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Rue Saint-Honoré

La rue Saint-Honoré est une rue de Paris située dans les 1er et 8e arrondissements de Paris.

1er, 8e arrts
Rue Saint-Honoré
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Rue Saint-Honoré.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissements 1er
8e
Quartiers Halles
Palais-Royal
Place-VendĂ´me
Madeleine
DĂ©but 21, rue des Halles
Fin 14, rue Royale
Morphologie
Longueur 1 840 m
Largeur 20 m
Sauf en deux endroits :
17,50 m et 14,60 m
Historique
DĂ©nomination Rue du Chastiau Festu
Rue du Château Fêtu
Rue de la Chausseterie
Rue de la Croix-du-Tirouer
Rue de la Croix-du-Tiroir
Rue du Traihoir
Rue du Traihouer
Rue du Trayoir
Rue du Trahoir
Rue du Triouer
Rue du Trioir
Rue de la Chaussée Saint-Honoré
Chemin de Clichy
Grand chemin Saint-Honoré
Chaussée Saint-Honoré
Grand chemin de la porte Saint-Honoré
Chemin Royal
Nouvelle rue Saint-Louis
Grand'rue Saint-Louis
Rue Neuve Saint-Louis
Grande rue du Faubourg Saint-Honoré
Chaussée Saint-Honoré
Rue Neuve Saint-Honoré
Ancien nom Chemin du Roule
GĂ©ocodification
Ville de Paris 8860
DGI 8635
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue Saint-Honoré
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Situation et accès

Actuellement, cette rue longue de 1 840 mètres, qui fait partie du 1er arrondissement, est partagĂ©e entre les quartiers des Halles, du Palais-Royal, de la Place-VendĂ´me et de la Madeleine.

Elle est bordée de plusieurs musées.

Elle est desservie par les stations Châtelet, Les Halles, Châtelet - Les Halles (lignes 1, 4, 7, 11 et 14), les RER A, B et D au début de la rue, par la porte Marguerite-de-Navarre ; par la station Palais Royal - Musée du Louvre (lignes 1 et 7) vers le milieu de la rue et par la station Concorde (lignes 1, 8 et 12) à la fin de la rue, via la rue Saint-Florentin.

Origine du nom

Panneau Histoire de Paris
« Rue Saint-Honoré »

Elle doit son nom à l'ancienne église collégiale de Saint-Honoré, portant le nom de saint Honoré d'Amiens, qui était située autrefois dans le cloître Saint-Honoré, dont l'emplacement est actuellement occupé par le site du ministère de la Culture, dit des Bons-Enfants.

Historique

Constitution

La rue Saint-Honoré est une voie de Paris très ancienne, prolongement vers l'ouest d'un decumanus gallo-romain de Lutèce. À l’origine, la rue était un chemin qui allait à Saint-Ouen, Argenteuil et Neuilly. Elle s'est développée à la fin du XIIe siècle ; sous le règne de Philippe Auguste, elle faisait partie de la croisée avec la rue Saint-Denis et la rue Saint-Jacques. Elle prolongeait la rue de la Ferronnerie.

Cette voie est citée dans Le Dit des rues de Paris de Guillot de Paris sous la forme « rue Saint-Honouré ».

Elle est citée sous le nom de « Grand rue faulxbourg Saint Honnoré », dans un manuscrit de 1636.

Elle porta les noms suivants :

  • de la rue Tirechappe (disparue) Ă  la rue de l'Arbre-Sec : « rue du Chastiau Festu », 1300, ou « rue du Château FĂŞtu », en raison d'une maison nommĂ©e « Chastiau-Festu ».
    Elle est citée dans Le Dit des rues de Paris, vers 1300, sous la forme « Chastiau Festu » ;
  • de la rue de la Lingerie Ă  la rue de la Tonnellerie : « rue de la Chausseterie », de 1300 au XVIIIe siècle.
    Cette partie est citée sous le nom de « rue de la Chausseterie » dans un manuscrit de 1636 ;
  • de la rue de l'Arbre Sec Ă  la deuxième porte Saint-HonorĂ©, devenue par la suite rue du Rempart (disparue) : « rue de la Croix-du-Tirouer », « rue de la Croix-du-Tiroir », « rue du Traihoir » ou « rue du Traihouer », « rue du Trayoir » ou « rue du Trahoir », « rue du Triouer » ou « rue du Trioir » entre le XIIIe siècle et le XIVe siècle ; puis « rue de la ChaussĂ©e Saint-HonorĂ© » Ă  partir de 1450 ;
  • entre la rue du Rempart et la rue Royale : « chemin de Clichy », 1204 ; « grand chemin Saint-HonorĂ© », 1283 ; « chaussĂ©e Saint-HonorĂ© », 1370 ; « grand chemin de la porte Saint-HonorĂ© », 1392 ; « chemin Royal », 1393 ; « nouvelle rue Saint-Louis », 1407 ; « grand'rue Saint-Louis », 1421 ; « rue Neuve Saint-Louis », 1430 ; « grande rue du Faubourg Saint-HonorĂ© », 1609 ; « chaussĂ©e Saint-HonorĂ© », 1634 ; « rue Neuve Saint-HonorĂ© », 1638.

Pendant les guerres de Religion, en 1590, durant le siège de Paris, la rue est bombardée par l'artillerie du roi de France Henri IV[1].

En 1817[2], cette rue commençait aux 1-2, rue de la Lingerie et 19-20, rue des Déchargeurs et finissait aux 17-12, rue Royale et aux 27-16, boulevard de la Madeleine.

À cette époque, les numéros de la rue étaient rouges[2] et le dernier numéro impair était le no 389 et le dernier numéro pair le no 420.

La rue faisait partie des anciens 4e, 3e, 2e et 1er arrondissements de Paris et passait dans plusieurs quartiers :

  • ancien 4e arrondissement :
    • numĂ©ros impairs de 1 Ă  231 : ancien quartier Saint-HonorĂ© ;
    • numĂ©ros pairs de 2 Ă  34 : ancien quartier des MarchĂ©s ;
    • numĂ©ros pairs de 76 Ă  192 : ancien quartier de la Banque de France ;
  • ancien 3e arrondissement :
    • numĂ©ros pairs de 36 Ă  74 : ancien quartier Saint-Eustache ;
  • ancien 2e arrondissement :
    • numĂ©ros pairs de 194 Ă  354 : ancien quartier du Palais-Royal ;
  • ancien 1er arrondissement :
    • numĂ©ros impairs de 233 Ă  289 : ancien quartier des Tuileries ;
    • numĂ©ros pairs de 356 Ă  420 : ancien quartier de la place VendĂ´me.

En 1854, les premiers numéros de la rue Saint-Honoré sont supprimés sur l’ordre du baron Haussmann pour en faire la rue des Halles, nouvellement percée, pour relier la place du Châtelet aux Halles de Paris construites par Victor Baltard.

La rue Saint-Honoré commence désormais au 33, juste après le 21, rue des Halles (ensemble historique de l’hôtel des Maréchaux de Villeroy et de la Crémerie de Paris).

Les numéros impairs de la rue Saint-Honoré s’arrêtent aujourd’hui au 283. Les numéros supérieurs viennent d'une ancienne numérotation pour laquelle nous n'avons pas la correspondance. Il en est peut-être de même pour certains numéros pairs de la même époque[3].

En 1966, la partie comprise entre le Palais-Royal, le Théâtre Français et la place André-Malraux a été dénommée « place Colette ».

Une rue « révolutionnaire »

Plaque de la rue Saint-Honoré.

Rue de toutes les révolutions, la « barricade » y fut en quelque sorte inventée, à l'angle de la rue de l'Arbre-Sec, lors de la journée du même nom (Journée des barricades), le . Cet épisode vit la victoire de Guise sur Henri III et la fuite de ce dernier hors de Paris.

De 1790 à 1795, pendant la Révolution française, la Section des Gardes-Françaises se réunit dans l'église de l'Oratoire du Louvre, au 145 de la rue[4].

C'est dans cette rue, entre la rue de l'Échelle et la rue de Rohan, que se déroulèrent les premiers combats des Trois Glorieuses contre la troupe, le , et que fut dressée la première barricade. Ces combats inspirèrent à Eugène Delacroix son fameux tableau La Liberté guidant le peuple.

Pendant la révolution de 1848, le Club du Rhône se réunissait près de la chapelle de l'Assomption, le Club des Amis fraternels y avait son siège au no 19, et Étienne Cabet y tenait ses Réunions icariennes. Une foule d'autres clubs y organisaient leurs assemblées. Bakounine y fit un discours, fin 1847, pour la commémoration de la révolution polonaise de 1830.

L'abbé Morellet demeura dans cette rue. Adepte du libéralisme économique, encyclopédiste protégé de Marie-Thérèse Rodet Geoffrin, dite Mme Geoffrin, cela ne l'empêcha pas d'être embastillé le pour sa Préface de la Comédie des philosophes.

Jean-Baptiste Drouet y logea. Ce maître de poste de Sainte-Ménehould, qui avait fait arrêter Louis XVI à Varennes, était devenu député à la Convention. Il participa à la Conjuration des Égaux qui se réunit chez lui pour préparer la tentative d'insurrection contre le Directoire en .

On rencontre aussi dans les parages de nombreux personnages de romans, comme le Bossu, de Paul FĂ©val, qui, revenu Ă  Paris pour confondre Gonzague, s'y cache avec Aurore de Nevers.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

De la rue des Halles Ă  la rue de l'Oratoire

  • No 14 : le savant Claude Bernard emmĂ©nagea dans cette maison en 1863.
  • No 19 : le couple Marguerite Durand-Georges Laguerre y demeura avant leur sĂ©paration en 1891[5]
  • No 22 : Ă  partir de 1849, emplacement du magasin central de l'Association laborieuse et fraternelle des ouvriers cordonniers, coopĂ©rative d'inspiration fouriĂ©riste.
  • No 47 : demeure d'Antoine de Lavoisier, Ă©minent chimiste mais aussi Fermier gĂ©nĂ©ral, qui fut Ă  ce titre, comme tous ses collègues, guillotinĂ© en 1794.
  • No 60 : siège du Club des PrĂ©voyants pendant la RĂ©volution de 1848.
  • No 75 : demeure de NapolĂ©on Bazin, membre de plusieurs sociĂ©tĂ©s secrètes rĂ©publicaines, impliquĂ© dans l'attentat de QuĂ©nisset contre le duc d'Aumale, fils de Louis-Philippe Ier, Ă  son retour d'AlgĂ©rie en 1841.
  • No 82 : demeure de François Chabot, ex-capucin, auteur du CatĂ©chisme des sans-culottes, dĂ©putĂ© Ă  la Convention, membre du ComitĂ© de sĂ»retĂ© gĂ©nĂ©rale, impliquĂ© pour trafic d'influences dans le scandale de la Compagnie des Indes, jugĂ© avec Danton et guillotinĂ© le .
  • No 86 : demeure oĂą sĂ©journa en Ranavalona III, dernière reine en exil de Madagascar[6].
  • No 91 : entrĂ©e du village Saint-HonorĂ©, petite parcelle commerçante oĂą sont implantĂ©es plusieurs galeries d'art et d'antiquaires. En 1976, Mila ParĂ©ly tient le magasin que Jean Marais a ouvert Ă  Paris au 91, rue Saint-HonorĂ©, Ă  l'enseigne Jean Marais, potier, oĂą il vend ses poteries[7].
  • No 93 : boutique de l'apothicaire d'Henri IV dans laquelle celui-ci aurait reçu des soins après le funeste attentat du . La façade porte encore aujourd'hui l'enseigne Au Bourdon d'or, rendue cĂ©lèbre par la photographie qu'en fit Eugène Atget en 1908[8]. Elle est inscrite au titre des monuments historiques[9].
  • No 96 (angle avec la rue Sauval) : emplacement du pavillon des Singes, maison dans laquelle naquit Molière le ; une plaque commĂ©morative est apposĂ©e sur la façade de l'immeuble qui l'a remplacĂ©e. Ă€ noter cependant qu'Ă  proximitĂ©, 31 rue du Pont-Neuf, une plaque erronĂ©e affirme la mĂŞme chose[10] - [11].
    Demeure de Richard Wagner lors d'un séjour à Paris en 1839.
  • No 108 : demeure de Jean-Jacques Pillot, membre de l'Association internationale des travailleurs, signataire de l'Affiche Rouge, Ă©lu Ă  la Commune en 1871.
  • No 111 : carrefour de la Croix du Trahoir, un des plus animĂ©s de Paris pendant des siècles. Station des chaises Ă  porteurs, crĂ©Ă©e en 1639. Il s'y trouve une fontaine depuis 1359 [Ref nĂ©cessaire : 1529 date acceptĂ©e]. Celle que l'on voit aujourd'hui est de 1776.
    L'arrestation de Pierre Broussel, conseiller au Parlement de Paris, y eut lieu. Elle va constituer le point de départ de la Fronde, le .
  • No 115 : en 1762, Louis Claude Cadet de Gassicourt y ouvre une pharmacie[12]. Axel de Fersen y achète l'encre sympathique qu'il utilise pour correspondre avec Marie-Antoinette d'Autriche dès 1774. Jean-François Derosne et Charles Derosne y firent leur formation de pharmacien[13]. La boutique accueille toujours une pharmacie de nos jours.
  • No 118 : demeure de Jean-Baptiste Treilhard, membre du ComitĂ© de salut public puis directeur.
  • Nos 121 au 125 : emplacement de l'hĂ´tel d'Aligre ou « Schomberg et d'Aligre Â», ancien hĂ´tel particulier du XVIIe siècle (disparu).
    Atelier de Philipp Wilheim Mathe, dit Creutz ou Kreutz, dit Curtius, anatomiste et barbier invité en France par le prince de Conti en 1770. Il sculpta les effigies en cire des personnages en vue de l'époque ; bustes qui, pendant la Révolution, furent pour certains l'objet de manifestations triomphales, comme ceux de Necker et du duc d'Orléans, et pour d'autres l'occasion d'autodafés, comme ceux du pape et de La Fayette.
  • No 123 : emplacement de la cour d'Aligre oĂą s'est tenue une rĂ©union politique publique Ă  la fin du Second Empire.
  • No 129 : maison natale de Louis HĂ©bert, premier colon français de Nouvelle-France, nĂ© en 1575 et installĂ© en Acadie en 1606. Une plaque lui rend hommage.
  • No 96 : plaque marquant l'emplacement de la maison natale de Molière.
    No 96 : plaque marquant l'emplacement de la maison natale de Molière.
  • No 115 : pharmacie rĂ©putĂ©e la plus ancienne de Paris (voir agrandissement du panneau explicatif).
    No 115 : pharmacie réputée la plus ancienne de Paris (voir agrandissement du panneau explicatif).
  • No 129 : plaque en hommage Ă  Louis HĂ©bert.
    No 129 : plaque en hommage Ă  Louis HĂ©bert.

De la rue de l'Oratoire à la place André-Malraux

L’actuelle rue de l’Oratoire occupe l’emplacement du chemin de ronde intra-muros de l’ancienne enceinte de Philippe Auguste (voir ancienne rue d’Autriche), bâtie à la fin du XIIe siècle. Légèrement à l’ouest de son croisement avec la rue Saint-Honoré, une porte de ville fortifiée permettait le franchissement de la muraille.

  • Entre les nos 146, 148 et 152 : emplacement de la première porte Saint-HonorĂ©, bâtie Ă  la fin du XIIe siècle et dĂ©truite avant le milieu du XVIe siècle. Entre les nos 148 et 150, un très ancien puits traverse plusieurs niveaux de cave.
  • No 151 : le centre commercial du Louvre des antiquaires, amĂ©nagĂ© dans les anciens Grands Magasins du Louvre.
  • No 176 : en 1831, emplacement de la boutique Ă€ la levrette, ustensiles de chasse, de pĂŞche et d'Ă©curie Longuemare Jeune. Ancien dĂ©bit de poudre des princes[15].
  • Nos 182 Ă  192 : immeuble des Bons-Enfants, antenne du ministère de la Culture. L'immeuble sur la rue Saint-HonorĂ© est construit en 1919 par Georges Vaudoyer afin d'abriter les rĂ©serves des Grands Magasins du Louvre. Il est occupĂ© par le ministère des Finances entre 1941 et 1989[16]. En 2000 et 2004, l'ensemble de l'Ă®lot compris entre la rue Saint-HonorĂ©, les rues des Bons-Enfants, Croix-des-Petits-Champs et Montesquieu fait l'objet d'une vaste opĂ©ration de restructuration afin d'accueillir le ministère de la Culture. Les façades sur rue sont habillĂ©es d'une rĂ©sille mĂ©tallique par les architectes Francis Soler et FrĂ©dĂ©ric Druot. Cet ensemble immobilier occupe l'emplacement de l'ancienne collĂ©giale Saint-HonorĂ©[17] - [18].
  • No 194 : demeure de Paul Barras en 1789.
  • No 198 : cafĂ© du Garde-Meuble. Demeure de l'abbĂ© Barbotin, dĂ©putĂ© du clergĂ© aux États gĂ©nĂ©raux ; un des plus violents opposants au vote par tĂŞte qui provoquera la rupture entre le roi et l'AssemblĂ©e.
  • No 202 : une des premières salles de l'OpĂ©ra de Paris. Les Italiens, qui avaient Ă©tĂ© chassĂ©s par Louis XIV, y firent un retour triomphal avec la troupe de Luigi Riccoboni, dit « LĂ©lio », sous la rĂ©gence de Philippe d'OrlĂ©ans le . Le théâtre du Palais-Royal subit ensuite plusieurs incendies et fut finalement remplacĂ© par la salle du théâtre de la Porte-Saint-Martin.
  • No 204 : le Palais-Royal.
  • Entre les nos 155 et 161 : emplacement, de 1260 Ă  1779, de l'ancien hospice des Quinze-Vingts fondĂ© par Louis IX pour abriter 300 aveugles pauvres. Sous Charles IX, on y organisa des combats d'aveugles pour la distraction du roi et de la cour. Il fut transfĂ©rĂ© en 1779 au faubourg Saint-Antoine, dans l'actuelle rue de Charenton.
L'hôtel du Louvre à l'angle de la place du Palais-Royal et de la rue Saint-Honoré.
  • No 155 : hĂ´tel du Louvre. Ă€ l'entrĂ©e des Versaillais dans Paris, le , le grand hĂ´tel du Louvre est rĂ©quisitionnĂ© par le bataillon des tirailleurs de Belleville et les vengeurs de Flourens. NapolĂ©on Gaillard père, directeur des barricades sous la Commune, y installe son quartier gĂ©nĂ©ral dans son grand salon.
    La librairie Delamain, fondée en 1700 sous les arcades de la Comédie Française, transférée ici en 1906, est la plus ancienne des librairies parisiennes en activité.
  • No 157 : ouvert en 1716, le dĂ©bit de tabac Ă€ la civette est le plus ancien en activitĂ© de Paris[19].
  • No 161 : Office national marocain du tourisme. Il occupe l'ancien CafĂ© de la RĂ©gence, fermĂ© en 1910. Dans le premier CafĂ© de la RĂ©gence, situĂ© place du Palais-Royal, se tinrent vers 1750 des rĂ©unions de mise au point de l'EncyclopĂ©die ; il Ă©tait frĂ©quentĂ© notamment par Voltaire, Diderot, d'Alembert, Rousseau, Marmontel, Benjamin Franklin et Le Sage. Il s'y disputait depuis 1715 de mĂ©morables tournois d'Ă©checs. Diderot situe dans ce cafĂ© le dĂ©but de son Neveu de Rameau, Ă©crit en 1762.
    Ce café était situé sur le trajet des charrettes qui emmenaient les condamnés de la Conciergerie à la place de la Concorde, lorsque la guillotine y était installée. De sa terrasse, Jacques-Louis David dessina Danton partant vers l'échafaud.
    Il fut le théâtre, en 1815, au début de la Restauration, de nombreux affrontements entre officiers napoléoniens démobilisés et officiers royalistes.
    Friedrich Engels retrouve Karl Marx au Café de la Régence le . Ils ne s'étaient jusqu'alors croisés qu'une fois à Cologne en 1842. Ils sont venus à Paris pour créer la revue Les Annales franco-allemandes qui ne connaîtra, devant les réticences des « socialistes » français (le mot venait d'être inventé), qu'un seul numéro double. Ils écrivent ensemble à cette époque La Sainte Famille. Détruit dans le cadre des travaux haussmanniens dans les années 1850, il rouvre en 1864 au no 161.

De la place André-Malraux à la rue Saint-Roch

Au niveau de la place André-Malraux s'élevait l'ancienne enceinte de Charles V, construite de 1356 à 1383 et détruite à partir des années 1670.

  • No 161 : emplacement en 1380 de la porte Saint-HonorĂ© de l'enceinte de Charles V ; deuxième porte de ce nom, dite aussi porte des Aveugles. Elle fut dĂ©molie en 1636. Jeanne d'Arc y est blessĂ©e le en tentant de la prendre d'assaut. Un bas-relief plaquĂ© contre la façade lui rend aujourd'hui hommage. Étant l'une des principales issues du Paris fortifiĂ©, la porte Saint-HonorĂ© fut le théâtre de nombreux Ă©vĂ©nements, dont l'entrĂ©e des troupes du roi Henri III dans Paris contre la Ligue, le , et la JournĂ©e des farines : attaque de soldats d'Henri IV dĂ©guisĂ©s en âniers, le , pour tenter de prendre la ville dont il faisait le siège et qui lui rĂ©sistait.
    Le marché aux chevaux, contraint de quitter son ancien emplacement pour l'aménagement de la place Royale (place des Vosges), s'implanta vers 1605 hors de la porte Sainte-Honoré, côté nord, où se tenait aussi le marché aux pourceaux. Il était séparé de l'enceinte de Charles V par un terrain de jeu de mail. Il quitta les lieux en 1633 pour occuper le bastion de Gramont de la nouvelle enceinte de Louis XIII.
  • Plan MĂ©rian (1615)La porte Saint-HonorĂ© de l'enceinte Charles V et le marchĂ© aux chevaux.
    Plan MĂ©rian (1615)
    La porte Saint-Honoré de l'enceinte Charles V et le marché aux chevaux.
  • La rue Saint-HonorĂ© au niveau des nos 161-163.
    La rue Saint-Honoré au niveau des nos 161-163.
  • Plaque commĂ©morative.
    Plaque commémorative.
  • No 177 : issue nord de l'ancienne galerie Delorme (issue sud au no 188, rue de Rivoli)[21] construite par l'architecte Vestier
  • No 181 : l'architecte dĂ©corateur et peintre Louis SĂĽe et son associĂ©, le peintre AndrĂ© Mare, rĂ©alisent l'amĂ©nagement du magasin de Fontaine et Cie en 1921[22].
  • No 185 : demeure d'Alexandre Dumas père entre 1864 et 1866.
  • No 195 : maison natale de FĂ©lix Tournachon, qui prendra le pseudonyme de Nadar (nĂ© le ).
Emplacement de l'ancienne salle de spectacle du Palais Cardinal
À gauche, l'incendie de l'Académie royale de musique en 1763 ; au milieu, une vue des bâtiments actuels (Palais-Royal) avec, à droite, la plaque commémorative retraçant les événements survenus en ce lieu. À gauche, l'incendie de l'Académie royale de musique en 1763 ; au milieu, une vue des bâtiments actuels (Palais-Royal) avec, à droite, la plaque commémorative retraçant les événements survenus en ce lieu. À gauche, l'incendie de l'Académie royale de musique en 1763 ; au milieu, une vue des bâtiments actuels (Palais-Royal) avec, à droite, la plaque commémorative retraçant les événements survenus en ce lieu.
À gauche, l'incendie de l'Académie royale de musique en 1763 ; au milieu, une vue des bâtiments actuels (Palais-Royal) avec, à droite, la plaque commémorative retraçant les événements survenus en ce lieu.
Autre plaque, au croisement avec la rue de Valois.
Vestige de l'ancien hĂ´tel de Noailles.
Vestiges du chevet de l'Ă©glise du couvent des Feuillants.
  • Entre les Nos 229 et 235 : emplacement du couvent des Feuillants oĂą demeura quelque temps Jean de La Fontaine, hĂ©bergĂ© par Marguerite Hessein de la Sablière, dite Mme de La Sablière en 1673. On rencontre aussi, dans son salon, Jean Racine, Nicolas Boileau, Charles Perrault, Ă  l'arrière du no 229.
    Ce couvent des Feuillants accueille les bureaux de l'Assemblée Constituante qui siège dans la salle du Manège toute proche, après son transfert de Versailles à Paris.
    Jacques Louis David y peint son Serment du jeu de paume en 1790, resté inachevé.
    Une scission du club des Jacobins y élit domicile à partir du , prenant le nom du lieu : ce fut le club des Feuillants, dont les membres les plus connus étaient La Fayette, Barnave, les frères Lameth, Adrien Duport, Le Chapelier, Siéyès, Talleyrand, etc. Monarchistes constitutionnels, ils rompent avec les Jacobins sur la question du sort de Louis XVI.
    La famille royale y fut détenue trois jours, avant son transfert au Temple, à la suite de la prise des Tuileries le . Le banquier et député Claude Perier aménagea ensuite son hôtel particulier dans un immeuble appartenant au couvent[30]. Le couvent des Feuillants fit construire, sur son enclos, en 1782, le vaste immeuble de rapport sur rue, encore existant aujourd’hui[31].
  • Nos 237 Ă  251 : emplacement de l'ancien couvent des Capucins Saint-HonorĂ©, fondĂ© en 1574 et dĂ©moli entre 1802 et 1804, vis-Ă -vis duquel se trouvait la demeure de Nicolas de Delay de La Garde (1709-1783), Fermier gĂ©nĂ©ral de 1755 Ă  1780.
  • No 239 : premier salon de Louise d'Épinay, dite Mme d'Épinay, près du cimetière des Capucins. CĂ©lèbre salon oĂą se rencontrent artistes et philosophes des Lumières, de 1748 Ă  1762.
  • No 245 : ancien siège de la maison LenthĂ©ric, fondĂ©e en 1885.
  • No 247 : ateliers d'Augustin Henry-Lepaute depuis 1829, cĂ©lèbre horloger fabricant de pendules pour Ă©difices publics qui Ă©quipèrent au XIXe siècle nombre de gares et de mairies.
    La Cité Chabrand, ancienne petite voie privée, du nom d'un des principaux acquéreurs des lots provenant de la vente du couvent des Capucins fut ouverte à cet endroit.
  • Nos 247-251 : vaste emplacement de l'ancienne cour sur laquelle ouvrait l'Ă©glise du couvent des Capucins, ultĂ©rieurement occupĂ© par plusieurs bâtiments et Ă©tablissements successifs :
    • un hippodrome de spectacles (1801) qui s'Ă©tendait jusqu'Ă  la rue du Mont-Thabor (oĂą il avait une seconde entrĂ©e), et le long de la future CitĂ© Chabrand (voir au no 247 ci-dessus) fut affectĂ© au Cirque-Olympique (1807-1816) dirigĂ© par Antonio Franconi (1737-1836) et ses fils, puis Ă  Ă©cole royale d'Ă©quitation (1817) placĂ©e sous le commandement du marquis de Sourdis[32], et au grand bazar Saint-HonorĂ© que loua passagèrement l'abbĂ© Ferdinand François Châtel (en 1830) pour en faire le lieu de culte du mouvement schismatique dit Église catholique française qu'il avait fondĂ©.
    • le bazar Chabrand (1834-1838) tire son nom du propriĂ©taire de l'endroit qui y installe un cafĂ©, un promenoir, une orangerie et y Ă©tablit un lieu de divertissement baptisĂ© Champs-ÉlysĂ©es d'hiver ;
    • la salle Saint-HonorĂ© (1838) dite aussi « salle Valentino » bâtie Ă  la place du bazar Ă  la demande de Chabrand, est une salle de concert d'une capacitĂ© de 1 200 places, conçue pour accueillir les concerts Valentino du violoniste et chef d'orchestre Henri Valentino (1785-1865) en alternance avec ceux de musique plus lĂ©gère de Fessy. Las de devoir Ă©galement partager la salle avec les danseurs tapageurs d'un bal publique au succès grandissant, Valentino se retire en 1841, laissant son nom au bal Valentino. La salle Saint-HonorĂ© (ou Valentino) Ă©tait aussi un lieu de rĂ©unions, notamment politiques, dans lesquelles interviennent Étienne Cabet, Louis Blanc, Ferdinand Flocon. Friedrich Engels dĂ©crit la façon dont il sème les mouchards qui le surveillent en 1844.
      Y est organisĂ©, entre autres, le , un immense banquet de 1 500 couverts pour la commĂ©moration annuelle de la RĂ©volution polonaise de 1830-1831.
      Le s'y tient le premier banquet des femmes socialistes.
      Elle est le siège du Club de la Délivrance[33], club modéré qui y tient six réunions avec Eugène Yung à la fin du Second Empire, en 1870.
    • le Nouveau Cirque.
Plaque au no 251 en hommage au clown Chocolat, artiste au Nouveau Cirque.
Menu du
Café Voisin, 261, rue Saint-Honoré.

De la rue Saint-Roch Ă  la rue Royale

Plaque au no 314.
  • Plaque au no 374.
    Plaque au no 374.
  • Plaque au no 390.
    Plaque au no 390.
  • Plaque au no 398.
    Plaque au no 398.

Notes et références

  1. Adolphe Dufour : Histoire du siège de Paris par Henri IV
  2. Jean de La Tynna, Dictionnaire topographique, Ă©tymologique et historique des rues de Paris, 1817.
  3. La plupart de ces indications sont issues des Pavés de Paris, de Guy de La Batut.
  4. Procès-verbal de l’Assemblée nationale, t. 22, Paris, Baudouin, 1789, pp. 53-54.
  5. Jean-Baptiste Duroselle, Clemenceau, Fayard 1988 pp. 385
  6. « Ranavalona III, symbole de la nationalité malgache », gasikar-histo.e-monsite.com.
  7. Georges Hillere, « Parce qu'il ne joue plus assez, Jean Marais ouvre, Ă  Paris, un magasin de poteries Â», TĂ©lĂ© 7 Jours, no 838, 5 au , p. 52 et 53.
  8. Voir la photo dans Commons.
  9. Notice no PA00085951, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  10. Mathieu Gruel, « Comment Paris plaque l’histoire sur ses murs », sur 20 Minutes, (consulté le ).
  11. paris-autrement.paris, page sur la maison de Molière, Paris.
  12. Simone Saint-Girons, Les Halles : guide historique et pratique, vol. 16, Paris, Librairie Hachette, coll. « Guides Bleus », , 336 p. (lire en ligne), p. 125-126.
  13. Jean Flahaut, « Les Derosne, pharmaciens parisiens, de 1779 à 1855 », Revue d'histoire de la pharmacie, vol. 93, no 346,‎ , p. 221-234 (lire en ligne, consulté le ).
  14. Gilles Castelnau France, « Abraham dans le Nouveau Testament », sur protestantsdanslaville.org (consulté le ).
  15. Archives de la famille Dumangin.
  16. « L’installation des services financiers dans le quartier Saint-Honoré. « L’îlot C » (1961-1989) », sur www.economie.gouv.fr/directions_services/caef/Documents/Expositions_virtuelles/ministere_ville/ (consulté le ).
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  18. Plan parcellaire municipal de Paris (fin XIXe), plan 3e quartier « Palais Royal », 2e feuille, cote PP/11860/D.
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  23. La ville lumière : anecdotes et documents historiques, ethnographiques, littéraires, artistiques, commerciaux et encyclopédiques, 1909, pp. 39-40.
  24. Isabelle Calabre, « Tout près de la mort Â», p. 21, in « Votre quartier sous la RĂ©volution Â», Le Nouvel Obs Paris - ĂŽle-de-France, no 2213, semaine du 5 au , p. 12-21.
  25. Cf. l'acte du relatif à la vente de l'hôtel d'Armenonville par les héritiers de Pierre-Vincent Bertin à la duchesse douairière de Noailles, née Marie-Françoise de Bournonville (1656-1748), conservé aux Archives nationales (AN, MC, étude CXIII, liasse 241). Il comprend une description détaillé du bâtiment (AN, MC, étue CXIII, liasse 241) tel qu'il apparut avant d'être entièrement remanié.
  26. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, vol. 2, p. 428.
  27. Une plaque apposée au-dessus du portail sur la façade de le rue Saint-Honoré rappelle l’événement. Elle porte l'inscription « Marie Françoise de Noailles épousa ici Gilbert Motier de La Fayette le ».
  28. En 1783, durant la troisième grossesse de la marquise de La Fayette, son Ă©poux fit l'acquisition, pour 200 000 livres, d'un hĂ´tel particulier prestigieux situĂ© rue de Bourbon (actuelle rue de Lille), presque au coin de la rue de Bourgogne. Il investit 100 000 livres supplĂ©mentaires dans des travaux de restauration et de rĂ©amĂ©nagement et dĂ©pensa 50 000 livres pour meubler et dĂ©corer cette maison, dĂ©sormais appelĂ©e « hĂ´tel de La Fayette ». Le couple quittait ainsi l'hĂ´tel de Noailles, maison paternelle de la marquise. Cf. Harlow G. Unger, Lafayette, John Wiley & Sons, 2002, p. 169.
  29. Plaque sur la façade subsistante de l'hôtel de Noailles avec l'inscription « Dans cet hôtel eut lieu le l'entrevue du Général de La Fayette à son retour d'Amérique avec la reine Marie-Antoinette. »
  30. J.-F. et L.-G. Michaud, Biographie universelle, ancienne et moderne, Paris, A.-T. Desplaces, .
  31. Jacques Hillairet, Évocation du Vieux Paris, les faubourgs, Paris, Édition de Minuit, , page 57..
  32. P.-A. Aubert, Traité raisonné d'équitation, d'après les principes de l'école française, Paris, Anselin et Gaultier-Laguionie, 1836, p. 164 (voir en ligne).
  33. Les femmes de la Commune
  34. , librairie.immateriel.fr.
  35. Annonce publicitaire parue dans le journal satirique Le Rire du avec celles d'autres maisons de rendez-vous
  36. Réalités Nouvelles, catalogue du 26e salon 1972, exposant n°43 dans la section Peintures.
  37. History of Paris, Paris et Londres, 1825, vol. II.
  38. Isabelle Spaak, « Le chambertin de l'empereur », Le Figaro, encart « Le Figaro et vous »,‎ 24-25 avril 2021, p. 28 (lire en ligne).
  39. Archives Nationales Police F/7/4661 dos 3 3p Darlincourt.
  40. Olivier Blanc, « Enquête sur le vol des diamants de la couronne », L'Histoire, no 75,‎ .
  41. (en + fr) J. F. Marshall, Victor Jacquemont: Letters to Achille Chaper, Philadelphie, American Philosophical Society, .

Bibliographie

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