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Château de Biron

Le château de Biron est un château situé sur la commune française de Biron dans le département de la Dordogne en région Nouvelle-Aquitaine. Situé dans le Périgord pourpre, fondé au XIIe siècle, le château fut le siège d'une des plus anciennes baronnies du Périgord avec les châteaux de Beynac, de Bourdeilles et de Mareuil.

Château de Biron
Image illustrative de l’article Château de Biron
Le château de Biron en 2010.
Début construction XIIe siècle
Propriétaire initial Famille de Gontaut-Biron
Propriétaire actuel Propriété du Conseil départemental de la Dordogne
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (1928)
Logo monument historique Inscrit MH (1992)
CoordonnĂ©es 44° 37′ 56″ nord, 0° 52′ 21″ est
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Nouvelle-Aquitaine
DĂ©partement Dordogne
Commune Biron
GĂ©olocalisation sur la carte : Dordogne
(Voir situation sur carte : Dordogne)
Château de Biron
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château de Biron

Le château fait l’objet d’une protection partielle au titre des monuments historiques.

Localisation

Le château est situé dans la vallée de la Lède, aux confins du Périgord, dont il est le siège d'une des quatre baronnies, sur une énorme butte rocheuse dominant le bourg de Biron, dans le département français de la Dordogne.

Historique

Le château de Biron, en se référent aux données archéologiques, daterait des alentours de l'an mil, entre la fin du Xe et le milieu du XIe siècle. Les seigneurs de Biron[note 1] sont mentionnés dans des textes à la fin du XIe siècle, vassaux du comte de Toulouse[1].

Dans la seconde moitié du XIIe siècle, sous Henri Plantagenêt, duc d'Aquitaine et roi d'Angleterre, les Biron firent ériger une imposante tour, mais dès la fin de ce siècle, ils abandonnèrent le site à leurs descendants les Gontaud-Biron, et partirent s'installer à Montferrand-du-Périgord, dans une demeure qu'ils détenaient et qu'ils transformèrent ensuite en château.

Sous le patronage des Plantagenêts et des Gontaud, le château est profondément remanié, la cour basse est ceinturé d'une courtine flanquée de tours et le bourg est fortifié.

En 1211, Il est pris par les Albigeois qui le donnent à Martin Algai, capitaine et mercenaire espagnol au service du roi d'Angleterre qui passe ensuite au service de Simon IV de Montfort comte de Leicester, principal chef de la croisade contre les Albigeois. À la suite de la trahison de Martin Algai qui passe au service du comte de Toulouse, Simon de Montfort s'empare du château, fait pendre Martin Algai et confie le château à Arnaud de Montagu[2].

En 1222, le château est vendu par le roi Henri III à Henri de Gontaut[3].

Le château restera la propriété de la famille de Gontaut-Biron jusqu'à la veille du second conflit mondial en la personne de Guillaume de Gontaut (1859-1939), depuis 1883 marquis de Saint-Blancard et de Biron, dit le marquis de Biron ; celui-ci est réputé avoir donné son nom au quartier de haute antiquité du célèbre « marché aux puces » de Saint-Ouen à Paris. Anne-Charles de Gontaut (° 1963) est l'actuel porteur du titre.

Pris et saccagé par les Anglais aux XIVe et XVe siècles, Pons de Gontaud de Biron († 1524), fortune retrouvée, transformera la forteresse médiévale en une demeure confortable. C'est lui qui érige l'église double qui deviendra le sanctuaire dynastique, afin d’accueillir son tombeau et celui de son frère Armand. Afin de retrouver son rang[note 2], il épouse Marguerite de Montferrand, sa parente. Son fils, Jean (1502-1557) épousera une Bonneval, issue d'une grande famille limousine. Introduit auprès de la cour, il tombera en disgrâce auprès de François Ier. Son fils Armand (1524-1592) sera lui le soutien inconditionnel des Valois et du catholicisme dans une région largement acquise à la Réforme. Tué dans les combats de la Ligue, il ne pourra voir l'aboutissement de la transformation du château qu'il avait entreprise. Son œuvre restera inachevée à la suite de la disgrâce de son fils Charles (1562-1602) exécuté sous Henri IV. C'est Charles Armand de Gontaud-Biron qui au XVIIIe siècle modernise le château, qui sera par la suite, dû à son éloignement, saccagé lors de la Terreur[4].

En 1938 le château sera acheté par la famille Copper-Royer, qui le conservera pendant quarante années ; en 1950 et 1952 Jacqueline Copper-Royer a représenté divers aspects du château par des dessins ou estampes (fonds iconographique des Archives départementales de la Dordogne).

Le , un violent orage de grêle provoque d'importants dégâts aux toitures des bâtiments[5], et en 1978 c'est un ensemble castral très délabré qui fut vendu au département de la Dordogne [6], qui entreprit alors de la restaurer.

En 1980 l'association les Amis du château de Biron et Béatrice Gonzalez de Andia, apparentée aux Gontaut-Biron, obtiennent du ministère de la Culture, les crédits nécessaires pour procéder aux réparations les plus urgentes[7].

En 2012 ont commencĂ© des travaux de rĂ©novation de la charpente de l'aile des MarĂ©chaux, prĂ©vus pour une durĂ©e de deux ans et un coĂ»t de 2,3 millions d'euros[8] - [6].

Au XXIe siècle, le château de Biron, ouvert à la visite du public, sert de cadre à des expositions et des spectacles.

Description

« En sortant de la forêt, soudain, on remarque, perché sur une butte, massif, dominateur, royal, le château de Biron. La vue s'y étend à l'infini au-dessus des bois, des monts du Limousin aux Pyrénées »[9].

Le site castral, éloigné des cours d'eau, se dresse sur une éminence naturelle, la plate-forme sommitale étant isolée par un large fossé, précédée par une cour basse formant glacis, elle-même ceinte d'un fossé plus modeste.

Les bâtiments que l'on peut voir de nos jours s'échelonnent du XIIe au XVIIe siècle, avec une cour haute entourée des logis nobles et une basse-cour dans laquelle se trouve la chapelle castrale à deux étages ; celle du haut pour les gens du château, et celle du bas pour les villageois dont les maisons sont blotties au pied de la butte[10].

Du XIIe au XVIIIe siècle, chaque siècle a laissé son empreinte, évoquant les vicissitudes de cet édifice monumental :

  • donjon du XIIe siècle ;
  • chapelle Ă  double Ă©tage (1515), a conservĂ© les tombeaux de Pons de Gontaut, baron de Biron, mort en 1524, et de son frère Armand, Ă©vĂŞque de Sarlat, mort en 1531 ; les tĂŞtes des gisants ont Ă©tĂ© martelĂ©es.

Une mise au tombeau du Christ et une Pietà avec donateurs ont quitté les lieux; jusqu'à la fin du XIXe siècle la chapelle castrale comptait deux groupes sculptés, un Christ mort sur les genoux de la Vierge "dressé en retable au-dessus de l'autel", et une Descente de Croix — dont un surmoulage en terre cuite est mentionné dans une chapelle de Verdelais (33) — ; ces œuvres d'art furent vendues et sont « au moins depuis 1914 » (Chapoullié, 1954) au Metropolitan Museum de New-York ;

  • cour ouverte sur le nord par une très grande arcade en plein cintre donnant accès Ă  une terrasse couverte Ă  colonnes jumelĂ©es et fermĂ©e par une balustrade en fer forgĂ© donnant sur un Ă©norme escalier inachevĂ© (dĂ©but XVIIIe siècle ?) ;
  • appartements de la Renaissance ;
  • grand escalier en pierre Ă  rampe en fer forgĂ© ;
  • salle de justice Ă  l'ouest ;
  • importantes cuisines voĂ»tĂ©es Ă  l'est, avec citernes ;
  • « salle des États de Guyenne », longue de vingt mètres sur onze.

Protection aux monuments historiques

Le château est classé par arrêté du [11].

Sont inscrits par arrêté du [11] :

  • les jardins : glacis avec son mur de soutènement, allĂ©e des Cavaliers, terrasse infĂ©rieure, petit potager, petit jardin, grand jardin, ancien vivier et bâtiments ruinĂ©s ;
  • le parc ;
  • deux fontaines Ă  l'ouest du château.

Cinéma

Le château de Biron a servi de cadre pour le tournage de plusieurs films :

  • La collĂ©giale.
    La collégiale.
  • Les tombeaux de Pons et d’Armand de Gontaut.
    Les tombeaux de Pons et d’Armand de Gontaut.
  • Le tombeau de Pons de Gontaut.
    Le tombeau de Pons de Gontaut.
  • La cuisine.
    La cuisine.
  • La cuisine.
    La cuisine.

Notes et références

Notes

  1. Leur domaine s'étendait sur au moins une vingtaine de paroisses situées dans le sud-est du Périgord, au-delà de la Dordogne. Leur richesse principale étant la pierre, le bois et le minerai, nécessaire à une activité métallurgique.
  2. Au cours du XIIIe siècle, sa famille, fidèle au duc d'Aquitaine, s'était appauvri à la suite des créations sur leurs terres des bastides par le pouvoir royal ou ducal et leur autorité affaiblit.

Références

  1. Laure Leroux, « Le château de Biron, siège d'une baronnie du Périgord », Dossiers d'archéologie, no 404,‎ , p. 59 (ISSN 1141-7137).
  2. Bibliothèque de l'École des chartes, Librairie Droz, 1842, page 440.
  3. Histoire généalogique et chronologique de la Maison Royale de France, tome VIII, page 733.
  4. Leroux 2021, p. 61.
  5. Des travaux de rénovation colossaux.
  6. Adrien Vergnolle, Biron au long cours, Sud Ouest Ă©dition Dordogne du 29 juin 2012.
  7. Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, Châteaux et châtelains, Anne Carrière, 2005, p. 50.
  8. Adrien Vergnolle, « Biron : Chantier spectaculaire au château », sur Sud-Ouest, (consulté le ).
  9. René Chapoullié, Périgord, Arthaud, 1954, p.203.
  10. André Châtelain, L'évolution des châteaux forts dans la France au Moyen Âge, Éditions Publitotal, , 319 p. (ASIN B004Z1ACJ4), p. 24.
  11. « Château », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  12. La Fille de d'Artagnan sur IMDb, consultée le 26 avril 2011.
  13. « Il vit dans un des plus grands châteaux de France ! » (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • Alexandre Ducourneau, La Guienne historique et monumentale, tome 1, première partie, p. 299-308, imprimerie P. Coudert, Bordeaux, 1842 (lire en ligne)
  • « Le château de Biron », dans Le chroniqueur du PĂ©rigord et du Limousin, 1854, p. 111-118 (lire en ligne)
  • M. de Mourcin, « Incendie de la Tour de l'Horloge du château de Biron en 1538 », dans Bulletin de la SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique du PĂ©rigord, 1881, tome 8, p. 520-521 (lire en ligne)
  • Robert Villepelet, « Le mobilier du château de Biron en 1757 », Bulletin de la SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique du PĂ©rigord, t. 67, no 5,‎ , p. 382-392 (lire en ligne), t. 68, no 2, 1941, p. 147-155 (lire en ligne)
  • Charles-Laurent Salch - Dictionnaire des châteaux et des fortifications du Moyen Ă‚ge en France - p. 157 - Éditions Publitotal - Strasbourg - 1979
  • Françoise Tetart-Vittu, « Le château de Biron », p. 214-244, dans Congrès archĂ©ologique de France. 137e session. PĂ©rigord Noir. 1979, SociĂ©tĂ© Française d'ArchĂ©ologie, Paris, 1982
  • Dominique RepĂ©rant, Le PĂ©rigord des châteaux et manoirs, p. 18-25, ChĂŞne, Paris, 1988. (ISBN 2-85108-736-3)
  • Jean-Pierre Babelon - Châteaux de France au siècle de la Renaissance - p. 261 - Flammarion - Picard Ă©diteur - Paris - 1989 - (ISBN 2-08-012062-X), (ISBN 2-7084-0387-7)
  • GĂ©rard Denizeau - Larousse des châteaux - p. 187 - Larousse - Paris - 2005 - (ISBN 2-03-505483-4)
  • Jacques Lagrange - Le PĂ©rigord des Mille et Un Châteaux - Pilote 24 Ă©dition - PĂ©rigueux - 2005 - (ISBN 2-912347-51-3)
  • Dominique Auderie, Serge LaruĂ« de Charlus, Pauline Mabille de Poncheville, Christian Davy et al. (prĂ©f. Bernard de Montferrand, postface Hubert de Commarque), « Biron, château de Biron », dans Peintures murales en PĂ©rigord. Xe – XXe siècle, Bordeaux/PĂ©rigueux, Ă©ditions confluences/SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique du PĂ©rigord, , 366 p. (ISBN 978-2-35527-255-4), p. 174-177

Articles connexes

Liens externes

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