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Gascons

Les Gascons sont un peuple d'Europe de l'Ouest parlant le gascon et occupant le territoire de la Gascogne soit, dans l'État français, le territoire approximativement compris entre l’ocĂ©an Atlantique Ă  l’ouest, les PyrĂ©nĂ©es au sud, le cours de la Garonne au nord et (jusqu'Ă  la rive gauche de l'AriĂšge) Ă  l’est. Des populations gasconnes sont prĂ©sentes en Aquitaine, en Midi-PyrĂ©nĂ©es et en Catalogne (Val d'Aran), mais aussi des colonies historiques au Pays basque espagnol, en Navarre, en Aragon et en AmĂ©rique du Sud.

Gascons

Populations importantes par région
Paris 43 000 (1932)[1]
Autres
RĂ©gions d’origine Gascogne
Langues gascon, français méridional, francitan
Ethnies liées Aquitains, Vascons

La notion de peuple français, ayant évolué, s'est généralisée administrativement en recouvrant divers peuples dont les Gascons qui ont été une composante ethnique distincte[2] - [3].

Entre le XVIe siĂšcle et le XVIIIe siĂšcle, le dĂ©monyme « Gascons » semble s’imposer pour dĂ©signer l'ensemble des peuples du Midi du royaume, territoire auxquels on appliqua aussi, occasionnellement, le nom d'Occitanie par opposition avec les pays de langue d'oĂŻl du royaume : c'est le cas par exemple chez Pey de Garros[4] - [5], Louis de Montgommery[6] ou chez l’abbĂ© de Sauvages[7].

Plusieurs organisations défendent aujourd'hui l'identité, la culture ainsi que l'idiome gascon, soit comme une entité distincte historiquement, soit dans le cadre de l'idée d'Occitanie[8] - [9].

Histoire

Antiquité

Traces gĂ©ographiques de la langue aquitaine. Les points rouges sont des endroits oĂč des noms aquitains ont Ă©tĂ© dĂ©couverts. En noir, les frontiĂšres actuelles du Pays Basque.

Les ancĂȘtres des Gascons sont les Aquitains de Novempopulanie dĂ©signĂ©s ainsi par CĂ©sar, une population qui vivait dans la mĂȘme rĂ©gion pendant l'AntiquitĂ© et parlait aquitain ou protobasque, ancĂȘtre du basque actuel. Conquis par les Romains en 56 av. J.-C., les Aquitains occupaient l'Aquitaine protohistorique qui s'Ă©tendait de la Garonne aux PyrĂ©nĂ©es.

Vers 16 ou 13 av. J.-C., Auguste réunit cette Aquitaine originelle avec des terres peuplées par des Celtes ou Gaulois s'étendant jusqu'à la Loire. Au tournant du IIe et du IIIe siÚcle, les Aquitains obtinrent leur séparation des Gaulois en obtenant leur propre province entre Garonne et Pyrénées : la Novempopulanie, soit « Province des neuf peuples ».

En raison de la chute de l'Empire romain, la Novempopulanie fut conquise par les Wisigoths, avec le statut de peuple fédéré à partir de 418. Au début du VIe siÚcle, en 507, les Francs qui poussent de plus en plus les Wisigoths vers le sud, dominent provisoirement l'Aquitaine, la corniche cantabrique de l'Hispanie et le Nord de la vallée de l'Èbre.

Haut Moyen Âge

À la fin du VIe siĂšcle, l’arrivĂ©e des Vascons, peuple bascophone originaires de la Navarre et de l’Ouest de l’Aragon bouleverse l'histoire de la rĂ©gion. Les Vascons sont pour la premiĂšre fois mentionnĂ©s au Nord des PyrĂ©nĂ©es en 587 par le chroniqueur franc GrĂ©goire de Tours en 594 :

« Les Vascons, dĂ©valant de leurs montagnes, descendent dans la plaine, dĂ©vastant vignes et champs, incendiant les maisons, emmenant en captivitĂ© plusieurs personnes avec leurs troupeaux. A plusieurs reprises le duc Austrovald marcha contre eux, mais il ne tira d’eux qu’une vengeance insuffisante »

L'union personnelle au temps d'Eudes «le Grand» (710-740 ans).

Les Vascons mĂšnent rĂ©guliĂšrement des expĂ©ditions punitives en Novempopulanie aprĂšs 587 si bien qu’en 602 les rois francs ThĂ©odebert II et Thierry II mĂšnent une armĂ©e contre eux et imposent Genialis comme vassal et duc puis Aighinane en 626. Des Ă©lites aquitano-romaines de Novempopulanie tels que les Ă©vĂȘques d’Eauze, Palladius et son fils Sidoc, pactisĂšrent avec les Vascons et furent exilĂ©s en 626 Ă  la suite des accusations portĂ©es par Aighyna, le duc saxon de Bordeaux[10].

Peu à peu les Vascons dominÚrent militairement et politiquement la vaste région comprise entre les Pyrénées et la Garonne.

Vers 630, la Novempopulanie change de nom pour devenir la Wasconia, tel que mentionnĂ© la Chronique de FrĂ©dĂ©gaire[10]. La racine de cet ethnonyme est la mĂȘme que celles des Basques : *ewsk-.

Les Vascons vont constituer au haut Moyen Âge, de 660 Ă  768 (108 ans), des unions personnelles avec leurs nouveaux maitres, des ducs indĂ©pendants des Francs qui gouvernent Ă  la fois le duchĂ© d'Aquitaine et la Vasconie et luttent ensemble contre les Francs carolingiens (FĂ©lix d'Aquitaine (660-670), Loup Ier de Vasconie (670-688), Eudes (688-735), Hunald Ier (735-748) et GaĂŻfier ou WaĂŻfre (748-768))[11].

Une principautĂ© vasconne unie se forme Ă  partir du IXe siĂšcle avec Sanche II Sanche de Vasconie (836-v.864) qui est peut-ĂȘtre le mythique Menditarra, rĂ©putĂ© ĂȘtre le crĂ©ateur de la principautĂ© dans l'historiographie gasconne du XIe siĂšcle.

L'apogée de la principauté gasconne est atteint sous le rÚgne de Guilhem-Sants, qui aurait défait les Vikings à la bataille de Taller dans les Landes vers 988 qui devient comte de Bordeaux en 977 et fonde l'abbaye de Saint-Sever en 988.

Toutefois, le dernier duc et comte de Gascogne, Sants-Guilhem (1010-1032) meurt sans hĂ©ritier, actant l'union du duchĂ©-comtĂ© de Gascogne avec le duchĂ© d'Aquitaine des comtes de Poitou, ancĂȘtres d'AliĂ©nor d'Aquitaine.

Peu à peu, l'unité politique de la Gascogne vole en éclats et les régions orientales de la Gascogne (Fezensac, Astarac...) tombent sous influence des comtes de Toulouse, tandis que les régions méridionales (Bigorre et Béarn) deviennent vassales du roi d'Aragon jusqu'au XIIIe siÚcle.

La rĂ©alitĂ© de la domination vasconne en Novempopulanie reste inconnue, mais le fait que les habitants de la Novempopulanie aient adoptĂ© si rapidement le nom de Wascones dĂ©montre sans doute qu’ils Ă©taient proches culturellement et linguistiquement des Vascons, surtout dans la partie les sud l’ancienne Novempopulanie. En effet, les vestiges de l'antique langue aquitaine (noms de divinitĂ© ou de personnes) que l’on trouve essentiellement sur des stĂšles trouvĂ©es en Comminges et en particulier Ă  Saint-Bertrand-de-Comminges, ne peuvent ĂȘtre expliquĂ©es que par le basque moderne, ou bien elles ont un aspect « bascoĂŻde ».

La Gascogne dite « anglaise »

ConsĂ©cutivement au mariage d'AliĂ©nor d'Aquitaine avec Henri II PlantagenĂȘt (1152), qui devient roi d'Angleterre deux ans plus tard, la Gascogne devient une partie de l'empire angevin ou Empire PlantagenĂȘt (ou État anglo-angevin). AprĂšs la dĂ©faite de leur fils Jean sans terre face au roi de France Philippe Auguste en 1203-1204, la Gascogne occidentale reste la seule possession continentale des rois d'Angleterre PlantagenĂȘts et elle restera unie Ă  l'Angleterre jusqu'Ă  la fin de la guerre de Cent Ans, en 1451-1453.

Pendant la guerre de Cent Ans entre l'Angleterre et la France (1337-1453), la Gascogne est divisée grosso modo en deux zones : à l'ouest la Gascogne « anglaise » et à l'est la Gascogne « française », ce qui explique pourquoi des Gascons se retrouvent dans les deux camps.

Au mĂȘme moment, une petite guerre de Cent Ans gasconne a lieu entre les comtes d'Armagnac, appuyĂ©s par leurs parents les seigneurs d'Albret, et les vicomtes de BĂ©arn – Ă©galement comtes de Foix – pour la domination de la Gascogne centrale et orientale et en particulier pour annexer le comtĂ© de Bigorre. L'Ă©pisode le plus connu de cet affrontement est la bataille de Launac (1362) oĂč le comte Jean Ier d'Armagnac est battu par Gaston FĂ©bus, comte de Foix et vicomte de BĂ©arn.

AprĂšs la conquĂȘte dĂ©finitive de la Gascogne « anglaise » en 1453, puis du comtĂ© d'Armagnac en 1473, la plupart des Gascons ont comme souverain le roi de France. Seuls les Gascons du BĂ©arn restent indĂ©pendant jusqu'en 1620, ce qui va crĂ©er au cours du XVIe siĂšcle une conscience distincte des autres Gascons, si bien que les BĂ©arnais ne se considĂšrent plus depuis comme Ă©tant des Gascons, mĂȘme si leurs dialectes sont toujours gascons.

Étymologie

Le nom des Vascons prononcĂ© originellement /uaskon/ est Ă  l'origine des termes « basque Â» et « gascon Â» par Ă©volution de la prononciation de la lettre initiale (w/v/b/g...askon). Toutefois, un problĂšme Ă©tymologique se pose dĂ©sormais en raison du changement de nom de la Novempopulanie, la Wasconia : comment transcrire les mots latins Wascones (ou Vascones) et Wasconia (ou Vasconia)[12] ?

La copie connue sous le nom de « Anonyme de Ravenne » et qui date du XIIIe siÚcle, contient pour la premiÚre fois, sous une forme écrite, le mot « Gasconia » avec un « g ». On utilisera par la suite davantage « Gasconia ou Gascogne » en référence à la Vasconie citérieure (la partie de la Vasconie au nord des Pyrénées), qui va se romaniser en créant sa propre langue par la naissance du gascon (de Saint-Sever à la Garonne) (de Saint-Sever à la Garonne)[13] - [14].

Anthropologie et ethnologie

Un Gascon, dessin de 1841.

Au haut Moyen Âge, il est impossible d'effectuer une distinction dans les sources entre Basques et Gascons. Ainsi, nombre d’historiens utilisent les termes de Vascons et de Vasconie, vĂ©ritables dĂ©calques du latin. La distinction entre Basques (le plus souvent Ă©crit Basculi en latin) et Gascons (Vascones) n’est clairement Ă©tablie dans les textes qu’à partir du XIe siĂšcle.

Les Gascons sont rĂ©putĂ©s au bas Moyen Âge pour leurs qualitĂ©s militaires, en particulier dans la cavalerie, ainsi qu'Ă  l'Ă©pĂ©e et Ă  l'arbalĂšte.

Du XVIe siÚcle au XVIIIe siÚcle, le terme de « Gascons » a tendance à désigner toutes les populations qui parlent les langues romanes d'oc (hormis le catalan), ou l'occitan[15], ce qui révÚle que l'administration n'était pas encore familiarisée avec ces régions. A partir du XIXe siÚcle on généralisera l'appellatif "Méridionaux", le terme "occitan(ien)s" restant marginal et littéraire.

Au XVIe siĂšcle et au XVIIe siĂšcle, les Gascons forment une part rĂ©putĂ©e des armĂ©es des rois de France oĂč ils servent dans l'infanterie.

Peuple distinct

MĂȘme aprĂšs la perte de leur autonomie politique, les « Gascons » furent toujours considĂ©rĂ©s comme un peuple distinct des Français jusqu'au XVIIe siĂšcle, mĂȘme si de plus en plus de tĂ©moignages les appellent Français puisqu'ils habitent le royaume de France et qu'ils sont sujets du roi.

Ainsi lors des guerres d'Italie (1re moitié du XVIe siÚcle), le chroniqueur italien Francesco Guicciardini évoquait l'armée française en ces termes : « les fantassins français et gascons » et « six mille français et gascons »[16].

De mĂȘme en 1628, une piĂšce de thĂ©Ăątre de BĂ©ziers en occitan nommĂ©e l'Histoire de PĂ©pĂ©suc oppose un soldat français et un soldat gascon qui dĂ©clare : « Nous sommes tous deux gens d'honneur. Il est Français, je suis Gascon. Vous savez que ce mĂ©tier est naturel en Gascogne, et que l'on y joue des doigts aussi bien qu'eux des gobelets. »[17].

En 1841, Édouard Ourliac publie un descriptif d'une quinzaine de pages sur les Gascons ; Ă  titre d'exemple, l'auteur dit que « Le Gascon est vain, bravache, hĂąbleur, prĂ©somptueux : il est trop honnĂȘte au fond pour s'en dĂ©fendre. Il a le sang chaud, l'imagination prompte, les passions fortes, les organes souples ; il sent, il pense vivement, il parle comme il pense, et j'allais le dire dĂ©jĂ , il agit comme il parle [...] La constitution physique du Gascon, qui le livre Ă  toute impression forte et subite, suffit d'ailleurs pour dĂ©montrer ce dont il est capable »[18].

Comme les autres parlers d'oc et les autres langues minoritaires de France, le gascon est de moins en moins transmis aux nouvelles générations. Il est toutefois enseigné au début du XXIe siÚcle dans certaines écoles, mais dans des conditions trÚs disparates.

Culture

Langues

Le gascon est la langue romane propre au « triangle dit aquitain » avant sa francisation linguistique. Sa genÚse et les caractéristiques ataviques et définitoires de son systÚme vocalique et consonantique ainsi que celles de sa morphologie verbale font parfois considérer le gascon comme une langue aquitano-romane spécifique (traits morphologiques communs avec le basque et les parlers de l'Espagne du Nord ; coordination plus récente avec l'occitan languedocien puis le français). Le gascon est reconnu comme une « langue en danger » sur l'atlas des langues de l'UNESCO.

Costumes

  • Exemples

Musique et littérature

Musique et chant, avec chant polyphonique pyrénéen et danse béarnaise

L'histoire de la littérature béarnaise et gasconne se distingue de celle de la littérature occitane du fait des spécificités historiques, linguistiques et politiques du Béarn et des divers pays gascons (tels que l'Armagnac, la Bigorre, le Comminges, les Landes, la Guyenne, Toulouse et Bordeaux).

Drapeau

La Gascogne est représentée par deux drapeaux.

Ce drapeau serait apparu à l'époque du pape Clément III pour réunir les Gascons lors de la troisiÚme croisade.
Union Gascona
Esquarterat

L'union Gasconne (Union Gascona) ; une opinion est que ce drapeau serait apparu Ă  l'Ă©poque du pape ClĂ©ment III afin de rĂ©unir les Gascons sous une mĂȘme banniĂšre unique lors de la troisiĂšme croisade.

Toutefois, l'absence de preuves formelles et irréfutables ne permet pas d'attester avec précision de la premiÚre utilisation de cette banniÚre.

L'Esquarterat (écartelé) ; Cette banniÚre transpose les armes de la Gascogne province (qui ne couvrait pas tous les pays gascons). Originellement le lion était rouge sur fond blanc (comme sur le blason des Armagnacs ou sur celui de la Nouvelle-Aquitaine). Le rajout du bleu date du début du XXe siÚcle à la suite d'une erreur d'interprétation d'un texte du XIXe siÚcle retranscrivant l'armorial de l'ancien régime.

Sport

Stéréotypes et caricatures des Gascons dans la culture française

L'accession d'Henri IV au trĂŽne de France cristallise le ressentiment de la France du Nord de la Loire, du moins de ses Ă©lites de plus en plus absorbĂ©es par Paris, Ă  l'Ă©gard des Gascons, il est question de gasconnades typiques du sud du la Loire. Ainsi, François de Malherbe serait Ă  l’origine du discours sur les gasconismes, affichant son intention de dĂ©gasconner la cour d’Henri IV.

La littĂ©rature française se fait le reflet de cette tendance qui vise Ă  constituer tout ensemble la langue et la nation, suivant la genĂšse de l'universalisme français, hostile aux distinctions ethno-rĂ©gionales. Le Gascon stĂ©rĂ©otypĂ© est dĂ©crit comme impĂ©tueux et tĂȘte brĂ»lĂ©e (par exemple, le personnage de d'Artagnan d'Alexandre Dumas et le Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand).

Mario Wandruszka (de) et Robert Lafont ont dĂ©finis les caractĂ©ristiques stĂ©rĂ©otypiques des Gascons dans la culture populaire française du XVIe jusqu'au XIXe siĂšcle. Le Gascon est une sorte de matamore vantard, dont le courage n'est qu'une lĂ©gende, et dotĂ© d’un accent sui generis le dĂ©marquant des Français, dĂ©notant une consonance Ă©trangĂšre au bon goĂ»t français de la cour.

Cette image peu valorisante constitue le résumé de la condescendance du nord du royaume sur sa partie méridionale. De nos jours, le concept de glottophobie perpétue cette tradition séculaire.

En effet, les preuves littéraires ne manquent pas et seul le Gentilome Gascoun de Guilhem Ader, écrivain d'origine gasconne, dépeint le Gascon dans une lumiÚre plus favorable.

Pour Rabelais dans le Tiers Livre, le personnage du Gascon, Gratianauld de Saint-Sever, est un guerrier fanfaron, toujours prĂȘt Ă  provoquer en duel, en espĂ©rant que personne ne le prenne au mot.

Dans les Remarques, Claude Favre de Vaugelas dénoncent les Gascons coupables de gasconismes venant dénaturer la langue française (du moins celle prÎnée par l'Académie).

« M. MĂ©nage dit de mĂȘme que cette façon de parler est gasconne et non pas française ; mais, comme il y a grand nombre de Gascons Ă  la cour, elle est si usitĂ©e qu'il n'ose la condamner. »

— Vaugelas, Remarques notes, Th. Corn. t. II, p. 495, dans POUGENS.

La langue française regorge encore de nos jours d'expressions à caractÚre péjoratif à l'égard des Gascons. Ainsi, le verbe gasconner décrit le fait de s'exprimer en langue française avec un accent gascon.

Migrations et diaspora gasconne

Les Gascons ont entre autres migrĂ© en AmĂ©rique septentrionale aux XVIIe et XVIIIe siĂšcles[19]. À partir de 1850, de nombreux Gascons, en particulier bĂ©arnais, ont Ă©migrĂ© en Uruguay puis en Argentine. La langue bĂ©arnaise, variante du gascon, ayant de grandes ressemblances avec l’espagnol leur intĂ©gration a Ă©tĂ© trĂšs facile[20].

Ces Ă©migrĂ©s partaient surtout d’Oloron et ses alentours (800 dĂ©parts d’Oloron entre 1860 et 1900), de la vallĂ©e d’Aspe, des rĂ©gions de Navarrenx et de Sauveterre ; trĂšs peu quittaient le Haut-BĂ©arn.

Les raisons de cette Ă©migration sont Ă©conomiques dues au manque de terres, familiales, en raison de la prĂ©sence de familles nombreuses et Ă  la prĂ©sence d’agents d’émigration rĂ©munĂ©rĂ©s au nombre d’émigrĂ©s envoyĂ©s et promettant un avenir radieux dans ces nouveaux pays.

Puis vers 1880, les jeunes gens de la vallĂ©e d’Aspe et du BarĂ©tous ont surtout Ă©tĂ© envoyĂ©s vers la Californie et le Mexique[21].

Parmi ceux qui ont connu la gloire, on peut citer Alexis Peyret, Raymond Orteig, JosĂ© Bidegain, pĂšre de Thomas Bidegain, qui de retour d'Argentine connu une brillante carriĂšre d’industriel et fonda le Pau Football Club, ou encore Julien Pouyanne (1871-1933), qui en 1903 Ă  son arrivĂ©e de Montevideo oĂč ses grands-parents nĂ©gociants d’origine bĂ©arnaise s’étaient Ă©tablis, ouvre Ă  Orthez les premiĂšres agences de la banque familiale[22] - [23].

Par ailleurs, on comptait prĂšs de 43 000 expatriĂ©s Ă  Paris en 1932[1].

Gascons illustres

Parmi les plus illustres, figurent les noms de :

Religieux

Militaire

Cinéma

Littérature

Musique

Sciences

Politique

Hommes d'affaires

Rugby

Football

Tennis

Références

  1. La conquĂȘte de la capitale par les provinces de France, Almanach Hachette, 1932.
  2. (en) David Levinson, Ethnic Groups Worldwide : a ready reference Handbook, Phoenix, Arizona, The ORYX Press, , 436 p. (ISBN 1573560197 et 9781573560191, OCLC 38430636), p. 30 (en résumé à partir de l'anglais): En France métropolitaine, les seuls groupes ethniques distinctifs sont les suivants: les Alsaciens, les Bretons, les Basques, les Corses et les Catalans (sans compter une dizaine d'ethnies issues de l'immigration récente).
  3. Dans (en) Amiram Gonen et Rachel Gilon (dir.), The Encyclopedia of the Peoples of the World, New York, Marwyn Samuels & Michael Zand, coll. « Henri Holt Reference Book, Ethnic Groups - Encyclopaedias », , 703 p. (ISBN 9780805022568 et 0805022562, OCLC 28256724), p. 207 « () There are also a number of ethnically non-French bilingual groups living in the periphery of France. In the Middle Ages, the dialects of southern Gaul (langue d'oc) gave rise to separate culture, surviving occitan dialect can still be heard in... Gascony. »
    « In the XVII century, France went to forge a centralized new entity, incorporating Normandy and eventually other provinces (dont la Gascogne) such as the Provence and Brittany. »
  4. Poesias gasconas. 1567. Dans l’adresse au lecteur : « De lĂ  nous sçaurons la cause pourquoy nous, et ceux qui sont outre Garone ayant avecq nous affinitĂ© de langue, estant hors de nos paĂŻs sommes appelĂ©s d'un nom commun Gascons... »
  5. Voir aussi l’analyse de Garros par Gilles Guilhem Couffignal. Est-ce pas ainsi que je parle ?" : la langue Ă  l’Ɠuvre chez Pey de Garros et Montaigne. LittĂ©ratures. UniversitĂ© Toulouse le Mirail - Toulouse II, 2014. lire en ligne : « Avec les noms de « François celtique » et de « Gascon », Garros fait clairement la distinction entre le français et l’occitan, les deux codes qui structurent sa communautĂ© linguistique. Il s’agit de deux langues, dĂ©finies par des critĂšres complĂ©mentaires de comprĂ©hension interne et de non comprĂ©hension externe. Du cĂŽtĂ© occitan, la « diversitĂ© [...] entre ceulx d’Agenois, Quercy, autres peuples de deça et nous » n’empĂȘche pas l’intercomprĂ©hension.»
  6. La Milice Française, 1636. « Ainsi faisant l’on les pourrait Ă©loigner de leur foyer mettant les gascons, languedociens, provençaux, dauphinois, lyonnais, auvergnats, et autres de ce quartier lĂ , en Normandie, Bretagne, Champagne, Bourgogne, Picardie. Et tous ceux-lĂ  que les gascons appelle “Franchimans” passeraient aux garnisons de delĂ . »
  7. AbbĂ© de S***. Dictionnaire languedocien-françois ou choix des mots languedociens les plus difficiles Ă  rendre en François. Contenant un recueil des principales fautes que commettent dans la diction, & dans la Prononciation Françoise, les Habitants des Provinces MĂ©ridionales du Royaume, connus Ă  Paris sous le nom de Gascons. Avec un petit Traite de Prononciation & de Prosodie Languedocienne. Ouvrage enrichi dans quelques-uns de ses articles de notes historiques et grammaticales, et d'observations de physique et d'histoire naturelle. Nimes: Gaude. 1756. EntrĂ©e FRANCHIMAN: « les diffĂ©rents idiomes gascons ont non seulement un mĂȘme fonds de langage, mais un accent et un son de prononciation qui fait d'abord reconnaĂźtre un Gascon, de quelque Province qu'il soit, et le distinguer de ce que nous appelons un Franchiman »
  8. AUGUSTIN, Jean-Pierre, ESCARPIT, Robert (sd), La Gascogne, pays, nation, région?, Entente, 1982, (ISBN 978-2-7266-0056-6)
  9. COLLECTIF, Gascogne - Un pays, une identitĂ©, Éditions PyrĂ©monde. (ISBN 2-84618-327-9)
  10. Manex Goyhenetche, Histoire gĂ©nĂ©rale du Pays basque : PrĂ©histoire-Époque Romaine-Moyen-Âge, t. 1, Donostia / Bayonne, Elkarlanean, , 492 p. (ISBN 2913156207 et 8483314010, OCLC 41254536), p. 58-59
  11. (es) DUCADO DE VASCONIA (Historia) Euskomedia. Kultura Topagunea
  12. « Gascons et Basques au Moyen-Âge | Institut BĂ©arnais et Gascon - IBG » (consultĂ© le )
  13. Anonyme de Ravenne (Anonymus Ravennas) et Guido da Pisa (Guido Pisanus), Ravenmatis anonymi Cosmographia et Guidonis Geographica, Joseph Schnetz (Ă©d.), Leipzig, 1940 (Itineraria Romana, 2) ; repr. Stuttgart, 1990 (ISBN 3-519-04274-6)
  14. (es) « HISTORIA DE LOS NOMBRES DADOS AL PUEBLO VASCO » de Aitzol Altuna Enzunza.
  15. La prĂ©face du Dictionnaire languedocien-françois de l'abbĂ© Sauvages indique ainsi : "la premiĂšre de ces dĂ©nominations, ou celle de la Langue d'Oc, fut appliquĂ©e depui le milieu du XIII. siecle jusqu'Ă  Charles VII ; c'est-Ă -dire, pendant environ 300 ans, aux Provinces mĂ©ridionales de la France dont nos Rois avoient nouvellement acquises et au langage qu'on y parloit. Cette mĂȘme dĂ©nomination prise au dernier sens est au fond synonyme de celle de Languedocien. (...) D'oĂč il rĂ©sulte que non seulement le Provençal, mais gĂ©nĂ©ralement tous les idiomes gascons de nos Provinces mĂ©ridionales, sont du ressort de ce dictionnaire ; & qu'ils viendront, tout naturellement, se ranger sous le titre qu'il porte..." Ce dictionnaire est accessible en ligne : https://archive.org/details/dictionnairelan00sauvgoog
  16. Histoire d'Italie, 1492-1534, Ă©d. et trad. Fournel (J-L) et Zancarini (J-C), Paris, 1996, t.I, p. 70 et t.II, p. 532)
  17. dans L'Antiquité du triomphe de Besiers au jour de l'Ascension, Béziers, 1981, p. 12 et Nouvelle anthologie de la littérature occitane, éd. Lafont (Robert) et Anatole (Christian), tome I, Paris, PUF, 1970, p. 402
  18. Édouard Ourliac, « Le Gascon », in Les Français peints par eux-mĂȘmes : province, tome 2, Paris, Curmer, 1841.
  19. Paronnaud, Basques et Gascons en Amérique septentrionale aux XVIIe et XVIIIe siÚcles, 2e éd. revue et corrigée, Pau, 2014 (ISBN 9782909334158)
  20. « Emigration64 | Emigration depuis le Pays Basque et le Béarn vers l'Amérique du Sud » (consulté le )
  21. « Emigration béarnaise en Amérique | Emigration64 » (consulté le )
  22. Serge July, « La mort de Porthos (José Bidegain) », sur Libération.fr, (consulté le )
  23. « Notre histoire », sur FinanciÚre Pouyanne (consulté le )

Liens externes

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