Accueil🇫🇷Chercher

Trompe de chasse

La trompe de chasse est un instrument de musique français en laiton ou bronze, de la famille des cuivres, en partie analogue au cor naturel.

L'art musical des sonneurs de trompe, une technique instrumentale liée au chant, à la maîtrise du souffle, au vibrato, à la résonance des lieux et à la convivialité *
Image illustrative de l’article Trompe de chasse
Des sonneurs de trompe Ă  Lamotte-Beuvron.
Pays * Drapeau de la Belgique Belgique
Drapeau de la France France
Drapeau de l'Italie Italie
Drapeau du Luxembourg Luxembourg
Liste Liste représentative
Année d’inscription 2020
* Descriptif officiel UNESCO

La trompe s'utilise notamment dans la vénerie, où elle a supplanté au cours du XVIIe et du XVIIIe siècle des instruments rudimentaire de communication cynégétique, faits de cornes d'animaux, de bois puis de cuivre, qui signalaient par des sons simples, les cornures, les différentes situations pendant la chasse.

La pratique musicale de la trompe s'est affranchie de son origine cynégétique, et depuis au moins le XIXe siècle, la plupart des sonneurs ne sont pas membres d'équipages de chasse à courre. Même si les fanfares de chasse (des airs brefs servant à signaler les différentes circonstances d'une chasse) font toujours partie du répertoire usuel de presque tous les sonneurs, on a composé depuis le XIXe siècle une abondante musique pour trompe sans rapport avec la chasse.

L'art des sonneurs de trompe *
Image illustrative de l’article Trompe de chasse
Une trompe de chasse
Domaine Musiques et danses
Lieu d'inventaire France
* Descriptif officiel Ministère de la Culture (France)

En 2015, le ministère de la Culture et de la Communication français a validĂ© la reconnaissance de « l’art des sonneurs de trompe Â»[1] au patrimoine culturel immatĂ©riel de la France[2].

Historique

Au Moyen Ă‚ge

Avant de se servir d'un instrument pour encourager les chiens ou pour appeler ses compagnons de chasse, l'homme se contentait nécessairement de sa voix : cris, appel, huées, plus ou moins scandés, plus ou moins modulés ont constitué la première musique de chasse.

Au Moyen Âge, on appelait trompeors les sonneurs de trompe ou de trompette, qui furent baptisés par la suite trompeurs en France et trompetters en Belgique. Le cor a servi au Moyen Âge à corner guerre comme corner menée à la chasse ; dans le château on cornait le jour, l’eau, l’assiette, etc.

Les cors monotones variaient les sons avec des mots courts et des mots longs, et ceux qui avaient plusieurs notes sonnaient du grêle ou du gros ton. En 1730, Claude-Henry Feydeau de Marville, marquis de Dampierre disait indifféremment cor ou trompe, et cela changea seulement avec d’Yauville qui n’employa plus que l’expression trompe pour désigner la trompe de Lebrun, modèle 1729, aujourd'hui la Dampierre.

Sous Louis XIV

La trompe Ă  un tour et demi comporte deux modèles, le modèle de 1680 et celui de 1689. Le premier fut utilisĂ© tout d’abord par la VĂ©nerie de Louis XIV en 1680. C’est une trompe circulaire Ă  un tour et demi de 0,48 m de diamètre, de 2,27 m de longueur dĂ©ployĂ©e. Cette trompe est en ut. Les tubes ont 12 millimètres de diamètre et le pavillon 14 centimètres et demi de diamètre, le tour est renforcĂ© par une bordure en cuivre montrant une « guirlande » ou « dentelle » en creux, le tout est surmontĂ© de petits ornements reprĂ©sentant un coquillage en plein, caractĂ©ristique de l’époque de Louis XIV. L’extrĂ©mitĂ© du premier tube se termine dans un manchon, dans lequel s’encastre une branche d’embouchure mobile Ă  laquelle l’embouchure Ă©tait alors soudĂ©e. Ă€ cette Ă©poque, on ne connaissait pas encore bien le repoussage au tour, ni le planage, que Maurice de Raoulx allait bientĂ´t inventer. Cette trompe est martelĂ©e Ă  la main, tous les coups de marteau se voient. Le second modèle de trompe est de 1689. Il prĂ©sente les modifications suivantes : le manchon a Ă©tĂ© supprimĂ© ; la branche d’embouchure est soudĂ©e au premier tube et est maintenue par un tenon, de mĂŞme que le pavillon ; l’embouchure n’est plus gĂ©nĂ©ralement soudĂ©e Ă  la branche d’embouchure, elle est mobile ; le pavillon a 0,22 m de diamètre.

Sous Louis XV

Le marquis de Dampierre portant une de ses trompes.

Deux modèles de trompes apparaissent sous Louis XV. Le premier modèle du marquis de Dampierre fait son apparition officielle en aoĂ»t 1723. Il a 4,05 m de longueur dĂ©ployĂ©e et 0,72 m de diamètre environ. Cette trompe en rĂ© est fort douce Ă  sonner, mais très embarrassante Ă  tenir, vu son Ă©norme diamètre, qui a rapidement provoquĂ© son remplacement. Le second modèle est celui de 1729 et il a subi de grandes modifications ; la longueur dĂ©ployĂ©e est de 4,545 m et elle est enroulĂ©e Ă  deux tours et demi. Le diamètre est d’environ 0,60 m. Lebrun, fournisseur du Roi, a lancĂ© cette trompe en 1729 au moment de la naissance du Dauphin et l’a baptisĂ©e pour cette raison La Dauphine. Ce modèle a Ă©tĂ© utilisĂ© jusqu'en 1814, mais il a reçu en 1831 la dĂ©nomination de trompe Dampierre ou « Ă  la Dampierre ».

En 1817 apparaît la demi-trompe à trois tours et demi. Ce modèle fut exécuté par Raoulx et son successeur. Notons cependant que son pavillon a été perfectionné par un ouvrier nommé Périnet, qui a découvert par des essais successifs quel était le modèle le plus favorable à l’émission du son (1855). En 1831 se généralise cette trompe dite à la d'Orléans (trompe utilisée aujourd'hui).

Tous les Ă©crits connus sur la trompe de chasse font Ă©tat de l'apparition de cette nouvelle trompe Ă  la suite d'une commande de 40 Â« demi-trompes Â» par le Duc d'OrlĂ©ans, or, on connaĂ®t une quinzaine de trompes enroulĂ©es sur 3 tours et demi antĂ©rieures Ă  cette commande.

La trompe, instrument de chasse

L'action de chasse est accompagnée de sonneries de trompe (fanfares) qui permettent aux veneurs de communiquer entre eux et avec les chiens.

La trompe de chasse a été adoptée par la vénerie française sous le règne de Louis XV et l'influence de son maître de vénerie, le marquis de Dampierre[3].

Depuis lors, la trompe de chasse est indissociable de la vénerie. Elle lui doit sa signification et son développement.

La pratique de la trompe est maintenue par tous les veneurs, dont elle est l'instrument de communication Ă  la chasse, mais aussi par des artistes qui savent la porter Ă  la perfection.

Les premières fanfares de chasse remontent Ă  1723 oĂą le marquis de Dampierre Marc-Antoine Ă©crivit les premières des quelque 6 000 fanfares qui constituent aujourd'hui un patrimoine musical exceptionnel (d'après le recueil de fanfares de chasse de la FĂ©dĂ©ration Internationale des Trompes de France, Philidor l'AĂ®nĂ© avait publiĂ© la « Retraite prise Â» en 1705 et « La Sourcillade Â» devenue « La Vue Â» en 1707 ou 1709).

Les veneurs sonnent des fanfares « de circonstance Â» pour faire connaĂ®tre les pĂ©ripĂ©ties de la chasse dont ils sont tĂ©moins.

Ainsi:

  • le « bien-aller Â» indique que les chiens chassent « en bonne voie Â»,
  • le « dĂ©buchĂ© Â» que la meute est en plaine et se dirige vers un autre massif forestier,
  • le « bat-l'eau Â» que l'animal de chasse est dans un Ă©tang ou une rivière,
  • la « vue Â» que l'animal de chasse est vu par le sonneur.

Au cours de la « curĂ©e Â», Ă©tape de la chasse consistant Ă  dĂ©pecer l'animal abattu pour laisser les chiens le dĂ©vorer[4], on sonne Ă  nouveau les fanfares sonnĂ©es au cours de la chasse de manière Ă  en rappeler les Ă©pisodes. Puis, pendant que les chiens « font curĂ©e Â», on sonne d'autres fanfares dĂ©diĂ©es aux Ă©quipages (quatuor du Rallye Trompes de Paris), aux veneurs prĂ©sents et aux personnalitĂ©s.

La trompe, instrument festif

Équipage sonnant dans la cour de marbre du château de Versailles.

La trompe est un instrument traditionnel du Carnaval de Paris.

Le recul du Carnaval de Paris, la plus grande fête parisienne, qui renaît depuis 1993, avec la Promenade du Bœuf Gras, a amené le recul de sa pratique dans les rues de Paris. Son usage, en temps normal, y est interdit depuis 1832.

Aujourd'hui, les sonneurs, Ă  Paris, se donnent rendez-vous sous le pont d'IĂ©na, ou partout ailleurs, le jour de la FĂŞte de la musique.

« Le jeudi de la Mi-Carême »

« Cors, cornes et cornets »

« Le jeudi de la Mi-Carême est le jour par excellence des sonneurs de cors et des fanatiques du cornet. Les amateurs de cor de chasse qui, traqués par l'autorité, vont d'habitude étudier en sourdine dans des caves profondes et lancer en chœur des notes étouffées, sont tous en liesse. »

« Fi des caves et des lieux déserts ; les fenêtres peuvent s'ouvrir grandes ; les portes n'ont plus besoin de verrous, la rue est aux sonneurs de trompes, hallali, vivent les cors de chasse ! »

« Personne ne se plaindrait de ce triomphe de la musique chère aux veneurs, personne ne récriminerait contre le son du cor, si la folle jeunesse parisienne n'avait pas, elle aussi, l'habitude d'emboucher le cornet pour célébrer la fête des blanchisseuses. »

« Nous les connaissons tous et trop ces lugubres cornes en grès aux sons rauques et agaçants. »

« Ces horripilants ustensiles coûtent à peine deux ou trois sous ; or, le gamin de Paris se priverait plutôt de pain que de corne ; il lui faut pousser ses hurlements ce jour-là ; imiter les appels désespérés du tramway, et, le cornet à bouquin aux lèvres, étourdir les passants et faire concurrence à Wagner. »[5]

Différences avec le cor de chasse

  • La trompe de chasse est accordĂ©e en rĂ©, a une longueur de 4,545 mètres et est premièrement destinĂ©e Ă  la chasse Ă  courre. Elle doit son nom Ă  Philidor qui l'appela ainsi en 1705. Le rythme des fanfares de chasse est principalement le 6/8 tayautĂ© (ex. une noire Ă  la trompe se sonne piquĂ©e-tayautĂ©e).
  • Le cor de chasse est accordĂ© en mi bĂ©mol et n'est pas utilisĂ© Ă  la chasse mais en musique militaire. La diffĂ©rence visible est la coulisse d’accord (petit tube intĂ©rieur modifiant la tonalitĂ©), sur la branche d’embouchure.

Instrument

Trompe du milieu du XVIIIe siècle.

Différents modèles

Nom Longueur Enroulement
La Dampierre (1729) 4,545 m 1 tour et demi
La Dauphine 4,545 m 2 tours et demi
La d'OrlĂ©ans (1814) 4,545 m 3 tours et demi

L'instrument utilisĂ© et sonnĂ© aujourd'hui (Ă  la d'OrlĂ©ans) est le mĂŞme depuis 1814, annĂ©e oĂą le duc d'OrlĂ©ans Louis-Philippe commanda Ă  la maison PĂ©rinet 50 trompes pour son Ă©quipage. Cette trompe d'un dĂ©veloppĂ© linĂ©aire de 4,545 mètres, est enroulĂ©e Ă  trois tours et demi.

Signalons encore la « trompe Ă  la Maricourt Â», dite parfois aussi «trompe Ă  lièvre», trompe de 4,545 m, enroulĂ©e sur 6 Ă  9 tours et demi, dont certaines, très rares, comportent un pavillon ovale.

La longueur de l'instrument fait que sa tonalité est en ré, quel que soit le modèle.

Embouchure

Embouchure de trompe de chasse Milliens (modèle 07)

D’abord fixĂ©e Ă  la branche d’embouchure, l'embouchure devint mobile en 1689, mais il faut attendre 1830 pour en trouver dans le commerce trois tailles diffĂ©rentes. Les dimensions actuelles ont Ă©tĂ© rĂ©glĂ©es par le professeur ClĂ©ret[6], et c’est lui, et non PĂ©rinet, qui a rĂ©glĂ© la profondeur du bassin Ă  0,032 m.

Tube d'entraînement pour embouchure

D'une longueur de cm, le tube d'entraînement pour embouchure de trompe de chasse[7], produit un son proche de l'instrument. Breveté en 2013 par Nicolas Poidevin[8], cette mini branche d'embouchure conique pour embouchure d’instrument à vent permet de s'entraîner tout en retrouvant les mêmes appuis qu'une trompe de chasse.

Musique

Trompes de chasse de la Garde républicaine.

Aujourd'hui, plus de 6 000 fanfares sont recensĂ©es.

Styles

La musique destinée à la trompe peut se séparer en trois grands groupes :

  • La vĂ©nerie, oĂą les fanfares sonnĂ©es correspondent Ă  des animaux de chasse ou Ă  des circonstances de la chasse,
    • Les fanfares d'animaux, permettant de signaler quel animal est chassĂ©
    • Les fanfares de circonstances qui indiquent les pĂ©ripĂ©ties d'une chasse
    • Les fanfares de maĂ®tres et d'Ă©quipages, destinĂ©es Ă  honorer des Ă©quipages ou responsables d'Ă©quipages de vĂ©nerie.
    • Les Fanfares de lieu-dit ou de forĂŞts
  • Les fantaisies, qui peuvent honorer des personnes ou des Ă©vĂ©nements particulières.
  • La trompe liturgique.

La pratique actuelle de la trompe peut se faire en solo, duo, trio, quatuor ou groupes.

La trompe peut être sonnée en forté, en mi-trompe ou en radouci.

Une gamme chromatique quasiment complète couvrant 3 octaves et demi peut être obtenue en bouchant le pavillon à la main.

Certains morceaux, tels l’Ave maria de Schubert ou Trumpet Tune de Purcell, peuvent être sonnés accompagnés à l'orgue. D'autres, comme l'Amazone, de Tyndare, se sonnent accompagnés au piano.

Enfin, la pratique de la trompe en groupe a permis de s'intéresser aux différentes harmonisations possibles, entre les chants (premiers pupitres, chargés d'exécuter la mélodie), les secondes, les troisièmes et les basses. Un exemple est fourni dans un CD répertoriant l'intégralité des fanfares des équipages de Cerf par le Quatuor du Rallye Trompes de Paris : Le Courre du Cerf au XXIe siècle.

RĂ©pertoires

Parmi les morceaux de vénerie, les plus joués sont :

  • La Saint-Hubert
  • La mort du vieux limier
  • ...

Parmi les fantaisies, on peut citer :

  • Le printemps de (ou Ă ) Novel
  • Ninon
  • Fanchon
  • ...

Principaux facteurs

  • CornĂ©lius, fondĂ© par Gilbert CornĂ©lius en 1999
  • Couesnon, fondĂ© par Auguste Guichard en 1827[9].
  • Fraize & Marques
  • Maurice Heinrich
  • Milliens, fondĂ© en 1894 (aujourd'hui Millienson)
  • PĂ©rinet, fondĂ© par François PĂ©rinet en 1829.
  • Nicolas Poidevin, fondĂ© en 2013[10].
  • Pierre de Surrel, fondĂ© par Pierre de Surrel en 1988

Art des sonneurs de trompe

Si sonner la trompe est une pratique à l’origine liée à la pratique de la chasse, elle a au fil du temps gagné son indépendance pour voir aujourd'hui évoluer des sonneurs dans tous autres cadres. L’art de sonner la trompe n’est pas un savoir-faire exclusivement français, on retrouve une forte activité de sonneurs en Suisse, en Allemagne, en Italie et au Benelux. Quelques sonneurs sonnent également la trompe en Grande-Bretagne, Pologne, Canada, États-Unis et Maroc.

Les sonneurs français sont réunis au sein d’une fédération, la Fédération Internationale des Trompes de France (FITF). Cette dernière a pour rôle de « rassembler les sonneurs ou amateurs de trompe de tous pays ; accueillir ses membres dans les stages et les concours ; faire connaître et développer la trompe auprès du grand public ; préserver et enrichir son patrimoine culturel ; perpétuer une tradition »[11]. La FITF met en place les concours de sonneurs, dont le Championnat de France de trompe et le Concours de sociétés. En dehors de ses rassemblements, les sonneurs pratiquent dans de cérémonies locales, également à la demande de particuliers. Le rendez-vous principal des sonneurs est la Saint-Hubert, saint patron des veneurs, le 3 novembre. Ils sonnent alors ensemble, selon un répertoire très précis.

L'art musical des sonneurs de trompe, une technique instrumentale liée au chant, à la maîtrise du souffle, au vibrato, à la résonance des lieux et à la convivialité est inscrit sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO en [12].

Art de sonner la trompe

Sonneurs de la Garde RĂ©publicaine

Sonner la trompe est une pratique qui comporte beaucoup de spécificités. Tout d’abord, les sonneurs ne répètent que très rarement les morceaux en sonnant, pour ne pas fatiguer les lèvres qui sont soumises à rude épreuve lors des démonstrations. Ils le font généralement en chantant les morceaux.

Autre spécificité des sonneurs de trompe : leur tenue. Lorsqu'ils sonnent en public, les sonneurs doivent porter la tenue de vénerie ou la tenue d’une société. Elle est composée d’une cape ou casquette, cravate de chasse, veste, culotte, bottes de cheval ou bas. Cette obligation est devenue au fil du temps une coutume appréciée des sonneurs, qui peuvent à cette occasion représenter avec fierté leur société ou leur équipage, mais aussi leur appartenance à la grande communauté des sonneurs de trompe.

Les représentations de sonneurs se font également d’une façon particulière. La trompe est le seul instrument pour lequel la pratique se fait dos au public. Les sonneurs doivent également adopter des positions particulières pour sonner : ils sont disposés en V, trompe tournée légèrement à l’intérieur pour regrouper les sons. Le meneur est celui qui se trouve à la pointe du V.

Mais la pratique de sonneur de trompe ne se résume pas à la démonstration. Son origine est bien sûr conservée et les sonneurs sonnent encore seuls lors des chasses à courre. La pratique ne relève alors plus de la démonstration mais a une véritable fonctionnalité. De là est né un répertoire spécifique pour la chasse, connu de tous les participants. La trompe devient le moyen de dialoguer entre eux à des distances importantes, la portée de l’instrument étant largement supérieure à la voix humaine.

Ce rĂ©pertoire a inspirĂ© celui des dĂ©monstrations. Celle-ci relève de plusieurs genres : rĂ©pertoire religieux et rĂ©pertoire laĂŻque. Ce dernier est appelĂ© « fantaisie » (le rĂ©pertoire de chasse Ă  courre est appelĂ© « fanfare ») et regroupe près de 2 000 morceaux, conçus pour la plupart entre le XIXe siècle et le XXe siècle. La pratique instrumentale de la trompe de chasse est si spĂ©cifique que les sonneurs n’empruntent quasiment jamais de morceaux dans le rĂ©pertoire d’autres instruments.

Grands champions de trompe de chasse du XXIe siècle

  • Pierre Dornez - 6 fois champion international
  • Xavier Legendre - 6 fois champion international
  • Benoit Garnier - 6 fois champion international

Champions de France (chant)

Champions internationaux (chant)

Notes et références

  1. L’art des sonneurs de trompe
  2. Fiche consacrĂ©e Ă  « l'art des sonneurs de trompe Â» dans l'inventaire du patrimoine culturel immatĂ©riel en France, sur culturecommunication.gouv.fr (consultĂ©e le 27 juillet 2015)
  3. Rallye Trompes de Paris.
  4. « CURÉE : Définition de CURÉE », sur www.cnrtl.fr (consulté le )
  5. Beaucoup de témoignages existent, écrits ou iconographiques, sur le triomphe de la trompe de chasse au Carnaval de Paris. carnaval-paris.org Celui-ci est particulièrement joli. Ses références : Le Petit Journal, vendredi .
  6. Gaëtan Sanvoisin, « Les trompes de chasse à Notre-Dame », Journal des débats politiques et littéraires,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  7. Tube d'entraînement pour embouchure d'instrument à vent.
  8. Nicolas Poidevin
  9. « De la création en 1827 à 1899 », sur instruments-musique.pgm-couesnon.fr (consulté le ).
  10. Trompes de chasse Nicolas Poidevin.
  11. Fiche d'inventaire du patrimoine culturel immatĂ©riel consacrĂ©e Ă  l'« Art de sonner la trompe Â», disponible dans le domaine des Musiques et danses de l’Inventaire du patrimoine culturel immatĂ©riel en France
  12. « L'art musical des sonneurs de trompe, une technique instrumentale liée au chant, à la maîtrise du souffle, au vibrato, à la résonance des lieux et à la convivialité », sur UNESCO

Voir aussi

Bibliographie

  • Maurice de Raoulx, MĂ©thode de trompe ou cor de chasse, Paris, Nadaud, (BNF 43223134, lire en ligne) ;
  • Alexis Sombrun, L'art de sonner de la trompe, Paris, Éditions musicales Alphonse Leduc, (BNF 43276908) (en 3 parties) ;
  • A. Detourbet, Essai sur la terminologie de la trompe de chasse et la dĂ©limitation du ton de vĂ©nerie, Dijon, L. Venot, (BNF 32025299) ;
  • Tyndare Gruyer, MĂ©thode complète de trompe de chasse, contenant les tons, fanfares d'ordonnance et fantaisies, Paris, Pettex-Muffat, (BNF 31508195) ;
  • Frontier ThĂ©odore, MĂ©thode Ă©lĂ©mentaire de trompe de chasse, Paris, (BNF 42997842). Il existe une rĂ©Ă©dition en fac-simile par la maison d'Ă©dition L'AltaĂŻr ;
  • Michel de Balmes, Nouvelle mĂ©thode cdrom de trompe de chasse ;
  • Boursier de La Roche, Les plus belles fanfares de chasse : PrĂ©cĂ©dĂ©es d'une Ă©tude sur les cornures / par Jean Des Airelles ; et d'une introduction historique et bibliographique, par le Cdt G. de Marolles, Paris, Librairie cynĂ©gĂ©tique, (BNF 32421286, lire en ligne).
  • Charles Gillet, « La trompe de chasse, un instrument d'Ă©glise ? », Bloc-notes TrĂ©sor de Liège, no 32,‎ , p. 8-11 (lire en ligne)

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.