] » et « Reine des Reines de Paris[470] ».

Cette confusion est d'autant plus facile à faire qu'aucun de ces titres ne correspond à une véritable fonction officielle.

DĂšs la Mi-CarĂȘme 1929, L'Ouest-Éclair relevait cette rivalitĂ© royale dans un article trĂšs critique de compte-rendu du dĂ©filĂ© parisien intitulĂ© La tradition s'en va : Ă  Paris, la Mi-CarĂȘme fut lamentable, Quelques chariots branlants, 7 ou 8 limousines d'officiels... C'est tout[471] :

Le comble, dans cette pseudo cavalcade de la Mi-CarĂȘme, c'est qu'il n'y avait pas de reine des reines ! La reine des reines, c'est un comitĂ© concurrent qui s'en Ă©tait en effet emparĂ©, et le dit comitĂ© boudait aujourd'hui. Nous n'avons donc vu qu'une reine de Paris qui, verte de froid, grelottante sur un horrible char de carton qui menaçait de s'effondrer Ă  chaque tour de rue, envoyait tristement des baisers, en s'essuyant de temps en temps la goutte qui lui venait au nez.

En 1934, les organisateurs du cortĂšge central de la Mi-CarĂȘme parisienne renoncent Ă  l'organiser, invoquant pour motif le deuil national dĂ©crĂ©tĂ© en France Ă  la suite du dĂ©cĂšs du roi Albert Ier de Belgique[464]. Il peut s'agir d'une dĂ©robade de leur part. En effet, il n'y a pas de deuil national au moment de la Mi-CarĂȘme en 1935, 1937, 1938 et 1939, et il n'est pas non plus organisĂ© de cortĂšge central. À lire la presse parisienne, il semble que les organisateurs de la fĂȘte n'ont pas franchement trop envie de l'organiser.

Boire le champagne en compagnie de jolies reines reçues par la presse ou l'hÎtel de ville, envoyer les reines distribuer des jouets aux enfants hospitalisés paraßt parfaitement leur suffire.

Significatif de cette situation est le compte-rendu des fĂȘtes de la Mi-CarĂȘme 1934 que fait Le Petit Parisien :

La mi-carĂȘme Ă  Paris est devenue essentiellement une fĂȘte royale... Entendons par lĂ  que c'est une journĂ©e rĂ©servĂ©e Ă  celles, choisies parmi les plus belles et les plus jolies que les divers groupements ont dĂ©cidĂ© d'Ă©lire comme les plus dignes de les reprĂ©senter avec grĂące.
La Ville de Paris, en la personne du prĂ©sident au conseil municipal, a reçu tout d'abord, Ă  15 h. 30, la reine des Halles et ses demoiselles d'honneur. A 16 heures, a eu lieu la rĂ©ception de la reine des reines de France, de la reine de Paris, de ses demoiselles d'honneur et d'une dĂ©lĂ©gation du comitĂ© des fĂȘtes de Paris.
En quittant l'hÎtel de ville, les « majestés » se sont rendues dans les crÚches et hÎpitaux parisiens.
A 18 heures, elles rendaient visite au Petit Parisien. S'Ă©tant groupĂ©es autour de Mlle Brousseaud, reine des reines, qu'escortaient ses deux demoiselles d'honneur, Mlles Tissier et Halan, elles pĂ©nĂ©trĂšrent dans la salle des fĂȘtes oĂč elles furent reçues par un de nos collaborateurs qui leur souhaita la bienvenue. AprĂšs avoir vidĂ© une coupe de champagne, chaque reine, ainsi que ses demoiselles d'honneur, reçut un prĂ©sent de la direction de notre journal.
Indiquons que les cortÚges organisés avenue d'Orléans et sur l'esplanade des Invalides par les commerçants ont remporté un trÚs gros succÚs[472].

LĂ  oĂč des initiatives sont prises, il y a des cortĂšges qui se dĂ©roulent avec succĂšs. Mais s'agissant des reines, le comitĂ© des fĂȘtes de Paris se bornent Ă  des mondanitĂ©s officielles et Ă  envoyer ensuite ces jeunes filles faire la charitĂ© de leur visite, durant une paire d'heures, aux crĂšches et aux enfants malades des hĂŽpitaux. Ce « comitĂ© des fĂȘtes » n'a plus guĂšre de festif que son nom et son passĂ©.

S'agissant du « cortĂšge de l'esplanade des Invalides », il est organisĂ© par les commerçants et Ă©lus du 7e arrondissement dans le cadre de la « foire Saint-Dominique[473] ». Une photo en est conservĂ©e et montre des reines posant derriĂšre un char attelĂ© et pavoisĂ© porteur d'un BƓuf Gras accompagnĂ© d'employĂ©s de la boucherie et passant rue Saint-Dominique[474]. Il existe aussi deux photos du dĂ©filĂ© de l'avenue d'OrlĂ©ans organisĂ© par le syndicat d'initiatives des commerçants de l'avenue d'OrlĂ©ans[475].

En 1935, la Reine de Paris est interrogĂ©e par un reporter pour les ActualitĂ©s Gaumont. Elle s'apprĂȘte Ă  entrer Ă  l'hĂŽtel de ville avec la Reine des Halles. On n'a pas organisĂ© de cortĂšge cette annĂ©e, pourquoi ? Le prĂ©texte classique de ceux qui ne veulent pas agir est tout trouvĂ© : il n'y a pas d'argent. (Avec la crise) « surtout depuis deux ans, impossible au carnaval de faire des dĂ©filĂ©s comme autrefois dans la rue[476]. »

Le refus d'organiser la Mi-CarĂȘme

DĂšs le 4 mars 1932, lendemain du jeudi de la Mi-CarĂȘme, J. Madelaigue souligne dans L'Ouest-Éclair, l'incompĂ©tence, la dĂ©mission des organisateurs habituels de la Mi-CarĂȘme, et l'Ă©norme potentiel, les disponibilitĂ©s trĂšs considĂ©rables d'une foule parisienne qui ne demande qu'Ă  s'amuser et qu'on prive de fĂȘte au nom de « la crise[477] ».

Les années 1936-1960

En l'absence de cortĂšge central, deux dĂ©filĂ©s organisĂ©s localement le jeudi de la Mi-CarĂȘme 8 mars 1934, en haut : rue Saint-Dominique[478], en bas : avenue d'OrlĂ©ans.
DĂ©filĂ© d'enfants costumĂ©s sur les Champs ÉlysĂ©es pour le jeudi de la Mi-CarĂȘme 28 mars 1935[479].

La rĂ©alitĂ© se charge de contredire les propos de ceux qui prĂ©tendent enterrer la fĂȘte au nom de « la crise » : le jeudi de la Mi-CarĂȘme dĂ©file un grand cortĂšge[476]. C'est le dernier cortĂšge du BƓuf Gras sorti Ă  grande Ă©chelle Ă  Paris au XXe siĂšcle[480].

L'annĂ©e suivante, un journaliste commentant aux ActualitĂ©s Éclair la rĂ©ception des reines de la Mi-CarĂȘme Ă  l'ÉlysĂ©e laisse entrevoir son souhait de voir disparaĂźtre cette fĂȘte :

C'est une « tradition moribonde qu'on essaie de faire revivre – Monsieur Albert Lebrun[481] s'y prĂȘte de bonne grĂące – Compliments – Cadeaux – Baisers – Champagne[476]. »

Les Ă©tudiants, eux, restent fidĂšles Ă  la fĂȘte. Le Petit Journal rapporte, avec photo Ă  l'appui, que le jour de cette « Mi-CarĂȘme froide et grise » (oĂč le temps donc a Ă©tĂ© mauvais) « Un joyeux monĂŽme d'Ă©tudiants, aprĂšs avoir dĂ©filĂ© dans les rues de Paris, s'est disloquĂ© place du Tertre devant la mairie de la commune libre de Montmartre[482]. » Le Petit Parisien, de son cĂŽtĂ©, remarque, sans la nommer, la place de la faluche dans la fĂȘte Ă©tudiante, et parle d'un « MonĂŽme plein de bĂ©rets et de chansons, qui marquera au moins cette mi-carĂȘme dans nos rues[483]. »

Traditionnellement, la Reine des Reines de Paris est reçue par le Préfet de police de Paris. Cet événement marquant les liens traditionnels d'amitié existant entre le Carnaval de Paris et la police de Paris. Dans les années 1930, les modalités de cette réception sont modifiées. Dorénavant, c'est l'épouse du Préfet de police qui reçoit la Reine des Reines de Paris[484].

En 1939, le refus d'organiser le cortĂšge central de la Mi-CarĂȘme fait que ce jour-lĂ , comme le relĂšve L'Intransigeant, seuls « les Ă©tudiants ont organisĂ© un joyeux cortĂšge, qui a quittĂ© le Quartier Latin Ă  14 h. 30 et qui, aprĂšs avoir traversĂ© les grands boulevards, s'est disloquĂ© place du Tertre[485]. » Le journal parle de la dĂ©saffection de la Mi-CarĂȘme tout en oubliant de relever et souligner la dĂ©mission de ses organisateurs.

Le jeudi de la Mi-CarĂȘme , un journaliste parisien se croit enfin dĂ©barrassĂ© dĂ©finitivement du Carnaval de Paris grĂące Ă  la guerre.

Il Ă©crit :

DĂ©jĂ  aux jours heureux de la paix, les masques, les cortĂšges carnavalesques apparaissaient comme d'un autre temps
Seuls les « moins de dix ans » rappelaient encore par quelques dĂ©guisements le sens de ces fĂȘtes populaires.
Mais, avec la guerre, les enfants eux-mĂȘmes oublieront dĂ©finitivement ces rĂ©jouissances rangĂ©es dĂ©sormais au plus profond du « magasin des accessoires[486] ».

Ceux qui, depuis des annĂ©es, refusent d'organiser la Mi-CarĂȘme, ne vont bien sĂ»r rien faire pour cette fĂȘte de 1941 Ă  1945.

AprĂšs dix ans d'interruption, le jeudi de la Mi-CarĂȘme , cette fois-ci sans BƓuf Gras, dĂ©file le dernier grand cortĂšge du Carnaval de Paris au XXe siĂšcle.

Il est organisé par les étudiants, les Forts des Halles de Paris et les grands journaux parisiens. La presse relÚve que les autorités n'ont pas soutenu financiÚrement cette initiative festive, car elles préfÚrent les commémorations funÚbres et patriotiques.

En dĂ©pit des moyens matĂ©riels rĂ©duits utilisĂ©s, la fĂȘte est un immense succĂšs et la foule est au rendez-vous..

Aux ActualitĂ©s Éclair le commentateur note nostalgique : « Joyeuse fĂȘte de la Mi-CarĂȘme vous ĂȘtes beaucoup du Paris d'autrefois, un peu du Paris de demain qui nous console du Paris d'aujourd'hui[476]. »

Au dĂ©but des annĂ©es 1950 les marchĂ©s de Paris Ă©lisent pour la derniĂšre fois une reine. Les conditions Ă  remplir pour ĂȘtre candidate sont qu'il faut ĂȘtre fille de commerçants, travaillant sur les marchĂ©s pour les aider, souriante et accepter toutes les danses Ă  la fĂȘte annuelle des marchĂ©s qui a lieu en salle. Faute de candidates rĂ©pondant Ă  ces critĂšres, la profession se rarĂ©fiant, les commerçants des marchĂ©s Ă©lisent Ă  la place d'une reine l'un d'entre eux. Il est choisi sympathique et ĂągĂ©. Il reçoit un beau lot, par exemple, un poste de tĂ©lĂ©vision. Cela dure un an ou deux. Puis la tradition est abandonnĂ©e[487].

L'existence de reines des Halles est attestĂ©e en 1935[488]. En 1955, elles sont encore lĂ  et accompagnent les Forts des Halles portant le traditionnel muguet du 1er mai au prĂ©sident de la RĂ©publique au palais de l'ÉlysĂ©e[489]. À prĂ©sent ces reines de mĂȘme que les Forts des Halles paraissent avoir disparu depuis longtemps.

Pour la Mi-CarĂȘme dans les annĂ©es 1950 dĂ©filent sur les Champs-ÉlysĂ©es des cortĂšges de centaines d'enfants costumĂ©s. Les Archives photographiques de l'Agence France-Presse conservent des photos de ces dĂ©filĂ©s. Ils sont d'autant plus aisĂ©s Ă  organiser qu'Ă  l'Ă©poque le jeudi est le jour de congĂ© scolaire hebdomadaire dans les Ă©coles françaises. Cette pratique est dĂ©jĂ  attestĂ©e Ă  l'occasion de la Mi-CarĂȘme 1935[479]. En 1960, le journal France-Soir prĂ©cise que le cortĂšge est formĂ© de 800 enfants de Saint-MandĂ©[490].

Puis, la Mi-CarĂȘme comme la Promenade du BƓuf Gras est oubliĂ©e avec le reste du Carnaval de Paris jusqu'en 1993.

La tradition des reines se maintient chez les forains qui continuent à élire l'Esméralda des forains[491].

Jusqu'au début des années 1980 cette élection est suivie par un défilé de vingt à trente chars dans Paris. Chaque char représentant un métier de la foire. Sur le dernier la reine des forains prend place.

Des amicales parisiennes d'originaires ou descendants d'originaires de provinces de France conservent la tradition des reines. Il existe toujours une Belle Pastourelle des Auvergnats de Paris. Il a existé une Reine des Bretons de Paris, etc.

La Mi-CarĂȘme parisienne aujourd’hui

Le célÚbre danseur de Carnaval Chicard danse le cancan avec une blanchisseuse au bal parisien de la Grande-ChaumiÚre[492].

La Mi-CarĂȘme, grande fĂȘte ouvriĂšre et populaire a vu son organisation dans la rue confisquĂ©e par les maĂźtres de lavoirs Ă  partir de 1891. Par la suite, d'autres leur ont succĂ©dĂ©. La fĂȘte a Ă©tĂ© fragilisĂ©e, devenant dĂ©pendante du bon vouloir de comitĂ©s subventionnĂ©s. Elle a perdu de sa vitalitĂ© tout en restant trĂšs bien accueillie par la foule parisienne rĂ©duite Ă  l'Ă©tat de spectateurs auxquels l'usage des serpentins est interdit dĂšs les annĂ©es 1890 et celui des confettis Ă  partir de 1919.

Au dĂ©but des annĂ©es 1920, l'Ă©volution moraliste et peu festive du ComitĂ© des FĂȘtes de Paris, sa crise et son dĂ©ni des traditions, conduisent au recul gĂ©nĂ©ral du Carnaval de Paris privĂ© par ailleurs du cortĂšge du BƓuf Gras des jours gras.

Recul que renforce l'absence de maire de Paris[493] et la suppression des congĂ©s scolaires du Carnaval dans les annĂ©es 1930. Officiellement les congĂ©s scolaires des Ă©coles primaires, lycĂ©es et Ă©tablissements secondaires de Paris pour les jours gras, c'est-Ă -dire le Carnaval, ne sont pas supprimĂ©s mais regroupĂ©s avec les congĂ©s scolaires de la PentecĂŽte. Ainsi les enfants et la jeunesse parisienne sont empĂȘchĂ©s de faire librement Carnaval. Seuls les facultĂ©s et Ă©tablissements d'enseignement supĂ©rieur ont alors congĂ©. Ce qui concerne Ă  l'Ă©poque un nombre rĂ©duit de personnes. Sachant qu'en 1930 il y a seulement 78 000 Ă©tudiants dans toute la France[494], pour une population totale de 41 millions 340 000 habitants.

Concernant le regroupement, à Paris, des congés scolaires des jours gras avec ceux de la PentecÎte, Le Temps écrit le [495] :

Cette année comme précédemment, à Paris et dans la Seine (le département de la Seine), les autorités compétentes ont décidé de bloquer les congés des jours gras avec ceux de la PentecÎte.

Ce n'est donc pas la premiĂšre fois que cette mesure est prise.

De 1891 jusqu'aux annĂ©es 1930 la fĂȘte fĂ©minine rĂ©siste tant bien que mal Ă  ceux qui veulent la transformer en autre chose[496].

Les derniĂšres lueurs de la Mi-CarĂȘme parisienne sont les dĂ©filĂ©s d'enfants costumĂ©s organisĂ©s sur les Champs-ÉlysĂ©es dans les annĂ©es 1950[497].

Le coup final intervient en 1953 lorsque la PrĂ©fecture de police de Paris interdit « afin d'Ă©viter tout risque d'incident » un cortĂšge d'Ă©coliers costumĂ©s qui devait remonter les Champs-ÉlysĂ©es, prĂ©cĂ©dĂ© de voitures anciennes et suivi d'un char portant un Ă©norme dragon[498]. La Mi-CarĂȘme des enfants disparaĂźt dĂšs lors de la mĂ©moire collective. La grande fĂȘte Ă©tudiante correspondante, aprĂšs avoir prospĂ©rĂ© durant plus d'un demi-siĂšcle Ă  partir de 1893, a disparu elle aussi. Ces festivitĂ©s sont remplacĂ©es par le monĂŽme du bac qui monte en puissance dans les mĂȘmes annĂ©es, mais ne tardera pas Ă  prendre un caractĂšre tout diffĂ©rent.

En 1993, au cours des recherches entreprises sur le BƓuf Gras pour sa renaissance, Basile Pachkoff se trouve rapidement confrontĂ© Ă  une masse d'articles sur la Mi-CarĂȘme, rangĂ©s avec ceux concernant le BƓuf Gras dans les dossiers ActualitĂ©s Carnaval de la BibliothĂšque historique de la ville de Paris, qu'il consulte. D'abord il ne s'y intĂ©resse pas. Puis la curiositĂ© aidant il dĂ©pouille la masse d'articles. Il apprend entre autres que les premiers Ă©changes entre la Mi-CarĂȘme parisienne et une ville hors de France se sont faits avec Turin en 1904-1905. Or, il connaĂźt Turin, le PiĂ©mont, et a des amis lĂ -bas.

Des contacts sur place sont pris avec la mairie de Turin, la rĂ©gion PiĂ©mont, le ComitĂ© des fĂȘtes de Verceil[499], des associations et des particuliers dĂšs 1994 pour renouer les liens carnavalesques qui existaient jadis.

Au marchĂ© de Porta Palazzo oĂč furent Ă©lues les reines turinoises venues Ă  Paris en 1905 et 1914 pour la Mi-CarĂȘme il n'y a plus de reines depuis trĂšs longtemps.

En 2005, aprĂšs onze ans d'efforts, est finalement renouĂ© le lien carnavalesque pas seulement avec Turin mais avec l'Italie en gĂ©nĂ©ral. De nombreux Ă©tudiants des Beaux-Arts d'Italie, Ă  l'appel de leur ComitĂ© National[500], avec les Ă©tudiants de la sociĂ©tĂ© festive traditionnelle de la Goliardia de Turin, participent au Carnaval de Paris. Ils viennent cĂ©lĂ©brer festivement le centiĂšme anniversaire de la participation italienne Ă  la mi-CarĂȘme parisienne en 1905.

À cette occasion un traitĂ© carnavalesque italo-français est signĂ© sur l'hĂŽtel de ville de Paris.

Renaissance de la fĂȘte des blanchisseuses depuis 2009

Le cortĂšge du Carnaval des Femmes, FĂȘte des Blanchisseuses de la Mi-CarĂȘme passe rue Saint-Martin (en longeant le parvis du Centre Pompidou) le . À gauche : Pat le Clown ; Ă  droite : Alexandra Bristiel, PrĂ©sidente du Carnaval de Paris et du Carnaval des Femmes de Paris.
Forain, Blanchisseuse emportant le linge Ă  laver (1898[501]).

Aux Ă©cosseuses, marchandes d'oranges[21] et harengĂšres[224] succĂ©dĂšrent jadis les blanchisseuses. La disparition des lavoirs n'explique pas celle de la Mi-CarĂȘme. Car il existe toujours beaucoup de groupes, sociĂ©tĂ©s ou corporations trĂšs fĂ©minins, par exemple dans les hĂŽpitaux. Les femmes du personnel hospitalier n'ont jamais participĂ© Ă  la fĂȘte. Car jusque vers 1940-1950, c'Ă©tait des religieuses. Ce n'est plus le cas aujourd'hui.

En 1994, plusieurs reines et rois : OphĂ©lie, reine de Paris, Alexandre, prince de l'Ă©table, Zizi Chiffon, reine des biffins[502], le roi des bouchers[503], sont pressentis pour participer au cortĂšge de renaissance du BƓuf Gras, prĂ©vu pour 1995[504]. Celui-ci est annulĂ©, faute d'autorisation pour dĂ©filer. En 1996, est envisagĂ© que le Carnaval de Paris retrouve une de ses sources dans les marchĂ©s parisiens, jadis acteurs importants de la Mi-CarĂȘme. En 1998, c'est la renaissance du Carnaval de Paris dans la rue avec la rĂ©apparition du cortĂšge de la Promenade du BƓuf Gras. Le Mardi Gras n'Ă©tant plus chĂŽmĂ© Ă  Paris, depuis longtemps, il sort un dimanche. À partir de 2002, la date annuelle de sortie est fixĂ©e le Dimanche Gras, dimanche qui prĂ©cĂšde le Mardi Gras.

La fĂȘte sƓur du BƓuf Gras, c'est la fĂȘte des blanchisseuses, la Mi-CarĂȘme au Carnaval de Paris.

La Mi-CarĂȘme Ă©tait jadis un jour en partie chĂŽmĂ© Ă  Paris, comme le rapporte par exemple Le Petit Parisien en mars 1909 : « Les ateliers s'Ă©tant clos vers midi et nombre de magasins ayant eux aussi fermĂ© leurs portes, petites-mains, cousettes moqueuses, midinettes aux beaux rires gais d'Ă©coliĂšres, employĂ©s de l'un et l'autre sexe, s'Ă©taient envolĂ©s comme Ă©merillons qu'on dĂ©capuchonne[505], prĂȘts aux batailles Ă  coups de confetti, aux intrigues masquĂ©es, et bien rĂ©solus Ă  prendre leur part de gaitĂ©[506]. »

La Mi-CarĂȘme Ă©tait encore en partie chĂŽmĂ©e Ă  Paris en 1946. Les administrations parisiennes donnĂšrent congĂ© aux employĂ©s l'aprĂšs-midi du jeudi 28 mars pour leur permettre de participer Ă  la fĂȘte. Mais aujourd'hui, la journĂ©e de la Mi-CarĂȘme n'est plus chĂŽmĂ©e, mĂȘme en partie. C'est pourquoi, en avril 2008, Basile Pachkoff a proposĂ© la renaissance de la fĂȘte des blanchisseuses pour le dimanche qui prĂ©cĂšde la Mi-CarĂȘme. L'association festive fĂ©minine CƓurs-SƓurs, crĂ©Ă©e en rĂ©fĂ©rence Ă  la Corda Fratres[507], a pris en charge l'organisation de cet Ă©vĂ©nement. PrĂ©sidĂ©e par Alexandra Bristiel elle a proposĂ© qu'Ă  cette occasion toutes les femmes se costument en reines et les hommes en femmes, en rĂ©fĂ©rence au Carnaval de Dunkerque et aux Carnavals d'Allemagne. Le dĂ©filĂ© a eu lieu le de la place du ChĂątelet Ă  la place des Vosges en passant par le Marais. La presse s'en est fait l'Ă©cho[508]. La FĂȘte des blanchisseuses, baptisĂ©e Carnaval des Femmes ou FĂȘte des Reines des Blanchisseuses de la Mi-CarĂȘme, a lieu Ă  nouveau depuis chaque annĂ©e le dimanche qui suit le jeudi de la Mi-CarĂȘme[509].

L'affiche en couleurs de la renaissance de la FĂȘte des Blanchisseuses, crĂ©Ă©e par Alexandra Bristiel prĂ©sidente-fondatrice de CƓurs SƓurs et dĂ©posĂ©e au dĂ©partement des arts du spectacle de la BibliothĂšque nationale de France, comporte une grenouille couronnĂ©e portant un bouquet de violettes et dansant le cancan. Allusion Ă  ce que la FĂȘte des Blanchisseuses Ă©tait aussi appelĂ©e jadis la FĂȘte des grenouilles, en rĂ©fĂ©rence Ă  l'eau omniprĂ©sente au lavoir. Le bouquet de violettes rappelle le mode d'Ă©lection des reines de lavoirs dĂ©crit en 1868 par TimothĂ©e Trimm dans Le Petit Journal et les bouquets de violettes lancĂ©s sur le cortĂšge par Jules VĂ©drines du haut de son aĂ©roplane en 1911[379]. Le cancan est une danse inventĂ©e par les blanchisseuses de Montmartre.

Le , Alexandra Bristiel devient prĂ©sidente d'honneur de l'association CƓurs SƓurs. Basile Pachkoff est Ă©lu prĂ©sident.

La quatorziĂšme Ă©dition de la FĂȘte des Blanchisseuses est programmĂ©e pour le dimanche .

Annexes

Chanson

Cette chanson date sans doute de 1891, annĂ©e oĂč fut crĂ©Ă©e la Reine des Reines[510].
Les Ă©lĂšves de l'Ă©cole vĂ©tĂ©rinaire d'Alfort costumĂ©s en chats-mousquetaires escortant les animaux de la crĂ©ation dans le cortĂšge de la Mi-CarĂȘme 1894[511].
  • La Reine des Blanchisseuses ou La Reine des Reines

Chansonnette créée par Mlle Valti, à la Scala.

Paroles de A. Poupay. Musique de E. Spencer

- 1 -

Dans le corps des blanchisseurs
On a fait choix d'une reine
Pour lui rendre les honneurs
D'la Bastille Ă  la Mad'leine,
En la voyant sur son char,
Orné de son diadÚme,
On chant'ra sur le boul'vard
Le jour de la Mi-CarĂȘme:

Refrain

V'lĂ  la rein'qui passe!
Qui passe et repasse!
La voilĂ !
R'gardez-lĂ !
Quel chic ell'vous a!
C'est la rein'des reines,
La fille Ă  SosthĂšne,
Faut la voir
Au lavoir
Avec son battoir!

- 2 -

Cette année on a choisi
La plus jeune et la plus belle;
Et s'il faut croire les on dit,
Elle est encor demoiselle.
Aussi que de prétendants
Vont s'empresser autour d'elle
Et la suivre sur deux rangs,
En chantant cett'ritournelle:

- 3 -

DĂ©jĂ  plus d'un reporter
A franchi son domicile
Afin de l'interviewer,
Elle qu'Ă©tait si tranquille!
Tout le monde bientĂŽt, saura,
Ce qu'ell'boit ou ce qu'ell'mange
Et l'journal nous apprendra
Si, quéqu'part, ça la démange.

- 4 -

Comme aux grand's célébrités,
On f'ra sa biographie
Et les journaux illustrés
Donn'ront sa photographie.
On dit qu'un Américain,
Un millionnaire excentrique
Pour lui demander sa main
A pris le transatlantique.

- 5 -

Tous les jours Ă  son lavoir,
Abonde la clientĂšle,
On fait queu' matin et soir
Pour se fair'blanchir par elle.
On voit mĂȘme des dandys
Des gommeux, c'est par trop bĂȘte!
Offrir jusqu'Ă  cinq louis
Pour se fair'rincer la tĂȘte.

Liste de Reines

On peut voir aussi sur la base iconographique Commons, des portraits et des vues des chars de parade des Reines du Carnaval de Paris.

Concernant la Reine des blanchisseuses de Paris, la Reine des chiffonniers de Paris, les Reines venues à Paris des provinces françaises ou de villes hors de France, et les Reines, Rois, demoiselles et garçons d'Honneur de Paris en général, voir l'article Reines du Carnaval de Paris

Reines des Reines de Paris et dates de la Mi-CarĂȘme de 1891 Ă  1939

Liste complĂšte des 51 Reines des Reines de Paris :

Georgette Juteau, Reine des Reines de Paris 1907.
Le char de Paulette Cayet, Reine des Reines de Paris 1928[284].
Élection de Suzanne Petauton, Reine des Reines de Paris 1929[512].
Concepcion Ledesma, Reine de Madrid, Ă  la Mi-CarĂȘme Ă  Paris 1906[267].
  • – Louise Sicard[231] - [513].
  • – Henriette Delabarre[514]
Demoiselles d'honneur :
AnaĂŻs Delabarre[515]
FĂ©licie Pierre,
Petit[516].
  • – EugĂ©nie Petit[517]
  • – Marie Bonhomme[518],
Demoiselles d'honneur :
FĂ©licie Pierre,
Maria Bouffé.
  • – Marie-Louise Grimm
Demoiselles d'honneur :
Victorine Malinowsky,
Jeanne Gauthier[311]
  • – Henriette Dufoulloy[519]
Demoiselles d'honneur :
Tallois, EugĂšnie,
François, Marie[251].
Demoiselles d'honneur :
Becker, Marie,
Croiza, ThérÚse,
Fuchs, Caroline,
Geffroy, Fernande[520].
Demoiselles d'honneur :
Alice Leroy
Désirée Leroi
Flore Sasse
Jeanne Cazeaux[521]
Demoiselles d'honneur :
Aimée Soreuil,
Eugénie Barbier,
Émilie Pouyet,
Laure Dubois[320]
  • – Clotilde Ozouf[523]
  • – Une Reine des Reines dĂ©chue : EugĂ©nie Romelotte[325]
  • RemplacĂ©e par Marie Marlin-Poirier
Demoiselles d'honneur :
Lebreton, Marie,
Vidal, Eugénie,
Marle-Meunier, Louise[524].
  • – 2 Reines des Reines :
  • Berthe Roche, Reine des Reines de la Rive droite
Demoiselles d'honneur :
Bernard,
Louise Stock,
Louise Millaubach,
Marthe Girault, Reine du marché Saint-Germain[525].
  • Lucie Le PĂ©ru, Reine des Reines de la Rive gauche[526]
  • – 2 Reines des Reines :
  • Marie Missiaux, Reine des Reines de la Rive droite[261]
Demoiselles d'honneur :
Marcelle,
Juliette Debrécourt,
Suzanne Pare,
Louise Stock
  • Jeanne Troller, Reine des Reines de la Rive gauche
Demoiselles d'honneur :
Ernestine Masson,
Louise Barbare,
Armandine Jumel,
Marie Laurent[527]
  • – 2 Reines des Reines[263] :
  • Jeanne Leclinf, Reine des Reines de la Rive droite
Demoiselles d'honneur :
Jeanne Troupel,
Marie Albaret,
Alphonsine Mermet,
Claire Huguet.
  • Sarah Balmadier, Reine des Reines de la Rive gauche
Demoiselles d'honneur :
Laure Barbare,
Jeanne Hilary,
Amandine Jumel,
Jeanne Dubrulle.
  • – 2 Reines des Reines :
Jeanne Troupel, Reine des Reines de la Rive droite[345],
Demoiselles d'honneur :
Jeanne Loth,
Marie Albaret[528].
Pauline Toyer, Reine des Reines de la Rive gauche[345]
  • – Rosa Blanche[358]
  • – Georgette Juteau[529]
  • – Fernande Morin[529]
Demoiselles d'honneur :
Julie Brottin,
Lucie Bourget[530]
  • – Antoinette Orlhac[531]
Demoiselles d'honneur :
Victorine Hervé,
Marie Salat[531].
Demoiselles d'honneur :
Madeleine Dubois,
Eugénie Choque[533].
  • – Élisa Gaillard remplace ThĂ©rĂšse Choque[534]
  • – Jeanne QuĂ©ru[535]
  • – Marcelle Paradeis
  • – Germaine BrĂ©gnat
Demoiselles d'honneur :
ThérÚse Laloue,
Eugénie Fournil[536] - [537].
  • – Marcelle Guillot[538]
  • – La Mi-CarĂȘme est interdite[539].
  • – La Mi-CarĂȘme fĂȘtĂ©e Ă  nouveau[414]
  • – Lucile Bataille[540]
  • – Yvonne BĂ©clu Reine du 13e arrondissement et Reine des Reines[541] - [542]
Demoiselles d'honneur :
Raymonde Noyet,
Suzanne Hahn[276].
  • – Germaine Buchet Reine du 12e arrondissement et Reine des Reines[543]
PremiĂšre demoiselle d'honneur :
Fernande Peiffer Reine du 6e arrondissement,
DeuxiĂšmes demoiselles d'honneur :
Jeanne Cron Reine du 14e arrondissement,
Germaine ErnĂšs Reine du 20e arrondissement[417].
Germaine Buchet déchue courant 1922, sont élues :
Jeanne Cron, nouvelle Reine des Reines 1922
Demoiselles d'honneur :
Lucienne Loin Reine du 17e arrondissement,
Renée Durand Reine du 15e arrondissement[424].
  • – GeneviĂšve Durand, « abeille du IIe » et « Reine des abeilles »
Demoiselles d'honneur :
Jeanne Bonfils « abeille du Xe »,
HélÚne Papon, « abeille du VIIIe[441] »
  • – GeneviĂšve Durand « Reine des abeilles[544] »
  • Élue Reine de Paris en juin 1924 et prĂ©sentĂ©e en mars 1925 en qualitĂ© de Reine des Reines de Paris 1924 : Jeanne Champ, Abeille du 19e arrondissement[545]
Demoiselles d'honneur :
Odette Chauvin,
Paulette Ridon
  • – Georgette Fraigneux, reine du 20e arrondissement[546]
Demoiselles d'honneur :
Henriette Camier, Esméralda des forains,
Monique Delapierre, reine du 5e arrondissement,
Yvonne Henri, reine du 8e arrondissement,
Renée Laurent, reine du 10e arrondissement[547]
  • – Mathilde Isembart[548]
  • – Aline Lesage
Demoiselles d'honneur :
Villa
SĂšvre
Lacroix[454]
  • – Paulette Cayet[284]
  • – Suzanne Petauton Reine du 1er arrondissement et Reine des Reines[549]
Demoiselles d'honneur :
Josette Gouhot[550] Reine du 3e arrondissement,
HĂ©lĂšne Vingester, Reine du 13e arrondissement[512].
  • – Rolande Risterucchi
Demoiselles d'honneur :
Gilberte Maugey,
Odette Guibourg,
Yvonne Monet,
Simone Teysonnier[551]
  • – Lucienne ClĂ©ment[463]
  • – Simone ClĂ©ment
Demoiselles d'honneur :
Émilienne Fromenty,
Catherine Hallan,
Jeanne Rougé,
Liliane Mallot[552]
  • – Raymonde Nieuwensteed Reine du 8e arrondissement et Reine des Reines[553]
Demoiselles d'honneur :
Simone Henocq Reine du 1er arrondissement,
Marguerite Leclerc Reine du 3e arrondissement[289]
  • – Lise Brousseaud[553]
Demoiselles d'honneur :
Francine Tissier Reine du 1er arrondissement,
Jeanne Halan Reine de Bonté[554].
  • – Francine Constance
Demoiselles d'honneur :
Marcelle Zwalhehn Reine du 8e arrondissement,
Christine LefÚvre Reine de Bonté[555].
  • –– Gilberte Soubirat[556]
Demoiselles d'honneur :
Simone Maillet,
Simone Benadon[557].
Demoiselles d'honneur :
Jacqueline Cordonnier Reine du 16e arrondissement,
Germaine Perceval Reine du 8e arrondissement,
Claire Scherer du groupe folklorique alsacien et Reine de Bonté[558].
  • – Odette Vercheval
Demoiselles d'honneur :
Duffeau Reine du 12e arrondissement,
Thomas Reine du 7e arrondissement[559].

Reines de Paris et dates de la Mi-CarĂȘme

Georgette Fraigneux, Reine des Reines de Paris 1925[546].
Henriette Pointal, Reine de Paris 1933[469].

Liste à compléter :

  • 11 mars 1926 – Simone MaĂźtre[560]
  • 24 mars 1927 – Mary Simona[454]
  • 7 mars 1929 – Simone Gabard[561]
  • 27 mars 1930 – Colette ChĂ©nier
Demoiselles d'honneur :
HĂ©lĂšne Lictaer
Alfreda Pecq
  • 12 mars 1931 – Claire HĂ©brard[463]
  • 3 mars 1932 – Elmina Duquesne, Reine du VIe arrondissement
PremiĂšre demoiselle d'honneur :
Léone Giraudet, Reine des poupées
DeuxiĂšme demoiselle d'honneur :
Madeleine Bernoux, reine de la coiffure
Assistantes :
Lucienne Vidal,
Simone Massin[562].
  • 23 mars 1933 – Henriette Pointal
Demoiselles d'honneur :
Lemire
Huguen[470] - [469]
  • 8 mars 1934 – Madeleine de Charpin dite Wanda Barcella
Demoiselles d'honneur :
Denise Larcher,
Henriette Rosset[563].
  • 28 mars 1935 – Suzy Lesage[144]
  • 1995 – OphĂ©lie Esteve
Accompagnée de :
Alexandre, prince de l'Ă©table,
Son Ă©cuyer tranchant[564],
Zizi Chiffon, reine des biffins[565],
Le roi des bouchers[566],
Elena, reine du BƓuf Gras[567].

Filmographie de la Mi-CarĂȘme

Liste lacunaire Ă  complĂ©ter : Elle a Ă©tĂ© filmĂ©e en 1897 par Georges MĂ©liĂšs (2 films) et par les Ă©quipes des frĂšres LumiĂšre (1 film). En 1899 par les Ă©quipes des frĂšres LumiĂšre, et par d'autres en 1905, 1909 et 1912. Ainsi que pour les actualitĂ©s Éclair en 1911, 1922, 1929, 1930, 1933, 1935, 1936, 1937 et 1946, et pour les actualitĂ©s Gaumont en 1935. On peut consulter sur Internet un documentaire d'1 minute 46 montrant la Mi-CarĂȘme 1926 filmĂ©e par la British PathĂ©. On voit notamment une grande troupe de musiciens costumĂ©s en pierrots : les 153 bigophonistes belges du Soutien de Saint-Gilles. Tout Ă  fait Ă  la fin on voit la Reine des Reines de Paris 1926 Mathilde Isembart[568]. On peut Ă©galement voir sur Internet des images tournĂ©es par la British PathĂ© Ă  l'occasion des Ă©ditions 1920, 1921, 1922, 1928 et 1931 de la Mi-CarĂȘme parisienne.

Les films de MéliÚs et les films de 1905, 1909 et 1912 sont perdus. Les autres, à part les deux films LumiÚre et les films de la British Pathé, sont facilement consultables au Forum des images de la ville de Paris.

Pour plus de détails voir la Filmographie du Carnaval de Paris.

Photos de presse de la Mi-CarĂȘme

Sur la tour Eiffel en 1905 : Rosina Ferro-Pia Reine de Turin (en haut) et Maria Nulli Reine de Milan (en bas)[569].
En 1913, la visite du prĂ©sident de la RĂ©publique Ă  l'hĂŽtel de ville suscite la colĂšre de L'HumanitĂ©. Elle a lieu entre le Mardi gras et la Mi-CarĂȘme, d'oĂč le parallĂšle choisi[570].
Croquis montrant la construction d'un char pour la Mi-CarĂȘme 1922[571]
Yvonne Béclu Reine des Reines de Paris 1921, détail d'une photo de presse de l'agence Rol.

On peut en voir au moins 176 sur le site Gallica de la BibliothĂšque nationale de France :

1908 - 4 :
1909 - 3 :
1910 - 6 :
1911 - 5 :
1912 - 17 :
1913 - 9 :
1914 - 6 :
1920 - 13 :
1921 - 23 :
1922 - 26 :
1923 - 8 :
1925 – 3 :
1926 - 13 :
1927 - 11 :
1928 - 8 :
1929 - 6[578]:
1930 - 7 :
1931 - 3 :
1932 - 1 :
1934 - 3 :

Sources

Les Reines de la Mi-CarĂȘme 1906[583].
  • BibliothĂšque historique de la ville de Paris : dossiers ActualitĂ©s Carnaval.
  • BibliothĂšque publique d'information-BPI, Centre Georges Pompidou, Ă  Paris : microfilms de journaux quotidiens parisiens des XIXe et XXe siĂšcles.
  • Collections historiques de la PrĂ©fecture de police de Paris, dossiers sur le Carnaval, la Mi-CarĂȘme, Ă  Paris. La quasi-totalitĂ© des archives de la police de Paris a malheureusement brĂ»lĂ©e en mai 1871. Quelques rares documents antĂ©rieurs Ă  cette date, concernant le Carnaval de Paris, subsistent.
  • Site Gallica de la BNF : journaux parisiens et ouvrages divers sur Paris.

Notes et références

  1. « Les hommes en femmes » est un choix fait en hommage aux traditions du Carnaval dunkerquois oĂč le travestissement est roi.
  2. L'Illustration, no 3290, 17 mars 1906, page 172. Cette photo existe également, tirée en carte-postale. C'est dans les salons du journal l'A.B.C., à Madrid, que s'est déroulée l'élection. La Reine, fille d'un ancien picador, a été choisie par le jury entre soixante jeunes filles de dix-huit à vingt ans.
  3. Image extraite du livre d'Edmond Texier Tableau de Paris, tome 1, ouvrage illustré de quinze cents gravures d'aprÚs les dessins de Blanchard, Cham, Champin, etc., Paulin et Le Chevalier éditeurs, Paris 1852-1853, page 64.
  4. DĂ©tail d'une photo prise par l'agence Rol.
  5. En 1858, dans une Ă©tude consacrĂ©e Ă  la famille d'un porteur d'eau parisien, publiĂ©e par la SociĂ©tĂ© internationale d'Ă©conomie sociale, est mentionnĂ©e « la fĂȘte patronale des porteurs d'eau, qui a lieu le jeudi de la mi-carĂȘme. » TimothĂ©e Trimm Ă©crit dans son article-Ă©ditorial Les festoyeurs de la Mi-CarĂȘme, Le Petit Journal, 24 mars 1865, page 1, 2e colonne : « C'est donc aujourd'hui que les filles du lavoir, les dĂ©bitants de charbon et les porteurs d'eau sont en liesse ; »
  6. Dessin illustrant l'article Le dĂ©part des Reines de la Mi-CarĂȘme, En route pour l'Italie, Le Petit Journal, 7 mars 1905, page 1. Voir l'article reproduit sur la base Commons.
  7. Extrait de : Jean Loret, La Muze historique, mars 1659, livre X, lettre XII. Texte en date du 22 mars 1659. Il traite d'une fĂȘte qui s'est dĂ©roulĂ©e le jeudi 20 mars 1659.
  8. Voici en quoi consiste la "course de faquin" : « Les modernes ont donné le nom de course de faquin à un genre d'exercice pour lequel on se servait souvent d'un faquin ou porte-faix, armé de toutes piÚces, contre lequel on courait. On y a substitué depuis une figure de bois mobile monté sur un pivot ; cette figure demeurait ferme, lorsqu'on la frappait au front, entre les yeux et sur le nez ; mais quand on la touchait dans d'autres endroits, elle tournait avec une si grande célérité, que si le cavalier n'était prompt à esquiver le coup, elle le frappait rudement avec un sabre de bois, ou avec un sac rempli de terre, à la grande risée des spectateurs. » Extrait de : « Dissertation sur les amusemens des Français », par Buc'Hoz, Imprimé à Strasbourg, en 1789. « Vil faquin ! » est une injure tombée en désuétude et encore utilisée il y a quelques décennies en littérature, pour faire un effet comique et « aristocratique ».
  9. Aujourd'hui et depuis 1800, place des Vosges.
  10. Jean Deslyons, Traitez singuliers et nouveaux contre le paganisme du roy-boit..., Paris, Vve C. Savreux, 1670, p. 256. Cité par Victor Fournel dans Les rues du vieux Paris : galerie populaire et pittoresque, Firmin-Didot éditeur, Paris 1879, p. 265.
  11. La Presse, 4 mars 1853, page 2, 2e colonne. Voir l'article reproduit sur la base Commons.
  12. Louis Jourdan Le Causeur, mars 1859, volume 1, page 65.
  13. Voir la Mi-CarĂȘme Ă  Paris 1926 vue par la British PathĂ©.
  14. Photo des grands boulevards le jeudi de la Mi-CarĂȘme 1927. Photo du passage du char de la Reine des Reines place de l'OpĂ©ra le jeudi de la Mi-CarĂȘme 1928.
  15. La Sainte-Catherine, La Semaine Ă  Paris, semaine du 23 au 30 novembre 1928, page 10, 1re colonne.
  16. Dans la documentation sur la Mi-CarĂȘme Ă  Nantes, on peut consulter, entre autres, un film d'actualitĂ©s sur le Carnaval de Nantes en 1964.
  17. Vaval renaĂźt de ses cendres pour la Mi-CarĂȘme.
  18. À propos de la Mi-CarĂȘme en Acadie, on peut consulter l'article de Georges Arsenault Mi-CarĂȘme en Acadie, sur le site Internet de l'EncyclopĂ©die du patrimoine culturel de l'AmĂ©rique française.
  19. DĂ©tail d'une photo, qu'il est possible de voir en entier.
  20. La premiĂšre mention Ă©crite connue du mot « Ă©cosseuse », sous la forme masculine « Ă©cosseur », date seulement de 1560. (cf. Albert Dauzat, Jean Dubois, Henri Mitterand Nouveau Dictionnaire Ă©tymologique et historique, Librairie Larousse, Paris 1964, article « cosse (de lĂ©gume) », page 202). En 1760, pour se moquer de la comĂ©die de Voltaire, « L'Ecossoise » (L'Écossaise), Poinsinet le jeune fait jouer une parodie : « L'Écosseuse ». Toussaint-Gaspard Taconet, de son cĂŽtĂ©, rĂ©dige une autre parodie : « La Petite Écosseuse ». Les Ă©cosseuses apparaissent dans divers Ă©crits. Par exemple, « Les Ă©cosseuses » est le titre d'une des « ƒuvres badines et galantes » du Comte de Caylus (1692-1765).
  21. Celles-ci apparaissent au cĂŽtĂ© des Ă©cosseuses. Jadis les oranges Ă©taient un produit de luxe. Rares et chĂšres elles Ă©taient vendues Ă  l'unitĂ©. On trouve au nombre des Ɠuvres de Jean-Joseph VadĂ©, Ă©crivain qui frĂ©quentait le peuple des halles et qui crĂ©a le « genre (littĂ©raire) poissard » : « Etrennes Ă  Messieurs les riboteurs, supplĂ©ment aux Ă©cosseuses ou Margot la mal-peignĂ©, reine de la halle et marchande d'oranges. », « Le boute-en-train des Écosseuses et des Marchandes d'oranges, scĂšnes poissardes et bouffonnes » (ouvrage posthume).
  22. CĂŽte Ă  la BNF : LiÂł 6 (le passage citĂ© se trouve page 2). Cette brochure de 16 pages n'est pas datĂ©e. On peut cependant avoir une idĂ©e approximative du moment oĂč elle a Ă©tĂ© imprimĂ©e. Car elle annonce la venue de « l'incomparable Foki Phylosophe Chinois qui est venu exprĂšs de Chine »  Or, dans un livre Ă©ditĂ© en 1749, on lit ce commentaire : « L'Auteur annonce au Peuple l'incomparable Foki, Philosophe Chinois, qui se propose de lui donner des spectacles. » (« Lettres sur quelques Ă©crits de ce temps », de Élie-Catherine FrĂ©ron et Joseph de Laporte, page 138).
  23. Dessin de Férat, Le Monde Illustré, 17 mars 1866, page 165. Voir le commentaire du dessin, paru page 166.
  24. Extrait de Paris au hasard, texte de Georges Montorgueil, gravures et dessins de Auguste LepĂšre, Henri BĂ©raldi Ă©diteur, Paris 1895
  25. L'Illustration, no 1619, 7 mars 1874, page 156.
  26. Dessin de Férat, Le Monde illustré, 22 avril 1865, page 245.
  27. Voir le Dimanche IllustrĂ© du 21 mars 1909, oĂč un dessin page 6 qualifie la Cavalcade de la Mi-CarĂȘme de « cortĂšge des lavoirs ».
  28. Benjamin Gastineau, vieillard Ă  barbe et cheveux blancs, apparaĂźt en 1854, dans le PanthĂ©on Nadar, 1re feuille : « PoĂštes, romanciers, historiens, publicistes, journalistes, etc. » Il est le 235e personnage sur 249. On peut voir son portrait en photo par Étienne Carjat sur la base Commons de WikipĂ©dia.
  29. Benjamin Gastineau, Histoire de la folie humaine, le carnaval ancien et moderne, Poulet-Malassis, Libraire Éditeur, 1862. C'est la rĂ©Ă©dition de : Benjamin Gastineau, Le Carnaval, Gustave Havard Éditeur, Paris 1855.
  30. Le Journal illustré, 27 mars 1892, page 104.
  31. L'Univers illustré, 16 mars 1872, no 886, page de couverture. Dessin de Georges Redon.
  32. Le Monde illustrĂ©, 21 mars 1874, no 884, page de couverture. Dessin de Daniel Vierge, gravĂ© par F. Moller, format 21,9 Ă— 18 cm.
  33. Le Matin, 15 mars 1901, page 1.
  34. Le Petit Parisien, 4 mai 1913, page 2, 6e colonne. Le Matin du fait part de l'Ă©lection de la Reine des Blanchisseuses de Boulogne. La tradition se poursuit donc Ă  cette date.
  35. La Gazzetta del Popolo, .
  36. Expression rapportée par Delvau en 1866. Voir le mot blanchisseuse sur le site du CNRTL.
  37. Ali Coffignon, Paris-vivant. Les coulisses de la mode, Librairie illustrée, Paris, vers 1880, page 110.
  38. Gaston Calmette, rubrique Au jour le jour, La reine de la Mi-CarĂȘme, Le Figaro, 5 mars 1891, page 1, 2e et 3e colonnes.
  39. E. Robichon Paris qui travaille, La grÚve des blanchisseuses, La Presse, 4 février 1885, page 1, 5e colonne. Voir l'article en entier reproduit sur la base Commons.
  40. Auguste Vitu, Paris, Quantin Ă©diteur, Paris 1890, page 144.
  41. Par exemple, en 1893, Adolphe Brisson dans La Revue illustrée, page 221.
  42. À l'Ă©poque, et encore dans les annĂ©es 1920, il Ă©tait considĂ©rĂ© en France comme Ă©rotique et mal vu qu'une femme laisse voir sa cheville.
  43. Adrien Marx, Mademoiselle Aubépine, Le Petit Journal, 16 mai 1868, page 2, 1re colonne
  44. Le Petit Journal, 20 mars 1868.
  45. L'Illustration, no 4, Vol.I, , voir l'article « Le bal de l'OpĂ©ra — La Mi-CarĂȘme », pages 52-53-54.
  46. L'Illustration, no 1619, page 156, du , Types et physionomies de Paris.
  47. L. Gabillaud et FrĂ©dĂ©rique CorbiĂ© Les garçons de lavoir, musique de Émile Duhem, chanson crĂ©Ă©e par Paulus Ă  l'Eldorado.
  48. Le Constitutionnel, 20 mars 1846, page 2, 5e colonne. Le journaliste précise que : « Malheureusement le temps qui était magnifique le matin est devenu pluvieux dans l'aprÚs-midi. Pourtant on a vu quelques masques intrépides sur les boulevards. Les curieux ont montré moins de courage. »
  49. La Presse, 28 mars 1851, page 3, 4e colonne. Voir l'article reproduit sur la base Commons.
  50. Jules VallÚs cité par Francis Magnard dans la rubrique Paris au jour le jour, Le Figaro, , p. 3, 1re colonne.
  51. Rubrique Nouvelles diverses, La Presse, , page 3, 1re colonne. Voir l'article reproduit sur la base Commons.
  52. Paris au hasard, texte de Georges Montorgueil, gravures et dessins de Auguste LepĂšre, Henri BĂ©raldi Ă©diteur, Paris 1895, page 30.
  53. Opus cité, page 41.
  54. Bulletin du Photo-club de Paris 1894, page 119.
  55. DĂ©tail d'une photo de l'agence Rol montrant le char de la Reine des Reines de Paris 1921.
  56. Article sur la Mi-CarĂȘme paru dans La Presse du La Mi-CarĂȘme Ă  Paris, page 1, 5e colonne. Le mĂȘme article reproduit dans Commons.
  57. Extraits de l'article « La reine de la Mi-CarĂȘme », Le Journal illustrĂ©, 27 mars 1892, page 104.
  58. Pierre Hamp Les FĂȘtes du Travail, FlorĂ©al, , page 364, 2e colonne.
  59. Le Monde illustré, 7 mars 1891, page 197.
  60. Timothée Trimm, jeudi 19 mars 1868, A la reine des blanchisseuses de mon arrondissement, Le Petit Journal, 20 mars 1868, page 1.
  61. Photo accompagnant l'article La Mi-CarĂȘme, Les chars et la reine des blanchisseuses, Le Monde illustrĂ©, 14 mars 1891, page 204. Voir l'article reproduit sur la base Commons.
  62. Voir Ă  ce propos l'article la Courtille.
  63. Georges Clemenceau, Le Grand Pan, page 342, Paris BibliothÚque-Charpentier, EugÚne Fasquelle, éditeur, 1919 (la premiÚre édition est de 1895). Une réédition a été faite en 1995.
  64. Francisque Sarcey Notes de la semaine, Les Gamineries sottes, Les Annales politiques et littéraires, revue populaire paraissant le dimanche, , page 8, 2e colonne.
  65. Les Annales politiques et littĂ©raires : revue populaire paraissant le dimanche, dĂ©but de l'article d'Emmanuel ArĂšne Confetti de Mi-CarĂȘme, , 17e annĂ©e, numĂ©ro 820, page 165.
  66. Jean-Bernard, La Vie de Paris, 1907, Alphonse Lemerre Ă©diteur, Paris 1908, pages 88-89.
  67. Le Journal du dimanche, 9 mars 1913, page 148, 2e colonne.
  68. DĂ©tail d'une photo oĂč elle figure Ă  la Foire de Lyon avec la Reine de Paris 1926. Voir la photo en entier sur la base Commons.
  69. Voir le char de la dĂ©esse de l'agriculture dans le cortĂšge du BƓuf Gras parisien en 1902.
  70. Les FĂȘtes de Chartres, Le Matin, 2 avril 1906, page 4, 3e et 4e colonnes. Voir l'article reproduit dans Commons. Voir l'arrivĂ©e Ă  Chartres de la Reine des Reines de Paris venant participer Ă  la Cavalcade Paris-Chartres 1900 (1900 indiquĂ© par erreur au lieu de 1906). et le Char de la Reine des Reines de Paris Ă  la Cavalcade Paris-Chartres 1906. Et aussi le Char de la Tortue Ă  la Mi-CarĂȘme 1906 Ă  Paris et le mĂȘme ensuite Ă  Chartres, premiĂšre vue, deuxiĂšme vue.
  71. Voir la carte-postale souvenir des deux Reines de la Cavalcade du 5 mai 1907 à Évreux.
  72. Voir la carte-postale souvenir des Reines des FĂȘtes Normandes du 18 au 21 juin 1909.
  73. Photo d'Augustine Orlhac, Reine des Reines de Paris 1909, avec son char participant au défilé fleuri du 16 mai 1909 à Saumur.
  74. Voir la carte-postale du char de la Reine des Reines de Paris Ă  Falaise le 22 mai 1910.
  75. Vue du Char de Jeanne Quéru, Reine des Reines de Paris 1911, à la Cavalcade du 5 juin 1911 à Alençon.
  76. Voir une vue du Char des Reines de Paris Ă  ChĂąteauroux, en juin 1910, et une autre vue du Char des Reines de Paris Ă  ChĂąteauroux, en juin 1910 et le mĂȘme char Ă  la Mi-CarĂȘme Ă  Paris 1909, portant la Reine des Reines de Paris.
  77. La fĂȘte des Filets Bleus, Le Nouvelliste de Vannes, .
  78. Vue du char de la Reine des Reines de Paris 1909, monté par Marcelle Paradeis, Reine des Reines de Paris 1912 et ses demoiselles d'honneur, à la cavalcade du 21 avril 1912 à Nancy.
  79. Voir le Char de la Reine des Roses de Paris Ă  la FĂȘte des Fleurs 1912 Ă  Rennes.
  80. AprĂšs un interrĂšgne de cinq ans une reine des reines a de nouveau conquis Paris, Le Matin, , page 1, 5e et 6e colonnes.
  81. Voir la carte-postale souvenir de la visite des Reines de Paris Ă  l'Exposition Nationale de Metz 1920.
  82. Voir une carte-postale souvenir de la participation des Reines de Paris aux FĂȘtes fleuries d'Uzerche 1922.
  83. La reine des reines de Paris est fĂȘtĂ©e joyeusement Ă  Nancy, Le Matin, 23 mars 1925, page 3, 3e colonne.
  84. Voir sur la base Commons la photo de la Reine de la colonie russe de Paris avec la Reine de Paris Ă  la Foire de Lyon en 1926.
  85. Voir les Reines de Paris Ă  Rethel pour les FĂȘtes de la Sainte Anne 1927.
  86. Vue du Char de la Reine de Paris Ă  la FĂȘte de la Reine Ă  AngoulĂȘme en 1928.
  87. Voir par exemple le Char des quartiers de la Vacherie, Moline, Vouldy.
  88. Le Char de la Piscine et le Char des Pigeons Voyageurs « Société de la Poste sans relai ».
  89. Char de la Reine de la Bonneterie.
  90. Voir la Reine se rendant au Cirque pour la Cérémonie du Couronnement.
  91. Voir la Reine de la Bonneterie à sa sortie de la Préfecture.
  92. Voir la Reine de la Bonneterie Ă  sa sortie de l'hĂŽtel de ville.
  93. Voir les Abeilles du quartier de Croncels.
  94. Voir Ă  ce propos, par exemple, la photo d'une Reine des Reines de Quimper, ou le Char de la Reine des Reines de Montceau-les-Mines Ă  la cavalcade 1924.
  95. Voir la photo de la Reine des Reines des FĂȘtes de Bienfaisance des Quartiers des Halles-Centrales et Place Gambetta 1908 Ă  Paris.
  96. Voir le Char de la Reine des Reines de Mons Ă  la Mi-CarĂȘme 1914.
  97. L'Ă©lection de Micky Damremont, artiste de cinĂ©ma et Reine des Reines de Bruxelles 1927 est rapportĂ©e par L'Ouest-Éclair, Ă©dition de Rennes, 25 mars 1927, page 1, 5e colonne.
  98. Une aubade Ă  la Reine des Reines, Le Petit Journal, 19 mars 1906, page 1.
  99. Les FĂȘtes de Rouen, Le Matin, 20 juin 1909, page 3, 2e colonne. Voir l'article reproduit dans Commons. Voir l'AcadĂ©mie Culinaire de Bruxelles Ă  Rouen qui dĂ©file durant les FĂȘtes Normandes de juin 1909.
  100. Voir l'AcadĂ©mie Culinaire de Bruxelles Ă  Nancy Ă  la Mi-CarĂȘme 1922.
  101. Voir le Char de la Musique parisien et le Char de la Musique Ă  Varzy.
  102. Voir le Char de la Fraternité avec la Reine des Reines à Roubaix le 31 mai 1903.
  103. Voir le char des Reines de Cognac en 1910.
  104. Voir le char de la Reine des Reines de Bonneval en 1912.
  105. Voir le char de la Reine des Reines de Dole en 1912.
  106. Voir le char de la Reine des Reines des Tissages et ses demoiselles d'honneur à la Ferté-Macé en août 1913.
  107. Voir le Char de la Reine des Reines Ă  Fourchambault en 1908.
  108. Voir le char de la Reine des Reines de Chailley dans les années 1910.
  109. Voir la voiture de parade de la Reine et ses demoiselles d'honneur Ă  la Mi-CarĂȘme 1929 Ă  Argent-sur-Sauldre.
  110. Voir la photo du char de la Reine des Reines de Paris 1920 et celle du char de la Reine du muguet Ă  Rambouillet le 16 mai 1920.
  111. Voir le Char de la Reine et des demoiselles d'honneur au Carnaval de Chalon-sur-SaĂŽne 1908.
  112. Voir le Char de la Reine et de ses demoiselles d'honneur au Carnaval de Chalon-sur-SaĂŽne 1909.
  113. Voir le char de la Reine des Reines de Paris 1912, et celui-ci rĂ©utilisĂ© pour la Reine des Reines du Carnaval de Chalon-sur-SaĂŽne 1913., Voir une autre vue du mĂȘme char Ă  Chalon-sur-SaĂŽne en 1913.
  114. Vue du Char de la Vie ChĂšre au Carnaval de Chalon-sur-SaĂŽne 1913.
  115. Voir le char de la Reine des Reines de Paris Ă  Alençon le 5 juin 1911 et le mĂȘme char portant les Reines du Carnaval de Chalon-sur-SaĂŽne 1922.
  116. Voir l'article La Mi-CarĂȘme, Le Petit Parisien, 12 mars 1926, page 1, et une photo des bigophones belges du Soutien de Saint Gilles dĂ©filant Ă  Paris le jeudi de la Mi-CarĂȘme 24 mars 1927.
  117. Mid-Lent in Paris, West Coast Times and Observer, numéro 2387, 27 mai 1873, page 2, 7e colonne. Voir l'article reproduit en entier sur la base Commons.
  118. Voir l'article Une « reine Â» de la colonie russe sera Ă©lue samedi prochain, Le Petit Parisien, , page 6, 3e colonne.
  119. Annonce de l'Ă©lection de la Reine de la communautĂ© russe, parue dans la rubrique Nos Échos, Aujourd'hui, Le Petit Parisien, 31 octobre 1925.
  120. « Sa Majesté est allée à 2 heures à Lutétia couronner la reine de la Colonie russe à Paris », extrait de l'article : Ce matin, la Reine dort, Le SiÚcle, 26 mars 1927, page 1, 3e colonne. Voir l'article reproduit sur la base Commons.
  121. CortĂšge de la Mi-CarĂȘme, Une foule considĂ©rable et joyeuse sous les rayons du soleil, Le Matin, , page 1, 3e colonne. Voir l'article reproduit sur la base Commons.
  122. La reine de la colonie russe de Paris, Le Matin, , page 3, 5e colonne. Voir l'article reproduit sur la base Commons.. Le nom de la Reine de la colonie russe de Paris élue en 1928 est indiqué dans cet article.
  123. La présidence du banquet annuel de la colonie russe de Paris par deux Reines de Paris est indiquée par Le Petit Parisien, 8 mars 1935, page 4, 5e colonne. Voir l'article reproduit sur la base Commons.
  124. La Reine de Paris au "Petit Parisien", 20 mars 1927.
  125. Mi-CarĂȘme, Le sourire des Reines Ă  travers Paris, Le Gaulois, 25 mars 1927, page 2, 6e colonne.
  126. Mi-CarĂȘme, L'HumanitĂ©, 16 mars 1917, page 2, 3e colonne.
  127. AprÚs l'Armistice, Manifestations et Conséquences, L'Humanité, 13 novembre 1918, page 2, 2e colonne.
  128. Victor Snell Le mardi pas gras, L'Humanité, 5 mars 1919, page 1, 2e colonne. Voir l'article reproduit sur la base Commons.
  129. L'armée du chahut est un nom comique. Un jeu de mots fait avec chahut et Armée du salut, nom de l'organisation philanthropique et évangélique fondée en 1865 par le pasteur méthodiste William Booth.
  130. LĂ©on Duvauchel, Mi-carĂȘme d'Ă©tudiants, Les horizons de Paris, chapitre II, SociĂ©tĂ© libre d'Ă©dition des gens de lettres, Paris 1900, pages 15 Ă  20.
  131. On peut voir la foule assistant au dĂ©filĂ© des Ă©tudiants pour la Mi-CarĂȘme 1920, sur un clichĂ© de l'agence Rol.
  132. Les fĂȘtes de la mi-carĂȘme Ă  Paris, Le Matin, , page 10, 5e colonne. Voir l'article reproduit dans Commons.
  133. Les Reines, L'Humanité, 18 janvier 1922, page 2, 3e colonne.
  134. A "l'Humanité"
 une "reine"
, L'Humanité, 26 mars 1927, page 2, 4e et 5e colonnes.
  135. Rubrique Les sports, L'Humanité, 14 mars 1933, page 3, 3e colonne.
  136. Il s'agit de l'adresse de la mairie du 2e arrondissement de Paris. Ce ComitĂ© serait le ComitĂ© des fĂȘtes de la mairie.
  137. Paul Vaillant-Couturier, Aujourd'hui, Mi-CarĂȘme de dĂ©sastre, L'HumanitĂ©, page 1, 5e colonne. Voir l'article reproduit dans Commons.
  138. L’Étudiant français, 15 mars 1921, page 82.
  139. Lisette est une figure longtemps illustre des chansons du jadis trĂšs cĂ©lĂšbre chansonnier français BĂ©ranger, qui a Ă©crit avant 1839 : Ce n’est plus Lisette, Les InfidĂ©litĂ©s de Lisette, Le PĂšlerinage de Lisette, La Vertu de Lisette. De son cĂŽtĂ©, quand en 1864 le poĂšte grenoblois Gabriel Monavon dĂ©die Ă  l'actrice Virginie Dejazet sa chanson Le Chansonnier Ă  Lisette, il prĂ©cise que l'air est celui « de la Lisette de BĂ©ranger Â». Cet air est donc alors un air connu. Et sans doute encore en 1921, quand les Ă©tudiants parisiens choisissent de baptiser leur Reine : Lisette.
  140. Journal officiel de la République française. Débats parlementaires. Chambre des députés, 20 mars 1931, page 2065, 2e colonne, Imprimerie du Journal officiel, Paris 1931.
  141. L'Humanité, 13 mars 1933, page 6, bas de la 3e colonne.
  142. Précoce royauté, L'Humanité, 25 mars 1938, page 8, 6e colonne.
  143. Tract conservé dans les Dossiers Actualités Carnaval de la BibliothÚque historique de la ville de Paris.
  144. La Reine de Paris 1935 Suzy Lesage, avec la Reine de Paris 1934 Madeleine de Charpin, préside le banquet annuel de la colonie russe de Paris. Voir l'article dans Le Petit Parisien, 8 mars 1935, page 4, au bas de la 5e colonne. Voir cet article reproduit sur la base Commons.
  145. Le Petit Parisien, 27 mars 1935, page 7, 5e colonne :
    — La section de Vincennes de l'Association des croix de feu et briscards donnera, samedi prochain Ă  20 h. 30, 27, rue des LaitiĂšres, un grand concert avec de nombreuses vedettes, suivi de bal de nuit au profit de sa caisse de secours. Les reines de Paris, Vincennes et de la Bourgogne seront prĂ©sentes.
  146. Chambre des dĂ©putĂ©s, 2e sĂ©ance du , Journal officiel de la RĂ©publique française, DĂ©bats parlementaires, p. 1127, 2e colonne. Extrait de l'intervention de Jean Garchery oĂč il parle de la Mi-CarĂȘme et d'Auguste Sabatier, reproduit sur la base Commons.
  147. Auguste Sabatier, Assemblée nationale, Base de données des députés français depuis 1789.
  148. DĂ©tail d'une photo du char prise par Jules Beau. Voir cette photo reproduite sur la base Commons.
  149. Voir une carte postale figurant le char de Bibendum et de Dion-Bouton dĂ©filant pour la Mi-CarĂȘme 1908 Ă  Paris.
  150. Voir la photo du char du BƓuf Gras 1927.
  151. Voir la photo du char du BƓuf Gras 1928.
  152. Une foire-braderie aura lieu samedi et dimanche Ă  Saint-Denis, Le Matin, 3 mars 1932, page 10, 4e colonne. Voir l'article reproduit dans Commons.
  153. Voir la photo des trois Reines du Nougat élues à Montélimar en 1924.
  154. La fĂȘte du tabac, Le Matin, , page 1, 7e colonne. Voir l'article reproduit dans Commons.
  155. Voir la Reine des Fraises et sa cour Ă  Plougastel-Daoulas.
  156. Voir la page du site Internet du Syndicat d'initiatives et ComitĂ© des fĂȘtes de BiĂšvres sur la 87e FĂȘte des Fraises de BiĂšvres en 2012.
  157. Voir la page du site Internet de la mairie de Woippy avec l'Ă©lection de la 82e Reine des Fraises en 2012.
  158. Le cortĂšge des Ă©tudiants, Le Matin, 7 mars 1902, page 1, 5e colonne.
  159. La Mi-CarĂȘme, Le Petit Journal, 10 mars 1893, page 2, 5e colonne.
  160. DĂ©tail de l'estampe Imagerie d’Épinal. No 307, La cavalcade de la mi-carĂȘme Ă  Paris, Pellerin & Cie, imprimeur-Ă©diteur, Épinal 1894, gravure sur bois en couleurs : 29 Ă— 40 cm.
  161. Détail d'un dessin de Georges Redon L'Univers illustré, 30 mars 1895, page 201. Voir le dessin en entier reproduit sur la base Commons.
  162. La Mi-CarĂȘme, Le Petit Journal, 7 mars 1902, page 1, 4e et 5e colonnes.
  163. Le manteau de la reine des reines, L’Éclair, 9 mars 1914.
  164. L'Éclair, 24 dĂ©cembre 1904.
  165. Dossiers Actualités Carnaval, BibliothÚque historique de la ville de Paris.
  166. Témoignage oral du poÚte José Aberdam, recueilli en 2008.
  167. Voir Pujllay de Oruro se exhibirå en el Carnaval de Mujeres de París sur le site Internet de Bolivia TV. Et également une vidéo de 36 minutes 30 sur La danse de Pujllay au Carnaval des Femmes à Paris, réalisée par Michaela Bernacki.
  168. Voir une photo prise le 15 mars 2015 place de l'HĂŽtel-de-Ville. Sergio CĂĄceres GarcĂ­a est le troisiĂšme Ă  partir de la gauche.
  169. Edmond Beaurepaire Les Enseignes de Paris, Le Carnet historique & littéraire : revue mensuelle : rétrospective et littéraire, octobre 1902, p. 26.
  170. Traitez singuliers et nouveaux contre le paganisme du roy-boit. Paris, 1670, in-12, p. 230.
  171. Catalogue du musée des Thermes et de l'hÎlel de Cluny (édition de 1883), no 287.
  172. Pierre Larousse, Article BAGUE, Grand dictionnaire universel du XIXe siĂšcle : français, historique, gĂ©ographique, mythologique, bibliographique
 Éditeur : Administration du grand Dictionnaire universel, Paris 1867, tome 2, page 51, 3e colonne.
  173. Beaucoup de sources lui donnent pour prénom Augustine.
  174. Photo du Char d'Augustine Orlhac, Reine des Reines de Paris 1909, prise à l'entrée de la rue du Marché-Noir à Saumur durant la cavalcade du 16 mai 1909.
  175. C'Ă©tait un trĂšs grand luxe, pour l'Ă©poque et pour ces personnes. Souvenir de ces temps lointains, ne dit-on pas, encore aujourd'hui, « rouler carrosse », pour dire « ĂȘtre riche ?
  176. Texte d'une gravure de Saint Aubin, oĂč l'on voit une blanchisseuse en flirt avec un maçon, citĂ© par le journal L'Écho de Versailles, 10 mars 1926.
  177. Rapport du baron Dubois préfet de police, 19 ventÎse an VIII : Aulard, t. I, p. 224.
  178. Léon de Lanzac de Laborie Paris sous Napoléon, éditeur : Plon-Nourrit, Paris 1905-1913, p. 112.
  179. Basile Pachkoff Proposition de rĂ©tablissement de la FĂȘte de Paris, dite : Promenade du – ou des – BƓuf(s) gras. Pages 26, 27 de la deuxiĂšme Ă©dition.
  180. Les bateaux dont il est question sont les bateaux-lavoirs qui étaient amarrés sur la Seine.
  181. Archives historiques et littéraires du Nord de la France et de la Belgique, Volume 6, page 94, Au Bureau des Archives., 1830.
  182. Tristine, parodie en trois actes de Jules : voir la critique dans Le Figaro du 27 avril 1830, p. 2 et 3. Le village de Chaillot sera absorbé par Paris en 1860.
  183. Journal des débats politiques et littéraires, 10 mars 1836, page 4.
  184. Rubrique Faits divers, Le Rappel, 23 novembre 1871, page 4, 3e et 4e colonnes. Voir l'article en entier, reproduit sur la base Commons.
  185. S'agit-il des blanchisseuses de Paris seulement, ou de Paris et d'autres villes proches aussi ? Les blanchisseuses de Boulogne en 1843, ou d'Arcueil en 1887, montent Ă  Paris au moment de la Mi-CarĂȘme. Elles ont trĂšs bien pu Ă©lire une reine en commun avec les blanchisseuses parisiennes. Cet article le laisse supposer. Il ne parle Ă  aucun moment d'une reine « de Paris ». Ce qui est certain en tous cas c'est qu'au nombre des trente lavoirs reprĂ©sentĂ©s dans le cortĂšge de la Reine des Reines des blanchisseuses en 1893 figure un lavoir de la ville de Saint-MandĂ©.
  186. Source : Site Internet officiel du Théùtre des Variétés.
  187. Les Annales politiques et littĂ©raires, revue populaire paraissant le dimanche, 24 mars 1895, page 181, article Les Échos de Paris.
  188. Monsieur de Paris ou Monsieur de France : sobriquet donné jadis au bourreau en France.
  189. Rubrique Échos, La Justice, 4 mars 1894, page 1, 6e colonne.
  190. Charles Baudelaire, Salon de 1859, « Le public moderne et la photographie ».
  191. Extrait de : Horace d'Albion et Victor Collodion, La Mi-CarĂȘme, Adieux au Carnaval de 1863, placard illustrĂ© conservĂ© aux archives de Paris et de l'ancien dĂ©partement de la Seine.
  192. Dessin de Bertall, La Semaine des familles, 7 mars 1863.
  193. Le Constitutionnel, 4 mars 1864.
  194. DĂ©tail d'une partition de chanson.
  195. Il ne reparaĂźtra qu'en 1896.
  196. Le Petit Journal, 2 mars 1892.
  197. Cham Le mois comique, Le Monde illustré, 4 avril 1868, p. 221.
  198. Le Figaro, 25 mars 1870, lendemain du jeudi de la Mi-CarĂȘme 1870, page 3, 4e colonne.
  199. Conservé dans les dossiers Actualités Carnaval de la BibliothÚque historique de la ville de Paris, il est daté sans qu'il soit précisé de quelle publication il est extrait.
  200. C'est-Ă -dire leurs clientes coquettes.
  201. Banlieue de Paris
  202. C'est-Ă -dire dĂźner.
  203. Cham, extrait de la Revue comique du mois, L'Univers illustré, 8 avril 1876, page 236.
  204. Cham, extrait de la La Mi-CarĂȘme, Le Journal amusant, 14 mars 1874, page 6.
  205. Le Petit Journal, 6 mars 1875, page 2, 4e colonne.
  206. À l'Ă©poque, « souper » signifie dĂźner.
  207. DĂ©tail du dessin de A. Ferdinandus Le bal de la Mi-CarĂȘme, Ă  l'OpĂ©ra., L'Univers illustrĂ©, 22 mars 1879, p. 184.
  208. GérÎme Courrier de Paris, L'Univers illustré, 22 mars 1879, page 178, 3e colonne.
  209. La Caricature, 26 mars 1881, page 103.
  210. « Clairon », 16 mars 1882.
  211. Le Petit Parisien, 16 mars 1882, page 4, 2e colonne.
  212. Extrait des Nouvelles diverses, rubrique du Journal des débats politiques et littéraires, 9 mars 1888, page 3, 1re colonne.
  213. Des informations existent, probablement, pour mieux connaßtre la question. Certains journalistes aimaient parler des blanchisseuses. Leurs informations sont « perdues » au milieu de milliers de pages de journaux microfilmés. En ne dépouillant que la période février-mars, de chaque année, on devrait trouver des précisions.
  214. Allusion, Ă  l'Ă©poque, d'actualitĂ©. Le ballet « Namouna », d'Édouard Lalo, a Ă©tĂ© crĂ©Ă©, Ă  l'OpĂ©ra, le , dix jours avant la parution de ce poĂšme.
  215. « La Mi-CarĂȘme », poĂšme signĂ© Escopette, paru dans « Clairon », 16 mars 1882. PhotocopiĂ© dans les dossiers ActualitĂ©s Carnaval, Ă  la BibliothĂšque historique de la ville de Paris.
  216. FĂȘtes de Paris et des environs, Gil Blas, 2 mars 1883. Voir l'article en entier reproduit sur la base Commons.
  217. L’Éclipse, 11 mars 1877, page 291.
  218. Paris, Le Petit Parisien, 4 mars 1887, page 3, 2e colonne.
  219. Voir les paroles et la musique de la chanson La Marche des Blanchisseuses.
  220. Article La Mi-CarĂȘme, Le Petit Journal, page 2, 4e et 5e colonnes, et page 3, 1re colonne.
  221. Cette célÚbre marque de biberons a laissé, en argot, l'expression « les roberts », pour désigner les seins chez la femme.
  222. Berthe de Presilly Carnet mondain, La Nouvelle Revue, mars-avril 1889, tome 57, p. 632.
  223. La Grande Encyclopédie, inventaire des sciences, des lettres et des arts par une société de savants et de gens de lettres, Paris, H.Lamirault et Cie, éditeurs, tome 9, page 464. Ce tome ne porte pas de date. La datation provient du catalogue de la BibliothÚque du CongrÚs.
  224. On appelait ainsi les vendeuses de harengs. C'était des femmes d'esprit indépendant, qui ont laissé dans la langue l'expression, qui n'est plus aujourd'hui trÚs utilisée : « crier comme une harengÚre ». C'est-à-dire s'exprimer grossiÚrement. Jean Loret, en 1655, dans une énumération de dix-huit personnages typiques du Carnaval de Paris, cite « des HarangÚres » (« La Muze Historique », livre VI, lettre VII, 13 février 1655).
  225. L'image est sous-titrĂ©e : Les derniers coups de battoir. Elle est extraite de l'article citĂ© « La Mi-CarĂȘme au lavoir », L'Illustration, numĂ©ro 2506, 7 mars 1891, page 216.
  226. L'Illustration, No 2506, 7 mars 1891, extrait de l'article « La Mi-CarĂȘme au lavoir », pages 216-217.
  227. Le Petit Journal, 5 mars 1891, page 3, 3e colonne.
  228. Il faut entendre par lĂ , la ligne des boulevards, c'est-Ă -dire les grands boulevards.
  229. Le journaliste qui a Ă©crit cet article, entend par lĂ  : avant 1891.
  230. Le Constitutionnel, 5 mars 1891, page 2, 6e colonne.
  231. L'article La mi-carĂȘme dans Le Matin, 6 mars 1891, page 3, 3e colonne, indique que Mlle Sicard est « reine des reines ». Le ProgrĂšs IllustrĂ©, supplĂ©ment littĂ©raire du ProgrĂšs de Lyon, 15 mars 1891, publie en page une son portrait gravĂ©. Elle est prĂ©sentĂ©e en qualitĂ© de « reine des blanchisseuses ».
  232. Le Petit Journal, 4 mars 1891, page 1, 5e colonne.
  233. La Mi-CarĂȘme, Les chars et la reine des blanchisseuses, Le Monde IllustrĂ©, 14 mars 1891, page 204. Voir l'article reproduit dans Commons.
  234. Voir, Ă  ce propos : la Balade du Rougevin, ainsi que Le Pompier, hymne des Beaux-Arts.
  235. La Mi-CarĂȘme Ă  Paris, Le Petit Journal, 6 mars 1891, page 2.
  236. La Mi-CarĂȘme Ă  Paris, Le Petit Journal, 25 mars 1892, page 2, 2e colonne.
  237. « Mme Paparemborde trouve que le « squat d'événement » semble presque une nouvelle forme d'expression culturelle dans le 17e arrondissement. » Délibération no 17-09-157, page 12 du compte-rendu du Conseil d'arrondissement du XVIIe arrondissement de Paris du 21 septembre 2009, téléchargeable à partir de cette page de la mairie du XVIIe arrondissement : .
  238. L'Éclair, 20 mars 1892, page 1, rubrique L'actualitĂ©.
  239. Le supplément illustré du Petit Journal, du 18 mars 1893, confond les deux reines, l'ancienne et la nouvelle, et appelle la Reine des Reines de Paris 1893 la reine des blanchisseuses.
  240. A la Reine des Reines, L'Intransigeant, 6 mars 1891, page 2, 6e colonne.
  241. La cavalcade du MarchĂ© du Temple en 1890 est rapportĂ©e dans l'article La Mi-CarĂȘme Ă  Paris, La cavalcade aujourd'hui, La Presse, 14 mars 1890, page 1, 5e colonne
  242. Edmond Le Roy Les blanchisseuses en syndicat, Le Gaulois, 17 février 1889, page 2, 3e colonne. Voir l'article reproduit sur la base Commons. La description de la condition des blanchisseuses qui se trouve dans cet article est un plagiat de l'article de E. Robichon Paris qui travaille, La grÚve des blanchisseuses, paru dans La Presse, le 4 février 1885, page 1, 5e et 6e colonnes.
  243. Pour les blanchisseuses, Une grĂšve en perspective, Lavoirs municipaux, La Presse, 15 juin 1890, page 2, 5e colonne. Voir l'article reproduit sur la base Commons.
  244. A travers Paris, La Mi-CarĂȘme, Le Petit Journal, 2 mars 1891, page 2, 5e colonne.
  245. La Mi-CarĂȘme Ă  Paris, Le Petit Journal, 26 mars 1897, page 1, 5e colonne.
  246. DĂ©tail d'une photo d'EugĂšne Pirou accompagnant l'article La Mi-CarĂȘme, Les chars et la reine des blanchisseuses, Le Monde illustrĂ©, 14 mars 1891, page 204. Voir la photo en entier reproduit sur la base Commons. Voir l'article reproduit sur la base Commons.
  247. Le Petit Parisien, Supplément littéraire illustré, 27 mars 1892, page 1 de couverture (détail).
  248. Supplément littéraire illustré du Petit Parisien, .
  249. Photo de Pierre Petit parue dans le supplément littéraire illustré du Petit Parisien, 7 mars 1894.
  250. Détail d'une page du supplément du dimanche du Petit Journal, 17 mars 1895.
  251. Supplément littéraire illustré du Petit Parisien, 5 janvier 1896, page 40.
  252. Supplément littéraire illustré du Petit Parisien, 28 mars 1897.
  253. Supplément littéraire illustré du Petit Parisien, 20 mars 1898.
  254. La Mi-CarĂȘme, Le Petit Journal, 10 mars 1899, page 1, 6e colonne. Portrait rĂ©alisĂ© d'aprĂšs une photo de M. Marmand, photographe rue Saint-Antoine.
  255. Pour la Mi-CarĂȘme, Élection de la Reine des Reines, Le Petit Journal, SupplĂ©ment du dimanche, 11 fĂ©vrier 1900, page 1 (dĂ©tail).
  256. Photo d'EugĂšne Pirou parue dans la Revue universelle, 1901, page 263.
  257. Photo de Ladrey-Disdéri parue dans la Revue universelle, 1901, page 263.
  258. La Mi-CarĂȘme, Le Petit Journal, 7 mars 1902, portrait de Berthe Roche Reine des Reines page 1, 5e colonne, page suivante : dessin du Char du Temple.
  259. La rive gauche, Une nouvelle cavalcade, L'Intransigeant, 7 mars 1902, page 3, 1re colonne.
  260. La Mi-CarĂȘme, Le Petit Journal, 20 mars 1903, page 1, 5e colonne.
  261. Le Petit Journal, supplément illustré, 29 mars 1903 indique comme nom : Marie Missiou.
  262. La Mi-CarĂȘme, Programme officiel, L'Intransigeant, 20 mars 1903, page 2, 4e colonne.
  263. La Mi-CarĂȘme, Le Petit Journal, 11 mars 1904, page 2.
  264. DĂ©tail d'une carte-postale d'Ă©poque.
  265. DĂ©tail d'une carte-postale d'Ă©poque.
  266. Portrait extrait du programme de la fĂȘte qui eut lieu le jeudi 22 mars 1906.
  267. DĂ©tail d'une carte-postale d'Ă©poque.
  268. Photo de A. Braunstein (recadrĂ©e), Le Souvenir Programme de la Cavalcade du ComitĂ© des FĂȘtes de Paris et de l'Association GĂ©nĂ©rale des Étudiants, clichĂ© de la Vie IllustrĂ©e, Paris 1909, page 4 de couverture.
  269. Les Reines de Paris, Le comitĂ© des fĂȘtes de la rive gauche et le syndicat du marchĂ© du Temple ont Ă©lu, hier, leurs souveraines, Le Petit Parisien, 10 janvier 1910, page 2, 5e colonne. PhotographiĂ©e ici avant son Ă©lection au titre de Reine des Reines de Paris, ThĂ©rĂšse Choque ne porte pas la couronne de Reine des Reines de Paris.
  270. Partie d'une photo extraite de l'article RoyautĂ©s de Mi-CarĂȘme, Le Petit Journal, 10 janvier 1910, p. 1, 1re et 2e colonnes. Voir la photo en entier reproduit sur la base Commons. Voir l'article dont est extrait cette photo reproduit sur la base Commons.
  271. DĂ©tail d'une carte-postale d'Ă©poque.
  272. DĂ©tail d'une photo de l'Agence Rol
  273. DĂ©tail d'une photo de l'agence Rol.
  274. DĂ©tail d'une photo d'Ă©poque.
  275. DĂ©tail d'une photo de l'Agence Rol montrant Lucie Bataille Reine des Reines de Paris 1920.
  276. Le portrait d'Yvonne BĂ©clu en pied est paru en illustration de l'article La reine des reines de Paris, L'Illustration, no 4069, 26 fĂ©vrier 1921, page 207. Yvonne BĂ©clu, Reine des Reines de Paris 1921 figure sur la photo en compagnie de ses deux demoiselles d'honneur Raymonde Noyet et Suzanne Hahn. Le portrait d'Yvonne BĂ©clu dans la Galerie de portraits de Reines des Reines de Paris Ă©lues Ă  la Mi-CarĂȘme est un dĂ©tail d'une autre photo, de l’Agence Rol. La rubrique L'actualitĂ© par l'image, du Petit journal illustrĂ© du 27 fĂ©vrier 1921, qui annonce l'Ă©lection de la Reine des Reines, prĂ©cise que Mlle BĂ©clu est Reine du XIIIe arrondissement de Paris, Mlle Noyet est Reine du VIIe arrondissement de Paris et Mlle Hahn Reine du XXe arrondissement de Paris.
  277. DĂ©tail d'une carte-postale d'Ă©poque.
  278. Photographiée ici en qualité de Reine du quatorziÚme arrondissement de Paris, Jeanne Cron ne porte pas la couronne de Reine des Reines de Paris.
  279. La Mi-CarĂȘme Ă  Paris, La reine des Abeilles a Ă©tĂ© couronnĂ©e hier, Le Matin, 9 mars 1923, page 1, 3e colonne.
  280. Avant le dĂ©bat Ă  la Chambre, Que pensent les femmes de leur accĂšs aux fonctions municipales, L'avis d'une patronne et celui d'une midinette, Le Petit Journal, 17 mars 1925, page 2, 1re colonne (l'article dĂ©bute page 1). Jeanne Champ, Ă©lue Reine de Paris en juin 1924 est prĂ©sentĂ©e au moment de la Mi-CarĂȘme 1925 en qualitĂ© de Reine des Reines de Paris 1924.
  281. DĂ©tail d'une photo de Georgette Fraigneux.
  282. DĂ©tail d'une photo de l'Agence Meurisse la montrant en visite Ă  la Foire de Lyon 1926, avec ses deux demoiselles d'honneur.
  283. Le sourire des reines Ă  travers Paris, La Presse, 25 mars 1925, page 1. Cette photo illustre un article reproduit dans Commons.
  284. Le Petit Parisien, 15 mars 1928, page 1.
  285. La reine des reines de Paris, Rubrique DerniĂšre heure, Le Matin, 6 mars 1929, page 3, 4e colonne. Voir l'article reproduit dans Commons.
  286. DĂ©tail d'une photo du Char des Reines Ă  la Mi-CarĂȘme 1930.
  287. DĂ©tail d'une carte-postale d'Ă©poque.
  288. Reine des Reines, Le Matin, 3 mars 1932, page 10, 4e colonne.
  289. La reine des reines et ses demoiselles d'honneur ont été élues hier soir, Le Matin, 13 mars 1933, page 2, 2e colonne. Voir l'article reproduit dans Commons.
  290. DĂ©tail d'une photo parue dans L'Intransigeant le 6 mars 1934. Voir la photo en entier, reproduite sur la base Commons. Un autre portrait de Lise Brousseaud est paru en premiĂšre page du journal Le Matin, 5 mars 1934, 2e colonne.
  291. Reines de fantaisie et concours d'élégance, Le Monde illustré, 16 mars 1935, p. 228.
  292. L'agence photographique Keystone a photographiĂ© la dĂ©lĂ©gation des Reines de Paris 1935, dont Francine Constance, dans la cour de la PrĂ©fecture de police le jeudi de la Mi-CarĂȘme 28 mars 1935.
  293. Détail d'une photo illustrant l'article La reine des reines de Paris et l'impératrice des provinces françaises 1936, Le Matin, 2 mars 1936, page 6. Voir l'article reproduit dans Commons.
  294. Fernande Botton apparaĂźt sur une photo publiĂ©e le 5 mars 1937 dans la rubrique Figaro-actualitĂ©s du journal Le Figaro, page 2, et prise le jeudi de la Mi-CarĂȘme 4 mars 1937. Le nom de la Reine des Reines de Paris 1937, que Le Figaro ne mentionne pas, est indiquĂ© dans un article paru le 5 mars 1937 dans le journal Le Matin : En ce jour de mi-carĂȘme le « Matin Â» a reçu de nombreuses reines et majestĂ©s, page 2, 4e colonne. Voir l'article reproduit dans Commons.
  295. L'Intransigeant, 14 mars 1939, page 1, 1re colonne.
  296. Copié, en mars 1995, au Centre de documentation du Musée des Arts et traditions populaires, situé alors à Neuilly-sur-Seine, prÚs de Paris. Ce musée a été supprimé, en 2008, au bénéfice d'un établissement créé à Marseille, consacré aux civilisations de l'Europe et de la Méditerranée. Référence du document, en 1995 : No 64 643.
  297. L'Association GĂ©nĂ©rale des Étudiants de Paris, AGEP, familiĂšrement appelĂ©e et connue sous le nom de l'« A ».
  298. AprĂšs la disparition de Monsieur Morel, survenue assez rapidement aprĂšs, il lui succĂšdera Ă  la tĂȘte de la Chambre syndicale des MaĂźtres de lavoirs. Cette succession est attestĂ©e par des documents conservĂ©s aux Archives de Paris et de l'ancien dĂ©partement de la Seine.
  299. DĂ©tail d'un dessin de Georges Redon paru dans la presse parisienne en mars 1893.
  300. La Mi-CarĂȘme, Les blanchisseuses, L’Écho de Paris, page 3, 4e colonne.Voir l'article reproduit sur la base Commons. Le numĂ©ro est datĂ© du 10 mars et annonce le cortĂšge du 9 mars. Il est antidatĂ©.
  301. L'Illustration, 18 mars 1893, page 212.
  302. Illustration du livre d'Alfred Forest Visions rouges, paru en juillet 1897.
  303. François CoppĂ©e, Aux Ă©tudiants pour leur Cavalcade de la Mi-CarĂȘme, 8 mars 1893, publiĂ© dans Les Annales politiques et littĂ©raires, revue populaire paraissant le dimanche, numĂ©ro 508, 11e annĂ©e, 19 mars 1893, page 184, 3e colonne.
  304. Le Petit Journal, dans son compte-rendu de la Mi-CarĂȘme 1892, Ă©crit, le 25 mars, page 2, 5e colonne, qu'Ă  sa Caisse du secours immĂ©diat : Un groupe de jeunes gens, qui ont pris le titre d'« ArmĂ©e du chahut », nous apporte, toujours pour nos pauvres, 2 fr. 10.
  305. Par « chapeau miss Helyett », il est entendu ici un chapeau semblable Ă  celui portĂ© par Miss Helyette, hĂ©roĂŻne de l'opĂ©rette du mĂȘme nom, musique de E. Audran, paroles de Maxime Boucheron.
  306. La mi-carĂȘme, Les boulevards, Le Temps, 10 mars 1893, page 4, 5e colonne.
  307. La cavalcade de la mi-carĂȘme, article de L'Illustration, no 2662, 3 mars 1894.
  308. François CoppĂ©e, Aux Étudiants. Pour la Mi-CarĂȘme de 1894
  309. Voir sur la base Commons le dessin des chats mousquetaires Ă  cheval, paru dans L'Illustration du 3 mars 1894, et leur photographie.
  310. Émile de LabĂ©dolliĂšre, Le Nouveau Paris, Gustave Barba Libraire-Éditeur, Paris 1860, page 223.
  311. Le Petit Journal, 22 mars 1895, page 2, 4e colonne.
  312. La Caricature, 11 mars 1899.
  313. Le Dimanche IllustrĂ©, 21 mars 1909. La blague est ici sur l'appellation Camelots du Roi, organisation politique connue Ă  l'Ă©poque, mise en parallĂšle avec l'expression camelot de la Reine (de la Mi-CarĂȘme)
  314. Julius, rubrique Les théùtres, La Revue diplomatique, 8 mars 1896, page 10, 3e colonne.
  315. Cette vue de la Mi-CarĂȘme a fait l'objet d'une lithographie Ɠuvre de Camille Pissaro et Georges William Thornley. Voir la lithographie reproduite sur la base Commons.
  316. Jean Rogier La Cavalcade de la Mi-CarĂȘme, L'Écho de Paris, page 3, 2e colonne .Voir l'article reproduit sur la base Commons.
  317. La Mi-CarĂȘme, La Croix, 19 mars 1898, page 2, 3e colonne.
  318. Rubrique A travers Paris, Confetti antijuifs, Le Matin, 10 mars 1899, page 3, 2e colonne. Voir l'article reproduit dans Commons.
  319. La Mi-CarĂȘme, Le Petit Journal, 23 mars 1900, page 2, 3e colonne.
  320. La Mi-CarĂȘme, Le Petit Parisien, 10 mars 1899, page 1, 5e et 6e colonnes.
  321. Portrait paru en page 1 du Petit Journal, le 23 mars 1900. Il a été réalisé, avec d'autres portraits, d'aprÚs le travail photographique d'EugÚne Pirou.
  322. La Mi-CarĂȘme Ă  Paris, Le Petit Journal, 18 mars 1898, page 1, 5e et 6e colonnes.
  323. Les lavoirs, suite de l'article dĂ©butĂ© en page 1 : La Mi-CarĂȘme Ă  Paris, Le Petit Journal, 18 mars 1898, page 2, 1re colonne.
  324. Pour la Mi-CarĂȘme. — La reine des reines des marchĂ©s., La Revue hebdomadaire, fĂ©vrier 1900.
  325. Pour la Mi-CarĂȘme, La Presse, 20 fĂ©vrier 1901, page 1, 4e colonne.
  326. Voir le Char de la Reine des Reines de Montceau-les-Mines à la cavalcade 1924 organisée dans cette ville.
  327. Confidences, dessin de Huard, La Caricature, 20 juillet 1901.
  328. Voir l'en-tĂȘte des lettres du ComitĂ© des FĂȘtes de Paris prĂ©parant les festivitĂ©s de la Mi-CarĂȘme 1905.
  329. Voir la carte-postale figurant les reines de la Mi-CarĂȘme 1908 Ă  Paris.
  330. L'en-tĂȘte d'un tract sous forme de lettre circulaire imprimĂ©e, signĂ©e par le prĂ©sident du ComitĂ©, Louis Seguin, et qui prĂ©pare les « FĂȘtes de la Mi-CarĂȘme 1914 », prĂ©cise : « ComitĂ© des FĂȘtes de Paris, Organisateur des FĂȘtes de la Mi-CarĂȘme, 23, Avenue Victoria. == Paris. TĂ©l.217-03, Secourir en rĂ©crĂ©ant, FondĂ© le , DĂ©clarĂ© conformĂ©ment Ă  la loi du , No 151 772 » (BibliothĂšque historique de la ville de Paris, dossiers ActualitĂ©s Carnaval).
  331. C'est-Ă -dire la ligne des grands boulevards.
  332. Président de la Chambre syndicale des maßtres de lavoirs et successeur de Morel.
  333. Il s'agit d'une marque de champagne.
  334. Quartier des Invalides. ComitĂ© des fĂȘtes. Statuts, Paris 1903.
  335. Article La Mi-CarĂȘme, Le Petit Journal, 17 mars 1903, page 3, 4e colonne. Voir l'article reproduit sur la base Commons.
  336. Les lavoirs, Le Petit Journal, 20 mars 1903, page 2.
  337. Voir le dessin paru dans Le Dimanche Illustré du 21 mars 1909 reproduit dans Commons.
  338. Collection Jules Beau - Photographie sportive, volume 20, annĂ©e 1903, BibliothĂšque nationale de France. Le nom du char automobile Ă©lectrique de la Reine des Reines de Paris 1903 pour la rive droite est indiquĂ© dans La Mi-CarĂȘme, article paru dans le journal L'Aurore du 16 mars 1903, page 2, 2e colonne. Voir l'article reproduit sur la base Commons. Ce char n'est pas le seul char automobile qui dĂ©file en 1903. Le 31 mai de la mĂȘme annĂ©e on voit un char automobile qui dĂ©file Ă  Roubaix.
  339. Place de la Concorde — Formation du cortùge, L'Intransigeant, 21 mars 1903, page 2, 1re colonne.
  340. Rubrique Automobile, Le Journal amusant, 28 février 1903, page 14, 3e colonne. Voir l'article reproduit sur la base Commons.
  341. Il s'agit de trois voitures de la marque De Dion, d'un modÚle lancé en 1902.
  342. Il s'agit du restaurant Marguery, tenu par Marguery, importante personnalitĂ© dans l'organisation de la Mi-CarĂȘme Ă  cette Ă©poque.
  343. Sans MĂšre ! – PiĂšce de thĂ©Ăątre en cinq actes et six tableaux, de Michel CarrĂ© et Georges Mitchell, premiĂšre reprĂ©sentation donnĂ©e au thĂ©Ăątre de l'Ambigu-Comique le 14 mai 1903.
  344. Les Annales du théùtre et de la musique, 1903, 28e année, pages 323-324.
  345. Le Petit Temps, 4 mars 1905.
  346. C'est en tous cas ce qu'a déclaré le président du Carnaval de Metz au représentant du Carnaval de Paris, en 2003, à une réunion tenue à l'hÎtel de ville de Mulhouse à l'occasion du Carnaval de cette ville.
  347. Le nom de la premiÚre reginetta palatina est Margherita Rosa, comme le rapporte Cesare Bianchi dans « Porta Palazzo e il Balon, storia e mito » (Porta Palazzo et le Balon, histoire et mythe), Editrice il punto, 1991 (cÎte à la Biblioteca Civica de Turin : 251 C 96), pages 208-210.
  348. « Le Sifflet », en italien fischiare, signifie « siffler ». Ce journal ressemble singuliÚrement, par sa présentation et ses dessins au journal français « L'Assiette au beurre ».
  349. Il Fischietto, Giornale Satirico-Umoristico-Politico-Sociale, 30 août 1904, Anno 57, No 70.
  350. Dans le programme de la tombola de la Mi-CarĂȘme 1906, Ă  Paris, conservĂ© dans les dossiers ActualitĂ©s Carnaval de la BibliothĂšque historique de la ville de Paris, figure, parmi les prix : « 5 lots : un voyage Ă  Fontainebleau en 2e classe, offerts par les Voyages Modernes, 1 rue de l'Échelle. » On mesure difficilement ce que pouvait Ă©prouver, en ces temps-lĂ , celui qui allait plus loin. (Fontainebleau n'est qu'Ă  60 kilomĂštres de Paris).
  351. L'Humanité, 14 mars 1905, page 2.
  352. Rubrique Cronaca (Chronique), La partenza delle Regine dei mercati per Parigi (Le départ des reines des marchés pour Paris), La Stampa, 28 mars 1905.
  353. Que les Américains appellent le colonel Cody. Si vous parlez, aujourd'hui, de « Buffalo Bill », à des Américains, ils ne comprennent pas qui c'est.
  354. L'Éclair, 31 mars 1905.
  355. Le mardi gras Ă  Paris, Le Petit Parisien, 7 mars 1878, 5e colonne
  356. La Mi-CarĂȘme Ă  Paris, Le Journal du dimanche, .
  357. « Puis le scrutin est ouvert, aprĂšs que les six concurrentes, leur numĂ©ro d'ordre Ă©pinglĂ© au corsage, sont montĂ©es sur l'estrade pour fixer le choix des Ă©lecteurs — et des Ă©lectrices trĂšs nombreuses. » Le Petit Journal, 29 janvier 1906
  358. L'Éclair, 26 fĂ©vrier 1906.
  359. La Mi-CarĂȘme, Le Figaro, 23 mars 1906, page 4, 1re colonne.
  360. Voir le char de Gargantua à la Cavalcade du BƓuf Gras 1902.
  361. Le Petit Journal, 23 mars 1906, page 2, 6e colonne.
  362. La Mi-CarĂȘme, Le Matin, 22 mars 1906, page 2, 1re colonne.
  363. Voir par exemple le char de la Reine des Reines de Paris 1908.
  364. Voir la dĂ©libĂ©ration du Conseil municipal de Paris du 30 dĂ©cembre 1911, oĂč la subvention pour le cortĂšge de la rive gauche a Ă©tĂ© votĂ©. 29. — Subvention Ă  la FĂ©dĂ©ration des comitĂ©s de la rive gauche pour la fĂȘte de la Mi-carĂȘme., Bulletin municipal officiel de la ville de Paris, 6 janvier 1912, p. 146-147.
  365. L'usage de la recette du bal de l'Opéra au bénéfice des pauvres apparaßt dans Le National, Feuille Politique et Littéraire, du 17 février 1830, page 2. Il est écrit à la fin de sa description du somptueux bal de l'Opéra tenu la veille :
    Un sentiment vrai se joignait au plaisir causé par ce spectacle, c'était la certitude d'un bienfait considérable, car on savait que la recette était de plus de cent mille francs. Notre France est vive, mobile mais elle est bonne, compatissante, elle fait le bien aussi volontiers qu'elle s'amuse.
  366. En fait, pas une reine, mais une « dĂ©esse », voir, vers la fin de cet article, la liste des reines non françaises, invitĂ©es Ă  la fĂȘte.
  367. Il s'agit d'une gĂ©ante en temps normal portĂ©e Ă  dos d'homme et pour la circonstance installĂ©e sur une petite plateforme roulante attelĂ©e. Les bras sont destinĂ©s Ă  ĂȘtre manipulĂ©s avec des perches par deux accompagnateurs. Se reconnaĂźt ici une gĂ©ante rĂ©alisĂ©e selon la technique traditionnelle des gĂ©ants de Catalogne.
  368. Bulletin municipal officiel de la ville de Paris, 4 janvier 1910, page 55, 1re colonne.
  369. DĂ©tail d'une photo de l'Agence Rol.
  370. « Que deviennent les reines de la Mi-CarĂȘme ? », Le Gaulois, 19 fĂ©vrier 1914.
  371. « Les reines de la Mi-CarĂȘme Ă  Saint-SĂ©bastien », Le Petit Parisien, 20 avril 1908.
  372. « Les reines de la Mi-CarĂȘme Ă  Madrid », Le Petit Parisien, 23 avril 1908. Nos reines Ă  Madrid, La Justice, rubrique À l'Ă©tranger, 28 avril 1908, page 1, 5e colonne.
  373. « Les reines de Paris à Naples », Le Petit Journal, 5 septembre 1910, page 1.
  374. « Les reines parisiennes sont parties pour Prague et Plzeƈ », Le Petit Journal, 28 septembre 1910.
  375. Jean Lecoq, Propos d'actualité, Les Reines des halles aux courses de taureaux, Le Petit Journal, 27 avril 1908, page 2, 3e colonne.
  376. Voir la carte-postale souvenir de la Cavalcade Paris-Chartres 1906 et le Char de la Reine des Reines de Paris Ă  la Cavalcade Paris-Chartres le .
  377. Voir la photo d'Augustine Orlhac, Reine des Reines de Paris 1909, et ses demoiselles d'honneur, aux FĂȘtes Normandes Ă  Rouen en juin 1909.
  378. Voir une carte-postale figurant Jean-Baptiste Doussineau.
  379. Article LA MI-CARÊME Un aĂ©roplane et un dirigeable ont pris part Ă  cette belle journĂ©e, Le Petit Journal, vendredi 24 mars 1911, pages 1 et 2. Voir une carte-postale figurant le dirigeable Astra TorrĂšs au-dessus du cortĂšge de la Mi-CarĂȘme 1911. À noter que Le Petit Journal raccourcit le nom du dirigeable qui devient juste « TorrĂšs ».
  380. La Mi-CarĂȘme, La composition et les itinĂ©raires des diffĂ©rents cortĂšges, Le Petit Parisien, page 2, 3e colonne ; voir aussi l'article « Les groupes du Carnaval de Nice en route de Nice Ă  Paris », Le Petit Journal, 13 mars 1912.
  381. Dans le supplément hebdomadaire illustré du Petit Journal paru le 17 mars 1912, la couverture s'orne du char de S. M. Carnaval XXXX, au verso se trouve Explication de nos gravures, Le carnaval de Nice à Paris : un commentaire de l'événement, et, en page du milieu, une illustration figurant le défilé des chars de la Rascasse, du Carnaval, des Gardiens du Louvre et de la Vie chÚre. Voir le journal sur Internet. Voir, reproduits sur la base Commons : le commentaire, la couverture avec le char de S. M. Carnaval XXXX et le défilé des chars de la Rascasse, du Carnaval, des Gardiens du Louvre et de la Vie chÚre.
  382. Voir une carte postale du Carnaval de Nice 1912 figurant le char des Gardiens du Louvre.
  383. Le Carnaval de Nice Ă  Paris, Le Petit Journal, 13 mars 1912.
  384. Photo de l'Estudiantina sur son char dans le cortĂšge de la Mi-CarĂȘme au Carnaval de Paris 1912.
  385. Carte-postale montrant le Char de la Vie ChÚre défilant au Carnaval de Chùlon-sur-Saone en 1913.
  386. Bloc-Notes Parisien, Les Trois CortĂšges de la Mi-CarĂȘme, Le Gaulois, 14 mars 1912, page 1, 5e et 6e colonnes.
  387. DĂ©tail d'une photo prise par l'Agence Rol le jeudi de la Mi-CarĂȘme 18 mars 1909.
  388. Les reines de Paris Ă  Naples, Le Petit Journal, 5 septembre 1910, page 1, 5e et 6e colonnes.
  389. Char du Bouillon Oxo, Je sais tout, magazine encyclopédique illustré, 1912, page 380.
  390. Sa photo est parue dans Le Petit Journal, le 2 mars 1910.
  391. Le Petit Parisien, 15 mars 1909, page 3.
  392. Le Petit Parisien s'est trompĂ©, en baptisant ici, la reine des reines de Paris 1909 « Orlach ». Son nom, en fait, est « Orlhac » (voir notamment, Ă  ce propos, Le Petit Journal, de la mĂȘme Ă©poque).
  393. Voir la photo de la Reine des Reines de Paris défilant à Saumur le 16 mai 1909 sur le site Internet Saumur jadis ou, sur Commons : Photo du char de la Reine des Reines de Paris 1909 prise à l'entrée de la rue du Marché-Noir à Saumur le 16 mai 1909.
  394. Pour approfondir la question il faudrait consulter « La Correspondance tchÚque », revue en français qui paraissait à Prague à partir de 1902.
  395. Sans précisions à propos des Sokols, la presse parisienne en 1910 et 1911 rapporte que les Parisiens crient Nazdar ! aux reines tchÚques.
  396. Douane citadine, ici, bien sûr, celle de Paris.
  397. Document conservé dans les dossiers Actualités Carnaval de la BibliothÚque historique de la ville de Paris
  398. DĂ©tail d'une photo de l'Agence Rol.
  399. Les reines, Le Matin, 5 février 1912, page 4, 6e colonne. Voir l'article reproduit sur la base Commons.
  400. Propos de LĂ©on BrĂ©zillon extraits du chapitre Il faut des fĂȘtes aux Parisiens, de l'article Comment on organise la Mi-CarĂȘme, Almanach pratique illustrĂ© du « Petit Parisien », 1912, pages 98-99, article signĂ© Paul LagardĂšre.
  401. Sources : BibliothĂšque administrative de la ville de Paris, budgets imprimĂ©s de la ville de Paris. Archives de Paris et de l'ancien dĂ©partement de la Seine, dossier sur le 14 juillet 1904. Cet aspect de la fĂȘte est aussi rapportĂ© par Faure, dans son ouvrage sur le Carnaval de Paris, paru en 1978.
  402. Trois photos prises le jour de la Mi-CarĂȘme 1912 : La Rose des Roses montant sur son char, La Rose des Roses sur son char, La Rose des Roses sortant de l'HĂŽtel de Ville.
  403. La Mi-CarĂȘme, Le Matin, 28 fĂ©vrier 1912, page 6, 6e colonne. Voir l'article reproduit sur la base Commons.
  404. Le Petit journal, 27 février 1913, page 2, 1re colonne.
  405. Cette fĂȘte est annoncĂ©e par Le Petit Parisien du 4 mai 1913, page 2, 2e colonne. Le Petit Parisien en donne un compte-rendu dans son numĂ©ro du 5 mai 1913, page 2, 6e colonne. Voir aussi l'article On fĂȘta, hier, le printemps, Et il pleuvait, pleuvait !, dans Le Matin, du 5 mai 1913, p. 1, 2e colonne. Ce dernier article prĂ©cise le prĂ©nom d'HĂ©lĂšne Mangeot. Cet article est reproduit sur la base Commons. On peut voir plusieurs photos de cette fĂȘte sur le site Gallica : La rose des roses, Mademoiselle Mangeot, au pied de son char avec ses dauphines. La rose des roses sur son char avec ses dauphines. Le char de la rose des roses. Les roses de la rive gauche. Char de la violette.
  406. Le Petit Parisien fait le compte-rendu avec photo de cette fĂȘte le 4 mai 1914 dans son article La Rive gauche a vu dĂ©filer le cortĂšge de la Rose des Roses, page 2, 5e colonne. Des photos de cette fĂȘte sont visibles sur le site Gallica : Le char de tĂȘte : un char gaulois. Un carrosse. Un char romain antique. La charrette de la vivandiĂšre escortĂ©e de sans-culottes. Une chaise Ă  porteurs.
  407. La coĂŻncidence des deux fĂȘtes est Ă©voquĂ©e dans l'article La Promenade du BƓuf Gras, L'HumanitĂ©, 20 fĂ©vrier 1913, page 4, 5e colonne. Voir l'article reproduit dans Commons.
  408. Coupure de presse extraite du quotidien Le Journal, 26 janvier 1914.
  409. Les huit candidates Ă  l'Ă©lection de Reine des Reines 1914.
  410. En ligne sur Internet se trouve une photo prise Ă  Paris en 1914 des reines de Boulogne et de Turin et une autre montrant l'imposant char de reines dĂ©filant dans le cortĂšge du 19 mars 1914. La fĂȘte des blanchisseuses existe aussi en 1914 Ă  OrlĂ©ans oĂč dĂ©filent une quinzaine de chars avec la Reine des GuĂȘpes.
  411. Article signĂ© Tout-Paris, Bloc-Notes Parisien, Que deviennent les Reines de la Mi-CarĂȘme ?, Le Gaulois, 19 fĂ©vrier 1914, page 1, 5e et 6e colonnes.
  412. Le Petit Journal, 12 mars 1915.
  413. Rubrique Échos, Le Figaro, 12 mars 1915, page 3, 1re colonne.
  414. L'Éclair, 28 mars 1919.
  415. S. M. la Reine des reines de Paris, Le Petit Parisien, 22 février 1920, page 1, 5e colonne.
  416. Dossiers Actualités Carnaval de la BibliothÚque historique de la ville de Paris.
  417. Mlle Buchet reine du 12e a été élue hier reine des reines de Paris, Le Petit Parisien, 27 février 1922, page 1, 6e colonne.
  418. L'actualité par le croquis. D'un jeudi à l'autre, Floréal. L'hebdomadaire du monde du travail, 4 mars 1921, page 10.
  419. « LA REINE DES ÉTUDIANTS - L’association gĂ©nĂ©rale des Ă©tudiants procĂ©dera demain soir, Ă  21 heures, en sa maison, 13 et 15, rue de la BĂ»cherie, Ă  l'Ă©lection de « La Lisette ». Cette Ă©lection sera suivie d'un grand bal. », La Presse, 21 fĂ©vrier 1922, page 2. Les Ă©tudiants parisiens paraissent s'ĂȘtre dotĂ©s, pour la Mi-CarĂȘme, au cours des annĂ©es, Ă  partir de 1894, de Reines porteuses de titres divers.
  420. Article « La Reine des Corses de Paris », La Presse, jeudi 2 mars 1922, page 2.
  421. Cette Reine existe toujours en 1939, annĂ©e oĂč elle est couronnĂ©e par Tino Rossi
  422. Extrait de l'article Un somptueux cortĂšge de Mi-CarĂȘme sous un ciel d'hiver, Les Reines ont dĂ©filĂ© dans des automobiles fermĂ©es, Le Petit Journal, 24 mars 1922, page 1, 4e, 5e et 6e colonnes.
  423. Les confettis seront à nouveau par la suite victimes à Paris d'une interdiction renouvelée chaque année de 1923 à 1932.
  424. Un coup d'Ă©tat : Mlle Germaine Buchet n'est plus Reine des Reines, Le Petit Parisien, 2 juillet 1922, page 1, 3e colonne.
  425. Les reines de Paris se déplacent, Le Petit Journal, 2 juillet 1922, page 3, 3e et 4e colonnes.
  426. Les fĂȘtes de Paris en 1923, Le Petit Parisien, 11 aoĂ»t 1922, page 2, 2e colonne.
  427. MĂ©mento pour mars 1923, FĂȘtes catholiques, civiles et de famille, Almanach illustrĂ© du Petit Parisien pour 1923, page 25, 1re colonne.
  428. La parution du roman-feuilleton de Maxime La Tour Reine des Reines, dont l'hĂ©roĂŻne est Reine des Reines de la Mi-CarĂȘme parisienne, est annoncĂ©e Ă  partir du 23 mars 1922 dans La Presse, 22 mars 1922, page 1, 2e colonne. Voir l'annonce reproduite sur la base Commons.
  429. Le Petit Journal, rubrique Bals, 28 mars 1935, page 5, 3e colonne. Voir l'annonce reproduite sur la base Commons.
  430. Annonce pour le bal de la Mi-CarĂȘme parue dans la rubrique Spectacles et concerts, Le Petit Parisien, jeudi de la Mi-CarĂȘme 11 mars 1920, page 3, 5e colonne.
  431. L'Ă©lection de la Reine du 7e arrondissement de Paris est annoncĂ©e dans la rubrique Échos et propos, Aujourd'hui, RĂ©unions, du journal Le Matin, 20 fĂ©vrier 1937, page 2, 5e colonne.
  432. Paris dans les années 30
  433. Paris dans les années vingt
  434. L'encyclopédie du Tango - Magic City
  435. Agence photographique
  436. (en) David Higgs, Queer Sites: Gay Urban Histories Since 1600, Ă©ditions Routledge, 1999, p. 27
  437. L'Ă©lection de la reine des reines de Paris, Le Matin, 23 mars 1935, page 9, 2e colonne. Voir l'article reproduit sur la base Commons.
  438. Mlle Fernande Peiffer élue reine du 6e arrondissement, Le Petit Parisien, 6 février 1922, page 2, 3e colonne. Voir l'article reproduit dans Commons.
  439. "Une Saison Parisienne", L'Homme libre, 5 janvier 1923, page 2, 3e et 4e colonnes. Voir le début de l'article reproduit sur la base Commons, et la fin de l'article.
  440. Source : coupure de presse conservée dans les dossiers Actualités Carnaval à la BibliothÚque historique de la ville de Paris.
  441. Le rĂ©cit de la journĂ©e de la Mi-CarĂȘme 1923 est fait dans l'article Il a la vie dure le Carnaval !, paru dans Le Petit Parisien du vendredi 9 mars 1923, pages 1 et 2. Le titre de l'article fait rĂ©fĂ©rence au temps exĂ©crable de la journĂ©e et Ă  l'interdiction des confettis et serpentins qui n'ont pas empĂȘchĂ©s la fĂȘte d'avoir lieu quand mĂȘme. Voir une photo de presse oĂč figurent la Reine des Reines de Paris 1923 avec ses deux demoiselles d'honneur.
  442. Voir une carte postale figurant la Reine des Abeilles de la Mi-CarĂȘme 1914 Ă  OrlĂ©ans.
  443. Almanach illustré du Petit Parisien pour l'année 1924, page 108.
  444. Au ComitĂ© des fĂȘtes de Paris, M. Aublanc expose les motifs de sa dĂ©mission, Le Petit Parisien, 9 mars 1924, page 2, 2e colonne.
  445. UNE MI-CARÊME « A L'IMPROVISADE », MalgrĂ© la pluie la foule s'est empressĂ©e sur le parcours du cortĂšge, Le Petit Journal, 28 mars 1924, page 1, 5e et 6e colonnes, page 2, 1re colonne.
  446. La Mi-CarĂȘme, Le cortĂšge du bƓuf gras parcourt la capitale sous une pluie battante, Le Matin, 28 mars 1924, page 2, 4e colonne.Voir l'article reproduit sur la base Commons.
  447. RenĂ© Dubreuil Les GaitĂ©s de la Semaine, Sur la Mi-CarĂȘme qui disparaĂźt, Causerie sentimentale et philosophique, Le Journal amusant, n°255, 29 mars 1924, p.5, 1re colonne.
  448. REINE DES BLANCHISSEUSES DE BOULOGNE-SUR-SEINE Par une joyeuse cavalcade fut fĂȘtĂ©e, hier cette souverainetĂ© d'un jour, Le Matin, 31 mars 1924, page 1. Voir l'article reproduit sur la base Commons.
  449. L'abeille du 19e arrondissement est reine de Paris, Le Matin, 29 juin 1924, page 3, 5e colonne. Voir l'article reproduit sur la base Commons.
  450. Le Petit Parisien, 19 mars 1925, page 2, 7e colonne.
  451. Nous reverrons la Mi-CarĂȘme, La Reine des Reines entrera dans Paris le 19 mars 1925, Paris-soir, 20 novembre 1924, page 3, 4e colonne. Voir l'article reproduit sur la base Commons.
  452. DĂ©but de l'article Les fĂȘtes de la mi-carĂȘme Ă  Paris, Le Matin, 7 mars 1929, page 2, 2e colonne. Voir l'article entier reproduit dans Commons.
  453. L'Intransigeant, 20 mars 1925, page 2, 2e colonne.
  454. La Mi-CarĂȘme Ă  Paris, Le Petit Journal, 25 mars 1927, page 2, 4e et 5e colonnes.
  455. Photos du passage du cortĂšge de la Mi-CarĂȘme 1928 sur la place de l'OpĂ©ra : passage du char de la Reine des Reines, 1, passage du char de la Reine des Reines, 2, passage du char du BƓuf Gras.
  456. La Mi-CarĂȘme sous le soleil, Le Petit Journal, page 2, 4e colonne.
  457. Le Temps, 12 mars 1926, article Le cortĂšge de la mi-carĂȘme, page 6, 5e et 6e colonnes.
  458. Mademoiselle Simone MaĂźtre (Le Gaulois, 6 mars 1926, page 2).
  459. La Garde rĂ©publicaine, Ă  cheval, ouvre, habituellement, les cortĂšges du Carnaval de Paris. Sa derniĂšre participation, Ă  ce jour, remonte au cortĂšge de la Promenade du BƓuf Gras, du dimanche 20 avril 1952 (voir : Combat, 21 avril 1952, article « Dans les flonflons des fanfares, Le BƓuf Gras, solennel et impavide, a sillonnĂ© les rues du 19e arrondissement »).
  460. Le Soutien de Saint Gilles qui a participĂ© deux fois Ă  la Mi-CarĂȘme Ă  Paris Ă©tait une fanfare bigophonique.
  461. Dans l'article du journal Le Temps du 12 mars 1926, le nom de la Reine des Reines de Paris Mathilde Isembart est déformé en « Izembert ». L'erreur est ici corrigée.
  462. Par le temps qui court, Les comités ennemis, Cyrano, satirique hebdomadaire , 8 décembre 1929, p. 122.
  463. Article La Mi-CarĂȘme sans cavalcade, Le Petit Parisien, 12 mars 1931, page 6, 3e colonne.
  464. Pas de cortĂšge de la mi-carĂȘme, Le Matin, 4 mars 1934, page 2, 3e colonne.
  465. Le Figaro, 9 mars 1934, page 3, 2e colonne.
  466. La Mi-CarĂȘme s'en va, L'Ouest-Éclair, 13 mars 1931, page 2, 4e colonne.
  467. Sous un clair soleil le cortÚge des reines a défilé hier dans Paris, Le Petit Parisien, 13 avril 1931, page 1, 2e colonne.
  468. Raymond de Nys, La Mi-CarĂȘme retardĂ©e, Le Petit Parisien, 13 avril 1931, page 2, 4e colonne.
  469. Le Petit Parisien du 2 mars 1933, page 4, 2e colonne présente Henriette Pointal en qualité de « Reine de Paris ».
  470. La Mi-CarĂȘme, Le Petit Parisien, jeudi 23 mars 1933, page 5, 2e colonne. Dans cet article Henriette Pointal est prĂ©sentĂ©e en qualitĂ© de « Reine des Reines de Paris ».
  471. La tradition s'en va : Ă  Paris, la Mi-CarĂȘme fut lamentable, Quelques chariots branlants, 7 ou 8 limousines d'officiels... C'est tout, L'Ouest-Éclair, 8 mars 1919, page 2, 5e colonne.
  472. La Mi-CarĂȘme Ă  Paris, Les reines en visite au « Petit Parisien », Le Petit Parisien, 9 mars 1934, page 8, 2e et 3e colonnes.
  473. La foire Saint-Dominique 1934 avec son BƓuf Gras est annoncĂ© dans la presse : La foire Saint-Dominique se tiendra de mercredi Ă  dimanche dans le quartier du Gros-Caillou, Le Matin, 5 mars 1934, page 2, 4e colonne. Voir l'article reproduit dans Commons.
  474. Photo de la Cavalcade de l'esplanade des Tuileries, jeudi de la Mi-CarĂȘme 8 mars 1934.
  475. Les fĂȘtes commerciales de l'avenue d'OrlĂ©ans se sont ouvertes hier, Le Matin, 3 mars 1934, page 9, 3e colonne. Voir l'article reproduit dans Commons. Et aussi : photo de la Cavalcade au Lion de Belfort, n°1 et no 2, jeudi de la Mi-CarĂȘme 8 mars 1934.
  476. Cet événement filmé pour les actualités est visible au Forum des images de la ville de Paris.
  477. J. Madelaigue, La Vie de Paris, Une Mi-CarĂȘme en bourgeons, L'Ouest-Éclair, 4 mars 1932, page 2, 2e et 3e colonnes.
  478. Une photo presque identique illustrant l'article La Mi-CarĂȘme Ă  Paris publiĂ© le 9 mars 1934 dans Le Petit Parisien, page 8, est sous-titrĂ©e : Les fĂȘtes de la rue Saint-Dominique. Voir l'article reproduit sur la base Commons.
  479. La photo montrant le dĂ©filĂ© d'enfants costumĂ©s sur les Champs ÉlysĂ©es le jeudi de la Mi-CarĂȘme 28 mars 1935 illustre l'article La Mi-CarĂȘme Ă  Paris, Le Petit Parisien, 29 mars 1935, p. 1, 7e colonne.
  480. En 1936 le BƓuf Gras dĂ©file Ă  la Mi-CarĂȘme, alors que sa date traditionnelle de sortie, c'est durant les jours gras, dont le Mardi Gras.
  481. Président de la République.
  482. Mi-CarĂȘme froide et grise, Le Petit Journal, 5 mars 1937, page 1.
  483. Mi-CarĂȘme 1937, OĂč les vaches - maigres - tuent le bƓuf gras, Le Petit Parisien, 5 mars 1937, lendemain de la Mi-CarĂȘme, page 9, 4e colonne.
  484. Voir par exemple la rĂ©ception de la Reine des Reines de Paris 1935 et de l'ImpĂ©ratrice des provinces de France 1935 par Madame Langeron, Ă©pouse du PrĂ©fet de police, Ă  la PrĂ©fecture de police le jeudi de la Mi-CarĂȘme 28 mars 1935 annoncĂ©e par Le Petit Parisien du mĂȘme jour, page 7, 4e colonne. Voir l'article reproduit sur la base Commons. La rĂ©ception de Fernande Botton Reine des Reines de Paris 1937 et Colette Richardy ImpĂ©ratrice des provinces françaises 1937 par Madame Langeron, Ă©pouse du PrĂ©fet de police, Ă  la PrĂ©fecture de police le jeudi de la Mi-CarĂȘme 4 mars 1937 rapportĂ©e dans un article du Figaro publiĂ© le 5 mars 1937.
  485. Article Mi-CarĂȘme, L'Intransigeant, 17 mars 1939, page 5, 2e colonne.
  486. La Mi-CarĂȘme, Le Petit Parisien, 28 fĂ©vrier 1940, page 1.
  487. Précisions données en 1994 par Marcel Gache président des marchés parisiens.
  488. « Photo de deux Forts des Halles embrassant leur reine en 1935 »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?).
  489. « Les Forts des Halles avec leurs reines apportant le muguet au Palais de l'ÉlysĂ©e, le »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?) ; « les mĂȘmes, le mĂȘme jour, avec le prĂ©sident de la RĂ©publique RenĂ© Coty et son Ă©pouse »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?).
  490. Article du journal France-Soir, coupure de presse conservée aux dossiers Actualités Carnaval de la BibliothÚque historique de la ville de Paris.
  491. Article : « Reine des forains : une couronne pour la bonne cause », dans l'hebdomadaire Télé Loisirs, numéro 948, 26 avril au 2 mai 2004.
  492. Illustration de couverture de la partition de la chanson la Grande ChaumiÚre, paroles de Julien Fauque, musique de Frédéric Barbier, chantée par Augustine Kaiser à l'Eldorado.
  493. En 1977 Jacques Chirac est le premier maire de Paris Ă©lu depuis 106 ans.
  494. Rapport Rousso, 2001, qui cite Antoine Prost, Éducation, sociĂ©tĂ©s et politiques. Une histoire de l’enseignement de 1945 Ă  nos jours, Paris, Édition du Seuil, 1997 (nouvelle Ă©dition), 254 p., p. 139 ; Christophe Charle, Jacques Verger, Histoire des universitĂ©s, Paris, PUF, 1994, (collection « Que sais-je ? »), p. 121-122
  495. Les congés scolaires des jours gras, Le Temps, 25 février 1936, page 8, 4e colonne. Voir l'article reproduit dans Commons.
  496. Exprimant bien l'usurpation de la Mi-CarĂȘme par les hommes et le commerce parisien et la rĂ©-interprĂ©tation de son histoire, on lit par exemple : « À Paris la mi-carĂȘme fut fĂȘtĂ©e d'abord par les Ă©tudiants, les marchands des halles et les blanchisseuses, parmi lesquelles on Ă©lisait la reine des reines. Aujourd'hui des groupements plus gĂ©nĂ©raux participent Ă  cette fĂȘte. » Larousse du XXe siĂšcle, volume 4, lettres I-M, page 858, Ă©ditĂ© en 1931. Les rĂ©cupĂ©rateurs se dĂ©sintĂ©ressant de la Mi-CarĂȘme, on trouve oĂč on peut des arguments justificatifs de la situation de la fĂȘte. Comme on le voit en 1935, la Reine des Reines au micro des actualitĂ©s filmĂ©es invoque le manque d'argent et dĂ©clare que (avec la crise) « surtout depuis deux ans, impossible au carnaval de faire des dĂ©filĂ©s comme autrefois dans la rue. » Plus tard on trouvera d'autres « arguments » : la vie « moderne », les dĂ©parts en week-end, la circulation qu'on ne peut, ni doit troubler avec des cortĂšges, la frivolitĂ© et la superficialitĂ© supposĂ©es des reines, assimilĂ©es Ă  des miss et autres reines de beautĂ©, etc.
  497. Archives photographiques de l'Agence France-Presse et dossiers Actualités Carnaval de la BibliothÚque historique de la ville de Paris. Le dernier cortÚge dont l'existence est attestée ici, a défilé en 1960.
  498. Le Monde, 13 mars 1953
  499. Vercelli, ville du Piémont et capitale du riz, en Italie.
  500. Comitato Nazionale degli Studenti delle Accademie di Belle Arti d'Italia (ComitĂ© National des Étudiants des AcadĂ©mies des Beaux-Arts d'Italie), dont le siĂšge est Ă  Bologne.
  501. Détail d'un dessin anti dreyfusart paru dans Psst...!, 5 février 1898.
  502. Une petite fille, qui devait défiler, montée sur un ùne, en référence à Zizi-Chiffon, Reine des biffins au Carnaval de Paris 1905.
  503. Un petit garçon, en rĂ©fĂ©rence au roy des bouchers qui apparaĂźt dans la premiĂšre description connue du BƓuf Gras, en 1739. Il Ă©tait Ă©galement prĂ©vu Elena, reine du BƓuf Gras et Sire Olivier, Ă©cuyer tranchant du prince de l'Ă©table, dont seul l'immense couteau carnavalesque sera finalement prĂ©sent, apportĂ© au cortĂšge de renaissance de la Promenade du BƓuf Gras, le 27 septembre 1998.
  504. Basile Pachkoff « Carnaval du BƓuf Gras de Paris 1995, 18-26 fĂ©vrier 1995 », brochure Ă©ditĂ©e en novembre 1994, page 2.
  505. Allusion à l'envol du faucon qu'on décapuchonne en fauconnerie.
  506. Le cortĂšge de la Mi-CarĂȘme s'est dĂ©roulĂ© sous la pluie, Le Petit Parisien, 19 mars 1909, page 1, 2e colonne.
  507. Corda Fratres signifie en latin les CƓurs Frùres.
  508. Le Parisien, Ă©dition d'Île-de-France, 15 mars 2009, page 14 : La FĂȘte des blanchisseuses ressuscitĂ©e, Le Parisien, Édition de Paris, 16 mars 2009, page III : Les blanchisseuses sont de retour.
  509. Le dĂ©filĂ© a Ă©tĂ© annoncĂ© entre autres par Le Parisien, Édition de Paris du 16 mars 2009, par Paris MĂŽmes, numĂ©ro de fĂ©vrier-mars 2010, page 32.
  510. L'illustration originale est en couleurs.
  511. Article La cavalcade de la Mi-CarĂȘme, L'Illustration, 3 mars 1894, page 172.
  512. Le Petit Parisien, 6 mars 1929, 3e page, 3e colonne.
  513. Le prĂ©nom de la Reine des Reines 1891 est indiquĂ© dans le compte-rendu de la Mi-CarĂȘme publiĂ© dans Le Petit Journal, 6 mars 1891, page 2, 5e colonne.
  514. Le Journal illustré, 27 mars 1892
  515. SƓur de la Reine des Reines Henriette Delabarre.
  516. La Mi-CarĂȘme Ă  Paris, Le Petit Journal, 25 mars 1892, page 2, 2e colonne.
  517. Programme officiel de la fĂȘte, conservĂ© au Cabinet des Estampes de la BNF.
  518. Article La Mi-CarĂȘme, Le Figaro, 2 mars 1894, page 2, 4e et 5e colonnes.
  519. Programme officiel de la fĂȘte, conservĂ© au Cabinet des Estampes de la BNF.
  520. Le nom de la Reine des Reines de Paris 1897 est indiquĂ© dans l'article La Mi-CarĂȘme, Le Petit Parisien, 26 mars 1897, page 2, 2e colonne. Les noms de ses quatre demoiselles d'Honneur figurent dans La Mi-CarĂȘme Ă  Paris, Le Petit Journal, 26 mars 1897, page 1, 6e colonne.
  521. La Mi-CarĂȘme, Le Petit Parisien, 17 mars 1898, page 1, 4e colonne.
  522. Le Petit Journal, 4 février 1899.
  523. Le Petit Journal, 23 mars 1900.
  524. La Mi-CarĂȘme, Le Petit Parisien, 15 mars 1901, page 1, 6e colonne nomme la Reine des Reines de Paris 1901 Mlle Poirier. Dans l'article L'Ă©pilogue du carnaval, Cavalcades de la Mi-CarĂȘme, paru dans La Presse, 15 mars 1901, page 1, la Reine des Reines est appelĂ©e Marlin-Poirier. C'est Ă©galement le cas dans Le Petit Journal, du 15 mars 1901, 1re page, 5e et 6e colonnes, qui, en plus, indique son prĂ©nom ainsi que les noms et prĂ©noms de ses trois demoiselles d'Honneur.
  525. Article Les Cavalcades d'Aujourd'hui, Le Petit Parisien, 6 mars 1902, page 1, 4e et 5e colonnes.
  526. Article Les Cavalcades de la Mi-CarĂȘme, Le Petit Parisien, 7 mars 1902, pages 1 et 2.
  527. Article La Mi-CarĂȘme, Le Petit Parisien, 18 mars 1903, page 2, 2e, 3e et 4e colonnes. La Mi-CarĂȘme, La Justice, 20 mars 1903, page 1, 3e colonne. Le Petit Parisien du 18 mars 1903 donne pour demoiselles d'honneur : Masson, Barbare, Jeunel et Amandine Laurent. Les noms et prĂ©noms indiquĂ©s ici sont ceux publiĂ©s dans La Justice du 20 mars 1903. Voir l'article de La Justice reproduit sur la base Commons.
  528. L'Éclair, 27 fĂ©vrier 1905.
  529. Le Gaulois, 19 février 1914. Photo dédicacée de la Reine des Reines de Paris 1907.
  530. La Mi-CarĂȘme de 1908, Paris a acclamĂ©, hier, ses Reines et celles des anciennes provinces, Le Petit Journal, 27 mars 1908, page 1, 3e colonne. Photo de la Reine des Reines de Paris 1908 avec ses deux demoiselles d'honneur.
  531. Le Petit Parisien, lundi 22 février 1909, page 2, et jeudi 18 mars 1909, page 4.
  532. Son Ă©lection est rapportĂ©e par L'Éclair, 7 fĂ©vrier 1910. Par la suite, Élisa Gaillard prend sa place. « Au moment oĂč, aprĂšs sa descente du train, la jeune reine (tchĂšque, Ruzena Brazova) arrive dans le hall de la gare (de l'Est) accompagnĂ©e de M. BrĂ©zillon et des membres du comitĂ© (des fĂȘtes de Paris), Mlle Élisa Gaillard, la nouvelle reine des reines, qui remplace Mlle ThĂ©rĂšse Choque, qu'un gros rhume a forcĂ©e Ă  abandonner sa royautĂ©, s'avance prĂšs d'elle, entourĂ©e de Mlles Vanek, ses demoiselles d'honneur, ainsi que de toutes les reines de Paris, et lui remet un superbe bouquet. » Le Petit Journal, 27 fĂ©vrier 1910.
  533. La Mi-CarĂȘme 1910, La Reine de la Rive gauche, Le Petit Journal, 10 janvier 1910, p.3, 4e colonne. La photo d’Élisa Gaillard, Reine du Temple et celle de ThĂ©rĂšse Choque Reine de la Rive gauche figurent en premiĂšre page, 1re et 2e colonnes, dans l'article RoyautĂ©s de Mi-CarĂȘme. Voir cet article reproduit sur la base Commons.
  534. Le Petit Journal, 2 mars 1910.
  535. Le Petit Journal, 21 mars 1911. Jeanne QuĂ©ru a Ă©tĂ© filmĂ©e par les ActualitĂ©s Éclair, voir la Filmographie du Carnaval de Paris
  536. La Mi-CarĂȘme, Le cortĂšge de la Reine des Reines a dĂ©filĂ© hier dans Paris, Le Petit Journal, 28 fĂ©vrier 1913, page 3.
  537. Photo de l'arrivée de la Reine des Reines 1913 à l'hÎtel de ville.
  538. Le Petit Journal, 17 mars 1914.
  539. L'interdiction du Carnaval de Paris par le préfet de police est prononcée en janvier 1915. Voir Le Petit Parisien, 27 janvier 1915, page 3, 5e colonne.
  540. Le Temps, 10 mars 1920
  541. La petite Gironde, 5 mars 1921.
  542. Les reines de la Mi-CarĂȘme, Le Petit Parisien, 6 fĂ©vrier 1921, page 2, 2e colonne.
  543. Son Ă©lection est rapportĂ©e par L'Écho de Paris, du 27 fĂ©vrier 1922. Germaine Buchet et les 19 autres reines de Paris, ont Ă©tĂ© filmĂ©es par les ActualitĂ©s Eclair, voir la Filmographie du Carnaval de Paris.
  544. Article Mi-CarĂȘme, Le Petit Journal, 27 mars 1924, page 1.
  545. L'abeille du 19e arrondissement est reine de Paris, Le Matin, 29 juin 1924, page 3, 5e colonne.
  546. Georgette Fraigneux est dactylographe. Le rĂ©cit de la fĂȘte est donnĂ© dans l'article La Mi-CarĂȘme, Le Petit Parisien, 20 mars 1925, page 1 (suite en page 3). Mi-CarĂȘme ensoleillĂ©e, Le cortĂšge des reines a parcouru en autos, parmi les vivats et au milieu de la joie populaire, presque tous les quartiers de Paris, Le Petit Parisien, 20 mars 1925, page 3, 4e colonne.
  547. Le Temps, 21 mars 1925.
  548. Paris a fĂȘtĂ© hier toutes ses reines..., Le Petit Journal, 12 mars 1926, page 1. L'Illustration n°4332 du 13 mars 1926 parle Ă©galement de Mathilde Isembart.
  549. Article La Mi-CarĂȘme s'annonce brillante et joyeuse, Le Petit Parisien, 7 mars 1929, page 2, 5e colonne. Cet article prĂ©cise que Suzanne Petauton est la reine de la FĂ©dĂ©ration des comitĂ©s d'arrondissements.
  550. La Mi-CarĂȘme Ă  Paris, Le Petit Parisien, 8 mars 1929, page 2, 3e colonne.
  551. Les fĂȘtes de la Mi-CarĂȘme, Le Petit Parisien, 28 mars 1930, page 3, 5e colonne.
  552. Le comitĂ© gĂ©nĂ©ral des fĂȘtes a Ă©lu sa reine des reines, Le Matin, 2 mars 1932, page 8, 2e colonne. Voir l'article reproduit dans Commons.
  553. La reine des reines de Paris pour 1934 a été élue hier, Le Matin, 5 mars 1934, page 5, 4e colonne. Voir l'article reproduit dans Commons.
  554. La Mi-CarĂȘme Ă  Paris, Le Petit Parisien, 9 mars 1934, page 8, 3e et 4e colonnes et Les reines Ă  l'hĂŽtel de ville, Le Figaro, 9 mars 1934, page 3, 2e colonne. Le Figaro indique « Jeanne Hadan » et non « Jeanne Halan » comme Reine de BontĂ©.
  555. Les reines de Paris au « Figaro », Le Figaro, 29 mars 1935, page 4, 3e et 4e colonnes.
  556. Rubrique Nos Échos, Le Petit Parisien, 19 mars 1936, page 2, 6e colonne. St-Gilles-Croix-de-Vie, La Reine des Reines de Paris au Havre de Vie, L'Ouest-Eclair, page 5, 1re colonne.
  557. Mi-CarĂȘme joyeuse et ensoleillĂ©e, Le Petit Parisien, 20 mars 1936, page 5, 3e colonne.
  558. La Mi-CarĂȘme Ă  Paris, Les Reines font une visite au « Figaro », Le Figaro, 25 mars 1938, page 3, 8e colonne.
  559. Le Matin, 17 mars 1939, page 8.
  560. Le Gaulois, 6 mars 1926, page 2.
  561. La Mi-CarĂȘme Ă  Paris, Le Petit Parisien, 8 mars 1929, page 2, 3e colonne. La BNF conserve la photo de Made Brillant, indiquĂ©e comme « reine de Paris » 1929 : photo de Made Brillant. Made Brillant n'apparaĂźt pas dans le compte-rendu de la Mi-CarĂȘme 1929 fait par le Petit Parisien.
  562. L'Ă©lection de la reine de Paris, Le Petit Parisien, 4 mars 1932, page 3, 3e colonne.
  563. C'Ă©tait hier la Mi-CarĂȘme, Le Petit Journal, 9 mars 1934, page B, 4e et 5e colonnes.
  564. Un jeune boucher.
  565. Une petite fille.
  566. Un petit garçon, en référence au roy des bouchers de 1739.
  567. Tous pressentis pour participer au cortĂšge de renaissance du Carnaval de Paris, la Promenade du BƓuf Gras 1995, prĂ©vue en fĂ©vrier, puis en avril. Cette fĂȘte dut ĂȘtre annulĂ©e, faute d'avoir obtenu une autorisation officielle pour dĂ©filer. Sa sortie, oĂč seul Alexandre, prince de l'Ă©table, Ă©tait prĂ©sent, costumĂ© en Fumante de Pantruche, eut finalement lieu le 27 septembre 1998.
  568. Mi-CarĂȘme 1926 vue par la British PathĂ©
  569. L'Illustration, numéro 3241, 8 avril 1905.
  570. Extrait de l'article Ce que Paris verra aujourd'hui, Un carnaval officiel auquel feront escorte deux mille flics, L'HumanitĂ©, 18 fĂ©vrier 1913, page 1, 2e colonne. La rĂ©ception a lieu le 18 fĂ©vrier, Mardi Gras tombe le 4 et la Mi-CarĂȘme le 27.
  571. Lucien Lantier Bloc-notes, Floréal. L'hebdomadaire illustré du monde du travail, 25 février 1922, page 163.
  572. Le char du cinéma éducateur est mentionné dans Le Petit Parisien, 4 mars 1921, page 2, 2e colonne.
  573. Une des deux demoiselles d'honneur de la Reine du 12e arrondissement de Paris en 1921 est Germaine Buchet qui deviendra Reine des Reines de Paris en 1922.
  574. La Reine des Ă©tudiants de Paris 1921 porte la faluche.
  575. Sur la photo figurent les trois représentants de la Commune libre de Montmartre venus à la cérémonie.
  576. On sistingue les mots « Mimi Pinson » sur l'écharpe royale, ainsi qu'une faluche brodée.
  577. Char mentionnĂ© dans l'article compte-rendu des dĂ©filĂ©s de la Mi-CarĂȘme 1927 : Mi-CarĂȘme ensoleillĂ©e, Trois cortĂšges ont parcouru au milieu d'une grande affluence les divers quartiers de Paris, Le Petit Parisien, 25 mars 1927, 1re page, 3e et 4e colonnes.
  578. La BNF conserve la photo de Made Brillant présentée en tant que reine de Paris 1929. Mais les journaux de 1929 indiquent une autre femme en qualité de reine de Paris 1929 : Simone Gabard.
  579. Une banderole ajoutée sur ce char porte l'inscription « République libre de Vincennes ».
  580. Sur ce char une effigie d'Aristide Briand fait face à un bébé Kellogg.
  581. Sur le char, on lit, en zoomant sur la photo l'inscription : « A LA REINE DES CORSES »
  582. Il dĂ©file le dimanche 12 avril 1931 et pas le jeudi de la Mi-CarĂȘme 12 mars.
  583. Le Matin, 22 mars 1906, page 1.

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