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Sorbus latifolia

Alisier de Fontainebleau, Élorsier, Sorbier à larges feuilles

Sorbus latifolia
Description de cette image, également commentée ci-après
Alisier de Fontainebleau

Espèce

Sorbus latifolia
(Lam.) Pers., 1806

Classification APG III (2009)

Synonymes

  • Aria latifolia (Lam.) M.Roem., 1847
  • Crataegus dentata Thuill., 1799
  • Crataegus latifolia Lam., 1779
  • Pyrus aria subsp. latifolia (Lam.) Hook.f., 1878
  • Pyrus aria-torminaloides H.LĂ©v., 1917
  • Pyrus x torminaloides H.LĂ©v.
  • Pyrus x torminaloides H.LĂ©v. sensu KerguĂ©len, 1997
  • Pyrus latifolia (Lam.) Peterm., 1849
  • Sorbus aria subsp. latifolia (Lam.) Rouy & E.G.Camus, 1901
  • Sorbus x confusa Gremli, 1883
  • Torminaria latifolia (Lam.) Dippel, 1893[1]

Statut de conservation UICN

( VU )
VU : Vulnérable

L’Alisier de Fontainebleau, Élorsier ou Sorbier à larges feuilles (Sorbus latifolia) est une espèce de petits arbres de la famille des Rosaceae et du genre Sorbus. On pense que cette espèce est née de l'hybridation, sans doute depuis longtemps, entre l'Alisier blanc (Sorbus aria), et l'Alisier torminal (Sorbus torminalis), et qu'elle est maintenant complètement fixée. Elle est phanérophyte, endémique d'Europe de l'ouest, et pousse dans les sous-bois clairs.

Description

Appareil végétatif

Feuilles.

C'est un arbre ou arbuste de 3 Ă  15 mètres, caducifoliĂ© ; l'Ă©corce est grise, lisse, devenant brunâtre et plus rugueuse avec l'âge, Ă  odeur assez dĂ©sagrĂ©able quand on la froisse ; il peut ĂŞtre longĂ©vif et atteindre une taille respectable (jusqu'Ă  près de 1,50 m de circonfĂ©rence pour les très vieux sujets). Les feuilles sont alternes, pĂ©tiolĂ©es, largement elliptiques (7 Ă  15 cm de long sur 6 Ă  12 cm de large) ; un peu coriaces, presque glabres en dessus mais couvertes d'une pubescence vert-grisâtre, cotonneuse, sur la face infĂ©rieure ; elles sont presque tronquĂ©es Ă  la base, Ă  bords dĂ©coupĂ©s en lobes aigus, dentĂ©s, de taille dĂ©croissante vers le sommet, et sĂ©parĂ©s par des sinus très ouverts et peu profonds ; il y a 5 Ă  10 paires de nervures fortement imprimĂ©es sur la face[2].

Appareil reproducteur

Fleurs en corymbe.
Fruits.

Les fleurs sont petites (1,5 Ă  2 cm de diamètre), blanches, en corymbes composĂ©s et longuement pĂ©donculĂ©s ; il y a cinq sĂ©pales petits et Ă©troits, cinq pĂ©tales blancs, entiers, arrondis, Ă©talĂ©s, velus Ă  leur base ; les Ă©tamines sont nombreuses ; l'ovaire est infère, biloculaire, Ă  deux carpelles soudĂ©s et deux styles. Le fruit est peu charnu, subglobuleux, de 1 Ă  1,5 cm de diamètre, brun-jaunâtre ou brun-rougeâtre, farineux ou verruqueux, presque blets Ă  maturitĂ©. La floraison a lieu en mai-juin, la fructification en fin d'Ă©tĂ©, ou en automne[2].

Confusions possibles

Ce petit arbre est généralement considéré comme une espèce d'origine hybride : ses parents semblent être l'Alisier torminal (Sorbus torminalis) et l'Alisier blanc (Sorbus aria). Cet hybride supposé est en quelque sorte fixé par le type de reproduction particulier (apomixie). Son écologie est proche de celle de ces deux espèces. Les feuilles reprennent des caractères des parents supposés de l'hybride, en particulier une forme (ovale-orbiculaire un peu ondulée) intermédiaire et la présence d'un tomentum grisâtre à la face inférieure comme chez Sorbus aria. Cependant, de nouveaux hybrides, présentant eux aussi des caractères intermédiaires, peuvent se former à tout moment ; ils sont plus rares, très instables, mais peuvent être confondus, surtout lorsqu'ils sont jeunes, avec S.latifolia. Un certain nombre des localités citées de S.latifolia seraient donc peut-être à rapporter à ces hybrides[2].

Il se distingue assez facilement de ses deux espèces parentes, mais il peut être confondu avec l'alisier de Suède qui est fréquemment planté dans les parcs, les jardins et le long des rues. Les feuilles de l'alisier de Suède sont plus blanches en dessous, avec des lobes plus arrondis et plus réguliers le long du limbe, et des nervures moins serrées, tandis que ses fruits sont plus rouges[3].

Biologie

L'espèce est phanérophyte. Malgré son origine probablement hybride, l'Alisier de Fontainebleau fleurit et fructifie normalement, et peut être reproduit par semis[2].

Habitat et Ă©cologie

C'est une essence rare et disséminée dans les massifs forestiers. L'espèce est plutôt héliophile et xérophile, poussant sur des sols neutres ou légèrement acides, sur mull carbonaté ou mésotrophe ; elle ne s'élève pas en altitude ; son optimum écologique se trouve dans les bois clairs, les lisières forestières, sur les coteaux et les rebords des plateaux calcaires couverts d'argiles caillouteuses de décarbonatation[2].

RĂ©partition

L'alisier de Fontainebleau est endémique de l'ouest de l'Europe, présent essentiellement de l'Allemagne du sud et du sud de la Belgique à l'Espagne et au Portugal (disséminé et rare dans le nord, surtout Pyrénées et monts Cantabriques). En France, il est rare et disséminé également, présent de l'Alsace et de la Lorraine jusqu'au Berry et la Bourgogne ; il semble pourtant encore assez présent dans les forêts du sud du Bassin parisien (Gâtinais, sud de la Brie, forêt de Fontainebleau, etc.)[2].

Menaces et conservation

L'Alisier de Fontainebleau est une espèce rare, endémique d'Europe de l'Ouest, qui est protégée au niveau national en France (suivant l'Arrêté du 20 janvier 1982).

Les populations ne sont pas menacées en tant que telles, mais la rareté des individus les rend fragiles. Il n'y a aucune menace particulière, si ce n'est la trop grande fermeture des milieux lorsque les arbres sont jeunes. Par ailleurs, les alisiers étant dans leur ensemble des bois nobles (bois durs, denses, homogènes, recherchés en tournerie), ils sont plutôt favorisés par les forestiers dans les grandes forêts domaniales[2]. Cependant, l'espèce est classée « espèce vulnérable » (VU) sur la liste rouge mondiale de l'UICN. En France, elle est en « préoccupation mineure » (LC) mais est « en danger critique d'extinction » (CR) en Haute Normandie et « en danger » (EN) en Bourgogne et Picardie[1].

Sa forte concentration sur une partie du Plateau d'Avron a d'ailleurs justifié la protection de cette zone grâce à un Arrêté de Protection de Biotope, sous le nom du Biotope des Alisiers. Quelques-uns de ces arbres protégés atteignent des âges avancés[4].

Notes et références

  1. « Sorbus latifolia (Lam.) Pers., 1806 - Alisier de Fontainebleau, Élorsier », sur Inventaire National du Patrimoine Naturel (consulté le )
  2. R. BAJON, « Sorbus latifolia (Lam.) Pers., 1806 », sur Conservatoire botanique national du Bassin parisien, Muséum national d'Histoire naturelle [Ed]. 2006, (consulté le )
  3. O Johnson et D More, Guide Delachaux des arbres d'Europe, 2009, (ISBN 978-2-603-01658-9).
  4. « Le Plateau d'Avron - LES AMIS NATURALISTES DES COTEAUX D'AVRON », sur LES AMIS NATURALISTES DES COTEAUX D'AVRON (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • ARNAL G., 1996. Les Plantes protĂ©gĂ©es d’Île-de-France. Collection ParthĂ©nope - Editions Biotope, Paris. 349 p.
  • BONNIER G., rĂ©Ă©dition 1990. La grande flore en couleurs de Gaston Bonnier. France, Suisse, Belgique et pays voisins. 4 tomes. Editions Belin, Paris. 1401 p.
  • BOURNERIAS M., ARNAL G., BOCK C., 2001. Guide des groupements vĂ©gĂ©taux de la rĂ©gion parisienne. Nouvelle Ă©dition illustrĂ©e. Editions Belin, Paris. 640 p.
  • DANTON P., BAFFRAY M., 1995. Inventaire des plantes protĂ©gĂ©es en France. Éditions Nathan et Association française pour la conservation des espèces vĂ©gĂ©tales (A.F.C.E.V), Paris et Mulhouse. 294 p.
  • LAMBINON J., DELVOSALLE L., DUVIGNEAUD J., 1973, cinquième Ă©dition 2004. Nouvelle flore de la Belgique, du Grand-DuchĂ© du Luxembourg, du nord de la France et des rĂ©gions voisines. Éditions du Patrimoine du Jardin botanique national de Belgique, Meise. CXXX + 1167 p.
  • RAMEAU J.-C., MANSION D., DUME G., 1993. Flore forestière française, guide Ă©cologique illustrĂ©, tome 2 : Montagnes. Ministère de l'Agriculture et Institut pour le dĂ©veloppement forestier, Paris. 2421 p.
  • ROUY G., FOUCAUD J., 1895. Flore de France ou description des plantes qui croissent spontanĂ©ment en France, en Corse et en Alsace-Lorraine. Tome II. SociĂ©tĂ© des sciences naturelles de la Charente-InfĂ©rieure, Paris. xi, 349 p.

Liens externes

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