AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Saintongeais

Le saintongeais est un dialecte de la langue poitevine-saintongeaise, langue romane qui fait partie de la famille des langues d’oĂŻl, qui comprend Ă©galement le français.

Saintongeais
Saintonjhais
Pays France
RĂ©gion Charente (sauf l'est : Charente limousine, pays d'Horte, et sauf le nord-ouest : une partie du RuffĂ©cois et bordure d'oĂŻl du Confolentais), Charente-Maritime (sauf l'extrĂȘme nord : RĂ©, nord Aunis, Loulay, Aulnay), nord Gironde et environs de MonsĂ©gur en Gironde, l'extrĂȘme ouest de la Dordogne, la portion du Lot-et-Garonne proche de MonsĂ©gur.
Typologie SVO
Classification par famille
Codes de langue
Glottolog sant1407

Le saintongeais (saintonjhais) est la langue vernaculaire parlĂ©e dans les anciennes provinces d'Aunis, Saintonge et Angoumois. On l’appelle aussi le charentais ou encore le patois charentais. Les locuteurs sont dits patoisants.

Associé au poitevin au sein du poitevin-saintongeais, le saintongeais a été énuméré dans la liste des langues de France de la DGLFLF distinctement du poitevin entre 2007 et 2010. Depuis, il figure comme variété linguistique sous le libellé suivant : « poitevin-saintongeais, dans ses deux variétés : poitevin et saintongeais »[1].

Le saintongeais a fortement influencĂ© l’acadien et en consĂ©quence, par « ricochet », le cadien ; quant au quĂ©bĂ©cois, il a Ă©tĂ© influencĂ© par des langues telles que le normand, le francien et le poitevin[2].

Répartition géographique

Carte représentant l'aire linguistique du Saintongeais dans les Charente et le Nord-Gironde
Aire linguistique du Saintongeais

L’aire du saintongeais[3] couvre la quasi-totalitĂ© du dĂ©partement de la Charente-Maritime (sauf l'extrĂȘme nord : Ăźle de RĂ©[4] - [5], nord de l'Aunis[6], rĂ©gion de SurgĂšres et pointe de Saintonge montant vers Frontenay-Rohan-Rohan[7], rĂ©gions de Loulay et d'Aulnay[7] - [8]), l'ouest et le centre du dĂ©partement de la Charente (sauf le nord-ouest : RuffĂ©cois[9], et bordure d'oĂŻl du Confolentais : Le Bouchage et Pleuville en partie[10]), le nord du dĂ©partement de la Gironde avec son Pays Gabay (comprenant la totalitĂ© des anciens cantons de Saint-Ciers-sur-Gironde, Blaye, Saint-Savin et GuĂźtres, la quasi-totalitĂ© de l’ancien canton de Coutras, la moitiĂ© nord de l’ancien canton de Lussac et l’extrĂ©mitĂ© nord des anciens cantons de Bourg, Saint-AndrĂ©-de-Cubzac, Fronsac et Libourne)[11] et ses enclaves saintongeaises de la petite Gavacherie autour de MonsĂ©gur dans l'Entre-deux-Mers[11](dĂ©bordant sur le Lot-et-Garonne[11]) et autrefois du Verdon[12], et enfin l'extrĂȘme Ouest de la Dordogne aux alentours de La Roche-Chalais[12] - [13].

Classification

Les langues d'oĂŻl selon Henriette Walter (1988).
Les langues d'oĂŻl selon Marie-Rose Simoni-Aurembou (2003).

Depuis 1831[14], et mĂȘme dĂšs 1640[15], le saintongeais est associĂ© au poitevin au sein d'une mĂȘme langue poitevine-saintongeaise, association confirmĂ©e par les publications d'universitaires des universitĂ©s de Liverpool[16], Angers[17], Poitiers[18] - [19], Lyon[20], Nantes[21], Clermont-Ferrand [22], et Caen [23], ou de l'Institut national de la langue française de Nancy[24].

En amont de ces travaux d'universitaires (dont deux Ă©manent de Charentais[16] - [23], deux de VendĂ©ens[17] - [21] et deux de Haut-Poitevins)[18] - [19], parmi les premiers Ă  grouper parler poitevin et saintongeais en une mĂȘme langue, on trouve surtout des Ă©rudits saintongeais tant de Charente-Maritime[25] que de Charente[26].

Depuis 1905 [27] on donne le nom de poitevin-saintongeais à ce groupement du poitevin et du saintongeais. Auparavant on donnait (dans la littérature spécialisée) le nom de « poitevin » (au sens large) à ce groupement du poitevin et du saintongeais[28] - [29] - [30] - [31].

Analyse lexicale: En 1926 le linguiste charentais Adolphe-Louis Terracher, nĂ© Ă  Vindelle en Charente, universitĂ© de Liverpool puis Strasbourg, auteur d'une thĂšse sur Les aires morphologiques dans les parlers populaires du Nord-Ouest de l'Angoumois, caractĂ©rise l'ensemble linguistique poitevin et saintongeais en ces termes : « Il suffit de parcourir les cent premiĂšres cartes de l’Atlas linguistique de la France de MM. GilliĂ©ron et Edmont pour s’apercevoir que les parlers du Centre-Ouest (Poitou, Aunis, Saintonge et Angoumois) gardent, aujourd’hui encore et Ă  les prendre d’ensemble, une indĂ©niable originalitĂ©. Comme toutes les originalitĂ©s, elle s’affirme dans ce qu’ils ont en propre, dans ce qui ne se retrouve normalement ni au nord de la Loire (Touraine et Anjou), ni aux lisiĂšres occidentales du Massif Central (Limousin et PĂ©rigord), ni au sud de la Gironde et de la Dordogne (Gascogne), Ă  savoir : des termes spĂ©ciaux (tels que breliĂšre, anse de panier, ou borde, arĂȘte de poisson), des dĂ©placements trĂšs particuliers d’accent (par exemple, dans les troisiĂšmes personnes du pluriel des verbes : i devant, ils doivent ; il avant, ils ont), etc. Mais cette originalitĂ© est faite encore – et pour une part tout aussi importante sans doute – de l’accord qu’offrent alternativement ces parlers, soit avec ceux de l’ouest de la langue d’oĂŻl (de la Manche Ă  la Gironde rĂšgne le type j’allons, nous allons, tandis que le Limousin emploie n’ ou nous comme pronom sujet des premiĂšres personnes du pluriel, que le Midi n’exprime pas ; aller, avoine
 s’y opposent Ă  ana, civada
 du sud et de l’est), - soit avec ceux de la langue d’oc (des PyrĂ©nĂ©es Ă  la Loire abeille contraste avec l’avette tourangeau et angevin et la mouche Ă  miel du Berry et de l’OrlĂ©anais ; fisson, aiguillon de guĂȘpe, vergne, aune, se disent aussi en Limousin et au Midi, mais ne dĂ©passent guĂšre la Loire au nord ; cf. encore les types français aile, tel, brebis
 qui sont, dans les pays d’ « au-delĂ  Loire », ale, tau, oueille
) »[16].

Analyse phonĂ©tique: En 1960 le linguiste Jacques Pignon, nĂ© Ă  LatillĂ© dans la Vienne, (universitĂ© de Poitiers puis Sorbonne), dans sa thĂšse : L'Ă©volution phonĂ©tique des parlers du Poitou (Vienne et Deux-SĂšvres) dit dans sa conclusion « Il est Ă©vident que l’évolution phonĂ©tique des parlers poitevins et celle des parlers saintongeais est Ă  peu prĂšs parallĂšle. Ils constituent, Ă  l’ouest du domaine gallo-roman, une aire originale oĂč se rencontrent, d’une part, traits d’oc et traits d’oĂŻl, de l’autre quelques dĂ©veloppements particuliers, inconnus dans les provinces limitrophes situĂ©es au Nord et au Sud» expliquant avoir trouvĂ©[18] :

  • 16 traits absents du français mais communs au poitevin et aux parlers du nord-ouest (Touraine, Anjou, Maine, Haute-Bretagne et parfois Basse-Normandie) dont 5 communs avec le saintongeais et 5 l'Ă©taient autrefois,
  • 2 traits absents du français moderne (prĂ©sents autrefois en français) mais communs au poitevin et aux parlers du nord-ouest, les 2 Ă©tant communs aussi avec le saintongeais,
  • 7 traits absents du français et des parlers du nord-ouest, mais particuliers au poitevin, tous les 7 communs avec le saintongeais,
  • 16 traits absents du français et des parlers du nord-ouest, mais communs au poitevin et Ă  l'occitan, tous les 16 communs avec le saintongeais.

Analyse dialectomĂ©trique : En 2003, le linguiste Hans Goebl, de l'universitĂ© de Salzbourg, publie son analyse dialectomĂ©trique de 1421 cartes de l'Atlas linguistique de la France. Au niveau de l'analyse supra-dialectale (carte 20) il montre que le domaine d'oĂŻl se divise en plusieurs groupes : picard-wallon, lorrain-franc-comtois-bourguignon-morvandiau... et poitevin-saintongeais. À un niveau plus fin, celui de l'analyse dialectale (carte 22), les groupes se scindent : picard d'un cĂŽtĂ© et wallon de l'autre, bourguigon-morvandiau sĂ©parĂ© du franc-comtois et du lorrain... mais le poitevin-saintongeais reste un bloc, constituant une unitĂ© dialectale de mĂȘme niveau que le picard, le champenois, le lorrain, le franc-comtois ou le bourguigon-morvandiau... À ce niveau d'analyse le groupe normand-gallo-angevin n'est toujours pas scindĂ© mais le serait Ă  un niveau plus fin encore (carte 21)... oĂč le poitevin-saintongeais reste lĂ  encore un bloc[32].

Limite nord et limite interne : En 2010, Éric Nowak, synthĂ©tisant les donnĂ©es disponibles dans les Atlas dont celui du CNRS et les divers monographies et travaux universitaires, met en Ă©vidence l'existence :

  • d'un faisceau de 10 limites morphologiques et phonĂ©tiques, constituant la limite nord du poitevin, et du poitevin-saintongeais, par rapport aux parlers du Nord-Ouest (angevin, etc.), passant par le Pays de Retz, Le Choletais, le Thouarsais, le Loudunais et le ChĂątelleraudais,
  • d'un faisceau de 4 limites morphologiques et phonĂ©tique, donc plus rĂ©duit que le prĂ©cĂ©dent (et relativisable sur le plan diachronique c'est-Ă -dire Ă  nuancer plus on remonte dans le temps) constituant la limite interne entre poitevin et saintongeais, passant aux alentours de Rochefort, Saint-Jean-d'AngĂ©ly et Saint-Amant-de-Boixe[3].

Liste des langues de France : Cependant, entre et , Ă  la suite d’une campagne d’un collectif pour la dĂ©fense de l’identitĂ© saintongeaise, le saintongeais apparaĂźt en propre dans la liste des langues d’oĂŻl de la DĂ©lĂ©gation gĂ©nĂ©rale Ă  la langue française et aux langues de France (DGLFLF), au dĂ©triment du poitevin-saintongeais[33]. Mais dĂ©but 2010, le libellĂ© « poitevin-saintongeais » rĂ©apparaĂźt dans « ses deux variĂ©tĂ©s : poitevin et saintongeais »[34]. Ce regroupement a suscitĂ© des rĂ©actions hostiles d’un collectif pour la dĂ©fense de l’identitĂ© saintongeaise[35] - [36], mais la DGLFLF n’a pas revu sa position.

Orthographe

L'écriture en saintongeais fait le plus souvent appel à autant d'orthographes qu'il y a d'auteurs, faute de norme graphique largement diffusée ou acceptée. Ces orthographes « patoisantes » se basent souvent sur les solutions orthographiques du français[37].

Pourtant, durant le dernier tiers du XXe siĂšcle plusieurs normes graphiques (« orthographes ») ont Ă©tĂ© successivement et/ou concurremment Ă©laborĂ©es pour le saintongeais, sans se limiter Ă  une variĂ©tĂ© (toutes ces graphies normĂ©es ayant Ă©tĂ© conçues d'emblĂ©e pour ĂȘtre utilisĂ©es aussi bien pour le poitevin que le saintongeais) : graphie de Jacques Duguet (1971), graphie SEFCO premiĂšre version (1978), graphie SEFCO seconde version (1992), graphie Pierre Bonnaud (1982), graphie UPCP phonĂ©tique dite « localisĂ©e » (1982), graphie UPCP diasystĂ©mique dite « normalisĂ©e» (1989). Voir les dĂ©tails au chapitre Codification>Orthographe>Normes graphiques, de la page : poitevin-saintongeais.

La derniÚre de ces graphies, dite « normalisée», s'écartant beaucoup des habitudes du français, cristallise autour d'elle beaucoup d'opposition[38]. Vulgarisée sous le nom d'« orthographe normalisée du poitevin-saintongeais » elle est parfois dans le grand public confondue avec la notion de « poitevin-saintongeais » qui n'a pourtant rien à voir[38] (voir chapitre « Classification » ci-dessus).

La culture de la langue saintongeaise

XIIe siĂšcle, XIIIe siĂšcle et XIVe siĂšcle

Textes littéraires : l'occitan avant le saintongeais :

  • Le domaine actuellement linguistiquement saintongeais s'est Ă©veillĂ© Ă  la littĂ©rature en occitan. Pour preuve les troubadours Rigaud de Barbezieux en Sud-Charente (fin du XIIe siĂšcle), Renaud et JaufrĂ© de Pons en Sud-Charente-Maritime (XIIIe siĂšcle) et JaufrĂ© Rudel de Blaye en actuel Pays gabaye - Gironde saintongeaise - (au XIIe siĂšcle),
  • On considĂšre parfois, Ă  tort, que les plus anciens tĂ©moignages d'Ă©crits en saintongeais remontent au XIIIe siĂšcle. Connus sous le nom de « Chroniques saintongeaises », ces Ă©crits se divisent en « Turpin saintongeais » (dit aussi « Turpin interpolĂ© » et « pseudo-Turpin » qui est une version saintongeaise de la Chronique du Pseudo-Turpin) et « Tote l'istoire de France ». Or, ces Ă©crits, mĂȘlĂ©s de français sous l'influence des copistes (proportion d'ancien français plus grande plus la copie est rĂ©cente[39]) sont un tĂ©moignage de la langue vulgaire de la Saintonge de l'Ă©poque, c'est-Ă -dire un parler de type occitan[39], et non en saintongeais d'oĂŻl tel que nous le connaissons[40] - [41]. La confusion vient du fait que dans les Ă©tudes relatives Ă  ces textes anciens on a utilisĂ© le mot « saintongeais » pour dĂ©signer l'ancien parler occitan de la Saintonge, pourtant bien diffĂ©rent du saintongeais actuel. Le Guide du PĂšlerin de Saint-Jacques-de-Compostelle, Ă©crit au XIIe siĂšcle, distingue bien l'ancien saintongeais comme la premiĂšre langue romane en allant vers le sud[42].

Aucun autre écrit littéraire n'a été retrouvé jusqu'au XVIIIe siÚcle[43].

Textes non littéraires : encore l'occitan mais déjà le saintongeais :

  • Dans le Sud-Est de la Charente on trouve au XIIe siĂšcle une charte rĂ©digĂ©e en occitan, La Charte du Mas Verlaine (Barbezieux), mais dans l'ouest-nord-ouest des Charentes Le Coutumier d’OlĂ©ron datant de la (seconde moitiĂ© du XIIIe siĂšcle ou premiĂšre moitiĂ© du XIVe siĂšcle), et Le Terrier du grand fief d’Aulnis (milieu du XIIIe siĂšcle) sont en langue d’oĂŻl marquĂ©e de traits saintongeais (communs avec le poitevin)[40] - [41].

XVIIIe siĂšcle

Un recueil anonyme composĂ© de trente-neuf piĂšces en vers, dont dix-huit en patois saintongeais, a Ă©tĂ© attribuĂ© Ă  Jacques Besse, qui fut curĂ© d’Annepont, prĂšs de Taillebourg en Charente-Maritime, jusqu’à sa mort en 1771[44] - [45]. Il est publiĂ© en 1970 par Jacques Duguet[46].

Le journal Annonces et affiches des provinces de Saintonge et d’Angoumois est fondĂ© en 1786 par François Bourguignon dit Bourignon, puis renommĂ© Journal de Saintonge et d’Angoumois. Il publie parmi d’autres articles des Ă©crits en patois. Les auteurs sont Jean Vanderquand, curĂ© de GĂ©mozac, François-Alexis de Meschinet, son neveu, l’abbĂ© Alexandre de Meschinet enseignant au petit sĂ©minaire de Montlieu.

L'abbĂ© Augustin Rainguet crĂ©e au petit sĂ©minaire de Montlieu une vĂ©ritable Ă©cole et une graphie trĂšs simple. Les bulles papales sont traduites en saintongeais, des spectacles en patois sont montĂ©s, des chansons sont Ă©crites dont la plus cĂ©lĂšbre est celle de d’Alexandre de Meschinet, la Chanson de Robineau et son fils visitant le petit sĂ©minaire de Montlieu[47].

XIXe siĂšcle

Les dessins saintongeais de Barthélemy Gautier, (Pons, - ibid., ) marquent cette époque, une anthologie de ces dessins a été éditée en 1992.

  • Jean Condat alias Jean Chapelot, (Vindelle 1824 – Bordeaux 1908), commence Ă  publier en 1871 des histoires en saintongeais de l’Angoumois central, riche en particularismes du saintongeais oriental, rĂ©unis en deux tomes parus en 1876 et 1877 : Les Contes balzatois.
  • Marc Marchadier alias Pierre Lagarenne, (Verteuil-sur-Charente 1830 – Cognac 1898), nĂ© en RuffĂ©cois oĂč l'on parle poitevin, s'initie au saintongeais des environs de Cognac[48] qu'il distingue de celui de Jarnac[49]. Ses Ă©crits sont rĂ©unis et publiĂ©s par Alexis Favraud en 1903.
  • Les revues humoristiques sont nombreuses dont Fariboles saintongheaises crĂ©Ă©e en 1878, le Rigolo crĂ©Ă© en 1882, les Gens d’cheu nous, crĂ©Ă© en 1895.
  • Pierre JĂŽnain (GĂ©mozac 1799 - Royan 1884) Ă©crit entre autres des piĂšces comiques et il est l’auteur du Dictionnaire du Patois saintongeais, imprimĂ© Ă  Royan, en 1879.
  • Arthur ÉveillĂ© (Saintes 1835- Chermignac 1900) publie en 1887 un Glossaire saintongeais : Ă©tude sur la signification, l’origine et l’historique des mots et des noms usitĂ©s dans les deux Charentes. Le sĂ©rieux de ce document en fera une des principales sources de Georges Musset pour son propre glossaire.
  • Georges Musset (ThairĂ© 1844-1928) historien dont les publications sur l'histoire locale sont nombreuses, linguiste, laisse un remarquable Glossaire des parlers et patois de l'Aunis et de la Saintonge.

Du début du XXe siÚcle à nos jours

Portrait de GoulebenĂšze

La culture de la langue saintongeaise gagne un fort regain au XXe siĂšcle, notamment par le lancement du journal le Subiet (sifflet en charentais) est fondĂ© en 1901, Ă  Matha, par Octave Daviaud. L'annĂ©e qui suit, le docteur Athanase Jean monte sa piĂšce la MĂ©rine Ă  Nastasie, toujours jouĂ©e. NĂ©anmoins le le plus grand promoteur du parler charentais fut le barde saintongeais GoulebenĂ©ze, relayĂ© par Odette Comandon, auteur de comĂ©dies et de contes, actrice et conteuse patoisante. L’AcadĂ©mie de Saintonge se crĂ©e en 1957. Raymond Doussinet publie en 1958 Le Patois savoureux de Saintonge, puis en 1963 le Paysan Saintongeais dans ses bots, suivi des Travaux et Jeux en vieille Saintonge en 1967 et de La Grammaire saintongeaise en 1971.

Une association, la SEFCO (Société d'ethnologie et de folklore du centre-ouest), fait encore vivre la langue régionale à travers cette revue, Le Subiet, et Le Subiochon. La SEFCO publiera dans sa revue Aguiaine de nombreuses études sur le saintongeais, en particulier sous les plumes de Pierre Bonnaud, Freddy Bossy et Jacques Duguet.

La revue Xaintonge, crĂ©Ă©e en 1997, est publiĂ©e deux fois par an. Ses articles sont soit en saintongeais, soit en français[50]. En 2010, elle publie la fin de son Grand lexique du Patois charentais avec plus 30 000 mots et expressions et prĂšs de 1 000 photos.

Aujourd'hui, le saintongeais est surtout parlĂ© par les anciens et on l’entend encore sur les foires[51]. Il est aussi utilisĂ© par les jeunes gĂ©nĂ©rations comme signe de ralliement Ă  la culture saintongeaise. On le trouve encore dans des spectacles, des revues, des Ă©missions de radio. Certains mots issus du saintongeais sont encore utilisĂ©s dans la rĂ©gion. Des mots comme la since (serpillĂšre) sont si rĂ©pandus qu'ils peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s Ă  tort comme des mots de français.

Les spectacles restent trĂšs apprĂ©ciĂ©s, que ce soit les compagnies thĂ©Ăątrales (BuzotiĂąs de Jhonzat, Soubrants de Saint-Simon de Pelouaille, Vestugheons de ChatignĂąt, Durathieurs de Haute-Saintonge, DĂ©jhouquĂ©s de l’üle d’OlĂ©ron, les Branle-Mijhot...), les conteurs (le Grand Simounet, Peulouc, La Mounette des ChĂ©rentes, Nono Saut’ Palisse, ChĂągne dret, CĂ©lĂ©stin Beurdassou, Francine Besson, Piqthiu, Pierre PĂ©ronneau, Charly Grenon, Albertine Pissedru, Nestor BiroulĂąt (Jean Dumousseau) , Birolut, et bien d'autres encore...), les danseurs (BatĂ©gails de Saintonge, les Ballerits de Saintonge, Gars d'au Pays-Bas) ou les rockeurs (Les Binuchards).

Le saintongeais est bien présent. Les écrits le concernant sont trÚs nombreux[52].

La fin des annĂ©es 2000 et le dĂ©but des annĂ©es 2010 voit la publication coup sur coup des Ɠuvres en saintongeais de GĂ©rard Sansey alias « Jheantit d’la Vargne » (2008), Jean-Pierre Coutanceau alias « PeĂ»louc » (2009), Ludovic Nadeau (2009), Bruno Rousse alias « Nono saute-Palisse » (2010), Georges Chapouthier (2010), Lucie MĂ©min (2011), Josette GuĂ©rin-Dubois (2011), Jacques-Edmont Machefert (2011), Charly Grenon (2011), Jean-Claude Lucazeau (2011), Pierre Perronneau (2011), RĂ©gis Courlit alias « ChĂągne Dret » (2012), et dHubert Rouger alias « Le jhavasson » (2013).

En 2013 deux Ă©quipes diffĂ©rentes font en sorte que Tintin parle saintongeais, les uns dans L'IlĂąte nĂšgue, la traduction de L'Île noire de HergĂ©, et les autres dans Les 7 Boules de cristĂ u, traduction de Les 7 Boules de cristal du mĂȘme auteur. En 2015, c'est au tour du capitaine Haddock de se lancer dans les dĂ©saventures avec Charboun apilotĂ©

Prononciation

  • Les digrammes jh et gh (devant e et i) se prononcent en saintongeais avec une forte expiration[53], [ʔ] (coup de glotte ou occlusive glottale n'existant pas en français contemporain, mais existant notamment en arabe, la hamza ŰĄ et dans une partie de l'Auvergne [54]; ce son existe d'ailleurs en tahitien et dans certaines variĂ©tĂ©s de l'anglais). Par exemple : « monjhĂšte » se prononce [mɔ̃ʔet], « parlanjhe » se prononce [parlɑ̃ʔ], « jh'avons manghĂ© dau ghigourit », nous avons mangĂ© du gigouri.
  • th note le son k mouillĂ©, intermĂ©diaire entre k et t [cjˀ] : exemple : thieu drĂŽle.
  • L'h au dĂ©but d'un mot est toujours muette: tu devris bĂązi d'honte, grand-t-haĂŻssab', tu devrais mourir de honte, grand vaurien.
  • Le groupe de sons « ien » est rendu par « eun » [Ɠn] en saintongeais occidental et central; par exemple, « un cheun » pour « un chien », « un reun » pour « un rien ». En saintongeais oriental il est rendu par « ein » qui est l'ancienne forme saintongeaise (et poitevine) d'avant sa dĂ©nasalisation en « eun ». Ce que nous confirme Doussinet : « À la fin du siĂšcle dernier, le chien Ă©tait le chein Ă  Cognac[55]. » On retrouve encore « chein » en saintongeais moderne oriental (centre Charente)[56] et en saintongeais moderne sud oriental (nord-est Gironde)[56] - [57].
  • [wa] peut correspondre Ă  [e] : par exemple « droit » se dit dret.
  • Le r est lĂ©gĂšrement roulĂ© [r].
  • Le i est lĂ©gĂšrement ouvert. Ex: « utile » se prononce [ytÉȘl].
  • Chez bon nombre de locuteurs, le e ouvert [ɛ] n'existe pas. Il est remplacĂ© par le e fermĂ© [e] dans toutes les positions, mais seulement en syllabe ouverte. Ainsi « lait » se prononce [le], « paisible » devient [pezÉȘb]. Par contre le ĂȘ ou Ăš (en syllabe fermĂ©e) est lĂ©gĂšrement exagĂ©rĂ© et diphtonguĂ©; ainsi « crĂšme » se prononce [kraÉ›ÌŻm], « Marennes » se prononce [maraÉ›ÌŻn].

Grammaire

  • La tournure interrogative « est-ce que » + proposition assertive, majoritaire en français parlĂ©, est pratiquement absente, au profit de l'inversion du sujet.
  • La conjugaison de nombreux verbes au prĂ©sent se fait par l'adjonction du suffixe [ĂŁ] (ant) au radical Ă  toutes les personnes.
  • La conjugaison de nombreux verbes au passĂ© se fait en employant l'auxiliaire « avant » suivi du participe passĂ© du verbe Ă  toutes les personnes.
  • La rĂ©fĂ©rence grammaticale reste La Grammaire saintongeaise de Raymond Doussinet (CF 1971 - Éditions Rupella)

Quelques mots ou expressions toujours utilisés

  • Abeurnoncio, Brenouncio, ou encore Brenoncio : pour marquer refus, rĂ©pugnance, ou tout simplement pour rythmer la conversation; cette exclamation populaire est issue du latin liturgique « abrenuntio tibi, Satanas » (je renonce Ă  toi, Satan)[58].
  • AcabassĂ© : meurtri, fatiguĂ©, Ă©puisĂ© physiquement ou moralement.
  • Acacher : enfoncer en appuyant trĂšs fort (par exemple : acache su' quette pĂ©dale: appuie plus fort sur la pĂ©dale, ou acacher le bouchon d'une bouteille).
  • Acertainer : affirmer
  • Achaler : accabler de chaleur
  • Achet : ver de terre (lombric)[56]; Burgaud des Marets a Ă©crit des recueils de poĂ©sies restĂ©s cĂ©lĂšbres : In p'tit pilot d'achet. Variantes : lachet localement en saintongeais mĂ©ridional (sud Charente et sud-ouest Charente-Maritime)[56]; achet' (avec t sonore) localement en saintongeais mĂ©ridional (sud Charente, sud Charente-Maritime, nord Gironde)[56]. Synonymes: bouset' (nord Libournais)[56], bouit' (OlĂ©ron)[56] et bouic' (presqu'Ăźle d'Arvert)[56].
  • Ajasse ou ajhasse ou ageasse : pie (l'oiseau), ou femme jacassante.
  • Affaire : truc
  • Amuser ('s) : s'attarder, flĂąner; Ă  rapprocher de muser.
  • AprĂšs, ĂȘtre aprĂšs : s'employer Ă  un travail; ĂȘtre aprĂšs tailler la vigne, ou faire la lessive, etc.; signifie Ă©galement : ĂȘtre aprĂšs quelqu'un, soit pour s'en venger, l'amener Ă  la raison, ou encore ĂȘtre aprĂšs ine fumelle (une femme, une fille) pour tenter de la sĂ©duire, la conquĂ©rir.
  • Asteur ! : littĂ©ralement, À cette heure !, mais cette interjection a le sens que le locuteur veut. Comme le « tĂš » occitan. Asteur est un mot fondamental en charentais, et pourtant on le retrouve un peu partout en France, jusqu'en Belgique et au Canada mĂȘme. Variante astour en saintongeais mĂ©ridional (Barbezilien, Nord Libournais, Blayais)[59]. Variante « avour » localement en saintongeais septentrional[60] - [61]. L'abbĂ© gabaye Charles Urgel (1876-1947) explique tout Ă  ce sujet, ce qu'il explique pour le gabache=gabaye valant ici pour tout le saintongeais : « Asteure transpire son origine moderne. Astoure est certainement plus antique, car les Gabaches disaient jadis oure pour heure. Les français modernes seuls disent heure. NĂ©anmoins ces deux expressions [asteure et astoure], Ă  des Ăąges diffĂ©rents sont des emprunts ou chanfroisements. La marque en est dans la particule st (cette) insĂ©rĂ©e dans le corps du mot. Or cette n'est pas un mot gabache; le gabache dit thiele ou thiette. Ce sont donc des mots d'emprunt l'un et l'autre [asteure et astoure]. Le seul mot vrai, non suspect d'origine et qui paraĂźt le plus puriste, le plus antique, c'est avoure[57]. »
  • Arocher : arracher, enlever
  • Baignassout : touriste qui ne frĂ©quente que la cĂŽte.
  • BaĂŻne : trou d'eau ou flaque sur plage cĂŽte sableuse (mot d'origine gasconne).
  • Balerit : faucon crĂ©cerelle. EmployĂ© aussi pour dĂ©signer l'Ă©pervier (l'oiseau).
  • Barrer la porte : fermer Ă  clĂ©. Vient des anciennes fermetures fermĂ©es avec une barre intĂ©rieure.
  • Battre : le temps des batteries, de battre « taper ». Donner manuellement ou mĂ©caniquement des chocs pour extraire le grain de son enveloppe aprĂšs la moisson (le battage).
  • Beluger ou belujher : bouger, remuer sans cesse
  • BenĂšze ou beun'aise : heureux, bien-aise, le fait de se sentir bien (dĂ©formation de « bonne aise »).
  • Bespagne : maĂŻs (dĂ©formation de blĂ© d'Espagne ?).
  • Beugner ou bugner : cogner
  • Beurgot : le frelon
  • Beurnocion ! : horreur ! (exclamatif)
  • Beurouette : brouette
  • Binloin : Saintongeais qui a quittĂ© la rĂ©gion mais qui y reste toujours trĂšs attachĂ©; vocable inventĂ© Ă  partir de surnoms de patoisants
  • Bique : chĂšvre[56]. Synonymes chebre en saintongeais oriental (rĂ©gion d'AngoulĂȘme, est Barbezilien, localement en Cognaçais), et chievre (localement en Cognaçais)[56].
  • BoisillĂ© : dĂ©signe le saintongeais de l'intĂ©rieur des terres, par opposition au cul salĂ©[62].
  • Bordasser : parler avec un dĂ©bit abondant et rapide, qui rappelle le rythme d'un couvercle qui tremblote par-dessus de l'eau en Ă©bullition (ex : « bordasser comme une lessiveuse »)
  • Borde : une arĂȘte de poisson; mais Ă©galement une modeste mĂ©tairie, et borderie, une borde encore plus discrĂšte
  • Bordoirer ou beurdouĂ©rer : Ă©taler, salir
  • Bots : sabots
  • Boueux : Ă©boueurs
  • Bouillard : pluie violente, abat d'eau
  • Bouiner : faire, « boutiquer ». Qui qu'tu bouines ? Qu'est-ce tu fais ? Qu'est-ce que tu « boutiques » ? S'adresse Ă  quelqu'un de lent, qui traĂźne. Terme utilisĂ© en gallo et en poitevin notamment.
  • Bouite : synonyme de ver. DĂ©signe les petits vers apparaissant pendant la dĂ©composition.
  • Bourre ou bourrier : (masc., poussiĂšre). DĂ©signe plus particuliĂšrement le tas de poussiĂšre lorsque l'on passe le balai.
  • Buffer : souffler, respirer fort, venter (occitan bufar).
  • BughĂ©e : « Faire la bughĂ©e » : faire la lessive
  • Cagouille : l'escargot Petit-Gris. Les charentais sont souvent appelĂ©s cagouillards. L'escargot est emblĂ©matique de la Charente. De plus, la supposĂ©e lenteur des charentais, telle celle de l'escargot, est proverbiale.
  • Canet : canard
  • Cassotte : rĂ©cipient avec manche tubulaire pour servir de l'eau en la puisant dans un seau
  • Chat-foin : fouine
  • Chaline : se dit d'un temps orageux avec Ă©clair de chaleur
  • Chapia : chapeau, variante chapĂš en saintongeais sud oriental (nord-est Gironde)[57]
  • ChĂ©ti ou chĂ©ty : du latin captivus, prisonnier de guerre, mais alors que le français chĂ©tif retient la misĂšre physique, le charentais dĂ©crit par lĂ  le blagueur, la canaille, mĂ©chant, l'habile qui prend parfois des libertĂ©s avec la morale. D'oĂč des formulations Ă©tonnantes comme te vla donc grand chĂ©ty
  • Cheun : chien, variante Chein en saintongeais oriental (centre Charente)[56] et en saintongeais sud-oriental (nord-est Gironde)[56]
  • Chocolatine : pain au chocolat, mot français (Sud-Ouest).
  • Choper : attraper
  • Coluche : canard, cane (coluchon : jeune canard)
  • Contre-vent : contrevent (mot français), volet
  • Cougnat, le cougnat : Cognac, le cognac
  • Couniller : ne rien faire, tourner en rond, comme un lapin (occitan : conilh). Qu'est-ce que tu « counilles » ? S'adresse Ă  quelqu'un qui traĂźne, qui hĂ©site.
  • CoutiĂą, CoutĂą : un couteau, variante coutĂš en saintongeais sud oriental (nord-est Gironde[57] - [56] et sud Charente[56]) pouvant ĂȘtre diphtonguĂ© en coutĂšye en saintongeais sud oriental (nord-est Gironde)[56]
  • Crocheter : accrocher
  • Cul salĂ© : terme de français rĂ©gional dĂ©signant un habitant du littoral de la Saintonge (en rĂ©fĂ©rence aux marais salants)[62] ; en saintongeais, l'on parlera plus volontiers de Thiu salĂ©
  • DĂąil : une faux (occitan dalha(f)/dalh(m))
  • DĂ©badigouler : dire, Ă©noncer sans trop comprendre ce qu'on dit et/ou sans qu'on vous comprenne. « DĂ©badigouler la grand messe » : dire la messe.
  • DĂ©baucher : quitter le travail le soir (et embaucher pour commencer le travail le matin)
  • De mĂȘme : de cette façon, comme ça, exemple: ça marchera bien de mĂȘme; cela fonctionnera bien de cette façon
  • Douner : donner
  • Le drĂŽle et la drĂŽlesse : le fils et la fille (mot que l'on retrouve en occitan : drĂČlle signifiant « enfant » dans cette langue). Par extension, un drĂŽle ou une drĂŽlesse sera un garçon ou une fillette, en gĂ©nĂ©ral.
  • Ébouiller : Ă©craser
  • Éguiade[63], Ă©quiade [64], Ă©clade, Ă©glade : prĂ©paration culinaire faite de moules rangĂ©es les unes contre les autres et cuites sous un feu, souvent d'aiguilles de pin.
  • Éloise : Ă©clair — « Coum ine Ă©loise » (« comme un Ă©clair ») est la devise des sapeurs-pompiers de la Charente-Maritime.
  • Éloiser : (intraduisible car aussi bien Ă©clairage par Ă©clats qu'action rapide) O Ă©loise, ça Ă©loise : des Ă©clairs dĂ©chirent le ciel, il y a de l'orage. Éloiser est Ă©galement utilisĂ© en Charente dans le domaine du football pour dire : dĂ©gager et pour un vĂ©hicule qui dĂ©marre trop rapidement.
  • S'engouer : s'Ă©trangler, avaler de travers
  • Embaucher : aller travailler — « j'embauche Ă  huit heures et je dĂ©bauche Ă  cinq heures ».
  • Entrauper, s'entrauper : faire un faux mouvement qui fait perdre l'Ă©quilibre.
  • Fi : fils
  • Fillatre : le petit-fils
  • Frairie : fĂȘte foraine
  • FrĂ©chin : odeur d'Ɠuf (frais, mais trop longtemps exposĂ© Ă  l'air)
  • Friquet : Ă©cumoire.
  • Garouil : maĂŻs.
  • Galer : une plante gale quand elle est envahissante comme la gale.
  • Garrocher : jeter
  • Gassouiller : jouer avec l'eau d'une bassine ou d'une flaque, Ă©clabousser. On dit aussi sagouiller ou cassouiller (gassouille : flaque).
  • Gavagner : gaspiller
  • Faire godaille : faire chabrot, c'est-Ă -dire mettre du vin (blanc ou rouge) dans le reste de bouillon de soupe, variante godale en saintongeais mĂ©ridional (nord-ouest Gironde) et en saintongeais sud-oriental (nord-est Gironde)[56]
  • Goret : porc, cochon et gorette pour une truie (voir aussi une « treue »). L'emploi se doit d'ĂȘtre suivi de « sauf vout' raspect » sinon le mot est insultant.
  • Goule : visage, bouche (une fine goule : un gourmet), Ă©galement français rĂ©gional dans plusieurs dialectes.
  • GoĂ»nasse : faible goĂ»t.
  • GoĂ»nassier ou gougnafier : mauvais cuisinier, plus largement personne sans intĂ©rĂȘt, un goujat.
  • GrĂąler : brĂ»ler, cramer, griller.
  • Grignou : clochard, personne sale ou Ă  l'hygiĂšne douteuse. Être habillĂ© en grignou : mettre de vieux vĂȘtements usĂ©s, pour aller ramasser les cagouilles, par exemple.
  • Grolle : corbeau (occitan graula)
  • GuedĂ© : rassasiĂ©
  • Gueunasse : diarrhĂ©e, grippe, « une bonne crĂšve »
  • Guetter : surveiller que quelqu'un ne le prenne pas. « Tu me guettes mes affaires ? »
  • Jhavasser : jacasser, d'oĂč le surnom d'Odette Comandon
  • jhe, jh' : je et nous. Variante je, j' en saintongeais sud-oriental (nord-est Gironde)[56]
  • Jhau ou gheo : coq
  • Jobrer : asperger, salir
  • Jhouque : perchoir Ă  volaille.
  • Langrotte, angrotte : petit lĂ©zard gris familier, synonyme angroise en saintongeais oriental (centre Charente et sud Charente)[56]
  • Loche : limace
  • Mardoux et mardouze : merdeux et merdeuse
  • Marienne : la sieste (« mĂ©ridienne »)
  • Mei : plus
  • MouĂ©, mĂ© : moi[65]
  • Migeot, mijheot ou mijhet : pain trempĂ© dans du vin, sucrĂ© ou non, remplaçant la soupe l'Ă©tĂ©.
  • MillĂą : millas, gĂąteau style polenta Ă  base de farine ou semoule de maĂŻs (dans tout le Sud-Ouest)
  • Mitan : milieu, ex. : « dans tieu mitan » = dans ce lieu, au milieu de cet endroit
  • Mongettes, monjhettes[66] ou mogettes : (Ă©galement en VendĂ©e et dans tout le Sud-Ouest), parfois prononcĂ© « moyette » : haricot blanc de type lingot ou soisson (« mogette piate », plate). Mogette en aiguille : haricot vert ou beurre. De l'occitan « mongeta » (haricot).
  • Monia : moineau
  • Mouiller : pleuvoir
  • NĂątre : teigneux, mĂ©chant. Prononcer Ă  peine le r. (NĂątretĂ© = mĂ©chancetĂ© sournoise)
  • NĂšgue : noir, ex: bolet tĂȘte de nĂšgue
  • Neu : nuit
  • Nigher : inonder, noyer
  • Nijhau : Ɠuf factice destinĂ© aux poules pondeuses
  • O (devant consonne), ol (devant voyelle) : (pronom personnel sujet neutre)[65] signifiant : ça, c': ex: o pue = ça pue, ol'est = c'est; et signifiant il (neutre) devant les verbes impersonnels)[65] : ex: o mouille = il pleut. Variante ou, oul : ex : oul'est = c'est, ou mouille = il pleut, localement en saintongeais oriental (environs d'AngoulĂȘme) [16] et en saintongeais mĂ©ridional occidental (environs de Blaye et Nord Bourgeais)[67].
  • O l'est : c'est :
    • O l'est ben vrĂš : c'est trĂšs exact, c'est trĂšs vrai.
    • O l'est beun : c'est bon
    • O l'est mouĂ©, olĂ© touĂ©: c'est moi, c'est toi
    • QuĂ©tou qu'o l'est ? : qu'est-ce que c'est ?
    • QuĂ© qu'o l'est thieu ? : qu'est ce que c'est que ça ?
  • OsiĂą, osĂą : oiseau, variante osĂš en saintongeais sud oriental (nord-est Gironde)[57] pouvant ĂȘtre diphtonguĂ© en osaye en saintongeais sud oriental (nord-est Gironde)[56].
  • Oueille : mouton
  • Palisse : une haie
  • Pater : attacher, fixer
  • PiĂą : la peau, variante pĂš en saintongeais sud oriental (nord-est Gironde)[56] - [57]
  • Piarde : une houe (Ă  main)
  • Pigougner : taquiner, harceler, picoter la nourriture avec la fourchette quand on n'a pas envie de manger (pigougne: instrument pour attraper les crabes sous les rochers)
  • Pilot : tas de bois, de foin, parfois de fumier, ou tout simplement de... quelque chose
  • Piron : oison
  • Poche : sac, en papier originellement et maintenant en plastique. Poche est français (employĂ© uniquement dans le Sud-Ouest avec ce sens)
  • Pupup : la huppe (imitation de ses appels)
  • Que, quel : pour dire ce ou cette. Exemples: As-tu vu quelle drĂŽlesse !, Donne-moi que truc lĂ -bas !
  • Queunia : Ɠuf factice destinĂ© aux poules pondeuses
  • Querreux : recoin, alcĂŽve, cour commune
  • Quichenotte : coiffe traditionnelle pour le travail aux champs. Si la lĂ©gende fait de son nom une dĂ©formation de l'anglais Kiss not, il semble plus probable qu'elle trouve son origine dans le terme occitan Queissonoto (littĂ©ralement : « petite caisse »). Ce nom dĂ©signe Ă©galement une coiffe traditionnelle du Limousin, la Caissonata[68]
  • Ranger : tenir, dans le sens « ĂȘtre suffisamment petit pour entrer dans un contenant » — « ça va jamais ranger son affaire ! » (« il n'arrivera pas Ă  ranger son truc »)
  • Reun : rien : « y'a reun ».
  • Rignocher : ricaner, rire bĂȘtement
  • Riorte : hart (lien de fagot)[56]. Variantes : yorte localement dans la rĂ©gion de Barbezieux-Jonzac et presqu'Ăźle d'Arvert, parfois liorte vers Barbezieux et Mirambeau, riote en l'Ile d'OlĂ©ron)[56].
  • Saber : douloureuse rĂ©sonance du manche d'un outil, « sa me sab' les mains ».
  • Siau : seau
  • Since : serpilliĂšre
  • Sincer : passer la serpilliĂšre (laver par terre)
  • Souventes fois : souvent
  • Subiet : du latin « sibilius », venu lui-mĂȘme de « sibilare », et signifiant « coup de sifflet », puis sifflet tout court.
  • Tabaillo : fou, zinzin
  • TantĂŽt : l'aprĂšs-midi, terme de français rĂ©gional cf. angevin
  • Tartasser : bavarder inutilement (ex : tartasser toute la marienne darriĂšre les umias, soit : bavarder pendant l'heure de la sieste derriĂšre les ormeaux)
  • Teurtous : tout le monde - augmentatif de tous. (bonjhour Ă  vo' z'aut' teurtous : bonjour Ă  la compagnie
  • Thieu, Thielle : ce/cette (adjectif dĂ©monstratif)[65] , cette ex: thieu cheun, thielle drolesse = ce chien, cette jeune fille, celui, celle (pronom dĂ©monstratif)[65]. Variante queu, quelle commune en saintongeais oriental (Angoumois central)[65]. Variante thiau, thielle localement en saintongeais septentrional (ex : GoulebenĂ©ze)[65] et localement en saintongeais oriental (environs d'AngoulĂȘme)[16].
  • Thieu : ça, cela (pronom dĂ©monstratif neutre)[65] ex: o l'est thieu = c'est ça. Variantes quo et quoqui localement en saintongeais oriental (Angoumois central)[69].
  • Timbre : parallĂ©lĂ©pipĂšde en pierre calcaire taillĂ© dans un seul bloc servant d'abreuvoir
  • TouĂ©[65] et tĂ©[65] : toi
  • Tourte : tourterelle
  • Treue : truie. Une « treue gouriniĂšre » : une truie pleine. Peut aussi ĂȘtre utilisĂ© comme injure. Tout ce qui touche au cochon peut ĂȘtre une injure s'il n'est pas prĂ©cisĂ© « sauf votre respect » ou « avec le respect que je vous dois »...
  • Treuil : pressoir (dans de nombreux lieux-dits : Treuil-Arnaudeau, Treuil-Bernard
)
  • Trifougner : fouiller, tripoter
  • Tuer : Ă©teindre, le feu, la bougie ou la lampe Ă  pĂ©trole en soufflant dessus
  • Venelle : espace libre entre le lit et le mur, ou entre 2 lits: la v'nelle dau lit; c'est exactement la dĂ©finition du mot ruelle, bien connu au XVIIe siĂšcle. Le mot venelle qui signifie petite rue, est toujours en vigueur partout.
  • VentrĂšche : poitrine de porc
  • Vezon : « avouer l'vezon », c'est avoir le cafard, le bourdon ; « jh' seu vezĂ© » se dit quand on est trĂšs fatiguĂ©
  • VirounĂą : vertige, tournis
  • Z'a : l'a
  • Zirou (adjectif, souvent pĂ©joratif) : (personne) trĂšs dĂ©licate, trĂšs sensible (par exemple Ă  la saletĂ©)
  • Zou : ce, ceci, cela

Expressions

  • abeurnoncieau ! (« ab renoncio », extrait du rituel baptismal : « Je renonce Ă  Satan, etc. ») : expression marquant l'horreur (modĂ©rĂ©e...) ou le dĂ©goĂ»t.
  • ah ben couillon ! : marquant plutĂŽt la surprise, voire l'admiration.
  • aille donc ! : c'est pas possible, c'est n'importe quoi !
  • d'aprĂšs que : apparemment.
  • de rang : d'affilĂ©e, Ă  la suite.
  • ĂȘtre enfondu : ĂȘtre mouillĂ©.
  • fi d'chien (fi' d'cheun), fi d'loup ! : exclamatifs
  • fi d'garce (o fi d'garce) ! : autre exclamatif (une garce est une petite jeune fille, sans aucun caractĂšre pĂ©joratif, une belle garce est jolie, bien roulĂ©e)
  • in froid de cheun : un froid de canard[70] (de chien).
  • ne pas se moucher avec un dail : ĂȘtre un peu « mĂ©galo ». A's'mouche pas avec un dail ! : elle est bien fiĂšre.
  • o l'est la poĂ«le qui se fout du chaudron : c'est l'hĂŽpital qui se moque de la charitĂ©.
  • o l'est pas Ă©cartable : vous ne pouvez pas vous perdre.
  • o m'fait tort ou o fait tort : ça me fait bizarre (« bizarre » est dans un sens nĂ©gatif avec une sensation physique de mal aise comme la craie qui grince sur le tableau ou le toucher de certains matĂ©riaux...). Cette expression est rĂ©pandue dans une grande partie du pays poitevin et vendĂ©en Ă©galement. On dit aussi par endroits O m'fait zir, mais sa signification est lĂ©gĂšrement diffĂ©rente : voir une personne se casser un bras « fait tort », c'est-Ă -dire que la vue d'une situation dĂ©sagrĂ©able vous « passe partout » – tandis que voir quelqu'un cracher dans votre verre vous « fait tort » Ă©galement, mais provoque en plus un sentiment de colĂšre qui « fait zir ».
  • on est rendu : on est arrivĂ©.
  • qu'est-ou qu'o l'est qu'cheu ? ou QuĂ©tou qu'o l'est ? : qu'est-ce que c'est ?

Et les compliments Ă  l'envers (en forme de litote) :

  • l'a oubliĂ© d'ĂȘt' sot : il a oubliĂ© d'ĂȘtre sot : il est intelligent.

Controverse

En une demande pour la reconnaissance du saintongeais en tant que langue de France Ă©tĂ© faite auprĂšs de la DĂ©lĂ©gation gĂ©nĂ©rale Ă  la langue française et aux langues de France (MinistĂšre de la Culture et de la Communication) par le Collectif pour la dĂ©fense de l’identitĂ© saintongeaise.
La rĂ©ponse de Xavier North, dĂ©lĂ©guĂ© gĂ©nĂ©ral de la DĂ©lĂ©gation gĂ©nĂ©rale Ă  la langue française et aux langues de France, datĂ©e du , fut la suivante : « Il me semble par consĂ©quent lĂ©gitime de faire droit Ă  votre demande de reconnaissance, [
]. Le saintongeais figurera donc dans la liste des langues de France utilisĂ©e par la DGLFLF, au mĂȘme titre que le poitevin et les autres langues d’oĂŻl[71]. »

Le prĂ©sident de DĂ©fense et promotion des langues d’oĂŻl (association nationale fĂ©dĂ©rant les langues d’oĂŻl dont le poitevin-saintongeais), fit part de son Ă©tonnement Ă  la DĂ©lĂ©gation gĂ©nĂ©rale Ă  la langue française et aux langues de France. VoilĂ  la rĂ©ponse donnĂ©e, le , par le mĂȘme Xavier North : « Ma dĂ©cision ne vaut bien entendu que pour la liste de langues diffusĂ©es par mes services (et qui n’a d’ailleurs pas de valeur juridique) : au sein des langues d’oĂŻl, une virgule y prend la place d’un trait d’union. [
] Il va de soi que l’appellation “poitevin-saintongeais” garde toute sa lĂ©gitimitĂ© partout oĂč elle est reçue : nous savons que la vitalitĂ© d’une langue ne se dĂ©crĂšte pas, et que les noms qu’on lui donne sont de peu d’importance par rapport aux Ɠuvres de l’esprit qui s’expriment en elle''[72]. »

Pour mieux cerner la position de la DGLFLF, reportons nous Ă  son site internet, et consultons le document intitulĂ© MĂ©thodes d’apprentissage des langues de France. Dans le chapitre intitulĂ© Langue(s) d’oĂŻl, oĂč le « s » entre parenthĂšses est dĂ©jĂ  un premier symbole de la difficultĂ© Ă  nommer ces langues, nous trouvons tour Ă  tour les chapitres suivants : 1/ Champenois, 2/ Gallo, 3/ Morvandiau, 4/ Normand, 5/ Picard, 6/ Poitevin et saintongeais. Nous constaterons dĂ©jĂ  que l’ensemble « Poitevin et saintongeais » est mis sur le mĂȘme plan que le Normand, ou le Picard. Voici l’analyse qu’on y trouve de la situation du « poitevin et saintongeais » : « ce parler d’oĂŻl [on notera le singulier] couvre une rĂ©gion importante et est subdivisĂ© en plusieurs dialectes intercomprĂ©hensibles. Il concerne de nombreux locuteurs. Il est lui aussi scindĂ© entre plusieurs rĂ©gions administratives, les Pays-de-la-Loire (dĂ©partement de VendĂ©e), le Poitou-Charentes et l’Aquitaine (Nord de la Gironde)[73]. »

Pour certains on se trouve en prĂ©sence d’une seule langue poitevine, aujourd'hui appelĂ©e Ă  tort « poitevin et saintongeais » (ou poitevin-saintongeais), et qu'en son sein, il existe plusieurs petites nuances locales, et particuliĂšrement un dialecte saintongeais. Pour d'autres, le saintongeais et le poitevin sont deux langues d'oĂŻl diffĂ©rentes, ayant chacune donnĂ©e une littĂ©rature et les diffĂ©rences trĂšs marquĂ©es empĂȘchant l'intercomprĂ©hension. Enfin pour d'autres encore, le saintongeais et le poitevin sont des langues proches, rĂ©unies au sein d'un ensemble linguistique d'entre Loire et Gironde, ensemble que certains qualifient de langue poitevine-saintongeaise ou poitevin-saintongeais.

Pour les locuteurs du saintongeais qui ont dĂ©fendu la reconnaissance du saintongeais comme langue de France (regroupĂ©s dans le « Collectif pour la dĂ©fense de l'identitĂ© saintongeaise » et son journal Xaintonge), le poitevin-saintongeais est une invention d’universitaires poitevins pour les besoins de la crĂ©ation de la rĂ©gion Poitou-Charentes[74] - [36]. Pour eux le terme poitevin-saintongeais aurait Ă©tĂ© crĂ©Ă© dans les annĂ©es 1970 par des Charentais[75] et des Poitevins soucieux de donner une nouvelle impulsion Ă  la langue poitevine (mais maintenant on sait que ce terme est bien antĂ©rieur, on le trouve dĂšs 1905[76]). Le nouveau terme « poitevin-saintongeais » devait ĂȘtre le terme de l'union. Une langue dans laquelle les Saintongeais, pas plus que les Poitevins ne se reconnaissent. Toujours d'aprĂšs eux, aucune Ɠuvre littĂ©raire dans cet idiome Ă  part un dictionnaire et une grammaire.

Entre et , le poitevin-saintongeais cesse d'apparaßtre dans la liste des langues de France, langues d'oïl, sur le site de la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF), service du ministÚre de la Culture. Le saintongeais et le poitevin sont donc alors des langues à part entiÚre. Le parler saintongeais a été en effet alors langue de France autonome le (cf. lettre officielle du de la Direction Générale à la Langue Française et aux Langues de France signée de Monsieur Xavier North).

À noter qu'une publication plus rĂ©cente de la DGLFLF, en 2009, utilisait encore l'appellation poitevin-saintongeais[77].

Mais le poitevin-saintongeais réapparaßt dans la liste des langues de France, langues d'oïl, début 2010, sur le site de la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF), service du ministÚre de la Culture, sous le libellé suivant : poitevin-saintongeais [dans ses deux variétés : poitevin et saintongeais][78].

Un collectif pour la défense de l'identité saintongeaise s'est remis en place aussitÎt[35]. Aujourd'hui, c'est l'ensemble de la liste des langues de France, élaborée sans concertation avec les locuteurs de ces parlers qui est fortement contestée.

En 2014, la ministre de la Culture AurĂ©lie Filippetti dĂ©clare : « Pour la zone qui s'Ă©tend de la Loire Ă  la Gironde, le ministĂšre de la Culture et de la Communication a rĂ©uni, il y a quelques annĂ©es, une commission de linguistes qui ont considĂ©rĂ© que le poitevin et le saintongeais ne pouvaient ĂȘtre prĂ©sentĂ©s comme deux langues sĂ©parĂ©es, sans rĂ©fĂ©rence Ă  une unitĂ© supĂ©rieure. Ils ont donc proposĂ© une dĂ©signation, qui a Ă©tĂ© retenue comme la plus adĂ©quate : « poitevin-saintongeais (dans ses deux variĂ©tĂ©s, poitevin et saintongeais) ». Cette formulation marque Ă  la fois la cohĂ©rence du domaine par rapport aux autres langues d'oĂŻl et les particularitĂ©s propres Ă  chacune des deux composantes[79]. »

Notes et références

  1. Site de la DGLFLF Délégation générale à la langue française et aux langues de France, service du ministÚre de la CultureDGLF - MinistÚre de la Culture
  2. Au XXe siĂšcle, c'est prĂšs de la moitiĂ© de la population acadienne qui a une souche poitevine et saintongeaise. Le français d'Acadie a conservĂ©, malgrĂ© tout, une grande originalitĂ© par rapport au quĂ©bĂ©cois en raison prĂ©cisĂ©ment de ses origines poitevines et saintongeaises. Au niveau phonĂ©tique, le nombre de traits dialectaux conservĂ©s est supĂ©rieur Ă  celui du QuĂ©bec, surtout dans les communautĂ©s de la vieille Acadie, en Nouvelle-Écosse et Ă  l'Ăźle du Prince Édouard, et qu'en particulier le [jh] saintongeais s’y est maintenu jusqu'Ă  nos jours.
  3. Pour une analyse plus prĂ©cise voir Éric Nowak (2010). Histoire et gĂ©ographie des parlers poitevins et saintongeais. CressĂ©: Éditions des RĂ©gionalismes (ISBN 978-2-84618-677-3).
  4. Albert Dauzat (Les Patois, 1927, p. 142) parle de la limite : « entre les Ăźles de RĂ© (parlers poitevins) et d’OlĂ©ron (parlers saintongeais du sud) »
  5. Raymond Doussinet (Le Parler savoureux de Saintonge, 1958, p. 21) : « L’üle de RĂ© se rattache plutĂŽt au patois poitevin, l'Ăźle d’OlĂ©ron au patois charentais »
  6. Brigitte Horiot (Les parlers du Sud-Ouest, dans : Français de France et Français du Canada : Les parlers de l’Ouest de la France, du QuĂ©bec et de l’Acadie, Centre d’Études Linguistiques Jacques Goudet, UniversitĂ© Lyon III, 1995, p. 226) parlant du secteur compris entre L’Ile-d’Elle, Courçon-d’Aunis, PĂ©rĂ©, Saint-Marie-de-RĂ© et Les Portes-en-RĂ©, Ă©crit : « On constate que cette partie nord du dĂ©partement de la Charente-Maritime, surtout l’üle de RĂ©, a tendance Ă  se rattacher Ă  la VendĂ©e et, plus gĂ©nĂ©ralement, au poitevin. »
  7. Raymond Doussinet (Le paysan charentais dans ses bots, 1963) dans la carte du « patois saintongeais » qu’il met en premiĂšre page de son second ouvrage (Le paysan charentais dans ses bots, 1963) indique la mention « zone de transition » entre d’une part les localitĂ©s de Tonnay-Boutonne et de Saint-Jean-d’AngĂ©ly (Ă  tendance saintongeaise) et d’autre part les localitĂ©s de SurgĂšres, de Loulay et d’Aulnay (Ă  tendance poitevine)
  8. Un texte de Raoul Coutin, en parler de la rĂ©gion d’Aulnay, parue dans le journal Le Subiet en 1978, est prĂ©sentĂ©e comme Ă©tant en « Parler poitevin d’Aulnay-de-Saintonge » : Coutin Raoul (alias : Tinra l’coup), Les aventures dau chĂ©ti : Le sourcer, dans : Le Subiet, Mars-Avril 1978.
  9. Paul Dyvorne (de Cozes en Charente-Maritime : Folklore saintongeais, 1935, p. 44) : « Dans le Confolentais, c’est le patois limousin que parlent les paysans ; Ă  l’est d’AngoulĂȘme, c’est celui du PĂ©rigord ; Ă  Ruffec, celui du Poitou. Dans l’Angoumois du sud, vers Cognac et Barbezieux, l’idiome saintongeais est seul en faveur». Brigitte Horiot (Les parlers du Sud-Ouest, dans : Français de France et Français du Canada : Les parlers de l’Ouest de la France, du QuĂ©bec et de l’Acadie, Centre d’Études Linguistiques Jacques Goudet, UniversitĂ© Lyon III, 1995), qui rattache implicitement le RuffĂ©cois au domaine poitevin lorsqu’elle remarque que la description lexicale du domaine de l’ALO (Atlas Linguistique de l’Ouest : Poitou, Aunis, Saintonge, Angoumois) montre qu’« il est possible de retrouver une situation dĂ©jĂ  observĂ©e au cours de l’étude phonĂ©tique : le dĂ©partement des Deux-SĂšvres (mis Ă  part le nord), le sud-est de la VendĂ©e, le sud-ouest de la Vienne et le nord-ouest de la Charente [RuffĂ©cois] ont tendance Ă  former une aire originale dans l’ensemble de l’ALO ». Et sur un sujet connexe : LĂ©o Ganachaud (d'AmbĂ©rac en Charente : LĂ©e Bitons chĂ©rentais : AmbĂ©rac, mon pays !, 1949) : « La rĂ©gion de Ruffec a plutĂŽt les coutumes poitevines que charentaises, et lĂ , pas de bons repas sans qu’au dessert arrive le tourteau fromageou. »
  10. Les Ă©crits de Jean-François Migaud (originaire de Pleuville, commune de la bordure d'oĂŻl du Confolentais), sont prĂ©sentĂ©s, dans le journal Le Subiet dans les annĂ©es 1980, comme Ă©tant en « poitevin mĂ©ridional ». On retrouve cette mention « poitevin mĂ©ridional » par exemple dans ces deux Ɠuvres de Jean-François Migaud : Que l’bon Dieu nous eĂ»y’de !!! (dans Le Subiet de novembre-dĂ©cembre 1985) ; Saint-Piarre et la Chabre (dans Le Subiet de novembre-dĂ©cembre 1989).
  11. Édouard Bourciez, Recueil des idiomes de la rĂ©gion gasconne, 1895. [Manuscrit]. Et : Freddy Bossy, Pour une approche linguistique des gavacheries, 1978.
  12. Ch. de Tourtoulon et O. Bringuier, Étude sur la Limite de la langue d’oc et de la langue d’oïl, 1876. [Premier rapport à monsieur le ministre de l’Instruction publique, des Cultes et des Beaux-Arts]
  13. Charles de Tourtoulon et Olivier Bringuier, Limite géographique de la langue d'oc et de la langue d'oil, Paris, Imprimerie nationale (réimprimé en 2007 par Massert-Meuzac, IEO), , 63 p. [[ Carte de la limite oc-oil en France, partie ouest, visualisation en ligne]]
  14. Coquebert de Mombret : Essai d'un travail sur la gĂ©ographie de la langue française, dans MĂ©langes..., 1831 : « bien que les habitans de la Haute-Bretagne (auxquels les bretons bretonnants donnent le nom de Gallots) ne parlent pas un français bien pur, on ne peut mettre le leur au rang des patois proprement dits, puisque les expressions qui le caractĂ©risent se retrouvent dans les auteurs du XVe et du XVIe siĂšcle tels que Rabelais [
]. Mais Ă  quelques distance au-delĂ  de la Loire commence le patois poitevin usitĂ© dans les dĂ©partements de la VendĂ©e, des Deux-SĂšvres, et de la Vienne, et auquel succĂšde, comme simple variĂ©tĂ©, le patois saintongeois en usage dans la partie orientale [erreur : il voulait Ă©videmment Ă©crire : occidentale] des deux dĂ©partements de la Charente [
]. À l’est du pays occupĂ© par le patois poitevin se trouve le Berri qui n’a pas de patois particulier .» copie numĂ©risĂ©e sur Google Livres
  15. Edward Brerewood, Recherches curieuses sur la diversité des langues et religions, par toutes les principales parties du monde, 1640 : « De [cet] idiome françois, il y a deux dialectes [...] à scavoir le wallon et le poictevin [...] Le langage de Poictou est celuy qui se parle entre Tours et Bordeaux ».
  16. Adolphe-Louis Terracher(nĂ© Ă  Vindelle prĂšs d’AngoulĂȘme en Charente), La rencontre des langues entre Loire et Dordogne, dans : Le Centre-Ouest de la France, encyclopĂ©die rĂ©gionale illustrĂ©e
  17. A.-D. Poirier (professeur de philologie romane Ă  l’universitĂ© catholique d’Angers), ÉlĂ©ments d’unitĂ© : le parler, le folklore, l’art, dans La Revue du Bas-Poitou, 1941 : « Dans le Haut-Poitou, comme dans la VendĂ©e, comme dans l’Aunis, la Saintonge et l’Angoumois, les mĂȘmes termes, issus du dialecte, se retrouvent [...], avec la mĂȘme physionomie, je pourrais dire, le mĂȘme costume, en tout cas avec un air de proche parentĂ© qu’un Ɠil exercĂ© saisit au passage. »
  18. Jacques Pignon, linguiste poitevin professeur Ă  l'universitĂ© de Poitiers (natif de LatillĂ© dans la Vienne), L’évolution phonĂ©tique des parlers du Poitou, 1960.
  19. Liliane Jagueneau, linguiste poitevine (nĂ©e Ă  Ulcot prĂšs de Thouars en Deux-SĂšvres) professeur de poitevin-saintongeais et d’occitan Ă  l’universitĂ© de Poitiers, dans Les Traits linguistiques du poitevin-saintongeais, dans : La langue poitevine-saintongeaise : identitĂ© et ouverture, Ă©crivait en 1994 « Tout d’abord le poitevin-saintongeais correspond aux cinq dĂ©partements de Poitou-Charentes-VendĂ©e, auxquels s’ajoute une partie du nord de la Gironde, le pays gabaye. [
] les points du domaine poitevin-saintongeais sont suffisamment proches dans l’analyse (distance linguistique faible) pour ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme formant un ensemble cohĂ©rent. Il n’apparaĂźt pas en effet de partition entre la VendĂ©e et Poitou-Charentes, ni entre l’ensemble de la façade maritime et l’intĂ©rieur, ni entre le nord et le sud [
]. [
] il existe des diffĂ©rences entre le nord et le sud, mais elles sont moins nombreuses que les ressemblances. »
  20. Brigitte Horiot (linguiste spĂ©cialiste des parlers d’entre Loire et Gironde, CNRS et universitĂ© Lyon-III) Ă©crivait (dans Les Parlers du Sud-Ouest, dans : Français de France et Français du Canada : Les parlers de l’Ouest de la France, du QuĂ©bec et de l’Acadie, Centre d’études linguistiques Jacques-Goudet, universitĂ© Lyon-III, 1995, p. 228) en 1995 : « La description linguistique du domaine de l’ALO [Atlas linguistique de l’Ouest : Poitou, Aunis, Saintonge, Angoumois] met en Ă©vidence l’existence entre Loire et Gironde d’un domaine linguistique important, forgĂ© par sa situation gĂ©ographique et par son histoire, et dont la particularitĂ© est d’ĂȘtre une marche entre le Nord et le Midi, entre les pays bretons et la rĂ©gion du Centre. »
  21. Pierre Gauthier linguiste vendĂ©en (de Saint-Vincent-sur-Jar), professeur honoraire de l’universitĂ© de Nantes, (dans Langue et littĂ©rature : la langue rĂ©gionale : Les parlers vendĂ©ens dans l’espace linguistique poitevin-saintongeais, dans : VendĂ©e, EncyclopĂ©die Bonneton : Ă©crit avec Guy Perraudeau), 2003 : « Rappelons d’abord que la VendĂ©e, avant d’ĂȘtre un dĂ©partement, formait sous l’Ancien RĂ©gime, ce que l’on appelait le Bas-Poitou et que pour comprendre ce que sont les parlers vendĂ©ens, leur origine, leur vie, leur devenir, il faut les situer dans un espace linguistique, culturel et historique plus vaste, celui dĂ©limitĂ© par la Loire et la Gironde d’une part, l’ocĂ©an Atlantique et le Massif central d’autre part, oĂč vivent encore dans les zones rurales des parlers locaux d’une cohĂ©rence suffisante pour constituer une langue minoritaire, le poitevin-saintongeais. »
  22. Pierre Bonnaud (professeur de gĂ©o-histoire Ă  l'universitĂ© de Clermont-Ferrand) « Esquisse gĂ©ohistorique du Poitou mĂ©dioroman », dans le chapitre intitulĂ© La langue rĂ©gionale (au singulier, et qu’il nomme d’ailleurs « poitevin-saintongeais »), 2006 : « Il est impossible de traiter sĂ©parĂ©ment poitevin et saintongeais, mais ils sont Ă  la fois solidaires et un peu distincts, tant dans leurs origines que dans leur Ă©volution. La quasi-totalitĂ© des Charentes et le sud du Poitou ont eu parlĂ© un langage voisin du limousin. De l’Aunis au Loudunais, il existait un langage voisin du Limousin, mais diffĂ©rent [
]. Le poitevin [
] a Ă©tĂ© relativement rĂ©sistant [
]. En Saintonge, la perturbation a Ă©tĂ© plus violente [
]. Le saintongeais donne donc une impression Ă  la fois plus mĂ©ridionale (du fait de sa position ; il y a mĂȘme un hĂ©ritage gascon dans la Gavacherie du sud [enclave de MonsĂ©gur] ) et plus francisĂ©e que le poitevin. En Poitou mĂȘme c’est Ă  l’Est (Seuil : couloir de passage ; Brandes aux sociĂ©tĂ©s paysannes moins compactes [
] ) que la francisation est la plus importante, tandis que, toutes choses Ă©gales d’ailleurs, les “Plaines” [Niortais, Mellois
] aux sociĂ©tĂ©s plus stables ont conservĂ© un profil dialectal plus original. » (N.B. : les passages entre parenthĂšses sont de l'auteur, les passages entre crochets sont des complĂ©ments explicatifs ajoutĂ©s ici.)
  23. Jean Renaud (natif de l'ïle de Ré en Charente-Maritime, Le patois Rétais, éditions CPE, 2012 (ISBN 978-2-84503-940-7). « Le patois de l'ßle de Ré, davantage apparenté aux parlers d'Aunis et du Bas-Poitou qu'à ceux de la Saintonge, fait partie d'une aire linguistique qu'on a coutume d'appeler le poitevin-saintongeais et qui appartient au domaine d'oïl, sachant que la limite d'oc n'est pas loin. »
  24. Jean-Paul Chauveau de l'Institut national de la langue française de Nancy, (dans UnitĂ© et diversitĂ© lexicales dans l’Ouest, dans : Français de France et Français du Canada : Les parlers de l’Ouest de la France, du QuĂ©bec et de l’Acadie, Centre d’études linguistiques Jacques-Goudet, universitĂ© Lyon-III, 1995, p. 81) Ă©crivait en 1995 : « Plus ou moins parallĂšlement Ă  la Loire se rĂ©vĂšle dans le sud du Nantais et de l’Anjou une zone notable de discordances lexicales. Toute une sĂ©rie de types lexicaux, qui couvrent de façon compacte et cohĂ©rente l’Angoumois, la Saintonge, l’Aunis et le Poitou, brusquement cessent d’avoir cours. »
  25. Pierre JĂŽnain (natif de GĂ©mozac en Charente-Maritime), Dictionnaire du patois saintongeais, 1869
  26. Boucherie, Charentais natif de Challignac prĂšs de Barbezieux « Fallot a dĂ©signĂ© sous le nom de dialecte poitevin l’ancienne langue Ă©crite des provinces du Sud-Ouest, comprises entre l’embouchure de la Loire et celle de la Gironde. Il serait plus exact de l’appeler dialecte saintongeais, parce que c’est Ă  la Saintonge et spĂ©cialement Ă  l’Aunis qu’appartiennent la plupart des documents authentiques qui nous l’ont conservĂ©. Cependant, comme le Poitou Ă©tait la plus importante des provinces du Sud-Ouest, et que la classification et la dĂ©nomination des dialectes de la langue d’oĂŻl, telles que les a Ă©tablies Fallot, ont Ă©tĂ© acceptĂ©es par les philologues, j’ai cru qu’il fallait me conformer Ă  la tradition. Je comprends donc sous le nom de dialecte poitevin la langue Ă©crite de l’ancien Poitou, de l’Aunis, de la Saintonge et de l’Angoumois. » Le dialecte poitevin au XIIIe siĂšcle, 1873;
    JĂ©rĂŽme Bujeaud, folkloriste charentais (nĂ© Ă  AngoulĂȘme) : « dans ce vaste et plantureux pays qui se nommait jadis l’Angoumois, l’Aunis, la Saintonge et le Bas-Poitou, vous signalerez peu de diffĂ©rences gĂ©nĂ©riques de langage, mais seulement des diversitĂ©s de prononciation qui ne seront jamais assez tranchĂ©es pour empĂȘcher un paysan de l’une de ces provinces de comprendre les paysans des autres provinces, ses voisines », Chants et chansons populaires des provinces de l’Ouest, Poitou, Saintonge, Aunis et Angoumois, 1895.
  27. MĂ©moires et documents de la SociĂ©tĂ© de l’École des chartes, 1955 : « comme en Poitevin-Saintongeais » : https://books.google.fr/books?cd=6&id=L_PVAAAAMAAJ&dq=poitevin-saintongeais+%C3%A9cole+des+chartes&q=poitevin-saintongeais.
  28. Edward Brerewood, Recherches curieuses sur la diversité des langues et religions, par toutes les principales parties du monde, 1640.
  29. Coquebert de Mombret : Essai d'un travail sur la géographie de la langue française, dans Mélanges..., 1831.
  30. Boucherie, Le dialecte poitevin au XIIIe siĂšcle, 1873.
  31. Charles de Tourtoulon, Olivier Bringuier, La Limite de la langue d’oc et de la langue d’oïl, 1876.
  32. Hans Goebl, Regards dialectométriques sur les données de l'Atlas linguistique de la France (ALF) : relations quantitatives et structures de profondeur, in: Estudis Romànics XXV, 2003, pages 59-121. Lire en ligne:
  33. Voir la section Controverse.
  34. DGLF - MinistĂšre de la Culture
  35. David Briand, « Rififi autour du statut du patois saintongeais », Sud Ouest,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  36. « Saintongeais, langue de France », sur www.xaintonge.fr, (consulté le )
  37. Liliane Jagueneau (1999), Le parlanjhe de Poitou-Charentes-Vendée, Nord-Gironde et Sud-Loire-Atlantique en Trente questions, Geste éditions, 1999. (ISBN 2-910919-82-X)
  38. Éric Nowak, Poitou-Charentes en Aquitaine !...Et la VendĂ©e aussi !, Éditions des rĂ©gionalismes, CressĂ©, 2015. (ISBN 978-2-8240-0433-4)
  39. Pignon Jacques, L’Évolution phonĂ©tique des parlers du Poitou, Éditions D'Artrey, 1960.
  40. Éric Nowak, Patois et chansons de nos grands-pĂšres charentais, CPE Ă©ditions, 2011, p. 58 (ISBN 978-2-84503-942-1)
  41. Christian Genet, GoulebenĂšze et les auteurs patoisants des deux Charentes, Geste Ă©ditions, 2015, p.66.
  42. Le Guide du pĂšlerin de Saint-Jacques de Compostelle : texte latin du XIIe siĂšcle, 5e Ă©dition, Jeanne Vielliard
  43. Aguiaine, revue de la SEFCO - 1978
  44. SEFCO. Sept-Oct 1970 p. 349
  45. Le Manuscrit de Pons et l'apport du saintongeais aux parlers français du Canada. In Lavoie (Thomas) ed. français du Canada – français de France - 1996 p. 35 à 45
  46. Le manuscrit de Pons, Édition Ă©tablie par Jacques Duguet, n° spĂ©cial d’Aguiaine, 1970;
  47. Dictionnaire biographique des Charentais (Ă©ditions Le CroĂźt vif – 2005)
  48. Marcel Pellisson et/ou Charles Vigen, Notice biographique et bibliographique sur Marc Marchadier, tome III du Glossaire des patois et des parlers de l’Aunis et de la Saintonge de Georges Musset publiĂ© en 1932 : « Il s’est assimilĂ© avec un talent parfait le patois des environs de Cognac. »
  49. Lettre de Marc Marchadier à Burgaud des Marets, publiée dans : Camille Beaulieu, Vie et travaux de Burgaud des Marets, 1928.
  50. Xaintonge
  51. Jean-Claude Lucazeau, Les Saintongeais font de la rĂ©sistance. Éditions Bordessoules
  52. Bibliographie du patois saintongeais, Jean-Michel Hermans, mise Ă  jour 2010
  53. Le parler savoureux de Saintonge, Initiation au patois saintongeais, Raymond Doussinet, Éditions Rupella La Rochelle, 1958
  54. Pierre Bonnaud, Terres et langages, peuples et régions, Clermont-Ferrand, Auvernhà tarà d'oc, , 1145 p.
  55. Raymond Doussinet, Les travaux et les jeux en vieille Saintonge, 1967.
  56. GeneviĂšve Massignon, Brigitte Horiot, Atlas linguistique et ethnographique de l’Ouest : Poitou, Aunis, Saintonge, Angoumois, 3 volumes, 1971-1983. [ÉditĂ© par le CNRS.].
  57. Charles Urgel (1876-1947), Glossaire de langue gabache, Édition, introduction et notes par Liliane Jagueneau, prĂ©face d'Alain Viaut, postface d'Eric Nowak, Les Cahiers du Vitrezais / Maison des sciences de l'Homme d'Aquitaine, 2015.
  58. « Abrenuntiare » (par C. du Cange, 1678), dans du Cange, et al., Glossarium mediae et infimae latinitatis, Ă©d. augm., Niort : L. Favre, 1883‑1887, t. 1, col. 029b. http://ducange.enc.sorbonne.fr/ABRENUNTIARE ABRENUNTIARE, A se renuntiando removere, renuere, postponere, despicere. Joan. de Janua. Abrenuntiare diabolo et pompis ejus, formula observata in Baptismo. Cum enim quis baptizandus ad Ecclesiam venit, priusquam immergatur, interrogatur a sacerdote, Utrum abrenuntiet diabolo et pompis ejus. Cui respondet, Abrenuntio. áŒˆÏ€ÎżÏ„ÎŹÏƒÏƒÎżÎŒÎ±Îč ÏƒÎżÎč, ÎŁÎ±ÎžÎŹÎœÎ±, ϰα᜶ Ï„áż† Ï€ÎżÎŒÏ€áż† ÏƒÎżÏ…, ϰα᜶ Ï„áżƒ Î»Î±ÎžÏÎ”ÎŻáŸł ÏƒÎżÏ…, apud Joan. Chrysost. ad Antioch. Homil. 21. Ejusdem formulĂŠ meminere Cyprianus Epist. 7. Tertullian. de Corona Milit. Salvian. de gub. Dei 6. pag. 208. ed. Rittersh. Et alii, prĂŠter Scriptores de Ritibus Eccles. Capitul. 1. ann. 811. cap. 5 : Quid sit, quod unusquisque Christianus in Baptismo promittat, vel quibus Abrenunciet. Adde Capitul. 2. ejusdem ann. cap. 9. et Epist. gen. ad Episc. Regni, ej. anni. P. Carpentier, 1766. Abrenuntiare, Judic. ann. 1153. ex Chartul. eccl. Lingon. in Cod. reg. 5188. fol. 13. r° : Contra dux : .... Rectum mihi facere denegavit (episcopus) ; unde et hominio ejus Abrenuntiavi. Julian. epit. nov. cap. 34. § 121 : Nisi forte actor probationibus abrenuntians, ab initio sacramentum reo detulerit.
  59. J. Giliéron et E. Edmont, Atlas linguistique de la France, 1902-1910.
  60. Marc Marchadier, ƒuvres de Marc Marchadier (1830-1898), Ă©ditĂ©es par L. Favraud, 1903.
  61. Evariste Poitevin, alias Goulebenéze, Conte de Saintonge, dans : Le Subiet, 1928, no 13.
  62. Revue Xaintonge : Le Patois, un conservatoire de vieux mots.
  63. Michel Nadreau, Le patois Oléronais (lire en ligne), le mot « éguiade » y est attesté sous cette forme phonétique sur l'ßle d'Oléron.
  64. Ulysse Dubois, Jacques Duguet, Jean-François Migaud, Michel Renaud, Glossaire des parlers populaires de Poitou, Aunis, Saintonge, Angoumois, SEFCO, tome 2 : 1993. Le mot « équiade » y est attesté sous cette forme phonétique en Charente-Maritime.
  65. Raymond Doussinet, Grammaire saintongeaise, 1971.
  66. « de monge, forme provençale de moine, est la moinette, la nonne, métaphore d'aprÚs la coiffe des religieuses » in Le Parler savoureux de Saintonge, Raymond Doussinet
  67. Edouard Bourciez, recueil des idiomes de la région gasconne, 1895 (manuscrit).
  68. in Charente-Maritime, encyclopédie Bonneton, page 104 : L'origine du mot Quichenotte
  69. Jean Condat, dit Chapelot, Contes Balzatois1877-1878.
  70. « Origine et signification de l'expression Un froid de canard en vidĂ©o sur le site netprof.fr »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?)
  71. www.culture.gouv.fr/culture/dglf/lgfrance/lgfrance-presentation.htm
  72. http://www.arantele.org/bernancio/B91-p123.pdf
  73. « Langue française et langues de France », sur gouv.fr (consulté le ).
  74. « Tapis rouge pour le patois », Sud Ouest, (consulté le )
  75. Voir le compte rendu d’un colloque tenu en octobre 1994 Ă  Poitiers, dans le trĂšs officiel HĂŽtel de RĂ©gion, en prĂ©sence de son prĂ©sident Jean-Pierre Raffarin, et publiĂ© en novembre 1995 sous le titre de La langue poitevine-saintongeaise identitĂ© et ouverture. Une dizaine d’intervenants (dont aucun n’est Charentais, soit dit en passant !)
  76. MĂ©moires et documents de la SociĂ©tĂ© de l’École des chartes : « comme en Poitevin-Saintongeais » : https://books.google.fr/books?cd=6&id=L_PVAAAAMAAJ&dq=poitevin-saintongeais+%C3%A9cole+des+chartes&q=poitevin-saintongeais, PhonĂ©tique historique du Français, volume 3, Pierre FouchĂ© : « chai en poitevin-saintongeais : https://books.google.fr/books?id=XytcAAAAMAAJ&q=chai+en+poitevin-saintongeais&dq=chai+en+poitevin-saintongeais&cd=2, La Revue du Bas Poitou et des provinces de l’Ouest, 1905 : « notre parler poitevin-saintongeais » : https://books.google.fr/books?id=a_JLAAAAMAAJ&q=notre+parler+poitevin-saintongeais&dq=notre+parler+poitevin-saintongeais&cd=4
  77. Références 2009. Les langues de France
  78. L'extrait concernĂ© de la liste en question Ă©tant le suivant : Langues rĂ©gionales : alsacien, basque, breton, catalan, corse, flamand occidental, francique mosellan, francoprovençal, langues d’oĂŻl (franc-comtois, wallon, champenois, picard, normand, gallo, poitevin-saintongeais [dans ses deux variĂ©tĂ©s : poitevin et saintongeais], lorrain, bourguignon-morvandiau), parlers d’oc ou occitan (gascon, languedocien, provençal, auvergnat, limousin, vivaro-alpin). Voir site de la DGLFLF : DGLF - MinistĂšre de la Culture
  79. Réponse du MinistÚre de la culture et de la communication publiée dans le JO Sénat du 16/10/2014 - page 2350.

Voir aussi

Bibliographie

  • Georges Musset, Dictionnaire des parlers de l'Aunis et de la Saintonge : en trois tomes, Éditions des rĂ©gionalismes, , 308 p. (ISBN 2824052066, prĂ©sentation en ligne)

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.