Auvergnats
Les Auvergnats sont les habitants et une population originaire d'Auvergne[2] - [3] formant l'une des plus anciennes et plus fortes unités régionales de France[4] - [5] et caractérisée par une culture propre. L'Auvergne, étendue sur les montagnes du Massif central, est à l'origine le territoire du peuple celte des Arvernes, qui donnera son nom à l'Auvergne et aux Auvergnats.
Auvergne (région administrative) | 1 362 367 (2014)[Note 1] |
---|---|
Paris | 212 400 (1932)[1] |
On trouve des auvergnats principalement en Auvergne mais aussi dans certaines parties du reste du Massif central et où l'on se définit en tant qu'Auvergnat, c'est par exemple le cas du nord de l'Aveyron et la Lozère, culturellement très proches.
Origines : les Arvernes
- Les Arvernes[6], un peuple celte installé dès la haute Antiquité sur le territoire de l'actuelle Auvergne a donné le nom à cette région et à ses habitants. Ces derniers étaient un des peuples gaulois les plus puissants : au cours du IIe siècle av. J.-C. ils instaurent leur hégémonie sur la Gaule et possèdent des peuples clients, vassaux tel que les Vellaves, les Gabales, les Rutènes etc. et des alliés tels que les Carnutes, les Lémovices et tous sont regroupés au sein de la confédération arverne.
- Chaîne évolutive du nom Auvergne : Arvernia, Alvernia, Alvernha, Auvernha, Auvergne[Note 2].
Références historiques
- 507 : une troupe d'Auvergnats prend part à la bataille de Vouillé aux côtés des Wisigoths contre les Francs.
Langues traditionnelles
Il y a deux langues autochtones dans l'ancienne région administrative d'Auvergne :
- L'occitan : En Auvergne, deux dialectes occitans sont respectivement parlés. L'auvergnat est un dialecte nord-occitan utilisé dans la majeure partie de l'Auvergne, de Gannat à Saint-Flour[7]. Le tiers sud-ouest du Cantal est lui de dialecte languedocien (occitan méridional) avec un parler particulier nommé aurillacois. Entre parlers occitans et français du nord de l'Allier existe une zone nommé Croissant où existe un parler de transition entre langue d'oc et la langue d'oïl (Montluçon, Vichy)[8].
- Le français ou langue d'oïl, sous sa forme dialectale bourbonnaise, se parle dans la moitié nord du Bourbonnais (Allier) autour de Moulins, Souvigny et Bourbon. Dans la province d'Auvergne stricto-sensu, c'est-à-dire dans ses frontières du XVIIIe siècle seule la ville et la région de Saint-Pourçain-sur-Sioule sont concernés.
Costumes traditionnels
- Costume masculin (1841).
- Costume d'une jeune Auvergnate (1841).
- Costume d'une vieille Auvergnate (1841).
Vers 1835, l'habillement du paysan n'offre rien de particulier par ses formes, il est fait d'un drap grossier fabriqué dans le pays. Dans la Basse-Auvergne, ce drap est généralement gris alors que dans la Haute, il est brun-marron. Dans quelques cantons, les femmes portent un petit chapeau rond, noir et sans fond ; les chaussures ordinaires sont des sabots[9]. Pendant la mauvaise saison, les hommes et les femmes, surtout aux environs des Monts-Dômes et des Monts-d'Or, ont une espèce de vêtement commun aux deux sexes : c'est un manteau, nommé « coubertie », fait d'une étoffe de laine rayée et presque imperméable. Ce manteau, froncé par le haut, s'attache sur les épaules avec une agrafe ou avec un cordon passé dans une coulisse et garantit parfaitement du froid et de la pluie[9].
Migrations et diaspora
Il se trouve des diasporas historiques en Espagne, et plus particulièrement en Castille, où nombre d'Auvergnats se rendirent au XIXe siècle[10], elles existent aussi aux Amériques, avec pour exemple le Canada avec les auvergnois du Saskatchewan[11] - [12] mais aussi l'Argentine[13] - [14], et même les États-Unis comme en témoignent nombre de patronymes arrivés via Ellis Island[15].
Concernant la France, un nombre notable d'Auvergnats ont migré à Paris entre le XIVe siècle et le XXe siècle, ville dans laquelle ils sont appelés Bougnat. À titre d'exemple, il y a 212 400 Auvergnats à Paris en 1932[1]. La population auvergnate a également migré en Bretagne[16], ou encore en Provence[17].
Auvergnats illustres
Parmi les plus illustres, figurent les noms de :
- Luern, roi des Arvernes.
- Bituit, roi des Arvernes.
- Vercingétorix, roi des Arvernes[18] et chef de l'insurrection gauloise pendant la Guerre des Gaules.
- Eparchus Avitus, Empereur romain.
- Sidoine Apollinaire, évêque de Clermont, auteur latin et chef de la résistance auvergnate face aux Wisigoths
- Grégoire de Tours, saint chrétien, auteur latin et historien de l'Auvergne et des Francs.
- Gerbert d'Aurillac, pape sous le nom de Sylvestre II et mathématicien.
- Blaise Pascal, philosophe, mathématicien, physicien.
- Madame de La Fayette, écrivain.
- Gilbert du Motier de La Fayette, aristocrate, homme politique et militaire haut français.
- Georges Couthon, révolutionnaire français, membre du Comité de salut public.
- Louis Charles Antoine Desaix, général français de la fin du XVIIIe siècle.
- Coco Chanel, créatrice de mode dont la maison porte encore le nom.
- Joseph Canteloube, folkloriste et compositeur.
- Pierre Teilhard de Chardin, prêtre jésuite, chercheur, paléontologue, théologien et philosophe.
- Albert Londres, journaliste et écrivain.
- Georges Bataille, philosophe et écrivain.
- Jean Anglade, écrivain.
- Robert Bresson, cinéaste.
- Georges Pompidou, président de la République française.
- Maurice Roche, compositeur, écrivain, journaliste et dessinateur.
- Maurice Pialat, cinéaste.
- Valéry Giscard d'Estaing, président de la République française.
- Colette Guillaumin, sociologue et militante antiraciste et féministe.
- Jean-Louis Murat, auteur, compositeur, interprète.
- Dominique Perrault, architecte.
- Pierre Woodman, réalisateur, acteur de films pornographiques et photographe.
- François Boucheix, artiste peintre, Chevalier des arts et des lettres, Musée Boucheix à vichy
Notes et références
Notes
- Ce chiffre correspond à la population de l'ancienne région administrative d'Auvergne en 2014. La population recalculée du territoire correspondant à l'ancienne province est de 885 288 habitants. Cette valeur s'obtient en additionnant les populations des départements du Cantal, du Puy-de-Dôme, ainsi que les communes auvergnates stricto-sensu des départements de la Haute-Loire et de l'Allier.
- Tous ces noms sont synonymes et désignent la terre des Arvernes/Auvergnats. Arvernia désigne l'Auvergne en latin. Alvernia est toujours le nom italien, sicilien, piémontais et catalan pour l'Auvergne. Alvergna en vénitien. Auvernia en espagnol, portugais, basque, galicien, albanais, asturien, aragonais ou encore ladin. Arvern en breton et Aovergn en normand. Owernia en polonais.
Références
- La conquête de la capitale par les provinces de France, Almanach Hachette, 1932.
- Musée régional d'Auvergne (Ethnologie et ethnographie auvergnate), Riom.
- Abel et Yvonne-Delphée Miroglio (Institut havrais de psychologie des peuples), L'Europe et ses populations, La Haye, Martinus Nijhoff, (ISBN 978-94-009-9733-2, lire en ligne), p. 134Ouvrage ayant eu l'appui de la Commission des Communautés Européennes et de la Fondation Européenne de la Culture
- « Lexique identitaire de l'Auvergne », sur http://cercleterredauvergne.fr/ (consulté le )
- Pierre Bonnaud, De l'Auvergne, Chamalières, Éditions Créer, , 318 p. (ISBN 978-2-84819-001-3, lire en ligne)
- Fabien Régnier et Jean-Pierre Drouin, Les peuples fondateurs à l'origine de la Gaule : France, Fouenant i.e. Fouesnant, Yoran Embanner, , 904 p. (ISBN 978-2-914855-94-5)
- Cristian Omelhièr, Petit dictionnaire français-occitan d'Auvergne : selon les parlers d'Auvergne méridionale, pays de Massiac et Cézallier, Aurillac, Ostal del libre, 2003 (ISBN 978-2-914662-06-2).
- (oc) Domergue Sumien, « Classificacion dei dialècles occitans », Linguistica occitana - VII, (lire en ligne)
- Abel Hugo, France pittoresque, ou description pittoresque, topographique et statistique des départements et colonies de la France, Paris, Delloye, 1835.
- Rose Duroux, Les Auvergnats de Castille : renaissance et mort d'une migration au XIXe siècle, Clermont-Ferrand, Faculté des Lettres et Sciences humaines de Clermont-Ferrand, , 479 p.
- « Ponteix », sur http://www.fransaskois.sk.ca/ (consulté le )
- « Auvergnois de Ponteix », sur http://fransaskois.info/ (consulté le )
- Alfred Durand, La vie rurale : Dans les massifs volcaniques des Dores, du Cézallier, du Cantal et de l'Aubrac, Éditions Créer, , 542 p. (lire en ligne)
- Henri Pourrat, Ceux d'Auvergne, Albin Michel,
- (en) « Liberty Ellis Foundation : Passenger search », sur http://www.libertyellisfoundation.org/ (consulté le )
- Duigou, Nos ancêtres auvergnats : l'immigration auvergnate en Bretagne, Quimper, Ressac, 2004 (ISBN 2904966412)
- Emile Roux et Camille Vigouroux, Auvergnats en Provence, Clermont-Ferrand, G. de Bussac, 1967.
- « Vercingétorix », sur http://www.teuta-arverni.com/ (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Jean-Pierre Caillard, Les Auvergnats, Paris, la Table ronde, 2004 (ISBN 2710327279 et 9782710327271)
- Marie-Claude Monchaux, Les enfants auvergnats, Ouest-France, 1980 (ISBN 2858823383 et 9782858823383)
- Patrice Poujade, « Auvergnats d'ailleurs : dossier », in Revue de la Haute-Auvergne, 2007
- Henri Pourrat, Ceux d'Auvergne : types et coutumes, Paris, Horizons de France, 1928 ; édition revue, corrigée et augmentée, 1939
- Jean-Claude Roc et Huguette Pagès, Migrants de Haute-Auvergne : trois siècles sur les routes, Impr. Watel, 1994
- Michel Valière, Ethnographie de la France - Histoire et enjeux contemporains des approches du patrimoine ethnologique, coll. Cursus, Armand Colin 2002. (ISBN 9782200268725) ; [lire en ligne]
Iconographie
- Robert Doisneau, Les Auvergnats, Paris, Nathan image, 1991 (ISBN 2092400517)
- Victor Fonfreide, Les Auvergnats, Créer, 1986 (ISBN 2902894376)