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Mansour Bahrami

Mansour Bahrami (en farsi : منصور بهرامی), né le à Arak en Iran, est un joueur de tennis franco-iranien.

Mansour Bahrami
Image illustrative de l’article Mansour Bahrami
Mansour Bahrami lors du Trophée des Légendes 2009.
Carrière professionnelle
1975 – 1997 puis 2002 – 2003
Nationalité Drapeau de l'Iran Iran
Drapeau de la France France (après 1989)
Naissance
Arak
Taille 1,78 m (5 10)
Prise de raquette Droitier, revers à une main
Gains en tournois 368 780 $
Palmarès
En simple
Titres 0
Finales perdues 0
Meilleur classement 192e (09/05/1988)
En double
Titres 2
Finales perdues 10
Meilleur classement 31e (06/07/1987)
Meilleurs résultats en Grand Chelem
Aust. R-G. Wim. US.
Simple - 1/32 - -
Double 1/16 F(1) 1/16 1/8
Mixte - 1/8 1/32 1/8

Il vit en France et possède la double nationalité française et iranienne depuis 1989[1]. Il a joué sous les couleurs iraniennes durant sa carrière professionnelle, puis sous les couleurs françaises sur le circuit senior.

Véritable show-man, il reste plus connu pour ses facéties que pour son palmarès. Sa carrière en simple est restée relativement modeste puisque son meilleur classement à l'ATP fut une 192e place en 1988, qu'il n'a atteint aucune finale et qu'il n'a remporté qu'un match en Grand Chelem, à Roland-Garros en 1981. En revanche, il a fait une carrière honorable en double, notamment entre 1986 et 1991 : classé régulièrement dans le top 100, il a remporté deux titres (Genève en 1988 avec Tomáš Šmíd et Toulouse en 1989 avec Éric Winogradsky) et a atteint dix autres finales dont celle du tournoi de Roland-Garros en 1989 avec Éric Winogradsky[2].

Il reste à l'heure actuelle le meilleur joueur de tennis iranien de l'histoire. D'autre part, il est l'initiateur du Trophée des Légendes, réservé aux anciens joueurs professionnels, auquel il participe lui-même de façon régulière.

Biographie

Son père travaillait comme jardinier à l'Imperial Country Club de Téhéran, un des clubs les plus prisés de la ville. Mansour Bahrami a commencé à jouer au tennis par ses propres moyens, souvent avec des ustensiles de cuisine. Il a tenu sa première raquette à l'âge de 13 ans, fabriquée par lui-même avec un cadre en bois et des morceaux de cordage récupérés. Il travaillait à l'époque comme ramasseur de balles pour de riches personnes et n'était pas autorisé à entrer sur un court pour jouer. Lorsque les amis du Shah de la Fédération Iranienne de tennis ont vu qu'il avait du talent, il l'ont laissé jouer et autorisé à participer à des compétitions[3].

En 1973, il est sélectionné pour prendre part au tournoi de Wimbledon junior. C'est la première fois de sa vie qu'il découvre un court de tennis en gazon. Il est battu au premier tour sans pouvoir combattre par le futur gagnant du tournoi, Billy Martin (6-0, 6-0)[4] parce que Mansour a été laissé pendant trois jours dans sa chambre d'hôtel sans pouvoir manger[5].

Il se lance sur le circuit à la fin de 1975 grâce à un mécène. La révolution iranienne éclate en 1978 et les manifestations contre la pauvreté poussent les clubs de tennis à fermer leurs portes car le sport est réservé à la classe aisée[6]. Le tennis étant considéré comme une activité occidentale décadente qui n'avait pas intérêt à être encouragée, Bahrami a le choix entre abandonner le tennis ou quitter le pays et perdre sa nationalité. Il choisit de rester en Iran mais s'ensuivent trois années sans pouvoir jouer au tennis (de 1978 à 1980). Pour s'occuper, il passait ses journées à jouer au backgammon[3].

La fédération organise tout de même un tournoi de tennis à Téhéran. Bahrami le remporte et gagne pour premier prix un billet pour Athènes. Moyennant 200 $ supplémentaires, il parvient à changer son ticket pour Nice car il se dit qu'il a enfin une chance de pouvoir rejouer au tennis. Grâce à un visa délivré par l'intermédiaire d'un ami du ministre des affaires étrangères, il s'envole pour la Côte d'Azur en avec 8000 francs en poche mais réalisant que le coût de la vie y est bien supérieur qu'en Iran, il joue au casino et perd tout son argent dès le premier jour[3]. Après l'expiration de son visa, l'administration française lui propose de bénéficier du statut de réfugié politique ou alors de quitter le pays. Ne se considérant pas comme un réfugié, il est contraint de vivre quelques mois dans l'illégalité à Paris, dormant dans la rue, sous les ponts et évitant constamment la police. Grâce à l'aide d'un ami iranien, il parvient à décrocher un emploi à mi-temps de professeur de tennis dans un club de la région parisienne.

Il s'inscrit au tournoi de Roland-Garros en 1981, parvient à se qualifier et élimine Jean-Louis Haillet au premier tour (4-6, 7-5, 6-4, 7-6) avant de s'incliner contre l'Américain Mel Purcell (6-1, 6-3, 3-6, 6-3). Il attire ainsi l'attention des médias qui réclament un renouvellement de son visa. En 1986, il en obtient un qui lui permet de voyager et donc de rejoindre le circuit ATP à plein temps. Les directeurs des tournois lui offrent régulièrement des invitations et des garanties financières pour disputer les qualifications afin d'assurer le spectacle[7]. Il déclare qu'il n'a jamais joué sérieusement en simple parce qu'il « faisai[t] trop de conneries »[6].

Autodidacte, il n'a jamais eu de coach.

Après sa carrière, il a rejoint le senior tour en 1994 puis l'ATP Champions Tour en 1998, et participe depuis à de nombreuses exhibitions qui ont fait accroître sa popularité. En 1997, il crée le Trophée des Légendes qui se déroule au sein du stade Roland-Garros pendant la deuxième semaine des Internationaux de France de tennis, mettant aux prises des anciennes gloires du tennis.

En 2006, il a publié son autobiographie, Le Court des miracles, chez Le Cherche midi.

Marié à Frédérique depuis 1983, il a deux fils avec elle : Sam et Antoine.

Carrière

Il a joué un total de 78 matchs en simple sur le circuit ATP. Ses meilleurs résultats sont une demi-finale à Metz en 1986, un quart de finale à Toulouse en 1983, à Saint-Vincent en 1986 et à Nancy en 1987. Il a battu quatre joueurs du top 100 dont Alexander Volkov (45e) en 1989 et Marc Rosset (33e) en 1990, alors que Bahrami était 679e.

Par contre, sa carrière en double fut plus prolifique. En plus de son palmarès sur le circuit ATP, il a remporté les tournois Challenger de Neu-Ulm en 1986 avec Jaroslav Navrátil, Clermont-Ferrand en 1987 avec Claudio Mezzadri et Gevrey-Chambertin en 1990 avec Rodolphe Gilbert.

Lors de sa première carrière à la fin des années 1970, il a atteint le 221e rang à la mi-saison 1976. Entre 1981 et mi-1986, il a joué une vingtaine de tournois, surtout en France car ses déplacements étaient limités en raison de son passeport iranien[7].

Il se révèle en double lors de la saison 1986. Il atteint la finale à Bordeaux avec Ronald Agenor, remporte le tournoi Challenger de Neu-Ulm et participe à deux autres finales avec Diego Pérez à Stuttgart et à Paris avec au passage des victoires de prestige sur Casal/Sanchez (deux fois) et Forget/Noah.

Il réalise un grand coup en 1987 en se qualifiant pour la finale du Monte-Carlo associé au Danois Michael Mortensen. Ils éliminent trois têtes de série dont une nouvelle fois les favoris Forget et Noah (5-7, 7-6, 7-6), ainsi que la paire Suédoise Nyström/Wilander (7-6, 7-5). Il atteint également le 3e tour à Roland-Garros et à l'US Open avec Pérez, puis la finale à Genève.

En 1988, après un début de saison difficile, il se retrouve une nouvelle fois en finale à Genève, mais cette fois-ci il remporte le tournoi avec Tomáš Šmíd face à une paire argentine. Un mois plus tard, il est finaliste à Toulouse. L'année suivante, avec Éric Winogradsky, il atteint de manière inattendue et avec une grande facilité la finale du tournoi de Roland-Garros. Ils s'inclinent en quatre sets contre les Américains Jim Grabb et Patrick McEnroe (6-4, 2-6, 6-4, 7-6). Il conclut bien la saison avec deux nouvelles finales dont un titre à Toulouse. Il est demi-finaliste du Masters de Monte-Carlo en 1990 avec Winogradsky. Début novembre, toujours associé à ce dernier, il élimine la paire Rick Leach/Jim Pugh (n°3 et 4 mondiaux) en deux tie-break à Paris-Bercy. Il participe à ses deux dernières finales à Bordeaux cette année-là et à Copenhague en 1991.

Il met un terme à sa carrière professionnelle en 1992. Il avait déjà arrêté de jouer en simple dès 1989, jouant seulement une vingtaine de match en 1990 et 1992 sur invitation. En 1993, il participe au tournoi de Stuttgart avec Thomas Muster. Il rejoue sept autres tournois en 1994 dont celui de Toulouse avec Fabrice Santoro où il accède aux demi-finales, et cinq tournois en 1995, le dernier étant le Challenger de Prostějov. Il s'aligne encore en double mixte à Roland-Garros lors des deux saisons suivantes puis il revient brièvement sur le circuit à Stuttgart et à Bâle en 2002 (deux fois quart de finaliste) et à Estoril en 2003 avec Nuno Marques. Il joue son dernier match officiel à Roland-Garros à l'âge de 47 ans avec Tatiana Golovin (qui avait 15 ans).

Membre régulier de l'équipe iranienne de Coupe Davis, il a joué 39 matchs dont 26 en simple de 1975 à 1979 et de 1993 à 1997. Son premier match a lieu en 1974 contre Roger Taylor, il s'incline 6-0, 6-0, 6-2. Il signe sa première victoire sur l'Irlandais Sean Sorensen en 1976 (5-7, 11-9, 6-3, 2-6, 6-2) mais l'équipe s'incline 3 à 2. En 1978, il échoue en qualification contre la Pologne puis contre la Suisse en septembre (comptant pour l'année 1979) avec une défaite sur Heinz Günthardt 6-2, 3-6, 6-2, 12-14, 11-9. L'Iran quitte ensuite la compétition et ne la réintègre qu'en 1992, dans le groupe III de la zone Asiatique. Bahrami retrouve l'équipe en 1993, âgé de 41 ans. Il l'amène jusqu'en finale du groupe II à deux reprises (1994 et 1997), soit la meilleure performance de l'équipe dans l'histoire de la Coupe Davis.

Il n'a pas eu de partenaire attitré en double mais il a surtout joué avec l'Uruguayen Diego Pérez au début de sa carrière, puis avec le Français Éric Winogradsky à partir de 1989, et dans une moindre mesure avec le Danois Michael Mortensen et le Français Rodolphe Gilbert.

Palmarès

Titres en double messieurs

No Date Nom et lieu du tournoi Catégorie Dotation Surface Partenaire Finalistes Score
1 19-09-1988 Geneva Open
Genève
190 000 $ Terre (ext.) Tomáš Šmíd Gustavo Luza
Guillermo Pérez Roldán
6-4, 6-3
2 09-10-1989 Grand Prix de Toulouse
Toulouse
225 000 $ Dur (int.) Éric Winogradsky Todd Nelson
Roger Smith
6-2, 7-6

Finales en double messieurs

No Date Nom et lieu du tournoi Catégorie Dotation Surface Vainqueurs Partenaire Score
1 07-07-1986 Grand Prix Passing Shot
Bordeaux
125 000 $ Terre (ext.) Jordi Arrese
David de Miguel
Ronald Agenor 7-5, 6-4
2 08-09-1986 MercedesCup
Stuttgart
162 500 $ Terre (ext.) Hans Gildemeister
Andrés Gómez
Diego Pérez 6-4, 6-3
3 27-10-1986 Open de Paris-Bercy
Paris
GP World Series 500 000 $ Moquette (int.) Peter Fleming
John McEnroe
Diego Pérez 6-3, 6-2
4 20-04-1987 Monte-Carlo Open
Monte-Carlo
Championship Series 415 000 $ Terre (ext.) Hans Gildemeister
Andrés Gómez
Michael Mortensen 6-2, 6-4Parcours
5 14-09-1987 Geneva Open
Genève
231 000 $ Terre (ext.) Ricardo Acioly
Luiz Mattar
Diego Pérez 3-6, 6-4, 6-2
6 10-10-1988 Grand Prix de Toulouse
Toulouse
240 000 $ Dur (int.) Tom Nijssen
Ricki Osterthun
Guy Forget 6-3, 6-4
7 29-05-1989 Roland-Garros
Paris
G. Chelem NC $ Terre (ext.) Jim Grabb
Patrick McEnroe
Éric Winogradsky 6-4, 2-6, 6-4, 7-65Parcours
8 11-09-1989 Geneva Open
Genève
190 000 $ Terre (ext.) Andrés Gómez
Alberto Mancini
Guillermo Pérez Roldán 6-3, 7-5
9 10-09-1990 Grand Prix Passing Shot
Bordeaux
World Series 270 000 $ Terre (ext.) Tomás Carbonell
Libor Pimek
Yannick Noah 6-3, 6-7, 6-2
10 04-03-1991 Copenhagen Open
Copenhague
World Series 125 000 $ Moquette (int.) Mark Woodforde
Todd Woodbridge
Andreï Olhovskiy 6-3, 6-1

Parcours dans les tournois du Grand Chelem

En simple

Année Open d'Australie Internationaux de France Wimbledon US OpenOpen d'Australie
1981 n.o. 2e tour (1/32) M. Purcell
1984 n.o. 1er tour (1/64) M. Westphal
1988 1er tour (1/64) E. Sánchez n.o.
1990 1er tour (1/64) T. Woodbridge n.o.

N.B. : à droite du résultat se trouve le nom de l'ultime adversaire.

En double

Année Open d'Australie Internationaux de France Wimbledon US OpenOpen d'Australie
1976 1er tour (1/32)
P. Kronk
C. Letcher
n.o.
1977 1er tour (1/16)
N. Kelaidis
R. Tanner
M. Riessen
1986 n.o. 1er tour (1/32)
A. Gómez
S. Živojinović
n.o.
1987 1/8 de finale
S. Birner
J. Navrátil
1/8 de finale
A. Gómez
S. Živojinović
n.o.
1988 2e tour (1/16)
J. Lozano
T. Witsken
2e tour (1/16)
J. Fitzgerald
A. Järryd
1er tour (1/32)
D. Cahill
S. Youl
n.o.
1989 Finale
J. Grabb
P. McEnroe
1er tour (1/32)
J. Fitzgerald
A. Järryd
n.o.
1990 1er tour (1/32)
N. Brown
M. Schapers
1er tour (1/32)
M. Petchey
D. Sapsford
2e tour (1/16)
P. Aldrich
D. Visser
n.o.
1991 1er tour (1/32)
L. Jensen
L. Warder
1er tour (1/32)
P. Galbraith
T. Witsken
1er tour (1/32)
J. Siemerink
van Rensburg
n.o.

N.B. : le nom du ou de la partenaire se trouve sous le résultat ; le nom des ultimes adversaires se trouve à droite.

En double mixte

Année Open d'Australie Internationaux de France Wimbledon US OpenOpen d'Australie
1985 n.o. 2e tour (1/16)
C. Suire
Cássio Motta
A. Villagrán
- - -
1986 n.o. 1er tour (1/32)
A. Villagrán
M. Kratzmann
C. Tanvier
- - n.o.
1987 - 1er tour (1/32)
S. Amiach
Desmond Tyson
Louise Field
- 2e tour (1/8)
C. Suire
M. Schapers
A. Henricksson
n.o.
1988 - 1er tour (1/32)
E. Hakami
Mauro Menezes
Luciana Tella
- - n.o.
1989 - 3e tour (1/8)
E. Hakami
Jim Grabb
Robin White
- 1er tour (1/16)
G. Rush
Brad Drewett
J. Thompson
n.o.
1990 - 2e tour (1/16)
C. Tanvier
Olivier Delaitre
Catherine Suire
1er tour (1/32)
C. Tanvier
Van Emburgh
Sandy Collins
- n.o.
1991 - 2e tour (1/16)
C. Tanvier
Bret Garnett
Carin Bakkum
- - n.o.
1992 - 1er tour (1/32)
Herreman
T. Kronemann
Amy Frazier
- - n.o.
1993 - 2e tour (1/16)
K. Quentrec
A. Kratzmann
N. Zvereva
- - n.o.
1994 - 1er tour (1/32)
K. Quentrec
Luke Jensen
Mary Pierce
- - n.o.
1995 - 2e tour (1/16)
A. Sánchez
P. Galbraith
Elna Reinach
- - n.o.
1996 - 1er tour (1/32)
S. Pitkowski
Jack Waite
Nancy Feber
- - n.o.
1997 - 1er tour (1/32)
A. Sánchez
Rikard Bergh
Kimberly Po
- - n.o.
2002 - 1er tour (1/16)
N. Tauziat
Jeff Tarango
Sandrine Testud
- - n.o.
2003 - 1er tour (1/16)
T. Golovin
M. Bhupathi
E. Likhovtseva
- - n.o.

N.B. : le nom de la partenaire se trouve sous le résultat ; le nom des ultimes adversaires se trouve à droite.

Notes et références

  1. Le Cherche midi, consulté le 8 avril 2008.
  2. Finale double messieurs : les Français en finale, INA, 10 juin 1989
  3. About Mansour Bahrami
  4. « KT » (consulté le )
  5. Might have, could have
  6. Frédéric Sugnot, Mansour Bahrami, l'ami tennisman, L'Humanité, 3 juin 2000
  7. Sacha Acco, Bahrami : "Des grands joueurs m'envient", La gazette du tennis, août 2015

Liens externes

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