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Jean Loret

Jean Loret, nĂ© en 1595 Ă  Carentan et mort en 1665 Ă  Paris, est un poète et Ă©crivain français connu pour sa publication hebdomadaire en vers des nouvelles de la sociĂ©tĂ© parisienne de son temps (y compris, Ă  ses dĂ©buts, de la Cour de Louis XIV Ă  son apogĂ©e) de 1650 jusqu’en 1665 dans ce qu’il appelait « une gazette burlesque[1] Â» sous le nom de Lettres en vers[2] et parfois appelĂ© le « père du journalisme Â».

Jean Loret
Portrait par Robert Nanteuil
Biographie
Naissance
Décès
Activités

Biographie

Poète famélique et bohème[3] n’ayant reçu presque aucune instruction, Loret s’adonna au genre burlesque, comme beaucoup de rimeurs de second ordre de son temps, et débuta par des Poésies burlesques contenant plusieurs épîtres à diverses personnes de la cour (Paris, 1646, in-4°).

Loret eut ensuite l’idĂ©e d’adresser chaque semaine Ă  Marie d'OrlĂ©ans-Longueville, devenue plus tard duchesse de Nemours, une gazette en vers distribuĂ©e d’abord sous la forme de copies manuscrites, puis, Ă  partir du , imprimĂ©es Ă  un petit nombre d’exemplaires, sous le titre de Lettre en vers Ă  Son Altesse Mlle de Longueville[3], comprenant la politique, le théâtre, la littĂ©rature, les divertissements de la cour, les commĂ©rages des rues. Loret rĂ©digeait ainsi 700 Ă  800 vers chaque semaine sur les faits survenus qu’il fit imprimer sous le titre de La Muze historique (Paris, 1650-65, 3 vol. in-fol. ; nouv. Ă©dit., Paris, 1857, 4. vol. in-8°)[1]. Cet ouvrage, connu aussi sous le nom de Gazette burlesque, est plus trivial que comique et d’une forme on ne peut plus nĂ©gligĂ©e, mais il est naĂŻf, et, par l’impartialitĂ©, est restĂ© une bonne source de renseignements. Ainsi, le premier volume est censĂ© contenir la rĂ©fĂ©rence Ă©crite Ă  la mère l’Oye[4].

Quand son protecteur, Nicolas Fouquet, fut tombĂ© et emprisonnĂ© Ă  la Bastille, Loret eut le mĂŞme courage que La Fontaine et Pellisson et osa dĂ©fendre le surintendant et lui « adresser publiquement d’honnĂŞtes et tendres adieux[5] ». IrritĂ© contre Loret, Colbert supprima sa pension. Fouquet qui, de sa prison avait appris cette disgrâce, lui fit remettre 1 500 livres par Madeleine de ScudĂ©ry[5].

Il a ainsi décrit le pays normand dans ses vers :

Non seulement fertile en pommes,
En beaux esprits, en braves hommes,
En noblesse, châteaux, cités,
Mais de plus en rares beautés,
Dont il est la source féconde
Autant qu’autres climats du monde.

Voici les derniers vers qu’il ait Ă©crits :

Le vingt-six mars, j’ai fait ces vers,
Souffrant cinq ou six maux divers[5].

Loret a pu Ă©chapper Ă  la censure du gouvernement jusqu’en 1652, après quoi le gouvernement lui a interdit d’écrire sur les questions d’Église ou d’État[6]. Dans une revue de la presse française, Charles Dickens a dit, en 1868, du journal de Loret que c’était « le plus intelligent de tous Â» ceux publiĂ©s dans la pĂ©riode suivant la mort de Louis XIII. Après sa mort, la tradition de la Gazette burlesque de Loret a eu des continuateurs jusqu’à la fin du siècle : La Gravette de Mayolas, Charles Robinet de Saint-Jean, Boursault, Perdou de Subligny, Jacques Laurent, etc[1]. Il avait fait l’objet d’un portrait par le cĂ©lèbre graveur Robert Nanteuil dont les sujets Ă©taient les figures de la cour de Louis XIV[7].

Ses Ă©crits sur l’actualitĂ© lui ont parfois valu le nom de « père du journalisme[7]. Â»

Notes

  1. (en) Leo Treitler, Source Readings in Music History, t. 5, W. W. Norton & Company, , « Jean Loret », p. 596.
  2. « Jean Loret (1600?-1665) », Dictionnaire des journalistes, sur Dictionnaire des journalistes (1600-1789), Voltaire Foundation/Institut des Sciences de l’Homme (consulté le )
  3. René de Livois, Histoire de la presse des origines à 1881, Les Temps de la presse, 1965, 660 p., p. 34.
  4. (en) « Boston’s Mother Goose », Celebrate Boston.
  5. Jules Janin, « Les Journalistes et le Journaux Â», VariĂ©tĂ©s littĂ©raires, Paris, Collection Hetzel, L. Hachette Et Cie, p. 31.
  6. (en) Charles Dickens, All the Year Round, t. XIX, , « The French Press », p. 128.
  7. (en) « Jean Loret de Carentan (1595-1665) from tome "Portraits de Nanteuil t. I." 1658 », Hunterian Museum & Art Gallery Collections: GLAHA 8846, Hunterian Museum and Art Gallery, University of Glasgow (consulté le ).

Références

  • Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des littĂ©ratures, Paris, Hachette, 1876, p. 1272.
  • James de Rothschild, Les Continuateurs de Loret, Paris, Damascène Morgand et Charles Fatout, 1881.
  • Loret, Jean. La Muze Historique ou Recueil des lettres en vers contenant les nouvelles du temps Ă©crites Ă  Son Altesse Mademoizelle de Longueville, depuis Duchesse de Nemours (1650-1665). Ed. Ravenel et La Pelouze. Paris : Jannet, 1857. 4 vol.
  • Brossard, Yolande de. « La vie musicale en France d’après Loret et ses continuateurs : 1650-1688 », Recherches sur la musique française classique, 10 (1970), p. 117-193.

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