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Rue du Faubourg-Saint-Denis

La rue du Faubourg-Saint-Denis est une voie du 10e arrondissement de Paris située dans le prolongement de la rue Saint-Denis au sud ; elle conduit à la basilique de Saint-Denis au nord.

Situation et accès

Située dans le prolongement de la rue Saint-Denis, la rue du Faubourg-Saint-Denis traverse, du sud au nord, les quartiers de la Porte-Saint-Denis et Saint-Vincent-de-Paul, dans le 10e arrondissement, reliant la porte Saint-Denis au métro La Chapelle, en passant par les gares de l'Est et du Nord.

Ce site est desservi par les stations de métro Gare du Nord, La Chapelle et Gare de l'Est (à quelques mètres).

Origine du nom

La rue du Faubourg-Saint-Denis doit son nom au fait qu'elle traversait le hameau à l'extérieur du mur d'enceinte, symbolisé aujourd'hui par la porte Saint-Denis, situé sur l'ancienne route vers Saint-Denis, dénommé « faubourg Saint-Denis », attesté dans le plan de Turgot, et qui desservait l'abbaye de Saint-Denis. Le faubourg est primitivement un quartier « fors le bourg » (de l'ancien français « fors », issu du latin foris, « en dehors » et de borc, « bourg », forsborc vers 1200, forbours vers 1260[1]).

Historique

La rue fait partie de l'ancienne voie romaine de Lutèce à Caesasoromagus (Beauvais) reprenant probablement le tracé d'un chemin gaulois antérieur à la conquête romaine.

Elle est citée sous le nom de « Grand rue du faulxbourg Saint Denis » et de « rue du faulxbourg Saint Lazare » dans un manuscrit de 1636.

La rue du faubourg Saint-Denis sur un plan de 1705

Cette voie est restée jusqu'à l'ouverture des boulevards de Strasbourg et de Sébastopol au milieu du XIXe siècle un élément de cet axe de communication majeur de Paris vers le nord de la France. La rue conduisait à la ville de Saint-Denis et à sa basilique où étaient enterrés les rois de France.

Jusqu'au cours du Premier Empire, la portion comprise entre la rue Saint-Laurent et la place de la Chapelle a porté le nom de « rue du Faubourg-Saint-Lazare », du fait qu'elle longeait la maison Saint-Lazare. Elle a également porté le nom de « rue du Faubourg-de-Gloire » à cause du voisinage d'un terrain qui portait ce nom[2].

Durant la Révolution, la rue porta brièvement le nom de « rue du Faubourg-Franciade » en 1793[3] - [4], la commune de Saint-Denis ayant été renommée « Franciade[4] ».

Depuis quelques années, un processus de gentrification dans la partie basse de la rue s'est amorcé entre la porte Saint-Denis et le boulevard Magenta[5]. Ainsi, la rue fait figure de trait d'union entre deux Paris : le Paris bourgeois des quartiers centraux et le Paris populaire des arrondissements du nord. Elle reste donc aujourd'hui une rue populaire et à forte population immigrée, tout en étant devenue un nouveau lieu de la jeunesse branchée parisienne[6].

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

Ce site est desservi par la station de métro Strasbourg - Saint-Denis.

Sud de la rue du Faubourg-Saint-Denis (2007).
Extrémité nord de la rue.
  • No 12 : le passage du Prado fait la jonction en « L » entre la rue et le boulevard Saint-Denis, ouvert en 1785 sous le nom de « passage du Bois de Boulogne », il a Ă©tĂ© couvert en 1925 ; il est rĂ©putĂ© pour sa dĂ©coration Art dĂ©co.
  • Au no 16 se trouve le restaurant Julien, un ancien bouillon devenu brasserie chic, Chez Julien, dont la rĂ©putation des profiteroles fait le tour de Paris. Le restaurant et l'immeuble qui l'abrite sont classĂ©s monuments historiques[7], dĂ©cor Art nouveau, on peut y voir des panneaux peints sur pâte de verre de Louis TrĂ©zel. Ă€ cet emplacement avait Ă©tĂ© fondĂ©e en 1787 une auberge Ă  l'enseigne du Cheval Blanc, qui sera par la suite un des premiers cafĂ©s-concerts[8].
  • No 19 : en 1834, domicile du peintre, graveur et enseignant Jean Éloi Malenfant (1802-après 1855)[9].
  • Au no 21 se place le CafĂ© Saint Denis, un bistrot traditionnel imprĂ©gnĂ© de l'esprit populaire et de la chaleur des habitants locaux.
  • no 23 : emplacement d'une salle d'entraĂ®nement de boxe ouverte par Jean Bretonnel[10].

Sites desservis par les stations de métro Strasbourg - Saint-Denis et Château d'Eau.

  • No 42 : le passage de l'Industrie, spĂ©cialisĂ© dans les grossistes pour coiffeurs.
  • No 45 : la plus ancienne pharmacie de Paris, la pharmacie VĂ©e, a Ă©tĂ© fondĂ©e ici en 1783, Ă  l'angle de la rue du Faubourg-Saint-Denis et de la rue d'Enghien.
  • No 46 : le passage Brady, inaugurĂ© en 1828, abritait Ă  l'origine des magasins de vĂŞtements ; aujourd'hui, il est rĂ©putĂ© pour ses restaurants pakistanais, devenant ainsi le quartier pakistanais de Paris, parfois surnommĂ© Little Islamabad.

Ce site est desservi par la station de métro Château d'Eau.

  • Au no 55 vĂ©cut la chanteuse La Houppa.
  • Au no 57 se trouvait le Central sporting club, salle de boxe au gymnase Christmann. Une scène du film L'Air de Paris (1954), avec Jean Gabin, a Ă©tĂ© tournĂ©e au Central ; la salle est fermĂ©e en 1968, occupĂ©e depuis par l'Ă©cole de théâtre Jacques-Lecoq.
  • Au no 60 se trouvait la Manufacture de porcelaine du faubourg Saint-Denis, fondĂ©e par Pierre Antoine Hannong (1761-1785), en 1771 ou 1772, qui sera sous la protection du second frère du roi Louis XVI, Charles-Philippe, comte d'Artois. Cette manufacture sera reprise en 1798 par Marc SchĹ“lcher, fermĂ©e et finalement vendue en 1834[11] - [12]. C'est dans ce lieu qu'est nĂ© son fils, Victor SchĹ“lcher, le .
  • Au no 61 bis se trouve l'entrĂ©e de la cour des Petites-Écuries, situĂ©e sur l'emplacement qu'occupaient les petites Ă©curies royales Ă  la fin du XVIIIe siècle.
  • Ă€ l'actuel no 65 est nĂ© le prĂ©sident FĂ©lix Faure ; sur son acte de naissance, en 1841, il est notĂ© « demeurant rue du Faubourg-Saint Denis, 71[13] » ; après enquĂŞte du Petit Journal[14], le no 71 correspondait alors au no 65 actuel.
  • No 87 : siège du Parti ouvrier indĂ©pendant[15].

Ce site est desservi par la station de métro Gare de l'Est.

  • No 85 : l'ancien atelier parisien du peintre, photographe et graveur français et fondateur du Centre national d'art contemporain de la villa Arson, Henri Maccheroni.
  • Nos 94 Ă  114 : emplacement de l'ancien couvent des Filles de la charitĂ© de Saint-Vincent-de-Paul qui fut transformĂ© en caserne, la caserne Saint-Lazare.
  • Nos 99, 101, 103 et 105 : plusieurs bâtiments du dĂ©but du XVIIIe siècle, construits par les pères de la Mission de la Maison de Saint-Lazare, afin de les louer Ă  des sĂ©culiers ; ces bâtiments sont toujours visibles.
  • Au no 107 se trouvait la prison Saint-Lazare.
  • Au no 110 se trouvait l'Ă©choppe de coiffeur de la famille Reggiani ; Serge Reggiani Ă©voque la rue dans une chanson autobiographique (Le Barbier de Belleville).
  • Le dernier tronçon de la rue du Faubourg-Saint-Denis est surnommĂ© Little Jaffna, c'est ici que se retrouvent les Tamouls de la rĂ©gion parisienne qui ont fui le Sri Lanka en guerre civile dans les annĂ©es 1980. Le Ganesh Chaturthi y est fĂŞtĂ©, et de nombreux commerces indiens ou srilankais s'y sont implantĂ©s[16].
Le « Bureau de renseignements pour les ouvriers français travaillant en Allemagne permissionnaires », (février 1943).
Le bureau de renseignements pour les ouvriers français travaillant en Allemagne permissionnaires ().

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Notes et références

  1. Alain Rey, Dictionnaire historique de la langue française, 3 vol., 3e édition, Le Robert, 2006.
  2. FĂ©lix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments.
  3. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Paris, Les Éditions de minuit, 1972, 1985, 1991, 1997, etc. (1re Ă©d. 1960), 1 476 p., 2 vol. [dĂ©tail des Ă©ditions] (ISBN 2-7073-1054-9, OCLC 466966117), p. 500.
  4. Noms révolutionnaires des communes de France, p. 62.
  5. Anne Clerval, « Les dynamiques spatiales de la gentrification à Paris », Cybergeo: European Journal of Geography, (consulté le ).
  6. Claire Fleury et Anne Sogno Fiole, « Tout ce qui bouge à Boboland », Le Nouvel Observateur, (consulté le ).
  7. « Immeuble abritant le restaurant Julien », notice no PA00086515, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  8. H. Gourdon de Genouillac, Paris à travers les siècles. Histoire nationale de Paris et des Parisiens depuis la fondation de Lutèce jusqu'à nos jours, t. 5, p. 266.
  9. Dictionnaire des imprimeurs, lithographes au XIXe siècle.
  10. « Jean Bretonnel (1910-1990) » (consulté le ).
  11. RĂ©gine de Plinval de Guillebon, La Porcelaine Ă  Paris sous le Consulat et l'Empire, p. 93.
  12. « Marc Schœlcher, un porcelainier de talent », Musée Victor Schœlcher (consulté le ).
  13. Paul Bluysen, FĂ©lix Faure, intime, 1898, p. 41 et p. 45.
  14. Paul Bluysen, FĂ©lix Faure, intime, 1898, p. 43.
  15. Julie Carriat et Sandrine Cassini, « A La France insoumise, verrouillage à tous les étages », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  16. Anthony Goreau-Ponceaud, « La diaspora tamoule en France : entre visibilité et politisation », EchoGéo, Sur le vif 2009, (consulté le ).
  17. Acte de décès du 10e arrondissement de Paris cote 10D 277, page 28/31, acte n°904.
  18. FĂ©lix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, Ă©dition de 1844, p. 421 [lire en ligne]
  19. Analyse diachronique de l'espace urbain parisien : approche géomatique (ALPAGE)
  20. Adolphe Alphand (dir.), Adrien Deville et Émile Hochereau, Ville de Paris : Recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques, Paris, Imprimerie nouvelle (association ouvrière), (lire en ligne), « Décret du 21 avril 1866 », p. 366-367.
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