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LĂ©zard des murailles

Podarcis muralis

Podarcis muralis
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Podarcis muralis ♂ prùs de Livourne, en Toscane, sa terre d'origine avec la Serbie de part et d'autre de l'Adriatique[Note 1].

EspĂšce

Podarcis muralis
(Laurenti, 1768)

Synonymes

  • Seps muralis Laurenti, 1768
  • Lacertus terrestris Garsault, 1764
  • Lacerta brongniardii Daudin, 1802
  • Lacerta merremia Risso, 1826
  • Lacerta muralis elegans Eimer, 1874
  • Lacerta muralis var. breviceps Boulenger, 1905
  • Lacerta muralis parkeri Mertens, 1926
  • Lacerta muralis colosii Taddei, 1949
  • Lacerta muralis appenninica Taddei, 1949
  • Lacerta muralis var. fusca maculiventris Werner, 1891

Statut de conservation UICN

( LC )
LC : Préoccupation mineure

Le Lézard des murailles (Podarcis muralis) est une espÚce de Lacertilia (parfois nommés Sauria) de la famille des Lacertidae[1]. Ce petit lézard est originaire d'Europe continentale, plus précisément des régions italiennes et balkaniques[2]. Il est largement présent dans tous les pays d'Europe méditerranéenne ou limitrophes, mais pas dans les ßles de Méditerranée. Il a été introduit en Amérique du Nord et en Angleterre[3].

Le nom de genre Podarcis vient du grec Ï€ÎżÎŽÎŹÏÏ‡Îčς et signifie « aux pieds agiles », et le nom d'espĂšce vient du latin mĆ«rālis[4] qui veut dire « du rempart, des murs »[5]. Le nom anglais est Common Wall Lizard (« LĂ©zard des murailles commun »)[6]. En espagnol il s’appelle Lagartija roquera, en catalan Sargantana roquera (soit « petit lĂ©zard de roche »), en italien Lucertola muraiola et en allemand Mauereidechsen (« lĂ©zard des murailles »). En Serbie (une de ses terres natales avec l'Italie du nord), on l'appelle Zidni guĆĄter, et son nom polonais est Jaszczurka murowa (car on en rencontre aussi parfois dans l’extrĂȘme sud de la Pologne).

Cette espÚce de lézard est de loin la plus connue de toutes, pour la raison qu'elle est celle qui fréquente l'homme de plus prÚs, qu'elle est sans doute la plus nombreuse[7], et qu'elle est présente sur la quasi-totalité du territoire français continental, à la différence des autres espÚces de lézards français. Ce sont aussi les raisons pour lesquelles ce lézard est de tous celui qui reçoit le plus de surnoms et de sobriquets dans toutes les régions de France, noms « qui fleurent bon les patois locaux. Son affection pour la pierre [sÚche] et les anfractuosités [de nos murs] en ont fait avec la Tarente de Maurétanie le plus anthropiques de nos lézards »[8].

Éco-biologie

RĂ©partition

Aire de répartition de l'espÚce Podarcis muralis selon l'UICN (consulté le ).
European Wall Lizard (« LĂ©zard des murailles "europĂ©en" »), Podarcis muralis mĂąle, Vancouver (Canada, 16 avril 2014) ; l'espĂšce a Ă©tĂ© introduite dans l’üle de Vancouver aprĂšs la fermeture d’un zoo privĂ©. On apprĂ©ciera la finesse de l’écaillure aux caractĂ©ristiques un peu diffĂ©rentes de celles de l’espĂšce en Europe, et sa teinte franchement verte. En gros plan, il ressemble un peu Ă  ses cousins crocodiliens, voire dinosauriens.

Cette espÚce se rencontre surtout en Europe[1] : en Espagne, à Andorre, en France, en Belgique, aux Pays-Bas, au Luxembourg, en Allemagne, en Suisse, en Autriche, en Italie, en Slovénie, en Croatie, en Bosnie-Herzégovine, en Serbie, en Monténégro, en Albanie, au Kosovo, en Macédoine, en Tchéquie, en Slovaquie, en Hongrie, en Roumanie, en Bulgarie, en GrÚce, mais aussi en Turquie et au Maroc.

Il a Ă©tĂ© introduit au Royaume-Uni, en Colombie-Britannique au Canada, en Ohio et au Kentucky aux États-Unis.

« Le nombre et la répartition [en France] des sous-espÚces du Lézard des murailles varient selon les auteurs. [...] Quoi qu'il en soit, le lézard des murailles est présent pratiquement partout en France (hors Corse), en se raréfiant dans le Nord »[6].

En France, il partage tout ou partie de son aire de répartition avec d'autres genres ou espÚces de lézards dits "gris" (Zootoca vivipara, Podarcis liolepis et Iberolacerta dans ses trois espÚces : bonnali, aranica et aurelioi), ainsi qu'avec les Lézards dits "verts" (Lacerta bilineata, et Lacerta viridis), le Lézard ocellé (Timon lepidus), le Lézard des souches (Lacerta agilis)...

Habitat et territoire

Jeune lézard des murailles pointant son nez hors de la fente entre deux pierres disjointes en milieu anthropisé. (Roda de Berà, Catalogne, Espagne, 8 mai 2013).
LĂ©zard des murailles sur le remblai pierreux des voies de la gare du Pont du Donnersberger Ă  Munich.

Le LĂ©zard des murailles est prĂ©sent dans une large gamme d’habitats, entre le niveau de la mer et des altitudes qui dĂ©passent 2 000 m[5]. D'une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, il vit dans les milieux pierreux secs, ensoleillĂ©s et pauvres en vĂ©gĂ©tation[9]. Il affectionne les endroits abritĂ©s du vent, avec des zones dĂ©gagĂ©es et exposĂ©es au soleil, et les lieux qui regorgent de trous et de fentes, soit d'Ă©ventuels refuges en cas de besoin[5]. Donc un habitat qui rĂ©ponde Ă  ses impĂ©ratifs biologiques majeurs : se rĂ©chauffer, se sauver, se protĂ©ger, se nourrir.

Ainsi, il habite de préférence les vieux murs aux pierres disjointes et trÚs lézardés (justement), les tas de pierres, les rochers, les éboulis rocheux, les rocailles, les falaises, les carriÚres, les souches et les tas de bois, les terrils qu'il atteint via les voies de chemins de fer. Il apprécie en effet spécialement les rails, les talus des voies ferrées ou les quais de gares peu fréquentés, les maisons anciennes en ruine et en pierres sÚches[9].

« D’une maniĂšre moindre on le retrouve Ă©galement sur les talus herbeux pour peu qu’ils ne soient pas trop vĂ©gĂ©talisĂ©s et qu’ils laissent frĂ©quemment voir des pans de sols Ă  nu »[8]. En effet, les Ă©lĂ©ments dĂ©cisifs sont pour lui la prĂ©sence de trous de terre, et surtout l'exposition au soleil pour l'accĂšs Ă  sa chaleur ; c'est pourquoi il dĂ©sertera les sous-bois trop ombragĂ©s.

Ce lĂ©zard est beaucoup plus urbain que les autres espĂšces : on le retrouve partout, mĂȘme dans les centres-villes[8] - [9].

Pour ce qui est de la taille de son territoire, « les donnĂ©es concernant l’espace vital sont assez variables selon les Ă©tudes, elle serait en moyenne d’une quinzaine de mĂštres carrĂ©s pour les mĂąles et d’une petite dizaine pour les femelles »[5].

  • Habitats divers du LĂ©zard des murailles
  • En phase d'hĂ©liothermie Ă  proximitĂ© de Campanules, prĂšs de ChambĂ©ry (Savoie, avril 2020).
    En phase d'héliothermie à proximité de Campanules, prÚs de Chambéry (Savoie, avril 2020).
  • MĂąle sur un rocher (hĂ©liothermie + thigmothermie), dans la rĂ©gion de Nantes (16 mars 2014).
    Mùle sur un rocher (héliothermie + thigmothermie), dans la région de Nantes (16 mars 2014).
  • MĂȘme en ville : femelle au soleil sur un buis Ă  Grenoble (9 avril 2009).
    MĂȘme en ville : femelle au soleil sur un buis Ă  Grenoble (9 avril 2009).
  • En sous-bois aussi s'il est bien ensoleillĂ© (prĂšs de RibeauvillĂ©, Haut-Rhin, 25 avril 2010).
    En sous-bois aussi s'il est bien ensoleillé (prÚs de Ribeauvillé, Haut-Rhin, 25 avril 2010).
  • Dans la garrigue en lisiĂšre de forĂȘt s'il y a des roches (causse MĂ©jean, 18 septembre 2018).
    Dans la garrigue en lisiĂšre de forĂȘt s'il y a des roches (causse MĂ©jean, 18 septembre 2018).
  • MĂąle sur le seuil de son abri de terre (RhĂ©nanie-Palatinat, Allemagne, 20 mars 2012).
    Mùle sur le seuil de son abri de terre (Rhénanie-Palatinat, Allemagne, 20 mars 2012).

Aspect et identification

Jeune LĂ©zard des murailles dans le sud de la France.
Gros plan de la tĂȘte d'un LĂ©zard des murailles en CorrĂšze, probablement un mĂąle (marbrĂ©, ou Ă  motif rĂ©ticulĂ©). La tache noire au-dessus le la patte antĂ©rieure et l'iris rouge orangĂ©, distinctifs de l'espĂšce, sont visibles. En arriĂšre de l’Ɠil et de la mĂąchoire, on distingue la grande Ă©caille massĂ©tĂ©rique[Note 2] ovale entourĂ©e des petites Ă©cailles temporales ; un peu plus loin et plus bas, l'orifice de l'oreille avec le tympan affleurant.
Podarcis muralis mùle bien trapu (nettement plus que Podarcis liolepis) et bien marbré, avec points bleus latéraux, iris orangé foncé, et taches brunes de gorge un peu estompées (route à l'est de Merodio, Peñamellera Baja, Asturies, Espagne, le 31 mai 2014).
Un LĂ©zard des murailles en train de muer, photographiĂ© en Bourgogne, France. Probablement une femelle (lignĂ©e, ou Ă  motif linĂ©aire). La silhouette un peu plus trapue que celle du LĂ©zard catalan, avec un renflement latĂ©ral au niveau de l'abdomen, est bien distincte. Mais dans le cas de la femelle qui est d'habitude plus fine et gracile que le mĂąle, Vincent NoĂ«l indique que cet « embonpoint » est peut-ĂȘtre le signe que celle-ci est gravide, prĂȘte Ă  pondre[7].
Lézard catalan (Podarcis liolepis cebennensis) en gros plan : on aperçoit l'iris jaunùtre plus clair, la silhouette plus svelte et les taches noires de gorge plus nettes que chez son proche cousin Podarcis muralis (Les Rives, Hérault, 6 avril 2014).

C'est un lĂ©zard[10] - [11] de forme Ă©lancĂ©e, comme la plupart des lĂ©zards prĂ©sents en France. Mais il est un peu plus robuste que son proche cousin le LĂ©zard catalan (Podarcis liolepis), et lĂ©gĂšrement aplati[5]. Ainsi, sa silhouette connaĂźt un renflement latĂ©ral des deux cĂŽtĂ©s au niveau de l'abdomen ; il a une tĂȘte plus massive que celle d'autres espĂšces proches (surtout le mĂąle), Ă  la fois large et peu dĂ©primĂ©e sur le dessus avec un cou bien distinct[6].

Quelle que soit la teinte de base assez variable, le dos est toujours plus clair que les flancs un peu plus sombres[6]. Les flancs présentent donc de chaque cÎté une large bande sombre. Celle-ci est « souvent marron ou roux, rarement noire, et généralement plus mince que chez les lézards du genre Iberolacerta, délimitée en haut et en bas par une mince ligne claire irréguliÚre plus ou moins continue, mais presque toujours bien visible. Une petite tache noire est souvent présente au-dessus de la base des pattes antérieures »[6].

En gĂ©nĂ©ral, le juvĂ©nile et la femelle ont un dessin lignĂ©. Le dos est alors clair uni (teinte brune ou cuivrĂ©e) avec souvent (mais pas toujours) une fine ligne dorsale noire discontinue[6]. « Le mĂąle est par contre bien plus marbrĂ©, tout en gardant le patron dos clair-flancs sombres. Le dessin lignĂ© est par consĂ©quent beaucoup plus flou. Les marbrures du dos peuvent ĂȘtre verdĂątres, notamment chez la sous-espĂšce merremius, trĂšs marbrĂ©e »[6]. « Chez le LĂ©zard des murailles, les Ă©cailles de la queue forment des motifs rĂ©guliers rĂ©pĂ©titifs »[5].

Il est entiĂšrement couvert d'Ă©cailles[12] d'origine Ă©pidermique ; « les Ă©cailles dorsales sont [fines] petites et nombreuses (entre 40 et 65) avec une discrĂšte carĂšne mĂ©diane »[5] ; les Ă©cailles sont plus grandes sur la tĂȘte et forment des lames assez longues sous le ventre : elles sont Ă©troitement solidaires (il n'est pas possible de les arracher une par une). Entre les Ă©cailles, la peau reste mince et souple[13].

Cette espĂšce est extrĂȘmement polymorphe, avec une variabilitĂ© extraordinaire de l'Ă©caillure, une coloration de fond trĂšs variable, brun, brun-roux, ocre, ocre rouge, beige jusqu'au mordorĂ© et au vieil-or, gris ou mĂȘme avec des reflets verdĂątres, orangĂ©s, rosĂ©s, et parcourue de taches plus foncĂ©es. « La ligne mĂ©diane dorsale est souvent irrĂ©guliĂšre ou se limite Ă  une bande de points qui s’associe aux bandes latĂ©rales pour dessiner un motif rĂ©ticulĂ© »[5]. La face ventrale est claire, gĂ©nĂ©ralement blanchĂątre moins frĂ©quemment jaune, orangĂ©e ou rougeĂątre[14], avec des Ă©cailles bleues sur les cĂŽtĂ©s et le ventre. « La prĂ©sence de ces points bleus alignĂ©s au bas des flancs, en quantitĂ© trĂšs variable selon les individus est caractĂ©ristique du lĂ©zard des murailles »[6].

Cette pigmentation colorĂ©e (bleue, jaune ou orange), minoritaire dans l'ensemble de l'Ă©caillure, s’accentue chez le mĂąle en pĂ©riode de reproduction, la gorge nuptiale pouvant aller jusqu'au jaune vif ou orange vif[6] ; et elle est beaucoup plus pĂąle chez les femelles (blanche, orange pĂąle, un peu plus intense sous la gorge). Une forme typique chez les mĂąles adultes prĂ©sente une pigmentation trĂšs marbrĂ©e avec des taches foncĂ©es et l’iris rouge orangĂ© (alors que celui du LĂ©zard catalan, son cousin proche, est plutĂŽt couleur crĂšme) ; mais l'iris est souvent plus jaunĂątre chez les sujets juvĂ©niles[5] - [6], d'oĂč confusion encore possible, d'autant que les juvĂ©niles prĂ©sentent parfois une queue verdĂątre, comme celle du LĂ©zard catalan[6].

Podarcis muralis, Moulin-Haut (Dordogne, 4 août 2011) : par sa robe (teintes, motifs), le Lézard des murailles se fond dans son environnement par homochromie stable (à la différence du Caméléon), ou mimétisme cryptique.
Lézard des murailles sur une feuille dans le Sud de la France (10 août 2008). Ici, sans parler de véritable camouflage, ses nuances verdùtres l'aident à passer inaperçu, tout au moins plus discret, dans la verdure environnante.

La gorge est mouchetée de noir ou brun foncé, mais les taches sont plus floues ("fusionnantes"[5] et comme estompées) que chez le Lézard catalan qui les porte plus nettes et bien délimitées[6]. Dans les deux cas, ces taches de gorge sont de forme, de nuance et de taille variables[6].

En fait, « leur couleur est adaptée au milieu dans lequel ils vivent »[12], pour des raisons de camouflage, afin de favoriser son activité de chasse et d'échapper à ses prédateurs. De plus, « les lézards muent réguliÚrement, leur vieille peau (exuvie) se détachant réguliÚrement par morceaux »[12].

Le mĂąle mesure 20 cm, exceptionnellement 25 cm, la femelle 18 cm. Ils mesurent entre 4,8 et 6,9 cm de longueur de corps (soit la LMC = longueur du museau au cloaque)[5]. Sa longue queue effilĂ©e reprĂ©sente environ les deux tiers de sa longueur totale[15] (tout au moins sa premiĂšre queue originelle, voir section suivante sur l'autotomie).

On ne peut pas déterminer son sexe tant qu'il n'a pas atteint la maturité.

Confusion

Le LĂ©zard des murailles peut ĂȘtre souvent confondu avec d'autres espĂšces de lĂ©zards dits "gris" qui sont ses cousins, surtout lorsqu'ils partagent une partie de leurs aires de rĂ©partition respectives, mĂȘme si Podarcis muralis est le plus commun, le seul Ă  ĂȘtre prĂ©sent dans tous types d'habitat et dans la totalitĂ© de l'aire de rĂ©partition. Dans le sud-ouest de la France, en Aquitaine et notamment dans les PyrĂ©nĂ©es, ceux qui lui ressemblent sont[14] :

  • le LĂ©zard vivipare [Zootoca vivipara plutĂŽt en zone humide et en plaine, et plus nordique],
  • le LĂ©zard catalan [Podarcis liolepis, le plus ressemblant au LĂ©zard des murailles, mais plus svelte, essentiellement rupicole (sur rochers) et toujours en dessous de 1 000 m d'altitude, en milieu prĂ©fĂ©rablement plus sec et plus bas que celui du LĂ©zard des murailles, et seulement au sud de la France[16]],
  • et le LĂ©zard des PyrĂ©nĂ©es ou LĂ©zard de Bonnal [Iberolacerta bonnali, uniquement en haute montagne, toujours au-dessus de 1 500 voire 1 900 m d'altitude, jusqu'Ă  3 160 m (alt. max. connue)], ainsi que les deux autres espĂšces en France du genre Iberolacerta : aurelioi et aranica ; comme son nom l'indique, il est uniquement prĂ©sent en PyrĂ©nĂ©es.
  • Comparaison de quatre espĂšces de lĂ©zards dits gris en France
  • LĂ©zard vivipare (Zootoca vivipara).
    LĂ©zard vivipare (Zootoca vivipara).
  • LĂ©zard catalan (Podarcis liolepis sous-espĂšce cebennensis), Les Rives, HĂ©rault, 6 avril 2014.
    LĂ©zard catalan (Podarcis liolepis sous-espĂšce cebennensis), Les Rives, HĂ©rault, 6 avril 2014.
  • LĂ©zard des PyrĂ©nĂ©es (Iberolacerta, quelle espĂšce prĂ©cise?), Parc National d'Ordesa, Espagne, 20 juillet 2004.
    Lézard des Pyrénées (Iberolacerta, quelle espÚce précise?), Parc National d'Ordesa, Espagne, 20 juillet 2004.
  • LĂ©zard des murailles (Podarcis muralis), 17 aoĂ»t 2020.
    Lézard des murailles (Podarcis muralis), 17 août 2020.
Exemple de confusion probable : le photographe identifie ce spécimen comme Pyrenean rock lizard (donc Iberolacerta bonnali). Or il s'agit plutÎt d'un Lézard des murailles (Podarcis muralis), malgré la sveltesse de sa silhouette élancée : points bleus latéraux discrets mais visibles, iris orangé, taches noires estompées sur la gorge, écaillure d'ensemble plus proche des Podarcis.

La distinction entre ces quatre espĂšces n'est pas aisĂ©e sur le terrain ou sur les photos, il y faut parfois un Ɠil bien exercĂ© et un examen attentif[5]. Si l'on veut clairement identifier Ă  coup sĂ»r un spĂ©cimen rencontrĂ© au hasard des chemins ou des images, on aura intĂ©rĂȘt Ă  consulter des fiches techniques de diffĂ©renciation comme celles indiquĂ©es en rĂ©fĂ©rence[14] - [17] - [18] - [19].

La diffĂ©renciation la plus prĂ©cise, mais minutieuse, consiste Ă  l'identifier par son Ă©caillure, laquelle prĂ©sente quelques caractĂ©ristiques discriminantes mĂȘme si elles sont parfois elles aussi un peu fluctuantes. Par exemple :

Podarcis muralis : sur ce clichĂ©, on distingue bien l’écaille rostrale (Ă  l’extrĂȘme pointe de la mĂąchoire supĂ©rieure), qui est sĂ©parĂ©e de l’écaille inter nasale par les deux Ă©cailles supranasales qui s’interposent de part et d’autre (San Pedro de Bedoya, Cillorigo de LiĂ©bana, Cantabrie, Espagne, 27 mai 2014). Sur la photo d'Iberolacerta (plus haut), on distingue au contraire l'Ă©caille rostrale au contact de l'Ă©caille inter nasale.
  • L'Ă©caille massĂ©tĂ©rique[Note 2] du LĂ©zard des murailles est en gĂ©nĂ©ral bien visible, assez grosse et ronde, entourĂ©e d'Ă©cailles temporales nombreuses et plus petites[20].

Cette Ă©caille massĂ©tĂ©rique est absente chez le LĂ©zard catalan ; mais une des Ă©cailles temporales de ce lĂ©zard trĂšs voisin du LĂ©zard des murailles (dans sa localisation comme dans son apparence) peut ĂȘtre un peu plus grosse que ses voisines , prolongeant donc la confusion ; c'est le cas pour la sous-espĂšce sebastiani et parfois cebennensis (comme on peut le voir sur le spĂ©cimen de Podarcis liolepis cebennensis en photo ci-desus) ; elle n'est toutefois pas aussi Ă©tendue et diffĂ©renciĂ©e que l'Ă©caille massĂ©tĂ©rique de la plupart des lĂ©zards des murailles[20].

  • Les petites Ă©cailles temporales chez le LĂ©zard des murailles sont en moyenne au nombre de 35 Ă  55. Elles sont toujours plus nombreuses chez le LĂ©zard catalan, peut-ĂȘtre du fait de l'absence d'Ă©caille massĂ©tĂ©rique, puisqu’on en observe de 55 Ă  plus de 65[20].
  • L'Ă©caille internasale, parfois appelĂ©e frontonasale[21], ne touche pas l'Ă©caille rostrale chez le LĂ©zard des murailles, contrairement aux lĂ©zards du genre Iberolacerta ou LĂ©zard des PyrĂ©nĂ©es[20]. Elle en est sĂ©parĂ©e de part et d'autre par les deux Ă©cailles supranasales[21]. NĂ©anmoins, dans de trĂšs rares cas, surtout chez la sous-espĂšce Podarcis muralis brongniardii, il peut arriver qu'elles soient en contact[20].

Morphologie

Podarcis muralis

Ce lézard a, comme les autres lézards, des paupiÚres mobiles, à la différence des serpents qui ont seulement une membrane de protection translucide fixe[22] ; le lézard peut donc fermer les yeux, notamment pour dormir, pour protéger le globe oculaire des projections de poussiÚres, réduire l'afflux de lumiÚre et réhydrater la cornée[22].

La tĂȘte porte les narines Ă  l'extrĂ©mitĂ© du museau. En arriĂšre de chaque Ɠil, Ă  Ă©gale distance de la commissure de la bouche et de l’Ɠil, la peau s'affine et se tend pour constituer le tympan[13]. Le lĂ©zard n'a donc pas d'oreille externe distincte de son corps. « L'absence de ce conduit auditif fait que le tympan est directement en contact avec le milieu extĂ©rieur, et bien visible en arriĂšre de la mĂąchoire »[12].

Sa bouche, large, laisse passer par une échancrure de la lÚvre supérieure, une fine langue fourchue[13], qu'il sort d'autant plus souvent qu'elle fait partie de ses organes perceptifs (voir ci-dessous).

MĂ©tabolisme

Le lĂ©zard est un animal Ă  tempĂ©rature variable (poĂŻkilotherme)[13], et il ne produit pas de chaleur par lui-mĂȘme (ectotherme). Or il n'est agile et rapide que lorsque son corps est chaud. C'est la raison de sa cĂ©lĂšbre "hĂ©liophilie"[Note 3] (amour du soleil, et plus exactement de sa chaleur : hĂ©liothermie donc plutĂŽt, car l'hĂ©liophilie proprement dite des vĂ©gĂ©taux fait qu'ils recherchent plutĂŽt sa lumiĂšre, mais c'est toujours une question d'Ă©nergie). En fin de journĂ©e il se rĂ©chauffe au contact de surfaces chaudes (thigmothermie[5]). Il consacre une part importante de son temps (jusqu’à 95%) Ă  la thermorĂ©gulation, et la rĂ©gulation externe de sa tempĂ©rature interne atteint un optimum Ă  33,8°C[5]. C'est la raison de la rĂ©putation de lĂ©gendaire « paresse ensoleillĂ©e » dont on le gratifie (ou l'affuble, selon la colĂšre ou l'envie qu'il suscite de ce fait). Quand la tempĂ©rature baisse, son corps refroidit, l'animal s'engourdit[13]. Il est donc uniquement diurne[5]. Il hiberne en hiver, approximativement d'octobre Ă  avril[15], ou plus exactement il entre dans un Ă©tat lĂ©thargique appelĂ© brumation : il ne peut plus bouger ni manger, et son mĂ©tabolisme est au ralenti[13]. « Il est actif de fin mars Ă  octobre, mais peut interrompre son hibernation lors de belles journĂ©es ensoleillĂ©es »[5] d'automne ou de fin d'hiver.

Il peut, si nĂ©cessaire, supporter des tempĂ©ratures nĂ©gatives, sans que ses organes vitaux en soient atteints, il peut mĂȘme endurer le gel d'une partie de ses organes et pourra les rĂ©cupĂ©rer quand la tempĂ©rature ambiante deviendra plus clĂ©mente[23] - [24]. C'est aussi le cas pour son grand cousin l'alligator, en Caroline du Nord[25].

C'est probablement pour cette raison qu'il a pu trÚs rapidement évoluer et mettre en place des stratégies d'adaptation au climat de l'Angleterre qui est plus froid que celui de ses terres d'origine (les péninsules Italienne et Balkanique[2]), lorsqu'il fut introduit en Grande Bretagne au cours du XXe siÚcle[3].

Locomotion

Lézard des murailles (Podarcis muralis) à la verticale sur un mur crépi prÚs de Grenoble. Sur ce cliché, on distingue bien le début de la ligne latérale d'écailles bleuùtres ou plus franchement bleues en saison des amours, ainsi que l'iris rouge orangé, la robe bien marbrée à motif réticulé et la tache noire au-dessus de la patte antérieure, qui sont des marques distinctives de l'espÚce chez le mùle.

Il court rapidement en "tricotant" vite des pattes, en zigzaguant et ondulant latéralement, avec le ventre au contact du support[26] : son mode de déplacement est donc une semi-reptation[Note 4].

En effet, ses pattes sont courtes, relativement Ă  la longueur de son corps, et attachĂ©es sur le cĂŽtĂ© du corps ; elles ne peuvent pas soutenir seules l'animal dont le corps touche le sol, et son fĂ©mur oscille dans un plan horizontal[27]. On dit que les membres sont transversaux Ă  l'axe de la colonne vertĂ©brale (comme chez les Amphibiens), et non parasagittaux (comme chez les mammifĂšres et les oiseaux)[28]. Le lĂ©zard se dĂ©place donc par ondulation, son abdomen et sa queue participant Ă  sa locomotion en plus de ses pattes. De plus la patte avant gauche avance en mĂȘme temps que la patte arriĂšre droite et la patte avant droite en mĂȘme temps que la patte arriĂšre gauche, ce qui accentue cette ondulation latĂ©rale[29]. Et c'est bien « la position des membres qui impose un dĂ©placement du corps par ondulations ; celles-ci ne se produisent que si la colonne vertĂ©brale est suffisamment souple, c'est-Ă -dire si ses Ă©lĂ©ments sont bien articulĂ©s entre eux [et s'il permettent de crĂ©er des arrondis et contre-arrondis en forme de S par rapport Ă  la rectitude de l'axe central. Or] la vertĂšbre troncale des Reptiles [et notamment du lĂ©zard] rĂ©pond Ă  cette obligation. Sa face antĂ©rieure est concave (type procƓle), alors que sa face postĂ©rieure est hĂ©misphĂ©rique »[28].

Chacune des quatre pattes se termine par cinq longs doigts écartés, de longueurs trÚs différenciées et portant des griffes aiguës, trÚs utiles pour s'accrocher à la moindre aspérité[13]. Le lézard peut ainsi escalader facilement des surfaces verticales, voire en léger surplomb, pour peu qu'elles soient suffisamment rugueuses.

  • DĂ©tail des pattes, doigts et griffes de Podarcis muralis. SpĂ©cimen mort, capturĂ© par un chat en Charente-Maritime
  • Pattes antĂ©rieures, vue d’ensemble par en dessous.
    Pattes antĂ©rieures, vue d’ensemble par en dessous.
  • Patte antĂ©rieure, dĂ©tail. À noter : la finesse de l'Ă©caillure infĂ©rieure.
    Patte antĂ©rieure, dĂ©tail. À noter : la finesse de l'Ă©caillure infĂ©rieure.
  • Patte antĂ©rieure droite en position de marche.
    Patte antérieure droite en position de marche.
  • Patte antĂ©rieure gauche (idem).
    Patte antérieure gauche (idem).
  • Patte antĂ©rieure droite en gros plan vue de dessus.
    Patte antérieure droite en gros plan vue de dessus.
  • Pattes postĂ©rieures, vue d’ensemble par en dessus.
    Pattes postĂ©rieures, vue d’ensemble par en dessus.
  • Pattes postĂ©rieures, vue d’ensemble par en dessous. À noter : la naissance de sa queue rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e.
    Pattes postĂ©rieures, vue d’ensemble par en dessous. À noter : la naissance de sa queue rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e.
  • Patte postĂ©rieure droite en position de marche. Noter la longueur trĂšs diffĂ©renciĂ©e des doigts de la patte postĂ©rieure.
    Patte postérieure droite en position de marche. Noter la longueur trÚs différenciée des doigts de la patte postérieure.

Cri

Les lézards émettent divers sons (moins puissants que ceux des serpents leurs cousins, surtout pour le petit lézard des murailles) : craquements, grincements[30], sifflements sourds[31].

Une particularité partagée : l'autotomie

Lézard des murailles sur du granite à l'ouest du FinistÚre avec sa queue en cours de régénération.

La queue de ce lĂ©zard casse facilement (autotomie caudale), lui permettant ainsi d'Ă©chapper Ă  des prĂ©dateurs. En effet, l'extrĂ©mitĂ© « perdue » continue Ă  s'agiter et Ă  se tortiller ce qui constitue un leurre vis-Ă -vis de l'attaquant, car cette « danse nerveuse, frĂ©nĂ©tique dĂ©tourne l’attention du prĂ©dateur le temps de permettre au lĂ©zard une fuite salutaire »[8] vers un trou de terre ou la (bien nommĂ©e !) lĂ©zarde d'un mur.

Une queue de remplacement repousse progressivement mais elle est dĂ©pourvue d'Ă©cailles, et elle est uniformĂ©ment gris sombre. Parfois elle peut repousser double ou bifide. Elle repoussera en tout cas gĂ©nĂ©ralement bien moins belle que ce qu’elle fĂ»t Ă  l’origine, souvent nettement plus courte ou plus grossiĂšre[8]. Les vertĂšbres osseuses de la queue d'origine seront remplacĂ©es par du cartilage[5]. Et cette rĂ©gĂ©nĂ©ration n'a gĂ©nĂ©ralement lieu qu'une seule fois[13].

Cette capacitĂ© Ă  s’automutiler plus ou moins volontairement, et de maniĂšre contrĂŽlĂ©e[5], « n’est pas l’apanage du seul LĂ©zard des murailles, tous nos lĂ©zards peuvent abandonner un bout de leur queue pour tromper l’adversaire. La queue se sĂ©pare Ă  des endroits prĂ©Ă©tablis, des endroits de moindre rĂ©sistance oĂč mĂȘme les veines disposent de contraction de sorte Ă  Ă©viter une perte trop importante de sang au niveau du plan de coupe. Cette coupure est rĂ©alisĂ©e par des muscles spĂ©cialisĂ©s qui brisent la queue lorsque celle-ci reçoit une pression assez forte pour exciter des rĂ©cepteurs qui commandent alors la contraction musculaire sĂ©paratiste »[8]. La contraction brutale des muscles des vertĂšbres provoque alors la rupture et des sphincters limitent l'hĂ©morragie[5].

Perception

Podarcis muralis femelle, Lac du Salagou, Salasc (Hérault, 29 septembre 2018). Sur ce cliché, on distingue bien la petite langue bifide que cette lézarde des murailles sort pour sentir son environnement.

Comme pour tous les reptiles, l'olfaction est chez le lézard un sens privilégié pour percevoir le monde autour de lui[15]. Mais comme chez les serpents, l'odorat utilise un vecteur original, car l'organe olfactif, appelé organe de Jacobson ou voméronasal, est chez lui indépendant des narines et s'ouvre dans la bouche[12]. Pour sentir, il utilise alors sa langue fourchue pour prélever dans le milieu extérieur les substances chimiques volatiles et particules odoriférantes, puis en rentrant sa langue il les rapporte à l'ouverture de l'organe qui les transmet au cerveau et les analyse[12] - [15].

C'est la raison pour laquelle on voit souvent frétiller la fine et longue langue du lézard hors de sa bouche, comme chez son cousin le serpent.

« Cette spécificité du systÚme olfactif confÚre [au lézard] un odorat d'une puissance et d'une sensibilité époustouflantes »[15]. Il s'en sert pour déceler ses proies, identifier une piste ou reconnaßtre ses partenaires sociaux ou sexuels[12].

Alimentation

LĂ©zard des murailles mĂąle (Espagne? 4 juin 2015). Sur ce clichĂ©, on distingue les petites dents de cette espĂšce, la couleur orangĂ©e remarquablement vive de l'Ă©caillure de sa gorge, son iris rouge, le dĂ©but de la ligne latĂ©rale de points bleus. La tache noire au-dessus de la patte antĂ©rieure et l'Ă©caille massĂ©tĂ©rique en arriĂšre de l’Ɠil ont tendance Ă  se fondre dans les marbrures noir foncĂ©.
LĂ©zard des murailles femelle ingĂ©rant un colĂ©optĂšre, peut-ĂȘtre un capricorne ou longicorne (Cerambycidae).
Jeune LĂ©zard des murailles Ă  la queue en cours de rĂ©gĂ©nĂ©ration, s'apprĂȘtant Ă  attaquer une mouche (RĂ©serve naturelle rĂ©gionale du marais les Trous de Leu 03039 dans l'Allier, 21 juin 2015.

Le LĂ©zard des murailles est Ă  la fois un prĂ©dateur et une proie. C’est un chasseur d’insectes et autres petits animaux, qui est redoutable dans l’art de l’affĂ»t comme sa cousine saurienne la tarente de MaurĂ©tanie[8].

Il se nourrit d'araignĂ©es, de lĂ©pidoptĂšres (papillons, chenilles, teignes ou mites), d'orthoptĂšres (criquets, grillons), de vers de terre, de petites limaces[13], de pucerons, de diptĂšres (mouches, moustiques...), de colĂ©optĂšres (scarabĂ©es, coccinelles...) et mĂȘme d'hymĂ©noptĂšres (abeilles, guĂȘpes, fourmis...)[32].

« Les os de leurs mùchoires sont réunis par une articulation, ce qui limite les possibilités d'ouverture et ne permet pas aux lézards d'avaler des proies démesurées par rapport à leur taille, comme le font de façon spectaculaire les serpents »[12]. Ses nombreuses dents sont trop petites pour mùcher les proies qu'il avale entiÚres[13]. Elles servent donc seulement à la capture des proies, et à éviter leur retrait, comme les dents d'un harpon.

Des tĂ©moignages rapportent que ses mĂąchoires peuvent ĂȘtre nĂ©anmoins trĂšs coupantes[15] car ses dents sont petites mais dures et pointues ; de plus elles possĂšdent « un mĂ©canisme original qui permet au lĂ©zard lors d'une morsure de verrouiller sa mĂąchoire avec une telle force que la proie ou l'ennemi [voire la femelle lors de l'accouplement[5]] ne peut se dĂ©gager »[15]. Mais il est vrai que le risque d'une telle morsure pour l'homme est extrĂȘmement faible et peu attestĂ©, car il concerne plutĂŽt des lĂ©zards plus grands (LĂ©zard vert, LĂ©zard ocellĂ©) que le LĂ©zard des murailles, et encore faut-il les avoir manipulĂ©s, car ils n'attaquent jamais[33], ou extrĂȘmement rarement lorsqu'ils sont totalement acculĂ©s, ce qui est presque impossible du fait de leur remarquable agilitĂ©. Comme tous les reptiles de petite taille, ils prĂ©fĂšrent la fuite, moins risquĂ©e et moins coĂ»teuse.

Les pattes griffues de Podarcis muralis, actionnées par leurs puissants muscles, peuvent aussi avoir un rÎle dans la prédation, outre qu'elles lui permettent de grimper partout et lui procurent une grande rapidité dans l'attaque comme dans la fuite[15].

Reproduction et longévité

Podarcis muralis en plein accouplement (Allemagne, 31 mai 2014). Noter le maintien de la femelle par la semi-morsure ventrale du mùle, destinée aussi à favoriser l'ovulation[34].
Accouplement du lézard catalan (Podarcis liolepis), proche cousin du lézard des murailles, avec lequel il est souvent confondu, d'autant qu'ils partagent une partie de leurs aires de répartition.

Le LĂ©zard des murailles est ovipare. La saison de reproduction s’étale d’avril Ă  juin. En pĂ©riode de reproduction, les mĂąles ont un comportement territorial nettement plus affirmĂ©[5]. À la saison des amours, les mĂąles dĂ©ploient et arborent un dessous de gorge plus vivement colorĂ©, afin de sĂ©duire les femelles et d'Ă©loigner leurs rivaux. Cette stratĂ©gie de parade nuptiale a malheureusement pour inconvĂ©nient de les rendre plus visibles aux yeux de leurs Ă©ventuels prĂ©dateurs[12].

L'accouplement a lieu au printemps. « La fĂ©condation est interne. Les mĂąles possĂšdent de vĂ©ritables pĂ©nis qu'ils utilisent pour l'accouplement »[12]. Lors de l’accouplement, le mĂąle maintient parfois la femelle en la mordant au niveau de l’abdomen[5] et en bloquant ses mĂąchoires (sans la blesser donc). Certaines sources indiquent que cette semi-morsure lors de l'accouplement se produit Ă  l’endroit oĂč se trouve l’ovaire et aurait comme fonction de stimuler l'ovulation[34]. Le lĂ©zard mĂąle se colle aussi Ă  la femelle avec une substance adhĂ©sive sĂ©crĂ©tĂ©e par une glande et suintant par les pores de ses cuisses[15]. Il est aussi indiquĂ© dans ces sources que dans les populations oĂč les mĂąles sont rares, leur absence est contournĂ©e par la reproduction parthĂ©nogĂ©nĂ©tique des femelles, oĂč les Ɠufs non fĂ©condĂ©s, fertiles sans accouplement sexuĂ© donc, Ă©closent quand mĂȘme et donnent naissance Ă  une progĂ©niture femelle gĂ©nĂ©tiquement identique Ă  sa mĂšre[34] - [35] - [36]. La parthĂ©nogenĂšse est Ă©vidente chez les lĂ©zards du genre Cnemidophorus[37] qui ne comprend plus que des individus femelles, dont le clonage naturel peut accroĂźtre la fragilitĂ© immunitaire de l'espĂšce par invariance gĂ©nĂ©tique. Pour les autres genres de lĂ©zards, il s'agirait d'un type de parthĂ©nogenĂšse thĂ©lytoque occasionnelle, opportuniste et adaptative[35], sous la contrainte environnementale de la raretĂ© ou de l'absence de mĂąles. Mais en ce qui concerne Podarcis muralis, la possibilitĂ© parthĂ©nogĂ©nĂ©tique est encore peu attestĂ©e et demande Ă  ĂȘtre confirmĂ©e, comme cela semble ĂȘtre le cas pour certaines espĂšces du genre Lacerta en Russie (voir la section "DiffĂ©rents cas de parthĂ©nogenĂšse thĂ©lytoque" de l'article consacrĂ© Ă  ce type de reproduction). Toujours est-il que le lĂ©zard est l'un des rares cas de parthĂ©nogenĂšse chez les vertĂ©brĂ©s[35]. Et dans ce cas, les deux femelles ont malgrĂ© tout toujours un comportement d'accouplement[34], l'une jouant le rĂŽle du mĂąle et l'autre (sur le point de pondre et avec un niveau Ă©levĂ© d'ƓstrogĂšne) celui de la femelle. Elles exigent donc toujours des stimuli sexuels, car cela favorise leur fĂ©conditĂ© et assure un plus grand succĂšs dans la reproduction (voir la section "Reptiles" de l'article consacrĂ© Ă  la parthĂ©nogenĂšse).

La fĂ©condation habituelle de la femelle est suivie de la ponte qui, selon les rĂ©gions, intervient entre avril et juin. Les Ɠufs sont gĂ©nĂ©ralement au nombre de cinq Ă  dix[13], dans une fourchette maximum entre trois et onze[5]. Les femelles pondent jusqu’à trois fois par saison en plaine, une seule fois en montagne[5] ou dans la zone la plus au nord de leur aire de rĂ©partition, plus froide. « Les Ɠufs n'ont pas de coquille, mais sont entourĂ©s d'une membrane qui ressemble Ă  du parchemin. La femelle ne les couve pas. La chaleur de l'Ă©tĂ© les fait Ă©clore au bout de six Ă  huit semaines [gĂ©nĂ©ralement] »[13]. La durĂ©e de l'incubation peut aller jusqu'Ă  s'Ă©chelonner entre quatre et onze semaines comme bornes extrĂȘmes, selon les conditions climatiques. D'autres sources indique pour l'incubation une durĂ©e moyenne d'une dizaine de semaines[5].

La femelle abandonne ses Ɠufs aprĂšs les avoir enterrĂ©s dans un trou de 10 Ă  20 centimĂštres de profondeur qu'elle a creusĂ© Ă  mĂȘme le sol, puis qu'elle rebouche, ou bien ils sont dĂ©posĂ©s sous une pierre[5] - [13]. « Comme la plupart des reptiles, les lĂ©zards ne manifestent pas de comportement parental prononcĂ© »[12]. Les petits Ă©tant autonomes dĂšs leur naissance, la sĂ©lection naturelle n'a pas favorisĂ© chez le lĂ©zard l'apparition de cette parentalitĂ©, au contraire des oiseaux, des mammifĂšres, mais aussi de ses grands cousins le crocodile, et plus encore l'alligator (voir la section "Reproduction" de chacun de ces articles). Certaines sources, rares, indiquent des traces de comportement de protection, par la femelle, du lieu de ponte et d'Ă©closion de ses Ɠufs[15], voire pour ses petits peu aprĂšs leur naissance[38]. Il existe mĂȘme des tĂ©moignages d'observation de comportements "familiaux", ou tout au moins de coexistence d'adultes avec des jeunes sur plusieurs annĂ©es et gĂ©nĂ©rations, qui doivent encore ĂȘtre corroborĂ©s[38]. Ont aussi Ă©tĂ© rapportĂ©s des tĂ©moignages concernant un Ă©ventuel cannibalisme d'adultes sur des jeunes[38], mais on ne sait s'il s'agissait vraiment de la mĂȘme espĂšce, ou des gĂ©niteurs avec leur propre progĂ©niture ; enquĂȘte Ă  suivre, donc.

Les jeunes naissent identiques Ă  leurs parents, si ce n'est leur taille plus petite[12], et leur Ă©caillure moins vive et moins dessinĂ©e. Les petits sont appelĂ©s « lĂ©zardeaux », mais ce vocable est qualifiĂ© d’extrĂȘmement rare[39]. Le terme « lĂ©zardet » pour le bĂ©bĂ© lĂ©zard est aussi attestĂ©, au moins en français mĂ©ridional, par exemple chez Jean Giono[40]. Quant au mot de « lĂ©zarde », il peut dĂ©signer la femelle du lĂ©zard, mais il est plus usitĂ© pour nommer la fente d'un mur crevassĂ© [voir la section "Étymologie et usage du mot" de l'article gĂ©nĂ©rique consacrĂ© au lĂ©zard].

DĂšs la sortie de l’Ɠuf, le jeune lĂ©zard chasse tout de suite de petits insectes pour se nourrir[13].

« La mortalitĂ© est trĂšs forte. Moins de 10% des jeunes atteignent l’ñge de trois ans (Mou, 1987 in Naulleau, 1990) »[38].

« La maturitĂ© sexuelle est atteinte au bout d’un an (deux hivers), pour une durĂ©e de vie moyenne de quatre ans, jusqu’à cinq Ă  six ans en conditions favorables (maximum huit ans) »[5].

Prédateurs

Jeune VipÚre péliade en train d'avaler un Lézard vivipare, cousin du Lézard des murailles.
CircaÚte Jean-le-Blanc planant à la recherche de ses proies : serpents et lézards.
Couple de lézards verts (Lacerta bilineata) avec un lézard des murailles dans la Sarthe. On aurait pu imaginer que le plus gros mangerait le plus petit, or ils semblent ici cohabiter.

Le Lézard des murailles est principalement la proie des oiseaux et des hérissons ainsi que des chats et des chiens, et autres animaux commensaux de l'homme, prÚs des zones habitées.

Il a ainsi de nombreux prédateurs : pour ce qui est des oiseaux, les rapaces diurnes (dont le circaÚte Jean-le-Blanc, spécialisé dans la chasse des reptiles), les pies-griÚches, les corbeaux[7], les corneilles, les hérons. Du cÎté des mammifÚres, on trouve les rats et les hérissons ainsi que les belettes, hermines, furets, renards et blaireaux, parfois certaines musaraignes[41], et bien sûr les chats sauvages ou domestiques[5].

Dans son milieu naturel, plus loin de l'homme, il peut entrer dans le rĂ©gime alimentaire de reptiles plus gros que lui, comme le lĂ©zard ocellĂ© et divers serpents, dont la VipĂšre aspic, la VipĂšre pĂ©liade et les petites couleuvres nommĂ©es Coronelle lisse et girondine : pour ces derniĂšres, le LĂ©zard des murailles est mĂȘme leur proie favorite[7].

« Des cas de prédation de jeunes [lézards] par des mantes religieuses ont été relatés »[5].

  • LĂ©zard des murailles mort, capturĂ© par un chat en Charente-Maritime.
On distingue le sang sĂ©chĂ© sur le cĂŽtĂ© droit de la tĂȘte.
Le chat domestique chasse souvent le lézard pour s'exercer, plus rarement pour le manger, car il lui est plutÎt indigeste.

Parasitoses

Le LĂ©zard des murailles peut ĂȘtre parasitĂ© par des tiques, comme ses cousins du genre Lacerta [voir illustration n°1 ci-dessous Ă  gauche].

Selon certaines sources[42], il semble que le LĂ©zard des murailles puisse aussi ĂȘtre parasitĂ© par Haemosporidia (en) - Karyolysus (en) lacertarum, une fois encore comme ses cousins du genre Lacerta (LĂ©zard vert, LĂ©zard des souches) [voir illustration n°2 ci-dessous Ă  droite]. Haemosporidia ou Haemosporidiasina - Karyolysus lacertarum est un genre de coccidies (sous-classe de protistes de la classe des Sporozoa ou apicomplexes, qui sont des microbes eucaryotes unicellulaires tous parasites d'animaux).

Néanmoins, étant donné l'ancienneté de cette source (EncyclopÊdia Britannica, édition de 1911) et l'ambiguïté du taxon cité : Lacerta muralis, il n'est pas exclu que ce soit la taxonomie qui ait évolué en distinguant aujourd'hui plus nettement les genres Lacerta et Podarcis. Et il est à noter que dans de nombreux textes on constate que l'appellation Lacerta muralis est parfaitement synonyme de Podarcis muralis, notamment pour les sous-espÚces Lacerta muralis albanica et Lacerta muralis toro (renommée et reclassée en espÚce à part entiÚre à savoir Podarcis tiliguerta).

  • Les parasites du lĂ©zard
  • Femelle de lĂ©zard Lacerta agilis parasitĂ©e par des tiques ; dans ce cas, des bactĂ©ries pathogĂšnes tels que les borrĂ©lies responsables de la maladie de Lyme ne peuvent se dĂ©velopper chez l'hĂŽte (le lĂ©zard).
    Femelle de lézard Lacerta agilis parasitée par des tiques ; dans ce cas, des bactéries pathogÚnes tels que les borrélies responsables de la maladie de Lyme ne peuvent se développer chez l'hÎte (le lézard).
  • Parasitose du lĂ©zard : Haemosporidia – Karyolysus lacertarum dans les globules sanguins de Lacerta muralis. Le schĂ©ma montre les effets du parasite sur le noyau du corpuscule. En "c" et "d", le noyau est brisĂ©. "N", noyau du corpuscule sanguin ; "n", noyau du parasite, vu comme un certain nombre de masses de chromatine, non entourĂ©es d’une membrane distincte.
    Parasitose du lĂ©zard : Haemosporidia – Karyolysus lacertarum dans les globules sanguins de Lacerta muralis. Le schĂ©ma montre les effets du parasite sur le noyau du corpuscule. En "c" et "d", le noyau est brisĂ©. "N", noyau du corpuscule sanguin ; "n", noyau du parasite, vu comme un certain nombre de masses de chromatine, non entourĂ©es d’une membrane distincte.

DĂ©nominations diverses

En français

  • Nom acceptĂ©, recommandĂ© ou typique en français : LĂ©zard des murailles[43] - [44] - [45] - [46]

Dans les langues régionales

Cet animal Ă©tant trĂšs frĂ©quent et familier dans les rĂ©gions concernĂ©es, il possĂšde de multiples appellations diffĂ©rentes dans les diverses langues rĂ©gionales. Cette familiaritĂ© de l'animal et sa cohabitation avec l'homme ont mĂȘme donnĂ© lieu Ă  une crĂ©ativitĂ© linguistique exceptionnelle, y compris dans les parler locaux, non seulement par le nombre de variantes dialectales du terme consacrĂ© dans la langue de la rĂ©gion concernĂ©e, mais aussi par l'invention locale de vocables originaux, Ă  l'Ă©tymologie obscure et parfois sans rapport avec la langue rĂ©gionale dont relĂšve ce parler local. Les appellations locales du LĂ©zard des murailles sont donc trĂšs nombreuses, et les exemples qui suivent ne sauraient avoir l'ambition d'en constituer une liste exhaustive, tout juste de permettre de mesurer le caractĂšre souvent poĂ©tique d'une telle crĂ©ativitĂ© langagiĂšre qui confine presque parfois Ă  la forgerie lexicale (voir la section "En littĂ©rature : la forgerie lexicale ou le procĂ©dĂ© « nĂ©ologiste »" de l'article consacrĂ© Ă  la forgerie). Les termes les plus courants ou les plus littĂ©raires seront en caractĂšres gras dans la liste qui suit.

De plus, l'intĂ©gration de cet animal au paysage quotidien, et ses mƓurs qu'on a observĂ©s ou qu'on lui prĂȘte, — par exemple sa tendance Ă  « lĂ©zarder » au soleil[Note 5] — ont favorisĂ© l'emploi de ces vocables comme sobriquets villageois ou personnels, et l'invention de nombreuses histoires et lĂ©gendes le mettant en scĂšne.

Podarcis muralis femelle, dans le Land de Sarre (Allemagne).

Noms vernaculaires de langage courant (au moins par le passé), pouvant désigner éventuellement d'autres espÚces, mais servant à nommer le plus souvent le petit lézard gris des murailles :

  • La lagremuse est en Provence le nom commun (fĂ©minin) de ce lĂ©zard des murailles, terme autrefois le plus couramment utilisĂ©, et qui connaĂźt de nombreuses dĂ©clinaisons locales[47]. Il semble qu'il soit spĂ©cifiquement rĂ©servĂ© au lĂ©zard gris, d'autant qu'il existe aussi un terme gĂ©nĂ©rique pour tous les lĂ©zards Ă  savoir lesert[Note 6]. Ce dernier est parfois orthographiĂ©, selon les rĂ©gions : lasert, lisert, lacert, laĂŒcert, lousert, lĂŒsert, luert, lert ou mĂȘme lĂštro[48] ; tous ces mots sont issus du mot latin lăcerta pour « lĂ©zard » en gĂ©nĂ©ral (nom fĂ©minin[Note 7]). En occitan, le mot lambert (/ laĂŻmbĂšrt / limbĂšrt), plutĂŽt masculin lui, est pour sa part rĂ©servĂ© en Provence au grand lĂ©zard vert ou lĂ©zard Ă  deux bandes (Lacerta bilineata, 30 cm de long). Rassada ou rassado[49] - [50] ou encore serrado / sarrado (dialecte rhodanien)[51] (tous au fĂ©minin) dĂ©signent plutĂŽt le trĂšs grand lĂ©zard ocellĂ© (Timon lepidus, 70 cm, jusqu'Ă  90 cm de long !). Mais la couleur de fond des deux lĂ©zards Ă©tant verte, leurs noms vernaculaires ont tendance Ă  s'Ă©changer indistinctement[52].
  • Pour notre lĂ©zard gris, on trouve aussi en Occitanie les vocables : grisole, de grisolo dĂ©rivant vers engrisolo, engrĂšoulo (Rouergue), engloro, eigrinjolo (PĂ©rigord)[53]. Et encore rengloro, regolo, rigolo (Ă  Beaucaire et Tarascon)[47]. On trouve aussi grananouĂ© (dans les Alpes maritimes), granuso, gratamuo, gratamuro (dans le Var)[47], esclaveto, angloro ou angrĂČlo (Ă  NĂźmes)[52] - [48], ou encore servantino[53], serpentino, reguindoulo[50], ou encore singraulhieto, chichanglo et chichaxglo (en BĂ©arn)[48]. Ainsi que, en Rouergue encore, ringouleto, engroĂŒtino, engoertino[51] (quand serpouleto y sert Ă  dĂ©signer tous les lĂ©zards en gĂ©nĂ©ral)[48]. On trouve encore les vocables cerniho, cernalho, sarnilho, sarnalho (dans le Quercy), clau-de-sant-PĂšire ("clou de Saint Pierre"), engroutino, sanglarino, loumbrigueto[47].
La mĂȘme dame lĂ©zard des murailles du Land de Sarre, peu aprĂšs, en gros plan.
  • En Haute-Provence, on trouve aussi la graphie « la gramuse » en deux mots, notamment dans un ancien nom de village[54]. On trouve aussi les graphies et variantes dialectales : la lagramuĂĄ[49], legremiĂ©u, langramue, largamue, longamue, lagranue, langronue[47]. Ou encore ce proverbe en Provence : « Li lagramuso qu’an la co besso passon pĂšr masco » ["les lagremuses qui ont la queue double passent pour devins"], et cette expression : « A l’ouro que tout s’assoulelho (/ s'assouleia) coume un lagramuso » ["Ă  l'heure oĂč tout s'ensoleille (/ prend le soleil, se chauffe au soleil) comme une lagremuse"][47].
  • Ce mot de lagremuse rĂ©sulte de la francisation du mot provençal lagramuso[55]. Cette lagramuso se lit par exemple dans la cĂ©lĂšbre dĂ©claration d'amour de Vincent Ă  Mireille au Chant II de MirĂšio, l'Ă©popĂ©e provençale de FrĂ©dĂ©ric Mistral[56] :

« Mai, o bellasso ! au mai t’aluque
Au mai, pĂ©caire ! m’emberluque !...
VeguĂšre uno figuiero, un cop, dins moun camin,
Arrapado Ă  la roco nuso
Contro la baumo de Vau-Cluso :
Maigro, pécaire ! i lagramuso
Ie dounariĂ© mai d’oumbro un clot de jaussemin ! »

« Mais, Î la plus belle ! plus je te contemple,
Plus, hĂ©las ! je m’éblouis !...
Je vis un figuier, une fois, dans mon chemin,
Cramponné à la roche nue
Contre la grotte de Vaucluse :
Si maigre, le pauvre ! qu’aux lĂ©zards-gris
Donnerait plus d’ombre une touffe de jasmin ! »

Un peu plus loin dans la mĂȘme Ɠuvre, Vincent invoque encore la lagramuso pour se rĂ©volter contre l'assignation dĂ©finitive Ă  une classe sociale, les prĂ©jugĂ©s bourgeois et les interdits sociĂ©taux qui empĂȘchent les deux amoureux de vivre leurs amours[57] :

« Lou MĂšstre t’a fa lagramuso ?
TĂšn-te siau dins toun asclo nuso,
Béu toun rai de soulÚu e fai toun gramaci. »

« Le MaĂźtre [Dieu] t’a fait lĂ©zard-gris ?
Tiens-toi paisible dans ta crevasse nue,
Bois ton rayon de soleil et rends grùce ! »

  • Jean Giono utilise pour sa part la lagremuse, mĂȘme en français (mĂ©ridional) donc, dans ses Ă©crits et nouvelles[58]. Marcel Pagnol emploie quant Ă  lui, dans La Gloire de mon pĂšre[59], le terme « larmeuse », encore plus explicite dans sa rĂ©fĂ©rence pseudo-Ă©tymologique aux larmes.
    Ce terme en effet ne serait pas seulement un rĂ©gionalisme patoisant, il trouverait son Ă©tymologie dans le nom latin du Ve siĂšcle lacrimusa, interprĂ©tĂ© par assimilation populaire comme un dĂ©rivĂ© du latin lacrima (« larme »)[55]. « Il s’agit probablement d’un mot prĂ©-latin, peut-ĂȘtre ligure[55] ». En Italie du Nord lagramusa est mis en relation avec la lĂ©gende des « larmes de crocodile »[60]. Peut-ĂȘtre parce que ces lĂ©zards Ă©taient rĂ©putĂ©s pouvoir pleurer.
    Plus au nord, dans la région du Gapençais, le lézard des murailles est aussi dénommé « lermuse », il devient « larmuse » dans la région du TriÚves et enfin « larmouise » en Savoie[61] - [62]. Dans le Dauphiné, on le nomme « larmuze » (nom féminin)[63]. Ce terme de lagremuse ou larmuse y permet aussi de distinguer les deux espÚces : le lézard vert et le lézard des murailles.
  • Comme substantif dĂ©rivĂ© on trouve lhermusiĂšre, en Vivarais, (larmusiero) qui dĂ©signe un trou de lĂ©zard habitĂ© par des lĂ©zardeaux, et par extension « un lieu plein de lĂ©zards gris », puis « une maison dĂ©labrĂ©e » dont les pierres chaudes de soleil les abritent, ou encore « un champ aride » (aussi appelĂ© gresoulas), environnement qu'ils affectionnent aussi. Cette lhermusiĂšre peut aussi s'appeler cernalhiĂšra (de cernalha pour lĂ©zard gris)[64], ou grisouliĂšro (de grisolo), lexgroulieiro ou encore renglouriĂširo [48].
Au milieu des oliviers recépés, les ruines de l'ancien village de Lagremuse qui, comme son nom l'indique, est devenu un des royaumes de prédilection du Lézard des murailles.
  • Lagremuse est aussi le nom d’un ancien petit village perchĂ© des Alpes de Haute Provence aux ruines pittoresques, haut-lieu de randonnĂ©e[54], et qui abrite d'ailleurs une « cache » pour le jeu de GĂ©ocaching[65]. Il Ă©tait (et est toujours) rĂ©putĂ© abriter beaucoup de lĂ©zards, d'oĂč son nom[54]. Il est aujourd’hui abandonnĂ©, comme ceux dont Giono dĂ©plore la dĂ©rĂ©liction dans Regain et dans L’Homme qui plantait des arbres[Note 8]. Il est situĂ© sur le territoire de la commune de Le Chaffaut-Saint-Jurson.
  • Le lĂ©zard des murailles est appelĂ© « rapiette » dans le sud-ouest de la France et l'est du Poitou (de l'occitan rapiĂšta, rapiĂšto, Ă  partir de l’étymon gotique et burgonde rapĂŽn = « saisir, enlever » dĂ©rivant plus tard vers le sens de « grimper, ramper » en occitan et en franco-provençal[66], sans oublier le verbe latin rapio = « enlever, ravir, (se) dĂ©rober Ă  la vue », qui a donnĂ© « rapt », comme se cache vite le lĂ©zard, sa proie tout juste gobĂ©e).
  • Le lĂ©zard des murailles est Ă©galement appelĂ© « langrotte » en Saintonge (ce mot Ă©tant tirĂ© de l'ancien patois saintongeais).
  • Dans l'Allier, il est appelĂ© « lisette ». Tous ces noms restant au fĂ©minin.
  • Noms, surnoms et sobriquets :
  • On trouve aussi pour ces petits lĂ©zards gris le terme de « las sinsolos » (francisĂ© en sinsole ou sinnsole, toujours au fĂ©minin) dans le patois occitan de Haute-AriĂšge, notamment dans la VallĂ©e de Vicdessos, au village de Sentenac, commune de Suc-et-Sentenac (aujourd'hui Val-de-Sos). Ce mot sert aussi de surnom aux habitants de ce village ensoleillĂ© sur l'adret pyrĂ©nĂ©en, et il a Ă©tĂ© repris fiĂšrement comme titre de l'Association des amis de Sentenac : Las Sinsolos[67]. On se perd en conjectures pour tenter de dĂ©terminer l'Ă©tymologie exacte, ou au moins l'origine, de ce vocable original...
  • Dans les Alpes Maritimes, on trouvera le nom estrapioux ou estrapioun[53], du verbe estrapa : glisser / se glisser[48].
  • En provençal, notamment dans le poĂšme Calendau (« Calendal ») de Mistral[68], on surnomme ce petit lĂ©zard escalo-barri (« celui qui grimpe aux remparts »), mais ce surnom est un terme gĂ©nĂ©rique ou une sorte de catĂ©gorie qui s'applique aussi Ă  d'autres classes d'animaux : oiseaux pour le grimpereau des murailles (certhia muraria), et mĂȘme arthropodes pour le myriapode (milo-pato en provençal)[48].
  • Manjo-leserto (« mangeur de lĂ©zards ») signifie en Auvergne : chafouin, personne maigre (synonyme esquerinche). Le mot sert aussi de sobriquet pour les gens de Lastours (dans l'Aude)[48].
  • On trouve aussi le terme de coucho-letro (« qui fait la chasse aux lĂ©zards »), terme qui sert de sobriquet aux habitants de Saint-Victor de Malcap (dans le Gard)[48].

Le LĂ©zard des murailles et l'Homme

Blason de la ville de Flagey-lÚs-Auxonne (CÎte-d'Or). Le lézard fait partie des meubles héraldiques, il est donc un des animaux utilisé dans les armoiries, assez rarement. Description héraldique, ou blasonnement : « les armes sont de sinople à trois lézards d'or. »

Il existe une expression du langage populaire ou familier en français, qui a encore cours en 2021 mĂȘme si elle est un peu moins Ă  la mode, c'est « il n'y a pas de lĂ©zard », au sens de : « il n'y a pas de souci », « pas de problĂšme », « ce n'est pas grave », « tout va bien », « il n'y a aucun malentendu », « tout fonctionne correctement ». « Il semble que cette expression puise son origine dans le milieu musical, puisqu'un lĂ©zard serait un sifflement entendu lors de la prise de son. »[69]. C'est le cas par exemple dans les phĂ©nomĂšnes de rĂ©troaction acoustique comme l'effet Larsen. Au dĂ©part, cela signifiait donc « il n'y a pas de son parasite ». Selon Pierre Merle l’utilisation du mot lĂ©zard pour "sifflement parasite" remonte aux annĂ©es 1970[70]. Quant Ă  la raison pour laquelle l'image du lĂ©zard a Ă©tĂ© associĂ© Ă  un problĂšme de son, elle reste mystĂ©rieuse ; peut-ĂȘtre est-ce liĂ©, par mĂ©tonymie, au sifflement qu'Ă©mettent les reptiles, dont le lĂ©zard qui sifflerait (faiblement) lui aussi[71]. Si l'on en croit les enregistrements disponibles, le cri du lĂ©zard ressemble soit Ă  un grincement[30], soit Ă  un sifflement sourd comme un souffle[31]. « L'expression, autrefois employĂ©e exclusivement dans le monde musical, a Ă©tĂ© popularisĂ©e grĂące Ă  une rĂ©plique de Michel Blanc dans le film Marche Ă  l'ombre, en 1984 »[69].

Au dĂ©but du siĂšcle dernier les queues de lĂ©zard Ă©taient supposĂ©es porter bonheur. En Provence, le lĂ©zard dont la queue coupĂ©e repoussait bifide (double), Ă©tait rĂ©putĂ© pour ĂȘtre devin et utilisĂ© pour des pratiques de divination[47].

Vulnérabilité et menaces

Cette espÚce est protégée en France. Elle est souvent victime de la chasse intensive des chats domestiques. En Europe, l'espÚce est protégée par l' Annexe 4 de la Directive 92/43/CEE sur la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages[72].

Comme de nombreuses espĂšces d'animaux Ă  sang froid, il est sensible, outre Ă  la destruction de ses habitats, aux incendies de forĂȘts, Ă  de nombreux pesticides (insecticides neurotoxiques notamment) ; directement (mortalitĂ© par toxicitĂ© aiguĂ« ou chronique), mais aussi indirectement (Ă  la suite de la rĂ©gression du nombre de ses proies).

La fragmentation écologique et anthropique de ses habitats est une possible cause de régression. On manque de données concernant, pour cette espÚce, les impacts de la fragmentation des continuités écopaysagÚres dans les paysages continentaux, mais ce lézard a été utilisé en raison de sa faible capacité de dispersion dans l'eau pour l'étude des effets génétiques de l'insularisation naturelle d'une partie d'un ancien isthme qui s'est transformé en archipel en GrÚce, et des variations génétiques qu'a subi ce taxon dans ce contexte[73].

Enfin le rĂ©chauffement climatique aurait aussi un effet dĂ©lĂ©tĂšre direct sur l'Ă©volution des populations de lĂ©zards en gĂ©nĂ©ral (donc aussi sur le LĂ©zard des murailles), les tempĂ©ratures inhabituellement Ă©levĂ©es les incitant Ă  rester trop longtemps Ă  l'ombre, ce qui nuit Ă  leur vitalitĂ© et Ă  leur recherche de nourriture[74] [voir aussi la section "ÉcosystĂšme" de l'article gĂ©nĂ©rique sur les lĂ©zards].

Actions de conservation

Abri artificiel ou hibernaculum (refuge d'aide à l'hibernation) pour lézards à Vitré (Ille-et-Vilaine) construit par l'association Vitré-Tuvalu, engagée dans des actions de protection de la nature.

Par exemple en Picardie, on trouve des initiatives locales de restauration de son habitat préférentiel : préservation, restauration ou création de murs en pierres sÚches exposés au soleil, limitation de l'utilisation de produits chimiques le long des voies ferrées, préservation ou création d'abris tels que tas de pierres[9].

Les travaux de restauration des vieux murs et des ruines, par exemple celle des chùteaux, doivent tenir compte de la présence de cette espÚce protégée, comme cela a été fait à Maastricht dans le cadre des travaux de restauration et consolidation d'une partie des fortifications (Prick & Kruyntjens, 1992)[72]. « Des actions d'information et de sensibilisation au patrimoine que représente l' "écosystÚme murs" sont indispensables, tant au niveau des propriétaires privés de sites occupés que des communes (cimetiÚres notamment), ainsi qu' auprÚs de certaines catégories de touristes (grimpeurs en particulier) »[72].

Liste des sous-espĂšces et incertitude taxonomique

Selon Reptarium Reptile Database (22 janvier 2016)[75] :

  • Podarcis muralis albanica (Bolkay, 1919)
  • Podarcis muralis albiventris (Bonaparte, 1838) - statut incertain
  • Podarcis muralis appenninica (Taddei, 1949) - statut incertain
  • Podarcis muralis beccarii (Lanza, 1958) - statut incertain
  • Podarcis muralis breviceps (Boulenger, 1905)
  • Podarcis muralis brongniardii (Daudin, 1802)
  • Podarcis muralis colosii (Taddei, 1949)
  • Podarcis muralis elegans (Eimer, 1874) - statut incertain
  • Podarcis muralis maculiventris (Werner, 1891)
  • Podarcis muralis marcuccii (Lanza, 1956) - statut incertain
  • Podarcis muralis muralis (Laurenti, 1768)
  • Podarcis muralis nigriventris (Bonaparte, 1838)
  • Podarcis muralis parkeri (Mertens, 1926) - statut incertain
  • Podarcis muralis sammichelii (Lanza, 1976).
Un couple de Podarcis muralis italiens de la sous-espÚce nigriventris, élevés en terrarium, robustes et bien nourris.

Vacher & Geniez[10] (2010) y ajoutaient :

  • Podarcis muralis merremius (Risso, 1826)[7] - statut contestĂ©.

« Sur les dix-huit sous-espÚces anciennement reconnues, six sont actuellement validées :

  • Trois sous-espĂšces italiennes
  • Podarcis muralis brongniardii : nord-ouest de l’Espagne et Ouest de la France
  • Podarcis muralis merremius : centre et nord-est de l’Espagne, midi de la France
  • Podarcis muralis muralis : toute l’aire de rĂ©partition »[5].

Mais rappelons qu'il n'y a pas encore de consensus taxonomique, dans la communautĂ© scientifique herpĂ©tologique, sur le nombre et la rĂ©partition des sous-espĂšces du LĂ©zard des murailles[6]. D'autres sources indiquent ainsi que « seules deux sous-espĂšces sont prĂ©sentes en France : merremius dans le sud-est et brongniardii partout ailleurs »[6]. Vincent NoĂ«l, pour sa part, confirme qu'en France « 2 taxas sont prĂ©sents : P. muralis merremius dans l’est, et P. muralis brongniardii dans l’ouest, le centre et le nord. Toutefois, Uetz[Note 9] prĂ©cise que la sous-espĂšce merremius est invalide aujourd’hui, mise en synonyme de brongniardii »[7]. Dans ce cas, seule la sous-espĂšce Podarcis muralis brongniardii du LĂ©zard des murailles serait prĂ©sente en France, cohabitant avec les autres espĂšces de lĂ©zards gris et verts. Mais ces sources ne se prononcent pas sur la prĂ©sence de la sous-espĂšce commune de Podarcis muralis muralis.

En tout cas, et peut-ĂȘtre est-ce dĂ» Ă  la bigarrure infiniment variĂ©e, d'un individu Ă  l'autre, de sa robe, « Podarcis muralis est une espĂšce complexe, la division en sous-espĂšce a longtemps fait dĂ©bat et est encore discutĂ©e de nos jours »[7]. Ainsi Vacher & Geniez[10] (2010) retiennent seuls la sous-espĂšce merremius, et Uetz & Hallermann (2014) gardent seuls les sous-espĂšces albanica, beccarii, colosii, marcuccii, sammichelii. Ces deux listes ensemble conservent les sous-espĂšces breviceps, brongniardii, maculiventris, muralis muralis, et nigriventris[7].

Publications originales

Lézard sur une plaque de marbre accrochée à un mur, dans le Cantal.
LĂ©zard des murailles (Podarcis muralis)
  • Bolkay, 1919 : Additions to the Herpetology of the Western Baltic Peninsula. Mus Bosni i Herzegovini, vol. 31, p. 1-38.
  • Bonaparte, 1838 : Amphibia Europaea - Ad Systema Nostrum Vertebratorum Ordinata. Memorie della Reale Accademia delle Scienze di Torino, vol. 2, no 2, p. 1-72.
  • Boulenger, 1905 : A contribution to the knowledge of the varieties of the Wall-Lizard (Lacerta muralis) in western Europe and North Africa. Transactions of the Zoological Society of London, vol. 17, p. 351-420 (texte intĂ©gral).
  • Daudin, 1802 : Histoire Naturelle, GĂ©nĂ©rale et ParticuliĂšre des Reptiles; ouvrage faisant suit Ă  l'Histoire naturelle gĂ©nĂ©rale et particuliĂšre, composĂ©e par Leclerc de Buffon; et rĂ©digee par C.S. Sonnini, membre de plusieurs sociĂ©tĂ©s savantes. vol. 3, F. Dufart, Paris, p. 1-452 (texte intĂ©gral).
  • Eimer, 1874 : Zoologische Studien auf Capri II. Lacerta muralis coerulea - Ein Beitrag zur Darwin’schen Lehre. Leipzig, Wilhelm Engelmann, p. 1-68 (texte intĂ©gral).
  • Lanza, 1956 : Contributo alla migliore conoscenza di alcune forme italiane di Lacerta muralis (Laurenti) e descrizione di una nuova razza dell Arcipelago Toscano. Monitore zoologico italiano, vol. 63, p. 259-284.
  • Lanza, 1958 : Notizie su due popolazioni insulari di Lacerta muralis e sulla Vipera ursinii in Italia. Annali del Museo Civico di Storia Naturale « G. Doria », Genova, vol. 70, p. 305-322.
  • Lanza, 1976 : On a new wall-lizard from Corsica, with notes on the Sanguinarie Islands. (Reptilia, Lacertidae). Natura Milano, vol. 67, no 3/4, p. 185-202.
  • Laurenti, 1768 : Specimen medicum, exhibens synopsin reptilium emendatam cum experimentis circa venena et antidota reptilium austriacorum Vienna Joan Thomae p. 1-217 (texte intĂ©gral).
  • Mertens, 1926 : Zwei neue Inselrassen der Gattung Lacerta. Zoologischer Anzeiger, vol. 68, p. 319-323 (texte intĂ©gral).
  • Taddei, 1949 : Le Lacerte (Podarcis) delle Isole dell' Archipelgo Toscano. Monitore Zoologico Italiano, vol. 57, p. 12-34 (texte intĂ©gral).
  • Taddei, 1949 : Le Lacerte (Archaeolacerte e Podarcis) dell’Italia peninsulare e delle Isole. Commentationes Pontificia Academia Scientarum, vol. 13, no 4, p. 197-274 (texte intĂ©gral).
  • Werner, 1891 : BeitrĂ€ge zur Kenntnis der Reptilien und Amphibien von Istrien und Dalmatien. Verhandlungen der Kaiserlich-Königlichen Zoologisch-Botanischen Gesellschaft in Wien, vol. 41, p. 751-768 (texte intĂ©gral).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Cette photo est datée du 6 mars 2010, ce qui atteste d'une fin précoce d'hibernation dans ce climat méditerranéen doux.
  2. L'écaille massétérique est celle qui porte et qui "verrouille" la base du puissant muscle manducateur le masséter.
  3. (le terme héliophilie est ici entre guillemets à l'anglaise, car il concerne normalement les végétaux ; son application à un animal est donc un emploi-limite imagé ou par extension)
  4. Pour approfondir les caractĂ©ristiques et conditions gĂ©nĂ©rales de locomotion du lĂ©zard, on pourra consulter l'article suivant : Daniel Goldman et David Hu, « Onduler pour avancer », Pour la Science n° 402,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ). Pour la locomotion du lĂ©zard et des autres reptiles, voir : « La nature sous toutes ses formes / La locomotion chez les reptiles », sur Le jardin de Wolfe.com, (consultĂ© le ), § 1. Pour distinguer la locomotion du lĂ©zard de celle des crocodiliens, voir : « La locomotion des crocodiliens », sur Crocoval.com, (consultĂ© le ), § 1 La locomotion terrestre.
  5. (le lézard a en effet pour habitude de se prélasser au soleil, mais c'est pour des raisons métaboliques, car son organisme est à la fois ectotherme et poïkilotherme : il a donc besoin de la chaleur du soleil pour élever la température de son corps, emmagasiner de l'énergie afin d'atteindre son niveau maximum d'activité)
  6. Voir par exemple la note de la légende qui accompagne la photographie en 1914 de la « Maison du Lézard », une des demeures à Maillane du poÚte Frédéric Mistral, à l'article qui lui est consacré, section « biographie » .
  7. Le masculin lăcertus est aussi attesté chez Virgile dans le sens de « lézard », mais il est plus rare et plus ambigu que le féminin, car de sens second. Au sens premier lăcertus, surtout au pluriel lăcerti, signifie en effet plutÎt « muscle(s) », et parfois « maquereau ». Source : Félix Gaffiot, Dictionnaire illustré latin français, Librairie Hachette, 1963 (rééd. de 1934), 1720 p., p. 880.
  8. Pour connaßtre l'histoire de la commune de Lagremuse et savoir comment elle lutta pour subsister, puis fusionna avec celle du village voisin Le Chaffaut, avant de devenir ce petit village fantÎme, charmant mais sans vie, si ce n'est le peuple des lézards qui hante désormais ses vieilles pierres chauffées au soleil généreux de Haute Provence, consulter : Estoublon (pseudonyme), « Lagremuse, le village qui ne voulait pas mourir », sur Randomania plus.fr, (consulté le ).
  9. « Uetz » : il s'agit de la base de données déjà citée de Peter Uetz et Jakob Hallermann du Museum Zoologique de Hambourg, « The Reptile Database », sur reptile-database.reptarium.cz (consulté le ).

Références

  1. Reptarium Reptile Database, consulté lors d'une mise à jour du lien externe
  2. ces deux pĂ©ninsules, aujourd'hui sĂ©parĂ©es par la mer Adriatique, Ă©taient mieux connectĂ©es Ă  travers la plaine du PĂŽ pendant les pĂ©riodes glaciaires oĂč le niveau des mers Ă©tait beaucoup plus bas, voir : « Le lĂ©zard des murailles », sur Quel est cet animal?.com, (consultĂ© le ), § 2.
  3. (en) Michelle Douglass, « Non-native wall lizards quickly adapt to cooler climate » [« Le lézard des murailles non originaire s'est vite adapté à notre climat plus froid »], sur BBC Earth.com, (consulté le ).
  4. mƫrālis : dans la graphie conseillée par Félix Gaffiot, Dictionnaire illustré latin français, Librairie Hachette, 1963 (rééd. de 1934), 1 720 (lire en ligne), p. 1 003.
  5. « Le lézard des murailles », sur Quel est cet animal?.com, (consulté le ).
  6. « le Lézard des murailles », sur Coronella.free.fr, Herpétofaune de France et d'ailleurs, (consulté le ).
  7. Vincent Noël, « Le Lézard des murailles, Podarcis muralis (suite) », sur Tiliqua (consulté le ).
  8. « Les lézards », sur Chasse-nature-Occitanie.fr (consulté le ), p. 2, "Le lézard des murailles".
  9. « Lézard des murailles », sur "Clicnat" : la faune sauvage en un clic pour tous les Picards, (consulté le ).
  10. Vacher et Geniez, Les reptiles de France, Belgique, Luxembourg et Suisse, Paris, Biotope, MĂšze & MusĂ©um national dÊŒHistoire naturelle, , 544 p. (ISBN 978-2-914817-49-3)
  11. Matz & Weber, 2002 : Guide des amphibiens et reptiles d'Europe Les Guides du naturaliste, Delachaux & Niestlé, p. 1-292.
  12. « Morphologie, organes des sens, reproduction et comportement alimentaire », sur Futura sciences planÚte.com (consulté le ).
  13. Jean-Marie Bouchard, « Le lézard des murailles (monographie) », sur Fondation "la main à la pùte.org, (consulté le ).
  14. Matthieu Berroneau, « Fiche technique sur l'identification des lézards "gris" d'Aquitaine », sur Faune aquitaine.org (CN052011) (consulté le ).
  15. « Les petits reptiles », sur hymenopterius.chez.com / "Le microcosme du Lomont (Franche-Comté)" (consulté le ), § "Les lézards".
  16. Pour développer cette comparaison entre les deux espÚces de lézard, consulter la section "Confusions" de l'article consacré au Lézard catalan.
  17. Pascal Dubois, « Lézard des murailles (Podarcis muralis) et Lézard catalan (Podarcis liolepis) : aide à la détermination », (consulté le ).
  18. Philippe Geniez et Marc Cheylan, « Identification du Lézard catalan » (consulté le ).
  19. « Le lézard des murailles », sur Quel est cet animal?.com, (consulté le ), § 4 Nota Bene, et § "QUELQUES CRITÈRES POUR DISTINGUER PODARCIS MURALIS ET PODARCIS LIOLEPIS", à la fin..
  20. Voir notamment les photos en gros plan et lĂ©gendĂ©es du paragraphe terminal "Identification par l'Ă©caillure" de ces deux pages du mĂȘme site : « le LĂ©zard des murailles », sur Coronella.free.fr, HerpĂ©tofaune de France et d'ailleurs, (consultĂ© le ), dernier §. Ainsi que : « le LĂ©zard catalan », sur Coronella.free.fr, HerpĂ©tofaune de France et d'ailleurs, (consultĂ© le ), dernier §.
  21. Voir notamment les schĂ©mas de disposition des Ă©cailles in : Jean-François Trape, Laurent Chirio et SĂ©bastien Trape, LĂ©zards, crocodiles et tortues : en Afrique occidentale et au Sahara, Marseille, IRD Éditions, Institut de recherche pour le dĂ©veloppement, , 503 p. (ISBN 798-2-7099-1726-1 (Ă©ditĂ© erronĂ©) et 978-2-7099-1726-1, lire en ligne), « Introduction Ă  l’herpĂ©tofaune », "L’écaillure des lĂ©zards", page 27.
  22. Delphine Bossy, « La vue des serpents », sur Futura-sciences.com, (consulté le ), introduction.
  23. « Le lézard des murailles peut survivre à un gel partiel de son corps », sur Zoom Nature.fr, (consulté le ).
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  42. (en) From Lankester’s Treatise on Zoology, after Marceau (trad. Source : TraitĂ© de Zoologie de Lankester, d'aprĂšs Marceau), Haemosporidia, vol. 12, EncyclopĂŠdia Britannica (11Ăšme Ă©dition), , p. 811, figure 7. CitĂ© dans : Bob Burkhardt, « Haemosporidia - Karyolysus lacertarum in the blood-corpuscles of Lacerta muralis », sur Wikimedia Commons, (consultĂ© le ), § Description et § Historique du fichier.
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  50. « Dictionnaire en ligne Provençal-Français-Provençal (graphie mistralienne) », sur freelang.com, (consulté le ), lézard (7 résultats).
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  52. Pierre Dominique Testa, association "l'Espai Miejournau", « lézard », sur Lexique Provencal.com (consulté le ).
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  56. (oc-provenc + fr) FrĂ©dĂ©ric Mistral (trad. par Mistral lui-mĂȘme), MirĂšio : texte provençal-français, Marcel Petit Ă©diteur, coll. « Culture provençale et mĂ©ridionale », 1980 (rĂ©Ă©dition en fac-simile) (ISBN 84-499-1411-6 et 84-499-1412-4, lire en ligne), pp. 78-79, Chant II, vers 433.
  57. (oc-provenc + fr) FrĂ©dĂ©ric Mistral (trad. par Mistral lui-mĂȘme), MirĂšio : texte provençal-français, Marcel Petit Ă©diteur, coll. « Culture provençale et mĂ©ridionale », 1980 (rĂ©Ă©dition en fac-simile) (ISBN 84-499-1411-6 et 84-499-1412-4, lire en ligne), pp. 260-261, Chant VII, vers 106. Le passage est citĂ© dans : « dicod'Òc - Lou Tresor dĂłu Felibrige » [« Dictionnaire occitan - Le TrĂ©sor du FĂ©librige »], sur Lo CongrĂšs.org, (consultĂ© le ), § LAGRAMUSO.
  58. Par exemple dans La grande barriÚre, Jean Giono, 15e texte du recueil de nouvelles : Solitude de la pitié, Gallimard, coll. « poche Folio », 1973 (rééd. de 1932), 190 p. (ISBN 978-2070363308 et 2070363309, présentation en ligne, lire en ligne), p. 160.
  59. Par exemple dans l'Ă©dition de poche suivante, illustrĂ©e par SempĂ© : Marcel Pagnol, La Gloire de mon pĂšre : Souvenirs d'enfance tome I, Éditions de Fallois ; Student Ă©dition, , 240 p. (ISBN 978-2877065078 et 2877065073). Il faut savoir que le propre manuscrit de Pagnol a aussi Ă©tĂ© Ă©ditĂ© : Marcel Pagnol, La gloire de mon pĂšre : Manuscrit, Éditions des Saints PĂšres, , 304 p. (ISBN 979-1095457411).
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