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RĂ©servoir de Montsouris

Le réservoir de Montsouris, achevé en 1874 sous la désignation « réservoir de la Vanne[1] », puis nommé « réservoir de Montrouge[2] - [3] », est l'un des cinq principaux réservoirs d'eau de la ville de Paris. L'ouvrage, implanté dans le 14e arrondissement, alimente en eau toute la partie sud de la ville. Depuis 2010, il est géré par la société Eau de Paris.

RĂ©servoir de Montsouris
Vue du réservoir le long de l'avenue Reille.
Présentation
Type
Architecte
Construction
Propriétaire
Gestionnaire
Eau de Paris (2010)
Coordonnées
48° 49′ 29″ N, 2° 20′ 00″ E
Carte

Situation

Le réservoir est situé à l'intérieur d'un quadrilatère formé par l'avenue Reille au sud, la rue de la Tombe-Issoire à l'ouest et la rue Saint-Yves au nord et à l'est. Il est situé dans le quartier du Parc-de-Montsouris qui lui donne son nom.

Histoire

Construction

Photographie du chantier de construction, 1869.

Le réservoir de Montsouris est construit entre 1869 et 1874 par l'ingénieur Eugène Belgrand ; les travaux ont été retardés par la guerre franco-prussienne et les troubles de la Commune[3]. Il fait partie d'un ensemble de nouveaux réservoirs qui ont pour but d'améliorer progressivement l'alimentation en eau des Parisiens. Les eaux de la Seine deviennent de plus en plus impropres à la consommation à la fin du XIXe siècle, en raison de leur variation de température saisonnière et du développement industriel et urbain en amont de la capitale. Le réservoir de Montsouris est situé sur un des points élevés du sud de Paris, près du parc Montsouris. Le quartier des Champs-Élysées a été le premier à bénéficier de ses eaux en 1875[4].

Consolidations

Bâti sur d'anciennes carrières, le rĂ©servoir a suscitĂ© le plus grand chantier de consolidations souterraines jusqu'alors rĂ©alisĂ© au moment de sa construction. Les travaux ont Ă©tĂ© supervisĂ©s par Octave Keller, futur Inspecteur gĂ©nĂ©ral des carrières de la Seine. Près de 1 800 piliers maçonnĂ©s sont construits afin de soutenir le poids du rĂ©servoir et de ses 203 000 m3 d'eau, et cinq cloches de fontis consolidĂ©es[5] - [4] - [6].

Alimentation et capacité

Arrivée d'eau d'une source dans un des bassins du réservoir.
DĂ©tail du lanternon principal.

Le rĂ©servoir de Montsouris recueille et stocke l'eau venant de la Vanne Ă  Fontvannes dans l'Aube et des rivières Voulzie et Lunain dans les rĂ©gions de Provins et de Fontainebleau en Seine-et-Marne. Elles transitent respectivement par les aqueducs d'Arcueil et de Cachan et les aqueducs de la Vanne et du Loing au sud de Paris. Alors que les eaux des aqueducs venaient directement des sources, depuis les annĂ©es 2000, elles sont prĂ©alablement traitĂ©es par l'usine de L'HaĂż-les-Roses avant leur stockage Ă  Montsouris pour respecter les normes europĂ©ennes. Les eaux sont acheminĂ©es uniquement par la force gravitaire (sans Ă©lectricitĂ© et pompage) due Ă  la dĂ©clivitĂ© de la pente des aqueducs sur les 130 km maximum de leurs parcours[4].

L'eau arrive dans deux « bâches » (grandes cuvettes) situées dans le lanternon qui surplombe le réservoir, puis est dirigée par des « tulipes » (canalisations verticales) vers le réservoir. Tout au long de son parcours, l'eau est protégée de l'air et circule par gravité, afin de conserver sa température initiale. Le plafond du lanternon a été décoré par Janin Frères et Guérineau, de la manufacture de céramique de Paris : il représente les armoiries de la capitale et les noms des sources qui alimentent le réservoir, ainsi que leurs dates d'entrée en service : Vanne (1874), Loing et Lunain (1900) et Voulzie (1925), même si depuis, les eaux de Vanne ne sont plus reliées au réservoir[3].

Construit sous le couvert d'une butte plantĂ©e de gazon (trois hectares de pelouse), pour maintenir fraicheur et humiditĂ© – l'eau est ainsi maintenue Ă  tempĂ©rature constante de 12 °C –, s'Ă©tendent deux sĂ©ries de deux rĂ©servoirs superposĂ©s et de capacitĂ©s diffĂ©rentes. Les deux rĂ©servoirs supĂ©rieurs, qui reçoivent et distribuent l'eau, ont une profondeur de 3,30 m (avec m sous voĂ»te) pour plus de m (avec m sous voĂ»te) pour les rĂ©servoirs infĂ©rieurs destinĂ©s au stockage. D'une longueur de 265 m pour une largeur de 135 m (pour une surface totale des quatre bassins de deux rĂ©servoirs de 60 000 m2), il a en 2014 une capacitĂ© de stockage de 202 000 m3, ce qui reprĂ©sente un peu plus du tiers thĂ©orique de la consommation quotidienne des habitants de Paris (qui est d'environ 550 000 m3 pour 1,1 million de m3 de capacitĂ© de stockage total)[4]. Il approvisionne en eau 20 % des Parisiens.

La « grotte » du réservoir est une pièce aux parois faites de faux rochers, où d'anciens aquariums sont installés. Il s'agit de « truitomètres » : en effet, on mesurait la qualité de l'eau en observant le comportement des truites qui y baignaient. Lorsque les poissons donnaient des signes d'affaiblissement, celle-ci était considérée comme polluée. Dans ce cas, l'eau était renvoyée vers les égouts. Cette méthode disparaît en 1996 au profit d'analyses en laboratoire[3].

Notes et références

Annexes

Bibliographie

  • Charles Terrier, « Les rĂ©servoirs de Montsouris », EncyclopĂ©die d'architecture : Revue mensuelle des travaux publics et particuliers, 2e sĂ©rie, vol. 3,‎ , p. 65–68 (lire en ligne) et pl. 206.
  • Louis Figuier, « Art des constructions : 1. Le rĂ©servoir de la Vanne, Ă  Montsouris », dans L'AnnĂ©e scientifique et industrielle, vol. 20 : 1876, Paris, Hachette, (ISSN 1774-2358), p. 213–216 [lire sur Wikisource].
  • Paul Smith, « Le rĂ©servoir de Montrouge », dans Gilles-Antoine Langlois (dir.), Montparnasse et le XIVe arrondissement, Paris, Action artistique de la Ville de Paris, coll. « Paris et son patrimoine », , 240 p. (ISBN 2-913246-06-0), p. 163–166.

Article connexe

Liens externes

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