François Chabot
François Chabot, né le à Saint-Geniez-d'Olt et guillotiné à Paris, le , est un homme politique révolutionnaire français.
François Chabot | |
François Chabot, physionotrace dessiné par Jean Fouquet et gravé par Gilles-Louis Chrétien, 1793. | |
Fonctions | |
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Député du Loir-et-Cher | |
– (1 an et 18 jours) |
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Gouvernement | Assemblée législative |
Député à la Convention nationale | |
– (1 an, 7 mois et 1 jour) |
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Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Saint-Geniez-d'Olt (Aveyron) |
Date de décès | |
Lieu de décès | Paris |
Nationalité | Française |
Parti politique | Gauche Montagne |
Profession | Vicaire Ă©piscopal |
députés de Loir-et-Cher | |
Biographie
Fils d’Étienne Chabot, cuisinier au collège de Rodez, François Chabot entra dans les ordres, en 1772, au couvent des Capucins de Rodez. Il se fait remarquer par son libertinage, ce qui lui vaut une interdiction de prêcher, en 1788.
À l'époque de la Révolution, il adhéra à la constitution civile du clergé et fonda la première société jacobine de Rodez, avant de devenir vicaire de l’évêque Grégoire à Blois. Député à l’Assemblée législative, il siégea à l’extrême-gauche, formant, avec Basire et Merlin de Thionville le « trio cordelier ». Avec ces derniers, il fut membre du comité de surveillance de la Législative, qui avait succédé à l'ancien comité des recherches de la Constituante.
Élu député à la Convention par le département de Loir-et-Cher, il fut membre du Comité de sûreté générale, où il sut négocier ses « mises à l’écart » de suspects moyennant compensations. Il vivait rue d'Anjou-Saint-Honoré, dans l'hôtel particulier que la comtesse de Mun, fille de Mme Helvétius, louait aux frères Dobruska (Junius et Emmanuel) ses amis, deux hommes d'affaires autrichiens qui se regardaient comme des citoyens du monde et par conséquent « libres. » D'où leur nom d'emprunt "Frey".
De mars à mai 1793, Chabot est envoyé en mission par le Comité de Sûreté Générale dans l'Aveyron et dans le Tarn muni de pouvoirs exceptionnels afin de s'assurer de la bonne exécution des lois révolutionnaires, mais surtout pour faire rétablir l'ordre. Les prêtres réfractaires et les royalistes devenaient de plus en plus nombreux dans le département de l'Aveyron.
Le , Chabot qui était violemment anti-Girondin, dénonçait Condorcet à la Convention. Dans le même temps, il se compromettait avec les agents des « riches capitalistes ». Pour justifier l'origine d'une partie de sa fortune si soudainement acquise - les pots-de-vin que lui versèrent pendant l'été les actionnaires de la Compagnie des Indes - il contracta un mariage blanc avec Léopoldine Dobruska, la sœur de Junius Frey et Emmanuel Frey qu'il dota secrètement lui-même, ce qui lui permit de blanchir au moins 700 000 livres.
Déjà suspect à la fin de l'été 1793 il ne fut pas conservé au Comité de sûreté générale renouvelé à la demande de Robespierre. Tous ses membres étaient soupçonnés, non sans raison, de pratiquer la protection intéressée des émigrés rentrés. Quand ils ne pouvaient pas résilier un ordre d'arrestation généralement lancé par les sections, la Commune ou l'administration du Département, Chabot et ses collègues Jean Julien de Toulouse, Joseph Delaunay, Charles-Nicolas Osselin faisaient en sorte que la personne poursuivie, moyennant finances, soit assignée à résidence. Fabre d'Églantine le dénonça comme participant de la « conspiration de l’étranger », le . En retour, le , François Chabot dénonce lui aussi cette « conspiration de l’étranger », citant Cloots, Jacques-René Hébert et le comte de Proly.
Extrême dans sa mise et ses prises de positions, compromis dans de nombreuses affaires de trafic d’influence et notamment celle de la Compagnie des Indes, François Chabot est arrêté le . Jugé avec Danton, il sera guillotiné le 16 germinal an II.
Malgré son nom, cet homme n’a rien à voir avec Georges Antoine Chabot de l'Allier, qui prendra part aux événements ultérieurs de la Révolution.
Annexes
Sources primaires imprimées
estampe de François Bonneville,
Paris, BnF, département des estampes, 1796.
- Geoffroy Bruun, « Deux lettres de Chabot à Saint-Just concernant la conspiration de l'étranger », Annales historiques de la Révolution française, no 57,‎ , p. 245-249 (lire en ligne).
Bibliographie
- « François Chabot », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
- Joseph de Bonald, François Chabot, membre de la Convention (1756-1794), Paris, Émile-Paul, , XII-356 p. (présentation en ligne, lire en ligne).
- Michel Eude, « Une interprétation « non-mathiézienne » de l'affaire de la Compagnie des Indes », Annales historiques de la Révolution française, no 244,‎ , p. 239-261 (lire en ligne).
- (en) Norman Hampson, « Francois Chabot and His Plot », Transactions of the Royal Historical Society, vol. 26,‎ , p. 1-14 (JSTOR 3679069).
- Albert Mathiez, Un Procès de corruption sous la terreur : l'affaire de la Compagnie des Indes, Paris, Librairie Félix Alcan, , 399 p. (lire en ligne).