AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

ForĂȘt de Fontainebleau

La forĂȘt de Fontainebleau, autrefois appelĂ©e forĂȘt de BiĂšre (dĂ©rivĂ© de bruyĂšre)[1], est un important massif boisĂ© de 25 000 ha, dont 21 600 ha sont aujourd'hui administrĂ©s en forĂȘt domaniale. Ce massif, au centre duquel se trouvent la ville de Fontainebleau et sa voisine Avon, est situĂ© en Seine-et-Marne. La forĂȘt domaniale proprement dite couvre 17 072 ha ; elle a une altitude variant de 42 m (Seine Ă  Bois-le-Roi) Ă  144 m (Carrefour du Banc du Roi, km au nord de Fontainebleau).

ForĂȘt de Fontainebleau
Image illustrative de l’article ForĂȘt de Fontainebleau
ForĂȘt vue des gorges de Franchard.
Localisation
CoordonnĂ©es 48° 24â€Č 07″ nord, 2° 39â€Č 46″ est
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Île-de-France
DĂ©partement Seine-et-Marne, Essonne
GĂ©ographie
Superficie 25 000 ha
Altitude
· Maximale
· Minimale

144 m
42 m
Compléments
Protection ForĂȘt de protection, Natura 2000, RĂ©serve de biosphĂšre, RĂ©serve biologique, Site classĂ©
Statut ForĂȘt domaniale et privĂ©e
Administration Office national des forĂȘts
Essences ChĂȘne, pin sylvestre, hĂȘtre
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
ForĂȘt de Fontainebleau
GĂ©olocalisation sur la carte : Île-de-France
(Voir situation sur carte : Île-de-France)
ForĂȘt de Fontainebleau

Elle est fragmentĂ©e et traversĂ©e par l'autoroute A6 (1964), les nationales 6 et 7, ainsi que la ligne de Paris-Lyon Ă  Marseille-Saint-Charles. Chaque annĂ©e, des millions de visiteurs viennent s'y promener ou y pratiquer l’escalade (13 millions en 2006[2]).

La forĂȘt de Fontainebleau est cĂ©lĂšbre dans le monde entier pour avoir inspirĂ© les artistes du XIXe siĂšcle, notamment les peintres de l'Ă©cole de Barbizon et les impressionnistes, ainsi que des photographes, des Ă©crivains et des poĂštes. Premier massif labellisĂ© ForĂȘt d'Exception en 2013, il comprend 2 350 ha de rĂ©serves biologiques[3], dont l'origine de la protection sous forme de « rĂ©serves artistiques » remonte Ă  1853, et dont certaines parties n'ont pas subi de coupes rases depuis 1372.

Histoire

Il y a 40 000 ans, des populations nomades s'installĂšrent aux abords de la forĂȘt. On en a dĂ©couvert divers tĂ©moignages : outils de pierre taillĂ©e, ossements d'animaux : ours, Ă©lĂ©phants, rhinocĂ©ros, cerfs gĂ©ants. Durant cette pĂ©riode, la forĂȘt Ă©tait sauvage et hostile. L'homme y pĂ©nĂ©trait donc rarement. Plus de 2 000 abris[4] comportant des gravures rupestres sont dissĂ©minĂ©es dans le massif forestier. Elles sont attribuĂ©es Ă  toutes les pĂ©riodes entre le PalĂ©olithique supĂ©rieur (vers 12000 av. J.-C.) et l'Ă©poque moderne, mais la plupart d'entre elles sont attribuĂ©es au MĂ©solithique (entre 9000 et 5500 av. J.-C.)[5]. Avec le NĂ©olithique, l'homme dĂ©veloppa la culture et l'Ă©levage. Des villages se formĂšrent autour de la forĂȘt, le centre de celle-ci manquant d'eau ne fut pas habitĂ©. On cite entre autres des sites du Bronze moyen avec dans le sud-est prĂšs de Montigny la grotte de Croc Marin et surtout l'habitat de Marion des Roches[6] - [7], l’abri de la Gorge aux Loups, l’abri de la Grande VallĂ©e, l’abri de la Touche aux Mulets (dit abri des OrchidĂ©es)[8]


À l'Ă©poque gauloise, les Ligures et les Celtes Ă©tablirent d'autres bourgades mais toujours autour de la forĂȘt : Ă  Avon, Ă  Larchant.

ForĂȘt royale

Vers l'an 1000, la forĂȘt Ă©tait formĂ©e d'une sĂ©rie d'enclaves que se partageaient de petits seigneurs et de riches propriĂ©taires terriens.

En 1067, le capĂ©tien Philippe Ier acquiert le comtĂ© du GĂątinais, ce qui permet au pouvoir royal de maĂźtriser l'ensemble du territoire de l'actuelle forĂȘt[9]. En 1137, sous Louis VII, l'existence d'une demeure royale est attestĂ©e. Pour les rois de France, la forĂȘt avait en effet plusieurs usages dont la chasse mais aussi un intĂ©rĂȘt militaire. Elle fournissait ainsi le bois qui servait Ă  la construction et au chauffage. Fontainebleau reprĂ©sentait Ă©galement une place stratĂ©gique sur la route de Sens et de la Bourgogne.

En 1400, Charles VI ordonne la premiĂšre rĂ©formation de la forĂȘt, c'est-Ă -dire la fermeture complĂšte de l'espace forestier pour quelques mois, afin de vĂ©rifier les droits et usages de chacun sur le gibier et les bois. Cette procĂ©dure exceptionnelle va se renouveler de nombreuses fois sous l'Ancien RĂ©gime. Le chĂąteau est rebĂąti Ă  partir de 1527 par François Ier, afin de venir chasser « les bĂȘtes rousses et noires » qui abondent dans la forĂȘt qui ne comprenait alors que 13 365 ha, mais les rois vont ensuite l'Ă©tendre par des acquisitions et des confiscations. Toujours sous François Ier, fut crĂ©Ă©e la charge de Grand Forestier, responsable des officiers et des gardes Ă  cheval ayant chacun la surveillance et la gestion d'un canton de la forĂȘt. C'est Ă  cette Ă©poque, au cours de ce XVIe siĂšcle, que l'administration chargĂ©e de la gestion de la forĂȘt prend forme et la gardera jusqu'Ă  la RĂ©volution.

Fontainebleau et Avon au XVIIIe siĂšcle, dans l'Atlas de Trudaine (Archives nationales).

À l'Ă©poque de Louis XIV, moins de 20 % de la superficie est boisĂ©e. Colbert lance une nouvelle rĂ©formation de juin Ă  septembre 1664 ainsi que des chantiers de plantation[10]. Le roi parcourt alors la forĂȘt chaque annĂ©e en automne pour la chasse. En 1716, Ă  la suite du terrible hiver de l'annĂ©e 1709, un nouvel amĂ©nagement de la forĂȘt est promulguĂ© : 6 000 ha sont plantĂ©s de feuillus, mais cela s'avĂšre un Ă©chec presque total. En 1750, un nouvel amĂ©nagement est relancĂ© et le pourtour de 90 km de la forĂȘt est dĂ©limitĂ© par 1 050 bornes encore visibles de nos jours. En 1786, une timide introduction de pins sylvestres est tentĂ©e. AprĂšs la RĂ©volution, Ă  la suite de nombreuses coupes sauvages et de la prolifĂ©ration du gibier faute de chasse, NapolĂ©on Ier rĂ©forme en 1807 l'administration forestiĂšre et celle du chĂąteau. En 1830, la plantation de 6 000 autres ha de pin provoque la colĂšre des artistes qui viennent chercher l'inspiration en forĂȘt. Par ailleurs, la mare aux EvĂ©es est drainĂ©e et rĂ©amĂ©nagĂ©e en 1837.

RĂ©serve artistique

Carte topographique de la forĂȘt de Fontainebleau, 1895.

Les peintres de l’École de Barbizon, emmenĂ©s par ThĂ©odore Rousseau, critiquent les plantations de rĂ©sineux qui sont effectuĂ©es sur plusieurs centaines d'hectares par an depuis 1830, les accusant de dĂ©naturer les paysages, et s'opposent Ă  des coupes de rĂ©gĂ©nĂ©ration projetĂ©es dans les vielles futaies en 1837[10]. Ils fondent la SociĂ©tĂ© des amis de la forĂȘt de Fontainebleau pour la protĂ©ger[11].

En 1839, Claude-François Denecourt fait paraĂźtre son premier guide de promenade en forĂȘt et amĂ©nage les premiers sentiers en 1842. DĂšs 1849, le chemin de fer arrive Ă  Fontainebleau, ce qui va permettre aux Parisiens de visiter Fontainebleau par des excursions Ă  la journĂ©e.

À la demande des peintres de l'École de Barbizon, les coupes de feuillus sont suspendues dans certains cantons apprĂ©ciĂ©s des artistes. En 1853, des « sanctuaires de la nature » sont ainsi soustraits Ă  l'action des forestiers sur 624 ha de vieilles futaies et de zones rocheuses (Bas BrĂ©au, Cuvier ChĂątillon, Franchard, Apremont, la Solle, mont Chauvet), par dĂ©rogation aux rĂšgles d'exploitation habituelles, en faisant appel au caractĂšre artistique exceptionnel des lieux[10]. Pour la premiĂšre fois en France, le souci de « protection de la nature », sous l'angle esthĂ©tique et paysager, va ĂȘtre associĂ© Ă  la gestion forestiĂšre. Puis par le dĂ©cret impĂ©rial du 13 avril 1861, la « rĂ©serve artistique » (21e sĂ©rie) est portĂ©e Ă  1 094 ha et enfin Ă  1 693 ha de 1892 Ă  1904[12]. Le directeur gĂ©nĂ©ral des forĂȘts, Henri FarĂ©, expliqua que la neutralisation de 1 600 hectares revenait Ă  perdre un revenu de 300 000 francs or[11]. Cependant elle constitue la premiĂšre rĂ©serve naturelle au monde[13], avant mĂȘme la crĂ©ation du parc national de Yellowstone aux États-Unis[14].

  • RĂ©serve artistique par ThĂ©odore Rousseau
  • Groupe de chĂȘnes, Apremont, 1850-1852,musĂ©e du Louvre, Paris.
    Groupe de chĂȘnes, Apremont, 1850-1852,
    musée du Louvre, Paris.
  • ForĂȘt de Fontainebleau, Groupe de grands arbres surplombant la plaine de Clair-Bois Ă  l'orĂ©e du Bas-BrĂ©au, 1849-1852,Getty Center, Los Angeles.
    ForĂȘt de Fontainebleau, Groupe de grands arbres surplombant la plaine de Clair-Bois Ă  l'orĂ©e du Bas-BrĂ©au, 1849-1852,
    Getty Center, Los Angeles.
  • Coucher de soleil au Cuvier-ChĂątillon, 1854-1858,collection privĂ©e, vente 2008.
    Coucher de soleil au Cuvier-ChĂątillon, 1854-1858,
    collection privée, vente 2008.
  • Les Vieux chĂȘnes du Bas-BrĂ©au, 1864,musĂ©e des Beaux-Arts de Houston.
    Les Vieux chĂȘnes du Bas-BrĂ©au, 1864,
    musée des Beaux-Arts de Houston.
  • VallĂ©e d'ApremontRijksmuseum Twenthe, Enschede.
    Vallée d'Apremont
    Rijksmuseum Twenthe, Enschede.
PĂ©tition Ă  l'empereur NapolĂ©on III pour la sauvegarde de la forĂȘt de Fontainebleau, dĂ©dicacĂ©e de Denecourt Ă  Rosa Bonheur en 1864
PĂ©tition Ă  l'empereur NapolĂ©on III pour la sauvegarde de la forĂȘt de Fontainebleau, dĂ©dicacĂ©e de Denecourt Ă  Rosa Bonheur en 1864

En , Claude-François Denecourt publie une pĂ©tition Ă  destination de l'empereur NapolĂ©on III pour la conservation du cĂŽtĂ© artistique et pittoresque de la ForĂȘt de Fontainebleau[15], signĂ©e entre autres par Rosa Bonheur.

En 1872, le gouvernement d'Adolphe Thiers souhaite, pour y planter des rĂ©sineux de façon intensive, couper une partie des arbres de ce site pourtant protĂ©gĂ© par dĂ©cret impĂ©rial, une pĂ©tition d'opposition est signĂ©e par les artistes mais sans succĂšs, le ComitĂ© de protection artistique de la forĂȘt de Fontainebleau est crĂ©Ă© et s'oppose au projet. Amoureuse du lieu, George Sand apporte son soutien aux opposants et se rĂ©vĂšle pionniĂšre de la future Ă©cologie. Soucieuse de rigueur et de curiositĂ© scientifique, elle convoque toutes les sciences naturelles : la biologie, l'entomologie, la gĂ©ologie mais aussi les sciences de l'ingĂ©nieur pour rĂ©diger un plaidoyer de douze pages[16] oĂč elle Ă©crit : « Si on n’y prend garde, l’arbre disparaĂźtra et la fin de la planĂšte viendra par dessĂšchement, sans cataclysme nĂ©cessaire, par la faute de l’homme », elle initie ainsi les rĂšgles d'une exploitation forestiĂšre respectueuse et sauve la premiĂšre rĂ©serve naturelle au monde[17].

Le premier ComitĂ© de protection artistique de la forĂȘt de Fontainebleau, auquel adhĂšre, entre autres, Victor Hugo, vote, avant l'intervention de George Sand, la rĂ©solution suivante : « Que la forĂȘt de Fontainebleau doit ĂȘtre assimilĂ©e aux monuments nationaux et historiques qu'il est indispensable de conserver Ă  l'admiration des artistes et des touristes, et que sa division actuelle en partie artistique et non artistique ne doit ĂȘtre acceptĂ©e que sous toutes rĂ©serves »[18]. En 1907 l'Association des amis de la forĂȘt de Fontainebleau succĂšde au ComitĂ©. Puis, par arrĂȘtĂ© du 23 juillet 1945, est crĂ©Ă©e la Commission consultative des rĂ©serves artistiques et biologiques.

AprĂšs ĂȘtre restĂ©e intacte durant cent ans, la forĂȘt a souffert avec les tempĂȘtes de mars[19] et mai[20] 1967. Elles dĂ©truisirent la rĂ©serve qu’il fallut rĂ©gĂ©nĂ©rer par plantation sur des centaines d’hectares[11].

Terrain militaire

Un dĂ©cret de 1875 affecte au DĂ©partement de la Guerre un terrain situĂ© dans la forĂȘt domaniale[21]. L’École d’application de l’artillerie et du gĂ©nie situĂ©e Ă  Metz avait Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©e Ă  Fontainebleau aprĂšs le traitĂ© de Francfort de 1871. Deux champs de tir avaient Ă©tĂ© amĂ©nagĂ©s dans la forĂȘt, l'un au nord et l'autre au sud-ouest de la ville[22]. Ce dernier est localisĂ© sur la carte topographique de Denecourt datant de 1895[23].

RĂ©serves biologiques

En 1953, les premiĂšres rĂ©serves biologiques[24] intĂ©grales (141 ha) et dirigĂ©es (411 ha) sont crĂ©Ă©es en remplacement de 552 ha d'une partie des rĂ©serves artistiques, qui sont rĂ©duites Ă  1 070 ha.

Les arrĂȘtĂ©s des 7 aoĂ»t 1967 et 11 janvier 1972 dĂ©limitent d'abord les rĂ©serves biologiques Ă  416 ha[25], parmi lesquelles :

  • les rĂ©serves biologiques domaniales intĂ©grales (RBDI) - oĂč l'on ne pratique plus aucune coupe Ă  blanc - de la Tillaie, du Gros Fouteau et des Hauteurs de la Solle qui totalisent 136 ha[26]. Par exemple, la forĂȘt de la Tillaie de 34,37 ha n'a pas subi de coupe Ă  blanc depuis 1372[27]. Les rĂ©serves du ChĂȘne BrĂ»lĂ© et de la Gorge aux Loups sont Ă©galement intĂ©grales.
  • les rĂ©serves dirigĂ©es (RBDD), qui font l'objet d'une gestion conservatrice, sont alors la Haute Borne, Cuvier ChĂątillon, le Petit Mont Chauvet, le Mont Merle, la BoissiĂšre, Bellecroix, la Gorge aux Merisiers, la Mare aux Pigeons, la Mare aux FĂ©es, la Plaine de Chanfroy, le Coquibus et le Laris qui parle[28].

Puis, les rĂ©serves biologiques domaniales retrouvent et dĂ©passent leur surface d'avant 1967, en Ă©tant portĂ©es en 2011 Ă  1 050 ha pour les rĂ©serves intĂ©grales (RBDI) et Ă  1 300 ha pour les rĂ©serves dirigĂ©es (RBDD), soit 2 350 ha au total[3] :

  • les 7 rĂ©serves intĂ©grales sont la Tillaie, Gros Fouteau - Hauteurs de la Solle, ChĂȘne brĂ»lĂ©, Gorge aux Loups (anciennes), VallĂ©e Jauberton, BĂ©orlots, Rocher de la Combe (nouvelles),
  • les 14 rĂ©serves dirigĂ©es sont, dans la zone de Fontainebleau : Belle Croix, la BoissiĂšre, Camp de Chailly - Cuvier ChĂątillon, Champ Minette, Gorge aux Merisiers, Haute Borne, Mare aux FĂ©es, Mont Merle, Petit Mont Chauvet, Plaine de Macherin et dans la zone des Trois Pignons : Baudelut, Chanfroy, Coquibus et Mare aux Joncs[29].

Restrictions

En 1937, le sĂ©nateur de Seine-et-Marne et maire de Fontainebleau, Jacques-Louis Dumesnil, adopte un code vestimentaire pour la forĂȘt en interdisant par arrĂȘt « le port de shorts, costumes de bains et autre ustensiles de l'impudeur et de la libido ». Ce dernier aurait Ă©galement prĂ©parĂ© un arrĂȘtĂ© y interdisant les chants rĂ©volutionnaires, entre autres, L'Internationale[30].

GĂ©ologie

Aspect caractéristique des rochers dans les gorges d'Apremont.
Un rocher-champignon connu : le Bilboquet du diable dans les Sables du Cul de Chien prĂšs de Noisy-sur-École (forĂȘt domaniale des Trois Pignons).
Autre bloc connu, l'éléphant[31].
PhénomÚne d'érosion du grÚs sur la platiÚre d'Apremont.

Il y a 35 millions d'annĂ©es, la mer occupait la place de la forĂȘt. Elle y dĂ©posa des sĂ©diments d'une cinquantaine de mĂštres d'Ă©paisseur. Ce sable, blanc, est l'un des plus purs du monde et sert pour la verrerie (Murano Ă  Venise) et pour les fibres optiques. Ce sable a formĂ© les barres rocheuses qui caractĂ©risent le paysage de la forĂȘt.

Gogottes, concrĂ©tions grĂ©seuses de sable siliceux de la ForĂȘt de Fontainebleau, France.

Des concrétions gréseuses de ce sable siliceux trÚs pur se sont formées pour donner des formes caractéristiques, appelées gogottes[32].

Les grĂšs de Fontainebleau sont, donc, formĂ©s de ces sables consolidĂ©s : grains de quartz cimentĂ©s par un gel de silice. Ces sables se sont dĂ©posĂ©s durant l'Ă©pisode de la mer des Sables d'Étampes. Ils sont donc d'Ăąge stampien (OligocĂšne). Ils sont cĂ©lĂšbres pour leurs rochers. En effet, ceux-ci forment d'imposants chaos sur les pentes de sables ; ils ont des formes souvent surprenantes faisant penser Ă  des animaux ou des objets, et ils sont trĂšs convoitĂ©s par les amateurs d'escalade de blocs.

Les rochers occupent une superficie de prĂšs de 4 000 ha et forment de longues chaĂźnes, presque parallĂšles axĂ©es Est Sud-Est, Ouest Nord-Ouest et sĂ©parĂ©es par des vallons ouverts aux deux bouts.

Le sol de la forĂȘt contient jusqu’à 98 % de sable. Il est donc trĂšs permĂ©able. Il en rĂ©sulte que nulle part, sauf sur le versant Est, entre Veneux-Nadon et Samois-sur-Seine, on ne voit la moindre source. Les mares proviennent du sĂ©jour de l'eau pluviale dans les dĂ©pressions des plateaux rocheux, sauf dans les environs de la mare aux EvĂ©es oĂč l'argile domine.

Flore

La Lande.
AllĂ©e de chĂątaigniers Ă  La Celle-Saint-Cloud aussi appelĂ© LisiĂšre de la forĂȘt de Fontainebleau, 1865 par Alfred Sisley, musĂ©e du Petit Palais.

Les arbres les plus reprĂ©sentĂ©s sont : les chĂȘnes (45 %), le pin sylvestre (40 %), le hĂȘtre (10 %). Les "bouquets du roi" caractĂ©ristiques de la forĂȘt sont des chĂȘnes dont les branches se sĂ©parent dĂšs la base. EspĂšce rare au dĂ©part, le pin sylvestre s'est dĂ©veloppĂ© depuis 1830. C'est en 1786 que Le Monnier, mĂ©decin de Louis XVI et de Marie-Antoinette, introduisit cette espĂšce Ă  Fontainebleau[33].

Le pin maritime fut d'abord plantĂ© en 1515 sur l'emplacement du Jardin Anglais, alors « jardin des Pins ». Puis Ă  partir de 1590, l'homme l'implanta dans la forĂȘt.

Le chĂątaignier implantĂ© au Moyen Âge par des moines de grandes abbayes[34] est toujours prĂ©sent[35].

Les principales essences du massif, d'une surface de 20 272 ha, sont[13] :

  • forĂȘt de Fontainebleau : chĂȘnes, 42 % ; pin sylvestre, 29 % ; hĂȘtre 17 %, autres feuillus 8 %, autres rĂ©sineux 3 %, zones non boisĂ©es 1 % ;
  • forĂȘt des Trois Pignons : chĂȘnes 26 %, autres feuillus 20 %, pin sylvestre 33 %, pin maritime 15 %, autres rĂ©sineux 1 %, zones non boisĂ©es 5 %.

PrĂšs de 800 arbres notables ont Ă©tĂ© rĂ©pertoriĂ©s, dont le chĂȘne du Rocher Canon, posĂ© sur un rocher, le seul de la forĂȘt ayant reçu le label Arbres remarquables de France en mars 2006[36] - [37].

La flore comprend :

La variété des sols (acides et calcaires, secs et humides) et la diversité des reliefs sont à l'origine de la grande diversité d'espÚces, ainsi que la présence de trÚs vieilles futaies, milieu devenu aujourd'hui trÚs rare et abritant quantité d'espÚces dépendant du vieux bois, tant animales (insectes, notamment) que végétales (lichens et macromycÚtes, notamment).

Faune

MammifĂšres

La forĂȘt abrite 54 espĂšces de mammifĂšres[39].

Parmi les grands mammifĂšres, on trouve des sangliers et des cerfs. Au XVIe siĂšcle, on pouvait croiser dans la forĂȘt des lynx et des loups, lesquels ont disparu au milieu du XIXe siĂšcle. Actuellement, on peut rencontrer des blaireaux, des renards, des sangliers, des chevreuils et des cerfs. La derniĂšre loutre a disparu en 1970.

La densité des cerfs (0,76 individus / 100 ha) est trÚs faible. Les facteurs explicatifs de cette faible densité sont multiples : trop forte pression de chasse, dérangement par certains photographes animaliers pendant le brame.

Les rongeurs sont représentés par :

Les petits mammifĂšres carnivores :

  • la fouine ;
  • la martre ;
  • le chat sauvage.(seulement quelques individus erratiques, pas d'implantation rĂ©guliĂšre, le muret sĂ©parant l'A6 Ă  Bourron Marlotte bloque les dĂ©placements des individus venant de l'Yonne) (voir Lustrat 1998)

Les petits mammifĂšres insectivores :

Oiseaux

La forĂȘt abrite plus 200 espĂšces d'oiseaux dont 102 nicheuses[39].

Parmi les espĂšces les plus intĂ©ressantes : GuĂȘpier d'Europe, Pic mar, Pic noir dont l'arrivĂ©e en forĂȘt daterait de 1914, Fauvette pitchou, Engoulevent d'Europe, Pouillot siffleur, Pouillot de Bonelli, Alouette lulu, et Torcol fourmilier.

Reptiles

La forĂȘt abrite onze espĂšces de reptiles[39].

Les serpents, qui sont peu apprĂ©ciĂ©s des randonneurs et des promeneurs de la forĂȘt, jouent toutefois un rĂŽle important et essentiel dans l'Ă©quilibre faunistique.

On rencontre les espĂšces suivantes :

Amphibiens

La forĂȘt abrite 12 espĂšces d'amphibiens[39].

On peut rencontrer plusieurs espĂšces d'amphibiens dans les rares mares de la forĂȘt de Fontainebleau :

Insectes

La forĂȘt est un havre pour plus de 370 espĂšces d'HĂ©tĂ©roptĂšres (Royer 1948, complĂ©tĂ© par Doignon 1978), environ 3 500 espĂšces de ColĂ©optĂšres (Cantonnet, Casset, Toda, 1997), 1 640 espĂšces de LĂ©pidoptĂšres (Gibeaux, 2000), 57 espĂšces d'OrthoptĂšres (Luquet, 1994 et Luquet, Meriguet et Bruneau de MirĂ©, 2001), 46 espĂšces d'Odonates (Dommanget, 2002). Le nombre d'espĂšces de DiptĂšres est quant Ă  lui estimĂ© Ă  10 000.

Mollusques

98 espĂšces de mollusques (Viette et Parisot, 2001) ont trouvĂ© un abri au sein de la forĂȘt de Fontainebleau.

Mesures de protection

ForĂȘt de Fontainebleau. Karl Bodmer, 1850.

Divers statuts coexistent et se superposent, chacun disposant de particularitĂ©s qui lui sont propres[3]. Ces statuts ne couvrent pas l'ensemble de la forĂȘt mais seulement diverses parcelles plus ou moins intĂ©ressantes au niveau environnemental et Ă©conomique.

  • ForĂȘt de protection : maintien de l'usage actuel du sol obligatoire. Toute modification portant atteinte au milieu est interdite.
Avantages : défense contre la construction de nouvelles infrastructures et le mitage du milieu.
Limites : seule la superficie initiale est maintenue, aucune recommandation visant à assurer le maintien de sa biodiversité.
Avantages : protection contractuelle des habitats, extension aux boisements privés contigus. Impose une évaluation des incidences à un grand nombre de programmes, projets ou simples manifestations.
Limites : la préservation des habitats se fait par contrat volontaire.

désignation attribuée par l'UNESCO dans le cadre du programme sur l'homme et la biosphÚre. Son objectif est de concilier biodiversité et utilisation durable des ressources naturelles. Sa structure de coordination est l'Association de la réserve de biosphÚre de Fontainebleau et du Gùtinais.

Avantages : augmente les possibilités de partenariat entre les différents gestionnaires dans le cadre d'un développement durable.
Limites : aucune valeur juridique nationale, fonction de conseil aux acteurs du milieu.
Avantages : connaissance par les collectivités territoriales de leur patrimoine naturel.
Limites : pas de statut réglementaire.
  • Site classĂ© : territoire ne pouvant ni ĂȘtre dĂ©truit ni ĂȘtre modifiĂ© dans son Ă©tat ou son aspect.
Avantages : maintien en l'Ă©tat du patrimoine.
Limites : peu respecté.
  • RĂ©serve biologique : protection et conservation du milieu. Existe en RĂ©serve biologique dirigĂ©e (gestion conservatrice) et en RĂ©serve biologique intĂ©grale (aucune gestion).
Limites : pouvait ĂȘtre dĂ©classĂ© Ă  chaque modification d'amĂ©nagement. Plus vrai aujourd'hui, le classement se faisant par arrĂȘtĂ© ministĂ©riel indĂ©pendant des amĂ©nagements.

Un projet de parc national est Ă©galement Ă  l'Ă©tude pour rationaliser ces diffĂ©rentes servitudes de protection. DĂšs 1914, un vƓu pour la crĂ©ation d'un parc national en forĂȘt de Fontainebleau est Ă©mis par la Commission des sites de Seine-et-Marne et plusieurs sociĂ©tĂ©s savantes et artistiques, un an aprĂšs la crĂ©ation du « parc de la BĂ©rarde » en haute vallĂ©e du VĂ©nĂ©on par l'Administration des eaux et forĂȘt, qui devait prĂ©figurer celle du premier parc national français. Mais la guerre de 1914-1918 interrompt ces initiatives[42]. En 1948, Ă  l'occasion de la confĂ©rence internationale tenue Ă  Fontainebleau, qui crĂ©e l'Union internationale pour la protection de la nature (devenue UICN), un nouveau vƓu est Ă©mis pour la crĂ©ation d'un parc national Ă  Fontainebleau, auquel il n'est pas donnĂ© suite.

La France s'est engagĂ©e dans le cadre du Grenelle de l'environnement, via notamment la StratĂ©gie nationale de crĂ©ation d'aires protĂ©gĂ©es, et soutenue par l'UICN, Ă  accroĂźtre le nombre de ses aires protĂ©gĂ©es. Cette forĂȘt est considĂ©rĂ©e comme l'une des plus belles « forĂȘts de plaine » de France, et la possibilitĂ© de crĂ©er un Parc national Ă  Fontainebleau est en dĂ©bat depuis longtemps. En 1999, le Rapport Dorst (puis en 2007-2009 le « Grenelle de l'environnement » qui s'en est inspirĂ©) ont d'abord jugĂ© que les oppositions locales des Ă©lus, la forte fragmentation Ă©cologique du massif (par les routes, pistes et plus de 1 400 km[43] de chemins qui en font la forĂȘt la plus fragmentĂ©e de France) et les pressions humaines qu'il subit (plus de 15 millions de visiteurs par an) n'Ă©taient pas compatibles avec les objectifs d'un parc national. La loi de 2006 sur les parcs nationaux a donnĂ© plus de poids Ă  la gouvernance locale et la sensibilitĂ© des Ă©lus et visiteurs Ă  la protection des forĂȘts et Ă  l'intĂ©rĂȘt Ă©conomique de la crĂ©ation d'un parc semble s'ĂȘtre renforcĂ©e. « Le label serait aujourd'hui valorisant pour les Ă©lus locaux, mais il permettrait surtout de parer aux difficultĂ©s futures auxquelles sera exposĂ©e la forĂȘt devant la hausse de visiteurs. La gouvernance actuelle du massif empile les statuts de protection ; le parc national serait un gage de cohĂ©rence pour assurer sa prĂ©servation Ă  terme » estimait FrĂ©dĂ©ric Valletoux, maire de Fontainebleau en 2010[44]. Certains habitants craignent cependant une protection qui limiterait trop certaines activitĂ©s ou qui selon eux pourrait contribuer Ă  enclaver la ville. Ce classement rencontre aussi l'opposition de l'association des Amis de la forĂȘt de Fontainebleau[45]. AprĂšs un an de concertation, un rapport de 200 pages a Ă©tĂ© rendu Ă  la ministre de l'environnement fin janvier 2011.

Bivouacs

Le camping sauvage est interdit en forĂȘt de Fontainebleau en dehors de 3 aires de bivouac, prĂšs du parking de la Grande VallĂ©e Ă  Bouuron-Marlotte, prĂšs de l'hippodrome de la Solle et sur le site de la Faisanderie Ă  Fontainebleau. Leur capacitĂ© est de 20 tentes chacune et le sĂ©jour limitĂ© Ă  une nuit.

Économie

Le grĂšs est exploitĂ© depuis 1330. DĂšs le XVIe siĂšcle, il est utilisĂ© pour le pavage des rues de Paris. En 1831, trois millions de pavĂ©s sont encore produits. À la fin du XIXe siĂšcle, sous la pression des artistes, l'activitĂ© de carriĂšre, qui comptait alors 2 000 hommes, est restreinte.

En 1907, la derniĂšre exploitation ferme Ă  la suite de l'interdiction de l'exploitation des grĂšs sur le domaine. Mais l'exploitation s'est maintenue en dehors de ces limites. La derniĂšre aux Trois-Pignons ferme en 1983.

Sur l’ensemble du massif de Fontainebleau, de nombreux sites ont, ainsi, fait l’objet de cette activitĂ© intense : le rocher Canon, les gorges de Franchard et du Houx, les Hautes-Plaines, le Long Boyau, etc. Avec l’arrĂȘt de l’extraction en 1907, les savoir-faire et la mĂ©moire ont peu Ă  peu disparu de Fontainebleau. Toutefois, nombreux sont les vestiges de ce patrimoine industriel encore visibles aujourd’hui. Afin de le faire connaĂźtre, un sentier de dĂ©couverte a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en 2012.

Le sable trÚs fin et pur de Fontainebleau est exploité pour les verreries dÚs 1640. Il était utilisé pour la porcelaine de « Vieux SÚvres », pour la manufacture de Vincennes, pour la verrerie et la faïencerie de Paris, Montereau, Nevers, Gien, etc. Autrefois, pour ouvrir un atelier d'exploitation, le carrier demandait une autorisation au Capitaine des Chasses et payait un droit de forage. En outre, il devait remettre en état les routes qui avaient permis le transfert des matériaux. Les ouvriers, atteints de phtisie pulmonaire, mouraient jeunes.

Le sable est toujours exploitĂ© en lisiĂšre de forĂȘt (par le groupe Sibelco Ă  Bourron-Marlotte[46]).

Art rupestre

Les massifs de grĂšs, grottes et abris rocheux de la forĂȘt de Fontainebleau ont, dĂšs le PalĂ©olithique rĂ©cent, Ă©tĂ© le support d'Ɠuvres d'art rupestre, gravĂ©es dans la pierre. Bien que connu des spĂ©cialistes dĂšs la fin du XIXe siĂšcle, celui-ci reste mĂ©connu du grand public. Avec plus de 2 000 abris gravĂ©s, la forĂȘt de Fontainebleau abrite l'un des ensembles rupestres les plus vastes d'Europe[47]. Dans leur grande majoritĂ©, les reprĂ©sentations sont gĂ©omĂ©triques et datent du MĂ©solithique (−11 500 Ă  −7 000 ans), ce qui a dans certains cas, Ă©tĂ© confirmĂ© par des fouilles archĂ©ologiques. Toutefois, outre les figures du MagdalĂ©nien, certaines gravures ont Ă©tĂ© datĂ©es du NĂ©olithique, de l'Ăąge du bronze ou du Moyen Âge. Enfin, quelques-unes sont modernes, Ă©critures ou dessins gravĂ©s du XIXe siĂšcle, de la guerre de 1870 ou de celle de 1914-1918 ou 1939-1945[48].

Promenades

L'automne en forĂȘt.
Un des sites balisés par les sentiers Denecourt-Colinet : la mare aux biches et son chaos de grÚs.

Des routes de promenades existent dans la forĂȘt, probablement depuis le XVIe siĂšcle. Elles servent alors essentiellement Ă  la chasse Ă  courre. L'actuelle route ronde est ainsi tracĂ©e sous la houlette d'Henri IV. En 1725, Louis XV ordonne le tracĂ© de soixante routes dans la forĂȘt, afin de faciliter ses dĂ©placements, toujours pour la chasse.

Par ailleurs, la forĂȘt est quadrillĂ©e par un rĂ©seau serrĂ© de chemins. Chaque voie porte un nom, lequel figure sur une plaque accrochĂ©e, Ă  environ trois mĂštres de haut, sur un arbre. Muni d'une carte comme celle Ă©ditĂ©e par l'IGN (par exemple la carte M2417OT ForĂȘt de Fontainebleau), le promeneur peut facilement errer dans la forĂȘt sans se perdre.

En outre, plusieurs GR, balisĂ©s en rouge et blanc, sillonnent la forĂȘt. Parmi eux les GR 1 et GR 11 font le tour de la rĂ©gion parisienne en passant par la forĂȘt ; le GR 13 part de Fontainebleau.

Enfin, des promenades spécifiques sont balisées en bleu. Les premiÚres datent du XIXe siÚcle :

  • En 1837, un guide d'Étienne Jamin paraĂźt : Quatre promenades en forĂȘt de Fontainebleau. À cette Ă©poque, le seul sentier connu est celui du Mont Aigu.
  • En 1839, Claude-François Denecourt (1788-1875), soldat de la Grande ArmĂ©e, Ă©dite son premier guide en s'inspirant du prĂ©cĂ©dent.
  • En 1842, il trace son premier sentier, celui du Mont Chauvet.
  • DĂšs 1847, il dĂ©crit ses propres sentiers dans ses indicateurs. Il crĂ©e 150 km de sentiers balisĂ©s avec des traits bleus, parfois surmontĂ©s d'un numĂ©ro. 17 Ă©ditions sortiront de presse avant sa mort.
  • Charles Colinet (1839-1905), ancien fonctionnaire des Ponts et ChaussĂ©es, poursuivra l'Ɠuvre de Denecourt. Onze circuits seront tracĂ©s entre 1842 et 1905. Le rĂ©seau de sentiers est portĂ© Ă  300 km.
  • L'Ă©pouse de Colinet, puis le Touring club de France assurent le suivi entre les deux guerres, puis Les Amis de Fontainebleau qui Ă©diteront un guide en 1963.
  • AprĂšs la Seconde Guerre mondiale, d'autres circuits seront ajoutĂ©s pour porter le total Ă  16. Les itinĂ©raires historiques sont simplifiĂ©s, les accĂšs sont facilitĂ©s. Le nouveau rĂ©seau comporte un seul marquage : des traits bleus et/ou des traits bleus surmontĂ©s du numĂ©ro de la promenade.
  • Depuis 1975, l'ONF a tracĂ© le Tour du massif de Fontainebleau (TMF), 65 km balisĂ©s en traits vert et blanc. Un Tour du Massif en VTT (TMV) a Ă©galement Ă©tĂ© tracĂ©.

Aujourd'hui, 365 km de promenades sont balisĂ©s.

Circuits Denecourt-Colinet

Ils sont numérotés de 1 à 16 :

  1. Circuit Denecourt-Colinet n° 1 de km parcourt le mont Ussy.
  2. Circuit Denecourt-Colinet n° 2 de km passe à la tour Denecourt et prÚs de plusieurs fontaines.
  3. Circuit Denecourt-Colinet n° 3 de passe prÚs de l'esplanade Cassepot.
  4. Circuit Denecourt-Colinet n° 4 de km passe au rocher Saint Germain.
  5. Circuit Denecourt-Colinet n° 5 de km est prÚs du Rocher du Cuvier.
  6. Circuit Denecourt-Colinet n° 6 de km.
  7. Circuit Denecourt-Colinet n° 7 de km situé sur le site de Franchard.
  8. Circuit Denecourt-Colinet n° 8 de km passe au mont Aigu.
  9. Circuit Denecourt-Colinet n° 9 de km a été récemment divisé partie ouest-est pour éviter de traverser la N7.
  10. Circuit Denecourt-Colinet n° 10 de km au rocher d'Avon.
  11. Circuit Denecourt-Colinet n° 11 de km[49] au long rocher.
  12. Circuit Denecourt-Colinet n° 12 de 13 km.
  13. Circuit Denecourt-Colinet n° 16 de km[49] se situe dans le massif des Trois Pignons et est appelé également circuit des BelvédÚres.
  14. Circuit Denecourt-Colinet n° 17 de km au rocher des Princes.

Circuit n° 7

Ce parcours possÚde un parking d'accÚs au Carrefour de la Croix de Franchard. Ce circuit passe prÚs d'un lieu appelé « l'antre des druides » comportant une formation rocheuse permettant d'abriter plusieurs personnes. Il fait km et se parcourt généralement en 2 heures.

Circuit n° 11

Ce parcours possĂšde un parking d'accĂšs prĂšs de la maison forestiĂšre de la Grande VallĂ©e. À cet endroit se trouve un site oĂč le bivouac est autorisĂ© et soumis Ă  certaines rĂšgles. Un point d'eau accessible au printemps et Ă  l'Ă©tĂ© ainsi que des toilettes publiques se trouvent au dĂ©part de ce circuit.
Ce circuit passe prÚs d'un lieu appelé « la mare aux fées » ainsi que « la grotte Beatrix » . Il présente plusieurs belvédÚres offrant autant de panoramas. Il fait km et se parcourt généralement en 3 h 30.

Circuit n° 16

Ce circuit possĂšde deux parkings d'accĂšs : l'un est situĂ© prĂšs du lieu La Croix St JĂ©rĂŽme, au sud ouest du parcours, et l'autre est situĂ© Ă  La canche aux Merciers, Ă  l'est du parcours. Il fait km et prĂ©sente environ 300 m de dĂ©nivelĂ©. Ceci permet Ă  la plupart des randonneurs de le parcourir en 3 h 30 environ.

Sa partie nord traverse la plaine au Charme et offre un paysage composĂ© de beaucoup de bruyĂšre. Étant donnĂ© son profil relativement plat et ses chemins suffisamment larges, il est facilement accessible aux VTT. Il forme une boucle ovale orientĂ©e ouest-est avec deux raccourcis permettant diffĂ©rentes combinaisons.

Ce circuit offre plusieurs points d'intĂ©rĂȘts dont :

  • un point de vue sur la croix de Lorraine du Circuit des 25 bosses,
  • des vestiges du TĂ©lĂ©graphe de Noisy,
  • des traces d'anciennes carriĂšres,
  • un dolmen.

Circuit des 25 bosses dans le massif des Trois Pignons

La croix de Lorraine du circuit des 25 bosses.

Ce circuit fait le tour des hauteurs du massif des Trois Pignons, zone sauvage sans route et sans habitation qui a servi de maquis lors de la derniĂšre guerre, d'oĂč la prĂ©sence d'une croix de Lorraine sur une hauteur. Ce massif associe des paysages d'une grande variĂ©tĂ© : Ă©tendues sablonneuses qui rappellent certains bords de mer, sentiers trĂšs pentus de type montagnard, rochers d'escalade mondialement connus, vĂ©gĂ©tation quasi mĂ©diterranĂ©enne (pins, bruyĂšres), faune des rĂ©gions mĂ©ridionales (lĂ©zards, serpents), absence quasi totale d'eau, panoramas immenses. Ce massif est la zone naturelle la plus originale du bassin parisien.

Le circuit fait partie des circuits balisĂ©s de Fontainebleau. Il est censĂ© contenir 25 bosses mĂȘme si des avis peuvent diverger sur ce point. Le balisage est trĂšs important ; sa couleur rouge et sa frĂ©quence importante (une marque tous les 15 mĂštres environ) rendent le suivi du chemin relativement aisĂ©. Historiquement, ce circuit sert pour l'entraĂźnement aux marches d'approche en alpinisme. Cela est grandement dĂ» Ă  son cumul de dĂ©nivelĂ© positif d'environ 800 mĂštres. De plus, le circuit a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en abordant les chemins les plus complexes. Enfin, la succession des montĂ©es et descentes accentue la difficultĂ©, notamment pour les nĂ©ophytes de la randonnĂ©e.

Sa distance totale est d'environ 15 km. Son dĂ©part se fait gĂ©nĂ©ralement au parking de la Roche aux Sabots. Il est possible de diminuer la distance totale et la difficultĂ© en prenant des raccourcis, comme le site d'escalade « Le diplodocus ». Les bosses les plus ardues se situant sur l'ouest du circuit (au Mont Pivot et au Roche de Jean de Vignes), les gens favorisent le parcours du circuit dans le sens des aiguilles d'une montre afin de terminer sur des bosses moins accentuĂ©es.

Les coureurs peuvent effectuer le circuit en moins de deux heures tandis que d'autres préfÚrent prendre la journée pour le boucler.

Outre son intĂ©rĂȘt sportif, il permet de dĂ©couvrir des paysages diversifiĂ©s : fougĂšres, bruyĂšres, pins ponctuent le circuit.

Sports

Escalade

Escalade dans le parcours orange du 91.1.

La forĂȘt de Fontainebleau est un lieu internationalement connu pour l'escalade de bloc. Cette discipline est pratiquĂ©e sur des blocs de rochers d'une faible hauteur qui ne nĂ©cessitent pas de cordage pour s'assurer. On utilise plutĂŽt des tapis matelassĂ©s pour amortir les chutes, du pof pour augmenter l'adhĂ©rence des prises ainsi que des parades manuelles d'un ou d'une partenaire pour s'assurer et rĂ©duire les risques. Elle se pratique sur les blocs de grĂšs caractĂ©ristiques de cette forĂȘt.

DĂ©part d'un parcours jaune.

Une des particularitĂ©s de l'escalade Ă  Bleau (surnom donnĂ© par les grimpeurs Ă  la forĂȘt de Fontainebleau) est l'existence de parcours. Ces parcours de diffĂ©rents niveaux sont balisĂ©s Ă  l'aide de flĂšches de diffĂ©rentes couleurs. Un parcours complet Ă©tait censĂ© Ă  l'origine correspondre Ă  la difficultĂ© d'une course d'alpinisme en montagne. Le premier parcours fut crĂ©Ă© en 1947 par Fred Bernick. Chaque couleur reprĂ©sente un niveau de difficultĂ© : blanc Ă©pais (trĂšs facile), jaune (facile ou peu difficile), orange (assez difficile), bleu (difficile), rouge (trĂšs difficile), noir ou blanc fin (extrĂȘmement difficile).

Les secteurs d'escalade se rĂ©partissent dans toute la forĂȘt. Parmi les plus connus : le Bas-Cuvier, Les Gorges d'Apremont (Barbizon), Franchard Isatis (dans les gorges de Franchard entre Fontainebleau et Milly-la-ForĂȘt), le 95.2 (Milly-la-ForĂȘt), Le Cul de Chien (Noisy-sur-École), le Diplodocus (Le VaudouĂ©). Certains secteurs sont mĂȘme en dehors de la forĂȘt domaniale, comme le rocher de Dame Jouanne (Larchant), le massif Canard et le massif de l'I (Buthiers).

Course d'orientation

Plusieurs championnats ont Ă©tĂ© organisĂ©s dans cette forĂȘt, notamment le Championnat de France 2012.

BĂątiments et lieux remarquables

La tour Denecourt.
Les vestiges du prieuré de Franchard.

Tour d'observations

  • La tour Denecourt, construite par Claude-François Denecourt en 1851 sur le sommet Est de la chaine du Cassepot, inaugurĂ©e le par NapolĂ©on III et l'impĂ©ratrice EugĂ©nie, elle a Ă©tĂ© dĂ©truite en 1878 par un tremblement de terre. Reconstruite par Colinet, de nombreuses fois restaurĂ©e, elle permet de beaux points de vue sur la rĂ©gion. Altitude Ă  la base : 136 m. Cette tour fut d'abord dĂ©nommĂ©e Fort Empereur, puis elle prit son nom actuel en 1882 Ă  la suite d'un vƓu du Conseil municipal de Fontainebleau.
  • La tour de Samois, ancienne tour d'observation construite en 1880 sur le rocher de Samois. Elle reste aujourd'hui abandonnĂ©e, bien qu'elle constitue l'un des symboles de Samois-sur-Seine.

Patrimoine religieux

Sur le territoire de la forĂȘt sont Ă©tablis la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours de Fontainebleau et l'oratoire Notre-Dame-de-GrĂące de Corne-Biche, auxquels on peut ajouter le prieurĂ© de Franchard.

Monuments commémoratifs

BelvédÚres

  • Le belvĂ©dĂšre des Druides : c'est un point de vue sur les gorges de Franchard.
  • Le belvĂ©dĂšre de Marie-ThĂ©rĂšse : c'est un point de vue sur les gorges de Franchard. Louis XIV avait fait construire en ce lieu un pavillon carrĂ© dont on voit encore quelques traces de fondation. Le pavillon fut rasĂ© Ă  la mĂȘme Ă©poque que le monastĂšre de Franchard. Alfred de Musset et George Sand parcoururent ces lieux en septembre 1833.

Vestiges médiévaux

  • Le prieurĂ© Notre-Dame de Franchard : sa fondation remonte au XIIe siĂšcle, ce qui en fait le plus vieil Ă©difice religieux de la forĂȘt. Philippe-Auguste en 1197 y fit installer deux cĂ©nobites obligĂ©s de prier pour le roi et les siens. Guillaume, chanoine de Saint-Euverte d'OrlĂ©ans, s'y installa bien qu'auparavant deux ermites y eussent Ă©tĂ© trouvĂ©s assassinĂ©s. C'est avec lui que l'ermitage commença Ă  se transformer pour devenir un riche couvent de l'ordre de Saint-Augustin. Au XVIIe siĂšcle, on pouvait encore voir la grande chapelle, des bĂątiments divers ainsi que les murailles bien que l'ensemble Ă©tait dĂ©jĂ  en ruine. Le couvent disparu, il fut remplacĂ© par un prieurĂ© Ă  la dĂ©votion du roi. Les bĂątiments Ă©taient dĂ©jĂ  abandonnĂ©s Ă  des ermites lors de la RĂ©volution. Aujourd'hui, il ne subsiste qu'un pan du mur de l'ancien ermitage contre lequel a Ă©tĂ© Ă©levĂ©e une maison de gardes forestiers.
  • L’ermitage mĂ©diĂ©val de la butte Saint-Louis[50] : restes d'une petite Ă©glise datĂ©e du XIe siĂšcle, et d'une cave voutĂ©e appartenant Ă  la maison de l'ermite. Une nouvelle campagne de fouille a eu lieu en juillet 2017[51].

Formations naturelles

  • La grotte aux Cristaux (Monts Saint-Germain) : la voĂ»te en est tapissĂ©e de cristaux. FormĂ©s initialement de calcite provenant de l'infiltration des eaux, ces cristaux ont Ă©tĂ© remplacĂ©s partiellement par des cristaux en silice. Ils furent dĂ©couverts en 1771, puis la grotte fut oubliĂ©e. RedĂ©couverte en 1850, elle fut rapidement saccagĂ©e. Pour la protĂ©ger, on la combla. En 1891, Colinet put la retrouver. Pour dissuader les vandales, il la fit entourer d'une solide grille.
  • La mare aux EvĂ©es est une vaste Ă©tendue de mares transformĂ©es par des travaux rĂ©alisĂ©s sous le rĂšgne de Louis-Philippe entre 1833 et 1842. 29 km de saignĂ©es, de rigoles et de fossĂ©s ont Ă©tĂ© creusĂ©s ainsi que le bassin central de 12 000 m3, pour assainir un marais d'eau stagnante qui couvrait 15 ha. Aujourd'hui, c'est un bel endroit oĂč se rencontre le cyprĂšs chauve. Le mot « EvĂ©es » dĂ©rive du vieux français et dĂ©signe une zone marĂ©cageuse.
  • Dans le secteur du Mont Aiveu (sud-est de la forĂȘt), on peut voir des pins laricio greffĂ©s sur des pins sylvestres. Les diamĂštres des arbres sont diffĂ©rents de part et d'autre de la greffe.

Tables monumentales

Dans la partie nord de la forĂȘt, sur le territoire de Fontainebleau, se dressent deux tables monumentales construites en 1723 : la table du Grand MaĂźtre et la table du Roi. Homonyme de cette derniĂšre, une troisiĂšme table est situĂ©e sur le territoire de Montigny-sur-Loing.

Fontaines

Plusieurs fontaines parsĂšment la forĂȘt. La fontaine DĂ©sirĂ©e, alors seulement connue des carriers, est amĂ©nagĂ©e en 1837 dans le cadre de l'organisation viaire. Par la suite, Denecourt amĂ©nage la fontaine Dorly et la fontaine SanguinĂšde en 1852 ainsi que la fontaine Isabelle en 1866, les deux derniĂšres ayant Ă©tĂ© restaurĂ©es par Colinet, son successeur spirituel, en 1894 et 1893 respectivement.

Folklore agricole

Au dĂ©bouchĂ© de la forĂȘt sur l'ancienne commune de By, aujourd'hui rattachĂ©e Ă  Thomery, les murs Ă  raisins servent Ă  la production du chasselas de Thomery depuis 1730. Ils ont Ă©tĂ© inscrits aux monuments historiques en 1993.

Massifs annexes

  • La forĂȘt des Trois-Pignons Ă  l'ouest,
  • La forĂȘt de Barbeau au nord-est,
  • La forĂȘt de Champagne-sur-Seine Ă  l'est,
  • La forĂȘt de Larchant-La Commanderie au sud.

Incendies

  • Le , 5 hectares de bois brĂ»lent au mont Ussy, prĂšs de la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours. Un deuxiĂšme incendie se dĂ©clare peu de temps aprĂšs prĂšs des rochers de la Salamandre entraĂźnant des dĂ©gĂąts consĂ©quents[52].
  • Le , un incendie Ă©clate prĂšs d'une poudriĂšre[53].
  • Le , un incendie impacte un espace boisĂ© compris entre 3,5 et 5 hectares sur la parcelle 374, prĂšs de la tour Denecourt[54]. Les flammes Ă©taient sur le point d’ĂȘtre contenues peu avant midi[55].
  • Le , un dĂ©part de feu se dĂ©clare au niveau des parcelles 617 et 618 vers 13 h, finalement circonscrit vers 20 h. 5 hectares de vĂ©gĂ©tation basse et arbustive sont concernĂ©s[56] - [57].

Expositions

Pavillon des forĂȘts durant l'Exposition universelle de 1878.

La forĂȘt de Fontainebleau a Ă©tĂ© l'objet d'expositions Ă  plusieurs reprises.

Expositions universelles

Dans le cadre d'une mise en valeur de la diversitĂ© des espaces forestiers français, la forĂȘt est exposĂ©e Ă  l'Exposition universelle de 1867. Durant l'Exposition universelle de 1878, elle est exposĂ©e dans le pavillon des forĂȘts, dans le Parc du TrocadĂ©ro[58].

Expositions d'Ɠuvres d'art

  • La forĂȘt de Fontainebleau. Un atelier grandeur nature. De Corot Ă  Picasso., du au au musĂ©e d'Orsay[59]

MĂ©dias

Par sa proximitĂ© avec Paris et la diversitĂ© de ses paysages, la forĂȘt de Fontainebleau a inspirĂ© de nombreux artistes et renouvelĂ© la conception du paysage en peinture, avec notamment les peintres de l'Ă©cole de Barbizon et les impressionnistes.

Peintres

Les premiers artistes[60] - [61] connus ont Ă©tĂ© Adam François van der Meulen, et surtout, Jean-Baptiste Oudry, essentiellement peintres des scĂšnes de chasse royale dans le dĂ©cor de la forĂȘt. Camille Corot est l'un des premiers Ă  prendre comme thĂšme principal la forĂȘt elle-mĂȘme.

À partir du milieu du XIXe siĂšcle, plusieurs artistes viennent peindre la forĂȘt, profitant des facilitĂ©s que leur offre l'auberge Ganne. Les plus connus portent les noms de ThĂ©odore Rousseau et de Jean-François Millet, formant ce qu'on appellera bien plus tard (en 1880 en Angleterre et en 1905 en France) l'Ă©cole de Barbizon. Pour Rosa Bonheur la forĂȘt, prĂšs de laquelle elle rĂ©sidait, a Ă©tĂ© une grande source d'inspiration[62].

Les impressionnistes s'y inspirĂšrent Ă©galement comme Claude Monet, Auguste Renoir et Alfred Sisley. De mĂȘme FĂ©lix Ziem, Paul CĂ©zanne, Adrien Rousseau, Georges Seurat, Charles Wislin, Henri Sauvard, Émile Bouneau et Jehan Berjonneau firent plusieurs tableaux dans la forĂȘt.

Certains sites ont Ă©tĂ© particuliĂšrement peints, comme le lieu-dit Le PavĂ© de Chailly, en lisiĂšre de forĂȘt.

Photographes

En forĂȘt de Fontainebleau, photographie par Charles Famin, vers 1874.

Charles Marville (1816-1879) est le premier photographe Ă  s’aventurer en forĂȘt, le 28 aoĂ»t 1848. Gustave Le Gray, le plus cĂ©lĂšbre des photographes de cette Ă©poque, le suit rapidement, en 1849, fuyant une Ă©pidĂ©mie de cholĂ©ra Ă  Paris. La forĂȘt de Fontainebleau est ainsi probablement l’un des premiers espaces naturels photographiĂ©s au monde. AprĂšs Le Gray viendront Georges Balagny, Charles Famin, William Harrison ou encore EugĂšne Cuvelier[63]. Mais ces photographes n'atteindront jamais la notoriĂ©tĂ© des peintres de la mĂȘme Ă©poque.

Écrivains et poùtes

Traditionnellement, c'est Étienne Pivert de Senancour qui situe son roman Obermann, paru en 1804, pour la premiĂšre fois en forĂȘt. Mais les romantiques sont les premiers Ă©crivains Ă  trouver dans la forĂȘt une source d'inspiration[64].

Cinéma

La forĂȘt, du fait de sa proximitĂ© de Paris et de ses paysages spĂ©cifiques, est le lieu de nombreux tournages cinĂ©matographiques[70] :

Notes et références

  1. Jean Loiseau, Le Massif de Fontainebleau, 4e Ă©d., 1970, tome 1, p. 26.
  2. Tourisme en France - PalmarÚs 2006 des sites les plus visités selon l'ONT.
  3. Actions particuliĂšres de protection de la forĂȘt de Fontainebleau, site onf.fr.
  4. « L'Art Rupestre - GERSAR - Groupe d'étude de recherche et de sauvegarde de l'art rupestre. », sur perso.numericable.fr (consulté le )
  5. La mémoire dans la pierre, la restauration et la préservation des gravures rupestres, vidéo sur le site onf.fr.
  6. « Long Rocher, avec Croc Marin cĂŽtĂ© ouest et Marion des Roches Ă  l’est du Long Rocher et de la D 148 ; carte interactive » sur GĂ©oportail. Couches « Cartes IGN classiques », « Limites administratives » et « Hydrographie » activĂ©es. Vous pouvez bouger la carte (cliquer et maintenir, bouger), zoomer (molette de souris ou Ă©chelle de l'Ă©cran), moduler la transparence, dĂ©sactiver ou supprimer les couches (= cartes) avec leurs Ă©chelles d'intensitĂ© dans l'onglet de "sĂ©lection de couches" en haut Ă  droite, et en ajouter depuis l'onglet "Cartes" en haut Ă  gauche. Les distances et surfaces se mesurent avec les outils dans l'onglet "AccĂ©der aux outils cartographiques" (petite clĂ© Ă  molette) sous l'onglet "sĂ©lection de couches".
  7. [Bailloud 1961] GĂ©rard Bailloud, « Un habitat du Bronze moyen en forĂȘt de Fontainebleau : Marion des Roches », Bulletin de la SociĂ©tĂ© prĂ©historique française, vol. 58, nos 1-2,‎ , p. 99-102 (lire en ligne [sur persee]), p. 100.
  8. [BĂ©nard 2014] Alain BĂ©nard (prĂ©f. Denis Vialou, photogr. HervĂ© Paitier), Symboles et MystĂšres - L'art rupestre du sud de l'Île-de-France, Ă©d. Errances, , 224 p. (ISBN 2877725685, prĂ©sentation en ligne).
  9. Une forĂȘt exploitĂ©e depuis longtemps, site onf.fr.
  10. « Histoire : une forĂȘt en partage », (Association des amis de la forĂȘt de Fontainebleau), sur aaff.fr (consultĂ© le )
  11. Louis BadrĂ©, Histoire de la forĂȘt française, Paris, Arthaud, , 312 p., p. 168-169
  12. « Courte histoire de la gestion forestiÚre à Fontainebleau », (notice de 2 p.), sur onf.fr, (consulté le )
  13. Site de la forĂȘt de Fontainebleau,sur onf.fr.
  14. La crĂ©ation de la Hot Springs reservation en 1832 aux États-Unis n'avait initialement pour but, jusqu'en 1880, que de protĂ©ger des sources chaudes pour crĂ©er une station thermale de rĂ©crĂ©ation publique.
  15. Claude-François Denecourt, Ă©tition Ă  l'empereur pour la conservation du cĂŽtĂ© artistique et pittoresque de la forĂȘt de Fontainebleau., Paris : Impr. de S. Raçon, (s. d.,), , 27 p. (BNF 36390542)
  16. George Sand, Impressions et souvenirs / par George Sand, Paris, Michel-LĂ©vy frĂšres, , 374 p. (lire en ligne), "La forĂȘt de Fontainebleau" p. 315-330
  17. Elsa Mourgues, « George Sand, lanceuse d'alerte écolo et sauveuse de Fontainebleau », sur France Culture, (consulté le )
  18. George Sand, La forĂȘt de Fontainebleau (ouvrage citĂ©), PrĂ©ambule du texte de George Sand
  19. « TempĂȘte du 12 mars 1967 », sur tempetes.meteo.fr (consultĂ© le )
  20. « Sept morts et d'importants dégùts », sur lemonde.fr, (consulté le )
  21. « Bulletin des Lois », Bulletin annotĂ© des lois et dĂ©crets,‎ , p. 146 (lire en ligne)
  22. Pierre REGNAULT, « Le passĂ© militaire de Fontainebleau », La voix de la forĂȘt,‎ , p. 3 (lire en ligne).
  23. « Nouvelle carte topographique de la forĂȘt de Fontainebleau / par Denecourt ; dessinĂ©e par Charles Colinet, 1895 », sur gallica.bnf.fr (consultĂ© le )
  24. La création des « réserves biologiques » forestiÚres, qui relÚvent aujourd'hui des articles L. 212-2-1 et suivants du code forestier, précÚde donc la loi n°57-740 du 1er juillet 1957, qui autorisa le classement d'un site, cette fois en « réserve naturelle », par l'ajout d'un article 8 bis à la loi du 2 mai 1930, auquel s'est ensuite substitué l'article 16 de la loi n°76-629 du 10 juillet 1976 relative à la protection de la nature, aujourd'hui codifié à l'article L. 332-2 du code de l'environnement.
  25. Évolution du paysage de la forĂȘt de Fontainebleau, La Tribune Libre 2 Bleau et Cie, site tl2b.com.
  26. Sylvain Gaudin, Quelques rĂ©flexions et synthĂšses sur les forĂȘts naturelles, 1993-1995, p. 8.
  27. Institut d'amĂ©nagement et d'urbanisme de la rĂ©gion Île-de-France, Le vieux bois, Ă©lĂ©ment essentiel de la biodiversitĂ© forestiĂšre, Note rapide sur l'environnement, no 396, octobre 2005, p. 2.
  28. Association des naturalistes de la vallée du Loing et du massif de Fontainebleau, Fontainebleau.
  29. Faune, flore et biodiversitĂ© de la forĂȘt de Fontainebleau, site onf.fr.
  30. J. N., « Le port de la barbe obligatoire dans la forĂȘt de Fontainebleau ? », L'ƒuvre, no 7955,‎ , p. 1 (lire en ligne AccĂšs libre, consultĂ© le )
  31. Le bloc repose sur un pédoncule de grÚs en minces couches se désagrégeant plus rapidement que le grÚs massif du bloc (base creusée par des encoches de pédogenÚse). Le plus souvent les « blocs perchés » sont des blocs tombés de leur pédoncule.
  32. Pierre Thomas, Laboratoire de Géologie de Lyon / ENS Lyon, « Les gogottes des Sables de Fontainebleau et d'ailleurs, de rares beautés naturelles qui ont séduit le Roi Soleil »,
  33. Éloge historique de Lemmonier par Georges Cuvier.
  34. Catherine Bourgeois, Le chĂątaignier: un arbre, un bois, p. 16
  35. Charles Baltet, Traité de la culture fruitiÚre commerciale et bourgeoise, p. 67.
  36. Les actions pour le patrimoine en forĂȘt de Fontainebleau, site onf.fr.
  37. « Carte de France interactive » (consulté le )
  38. Gaume, R. (1936), Notes bryologiques sur la forĂȘt de Fontainebleau IV. Revue bryologique et lichĂ©nologique, 9, 123– 126. (lire en ligne)
  39. Lustrat P, Les Animaux sauvages de la forĂȘt de Fontainebleau, 1998, Les Éditions du Puits Fleuri.
  40. https://inpn.mnhn.fr/site/natura2000/FR1110795 FR1110795 - Massif de Fontainebleau sur le site de l'INPN
  41. https://inpn.mnhn.fr/site/natura2000/FR1100795 FR1100795 - Massif de Fontainebleau sur le site de l'INPN.
  42. La longue et passionnante histoire des parcs nationaux français, Henri Jaffeux, Association pour l’histoire de la protection de la nature et de l’environnement, publiĂ© dans la revue du comitĂ© d’histoire du ministĂšre de l’Écologie « Pour mĂ©moire » n°9, 2010, p. 147 et 157, site ahpne.fr.
  43. Office de tourisme du Pays de Fontainebleau, consulté 2011/01/27.
  44. BrĂšve de Environnement magazine, 25 janvier 2011, Nature. Le projet du parc national de Fontainebleau entre les mains de NKM.
  45. « Entretiens du parc national - 23 janvier 2010 - Contribution des Amis de la forĂȘt », sur Amis de la forĂȘt de Fontainebleau (consultĂ© le ).
  46. « CarriÚre de Bourron-Marlotte », sur Sibelco.
  47. Louise Mussat, « La forĂȘt de Fontainebleau, un royaume de l'art rupestre », CNRS, (consultĂ© le ).
  48. Breteau, E., Rouaud, J., & MusĂ©e de PrĂ©histoire d'Île-de-France, MĂ©moire rupestre : les roches gravĂ©es du massif de Fontainebleau, Paris et Nemours, Éditions Xavier Barral ; MusĂ©e dĂ©partemental de PrĂ©histoire d'Île-de-France, , 171 p. (ISBN 978-2-36511-109-6)
  49. Les amis de la ForĂȘt de Fontainebleau, « Les sentiers des AFF », sur aaff.fr (consultĂ© le )
  50. Sophie David, « Fontainebleau (Seine-et-Marne). Ermitage Saint-Louis » [notice archĂ©ologique] », ArchĂ©ologie mĂ©diĂ©vale, 48,‎ , p. 257-258 (lire en ligne, consultĂ© le )
  51. « Fontainebleau : des fouilles pour briser les secrets de la butte Saint-Louis », sur leparisien.fr, .
  52. « Petites nouvelles de la nuit », Le Gaulois,‎ , p. 3 (lire en ligne) :
    « Un incendie a Ă©clatĂ© hier dans l'un des plus beaux sites de la forĂȘt de Fontainebleau, au mont Ussy, prĂšs de la chapelle de Bon-Secours. Cinq hectares de bois ont Ă©tĂ© brĂ»lĂ©s. Un peu plus tard, un second incendie se dĂ©clarait prĂšs des rochers de la Salamandre, faisant aussi des dĂ©gĂąts considĂ©rables. »
  53. « Incendie en forĂȘt de Fontainebleau prĂšs d'une poudriĂšre », Le Monde,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  54. Julien Van Caeyseele, « Seine-et-Marne - PrĂšs de 70 pompiers mobilisĂ©s en forĂȘt de Fontainebleau pour l'incendie prĂšs de la tour Denecourt », sur actu.fr, La RĂ©publique de Seine-et-Marne, (consultĂ© le )
  55. Thomas Martin, « Seine-et-Marne. Les images de l'incendie en forĂȘt de Fontainebleau », sur actu.fr, La RĂ©publique de Seine-et-Marne, (consultĂ© le )
  56. Alexandre MĂ©tivier, « Seine-et-Marne : un incendie a ravagĂ© au moins 5 hectares en forĂȘt de Fontainebleau », sur Le Parisien, (consultĂ© le )
  57. J. O., « AprĂšs l’incendie, l’accĂšs Ă  une parcelle de la forĂȘt de Fontainebleau interdit pour un mois », sur Le Parisien, (consultĂ© le )
  58. Daniel Rouault, « Les Expositions universelles du XIXĂšme siĂšcle et la forĂȘt de Fontainebleau », Fontainebleau, la revue d'histoire de la ville & de sa rĂ©gion,‎ , p. 34-36 (ISSN 2119-6710)
  59. « MusĂ©e d'Orsay: La forĂȘt de Fontainebleau. Un atelier grandeur nature. De Corot Ă  Picasso. », sur musee-orsay.fr (consultĂ© le )
  60. MusĂ©e d'Orsay : La forĂȘt de Fontainebleau. Un atelier grandeur nature. De Corot Ă  Picasso.
  61. MusĂ©e d'Orsay : La forĂȘt de Fontainebleau. Un atelier grandeur nature.
  62. « La forĂȘt de Fontainebleau, une source d’inspiration pour Rosa Bonheur », sur Rosa Bonheur (consultĂ© le )
  63. Daniel Challes et Bernard Marbot, Les Photographes de Barbizon, la forĂȘt de Fontainebleau, Ă©d. HoĂ«beke / BibliothĂšque Nationale, 1991, 92 p.
  64. Patrick Daguenet, Fontainebleau et ses villages d'art (1850-1950) : le Tout-Paris dans la forĂȘt, Ă©d. Presses du village, 2002, 493 p.
  65. George Sand, La forĂȘt de Fontainebleau in : Impressions et souvenirs, Paris, Michel LĂ©vy, (OCLC 15684565, lire en ligne), p. 315-330
  66. Ă©dition dite Furne, 1852, vol III p. 61
  67. Furne, vol VIII, quatriĂšme partie, p. 80
  68. Furne, vol V, p. 16.
  69. (en) Robert Louis Stevenson, Forest notes in: Essays and criticisms, Boston, H.B. Turner & Co., (OCLC 1225968284, lire en ligne), p. 87-125.
  70. Tournages Ă  Fontainebleau sur le site L2TC.com

Annexes

Articles connexes

Histoire de la forĂȘt

  • Paul Domet, Histoire de la forĂȘt de Fontainebleau, Ă©d. Hachette, 1873, 404 p.
    Ouvrage ancien mais encore essentiel pour comprendre l'histoire du domaine forestier
  • Jean Loiseau, Le Massif de Fontainebleau, 2 tomes, Ă©d. Vigot FrĂšres, 1970, 207 et 297 p.
  • Jean Loiseau, Le Massif de Fontainebleau, Vigot, 5e Ă©dition, 2005, 215 p. (ISBN 271141745X)
Un livre trĂšs riche, scientifique et littĂ©raire : gĂ©ographie, gĂ©ologie, prĂ©histoire, histoire de la forĂȘt, faune, flore, lĂ©gendes
  • Jean-Claude Polton, Tourisme et nature au XIXe siĂšcle. Guides et itinĂ©raires de la forĂȘt de Fontainebleau (vers 1820-vers 1880), Ă©d. du CTHS, 1994, 300 p.
  • Chantal Georgel (dir.), La ForĂȘt de Fontainebleau, un atelier grandeur nature, catalogue de l'exposition 2007 au MusĂ©e d'Orsay, coĂ©dition musĂ©e d'orsay/RMN.
  • Annick Notter (dir.), Fontainebleau, son chĂąteau, sa forĂȘt, l'invention d'un tourisme (1820-1939), catalogue de l'exposition 2007 au ChĂąteau de Fontainebleau, Ă©d. RMN, 2007, 128 p.
  • La ForĂȘt de Fontainebleau, du domaine royal au musĂ©e vert, Archives dĂ©partementales de Seine-et-Marne, coll. « MĂ©moire et Documents », 2007 [en vente aux Archives dĂ©partementales]

Autres ouvrages

  • Guides Joanne, Fontainebleau et la forĂȘt, Paris, Hachette, , 72 p. (lire en ligne)
  • Guide des Sentiers de promenade dans le massif forestier de Fontainebleau, conçu et Ă©ditĂ© par l'Association des Amis de la ForĂȘt de Fontainebleau, 2004.
  • Les Animaux sauvages de la forĂȘt de Fontainebleau, Philippe Lustrat, 1998, Les Éditions du Puits Fleuri. 253 pages. [lire en ligne]
  • Jean-Pierre Hervet et Patrick MĂ©rienne, La ForĂȘt de Fontainebleau, 1997, Ă©ditions Ouest-France, en collaboration avec l'ONF, la FĂ©dĂ©ration française de randonnĂ©e pĂ©destre et l'Association des Amis de la ForĂȘt de Fontainebleau.
  • Jo et Françoise MontchaussĂ©, Jacky Godoffe, Escalade Ă  Fontainebleau, Guides Arthaud, 1999, (ISBN 2-7003-11-90-6)
  • La Voix de la forĂȘt, Ă©ditĂ©e par les Amis de la forĂȘt de Fontainebleau.
  • Jean Borie, Une forĂȘt pour les dimanches. Les Romantiques Ă  Fontainebleau, Paris, Grasset, 2003, (ISBN 2-246-61061-3)
  • Boris Penot et Sylvain Boursier, Fontainebleau sauvage, Ă©d. Bokeh-Nature, 2010, (ISBN 978-2-9538113-0-8)
  • Fabrice Milochau, Fontainebleau foret fantastique, Ă©d. la Renaissance du livre, 2000, (ISBN 2-8046-0352-0)
  • Bernard Kalaora, Le musĂ©e vert radiographie d’un loisir urbain en forĂȘt de Fontainebleau, 1993, L’Harmattan, 302 p.
  • Laurent Tillon, Être un chĂȘne: sous l'Ă©corce de Quercus, 2021, Actes Sud, 315 p.

Liens externes

Vidéo externe
https://www.dailymotion.com/video/x8568dv George Sand, lanceuse d'alerte Ă©colo et sauveuse de la forĂȘt de Fontainebleau, France Culture
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.