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Jean-Baptiste Oudry

Jean-Baptiste Oudry, né à Paris le et mort à Beauvais le , est un peintre et graveur français. Il est surtout célèbre pour ses peintures de chiens de chasse, ses natures mortes animalières et ses animaux exotiques.

Jean-Baptiste Oudry
Portrait de Jean-Baptiste Oudry, par Jean-Baptiste Perronneau, 1753, musée du Louvre, Paris
Naissance
Décès
Période d'activité
Nom de naissance
Jean-Baptiste Oudry
Activité
Formation
Maître
Élève
Etienne Guy II Charton
Conjoint
Enfant

Biographie

Jean-Baptiste Oudry, estampe faite par sa femme Marie-Marguerite Froissé d'après Nicolas de Largillierre

Fils de Jacques Oudry, maître peintre et marchand de tableaux sur le pont Notre-Dame, et de sa femme Nicole Papillon, qui appartenait à la famille du graveur Jean-Michel Papillon, Jean-Baptiste Oudry étudia tout d'abord à l'école de l'Académie de Saint-Luc, dont son père était directeur, en plus d'être membre de l'Académie royale de peinture et de sculpture. Il fut placé ensuite chez Nicolas de Largillierre, dont il devint bientôt le commensal et l'ami.

En 1708, à l'âge de vingt-deux ans, il fut reçu en même temps que ses deux frères comme membre de l'Académie de Saint-Luc. Il fit pour morceau de réception un Saint Jérôme en buste, tenant d'une main un livre et ayant l'autre appuyée sur une tête de mort. Oudry s'adonna d'abord au portrait. On cite ceux de ses fils, celui de M. d'Argenson, lieutenant de police, enfin le Portrait du tsar Pierre Ier.

Il fit aussi des buffets, dont deux furent exposés aux Salons de 1737 et de 1743. Pour gagner sa vie, il composa des tableaux d'histoire, entre autres une Nativité et un Saint Gilles pour l'église Saint-Leu de Paris, et une Adoration des mages pour le chapitre de Saint-Martin-des-Champs.

En 1709, il épousa Marie-Marguerite Froissé, fille d'un miroitier, à laquelle il donnait des leçons de peinture. Leur fils Jacques-Charles Oudry fut aussi peintre[1], leur fille Marie épousa le peintre Antoine Boizot. Oudry fut nommé professeur adjoint à la maîtrise en 1714 et professeur en 1717. Il fut agréé à l'Académie royale de peinture en 1717 et titulaire en 1719 sur L'Abondance avec ses attributs.

Recommandé à l'intendant des Finances, Louis Fagon (1680-1744), fils de Guy-Crescent Fagon, il réalisa la décoration en arabesques mêlées de fleurs et d'oiseaux du salon de sa propriété de Voré et de sa maison de plaisance de Fontenay-aux-Roses. Fagon le charge de rétablir la manufacture de Beauvais, tombée en décadence. Il en est nommé directeur artistique et financier associé à Nicolas Besnier, qui ne se serait, paraît-il, occupé que de la comptabilité. Ils ont reçu en 1734 les lettres patentes leur donnant la concession du privilège de la manufacture pendant vingt ans[2]. Oudry s'adjoignit Boucher et Natoire pour exécuter la copie des tableaux.

Peintre ordinaire de la vénerie royale[3], Oudry suit les chasses royales et fait de fréquentes études dans la forêt de Compiègne. Il réalise des cartons pour la série de tapisserie Les Chasses royales, exécutées à partir de 1733 à la Manufacture des Gobelins, dont il devient directeur en 1736[4].

Il devint professeur adjoint à l'Académie royale en 1739 et professeur en 1743.

Grâce à son ami le miniaturiste Jean-Baptiste Massé, il fit connaissance du marquis de Beringhen, premier écuyer du roi. Outre de nombreux ouvrages qui lui furent commandés pour le roi, il obtint un atelier dans la cour des princes aux Tuileries et un logement au Louvre. Il y avait formé un cabinet renommé. « Il n'y admettait, dit son biographe l'abbé Gougenot, que ses propres tableaux. » Aussi fut-il accusé d'avoir vendu des copies, afin de conserver les originaux.

Salon du Château de Condé décoré par Oudry à la demande de Jean-François Leriget de La Faye.

Quoique très travailleur, il était d'un caractère jovial. Il improvisait chez Fagon des pièces de théâtre dans les bosquets et jouait volontiers le rôle de Pierrot en s'accompagnant de la guitare. Le successeur de Fagon supprima quelques-uns des privilèges d'Oudry, ne lui laissant que la direction de la manufacture de Beauvais. Cette mesure le chagrina.

Il mourut d'une attaque d'apoplexie le et fut enterré dans l'église Saint-Étienne de Beauvais. On y trouve l'épitaphe suivante : « Ici repose Me Jean-Baptiste Oudry, peintre ordinaire du roy, professeur en son académie royale de peinture et sculpture, pensionnaire du roy, directeur général de la manufacture royale des tapisseries de Beauvais, marguillier et bienfaiteur de cette paroisse, décédé le premier [sic], âgé de 69 ans. Priez pour son âme ».

Ĺ’uvre

Lorsqu'on s'étonnait de la grande quantité de ses productions, il répondait : « Je ne vais pas plus vite qu'un autre, mais je travaille davantage, et souvent, ma palette chargée, j'ai attendu qu'il fît jour. » Pour gagner du temps, Oudry se servait d'une chambre obscure pour les esquisses qu'il allait faire à Saint-Germain-en-Laye, à Chantilly, au bois de Boulogne et dans les jardins d'Arcueil, mais il fut obligé d'y renoncer, s'étant aperçu que la perspective n'était pas juste et que les effets de lumière et d'ombre n'étaient pas ceux de la nature.

Oudry a peint le portrait, l'histoire, les chasses, le paysage, les animaux, les fruits, les fleurs ; il a imité les bas-reliefs ; il a fait du pastel, de la décoration ; il aussi gravé à l'eau-forte. On lui doit deux conférences qui furent lues à l'Académie, « Sur la manière d'étudier la couleur en comparant les objets les uns avec les autres » et « Sur les soins que l'on doit apporter en peignant ».

La collection de tableaux du Staatliches Museum à Schwerin (Allemagne) comporte une dizaine de tableaux d'Oudry, dont le portrait grandeur nature de "Clara", rhinocéros d'Inde femelle (reproduit supra) qui fit le tour des cours d'Europe en 1749, et lui fut commandé par son propriétaire le duc de Mecklembourg.

  • Le LĂ©opard en colère, huile sur toile, 118 Ă— 153 cm[3]
  • La Grue morte, 1745, huile sur toile, 16 Ă— 13 cm[20]

Galerie

  • Nature morte avec deux oiseaux morts, une souris et trois insectes 1712 - MusĂ©e des Beaux-Arts d'Agen.
    Nature morte avec deux oiseaux morts, une souris et trois insectes 1712 - Musée des Beaux-Arts d'Agen.
  • Le chevreuil mort, 1721, Huile sur toile, Londres, Wallace Collection.
    Le chevreuil mort, 1721, Huile sur toile, Londres, Wallace Collection.
  • Le canard blanc, 1753, Collection Cholmondeley.
    Le canard blanc, 1753, Collection Cholmondeley.
  • Le loup et l'agneau (d'après la fable de La Fontaine).
    Le loup et l'agneau (d'après la fable de La Fontaine).

Chiens de chasse

Les Quatre Saisons

  • Les Quatre Saisons, peints en 1749 pour le cabinet intĂ©rieur de la Dauphine du château de Versailles
  • Le Printemps ou Le Labourage.
    Le Printemps ou Le Labourage.
  • L'ÉtĂ© ou La Moisson.
    L'Été ou La Moisson.
  • L'Automne ou Les Vendanges.
    L'Automne ou Les Vendanges.
  • L'Hiver ou Le Fagotage.
    L'Hiver ou Le Fagotage.

Dessins

Oudry a laissé un grand nombre de dessins; ses dessins ont d'abord été la plupart du temps des cartons de tapisserie pour la Manufacture de Beauvais mais leur élégance inspirera durant deux siècles des milliers d'images : illustrations de livres, décor d'assiettes, broderies etc. ; les plus connus sont les 275 dessins qui servirent à l'édition dite des Fermiers généraux des Fables de La Fontaine, gravées par Charles-Nicolas Cochin et de nombreux autres artistes[21]. Il est également l'auteur d'un Almanach de rébus paru en 1716.

  • Paris, Beaux-Arts de Paris :
    • Cavalier vu de trois-quarts, plume et encre brune, lavis d'encre carbone avec rehauts de blanc Ă  la gouache sur papier bleu. H. 0,213 ; L. 0,159 m[22]. Ce cavalier dans un paysage est vraisemblablement une Ă©tude de figure rĂ©alisĂ©e en vue des Chasses royales[23].
    • Portrait de Marc-RenĂ© de Voyer d'Argenson, plume, encre noire, lavis d'encre de Chine, rehauts de blanc sur papier brun, trait d'encadrement au pinceau et encre noire, H. 0,224 ; L. 0,157 m[24]. Cette feuille provient sans doute du Livre de raison, albums de croquis qui contenaient une centaine de portraits dont un certain nombre de feuilles ont Ă©tĂ© vendues sĂ©parĂ©ment. Dans son costume de magistrat, l'homme d'Ă©tat rĂ©putĂ© redoutable est reprĂ©sentĂ© dans son costume de magistrat, conortablement assis, le doigt pointĂ© sur des documents posĂ©s sur une table[25].

Notes et références

  1. La similitude des prénoms a inspiré des faussaires qui parfois ont modifié les initiales J.C. en J.B.
  2. Gerspach, La manufacture nationale de Beauvais, p. 517, Revue des Arts décoratifs, 1880 (lire en ligne)
  3. Sylvie Blin, « Deux châteaux pour Oudry », Connaissances des arts, no 610,‎ , p. 30
  4. Vincent Pomarède, 1001 peintures au Louvre : De l’Antiquité au XIXe siècle, Paris/Milan, Musée du Louvre Editions, , 356 p. (ISBN 2-35031-032-9), p. 170
  5. Yannick Lintz, Le Musée des Beaux-Arts, Agen, Paris, Réunion des Musées nationaux, , 128 p. (ISBN 2-7118-4018-2), p. 70
  6. Magazine Beaux-Arts
  7. Loup, Wallace online
  8. Chevreuil, Wallace online
  9. « Joconde - catalogue - dictionnaires », sur www2.culture.gouv.fr (consulté le )
  10. Christie’s, « Encart », Connaissances des arts, no 496,‎ , p. 32
  11. Troupeau, Nantes, Joconde
  12. https://www.clevelandart.org/art/1969.53
  13. Renard, Wallace online
  14. Faucon, Wallace online
  15. Faisan, Wallace online
  16. Epagneul, Wallace online
  17. Administrator, « Jean-Baptiste OUDRY | Œuvres commentées (musée de la Vénerie) », sur musees.ville-senlis.fr (consulté le )
  18. Faisan, Louvre
  19. Calendrier, « Fontainebleau », Connaissances des arts, no 611,‎ , p. 165
  20. « Fables choisies, mises en vers » / Jean de La Fontaine. Paris : Desaint & Saillant, et Durand, 1755-1759. 4 vol. in-folio.
  21. « Cavalier vu de trois-quarts, Jean-Baptiste Oudry », sur Cat'zArts
  22. Sous la direction d’Emmanuelle Brugerolles, De Poussin à Fragonard : hommage à Mathias Polakovits, Carnets d’études 26, Beaux-arts de Paris éditions, 2013, p. 104-106, Cat. 22.
  23. « Portrait de Marc-René de Voyer d'Argenson, Jean-Baptiste Oudry, sur Cat'zArts »
  24. Sous la direction d’Emmanuelle Brugerolles, Portraits dans les collections de l’École des Beaux-Arts, Carnets d’études 36, Beaux-Arts de Paris les éditions, 2016, p 97-99, Cat. 32

Annexes

Bibliographie

  • FortunĂ© Rolle, « Jean-Baptiste Oudry peintre. Observations, avis et lettres de cet artiste sur l'Ă©tablissement d'une Ă©cole de dessin Ă  Lyon (1751-1755) », Archives de l'art français, 2e sĂ©rie, t. 2,‎ , p. 51-72 (lire en ligne).
  • Jean Locquin, Catalogue de l'Ĺ“uvre de Jean-Baptiste Oudry, peintre du roi, (1688-1755), Jean Schemit, Paris, 1912.
  • Hal Opperman, Jean-Baptiste Oudry, Garland, New York, 1977. Vol. 1 : Catalogue raisonnĂ© des peintures. Vol. 2 : Catalogue raisonnĂ© des dessins et des estampes.
  • Hal Opperman, Catalogue de l'exposition Jean-Baptiste Oudry, Paris, Galeries nationales du Grand Palais, Commissaires de l'exposition : Hal Opperman et Pierre Rosenberg, 1982-1983 (ISBN 2711802078).
  • Hal Opperman, Catalogue de l'exposition J.-B. Oudry, 1686-1755, Fort Worth, Kimbell Art Museum, 1983 (ISBN 0912804114 et 0912804122).
  • (en) Mary Morton, Ă©d. Oudry’s Painted Menagerie: Portraits of Exotic Animals in Eighteenth-Century France, Getty Publications, 2007, [lire en ligne].

Articles connexes

Liens externes

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