Le Capitan (film, 1960)
Le Capitan est un film franco-italien rĂ©alisĂ© par AndrĂ© Hunebelle et sorti en 1960, dâaprĂšs le roman Ă©ponyme de Michel Zevaco (1860-1918)
Réalisation | André Hunebelle |
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Scénario |
Jean Halain André Hunebelle Pierre Foucaud d'aprÚs le roman de Michel Zévaco |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Production Artistique et Cinématographique Pathé Films DA. MA Cinematografica |
Pays de production | France |
Genre | film de cape et d'épée |
Durée | 101 minutes |
Sortie | 1960 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Synopsis
Louis XIII vient de passer l'Ăąge de la majoritĂ©, mais sa mĂšre Marie de MĂ©dicis continue de gouverner le royaume avec son favori Concini, premier ministre, qui conspire pour Ă©liminer le souverain et sĂšme la terreur dans le pays. Une conjuration de grands seigneurs vise Ă chasser Concini et Ă remplacer le roi dĂ©faillant par le duc Charles d'AngoulĂȘme. Le chevalier François de Capestang, qui a Ă©tĂ© sauvĂ© dans un combat par GisĂšle d'AngoulĂȘme, est dĂ©cidĂ© Ă se battre pour faire triompher la justice et sauver la couronne de son roi, ainsi que la vie de GisĂšle. Il part pour Paris prĂ©senter les remontrances de la noblesse de sa province.
Résumé
Contexte
Au palais du Louvre[1] Ă Paris, en 1616, Louis XIII a 15 ans, sa mĂšre Marie de MĂ©dicis est rĂ©gente du royaume depuis l'assassinat d'Henri IV. Elle a confiĂ© toutes les rĂȘnes du pouvoir Ă son favori Concino Concini, comme elle dâorigine italienne, qu'elle a nommĂ© premier ministre. Celui-ci, contrĂŽlant les finances, la police et encouragĂ© par son ambitieuse Ă©pouse Leonora GaligaĂŻ, cherche Ă s'emparer du pouvoir en ne reculant devant aucun crime ni aucune trahison. Pour y parvenir, Concini favorise l'insĂ©curitĂ© gĂ©nĂ©rale notamment dans les provinces du Sud-Ouest qui sont l'objet de pillages et d'attaques par des bandes armĂ©es Ă sa solde qui s'en prennent Ă la noblesse provinciale afin de l'affaiblir, laquelle ignorant totalement que Concini est responsable de cette situation.
Contre ces ambitions insensĂ©es, de grands seigneurs du royaume se sont unis. Les conjurĂ©s veulent rĂ©tablir lâordre en plaçant sur le trĂŽne le duc Charles dâAngoulĂȘme, fils de Charles IX, mais illĂ©gitime, donc exclu de la succession royale rĂ©guliĂšre.
Résumé détaillé
En Gascogne, le chĂąteau de Teynac est en flamme. Le chevalier François de Tremazenc de Capestang, gentilhomme de petite noblesse mais de grande bravoure, se porte au secours de son ami le marquis de Teynac. Pendant la bataille le marquis est lĂąchement assassinĂ© d'un coup de dague dans le dos par le chef des bandits, Rinaldo, l'homme de confiance de Concini. François de Capestang jure Ă l'assassin, qu'il ne connaĂźt pas, qu'il vengera son ami, mais il est blessĂ© d'un coup de pistolet. Au moment oĂč un brigand s'apprĂȘte Ă le tuer, il est sauvĂ© par une belle jeune femme brune qui abat le bandit. Elle soigne ensuite François, et celui-ci perd connaissance sans avoir eu de rĂ©ponse Ă sa question : « Qui ĂȘtes-vous ? ». Quand il se rĂ©veille, Ă son grand Ă©tonnement, c'est une jolie blonde qui le soigne, BĂ©atrice de Beaufort, cousine du marquis de Teynac. GuĂ©ri, François se rend au conseil de la province oĂč les nobles se sont rassemblĂ©s autour du gouverneur pour envisager les actions Ă mener face Ă l'insĂ©curitĂ© grandissante. François se propose de porter les dolĂ©ances de la province au roi, car le parlement vient de le dĂ©clarer majeur et la rĂ©gence de la reine-mĂšre[2] a pris fin. Mais le gouverneur ne peut le recommander qu'auprĂšs de Concini.
François part pour Paris. En chemin, dans une petite ville, il assiste au spectacle d'un baladin, Cogolin. Celui-ci, s'apercevant qu'un voleur déleste François de sa bourse, s'arrange pour la lui rendre. Les brigands, furieux que Cogolin ait fait échouer leur coup, l'attaquent dans la campagne et le dépouillent. Il est sauvé peu aprÚs par François qui poursuit sa route. Cogolin devient l'ami et le confident de François et les deux hommes continuent ensemble leur route pour Paris.
Dans une auberge oĂč ils se reposent, François reconnait celle qui lui a sauvĂ© la vie au chĂąteau de Teynac ; il l'aborde, mais elle l'Ă©conduit froidement. Elle quitte l'auberge tĂŽt le lendemain ; François et Cogolin la suivent. Quand son carrosse est attaquĂ© dans la forĂȘt par les hommes de Rinaldo, François intervient et les met en fuite. Mais lorsque le combat cesse pour François, le carrosse est reparti, emportant la belle inconnue au loin.
Enfin François et son fidÚle Cogolin arrivent à Paris et se dirigent vers l'hÎtel particulier de Concini.
Ă ce moment, Concini promet Ă BĂ©atrice de Beaufort de gracier son pĂšre et de le libĂ©rer si elle lui apporte dâautres renseignements. Puis il reçoit François pour lui dire quâil est tout Ă fait au courant des activitĂ©s des bandes armĂ©es qui s'attaquent Ă toutes les familles du royaume, mais surtout qu'il lui reproche dâavoir essayĂ© d'empĂȘcher lâarrestation de GisĂšle dâAngoulĂȘme, qui finalement a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©e peu aprĂšs. Concini lui propose, pour racheter sa faute, dâentrer Ă son service comme espion. François refuse cette basse proposition faite Ă un Capestang, que le premier ministre appelle alors ironiquement « Capitan[3] » ; François le traite alors de « Polichinelle[4] » et Concini le met en garde contre ses insolences ; Ă la sortie de lâaudience, François se trouve face Ă face avec la bande de Rinaldo, quâil reconnaĂźt alors ; il rĂ©ussit Ă s'Ă©chapper, aprĂšs un combat Ă dix contre un, en sautant Ă travers le vitrail dâune fenĂȘtre du premier Ă©tage sur son cheval que lui a amenĂ© Cogolin.
François met au point une ruse pour permettre à Cogolin d'entrer au Louvre au service de Concini en tant que bouffon du roi et de récolter des informations utiles, notamment le lieu de détention de GisÚle. Cogolin, aprÚs avoir distrait la cour, réussit à charmer une servante de la reine-mÚre, Giuseppa et apprend que GisÚle est au chùteau de Clairefont.
François et Cogolin partent dĂ©livrer GisĂšle d'AngoulĂȘme ; François rĂ©ussit Ă escalader la muraille tandis que Cogolin mine le pont-levis du chĂąteau pour empĂȘcher toute poursuite. François atteint les geĂŽles et dĂ©livre GisĂšle. Ils la ramĂšnent dans une maison forestiĂšre. François sauve alors le roi dont le cheval s'est emballĂ© (droguĂ© par un agent de Concini) et s'est jetĂ© dans une riviĂšre. Mis en garde au sujet des agissements de son premier ministre, Louis XIII commence Ă reprendre confiance, se sachant soutenu par son sauveur devenu son fidĂšle ami. Quand François revient Ă la maison forestiĂšre, GisĂšle est partie, mais lui a laissĂ© un signe de reconnaissance pour qu'il puisse la rejoindre.
François se rend au rendez-vous, mais tombe dans une réunion des conjurés ; il refuse de participer à une action contre le roi. GisÚle se porte garante qu'il ne les trahira pas et François peut quitter la réunion librement.
Concini passe de nouveau à l'attaque. Le roi échappe de justesse à un assassinat par empoisonnement. Cogolin est menacé par Concini, qui a compris qu'il est contre lui, et le fait torturer. Mais Giuseppina réussit à faire intervenir Louis XIII. Cogolin et elle partent rejoindre François.
Le prochain rendez-vous des partisans d'AngoulĂȘme au chĂąteau de Saint-Leu est trahi par BĂ©atrice de Beaufort, mais celle-ci ayant appris que son pĂšre Ă©tait mort sous la torture, se prĂ©cipite pour avertir Capestang du danger imminent que court GisĂšle.
Ă Saint-Leu, Capestang arrive Ă temps prĂ©venir les conjurĂ©s de l'arrivĂ©e des sbires de Concini. La bataille s'engage. Pour protĂ©ger GisĂšle, BĂ©atrice reçoit une dague dans le corps ; Rinaldo est tuĂ© par Capestang aprĂšs un long duel plein de rebondissements. Au moment oĂč les conjurĂ©s sont sur le point de succomber, le roi arrive Ă la tĂȘte de ses soldats, prĂ©venu prĂ©alablement par Cogolin. Le roi annonce la mort de Concini. GisĂšle lui sauve alors la vie, menacĂ©e par un des hommes de Rinaldo. Cet acte prouve au roi la loyautĂ© de la fille du duc dâAngoulĂȘme. Celui-ci reconnaĂźt Ă son tour que malgrĂ© sa jeunesse le roi vient de se rĂ©vĂ©ler un grand roi et dĂ©clare : « Messieurs Concini est mort, vive le roi ! » La rĂ©conciliation entre les Valois[5] et les Bourbons est possible pour assurer lâunitĂ© du royaume, tandis que Capestang alias Le Capitan Ă©pousera GisĂšle et que Cogolin aura enfin le temps de parler dâamour Ă sa bien-aimĂ©e.
Fiche technique
- Titre original : Le Capitan
- Réalisation : André Hunebelle
- Assistants : Henri Toulout, Jean-Pierre Desagnat, Sigmund Graa
- Scénario : Jean Halain, André Hunebelle et Pierre Foucaud, d'aprÚs le roman éponyme de Michel Zévaco
- Dialogues : Jean Halain
- Décors : Georges Lévy, assisté de Pierre Guffroy et Jean Taillandier
- Création et directrice des costumes : Mireille Leydet
- Costumier : Frédéric Junker - exécutés par Marie Gromtseef
- Photographie : Marcel Grignon, assisté de Charles-Henri Montel (opérateur), André Delille et André Marquette
- Chef Ălectricien : Marcel Policard
- Son : René-Christian Forget, assisté de Maurice Dagonneau et Guy Salagnac
- Montage : Jean Feyte, assisté de Colette Lambert
- Musique : Jean Marion, (Ă©ditions : Hortensia)
- Chorégraphie : Jean Guelis
- Maquillage : Alexandre Marcus, assisté de Eliane Marcus et Blanche Picot
- Coiffeur : Charlotte LefĂšvre
- Chef perruquier : Jules Chanteau
- Maßtre d'armes : Claude Carliez, assisté de Raoul Billerey
- Conseiller technique équestre : François Nadal, assisté de Rico Lopez
- Affiche : Yves Thos
- Production : André Hunebelle, Marcello Danon
- Production déléguée : Paul Cadéac, Pierre Cabaud, René Bézard
- Sociétés de production :
- Production Artistique et Cinématographique, Pathé Films
- DA. MA Cinematografica
- Société de distribution : Pathé Consortium Cinéma
- Tournage Ă Franstudio
- Laboratoire G.T.C de Joinville ; Enregistrement Poste Parisien
- Pays dâorigine : France, Italie
- Langue originale : français
- Format : couleur (Eastmancolor) â 35 mm â 2,35:1 (Dyaliscope) â son Mono
- Genre : film de cape et d'épée
- Durée : 101 minutes
- Date de sortie :
- France :
- Visa d'exploitation : 23.468
Distribution
- Jean Marais : François de Cremazingue de Capestang alias Le Capitan
- Bourvil : Cogolin
- Elsa Martinelli (V.F. : Claire Guibert) : GisĂšle d'AngoulĂȘme
- Pierrette Bruno : Giuseppa
- Arnoldo Foà : Maréchal d'Ancre, Concino Concini (VF Georges Aminel, cette V.F. avec accent sera également utilisée pour doubler Adolpho Celli dans l'Homme de Rio)
- Jacqueline Porel : LĂ©onora GaligaĂŻ
- Lise Delamare : Marie de MĂ©dicis
- Christian Fourcade : Louis XIII
- Annie Anderson : BĂ©atrice de Beaufort
- Guy Delorme : Rinaldo
- Jean-Paul Coquelin : Monsieur de Vitry
- RaphaĂ«l Patorni : le duc Charles d'AngoulĂȘme
- Robert Porte : le duc de Rohan
- Jean Berger : Luynes
- Piéral : Lorenzo, le nain alchimiste
- Blancheur
- Alain Janey : le laquais de GisĂšle
- Françoise Deldick : La servante de La Pomme d'Or
- Thomass : Le bourreau
- BenoĂźte Lab : la femme de l'aubergiste de La Pomme d'Or
- Marcel PĂ©rĂšs : l'aubergiste de La Pomme d'Or
- Jean-Michel RouziĂšres : un gentilhomme de la Province
- Le chien Boby : Fripon
- Edmond Beauchamp : le gouverneur de la Province
- Dominique Paturel : un gentilhomme de la Province (non crédité)
- Georges Adet : un gentilhomme de la Province (non crédité)
- Raoul Billerey : un homme de Concini (non crédité)
- René Roussel : un gentilhomme (non crédité)
- Henri Coutet : le laquais de GisÚle (non crédité)
- Paul Préboist : un coupe-bourses (non crédité)
- Jacques Préboist : un coupe-bourses (non crédité)
- Louis Bugette : le porte-clefs (non crédité)
- Bernard Musson : le garde de Concini (non crédité)
- Henri Poirier : le soldat du chùteau (non crédité)
- Marcel Policard : un hallebardier
- Bernard Dhéran : narrateur (non crédité)
- Elisabeth Fanty (non créditée)
- Pierre Durou (non crédité)
- Georges Montant (non crédité)
- André Bonnardel (non crédité)
- Johnny Mary (non crédité)
- Edmond Tamiz (non crédité)
Du fait historique Ă la fiction
De fait, si le film est une pure fantaisie, le cadre de lâarriĂšre-plan est fidĂšle Ă la rĂ©alitĂ© historique. Le rĂ©cit associe la Grande Histoire (celle sous le rĂšgne dĂ©butant de Louis XIII)[6] Ă la petite histoire câest-Ă -dire Ă celle imaginĂ©e par les scĂ©naristes de la fiction.
DĂšs le gĂ©nĂ©rique dâouverture, nous apprenons que lâaction se dĂ©roule six ans aprĂšs lâassassinat dâHenri IV, en 1616 quand Marie de MĂ©dicis, mĂšre du futur Louis XIII, trahit la noblesse du royaume, aprĂšs avoir nommĂ© son conseiller Concini premier ministre pour mener une nouvelle politique qui se rĂ©vĂ©lera nĂ©faste au pays. Ă la suite de graves troubles Ă©clatant dans le Royaume (religieux, nobiliaires, sociaux), il en rĂ©sultera le coup dâĂtat de Louis XIII qui, ayant pris ombrage de lâarrogance de Concini, ordonnera au baron de Vitry sa mort et, pour mettre fin Ă la rĂ©gence, exilera sa propre mĂšre Ă Blois. Louis XIII remerciant les meurtriers sâĂ©crira : « Grand merci Ă vous, Ă cette heure, je suis roi ! »
Ă cette Grande Histoire dĂ©crite dans les livres vient sâincruster la petite histoire purement imaginaire dans laquelle un noble dâorigine modeste nommĂ© François de Capestang dit le Capitan, loyal au roi, se dresse contre lâinfĂąme conspirateur Concini, tout en sauvant de lâemprisonnement la fiĂšre GisĂšle dâAngoulĂȘme, fille imaginaire du duc Charles dâAngoulĂȘme, personnage qui a rĂ©ellement existĂ©, et dont ses partisans organisent une conjuration contre Concini afin de mettre le duc sur le trĂŽne Ă la place du jeune et faible roi Louis XIII, ĂągĂ© de 15 ans.
à propos de la séquence dite « du poignard cassé »[7] - [8]
Au cours du rĂ©cit, Capestang devait sauver la belle GisĂšle dâAngoulĂȘme emprisonnĂ©e dans le chĂąteau fort de Clairefont (en rĂ©alitĂ© le chĂąteau de Val Ă Lanobre, non loin de Bort-les-Orgues en CorrĂšze). Pour cela le seul moyen Ă©tait dâescalader les hauts murs vertigineux pour pĂ©nĂ©trer Ă lâintĂ©rieur.
L'ascension Ă©tait si dangereuse que les assurances refusĂšrent de couvrir le risque. Pour rĂ©aliser cette performance, lâacteur Marais refusa comme toujours dâĂȘtre doublĂ© pour renforcer lâauthenticitĂ© de lâaction et par souci de loyautĂ© envers son public. AprĂšs avoir suivi, comme Ă l'accoutumĂ©e, Ă la lettre l'explication des gestes Ă accomplir donnĂ©e par les conseils techniques des professionnels de lâescalade, comme l'alpiniste Pierre Kohlmann, il ne voulut pas rĂ©pĂ©ter la scĂšne, exigeant de la faire « en direct ».
Sous lâĆil inquiet du rĂ©alisateur AndrĂ© Hunebelle et de ses assistants, lâescalade de la muraille se fit en deux temps. Dans la premiĂšre partie, sâaidant de poignards quâil devait glisser, successivement dans les interstices des pierres, Marais grimpa les six premiers mĂštres, sans problĂšme en enfonçant ses poignards lâun aprĂšs lâautre quand, soudain, lâun dâeux se brisa net. Avec une grande souplesse, Marais sut tomber sans se blesser et souriant, reprit lâascension jusquâĂ une sorte de plateforme Ă quinze mĂštres de haut sur laquelle, aprĂšs un rĂ©tablissement, il put se tenir debout pour entreprendre la deuxiĂšme partie de lâescalade. De lĂ , il lança une corde avec un crampon pour lâaccrocher Ă une petite ouverture situĂ©e sur une autre paroi du chĂąteau. La corde une fois arrimĂ©e, il sâĂ©lança dans le vide et Ă mains nues grimpa pour atteindre ladite ouverture par laquelle il entra dans la forteresse. Pari gagnĂ©[9] !
Depuis, les propriĂ©taires du chĂąteau de Val ont inscrit, pour les visiteurs, sur un Ă©criteau placĂ© Ă l'intĂ©rieur de cette ouverture : « FenĂȘtre par laquelle Jean Marais est montĂ© lors du tournage du film « Le Capitan » en 1960 ».
Autre scĂšne de cascade. Marais se balance d'un bout Ă l'autre d'une longue salle d'armes suspendu Ă un lustre en forme de roue de carrosse puis prenant son Ă©lan dans les airs, il passe au travers d'un haut vitrail (en fait du sucre cristallisĂ©), pour atterrir sur le dos de Sultan, son cheval, qui dĂ©marre au galop. La mĂȘme scĂšne qu'il joua dans Ruy Blas en 1948[10].
Pourquoi prendre de tels risques ? Câest Marais lui-mĂȘme qui rĂ©pondit le mieux Ă cette question : « Jâaime les prouesses. Pour le plaisir, la sensation physique. Jâestime quâun homme est fait pour se surpasser. Comment dire ? Je hais la monotonie Jâaurais eu horreur, aprĂšs les rĂŽles aussi merveilleux que ceux que jâai eus dans les films de Cocteau, de mâenfermer dans la fausse jeunesse dâun jeune premier prolongĂ©. Brouiller ses propres pistes, sâĂ©veiller Ă lâimprĂ©vu, Ă lâinsolite de soi-mĂȘme, câest le secret de la jeunesse. Cocteau mâa enseignĂ© cela. »
Lieux de tournage
- La premiÚre scÚne du film qui se déroule au chùteau du marquis de Teynac a été tournée au chùteau de Biron en Dordogne.
- La scĂšne oĂč l'on voit pour la premiĂšre fois Cogolin sur une place de village a Ă©tĂ© tournĂ©e sur la place des CorniĂšres Ă Monpazier en Dordogne.
- La scĂšne de lâattaque de Cogolin par des bandits a Ă©tĂ© tournĂ©e sur un petit chemin jouxtant la D50 Ă Veyrines-de-Domme en Dordogne
- La scĂšne ou Capestang et Cogolin sont attablĂ©s et voient arriver GisĂšle dâAngoulĂȘme a Ă©tĂ© tournĂ©e Ă Coulommiers (angle rue des Templiers et avenue Foch) (Seine-et-Marne)
- Le cheval effrayĂ© du roi Louis XIII tombe des hauteurs rocheuses de la riviĂšre Serein (CĂŽte dâOr /Yonne) dans laquelle plonge François de Capestang pour sauver son roi.
- Le chĂąteau de Clairefont oĂč est emprisonnĂ©e GisĂšle dâAngoulĂȘme est en rĂ©alitĂ© le chĂąteau de Val dans le Cantal
- Plusieurs scĂšnes ont Ă©tĂ© tournĂ©es Ă lâintĂ©rieur du chĂąteau de Fontainebleau (dont le grand escalier, le grand couloir, lâarrivĂ©e de nuit dans la cour ovale de la calĂšche de Concini, le grand bal, la salle dâaudience du roi, la galerie des cerfs)
- Le chĂąteau de Saint-Leu, lieu de la bataille finale, est en rĂ©alitĂ© le chĂąteau de Pierrefonds dans la forĂȘt de CompiĂšgne (Oise)
Le baladin
On ne change pas une Ă©quipe qui gagne ! Avec raison Hunebelle reprend en 1960 le mĂȘme tandem Marais-Bourvil rassemblĂ© dans Le Bossu lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente. Car que serait Le Capitan sans la prĂ©sence de lâincontournable Bourvil ! Sous lâamusant costume du baladin Cogolin, lâacteur apporte avec ce personnage de benĂȘt lâindispensable touche dâhumour et de poĂ©sie nĂ©cessaire aux aventures chevaleresques de Capestang. GrĂące aux farces de Bourvil et Ă ses petites chansonnettes, le spectacle est total.
Bourvil interprĂšte avec charme et tendresse deux chansons :
- Baladin de Jean Halain et Jean Marion ;
- Pour se parler dâamour de Jean Halain, Pierrette Bruno et Jean Marion.
Autour du film
- Une autre adaptation du Capitan a été précédemment réalisée en 1946 par Robert Vernay avec entre autres Pierre Renoir, Jean Tissier, Lise Delamare et Sophie Desmarets. et Serge Emrich : Louis XIII
- Parmi les titres utilisés pour l'exploitation en anglais figure Captain Blood, homonyme du Captain Blood de Michael Curtiz avec Errol Flynn en 1935.
- Des extraits du film sont repris dans Le Coup du parapluie.
- Une bande dessinée tirée du film est parue dans Pilote (no 37 à 49) en 1960, adaptée par Georges Fontenelle et dessinée par Pascal.
Box-office France 1960 : 4,8 millions de spectateurs, 4e place du classement en 1960
Notes et références
- Le palais du Louvre, Ă Paris, est la rĂ©sidence royale depuis la Renaissance (XIVe siĂšcle), sous le rĂšgne de Charles V, jusquâĂ Louis XIV et le transfert de la Cour Ă Versailles.
- Marie de MĂ©dicis Ă©tait reine de France en tant quâĂ©pouse du roi Henri IV. Ă la suite de lâassassinat dâHenri IV, en 1610, elle Ă©tait devenue reine-mĂšre, douairiĂšre en tant que veuve du roi. Son fils Louis XIII Ă©tant hĂ©ritier prĂ©maturĂ© du trĂŽne Ă lâĂąge de 8 ans et demi, câest Marie de MĂ©dicis qui fut nommĂ© rĂ©gente, jusquâĂ la majoritĂ© du roi Ă 15 ans, en 1616.
- Le « Capitan » est un personnage type de la commedia dellâarte du XVIe siĂšcle : personnage fanfaron, faux brave, hĂąbleur, vantard Ă la maniĂšre de Matamore, de Scaramouche. Câest la mĂȘme attitude bravache que lâon retrouve dans la littĂ©rature française avec le Capitaine Fracasse et Cyrano de Bergerac. Marie de MĂ©dicis invita Ă Paris de nombreuses troupes dâartistes italiens reprĂ©sentants de cette forme de thĂ©Ăątre.
- Polichinelle est aussi un personnage de la commedia dellâarte comparable Ă une marionnette.
- La Maison de Valois est une branche de la dynastie capétienne qui régna sur le royaume de France de 1328 à 1589, avant les Bourbons, autre branche des capétiens.
- Christian Bouyer, Louis XIII, la montĂ©e de lâabsolutisme, Ăditions Tallandier, 2006 (ISBN 978-2-84734-352-6)
- Gilles Durieux, Jean Marais - Biographie , Paris, Flammarion, 2005 (ISBN 9782080684325)
- Sandro Cassati, Jean Marais, une histoire vraie, City Ăditions, 2013 (ISBN 978-2-8246-0377-3)
- Carole Weisweiller et Patrick Renaudot, Jean Marais, le bien-aimĂ©, Ăditions de La Maule, 2013, page 167.
- Henri-Jean Servat, Jean Marais, l'enfant terrible, Ăditions Albin Michel, 1999, page 51 (ISBN 2-226-10924-2)
Voir aussi
Bibliographie
- Isabelle Collin, Pauline Dufourcq et MĂ©lanie Lemaire, Les plus grands films de Cape et dâĂpĂ©e en DVD : Volume 1, Paris, Ăditions Atlas, , 208 p. (ISBN 2-7312-3088-6, BNF 40945156), « Le Capitan », p. 4-16
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives Ă l'audiovisuel :
- Allociné
- Centre national du cinéma et de l'image animée
- Ciné-Ressources
- CinémathÚque québécoise
- Unifrance
- (en) AllMovie
- (en) British Film Institute
- (pl) Filmweb.pl
- (en) IMDb
- (en) LUMIERE
- (de) OFDb
- (mul) The Movie Database
- http://www.boxofficestory.com/le-capitan-andre-hunebelle-box-office-1960-a118374724
- https://www.ina.fr/video/I05196761 (Vidéo)
- http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19575313&cfilm=3376.html (vidéo)
- https://homepopcorn.fr/test-blu-ray-le-capitan-realise-par-andre-hunebelle/