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LĂ©movices

Les Lémovices ou Lemoviques (en latin, Lemovices) sont un peuple gaulois provenant d'Europe centrale puis ayant migré dans l'ancienne région française du Limousin[1] auquel ils ont donné leur nom ainsi qu'à la ville de Limoges.

LĂ©movices
Image illustrative de l’article Lémovices
Casque-cygne en bronze, découvert en 2004 sur le site gallo-romain de Tintignac.

Ethnie Celtes
Langue(s) Gaulois
Religion Celtique
Villes principales Acitodunum, Argentate, Augustoritum, Blatomagus, Briva Curretia, Carovicus, Cassinomagus, Excingidiacum, Roncomagus Oppidum de Villejoubert, Durotincon, Tintignac, Uxellum
RĂ©gion actuelle Nouvelle-Aquitaine (France)
Rois/monarques Sedullos

Étymologie

Lémovices provient de lemo « orme » et vices « qui vainquent », et signifie « vainqueurs avec l'orme », l'orme faisant probablement référence au bois de leurs lances[2] ou encore « Ceux-qui-Combattent-avec-l’Arc » (fait en bois d’orme)[3].

Territoire et principaux sites

Carte du territoire lémovice.
Statère à la grue frappé par les Lémovices. Date : c. 100-50 av. J.-C.

Leur chef-lieu au moment de la conquête romaine était situé sur l'oppidum de Villejoubert, commune de Saint-Denis-des-Murs. L'agglomération mise au jour à Saint-Gence semble avoir eu quant à elle une fonction principalement commerciale. C'est probablement elle que désignait Durotincon (en gaulois, latinisé en Durotincum). Après la conquête romaine, la capitale fut transférée à Augustoritum (87 – Limoges). Leurs autres places connues sont : Acitodunum (23 – Ahun), Argentate (19 – Argentat), Blatomagus (87 – Blond), Briva Curretia (19 – Brive-la-Gaillarde), Cassinomagus (16 – Chassenon), Carovicus (87 – Château-Chervix), Roncomagus (87 – Rancon), Excingidiacum (19 – Yssandon) et Uxellum (19 – Ussel).

Le territoire des Lémovices s'étendait sur les départements de la Haute-Vienne (87), la Creuse (23), la Corrèze (19), ainsi que sur de faibles portions des départements de la Charente (16), de la Dordogne (24) et de l'Indre (36).

L'un de leurs principaux lieux de culte et de commerce a été récemment trouvé à Tintignac-Naves en Corrèze. On y a notamment trouvé plusieurs objets en bronze dont le casque-oiseau, le casque-anneaux mais également sept carnyx, des objets mythiques mais uniques dans tout le monde celte[4]. Sa fréquentation, commencée dès l'époque de La Tène, a perduré sous l'Empire romain.

Économie

Carte de l'espace lémovice
Carte détaillée de l'espace lémovice avec ses principales cités et voies.

Le territoire des Lémovices était riche en mines d'or et on a pu en dénombrer deux-cents à ce jour, dont la technique et la profondeur sont impressionnantes[5].

Habiles commerçants, ils étaient surtout spécialisés dans l'exportation et leur commerce s'étendait jusqu'aux côtes de l'Atlantique, ce qui a permis la prospérité du territoire.

Histoire

En 52 av. J.-C., près de dix mille combattants lémovices furent envoyés contre César à Alésia, où fut tué leur chef, Sedullos.

Dans ses Commentaires sur la guerre des Gaules[6], Jules CĂ©sar les range par erreur dans les peuples armoricains[7]. Cette erreur de transcription tardive provient d'une confusion entre Lemovi-ces et Lexovi-, sur les lettres M et X. Les Lexovii (Lisieux) sont bien un peuple riverain de la Manche. En fait, Cesar mentionnait bien les Lexoviens comme un des peuples armoricains et non les LĂ©movices.

Notes et références

  1. Lemovici dans La Germanie de Tacite, et plus tard changé pour Lemovii afin de les distinguer de ceux de la Gaule.
  2. Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, Éditions Errance, Paris, 2003.
  3. Xavier Delamarre, Notes d'onomastique vieille-celtique, Keltische Forschungen, no 5, 2012, p. 99-138.
  4. « Site archéologique de Tintignac-Naves » (consulté le ).
  5. Pauline Goutorbe, « Les mines des Lémovices en Haute-Vienne entre le Ve et Ier siècle av. J.-C. », sur unilim.fr (Atlas historique du Limousin), (consulté le ).
  6. Wikisource : Livre VII, 75.
  7. Venceslas Kruta, Les Celtes, Histoire et Dictionnaire, p. 706, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », Paris, 2000 (ISBN 2-7028-6261-6).

Sources

  • Jules CĂ©sar, La Guerre des Gaules, VII. 4, VII. 75, VII. 88 et VIII. 46.
  • Strabon, GĂ©ographie, IV, II, 2.

Bibliographie

Cartes archéologiques de la Gaule

  • Dominique Dussot, La Creuse, Paris, AcadĂ©mie des inscriptions et belles-lettres, coll. « Carte archĂ©ologique de la Gaule » (no 23), (ISBN 2-87754-005-7)
  • Guy Lintz, La Corrèze, Paris, AcadĂ©mie des inscriptions et belles-lettres, coll. « Carte archĂ©ologique de la Gaule » (no 19), (ISBN 2-87754-017-0)
  • Jean Perrier, La Haute-Vienne, Paris, AcadĂ©mie des inscriptions et belles-lettres, coll. « Carte archĂ©ologique de la Gaule » (no 87), (ISBN 2-87754-020-0)

Généralités

  • Florian Baret, « AgglomĂ©rations « secondaires » et limites de citĂ© : rĂ©flexions sur l’apport d’une Ă©tude territoriale des agglomĂ©rations pour la dĂ©finition des limites de citĂ©. Exemple de la citĂ© des LĂ©movices », Siècles, no 51,‎ (ISSN 2275-2129, lire en ligne, consultĂ© le )
  • Jean-Michel Desbordes, « Les limites des LĂ©movices », Aquitania, t. 1,‎ , p. 37-48 (ISSN 0758-9670, lire en ligne, consultĂ© le )

Protohistoire

  • BĂ©atrice Cauuet, L'or des Celtes du Limousin, Limoges, Cultures & Patrimoines en Limousin, coll. « ArchĂ©ologie » (no 7), (ISBN 2-911167-37-6, lire en ligne)
  • Christophe Maniquet, « Le dĂ©pĂ´t cultuel du sanctuaire gaulois de Tintignac Ă  Naves (Corrèze) », Gallia, t. 65,‎ , p. 273-326 (ISSN 0016-4119, lire en ligne, consultĂ© le )
  • Ian B. M. Ralston, Les enceintes fortifiĂ©es du Limousin. Les habitats protohistoriques de la France non mĂ©diterranĂ©enne, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, coll. « Documents d'archĂ©ologie française » (no 36), (ISBN 2-7351-0442-7)
  • AssumpciĂł Toledi I Mur, « Une mine d'or protohistorique : le Puy des Angles aux Angles-sur-Corrèze (Corrèze) », Gallia, t. 62,‎ , p. 171-214 (ISSN 0016-4119, lire en ligne, consultĂ© le )

Antiquité

  • Florian Baret, « Le rĂ©seau des agglomĂ©rations antiques dans les citĂ©s du Massif central (Arvernes, Vellaves, Gabales, Rutènes, Cadurques et LĂ©movices) entre le Ier s. av. J.-C. et le Ve s. ap. J.-C. », Gallia, t. 73.2,‎ , p. 169-212 (ISSN 0016-4119, lire en ligne, consultĂ© le )
  • Florian Baret, Origines de la ville dans le Massif Central. Les agglomĂ©rations antiques, Tours, Presses Universitaires François-Rabelais, coll. « Villes et Territoires », (ISBN 978-2-86906-804-9)
  • Jean-Michel Desbordes, Voies romaines en Gaule. La TraversĂ©e du Limousin, Limoges/Bordeaux, ArchĂ©ologie en Limousin/Aquitania, coll. « Travaux d'archĂ©ologie limousine. SupplĂ©ment/Aquitania. SupplĂ©ment » (no 8/19), (ISBN 978-2-9530543-3-0)
  • Jean-Pierre Loustaud, Limoges antique, Limoges, ArchĂ©ologie en Limousin, coll. « Travaux d'archĂ©ologie limousine. SupplĂ©ment » (no 5),

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