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Prieuré Notre-Dame de Franchard

Le prieuré Notre-Dame de Franchard, ou ermitage de Franchard, est un édifice situé en forêt de Fontainebleau, en France. Anciennement religieux, il est de l'ordre des Trinitaires, suivant la règle de saint Augustin.

Prieuré Notre-Dame de Franchard
Vestiges du prieuré.
Vestiges du prieuré.
Présentation
Nom local Ermitage de Franchard
Culte Catholique
Type prieuré
Rattachement Abbaye Saint-Victor de Paris
Début de la construction XIIe siècle
Fin des travaux XIIIe siècle
Style dominant Art roman
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1926)
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion ĂŽle-de-France
DĂ©partement Seine-et-Marne
Ville Fontainebleau
CoordonnĂ©es 48° 24′ 33″ nord, 2° 37′ 56″ est
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Prieuré Notre-Dame de Franchard
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Prieuré Notre-Dame de Franchard
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Prieuré Notre-Dame de Franchard

Historique

Cet endroit attira depuis fort longtemps des cénobites. La première chapelle était sous le vocable de saint Alexis de Rome († v.411), puis sous celui de la Vierge. On atteste la présence d'ermites à Franchard dès le XIe siècle[1].

XIIe siècle

Le premier ermite est assassiné vers 1180, le second également, entre 1180 et 1194[2]. Un troisième du nom de Guillaume, chanoine régulier de l'église Saint-Euverte d'Orléans s'y installe, sans tenir compte de l'avis opposé de son ami Étienne de Garlande (v.1070-1150), abbé de l'abbaye Sainte-Geneviève de Paris[3]. Il fait venir d'autres religieux et bientôt l'ermitage devient monastère.

En 1197, le roi de France Philippe Auguste (1165-1223), exige que soit entretenu deux religieux chargés de prier pour le roi et confirme la propriété de cet ermitage à l'abbaye de Saint-Euverte d'Orléans. Guillaume qui est prêtre, y célèbre l'Eucharistie et reçoit des dons. Après sa mort, il est remplacé par le frère Richard et en 1209 l'ermitage devient un prieuré.

XIIIe au XVIe siècles

Un siècle s'écoule, dans le calme des prières, puis survient la guerre de Cent Ans qui voit la destruction du monastère. Selon la légende, les moines cachent leur trésor dans la forêt. Le prieuré est détruit en 1354 et sera reconstruit au XVe siècle.

XVIIe siècle

Le , le peintre Auguste Garondel et ses deux compagnons y sont assassinĂ©s. Le Père Pierre Dan, supĂ©rieur du Couvent des Mathurins de Fontainebleau en 1642 fait une description des lieux bien affligeante : « Lieu d'horreur, fort dĂ©sert et affreux  Â»[4].

En 1661, la duchesse de Montpensier Anne-Marie-Louise d'Orléans, raconte dans ses "Mémoires" une promenade que Monsieur frère du roi fit dans les Gorges de Franchard avec sa suite et l'incendie de la forêt qui suit le retour au château avec quatre arpents de bois brûlés. Le temps passa sur les ruines de ce prieuré, qui vit passer laïques et religieux en quête de vie anachorétique.

Louis XIV en 1676 donne les ruines du prieuré aux Mathurins de Fontainebleau. Ils sont alors appelés Frères aux ânes[5] :« Ils ne pouvaient se servir d'autres montures dans les voyages que d'ânes, c'est pourquoi on les appelait autrefois les Frères aux ânes, &: l'on trouve dans un Registre de la Chambre des Comptes à Paris de l'an 1330 que les Religieux du Couvent de Fontainebleau, y sont appelés les frères des ânes de Fontainebleau. Mais par la seconde Règle il leur fut permis de se servir de chevaux, d'acheter de la viande, du poisson et les autres choses nécessaires à la vie. »[6].

Puis les moines furent victimes des vols, tout au long du XVIIe siècle, puis il y eut des assassinats, les religieux quittèrent les lieux qui devinrent rapidement le repaire d'une bande de brigands qui rançonnaient la région.

XVIIIe siècle

Ce n'est qu'après plusieurs meurtres, dont le dernier en 1712 qu'un arrêt du Conseil de la Régence en date du ordonna la démolition des bâtiments. C'est à cette époque que sont découverts, dans les caves du prieuré, des coffres contenant du tissu qui tomba en poussière à l'ouverture de ceux-ci. Il ne reste plus aujourd'hui qu'un pan de mur de cet ermitage, le long duquel sera construite la maison forestière. Ces vestiges sont inscrits à l'inventaire des monuments historiques le .

En 1731 l'abbĂ© Pierre Guilbert dĂ©crit ce lieu de la façon suivante : «  Les peintures affreuses que les historiens ont faites de la ThĂ©baĂŻde, les antres obscurs qu'ils ont dĂ©crits, et les profondes cavernes qu'ils ont reprĂ©sentĂ©es, ne paraĂ®tront toujours que des crayons imaginaires Ă  qui n'aura visitĂ© le surprenant dĂ©sert de Franchard Â»[7].

Les vestiges du prieuré de Franchard

C'est à la suite de cela qu'est construite la première maison du garde forestier sous Louis XV. Un oratoire est adjoint à celle-ci au XIXe siècle[1].

XIXe siècle

En 1813, pour les commoditĂ©s du garde forestier l'administration fait creuser un puits Ă  66 mètres de profondeur, mais celui-ci ne donnera jamais beaucoup d'eau et il sera fermĂ© en 1904.

Claude-François Denecourt (1788-1875), conduit en ces lieux le la duchesse HĂ©lène d'OrlĂ©ans (1814-1858), et ses deux fils Philippe d'OrlĂ©ans (1838-1894), âgĂ© de 9 ans et Robert d'OrlĂ©ans (1840-1910), âgĂ© de 7 ans.

Architecture

Le prieuré comprend au XIIIe siècle une chapelle, un bâtiment conventuel, le tout ceint de murs et englobant le fontaine des ermites[8].

Chapelle

La chapelle est reconstruite après 1676 par les Mathurins de Fontainebleau qui y célèbrent une messe publique le mardi de la Pentecôte, faisant de Franchard un lieu de pèlerinage très fréquenté à cette époque de l'année et le reste du temps un lieu isolé et dangereux.

Fontaine des Ermites

Puits d'exploitation de la fontaine.

Doyenne des fontaines de la forĂŞt de Fontainebleau, l'abbĂ© Étienne en parle dans une lettre Ă©crite au frère Guillaume en 1169 lui disant :«  L'eau n'est ni bonne Ă  boire, ni belle Ă  voir Â» Sa couleur roussâtre avait aux dires d'un nommĂ© GuĂ©rin mĂ©decin de Melun en 1630 des vertus curatives fortifiant la vue des enfants et guĂ©rir les maux d'yeux. Les mères venaient Ă  la PentecĂ´te plonger le visage de leurs enfants dans la fontaine.

Prieurs

Religieux et visiteurs célèbres

Représentations culturelles

Littérature

Iconographie

  • Frère Guillaume de Franchard, Galerie des Assiettes du château de Fontainebleau.

Références

  1. Flohic 2001, p. 574.
  2. Jean-Claude Polton historien, Franchard site emblématique de la forêt de Fontainebleau dans le bulletin d'informations no 11 de la Société des Amis et mécènes du château de Fontainebleau, dernier trimestre 2009, p. 3-4.
  3. Lettre de 1169
  4. Pierre Dan, op.cit.
  5. Histoire des ordres monastiques religieux et militaires, et des congrégations séculières de l'un et de l'autre sexe, qui ont esté establies jusqu'à présent: contenant leur origine, leur fondation, leurs progrès ... Tome second. Auteurs: Pierre Hélyot, Maximilien Bullot Éditeur: Jean-Baptiste Coignard, 1721; p. 316
  6. Vers 1280, un manuscrit nomme l'hôpital de la Trinité, situé rue Saint Denis alors situé hors Paris, Trinité aus Asniers
  7. Description historique des château bourg et forest de Fontainebleau en 2 vol. ([12]-LXIX-[3]-242-[6] p., [6] f. pl. dépl. ; [16]-309-[1] p., [1] f. pl. dépl.), Fleuron au titre. - Il existe un carton différent pour les p. 1-2 du t. I. - Contient des figures gravées sur des feuillets dépliants Édition : , 1731, Imprimeur-libraire : André Cailleau (168.-1751), Jacques Chardon (1688-1766) [catalogue]
  8. Jean-Claude Polton, op.cit.

Bibliographie

Ouvrages encyclopédiques

  • [Flohic 2001] Jean-Luc Flohic, Le Patrimoine des communes de Seine-et-Marne, t. I, Paris, Éditions Flohic, , 1re Ă©d., 1 508 p. (ISBN 2-842-34100-7), Canton de Fontainebleau, « Fontainebleau », p. 568-580

Ouvrages spécialisés

  • [Bray 1957] Albert Bray, « Les Ermitages de la forĂŞt de Fontainebleau », Bulletin monumental, OrlĂ©ans, vol. 115, no 2,‎ , p. 97-109 (ISSN 0007-473X et 2275-5039, OCLC 866803890)
  • [Dan 1642] Pierre Dan, Le TrĂ©sor des merveilles de la maison royale de Fontainebleau, Paris, SĂ©bastien Cramoisy, , 355 p. (lire en ligne)
  • [Herbet 1903] FĂ©lix Herbet, Dictionnaire historique et artistique de la forĂŞt de Fontainebleau : Routes, carrefours, cantons, gardes, monuments, croix, fontaines, puits, mares, environs, moulins, etc., Fontainebleau, Bourges, , 522 p. (lire en ligne)
  • Claude-François Denecourt (1788-1875), Guide du voyageur, 1839
  • Hommage Ă  C-F Denecourt, Fontainebleau, Souvenirs Fantaisies, Paris, Hachette 1885, rĂ©Ă©ditĂ© en 2007par PĂ´les d'images, Barbizon
  • Jean-Claude Polton, Franchard, site emblĂ©matique de la ForĂŞt de Fontainebleau, dans Bulletin d'informations de la SociĂ©tĂ© des Amis et MĂ©cènes du Château de Fontainebleau troisième trimestre 2009, no 11, p. 3-4.

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