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Nadau

Nadau ou Los de Nadau (prononcĂ© : [naˈðaw], signifiant en gascon, bĂ©arnais et occitan « NoĂ«l » ou « Ceux de NoĂ«l ») est un groupe de musique gascon-bĂ©arnais crĂ©Ă© en 1973 cĂ©lĂ©brant la culture gasconne et plus largement occitane. La longĂ©vitĂ© et la notoriĂ©tĂ© de Nadau sont inĂ©galĂ©es dans le paysage musical occitan. Ainsi, Nadau dĂ©passe largement les frontiĂšres de sa base bĂ©arnaise et gasconne, afin de devenir le symbole mĂȘme de la musique occitane et l'un des groupes emblĂ©matiques d'Occitanie[1]. Globalement boudĂ© par la presse et l'industrie musicale française[2], Nadau s'est produit quatre fois Ă  l'Olympia (2000, 2005, 2010 et 2014)[3] - [4].

Nadau
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Nadau en concert Ă  Toulouse en 2012.
Informations générales
Nom de naissance Los de Nadau
Pays d'origine Drapeau de la France France
Genre musical Musique occitane
Années actives Depuis 1973
Site officiel www.nadau.com
Composition du groupe
Membres Joan de Nadau — Chant, AccordĂ©on diatonique, Cornemuse, Harmonica
Ninon Maffrand — Chant, Clavier
SĂšrgi Cabos — Guitare Ă©lectrique, Chant, Acoustique, Mandoline, Basse, Vielle
Joan-PĂšir Medou — Guitare Ă©lectrique, Chant, Banjo, Acoustique, Mandoline, Basse, Clavier
Fabrice Manconi — Batterie, Basse
CĂ©dric PrivĂ© — Violon
MichaĂ«l Tempette — Cornemuses, FlĂ»te, Fifre, Bodega
Olivier Robert — RĂ©gisseur son
StĂ©phane Laborde — Technicien
Alain GrĂ©gory — Regisseur lumiĂšre
Christophe Palay — Technicien
Anciens membres Jacques Roth
Jacques Baudoin

Le groupe est basé à Labastide-Cézéracq, commune béarnaise située à proximité de Pau[5].

Les chansons De cap tà l'immortÚla et L'encantada sont deux des chansons les plus célÚbres de leur répertoire, qui ne comporte qu'une seule chanson en français, Mon Dieu que je suis à mon aise. Cette derniÚre chanson est également chantée en basque[6].

Le groupe Nadau a donnĂ© plus de huit cents concerts, rĂ©alisĂ© neuf albums (quatre en CD), six vidĂ©os, et vendu plus de 60 000 disques[7]. Les vidĂ©os du groupe ont Ă©tĂ© visionnĂ©es plus de 40 millions de fois sur la chaine YouTube[8].

Nadau s'est Ă©galement produit dans la plus vieille salle de concert au monde, le Holywell Music Room[9].

Histoire

Joan de Nadau.

Les dĂ©buts du groupe sont modestes, et mĂȘme le quotidien La RĂ©publique des PyrĂ©nĂ©es ne consacre que peu de lignes Ă  ce groupe de la scĂšne bĂ©arnaise[10]. La mĂȘme annĂ©e, Nadau participe Ă  une manifestation en l'honneur de Simin Palay et acte son engagement pour la culture bĂ©arnaise, gasconne et occitane[10].

Leur premier disque Monsur lo regent sort en 1975. Les thĂšmes de l'album sont principalement la revendication de leurs racines et l'amour. Puis sortent La venta a las enchĂšras en 1976, et L'immortĂšla en 1978, avec une chanson phare du groupe. Les textes, en gĂ©nĂ©ral en bĂ©arnais ou en gascon de la montagne[3], redonnent une noblesse Ă  la langue des paysans (habitants du « pays ») avec les mots des pĂšres[11]. Le groupe Nadau soutient Ă©galement les calandretas (en français : « petite alouette »), Ă©coles bilingues occitan-français ainsi que les premiĂšres radios libres. T'on vas paraĂźt en 1982, Qu'Ăšm çĂČ qui Ăšm en 1986 rĂ©alisĂ© avec 400 choristes. Pierre Micouleau, Jacques Baudoin, Serge Cabos, Gilbert Bastelica (ancien batteur des Chaussettes noires) et Jean-Pierre MĂ©dou rejoignent ensuite le groupe. Los de Nadau devient alors Nadau.

En 2000, 2005, 2010 puis en 2014, le groupe remplit l'Olympia de Paris. Fabrice Manconi devient en 2003 le nouveau batteur du groupe, annĂ©e de sortie du disque Saumon. Mickael Tempette, avec ses cornemuses et ses flĂ»tes, intĂšgre le groupe en 2005. En 2010, trois trains quittent le grand sud-ouest Ă  destination de la capitale: l’un parti de MontrĂ©jeau (Haute-Garonne) et deux de Pau[12].

Nadau acquiert ses lettres de noblesse lors de son premier (et mythique) concert Ă  l’Olympia, le . Le BĂ©arn rĂ©pond prĂ©sent pour accompagner le groupe Ă  Paris[13].

Le groupe Nadau chante souvent avec d'autres groupes de musique occitane comme Peiraguda[14] ou encore le chanteur Francis Cabrel qui produit Ă©galement en langue occitane[15].

Les chants de Nadau sont omniprĂ©sents durant les cantĂšras d’ouverture du festival Hestiv'Òc[16].

Langue

Nadau chante principalement en béarnais, variante du gascon parlée en Béarn. Au début de l'aventure Nadau, seule Ninon Paloumet, originaire de Monein, parle couramment occitan, en l'occurence béarnais. C'est Gilbert Narioo qui apprend à Michel Maffrand, originaire de Comminges, la langue et l'esprit béarnais, si bien que le groupe est ainsi connu pour ses chansons en béarnais[4].

Toutefois, certaines chansons comme Saussat ou Era sauta de Banassa sont composées en gascon pyrénéen «beau, sec, bref», ponctuées d'article définis eth et era au lieu de lo, la, typiques de la vallée d'Aspe ou du Luchonnais[17].

« Il y a au-dessus de nous, vers les montagnes, un gascon que je treuve singuliÚrement beau, sec, bref, signifiant... un langage masle et militaire plus qu'aultre que j'entende, autant nerveux, puissant et pertinent, comme le françois est gracieux, délicat et abondant. »

— Montaigne, Essais, Livre II, Chapitre 17

Engagement pour les Calandretas

DÚs la fin des années 1970, les trois fondateurs de Nadau ont saisi l'urgence de créer un enseignement de la langue occitane, afin de la sauvegarder et l'inscrire dans la modernité. Nadau milite et soutient la création de la premiÚre d'entre elles, ouvert en janvier 1980, à Pau, capitale du Béarn[18]. D'autres suivront ensuite à Oloron,Toulouse, Béziers ou BagnÚres-de-Bigorre.

« Nous soutenons les calandretas depuis la crĂ©ation de la premiĂšre Ă©cole Ă  Pau, en 1980. Aujourd’hui, nous croisons de plus en plus d’adultes et d’enfants qui parlent occitan et sommes fiers du chemin parcouru depuis plus de 40 ans. Certaines personnes viennent nous dire qu’ils ont commencĂ© Ă  apprendre la langue avec nos chansons. Que demander de plus ? Apprendre en chantant, il n’y a rien de mieux. »

— Michel Maffrand

Il s'implique Ă©galement dans les premiĂšres radios libres, dans le journal "Pays".

Ninon Paloumet s'implique Ă©galement en faveur du Cap'ĂČc[12].

Concert caritatif

Nadau organise un concert le au Parc des expositions de Pau afin de rĂ©colter des fonds pour la recherche en neurologie, et notamment l'ARTC (Association pour la recherche sur les tumeurs cĂ©rĂ©brales), qui collabore avec le centre hospitalier de Pau et les cliniques Navarre et Marzet. Depuis 2007, l'ARTC offre une bourse de recherche, Ă  de jeunes neurologues de talent au laboratoire de l’Institut du cerveau et de la moelle Ă©piniĂšre, basĂ© Ă  Paris[19].

Hommages

La chanson L'encantada est omniprĂ©sente aux matches de l'Élan bĂ©arnais Pau-Lacq-Orthez [20]. Enfin, la chanson fait son retour en 2021 dans la play-list de la Section paloise, au cotĂ© de la Honhada, hymne officiel du club bĂ©arnais[21].

L'hymne du Stade montois ” Jaune et Noir “, est adaptĂ© librement de cette chanson du groupe bĂ©arnais. Nadau l'interprĂšte d'ailleurs Ă  l'occasion du 10Ăšme anniversaire en 2021[22].

Discographie

En concert en 2017.
En concert en 2017.
  • 1973 : Los de Nadau[23]. MĂȘme contenu repris sous le titre suivant :
  • 1975 : Monsur lo regent
  • 1976 : La venta a las enchĂšras
  • 1978 : L'immortĂšla
  • 1982 : T'on vas
  • 1986 : Qu'Ăšm ço qui Ăšm
  • 1991 : De cuu au vent (le groupe devient alors « Nadau » tout court)
  • 1994 : PengabelĂČt
  • 1995 : S'avi sabut (compilation)
  • 1996 : Nadau en companhia (live)
  • 1998 : Plumalhon
  • 2003 : Saumon
  • 2005 : Nadau Ă  l'Olympia (live)
  • 2006 : Carnet de chansons
  • 2007 : Maria
  • 2010 : Olympia 2010 (live)
  • 2013 : L'encantada
  • 2017 : Zenith de Pau 2017 (live)

Vidéographie

En concert en 2017 Ă  Craonnelle.
  • 1993 : Nadau en companhia
  • 1996 : Nadau en companhia
  • 2000 : Nadau Ă  l'Olympia
  • 2002 : Nadau en companhia
  • 2005 : Nadau Ă  l'Olympia
  • 2010 : Olympia 2010
  • 2014 : Olympia 2014
  • 2017 : Zenith de Pau 2017

Sources

Bibliographie

  • MĂ©moire vive, Cairn, 2007, (ISBN 978-2-35068-070-5).
  • Essais, Livre II, Chapitre 17 [24]

Notes et références

  1. « Concert de Nadau à l'Olympia », sur 50 ans de borbolh occitan (consulté le )
  2. Copélia Mainardi, « Nadau, apÎtre du chant occitan », sur www.marianne.net, 2022-07-30utc15:30:00+0200 (consulté le )
  3. AFP, « "On est du pays de ceux qui nous ont aimés" ou Joan de Nadau, chanteur occitan », sur L'Express, .
  4. « Nadau, le groupe mythique de l'Occitanie », sur ladepeche.fr (consulté le )
  5. « Nadau chantera à Labastide-Cézéracq », sur La République des Pyrénées (consulté le )
  6. « Musique : quand Joan de Nadau chante en basque », sur La République des Pyrénées (consulté le )
  7. Le Point magazine, « "On est du pays de ceux qui nous ont aimés" ou Joan de Nadau, chanteur occitan », sur Le Point, (consulté le )
  8. « Nadau vu 40 millions de fois sur YouTube », sur La République des Pyrénées (consulté le )
  9. « Les groupes Nadau et Peiraguda font chanter Oxford en occitan », sur Franceinfo, (consulté le )
  10. « Nadau, c’est aussi une histoire d’amour », sur LaRepubliqueDesPyrenees (consultĂ© le )
  11. Michel Feltin, « Nadau : que voulÚm chanter au pays », sur L'Express, .
  12. « Nadau ce soir Ă  l’Olympia : Ninon raconte ! [+vidĂ©o] », sur La RĂ©publique des PyrĂ©nĂ©es (consultĂ© le )
  13. RenĂ©e Mourgues, « Des chanteurs de village Ă  Paris », La RĂ©publique des PyrĂ©nĂ©es,‎ (lire en ligne)
  14. « Cabrel, Nadau, Los Pagalhos
 chantent ensemble pour Peiraguda », La RĂ©publique des PyrĂ©nĂ©es, Pau, Groupe Sud-Ouest,‎ (ISSN 0247-7807, lire en ligne)
  15. « Francis Cabrel et Jan de Nadau fĂȘtent les 40 ans de Peiraguda », sur https://www.francebleu.fr/ ; site officiel de la radio France Bleu,
  16. « Hestiv’Oc : la « CantĂšra », mode d’emploi », sur La RĂ©publique des PyrĂ©nĂ©es (consultĂ© le )
  17. « Au pays de Joan de Nadau », SudOuest.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  18. « Michel Maffrand fier du chemin parcouru », La RĂ©publique des PyrĂ©nĂ©es,‎ (lire en ligne)
  19. « Tumeurs : un concert de Nadau à Pau au profit de la recherche », sur La République des Pyrénées (consulté le )
  20. « Le zénith des arÚnes pour Yan de Nadau », sur SudOuest.fr (consulté le )
  21. Georges Lannessans, « Section Paloise : petit lexique du sectionniste Ă  l’heure de la reprise du Top 14 », sur SudOuest.fr (consultĂ© le )
  22. « 🏉 Stade Montois vs Bourg en Bresse : Jan de Nadau donnera le coup d’envoi », sur Radio MDM,‎ (consultĂ© le )
  23. Gilbert Narioo / Nadau, « Los de Nadau », sur Discogs, France, Ventadorn (n° cat. : VS 3 L 8), (consulté le ).
  24. Michel de Montaigne, « Chapitre 17 », dans Essais (1595), P. U. F., (lire en ligne), p. 270–284v

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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