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Diaspora iranienne en France

La diaspora iranienne en France comprend en 2015 environ 25 000 personnes nĂ©es en Iran[1]. C'est moins qu'en Allemagne et aux États-Unis. En 1999, elles Ă©taient 18 376 selon les statistiques nationales, dont 9 715 avaient une nationalitĂ© Ă©trangère et 8 661 la nationalitĂ© française[2].

Cependant, aucun chiffre exact n’est disponible sur le nombre total des personnes d'origine iranienne vivant en France, y compris les descendants nĂ©s en France ou hors d'Iran d'Iraniens, qui ont majoritairement la nationalitĂ© française, car la France ne demande pas l’origine ethnique ou nationale de ses citoyens. Une estimation du site web Farsinet avance le chiffre de 62 000 personnes en 1996[3], donnĂ©e difficilement vĂ©rifiable.

Histoire

Une destination pour les étudiants privilégiés iraniens

La seconde moitié du XIXe siècle connaît un afflux d'étudiants d'origine persane, qui s'explique notamment par l'attrait politique et culturel de la France pour les milieux intellectuels iraniens. La diffusion de la langue française en Iran, notamment du fait de missionnaires lazaristes, l'adoption du modèle scolaire français dans les écoles publiques et privées, les échanges culturels et la présence de médecins français à la cour des rois incitent une part croissante d'étudiants à poursuivre leur formation en France. Ce phénomène s'inscrit également dans la modernisation du pays, encouragée depuis les réformes d'Abbas Mirza[4].

En 1932, le gouvernement iranien lança un concours très compĂ©titif destinĂ© Ă  dĂ©terminer la distribution des bourses gouvernementales pour les futurs Ă©tudiants internationaux. Parmi les 125 Ă©tudiants qui passèrent cet examen, 110 allèrent en France, soit une majoritĂ© Ă©crasante des Ă©tudiants Ă  l’étranger. L’annĂ©e suivante, un autre groupe de 66 Ă©tudiants les suivirent. IndĂ©pendamment de l’aide gouvernementale, 537 autres Ă©tudiants iraniens Ă©taient inscrits dans des institutions d’éducation supĂ©rieure de l’Hexagone en 1934, mais Ă©taient financĂ©s de manière privĂ©e. Ce chiffre reprĂ©sentait près de la moitiĂ© des 1 165 Ă©tudiants Ă©trangers en France qui Ă©taient financĂ©s de manière privĂ©e.

Cependant, en 1938, un décret gouvernemental interdit aux étudiants iraniens le financement privé s’ils voulaient poursuivre leurs études à l’étranger. À cette époque, parmi les Iraniens qui étudiaient en France, il y avait un certain Mehdi Bazargan, qui au lendemain de la Révolution de 1979 devint le Premier ministre du gouvernement provisoire de la République islamique.

Les étudiants iraniens en France étaient sous l’étroite surveillance des officiels de l’ambassade iranienne, contrairement à l’Allemagne, qui devint très vite un centre d’opposition politique dans les années 1930.

RĂ©volution islamique et exil politique

C'est essentiellement après la Révolution islamique de 1979, puis à cause de la guerre Iran-Irak que les Iraniens ont fui leur pays pour s'installer aux États-Unis, au Canada ou dans des pays européens tels que l'Allemagne ou la France. Une première catégorie de cette diaspora, arrivée avant la chute du gouvernement d'Abolhassan Bani Sadr, appartient à l'ancienne élite politique du régime de Pahlavi. Une deuxième comprend des révolutionnaires déçus, hostiles aussi bien à l'installation de la théocratie qu'à son prédécesseur. Une troisième frange regroupe des membres la classe moyenne aisées réfractaires à l'islamisation de la vie quotidienne[5].

Une grande partie des Iraniens de France sont des réfugiés politiques, des artistes et des intellectuels.

La réouverture des relations diplomatiques et économiques entre l'Iran et les pays occidentaux au milieu des années 2010 suscite des espoirs au sein de la diaspora iranienne en France[1].

La répartition géographique de la population iranienne en France

Les Iraniens de France sont pour la plupart installés dans la région parisienne, notamment à Paris dans le 15e arrondissement (rue des Entrepreneurs[1]), aux environs de La Défense, et à Créteil dans le Val-de-Marne. Dans le 15e arrondissement, on peut noter rue des Entrepreneurs la présence de plusieurs commerces, magasins, restaurants, centres culturels et associations iraniens.

Un certain nombre d'Iraniens s'est également établi dans la région niçoise. Il existe également des petites communautés iraniennes dans des villes universitaires comme Strasbourg, Toulouse, Caen et Montpellier.

Le nombre d'Ă©tudiants boursiers iraniens en France est estimĂ© Ă  moins de 2 000 personnes. En effet, après l'accord nuclĂ©aire de 2015, les gouvernements iranens et français ont dĂ©cidĂ© de favoriser l'arrivĂ©e des Ă©tudiants iraniens en France. Or dès l'arrivĂ©e des premières vagues d'Ă©tudiants iraniens, le refus des banques françaises de leur ouvrir des comptes (Ă  partir de 2017) a mis un frein et les Ă©tudiants iraniens ont prĂ©fĂ©rĂ© opter pour d'autres pays (y compris les États-Unis) oĂą les conditions de vie Ă©taient plus simples.

Il existe actuellement de nombreuses associations franco-iraniennes réparties sur tout le territoire français. La plupart des associations sont peu actives ou dédiées aux aspects culturels. Il existe néanmoins plusieurs associations et instances de nature diverse (enseignement, média, etc.) qui se distinguent par leur activité et dynamisme :

  • L’AcadĂ©mie de gĂ©opolitique de Paris (Ă©tablissement privĂ© d’enseignement supĂ©rieur) dirigĂ©e par Ali Rastbeen, qui organise de très nombreuses confĂ©rences gĂ©opolitiques.
  • Le Centre franco-iranien (association loi de 1901), Ă  ne pas confondre avec le Conseil franco-iranien, a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en aoĂ»t 2016 et organise des Ă©vènements dans diffĂ©rents domaines (gĂ©opolitique, Ă©conomique, culturel, artistique, etc.). Cette association revendique l'organisation d'un Ă©vènement tous les 40 jours (soit près d'une cinquantaine d'Ă©vènement depuis sa crĂ©ation) dont le premier dĂ©placement de femmes d'affaires iraniennes en France (coorganisĂ© avec Medef Internationale) ou le premier dĂ©placement de maires de villes iraniennes (coorganisĂ© avec l'Institut Diderot). En novembre 2021, cette association coorganisera avec la mairie de Chantilly et le Château de Chantilly le premier festival du cinĂ©ma iranien de France consacrĂ© Ă  la nouvelle gĂ©nĂ©ration du cinĂ©ma iranien.
  • Le Conseil franco-iranien est une association non gouvernementale, non politique, Ă  but non lucratif | mission : apporter aide et soutien aux Iraniens, Franco-iranies.
  • Lettres persanes (site d'information ayant pour objectif de donner un accès inĂ©dit au meilleur de la presse iranienne, pour le public francophone) dirigĂ© par Roohollah Shahsavar.

Quelques Iraniens de France et Français d'ascendance iranienne

Bibliographie

  • Vida Nassehi-Behnam, « Diaspora iranienne en France : changement et continuitĂ© », CEMOTI « Les diasporas », no 30,‎ , p. 135-150 (lire en ligne, consultĂ© le )
  • Nader Vahabi, « Genèse de la diaspora iranienne en France : une analyse sociohistorique », Migrations SociĂ©tĂ©, vol. 1, no 139,‎ , p. 27-45 (lire en ligne, consultĂ© le )

Références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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