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Groupes ethniques en France

La notion de groupes ethniques en France n'a, en droit français, pas d'existence juridique. Sa pertinence scientifique, historique, anthropologique, sociale ou politique est souvent contestĂ©e en tant que concept opĂ©ratoire[1] et l'Ă©tat civil français ne mentionne aucune caractĂ©ristique ethnique[2]. Cependant, son utilitĂ© en tant que notion (Ă  usage empirique, donc) est reconnue officiellement de fait Ă  usage d'intĂ©rĂȘt public puisqu'une mention ethnique est dĂ©sormais autorisĂ©e pour les personnes qui rĂ©sident sur le territoire de la Nouvelle-CalĂ©donie depuis 2009[3].

Cependant, si le recensement de la population, obligatoire, ne permet pas le recueil d'information sur la religion ou l'origine ethnique, une enquĂȘte non obligatoire peut le faire, ce qui atteste, dans les faits, de son utilitĂ© Ă  titre de descripteur d'une affiliation, notamment revendiquĂ©e subjectivement[4]. Il est permis de poser des questions « sensibles »[5], y compris dans une enquĂȘte de la statistique publique, sous condition de la pertinence des questions, du maintien de l'anonymat des rĂ©ponses et d'une autorisation Ă©crite des personnes interrogĂ©es. L’enquĂȘte « Trajectoires et origines » (TeO), par exemple, rĂ©alisĂ©e conjointement par l'INED et l'Insee en 2008 a permis de rĂ©colter non seulement des informations sur les pays d’origine et les langues parlĂ©es, mais aussi « sur les appartenances ethniques dĂ©clarĂ©es ainsi que sur les principales qualitĂ©s perceptibles qui peuvent servir de support aux discriminations dans notre sociĂ©té : couleur de la peau, coiffure, tenue vestimentaire, accent et autres signes corrĂ©lĂ©s de façon visible ou hypothĂ©tique Ă  une appartenance religieuse ou ethnique (pratiques alimentaires, respect d’un calendrier festif non chrĂ©tien, pratiques funĂ©raires, etc.) »[6],[7],[8].

La population française s'élevait en 2010 à 64 668 885 habitants dont 62 799 180 en métropole[9] d'aprÚs l'Insee.

La France métropolitaine et d'outre-mer en 2007.

Selon des analyses, plutÎt anglophones, on pourrait distinguer les citoyens français selon leur « origine ethnique » ou « raciale »[10]. Ces origines sont trÚs diverses, constituées par exemple des Basques, Bretons, Catalans, Corses, Occitans, Kanaks, Polynésiens, Latino-Américain, Arabes, Amérindiens, Noirs, Kali'nas, Wayanas, Wayãpi et Palikur.

Discussions autour de la notion de groupe ethnique

La notion d'ethnie est difficile Ă  cerner dans la mesure oĂč les spĂ©cialistes en donnent plusieurs dĂ©finitions possibles et ne s'accordent pas sur le ou les choix Ă  privilĂ©gier.

Carte du XIXe siÚcle des peuples européens : l'Europe centrale en 1898.

Selon Jean-William Lapierre, un dĂ©tracteur du systĂšme juridique français, « l'idĂ©ologie jacobine de notre rĂ©publique, au nom du dogme de l'État-nation, a toujours niĂ© la diversitĂ© de la population française. Une consĂ©quence, dans un pays oĂč la recherche en science sociale dĂ©pend principalement d'un financement public, est que l'Ă©tude des relations inter-ethniques n'y a jamais eu une place importante[11] ». MalgrĂ© cela, il existe de nombreux testings ou tests de situation, et des enquĂȘtes sur la population gĂ©nĂ©rale ou centrĂ©es sur telle ou telle communautĂ© sociale, linguistique, cultuelle ou autre[12].

L'ethnologie est une branche de l'anthropologie qui étudie les us et coutumes, les symboles (dont la langue et les croyances) et les artefacts (et leur production) d'une population définie par ceux-ci, décrits (et éventuellement collectés) par l'ethnographie. Elle se distingue de la sociologie qui, elle, étudie une société dans son ensemble, définie par le travail, la famille, l'éducation, les modes de communication, les rapports hommes/femmes, les cultures et ses rapports au territoire, et dans le cadre de laquelle coutumes, symboles et artefacts sont des aspects du travail et/ou de la culture.

En France l'ethnologie prend son essor dans le cadre du colonialisme des annĂ©es 1870-1910, et Ă©volue dans ce contexte politique[13]. En AmĂ©rique du Nord, en Europe centrale et orientale, dans des contextes politiques diffĂ©rents, c'est depuis fort longtemps la comprĂ©hension des relations interculturelles dans des Ă©tats aux populations d'origines et de langues diffĂ©rentes (États-Unis, Canada, Autriche-Hongrie, Empire russe, Empire ottoman par exemple) qui motive le foisonnement d'une littĂ©rature anthropologique, surtout anglo-saxonne et allemande. Apparaissent alors les termes de groupe ethnique et d'ethnicitĂ© dĂ©signant un groupe humain par des facteurs linguistiques, historiques et Ă©ventuellement religieux[14]. Appliquant la notion d'ethnicitĂ© Ă  la France, certains ethnologues comme David Levinson par exemple, affirment que « le groupe ethnique français constitue environ 85 % de la population » et qu'on y trouve « plus de 100 groupes ethniques de toutes les rĂ©gions du monde »[15],[A 1].

Toutefois, des ethnologues comme Claude LĂ©vi-Strauss (dans ses cours et articles[16]) mettent en garde contre la confusion, dans la notion anglo-saxonne de groupe ethnique, de deux rĂ©alitĂ©s qui ne se recoupent pas forcĂ©ment : d'une part, l'origine gĂ©ographique et historique (que l'on peut dĂ©signer par des noms tel que Français, Anglais, Belges ou Auvergnats) et d'autre part, l'appartenance linguistique (que l'on doit dĂ©signer par le suffixe -phone comme dans anglophones ou francophones). Selon lui, la notion anglo-saxonne de groupe ethnique soulĂšve d'emblĂ©e le problĂšme de sa subjectivitĂ©, d'une part parce que les paramĂštres linguistiques, religieux et culturels ne cessent d'Ă©voluer, d'autre part parce qu'ils ne se recoupent pas souvent : par exemple, la plupart des habitants de l'Irlande se dĂ©finissent comme Irlandais, mais parlent anglais ; ils sont tous officiellement chrĂ©tiens mais, selon qu'ils appartiennent Ă  une communautĂ© historiquement catholique ou bien protestante, ils ont des sympathies politiques diffĂ©rentes qui ont menĂ© Ă  des guerres civiles et Ă  une partition de l'Ăźle (cas semblable Ă  ceux de l'ancienne Yougoslavie, de Chypre, du Liban
) ; les sociologues, eux, expliquent cela plutĂŽt par les clivages sociaux et l'inĂ©galitĂ©, les diffĂ©rences ethniques n'Ă©tant qu'un symbole identitaire. C'est pourquoi il y a tant de dĂ©finitions diffĂ©rentes d'un groupe ethnique.

Selon Taylor, « tandis qu'en Allemagne, dans les pays slaves et dans l'Europe du Nord, les dérivés d'ethnos mettent l'accent sur le sentiment d'appartenance à une collectivité, en France le critÚre déterminant de l'ethnie est la communauté linguistique »[17].

Des critĂšres concurrents peuvent ĂȘtre utilisĂ©s pour dĂ©finir des groupes. Les plus utilisĂ©s en Europe font partie de l'anthropologie socio-culturelle dont les vraisemblances culturelles et linguistiques, l'auto-dĂ©finition, la perspective historique
. On trouve aussi l'anthropologie biologique[18], ou l'analyse gĂ©nĂ©tique des populations.

Notion de « minorité visible »

Une minorité visible est une minorité nationale dont les membres sont facilement reconnaissables au regard du groupe majoritaire.

Par opposition, on qualifie de minoritĂ© invisible les groupes minoritaires dont les membres ne sont pas physiquement reconnaissables, mĂȘme entre eux. Dans un pays europĂ©en, les asiatiques peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme une minoritĂ© « visible », alors que les homosexuels sont une minoritĂ© « invisible ».

Le concept de minoritĂ©, utilisĂ© en France depuis quelques annĂ©es, dĂ©signe selon l'INED les immigrĂ©s non europĂ©ens, les personnes nĂ©es dans les dĂ©partements d’Outre-Mer (DOM) et les personnes qui en sont les fils ou les filles[19]. La presse qualifie de « minoritĂ©s visibles » :« les noirs, arabo-berbĂšres, mĂ©tis, asiatiques, indo-pakistanais »[20].

Ce concept est apparu Ă  la suite des protestations de personnes issues des minoritĂ©s, dĂ©nonçant un manque de personnes d'origine « non europĂ©enne » dans certains secteurs de la sociĂ©tĂ© française[21] (mĂ©dia, publicitĂ©, reprĂ©sentation politique, etc.) malgrĂ© les changements intervenus ces derniĂšres dĂ©cennies dans la composition de la population française. En effet, une Ă©tude rĂ©alisĂ©e en 2004 par Yazid Sabeg et Laurence Maillart-MĂ©haignerie situait les minoritĂ©s visibles Ă  8−9 millions d'individus (5 Ă  6 millions de MaghrĂ©bins, 2 millions de Noirs et 1 million de personnes originaires du monde asiatique) soit prĂšs de 15 % de la population mĂ©tropolitaine[22],[23].

La France entretient une relation particuliĂšre avec ses minoritĂ©s linguistiques, culturelles ou confessionnelles, car l'universalisme rĂ©publicain affirmĂ© dans sa Constitution consacre le principe de l'Ă©galitĂ© devant la loi de tous les citoyens quelles que soient leurs origines ou appartenances, qui selon ce principe et celui de laĂŻcitĂ©, appartiennent exclusivement Ă  la sphĂšre privĂ©e. Comme l'observe le linguiste Jacques Leclerc, la politique française accorde une primautĂ© Ă  l'État et considĂšre que les expressions culturelles minoritaires peuvent souvent s'apparenter Ă  un communautarisme[24].

En 2007, selon l'Insee, 13,5 % des jeunes de moins de 18 ans en mĂ©tropole avaient au moins un parent immigrĂ© non europĂ©en[25]. En Île-de-France, si on tient compte de la rĂ©partition par classe d'Ăąge, ces populations reprĂ©sentent un tiers des jeunes de moins de 24 ans en 1999[26]. En 2010, prĂšs d'un quart (23,9 %) des nouveau-nĂ©s en mĂ©tropole et 40% en rĂ©gion parisienne avaient au moins un parent immigrĂ© non EuropĂ©en. Ces chiffres n'incluent pas les personnes dont les parents sont issus des DOM-TOM ni les petits-enfants d'immigrĂ©s par dĂ©finition français de naissance[27]. Selon l'Insee, prĂšs de 30 % des nouveau-nĂ©s entre 2006 et 2008 ont au moins un grand-parent d'origine non-europĂ©enne (soit 16 % au moins un grand-parent originaire du Maghreb et 12 % au moins un grand-parent originaire d'une autre rĂ©gion du monde)[28].

Les utilisateurs de cette terminologie l'emploieraient pour souligner les discriminations existantes mais aussi pour appuyer des mesures destinées à des actions politiques de type affirmative action voire à des quotas. Ces mesures comme la discrimination positive seraient alors de caractÚre égalitaire voire républicain car elles permettraient de corriger des discriminations à l'encontre de ces populations.

Pour certains, ce concept est de type racialiste et serait une façon officieuse de désigner les Français qui auraient des caractéristiques physiques - arbitraires car non spécifiées - distinctives de celles, jugées significatives, des Français d'origine européenne.

Pour d'autres, ces mesures seraient dĂ©magogiques et pourraient induire a contrario une discrimination envers les EuropĂ©ens. Les opposants rĂ©pondent qu'il semble excessif de parler de dĂ©magogie s'agissant de mesures qui permettent Ă  des personnes qui en Ă©taient traditionnellement exclues d'accĂ©der Ă  des rĂŽles publics symboliquement importants. Pour eux, la loi française sur la paritĂ© est du mĂȘme ordre : il s'agit de promouvoir la prĂ©sence publique de personnes qui sont sous-reprĂ©sentĂ©es, du fait de discrimination.

D'autres encore, Ă  l'instar du sociologue Tarik Yildiz, font remarquer que les minoritĂ©s visibles ne sont pas les mĂȘmes partout et qu'il y a des endroits en France oĂč les autochtones « Blancs » constitue localement une minoritĂ© visible

.

Histoire des groupes ethniques et culturels en France

En France métropolitaine

La France mĂ©tropolitaine comptait une population totale de 61 875 822 habitants en 2008[29]. Selon l'Insee, la France comptait cette mĂȘme annĂ©e, 5,3 millions d’immigrĂ©s et 6,5 millions de descendants directs d'immigrĂ©s (seconde gĂ©nĂ©ration) soit un total de 11,8 millions reprĂ©sentant 19 % de la population (dont un peu plus de 5 millions d'origine europĂ©enne, environ 4 millions d'origine maghrĂ©bine, 1 million d'Afrique sub-saharienne, 400 000 d'origine turque, 700 000 originaires d'autres pays d'Asie et 700 000 originaires du reste du monde)[30],[31],[32].

D'autre part, 40 % des nouveau-nĂ©s en France entre 2006 et 2008 ont au moins un grand-parent nĂ© Ă©tranger Ă  l’étranger (dont 11 % au moins un grand-parent nĂ© dans l'Union europĂ©enne, 16 % au moins un grand-parent nĂ© au Maghreb et le reste au moins un grand-parent nĂ© dans une autre rĂ©gion du monde). Parmi eux, 15 % ont quatre grands-parents nĂ©s Ă©trangers Ă  l’étranger (soit 6 % du total des naissances), 3 % en ont trois, 14 % en ont deux et 8 % ont un seul grand-parent nĂ© Ă©tranger Ă  l’étranger. Pour 75 % des naissances ayant un parent immigrĂ© ou descendant d’immigrĂ© originaire de l'Union europĂ©enne, l’autre parent n’est ni immigrĂ©, ni descendant d’immigré ; cette proportion est de 45 % si un parent au moins est originaire d'un pays hors Union europĂ©enne[28].

Les groupes linguistiques en France.

Exemples d'approches françaises

À partir de la RĂ©volution française

DÚs la Révolution française de 1789, les différentes régions françaises et leurs populations, sont vues comme autant de peuples différents (des nations), aux langues, us et coutumes diverses. Les historiens les évoquent comme des composantes du peuple français, sans pour autant échapper aux caricatures, certains déclarant ainsi, par exemple, que « les Normands ne seront jamais des Français », etc[B 1].

Avec la Révolution vont naßtre le principe de la souveraineté du peuple[33] et le nationalisme[34]. Diffuser la langue française est un enjeu politique mais les langues minoritaires[35] ne sont parlées que par la moitié de la population[36]. Malgré cela, plus de 70 ans aprÚs la Révolution, 80 % des habitants du FinistÚre, du Var, des Alpes-de-Haute-Provence, de la Corse et de bien d'autres régions ne parlent toujours pas le français[36].

Au milieu du XIXe siĂšcle, la France se met Ă  l'heure europĂ©enne du nationalisme romantique quant Ă  la mise en valeur, et en scĂšne, de folklores plus ou moins artificiels[37] : la recherche des traditions orales est organisĂ©e par l’État qui demande aux prĂ©fets de s'y investir, les tenues folkloriques, les recettes culinaires, les langues font l'objet de recensements (avec des approximations qui prĂ©sentent comme unifiĂ©es des langues parlĂ©es d'une mĂȘme rĂ©gion) et, surtout aprĂšs la guerre de 1870, Ă  l'occasion de fĂȘtes (nationale ou autre) sont organisĂ©s des dĂ©filĂ©s de personnes en tenues folkloriques et les manuels scolaires reprĂ©sentent les diffĂ©rentes rĂ©gions de France par des personnages en costumes folkloriques. Les historiens de l'Ă©poque illustrent cette vision Ă  la fois diversifiĂ©e et unifiĂ©e du « peuple français » par leurs textes : Augustin Thierry Ă©voque (comme nombre de ses contemporains) la fusion progressive des diffĂ©rents peuples qui vivaient il y a « bien des siĂšcles » et appelle les historiens Ă  raconter la « vĂ©ritable histoire de France » qui exalte son « hĂ©ros » : « la nation tout entiĂšre; tous les aĂŻeux [devant] y figurer tour Ă  tour » ; Jules Michelet exalte le comportement rĂ©volutionnaire du peuple, et voit dans sa capacitĂ© Ă  transformer les nationalitĂ©s ([supposĂ©es] races) en une nation (française) unifiĂ©e une mission historique de libĂ©ration de l'humanitĂ©, il dĂ©veloppera (entre autres) l'idĂ©e d'une nation-personne, prĂ©sentĂ©e sous la forme « l'esprit, la tĂȘte = Paris », « les membres = les provinces[38] ».

Des prĂ©occupations (principalement de fidĂ©litĂ© Ă  la nation, fidĂ©litĂ© guerriĂšre, honnĂȘtetĂ© financiĂšre, solidaritĂ© avec les Français, esprit de clan en s'accordant des privilĂšges d'emplois) Ă  propos de prĂ©sences de « groupes nationaux Ă©trangers » sur le sol français datent du XIXe siĂšcle, pĂ©riode oĂč voit le jour la notion de nationalitĂ©. C'est dans les travaux des « folkloristes-ethnologues[39] » principalement dirigĂ©e vers le monde rural que prend naissance l'ethnologie en France avec la rĂ©alisation des inventaires systĂ©matiques des cultures locales, sur les travaux d’érudits ou de voyageurs[13].

Carte des « Races de l'Europe », Joseph Deniker (1899).

En 1866, Louis Dussieux[40] fait une énumération de la population française en termes de races :

  1. race gallo-romaine (les Français et Normands) ;
  2. race celtique (les Bas-Bretons) ;
  3. race ibérienne (les Basques, Gascons, Languedociens, Provençaux, Ligures, Corses, les Roussillonnais (Catalans)) ;
  4. race germanique (Allemands et Flamands) ;
  5. race sémitique (les Juifs).

En accord avec nombre d'historiens[41], Eric Hobsbawm note que dans le dernier tiers de ce siĂšcle, en Europe, « l'Ă©lĂ©ment politico-idĂ©ologique est Ă©vident dans le processus de construction de la langue » qui peut aller jusqu'Ă  « la crĂ©ation ou l'invention de nouvelles langues », « la politique de la langue devient un exercice de formation de la sociĂ©té » et que « l'importance symbolique des langues prĂ©vaut sur leur utilisation effective », et aussi que les diffĂ©rentes classes sociales se sentent diffĂ©remment concernĂ©es par ce thĂšme, les plus fervents activistes venant de la couche intermĂ©diaire modeste socialement mais instruite, en bref la « petite bourgeoisie ». Il insiste sur l'utilisation des structures Ă©tatiques (Ă©cole, administration, armĂ©e) par des pouvoirs nationaux des diffĂ©rents États d'Europe, parfois dĂšs les annĂ©es 1860, pour imposer une langue unique et standardisĂ©e (parfois quasiment inventĂ©e) Ă  des populations aux parlers diversifiĂ©s, mais ne s'y opposant pas (malgrĂ© d'amers souvenirs d'enfance de certains intellectuels). La France mĂšne une politique volontariste d'instruction publique du français Ă  partir de la troisiĂšme rĂ©publique[42]

Rapport Ă  l'immigration

Entre les deux guerres mondiales

À partir des annĂ©es 1920, le terme d'ethnie remplace parfois celui de race pour parler des personnes de telle ou telle origine (française, polonaise, italienne, juive, noire, etc)[B 1].

Ainsi les immigrĂ©s, et leurs enfants, polonais, russes, italiens, tchĂšques, allemands, juifs d'Europe centrale, asiatiques, etc., sont-ils considĂ©rĂ©s par certains « experts » (parfois de l'École libre des sciences politiques ou de la FacultĂ© de mĂ©decine de Paris) comme plus ou moins « assimilables », suivant des arguments parfois biologiques ou culturels. Ces personnes sont ainsi jaugĂ©es suivant leur « capacitĂ© de travail[43] », leur « proximitĂ© culturelle » avec la culture française, leur regroupement dans certains points du territoire, et Ă  chaque fois est soulevĂ©e la question de leur fidĂ©litĂ© Ă  la nation française en cas de guerre[B 2].

Toutes ces idées auraient favorisé l'établissement de la politique raciale du régime de Vichy (lois contre les Juifs et les étrangers)[B 1].

AprĂšs la Seconde Guerre mondiale

CrĂ©Ă©s en 1945 par le gouvernement de la France libĂ©rĂ©e, l'INED et le Haut comitĂ© consultatif Ă  la famille et Ă  la population publient des Ă©tudes rĂ©digĂ©es sous le rĂ©gime de Vichy (Alexis Carrel Ă©tait alors le directeur de la fondation chargĂ©e de ces Ă©tudes), en conformitĂ© avec les idĂ©es qui y rĂ©gnaient et nĂ©es dans les annĂ©es 1930, parlant de « patrimoine hĂ©rĂ©ditaire de notre patrie » qui risque de changer, d'« anthropologie de la population française », de « groupes » ou « types ethniques » plus ou moins proches de la « race française », classant les caractĂšres des individus suivant leur « origine » (noire, allemande, arabe, levantine, israĂ©lite, etc.), dissertant sur leurs capacitĂ©s respectives Ă  ĂȘtre assimilables, Ă  « raisonner comme nous », tout en se dĂ©clarant « profondĂ©ment humaniste » et en jugeant que la politique des quotas amĂ©ricaine est « teintĂ©e de racisme ». Y contribuent, entre autres, Robert DebrĂ©, Alfred Sauvy, Georges Marco, Louis Chevalier, AndrĂ© Siegfried.

Sous l'Ă©gide de l'INED, sont publiĂ©es des Ă©tudes sur l'assimilation de communautĂ©s russe, armĂ©nienne et polonaise, concluant que ces ethnies ne s'assimilent pas puisque la seconde gĂ©nĂ©ration entretient Ă©galement un nationalisme communautaire, allant mĂȘme jusqu'Ă  assimiler en leur sein « les Françaises qui se sont mariĂ©es Ă  des Russes », ou bien « les mariages mixtes sont rarement des mariages heureux » (Ă  propos des ArmĂ©niens), ou encore les immigrants polonais posent des « problĂšmes nouveaux » car ils sont « trĂšs diffĂ©rents physiquement et ethniquement » de la population française. Les recommandations de ces experts Ă  propos de choix d'ethnies ou de « seuil de tolĂ©rance » pour une politique sĂ©lectionnant les immigrants (publiĂ©es notamment dans « Étude de 4000 dossiers du Service social d'aide aux Ă©migrants », en 1947, sous la direction de Robert Gessain) ne seront pas repris par le gouvernement[B 3].

Jusqu'au milieu des annĂ©es 1950, les « experts » universitaires se disputent pour savoir lesquelles des populations immigrĂ©es sont les plus rentables (avec des Ă©tudes comparatives de productivitĂ©s de diffĂ©rents groupes : « musulmans d'AlgĂ©rie », Kabyles, Italiens, etc.), les plus facilement assimilĂ©es (avec une dĂ©finition de l'assimilation publiĂ©e par le ministĂšre de l'IntĂ©rieur en 1952). D'ailleurs une opposition se fait jour entre les experts mandatĂ©s par le ministĂšre du Travail (soucieux de la productivitĂ©) et ceux par le ministĂšre de la Population (soucieux de l'assimilation) quant aux immigrĂ©s (choix entre ethnies) dont il faut privilĂ©gier la venue en mĂ©tropole. Dans la pratique, les choix Ă©chapperont progressivement Ă  l'État du fait de l'indĂ©pendance croissante des entreprises vis-Ă -vis de la tutelle publique (ce qui fut un choix politique) : ce seront elles qui recruteront lĂ  oĂč ça leur semblera le plus pratique, parfois des Ă©trangers entrĂ©s « clandestinement » et rĂ©gularisĂ©s a posteriori ou des AlgĂ©riens (qui avaient alors la nationalitĂ© française)[B 4].

Jusqu'aux annĂ©es 1970, l'État se dĂ©sengageant de polĂ©miques publiques sur ce sujet, ces thĂšmes seront traitĂ©s de maniĂšre feutrĂ©e soit dans les bureaux ministĂ©riels, soit dans des publications pour spĂ©cialistes et deviendront plus factuelles, moins intĂ©ressĂ©es par une perspective utilitariste. Un certain oubli des polĂ©miques passĂ©es s'installe alors, et l'idĂ©e que l'« intĂ©gration Ă  la française » est une rĂ©ussite domine. Dans les annĂ©es 1960, des auteurs comme Alfred Sauvy et Louis Chevalier rĂ©Ă©criront l'histoire Ă  leur maniĂšre, disant de leurs propres contributions ce qui pourra leur ĂȘtre flatteur, sans protestation venant du milieu universitaire[B 4].

Des Ă©tudes de cette Ă©poque portent sur des immigrĂ©s polonais et leurs descendants, sur des Italiens, ArmĂ©niens, AlgĂ©riens et des rĂ©fugiĂ©s d'Europe de l'Est. Il semble que toutes montrent un mĂȘme cheminement parmi les immigrĂ©s qui sont restĂ©s en France (environ 50 % s'y sont Ă©tablis, ceci quelle que soit leur origine). Les « communautĂ©s » se sont dissoutes avec la succession des gĂ©nĂ©rations, les ascensions sociales ont suivi Ă  peu prĂšs les mĂȘmes Ă©tapes : parents ouvriers, parfois s'Ă©tablissant Ă  leur compte, les enfants rentrent dans une entreprise souvent « communautaire » ou familiale, certains sont propulsĂ©s dans la vie sociale par leurs Ă©tudes, et la troisiĂšme gĂ©nĂ©ration suit une trajectoire professionnelle non communautaire ; souvent la seconde gĂ©nĂ©ration est Ă  cheval sur ces deux derniĂšres Ă©tapes. Ces donnĂ©es sont gĂ©nĂ©rales et valables statistiquement, et certaines observations rejoignent celles faites aux États-Unis sur la mĂȘme pĂ©riode. Certaines « communautĂ©s » suivant cette trajectoire plus lentement que d'autres. Parmi les auteurs de ces enquĂȘtes, on trouve, entre autres, Alexis Spire, Philippe Rygiel, Alain Girard, Jean Stoetzel, GeneviĂšve Massard-Guilbaud, Ali Salah, AhsĂšne Zehraoui, GeneviĂšve Bardakdjian, Serge Bonnet[B 4].

Études actuelles

En France, juridiquement, il n’y a pas de minoritĂ©s nationales : depuis la RĂ©volution française, il n'y a en France mĂ©tropolitaine qu'un seul peuple et les statistiques ethniques n'y sont pas autorisĂ©es (sauf en Nouvelle-CalĂ©donie[44]). Dans l'Ă©tat civil, l'origine ethnique, n'ayant pas de fondement juridique, n'est pas indiquĂ©e[45].

Toutefois, à l'initiative de l'Africagora, ainsi que de deux députés de l'UMP membres de la CNIL, un amendement au projet de loi sur l'immigration, adopté jeudi par la commission des lois de l'Assemblée nationale, propose d'autoriser les statistiques ethniques[46].

Aux yeux de certains, tel Michel Wieviorka, la tradition assimilationniste française « tourne le dos à l'avenir » car les solidarités ethniques ne seraient pas un repli communautaire mais « l'expression de l'individu moderne » et seraient appelées à s'affirmer[47]. D'autres, tel Gérard Noiriel, estiment plutÎt que l'ethnicisation du discours et l'affirmation de « l'échec du modÚle français » sont construits depuis les années 1980 par un ensemble d'acteurs politico-médiatiques, essentiellement pour les besoins d'un discours « national-sécuritaire[B 5] ».

Selon la germaniste Yvonne Bollmann : « Sous le couvert d’un objectif culturel, la protection de langues menacĂ©es, et en interaction avec des textes europĂ©ens explicitement consacrĂ©s Ă  ces « minoritĂ©s », la Charte europĂ©enne des langues rĂ©gionales ou minoritaires contribue Ă  imposer la reconnaissance de groupes ethniques[48] ».

Pour la sociologue Suzie Guth, la France est un « ensemble pluriethnique » dans lequel « pullulent » à la périphérie des minorités (Bretons, Flamands, Lorrains, Alsaciens, Savoyards, Corses, Catalans et Basques). Ces derniÚres sont dans un mouvement centrifuge mais aussi attirées par des ensembles culturels à l'étranger[49].

Ainsi, selon René Andrau, « le principe constitutionnel français d'égalité juridique de droits identiques pour tous les individus-citoyens est remis en question par des groupes de pression et des groupes de réflexion souhaitant une mutation vers le principe d'une équivalence de droits différentiels pour des groupes socio-culturels, considérés en tant que tels et prenant en compte leurs spécificités », principe appliqué à des degrés divers dans des pays comme la Belgique, le Canada ou le Liban[50].

Exemple d'approche anglo-saxonne

Dans cette approche, David Levinson, anthropologue culturel, utilise diverses caractĂ©ristiques pour dĂ©crire diffĂ©rents groupes : ethniques, ethno-linguistiques, entitĂ©s supranationales et infranationales, immigrants et mĂȘme une gĂ©nĂ©ration issue de l'immigration. Pour lui, le « groupe ethnique français constitue environ 85 % de la population » en 1998. Il dĂ©crit cinq autres groupes autochtones minoritaires reprĂ©sentant 10 % de la population française : les Alsaciens, les Bretons, les Basques, les Corses et les Catalans ; ainsi qu'une dizaine de groupes issus de l'immigration rĂ©cente. L'auteur fait aussi rĂ©fĂ©rence Ă  plusieurs «ethnies» intĂ©grĂ©es Ă  la nation française mais qui s'en diffĂ©rencient par l'habillement, les prĂ©fĂ©rences culinaires et la persistance de la langue (les populations d'Alsace, de Bretagne, de Bourgogne, les Auvergnats, les Aveyronnais, les Occitans, les populations d'Aquitaine et de Provence)[A 2]

Groupes décrits par David Levinson en 1998

  1. Les Alsaciens représentent environ 1 500 000[A 3] personnes en Alsace.
  2. Les Basques principalement au Pays basque français
  3. Les Bretons représentent environ 3 700 000[A 4] personnes principalement en Bretagne.
  4. Les Catalans principalement dans les Pyrénées-Orientales.
  5. Les Corses représentent en 2008 environ 195 000 personnes en Corse seulement. Ils représentent environ 70 %[A 5] de la population totale de l'ßle. Par ailleurs, environ 600 000 Corses vivent en Provence et un million sur l'ensemble du territoire français, hors Corse, du fait de migrations économiques au XIXe et XXe siÚcles.

Deux autres groupes ethniques seraient présents en France métropolitaine depuis des siÚcles, mais pas dans des régions définies :

  1. Les Roms qui comprendraient entre 500 000 et 1 300 000 personnes[51],[52]
  2. Les Juifs seraient 600 000[53] dont environ 50 % de juifs d'Afrique du Nord arrivés en France entre 1956 et 1967[54].

D'autres groupes ethniques proviendraient d'une immigration rĂ©cente. Contrairement aux États-Unis oĂč 99 % de la population est issue de l'immigration, le terme de «groupe ethnique» n'est presque jamais utilisĂ© en France pour parler de populations Ă©migrĂ©es. Dans cette catĂ©gorie, David Levinson insĂšre des entitĂ©s supranationales comme les Arabes, des entitĂ©s infranationales comme les Kabyles, des immigrants par nationalitĂ© comme les AlgĂ©riens, une gĂ©nĂ©ration issue de l'immigration comme les «Beurs» ou des personnes issus des DOM-TOM.

Groupes ethniques bilingues selon Henri Holt

Selon Henri Holt[61], il existe plusieurs groupes bilingues Ă  la pĂ©riphĂ©rie du pays. Au Moyen Âge, les dialectes du sud de la Gaule (langue d'oc) ont donnĂ© naissance Ă  une culture sĂ©parĂ©e. Ces dialectes peuvent ĂȘtre entendus chez les

  1. Provençaux
  2. Languedociens
  3. Gascons
  4. et dans d'autres endroits (Auvergnats, Limousins)

Au XVIIe siĂšcle, la volontĂ© de la France pour forger une nouvelle entitĂ© centralisĂ©e s'est crĂ©Ă©e par l’incorporation des anciennes provinces de France.

  1. Normandie
  2. Bretagne
  3. Provence
  4. 


Corse

Nouvelle-Calédonie

Une femme kanak.

Les recensements enregistrant les donnĂ©es faisant apparaĂźtre « l'origine ethnique » des personnes est admise, par dĂ©rogation, en Nouvelle-CalĂ©donie[62]. Ainsi, la CNIL a donnĂ© un avis favorable au recensement de 2009 pour la Nouvelle-CalĂ©donie, qui contient une question relative Ă  l'appartenance des sondĂ©s Ă  une « communauté » et, pour certains d'entre eux Ă  une « tribu ». Des questions similaires avaient Ă©tĂ© posĂ©es jusqu'en 1996, mais non au recensement de 2004. La CNIL rappelle une dĂ©libĂ©ration de 2002, dans laquelle elle avait affirmĂ© que « le recueil de l'appartenance ethnique des personnes, compte tenu des caractĂ©ristiques sociodĂ©mographiques propres au territoire de Nouvelle-CalĂ©donie, rĂ©pond Ă  un motif d'intĂ©rĂȘt public [
][63] ».

La loi « informatique et liberté » de 1978, autorise explicitement pour la Nouvelle-CalĂ©donie le rĂ©fĂ©rencement Ă  l’appartenance ethnique dans l’alinĂ©a 3 de son article 31.

Selon un rapport parlementaire de 1998, la répartition ethnique de la population était alors la suivante[64] :

Communautés (recensement de 1996) Pourcentage
Mélanésiens 44,1 %
Européens 34,1 %
Wallisiens et Futuniens 9 %
Tahitiens 2,6 %
Indonésiens 2,5 %
Vietnamiens 1,4 %
Vanuatu 1,4 %
Autres 4,5 %

Les données issues du recensement de 2009, telles que synthétisées par l'Insee[65] sont les suivantes :

Communautés (recensement de 2009) Pourcentage
Kanak 40,3 %
Européens 29,2 %
Wallisiens et Futuniens 8,7 %
Tahitiens 2 %
Indonésiens 1,6 %
Vietnamiens 1 %
Ni-Vanuatu 0,9 %
Autres Asiatiques 0,8 %
Autres 1,0 %
Se déclarent métis ou appartenant à plusieurs communautés 8,3 %
Se déclarent « Calédoniens » 5 %
Ne déclarent aucune appartenance 1,2 %

Soulignant que la mĂ©thodologie du recensement a Ă©tĂ© distincte de celle du recensement de 1996 (oĂč la dĂ©claration d'appartenance multiple n'Ă©tait pas possible), l'Insee complĂšte cet exposĂ© par des donnĂ©es permettant d'apprĂ©cier plus finement l'Ă©volution sur treize ans :

Communautés (recensement de 2009) Pourcentage
Kanak et Kanak métissés 44,3 %
Européens et Européens métissés 33,9 %
Wallisiens, Futuniens, Wallisiens métissés et Futuniens métissés 10,4 %

Guyane française

Guadeloupe

Martinique

La RĂ©union

Wallis-et-Futuna

Mayotte

Polynésie française

Îles Kerguelen

Saint-Pierre-et-Miquelon

Les actuels habitants seraient des descendants des premiers colons normands, bretons et basques.

Saint-Barthélemy

Groupes immigrés en France

Article détaillé : Immigration en France.

Gens du voyage et YĂ©niches

Articles détaillés : Gens du voyage, Roms, Sinté et Yéniches.

Diasporas et communautés étrangÚres en France

Asie

Russie

Article détaillé : Russes en France.

Orient

Europe

Afrique Subsaharienne

Articles détaillés : Diaspora africaine et Noirs en France.

Afrique du Nord

CaraĂŻbes

Article détaillé : Diaspora haïtienne en France.

Statistiques et estimations

Article détaillé : statistiques ethniques en France.

Selon des directives sur la collecte d'informations et d'aprĂšs la Loi informatique et libertĂ©s, la France s'interdit de collecter des informations personnelles fondĂ©es sur des caractĂšres tels race, ethnie, couleur de peau, origine, religion, mode de vie ou sexe, critĂšres discriminatoires selon la loi[66]. Et d'aprĂšs la CNIL, « [...] il n’existe pas Ă  l’heure actuelle de rĂ©fĂ©rentiel national de typologies « ethno-raciales ». Il n’existe donc pas d’indicateurs « ethno-raciaux » diffusĂ©s par la statistique publique [...] »[67]

Toutefois, s'il est exact que le recensement de population, tant qu'il est obligatoire, ne permet pas le recueil d'information sur la religion ou l'origine ethnique, toute enquĂȘte non obligatoire peut le faire[4]. Ainsi, contrairement Ă  une idĂ©e reçue, comme le rappelle François HĂ©ran, directeur de l'Ined, il est permis depuis longtemps de poser des questions « sensibles »[5] dans une enquĂȘte de la statistique publique, c’est-Ă -dire une question risquant de faire apparaĂźtre directement ou indirectement des appartenances (rĂ©elles ou supposĂ©es) Ă  un parti politique, un syndicat, une religion, une race, une orientation sexuelle. Poser de telles questions n’est possible qu’à une double condition : « que la question soit pertinente pour le questionnaire (proportionnĂ©e aux objectifs poursuivis) et que les rĂ©pondants donnent leur accord exprĂšs, c’est-Ă -dire signĂ© (la signature Ă©tant apposĂ©e non pas sur le questionnaire, qui perdrait ainsi son caractĂšre anonyme, mais sur une feuille Ă  part prĂ©sentĂ©e par l’enquĂȘteur) ». Ainsi des enquĂȘtes peuvent-elles « rĂ©colter non seulement des informations sur les pays d’origine et les langues parlĂ©es, mais aussi sur les appartenances ethniques dĂ©clarĂ©es ainsi que sur les principales qualitĂ©s perceptibles qui peuvent servir de support aux discriminations dans notre sociĂ©té : couleur de la peau, coiffure, tenue vestimentaire, accent et autres signes corrĂ©lĂ©s de façon visible ou hypothĂ©tique Ă  une appartenance religieuse ou ethnique (pratiques alimentaires, respect d’un calendrier festif non chrĂ©tien, pratiques funĂ©raires, etc.) », tout en prenant garde, dans les conclusions, de ne pas « imputer faussement les diffĂ©rences observĂ©es Ă  des oppositions d’essence entre groupes ethniques »[6],[7],[8].

Notes et références

  1. Notamment cf. Jean-Loup Amselle et Elikia M'Bokolo, Au cƓur de l'ethnie. Ethnie, tribalisme et État en Afrique, Ă©d. La DĂ©couverte/Poche, 67, col. Sciences humaines et sociales, 1999, 226 p. (ISBN 2-7071-2955-0).
  2. L'article 8 de la Loi informatique et libertés de 1978 interdit « de collecter ou de traiter des données à caractÚre personnel qui font apparaßtre, directement ou indirectement, les origines raciales ou ethniques » : [1]
  3. Pour la France mĂ©tropolitaine : Ferdinand MĂ©lin-Soucramanien, « Le Conseil constitutionnel dĂ©fenseur de l'Ă©galitĂ© rĂ©publicaine contre les “classifications suspectes” », in : Recueil Dalloz 2007, p. 3017 ; pour la Nouvelle-CalĂ©donie, la CNIL a donnĂ© un avis favorable au recensement de 2009, qui fait apparaĂźtre l'origine ethnique des personnes (donnĂ©es enregistrĂ©es jusqu'en 1996, mais pas au recensement de 2004). La CNIL rappelle une dĂ©libĂ©ration de 2002, dans laquelle elle avait affirmĂ© que « le recueil de l'appartenance ethnique des personnes, compte tenu des caractĂ©ristiques sociodĂ©mographiques propres au territoire de Nouvelle-CalĂ©donie, rĂ©pond Ă  un motif d'intĂ©rĂȘt public [
] ».
  4. MichÚle Tribalat, L'Islam en France, PUF, 2010, p. 21.
  5. Qu'appelle-t-on une question sensible?, EnquĂȘte « Trajectoires et Origines » (TeO), 2008, site de l'Ined
  6. François HĂ©ran, InĂ©galitĂ©s et discriminations. Pour un usage critique et responsable de l’outil statistique, 3 fĂ©vrier 2010
  7. François HĂ©ran, L’origine des immigrĂ©s et de leurs enfants dans les enquĂȘtes de la statistique publique. Quels principes dĂ©ontologiques ?, SynthĂšse de l’exposĂ© de François HĂ©ran Ă  la rĂ©union du Conseil scientifique d’Économie et Statistique du 28/9/2005
  8. Le 15 novembre 2007, le Conseil constitutionnel a censurĂ© DĂ©cision no 2007-557 DC l’article 63 de la loi relative Ă  la maĂźtrise de l’immigration, Ă  l’intĂ©gration et Ă  l’asile.
  9. Chiffre pour toute la République française d'aprÚs le Bilan démographique 2007 Insee
  10. Christoph Pan, Beate Sibylle Pfeil et Michael Geistlinge, National Minorities In Europe.
  11. Phillippe Poutignat et Jocelyne Streiff‑Fenart, ThĂ©ories de l'ethnicitĂ©, suivi dans le mĂȘme livre des Groupes ethniques et leurs frontiĂšres de Fredrik Barth, Paris, 1995, PUF, 270 pages.
  12. Selon Pierre-Yves Cusset dans « La discrimination et les statistiques ethniques : Ă©lĂ©ments de dĂ©bat » : « Le testing offre l’avantage de tester directement et prĂ©cisĂ©ment les critĂšres potentiels sur lesquels repose la discrimination : patronyme, apparence, couleur de peau. Mais les rĂ©sultats de ces enquĂȘtes sont forcĂ©ment attachĂ©s Ă  un secteur particulier du marchĂ© du travail ou de celui du logement et ne sont pas aisĂ©ment gĂ©nĂ©ralisables. »
  13. Jean-François Bert dans Histoire de l'ethnologie
  14. Le terme d'ethnicité est un usage tout à fait nouveau dans la littérature française, sauf à de trÚs rares exceptions comme François Raveau (L'Autre et l'ailleurs : hommages à Roger Bastide, 1976), ou comme Michaud qui l'utilise pour désigner la conscience d'appartenance à un groupe ethnique. Ce terme ne sera introduit qu'en 1981 à l'Association française d'anthropologie par Françoise Morin lors d'une Table ronde.
  15. (en) David Levinson, Ethnic groups worldwide : a ready reference handbook (lire en ligne) .
  16. Voir par exemple Claude LĂ©vi-Strauss, Race et Histoire, Paris, UNESCO, 1952.
  17. Taylor (A-C), Ethnie, dans Pierre Bonte, et Michel Izard (avec Marion AbélÚs, Philippe Descola, etc.), Dictionnaire de l'ethnologie et de l'anthropologie, 1991, p. 242-244, (ISBN 2130559999).
  18. Guja C. et Pavalan M., « CritÚres anthropologiques pour la constitution d'une typologie humaine naturelle », Bulletins et mémoires de la Société d'anthropologie de Paris (ISSN ), 1985, vol. 2, no 2, p. 187-199, voir en ligne sur Persée.
  19. INED
  20. Laetitia Van Eeckhout, Les minorités visibles ont deux fois plus de chances de se faire contrÎler par la police, lemonde.fr, 12 janvier 2009
  21. "Les seconds – principalement les MaghrĂ©bins et les Noirs – bien qu’ils reprĂ©sentent prĂšs de 12 % de la population, ne participent pas vĂ©ritablement Ă  la vie publique et au destin de la sociĂ©tĂ© française – exceptĂ© dans le domaine sportif et artistique. Invisibles ou presque dans les directions d’entreprise, les institutions, les corps intermĂ©diaires, Ă  la tĂ©lĂ©vision et au sein de la sphĂšre politique, ils sont Ă©galement largement sous-reprĂ©sentĂ©s dans la fonction publique et dans les postes Ă  grande visibilitĂ© (mĂ©dias).", Yazid Sabeg et Laurence MĂ©haignerie, Les oubliĂ©s de l'Ă©galitĂ© des chances, Institut Montaigne, janvier 2004
  22. Yazid Sabeg et Laurence Méhaignerie, Les oubliés de l'égalité des chances, Institut Montaigne, janvier 2004
  23. Robert Castel, "La France est déjà un pays pluriethnique et pluriculturel. 8 millions de personnes appartenant à des "minorités visibles" (i.e. qui ne sont pas de race blanche) y vivent. 5 à 6 millions d'entre elles sont nées en France. Les personnes d'origine maghrébine y sont également au nombre de 5 à 6 millions ; 3,5 millions ont la nationalité française (dont 500 000 harkis). La population noire (des départements d'outremer et d'Afrique subsaharienne) est estimée à 2 millions, dont 1,5 million de Français. Environ 1 million de personnes originaires du monde asiatique vivent en France, ainsi que 3,6 millions d'étrangers dont 510 000 sont nés en France. Plus de 1,5 million de personnes nées à l'étranger ont acquis la nationalité française. [...] Autrement dit, la France déjà un pays pluriethnique et pluriculturel, et elle le sera de plus en plus à l'avenir. [...] La République ne se démettrait pas en renonçant à imposer une composition uniforme de l'identité nationale, qui coïncide avec l'hégémonie de l'"ethnie" autochtone majoritaire en métropole" in La discrimination négative : citoyens ou indigÚnes, Seuil, 2007, p. 72-73
  24. [2]
  25. Enfants de moins de 18 ans vivant dans une famille immigrée en 2007, Insee, septembre 2011
  26. L'Accueil des immigrants et l'intégration des populations issues de l'immigration, rapport au président de la République, cour des comptes, novembre 2004
  27. Naissances selon le pays de naissance des parents 2010, Insee, septembre 2011
  28. Pascale Breuil-Genier, Catherine Borrel, Bertrand Lhommeau, « Les immigrés, les descendants d'immigrés et leurs enfants », sur Insee, .
  29. Population totale par sexe et ùge au 1er janvier 2008, France métropolitaine selon l'Insee.
  30. Populations étrangÚre et immigrée en 2008, Insee, octobre 2011
  31. Être nĂ© en France d’un parent immigrĂ©, Insee PremiĂšre, no 1287, mars 2010, Catherine Borrel et Bertrand Lhommeau, Insee
  32. Ces chiffres n’incluent ni la troisiĂšme gĂ©nĂ©ration, ni les immigrĂ©s illĂ©gaux.
  33. Défendu par Diderot ; cf. Jacques Proust, Diderot et l'Encyclopédie, 1967.
  34. AndrĂ©-Louis Sanguin, « Les MinoritĂ©s ethniques en Europe », Éd. L'Harmattan, 1993 ; EAN 13 : 9782738419538 (ISBN 978-2-7384-1953-8).
  35. Bertrand BarÚre affirme le 27 janvier 1794 : « Le fédéralisme et la superstition parlent bas-breton ; l'émigration et la haine de la République parlent allemand ; la contre-révolution parle italien, et le fanatisme parle basque ».
  36. Selon BĂ©atrice Giblin dans « Langues et territoires : une question gĂ©opolitique » : « les adversaires de la RĂ©volution (religieux ou pas) voyaient dans la rĂ©sistance au français, le meilleur moyen de garder le contrĂŽle de leurs ouailles. Inversement les rĂ©volutionnaires voyaient dans la diffusion du français le meilleur moyen de faire adhĂ©rer les citoyens aux idĂ©es de la RĂ©volution. Mais de quels moyens les rĂ©volutionnaires disposaient-ils pour faire apprendre le français ? La moitiĂ© de la population est illettrĂ©e et dans certaines rĂ©gions, elle parle une autre langue. C’est pourquoi il est faux ou manipulateur de dire que ce sont les hommes de la RĂ©volution qui ont imposĂ© le français car, mĂȘme si les jacobins l’ont souhaitĂ©, ils n’ont pas eu les moyens de le faire. »
  37. Chapitre 2 de la premiĂšre partie de La CrĂ©ation des identitĂ©s nationales, par Anne-Marie Thiesse, aux Éditions du Seuil, 1999-2001 (seconde Ă©dition), (ISBN 9782020414067) pour la seconde Ă©dition.
  38. Population, immigration et identité nationale en France : XIXe/XXe siÚcle, par Gérard Noiriel, Hachette éditeur, 1992, (ISBN 2010166779).
  39. Jacqueline Christophe, Denis-Michel BoĂ«ll, RĂ©gis Meyran, Du folklore Ă  l'ethnologie, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, 2009, (ISBN 978-2-7351-1233-3).
  40. Louis Dussieux, Géographie générale contenant la géographie physique, politique administrative, de chaque pays avec des notions sur le climat, vol. 2, J. Lecoffre et Cie, 1866, p. 213.
  41. Par exemple : Benedict Anderson, Anne-Marie Thiesse, Bernard Michel
  42. Chapitre IV de Eric Hobsbawm, Nations et nationalisme depuis 1780 : programme, mythe, réalité, éditions Gallimard, , 255 p. (ISBN 2-07-072495-6) .
  43. (dans le cadre d'une « immigration choisie » pour la reconstruction du pays aprÚs la PremiÚre Guerre mondiale)
  44. La CNIL a donnĂ© un avis favorable au recensement de 2009 pour la Nouvelle-CalĂ©donie, qui fait apparaĂźtre l'origine ethnique des personnes. Ces donnĂ©es Ă©taient enregistrĂ©es jusqu'en 1996, mais ne l'avaient pas Ă©tĂ© pour le recensement de 2004. La CNIL rappelle une dĂ©libĂ©ration de 2002, dans laquelle elle avait affirmĂ© que « le recueil de l'appartenance ethnique des personnes, compte tenu des caractĂ©ristiques sociodĂ©mographiques propres au territoire de Nouvelle-CalĂ©donie, rĂ©pond Ă  un motif d'intĂ©rĂȘt public [
] »
  45. L'article 8 de la loi Informatique et libertés de 1978 interdit «de collecter ou de traiter des données à caractÚre personnel qui font apparaßtre, directement ou indirectement, les origines raciales ou ethniques»: Un amendement au projet de loi sur l'immigration autorise la statistique ethnique Le Monde
  46. Un amendement au projet de loi sur l'immigration autorise la statistique ethnique Le Monde, 13 septembre 2007.
  47. Marie-Claude Blanc-Chaléard, p. 102 de Histoire de l'immigration, éd. La découverte, 2001, (ISBN 9782707135858).
  48. Yvonne Bollmann, « Les langues régionales et minoritaires en Europe. Volksgruppen : le grand retour », Hérodote 2/2002, no 105, p. 191-201.
  49. Suzie Guth, Une sociologie des identités est-elle possible ?, 1994, p. 61.
  50. René Andrau : Les féodalités reviennent, éd. Bruno Le Prince, 1999, (ISBN 978-2909634289).
  51. Rapport du Centre européen pour les droits des Roms
  52. Rapport complet du Centre européen pour les droits des Roms
  53. (en) 600 000 selon le site officiel du CongrÚs juif mondial
  54. Afflux de Juifs séfarades en France entre 1956 et 1967 et repÚres historiques
  55. L'Education for Development Institute maintient un vaste site sur l'Arménie qui inclut des informations sur la diaspora arménienne dans différents pays (3noor.org. Leurs chiffres concordent généralement avec d'autres sources lorsque celles-ci sont disponibles, comme nous n'avons pas d'autres sources vérifiables, nous suivons leur nombre..
  56. « Les personnes d'origine maghrĂ©bine y sont Ă©galement au nombre de 5 Ă  6 millions ; 3,5 millions ont la nationalitĂ© française (dont 500 000 harkis) », Évelyne Perrin, IdentitĂ© nationale, Amer ministĂšre, Éditions L'Harmattan, 2010, p. 112.
  57. Robert Castel, La Discrimination négative, Paris, La République des idées/Seuil, 2007
  58. « La Notitia dignitatum (Notice des dignités de l'Empire romain) nous apprend qu'à Brest et à Vannes il y avait des soldats maures (Mauri Veneti et Mauri Osismiaci) », Hervé Abalain, Histoire de la langue bretonne, Gisserot, 1995, p. 10.
  59. « On trouve des Maures établis en Armorique à Osimis et à Venetis », Léon Fleuriot, Les origines de la Bretagne, Payot, 1980, p. 115.
  60. « Un autre témoignage des colonies mauresques de notre pays réside dans le vocable Mortagne, encore porté par divers lieux de notre pays et qui représente une appellation latine, Mauretania. », Auguste Longnon, Origine et formation de la nationalité française, Nouvelle Librairie nationale, 1921, p. 25
  61. (en) Amiram Gonen et Rachel Gilon (dir.), The Encyclopedia of the Peoples of the World, New York, Marwyn Samuels & Michael Zand, coll. « Henri Holt Reference Book, Ethnic Groups - Encyclopaedias », , 703 p. (ISBN 9780805022568 et 0805022562, OCLC ), p. 207 , « There are also a number of ethnically non-French bilingual groups living in the periphery of France. In the Middle Ages, the dialects of southern Gaul (langue d'oc) gave rise to separate culture, surviving occitan dialect can still be heard in Provence, Languedoc, Gascony, and elsewhere. » (
) « (In the XVII century) France went to forge a centralized new entity, incorporating Normandy and eventually other provinces such as Provence and Brittany. » Traduction : « Il y a Ă©galement un certain nombre de groupes bilingues ethniquement non-français qui vivent Ă  la pĂ©riphĂ©rie de la France. Au Moyen Âge, les dialectes de la Gaule mĂ©ridionale (langue d'oc) engendrent une culture distincte, avec des dialectes occitans que l’on peut toujours entendre en Provence, dans le Languedoc, en Gascogne, et ailleurs. (
) La France forgea une nouvelle entitĂ© centralisĂ©e, par l’incorporation de la Normandie et, par la suite, d'autres provinces telles que la Provence et la Bretagne. »
  62. André Larané, « Du drame d'Ouvéa au référendum », sur herodote.net, (consulté le ).
  63. CNIL, DĂ©libĂ©ration no 2009-317 du 7 mai 2009 portant avis sur un projet d'arrĂȘtĂ© relatif au traitement automatisĂ© rĂ©alisĂ© Ă  l'occasion du recensement de la population de Nouvelle-CalĂ©donie en 2009, publiĂ© au Journal officiel du 26 juillet 2009.
  64. Rapport parlementaire no 972 du 9 juin 1998 relatif Ă  la Nouvelle-CalĂ©donie prĂ©sentĂ© par Catherine Tasca, qui renvoie pour ces donnĂ©es Ă  « Source : secrĂ©tariat d’État Ă  l’outre-mer ». Ces donnĂ©es (Ă©voquĂ©es dans la source Insee ci-dessous) proviennent trĂšs vraisemblablement du recensement de 1996.
  65. « Recensement de la population en Nouvelle-Calédonie en 2009 ».
  66. Recensement « ethnique » : le débat français sur actuchomage.org.
  67. Mesure de la diversité des origines selon la Commission nationale de l'informatique et des libertés

Références

Groupe A : (en) David Levinson, Ethnic Groups Worldwide : a ready reference Handbook, Phoenix, Arizona, The ORYX Press, , 436 p. (ISBN 1573560197 et 9781573560191, OCLC )

  1. Page 30: « France is an ethnically heterogeneous society, with over 100 ethnic groups from all regions of the world present with the ethnic French constituting some 85% of the population. » Traduction : La France est une société ethniquement hétérogÚne, avec plus de 100 groupes ethniques de toutes les régions du monde. Le groupe ethnique français constitue environ 85 % de la population.
  2. Page 30 : « included within the French majority are distinct regional cultures that some experts prefer to classify as distinct ethnic groups: the people of Alsace, Brittany, Burgundy, Auvergnat, Aveyronnais, Aquitaine, Occitan and Provence. Although the traditional people of these regions are now integrated politically and economically into the French nation, differences in dress, food preference and language persist. ».
  3. «Page 30 :

    « Of the approximately 1.5 million Alsacians in France, some speak dialect of German, although the majority now also speaks French. »

    Traduction : « Sur les quelque 1,5 million d'Alsaciens en France, certains parlent un dialecte allemand, bien que la majorité maintenant parle le français. »
  4. Page 30 :

    « Bretons number about 3.7 million and live mainly in northwestern of France. »

    Traduction : « Le nombre de Bretons est de 3,7 millions et ils vivent principalement dans le Nord-Ouest de la France. »
  5. Page 31 :

    « The population of the island is about 250 000, of whom 70% are Corsican, with the remainder being mainly French (many of whom went there after the fall of the French Empire in Africa). »

    Traduction : « La population de l'ßle est d'environ 250 000, dont 70 % sont corses, avec le reste de la population qui est principalement française (dont beaucoup sont venus aprÚs la chute de l'Empire français en Afrique). »
  6. Page 31 du livre : « In France, they are more often identified simply as Arabs, Muslims, North Africans, Afro-Arabs, or Maghrebins, rather than by nation of origin. A further distinction in France is between the Harqis and Beurs. » Traduction : « En France, ils sont plus souvent simplement identifiés comme des Arabes, des musulmans, des Nord-Africains, des Afro-Arabes, ou Maghrébins, plutÎt que par leurs pays d'origine. Une distinction supplémentaire en France est faite entre les Harkis et les Beurs. »

Groupe B : GĂ©rard Noiriel, Immigration, antisĂ©mitisme et racisme en France (XIXe – XXe siĂšcle) : discours publics, humiliations privĂ©es, Paris, Fayard, 2007.

  1. p. 354 à 372
  2. p. 375-480. À partir de 1927, la crise Ă©conomique aidant, les personnes d'origines « diverses », françaises ou non, seront montrĂ©es du doigt comme prenant le travail des « vrais » Français.
  3. p. 509 à 515.
  4. p. 515 à 536
  5. p. 655 à 667

Bibliographie

  • Jean-Loup Amselle et Elikia M'Bokolo, Au cƓur de l'ethnie. Ethnie, tribalisme et État en Afrique, Ă©d. La DĂ©couverte/Poche, 67, col. Sciences humaines et sociales, 1999, 226 p. (ISBN 2-7071-2955-0)

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Notions

Droit international

Histoire

Études thĂ©oriques

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