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Boulevard de Strasbourg (Paris)

Le boulevard de Strasbourg est situé dans le 10e arrondissement de Paris.

10e arrt
Boulevard de Strasbourg
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Vue du boulevard.
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Situation
Arrondissement 10e
Quartier Porte-Saint-Denis
Porte-Saint-Martin
DĂ©but 10, boulevard Saint-Denis
Fin 7, rue du 8-Mai-1945
(gare de l'Est)
Morphologie
Longueur 775 m
Largeur 30 m
Historique
Création 1852
GĂ©ocodification
Ville de Paris 8714
DGI 9100
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Boulevard de Strasbourg
GĂ©olocalisation sur la carte : 10e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 10e arrondissement de Paris)
Boulevard de Strasbourg
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Situation et accès

Il commence au 7, boulevard Saint-Denis et finit au 7, rue du 8-Mai-1945. Il prolonge le boulevard de Sébastopol et débouche sur la gare de l'Est.

Sa longueur est de 775 m, et sa largeur minimale de 30 m. Le boulevard Strasbourg est, notamment vers le carrefour avec la rue du Château-d'Eau, le cĹ“ur d'un des deux quartiers africains de Paris. Il est dominĂ© par des boutiques, des salons de beautĂ© et des restaurants d'immigrĂ©s afro-antillais et sub-sahariens[1].

Le boulevard de Strasbourg est desservi par les stations de métro Strasbourg - Saint-Denis, Château d'Eau et Gare de l'Est.

Origine du nom

Son nom est celui de la capitale alsacienne, Strasbourg. Il est dû à la proximité de la gare de l’Est appelée à l'époque « embarcadère du chemin de fer de Strasbourg ».

Historique

Paris, dès l'origine de cette ville, s'était développé de l'est à l'ouest, comme toutes les cités qui suivent le cours des fleuves. Ces développements naturels, irrésistibles, avaient nécessité, à chaque siècle, l'ouverture de grandes voies suivant cette direction.

Paris comptait au milieu du XIXe siècle un nombre bien suffisant d'artères parallèles, ainsi, les quais, les rues Saint-Honoré, Rambuteau, les boulevards intérieurs et, en dernier, la rue de Rivoli.

Mais en fait de voies perpendiculaires au fleuve, l'indigence était complète. La rue du Temple, les rues Saint-Martin, Saint-Denis et Montmartre, étaient en certains endroits et sont encore de véritables ruelles dans lesquelles s'engouffrait une circulation surabondante d'activité.

À côté de ces vérités administratives reconnues par les magistrats, apparaissait, comme pour les fortifier, l'urgente nécessité de créer à nos gares d'embarcadères de larges déversoirs pour faciliter l'écoulement instantané de la foule et la répandre dans le cœur de Paris. Parmi ces embarcadères trop à l'étroit, qui étouffaient faute d'air, celui de Strasbourg se trouvait encore dans cette position fâcheuse de dérober aux regards une architecture vraiment digne de l'admiration publique.

Cette double circonstance suggéra à l'un des notables habitants du 5e arrondissement d'alors, monsieur de Chambine, l'heureuse idée de créer une grande voie qui, démasquant le magnifique embarcadère de Strasbourg, aboutirait au boulevard Saint-Denis, et pourrait, ultérieurement, être continuée jusqu'à la place du Chatelet. Cette pensée administrative monta jusqu'au chef de l'État, qui se plut à la féconder.

Le boulevard de Strasbourg est une percée haussmannienne réalisée à partir de 1852. Le principe de sa création a été approuvé par décret du et a été entériné par le décret du .

« Louis NapolĂ©on Bonaparte, PrĂ©sident de la RĂ©publique française, … vu le dĂ©cret du 10 mars 1852, qui a approuvĂ©, en principe, rĂ©tablissement, Ă  Paris, d'un nouveau boulevard dit de Strasbourg, de 30 mètres de largeur, pour communiquer, en ligne directe, du boulevard Saint-Denis Ă  l'embarcadère du chemin de fer de Strasbourg, et a accordĂ© une subvention, au nom de l'État, en faveur de cette entreprise; dĂ©crète :
  • Article 1 - Est dĂ©clarĂ© d'utilitĂ© publique l'Ă©tablissement immĂ©diat, Ă  Paris, du boulevard de Strasbourg, suivant les alignements d'un plan ci-annexĂ©, qui assigne une moindre largeur de 30 mètres Ă  cette voie nouvelle. Le traitĂ© conclu, le 27 septembre 1852, pour l'exĂ©cution, Ă  forfait, de cette entreprise, entre le prĂ©fet de la Seine, reprĂ©sentant la ville de Paris, et les sieurs Ardoin père et fils, banquiers, et dont une expĂ©dition demeure Ă©galement annexĂ©e au prĂ©sent dĂ©cret, est approuvĂ© dans toutes ses clauses et conditions. En consĂ©quence, lesdits sieurs Ardoin, subrogĂ©s aux droits et obligations rĂ©sultant pour la ville de Paris, tant de la loi du 3 mai 1841 (article 63) que de l'article 2 du dĂ©cret du 20 mars 1852, sont autorisĂ©s Ă  acquĂ©rir, soit Ă  l'amiable, soit, s'il y a lieu, par voie d'expropriation, des terrains ou portions de terrains, bâtis ou non bâtis, dont l'occupation est nĂ©cessaire, tels, au surplus, qu'ils se trouvent indiquĂ©s par des teintes jaunes sur ledit plan.
  • Article 2 - Le ministre de l'IntĂ©rieur est chargĂ© de l'exĂ©cution du prĂ©sent dĂ©cret.
  • Fait au palais des Tuileries, le 8 novembre 1852.
  • SignĂ© Louis NapolĂ©on Bonaparte. Le ministre de l'IntĂ©rieur, signĂ© F. de Persigny. »

Le traité passé entre la ville de Paris et MM. Ardoin, le 27 septembre 1852, porte :

« Article 8 - En retour des engagements ci-dessus, l'État et la ville de Paris, dans la proportion d'un tiers pour l'État et de deux tiers pour la Ville, s'engagent Ă  payer Ă  MM. Ardoin une somme Ă  forfait de 7 750 000 francs en capital.
Cette somme de 7 750 000 francs leur sera payĂ©e en 4 annuitĂ©s de 1 937 500 francs chacune, de principal, dont la première sera exigible le 31 dĂ©cembre prochain, si toutefois les expropriations qui mettront la Ville en possession de la voie nouvelle sont terminĂ©es Ă  ladite Ă©poque, ou après l'issue de ces expropriations, si cette procĂ©dure n'Ă©tait pas terminĂ©e au 31 dĂ©cembre prochain. Les trois autres annuitĂ©s seront payĂ©es d'annĂ©e en annĂ©e, le tout avec intĂ©rĂŞts Ă  5 % l'an, Ă  partir du jour oĂą la propriĂ©tĂ© de la totalitĂ© des immeubles nĂ©cessaires Ă  la voie publique aura Ă©tĂ© assurĂ©e Ă  la Ville.
Nous, Préfet de la Seine, nous réservons expressément pour l'État et la Ville de Paris la faculté de se libérer avant les termes ci-dessus indiqués, et par anticipation, pour diminuer les intérêts à payer, si l'Administration le juge convenable. »

Les expropriations, commencĂ©es en fĂ©vrier 1853, furent terminĂ©es en mars suivant : le chiffre des indemnitĂ©s s'Ă©leva Ă  la somme de 8 392 000 francs.

Son percement en cœur d'îlot entre la rue du Faubourg-Saint-Denis et la rue du Faubourg-Saint-Martin a fait disparaître :

  • la citĂ© d'OrlĂ©ans
  • la rue Neuve-de-la-FidĂ©litĂ©
  • la rue du MarchĂ©-Saint-Laurent
  • le marchĂ© Saint-Laurent
  • la rue de la CharitĂ©

ainsi qu'un certain nombre de maisons :

Le 10 décembre 1853 eut lieu l'inauguration du nouveau boulevard.

Le 23 mars 1918, durant la première Guerre mondiale, un obus lancé par la Grosse Bertha explose boulevard de Strasbourg, devant la Gare de l'Est[2]

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

  • Au no 2 se trouve le musĂ©e de l'Éventail.
  • Au no 8 se trouvait la Salle du Globe, oĂą se tient, le 25 avril 1905, le « congrès du Globe Â», lors duquel la SFIO est officiellement crĂ©Ă©e[3]. A cette adresse a Ă©galement existĂ© le 120 Nuits (1983-1984).
  • Au no 4 du boulevard se trouve la salle de théâtre ComĂ©dia, anciennement l'Eldorado, qui a Ă©galement un accès au 11, rue du Faubourg-Saint-Martin. La salle est inscrite monument historique[4].
  • Au no 13 se trouvait La Scala, un cafĂ©-concert. Un théâtre portant le mĂŞme nom ouvre en 2018.
  • Au no 14 se trouve le théâtre Antoine-Simone-Berriau, inscrit monument historique[5].
  • Au no 17 est ouvert en 1893 le cafĂ©-concert Le Concert de la Ville Japonaise, devenu un cinĂ©ma en 1911, sous le nom de Le Bourdon, puis en 1912, de Paris-CinĂ©, renommĂ© L'Archipel depuis 2001.
  • Au no 19, la philosophe Simone Weil vit avec sa famille dans sa jeunesse[6].
  • Au no 39 se trouve le cinĂ©ma Le Brady.
  • Au no 58 habitait Annette Zelman, dĂ©portĂ©e Ă  Auschwitz Ă  l'âge de 20 ans.
  • Au no 60 se trouvait « Ă€ la sources des Inventions », magasin de maquettes modèle rĂ©duits tenu par la famille Michel de 1906 Ă  1993[7].
  • Au no 66 Ă©tait l'entreprise de bronzes de Louis-Antoine Marquis (1811-1885), principal fournisseur des palais royaux et impĂ©riaux.
  • Au no 68, l'Ă©glise Saint-Laurent.

Notes et références

  1. , africavenue.fr.
  2. [bpt6k4605797h/f6.item lire en ligne] sur Gallica
  3. Michel Winock, « L'année où Jaurès a fondé L'Humanité », L'Histoire, no 286, avril 2004, p. 70-76.
  4. « Cinéma L'Eldorado », notice no PA00086483, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  5. « Théâtre Antoine-Simone-Berriau », notice no PA00086514, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  6. André Weil, Souvenirs d'apprentissage, Birkhäuser, 1991, 196 p. (ISBN 978-3-7643-2500-8), p. 13.
  7. https://aero-modelisme.com/a-la-source-des-inventions-histoire-dun-magasin-mythique/
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